Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Type : publication en série impriméepublication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 janvier 183315 janvier 1833
Description : 1833/01/15 (N57).1833/01/15 (N57).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse...Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
(Epreuve.)
■ No 5.7. — MARDI, 15 JANVIER 1833.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa- medis,.-Le prix de l'Abonnement est de 6 fr. pour trois mois,*, 1 j fr. pour six mois, 20 fr. pour l'anne'e, et 1 fr. de plus par trimestre pour les departe- mens. Tout ce qui concerne la réduc- tion doit être adressé, franc de port, au re'dacteur en chef, rue Longue, n° 2.
On s'abonne chez MM. Goeury , place des Célestins ; Louis Babeuf, rue Saint-Dominique , n° 2 ; Baron , li- braire , rue Clermont; Bohaire, li- braire, rue Puits-Gaillot, n° q; BOU- nard et Royer-Dupré , papetiers, rue Romarin , n. i ; Mlle Felletas, au Ca- binet litte'raire, quai de l'Archevêché'.
JOURNAL DES DAMES, DES SALONS', DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DES MODES,
îifMgé par une Boâhé Vfyommes ïm morue, VRvtistes et oe Oben* "oe lettres.
LE BRIGAND DE BOVINE.
La fille de la veuve a suivi le brigand de Bovine , celui qui désole depuis deux, ans la Pouille, et qu'ils ont surnommé le Roi des Monts. Elle l'a aimé sans le connaître, en le croyant un soldat déserteur me- nacé de la mort. C'est la pitié qui d'abord a touché son coeur ; et d'ailleurs la beauté et le courage du brigand sont célèbres, et la beauté et le courage plaisent aux jeunes femmes Elle Fa aimé sans le con- naître, et lorsqu'elle l'a connu, il n'était plus lemps de s'en séparer ; elle l'a suivi pour se dérober à la honte et au courroux de sa mère. Maintenant elle erre dans les lieux sauvages fréquentés par les bandits ; elle partage leurs l'alignes , leurs périls. Malheureuse fille ,' ton imprudence te coûtera cher ! Elle a donné le jour à un fils, à un bel enfant qui lui ressemble ; elle l'aime, ce fils, il fait désormais toute sa joie; car le brigand a repris son humeur farouche , et son re- gard ne s'adoucit plus en s'adressanl à la jeune fille; c'est que les soucis assiègent son ame et n'y laissent plus de place pour l'amour. Sa troupe, si nombreuse et si aguerrie, est détruite ; des soldats venus de France ont eu l'avantage en plusieurs rencontres, et les compagnons du chef ont péri ; la trahison en a livré plusieurs, d'autres ont fui; sa tête, à lui , est estimée dix mille piastres , on les promet à qui pourra
le tuer. Quatre hommes seulement restent à ses côtés. Quatre ! de soixante qu'ils étaient ! Résister mainte- nant serait inutile ; ils gagnent à la hâte la dernière et la plus sûre de leurs retraites, poursuivis de près par leurs ennemis.
La petite troupe marche avec précaution; l'enfant dort dans les bras de sa mère. Il s'éveille; « Paix ! » dit le chef d'une voix sourde, mais formidable. La jeune femme pose sa bouche sur la petite bouche de l'enfant, l'appelle doucement des noms que savent les mères : « Mon fils , mon enfant , mon petit Am- brosio ! » Mais l'enfant ne comprend que la douleur et la faim qui provoquent ses cris. « Qu'il se taise ! reprend le chef; sa vie est moins précieuse que la nôtre ! Qu'il se laise ! » Sa mère , épouvantée, le regarde, et ne peut croire toutefois à l'horrible crainte qui l'a frappée. Et cependant les soldats étrangers ont entendu les cris de l'enfant; ils se dirigent d'après cet indice , car ils savent qu'une femme et un enfant sont avec le chef. Ils approchent; on entend leurs pas! Les fugitifs vont être atteints si un prompt silence ne l'ait perdre leurs traces à ceux qui les poursuivent ! « Qu'il se taise ! » redit le chef.
Pour sauver ses compagnons et lui, il a lancé son fils contre la pierre aiguë d'un rocher.. . La jeune femme ne pleure point, le chef l'avait menacée de la traiter comme l'enfant si elle le fatiguait de ses
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