Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1833-01-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 29 janvier 1833 29 janvier 1833
Description : 1833/01/29 (N61). 1833/01/29 (N61).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58324104
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
(Epreuve.)
N» 61. — MARDI, 29 JANVIER 1833.
Ge Journalparaît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est dé
6 fr. pour trois'mois, 11 fr. pour six
mois, 20 fr. pour l'année, et 1 "fr. dé
plus par trimestre pour les dépârte-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en cbef, rue Longue, n* 2.
On s'àbonrie obez: MM; G'rBury^
place des Célestins; Louis Babeuf,' rue
Saint-Dominique . n° 2 ; Baron, li-
braire, rué Clërrh'ohtj BdHairè, Iii
btaire, r'ùè faits-Gàîîlbtj n° 9; Boti-
nard et Royer-Dupré, $hpétîers,- rue
Romarin , n. 1; M"° Felletas, au Ca-
bifret littéraire, qtiàï dès i'Areheveché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS/DÈS ARTS, DE LA LIT'ÏÉRATIJRE, DES THEATRES ET DES MODES,
Eé%rpar unr^ et U <&m<5 %£ Uttm.
"'"'■'■U'NTB LEÇOSf DE BOTANIQUE:
Les fleurs sont;un livre , un mi-
roir.. ..les fleurs ont une ame. ;
(Marguerite de Valois, )'
..'...;;.'. 'Elle avait ditunmot vague la veille, et ce
mot, indifféremment tombé de ses lèvres, m'avait oc-
cupé toute la nuit. Aussi, dès le matin, honteux d'un
espoir qui powait n'être qu'une fable, j'étais: dans les
champs. Enfin elle parut : je tremblais néanmoinsde
commettre une indiscrétion v et, quaind je l'*bordâi,
ce fut comme par: hasard: Elle prit mon bras, et-fflfr
dit, en deveHant!rouge:co'mm!e une cerise, : !
« On pourrait croire, en vérité, que c'est un rendez-
J» VOUS! » ; ' :>:■.'.' ' ..-''■
Je ne sais rien de si doux qu'un bi*as de femme .'qui
s'appuie légèrement sur le nôtre, si ce n'est pourtant
ce long silence qu'elle garde et que l'on ne sait com-
ment rompre. J'allais, pour sortir de ce cercle magi-
que, tracé par l'embarras autour dé mon esprit novice,
j'allais lui parler assez gauchement ' de son mari,
quand elle me prévint en me parlant de soi* cousin.
C'était un de ces types d'élégans dont certaines fem-
mes raffolent. Fat, nul, haut en couleur, étalantà ses
doigts des bagues de cheveux noirs, et sur sa poitrine,
des tresses blûndes, qu'il" cachait vivement dès qu'on
les avait vues. Par dessus tout cela, le gazouillement
de l'impertinence, et dumusc aux cheveux,,aux gants,
au mouchoir. Je le haïssais.
Elle m'en dit beaucoup de mal, et cela me fit beau-
coup de bien. Puis, de lui, l'entretien vint à moi par
une transition que j'ai perdue. Elle me loua de mes
études, de ma modestie, de mon progrès visible dans les
manières élégantes; et ceci, entremêlé de ces légères cri-
tiques qu'une femme mariée se donne, avec tant de
charmes, le droit de faire sans façon au jeune homnie
qui en estencore à ses débuts dans le monde.
Nous longions les bords de la Saône, en suivant les
caprices du rivage, tantôt sur une fraîche pelouse, tan-
tôt sur des cailloux aigus ou je craignais qu'elle ne se
blessât. De temps à autre, son bras pesait sur le mien,
et, pour franchir d'un pied leste les sources qui s'élar-
gissaient en roulant sur la rivière, j'aidais à son élan ;
alors j'enlaçais timidement sa jolie taille svelte, et, ce
qui me surprend encore, nous ne pouvions plus ressai-
sir le fil de nos discours. '
Du reste, des élémens de causerie ne nous man-
quaient point. Les fleurs nous faisaient parler botani-
que; les villageoises, brunies par le soleil, rappelaient
les villanelïes de Florence; un chant d'oiseau la rame-
nait a Pàganini, et les maigres cheminées de briques,
qui s'élevaient en obélisques sur les maisons épar-
pillées dé St-R***, lui remettaient en mémoire les
activés et laborieuses moeurs de G.... sa patrie. Je ré-
N» 61. — MARDI, 29 JANVIER 1833.
Ge Journalparaît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est dé
6 fr. pour trois'mois, 11 fr. pour six
mois, 20 fr. pour l'année, et 1 "fr. dé
plus par trimestre pour les dépârte-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en cbef, rue Longue, n* 2.
On s'àbonrie obez: MM; G'rBury^
place des Célestins; Louis Babeuf,' rue
Saint-Dominique . n° 2 ; Baron, li-
braire, rué Clërrh'ohtj BdHairè, Iii
btaire, r'ùè faits-Gàîîlbtj n° 9; Boti-
nard et Royer-Dupré, $hpétîers,- rue
Romarin , n. 1; M"° Felletas, au Ca-
bifret littéraire, qtiàï dès i'Areheveché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS/DÈS ARTS, DE LA LIT'ÏÉRATIJRE, DES THEATRES ET DES MODES,
Eé%rpar unr^ et U <&m<5 %£ Uttm.
"'"'■'■U'NTB LEÇOSf DE BOTANIQUE:
Les fleurs sont;un livre , un mi-
roir.. ..les fleurs ont une ame. ;
(Marguerite de Valois, )'
..'...;;.'. 'Elle avait ditunmot vague la veille, et ce
mot, indifféremment tombé de ses lèvres, m'avait oc-
cupé toute la nuit. Aussi, dès le matin, honteux d'un
espoir qui powait n'être qu'une fable, j'étais: dans les
champs. Enfin elle parut : je tremblais néanmoinsde
commettre une indiscrétion v et, quaind je l'*bordâi,
ce fut comme par: hasard: Elle prit mon bras, et-fflfr
dit, en deveHant!rouge:co'mm!e une cerise, : !
« On pourrait croire, en vérité, que c'est un rendez-
J» VOUS! » ; ' :>:■.'.' ' ..-''■
Je ne sais rien de si doux qu'un bi*as de femme .'qui
s'appuie légèrement sur le nôtre, si ce n'est pourtant
ce long silence qu'elle garde et que l'on ne sait com-
ment rompre. J'allais, pour sortir de ce cercle magi-
que, tracé par l'embarras autour dé mon esprit novice,
j'allais lui parler assez gauchement ' de son mari,
quand elle me prévint en me parlant de soi* cousin.
C'était un de ces types d'élégans dont certaines fem-
mes raffolent. Fat, nul, haut en couleur, étalantà ses
doigts des bagues de cheveux noirs, et sur sa poitrine,
des tresses blûndes, qu'il" cachait vivement dès qu'on
les avait vues. Par dessus tout cela, le gazouillement
de l'impertinence, et dumusc aux cheveux,,aux gants,
au mouchoir. Je le haïssais.
Elle m'en dit beaucoup de mal, et cela me fit beau-
coup de bien. Puis, de lui, l'entretien vint à moi par
une transition que j'ai perdue. Elle me loua de mes
études, de ma modestie, de mon progrès visible dans les
manières élégantes; et ceci, entremêlé de ces légères cri-
tiques qu'une femme mariée se donne, avec tant de
charmes, le droit de faire sans façon au jeune homnie
qui en estencore à ses débuts dans le monde.
Nous longions les bords de la Saône, en suivant les
caprices du rivage, tantôt sur une fraîche pelouse, tan-
tôt sur des cailloux aigus ou je craignais qu'elle ne se
blessât. De temps à autre, son bras pesait sur le mien,
et, pour franchir d'un pied leste les sources qui s'élar-
gissaient en roulant sur la rivière, j'aidais à son élan ;
alors j'enlaçais timidement sa jolie taille svelte, et, ce
qui me surprend encore, nous ne pouvions plus ressai-
sir le fil de nos discours. '
Du reste, des élémens de causerie ne nous man-
quaient point. Les fleurs nous faisaient parler botani-
que; les villageoises, brunies par le soleil, rappelaient
les villanelïes de Florence; un chant d'oiseau la rame-
nait a Pàganini, et les maigres cheminées de briques,
qui s'élevaient en obélisques sur les maisons épar-
pillées dé St-R***, lui remettaient en mémoire les
activés et laborieuses moeurs de G.... sa patrie. Je ré-
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