Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1832-12-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 29 décembre 1832 29 décembre 1832
Description : 1832/12/29 (N52). 1832/12/29 (N52).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58324015
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
C Epreuve.)
N° 52. — SAMEDI, 29 DECEMBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, 1 t fr. pour six
mois, 20 fr. pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n" 2.
On s'abonne chez MM. Goeury,
place^des Célestins; Louis Babeuf,'rue
Saint-Dominique . n° 2 ; Baron, li-
braire, rue Clermont; Bohaire, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n" q; Bon-
nard et Royer-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; Mlle Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DE.S MODES,
Utïrigé par une Société Vfyommes ïfa ttianïr*, îf'Rvti&tes tï tse (ê>em te kttr^g.
LA VENGEANCE.
( CHAPITRE II. )
Ce soir là il y avait eu bal chez la comtesse de Saint-
Léon.
Un de ces musqués et monotones bals d'étiquette où
on ne voit que des femmes de quarante ans avec leur
teint trop vivement coloré pour qu'on puisse croire au
naturel ; avec leurs sourcils noirs , sourcils trop jeunes
qu'accusent des yeux sans vivacité, ' que vainement
elles cherchent à faire briller encore.
Tout cela, inutile et dernier hommage rend» à la
parure, à la coquetterie.
C'est qu'elles ne sont plus à leurs jours d'illusions
et de délirante jeunesse, alors qu'insoucieuses de l'a-
venir, elles jetaient à peine un dédaigneux regard sur
la foule ravie qui tourbillonnait autour d'elles; et que
pressées de tous côtés, nonchalamment elles tendaient
leur blanche main aux plus beaux jeunes cavaliers et
allaient valser avec eux.
Hélas! tout cela est passé, passé pour jamais : ce
ne sont plus maintenant les danseurs qui prient,
qui convient, ce sont elles qui se groupent autour
d'eux.
Certes, à ce bal les danseurs étaient nombreux,
et à peine encore pouvaient-ils suffire à l'ardeur des
femmes.
Parmi tous ces jeunes hommes à la cravate artiste-
ment nouée, à la voix galante et flatteuse, toujours
avec un sourire de bienveillance sur les lèvres, on dis-
tinguait le jeune comte Séraphin de Marcel, avocat-
général près la Cour royale de ***.
C'était un de ces hommes dont le ton, le geste, les-
paroles ont cours dans le monde fashionable ; c'était ce
qu'en Italie on appelle un sigisbé; en Espagne, un cor-
tejo ; en France, un cavalier.
Que voulez-vous ? le privilège d'obéir, d'être soumis
au plus petit regard, au moindre geste d'une femme,
. est un privilège que je chéris plus que tout autre :
puisqu'il est si doux de sentir sur son bras la vague
et délicieuse pression d'un bras de femme;' si doux
de porter et d'offrir le schall ondoyant, le chapeau où
s'agitent les épis et les bluets, la robe de soie chan-
geante aux rayons du soleil, et le manteau dos de
puce avec ses franges et ses feuilles mortes qui se
jouent sur le sombre tissu.
Aussi le comte Séraphin de Marcel, dans ce bal,
avait-il à prêter son bras pour la valse, avait-il à ré-
pondre à mille interpellations de femmes ; mais
quand les flambeaux commencèrent à pâlir, quand .
les danseuses , lasses, jetèrent leurs schalls sur leurs
épaules nues, il sortit de la salle, fatigué qu'il était
d'avoir dansé une partie de la nuit, d'avoir répété aux
unes, aux autres, tant de ces propos galans appris
N° 52. — SAMEDI, 29 DECEMBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, 1 t fr. pour six
mois, 20 fr. pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n" 2.
On s'abonne chez MM. Goeury,
place^des Célestins; Louis Babeuf,'rue
Saint-Dominique . n° 2 ; Baron, li-
braire, rue Clermont; Bohaire, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n" q; Bon-
nard et Royer-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; Mlle Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DE.S MODES,
Utïrigé par une Société Vfyommes ïfa ttianïr*, îf'Rvti&tes tï tse (ê>em te kttr^g.
LA VENGEANCE.
( CHAPITRE II. )
Ce soir là il y avait eu bal chez la comtesse de Saint-
Léon.
Un de ces musqués et monotones bals d'étiquette où
on ne voit que des femmes de quarante ans avec leur
teint trop vivement coloré pour qu'on puisse croire au
naturel ; avec leurs sourcils noirs , sourcils trop jeunes
qu'accusent des yeux sans vivacité, ' que vainement
elles cherchent à faire briller encore.
Tout cela, inutile et dernier hommage rend» à la
parure, à la coquetterie.
C'est qu'elles ne sont plus à leurs jours d'illusions
et de délirante jeunesse, alors qu'insoucieuses de l'a-
venir, elles jetaient à peine un dédaigneux regard sur
la foule ravie qui tourbillonnait autour d'elles; et que
pressées de tous côtés, nonchalamment elles tendaient
leur blanche main aux plus beaux jeunes cavaliers et
allaient valser avec eux.
Hélas! tout cela est passé, passé pour jamais : ce
ne sont plus maintenant les danseurs qui prient,
qui convient, ce sont elles qui se groupent autour
d'eux.
Certes, à ce bal les danseurs étaient nombreux,
et à peine encore pouvaient-ils suffire à l'ardeur des
femmes.
Parmi tous ces jeunes hommes à la cravate artiste-
ment nouée, à la voix galante et flatteuse, toujours
avec un sourire de bienveillance sur les lèvres, on dis-
tinguait le jeune comte Séraphin de Marcel, avocat-
général près la Cour royale de ***.
C'était un de ces hommes dont le ton, le geste, les-
paroles ont cours dans le monde fashionable ; c'était ce
qu'en Italie on appelle un sigisbé; en Espagne, un cor-
tejo ; en France, un cavalier.
Que voulez-vous ? le privilège d'obéir, d'être soumis
au plus petit regard, au moindre geste d'une femme,
. est un privilège que je chéris plus que tout autre :
puisqu'il est si doux de sentir sur son bras la vague
et délicieuse pression d'un bras de femme;' si doux
de porter et d'offrir le schall ondoyant, le chapeau où
s'agitent les épis et les bluets, la robe de soie chan-
geante aux rayons du soleil, et le manteau dos de
puce avec ses franges et ses feuilles mortes qui se
jouent sur le sombre tissu.
Aussi le comte Séraphin de Marcel, dans ce bal,
avait-il à prêter son bras pour la valse, avait-il à ré-
pondre à mille interpellations de femmes ; mais
quand les flambeaux commencèrent à pâlir, quand .
les danseuses , lasses, jetèrent leurs schalls sur leurs
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