Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1832-12-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 25 décembre 1832 25 décembre 1832
Description : 1832/12/25 (N51). 1832/12/25 (N51).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5832400r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
(Epreuve.)
■■No-51; ~ MARDI, 25 DÉCEMBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
0 fr. pour trois mois, 11 fr. pour six
mois, 20 fr- pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe--
mens. Tout ce qui concerne la re'dac-r
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n° 2.
On s'abonne chez MM. Goeury ,
place des Célestins; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique, n° 2 ; Baron, li-
liraire, rue Clermonti Bohaire, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n° Q; Bon-
nard et Royer-Dupré, papetiers, rue
de la Fromagerie; M" 0 Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES S'ALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DÈS THEATRES Et DES MODES,
Eéïrtcïé par une Bocïété Vfyommes ïw moritoe, îr'^trtiôtw et lue <êen$ îie UUre$,
LE CIMETIERE DE MUNICH.
À demain, à quatre heures, au cimetière...
— J'y serai. — Un baiser scella la promesse, et Ca-
therine Megg s'enfuit, légère comme un oiseau; elle se
retourna cependant deux fois pour m'adresser du re-
gard un dernier adieu.
C'était à Munich, où des affaires particulières m'a-
vaient, appelé en 1802. J'avais alors vingt ans, et une
maîtresse.
Cette maîtresse c'était Catherine Megg, une des
plus jolies filles de la cité , du moins à mes yeux, car
on ne voit pas toujours très-bien à vingt ans, surtout
quand on est amoureux!
Or, Catherine avait un père et une mère qui n'en-
tendaient pas raillerie sur certain chapitre, et ce n'é-
tait qu'à la dérobée que nous pouvions nous voir,
tantôt dans un lieu, tantôt dans un-autre, pour dépis-
ter la surveillance; et, le lendemain, comme vous l'a-
vez vu, ce devait être au cimetière de Munich, près
de la Chapelle des morts.
Vous ne savez peut-être pas ce que c'est que la
Chapelle des morts ; je vais vous l'expliquer : C'est une
Morgue de distinction, où l'on étale les trépassés avec
pompe, car là on pare le trépas plus que la vie ; on
revêt la femme de ses plus beaux vêtemens, le vieil-
lard de ses plus riches habits !.. Une coquette devrait
toujours aller mourir à Munich!
J'arrivai, le lendemain, au cimetière à trois heures
et demie; on devance toujours l'heure pour un ren-
dez-vous d'amour, quitte à rattraper cela, plus tard,
sur le mariage afin d'établir, la balance dé compen-
sation.
Depuis une demie-heure j'étais agenouillé , comme
quelques rares fidèles, devant les corps étalés dans la
chapelle. La nuit tombait, et il faisait froid, car nous
étions aux premiers jours de décembre ; les vieilles
femmes admiraient la dévotion d'un jeune homme
comme moi, et moi, tout en faisant semblant de
prier, je pestais tout bas contre la rigueur du temps et
contre Catherine Megg.
Enfin, toutes les dévotes disparurent l'une après
l'autre , et je restai seul, face à face avec les morts.
Je n'ai jamais été superstitieux, mais ces cadavres
étalés devant moi, ceux qui reposaient dessous les
herbes desséchées des tombes battues par la bise qui
sifflait, tout m'inspirait, involontairement, une sombre
rêverie, et je pestais de plus en plus contre Catherine
Megg. Tout à coup, le long dès colonnes de la Cha-
pelle, je crus voir, et je vis en effet, une grande
figure pâle qui fixait sur moi un oeil étincelant.
Je portai machinalement la main à mon poignard,
et, pour m'assurer que je n'étais point sous le charme
■■No-51; ~ MARDI, 25 DÉCEMBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
0 fr. pour trois mois, 11 fr. pour six
mois, 20 fr- pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe--
mens. Tout ce qui concerne la re'dac-r
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n° 2.
On s'abonne chez MM. Goeury ,
place des Célestins; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique, n° 2 ; Baron, li-
liraire, rue Clermonti Bohaire, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n° Q; Bon-
nard et Royer-Dupré, papetiers, rue
de la Fromagerie; M" 0 Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES S'ALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DÈS THEATRES Et DES MODES,
Eéïrtcïé par une Bocïété Vfyommes ïw moritoe, îr'^trtiôtw et lue <êen$ îie UUre$,
LE CIMETIERE DE MUNICH.
À demain, à quatre heures, au cimetière...
— J'y serai. — Un baiser scella la promesse, et Ca-
therine Megg s'enfuit, légère comme un oiseau; elle se
retourna cependant deux fois pour m'adresser du re-
gard un dernier adieu.
C'était à Munich, où des affaires particulières m'a-
vaient, appelé en 1802. J'avais alors vingt ans, et une
maîtresse.
Cette maîtresse c'était Catherine Megg, une des
plus jolies filles de la cité , du moins à mes yeux, car
on ne voit pas toujours très-bien à vingt ans, surtout
quand on est amoureux!
Or, Catherine avait un père et une mère qui n'en-
tendaient pas raillerie sur certain chapitre, et ce n'é-
tait qu'à la dérobée que nous pouvions nous voir,
tantôt dans un lieu, tantôt dans un-autre, pour dépis-
ter la surveillance; et, le lendemain, comme vous l'a-
vez vu, ce devait être au cimetière de Munich, près
de la Chapelle des morts.
Vous ne savez peut-être pas ce que c'est que la
Chapelle des morts ; je vais vous l'expliquer : C'est une
Morgue de distinction, où l'on étale les trépassés avec
pompe, car là on pare le trépas plus que la vie ; on
revêt la femme de ses plus beaux vêtemens, le vieil-
lard de ses plus riches habits !.. Une coquette devrait
toujours aller mourir à Munich!
J'arrivai, le lendemain, au cimetière à trois heures
et demie; on devance toujours l'heure pour un ren-
dez-vous d'amour, quitte à rattraper cela, plus tard,
sur le mariage afin d'établir, la balance dé compen-
sation.
Depuis une demie-heure j'étais agenouillé , comme
quelques rares fidèles, devant les corps étalés dans la
chapelle. La nuit tombait, et il faisait froid, car nous
étions aux premiers jours de décembre ; les vieilles
femmes admiraient la dévotion d'un jeune homme
comme moi, et moi, tout en faisant semblant de
prier, je pestais tout bas contre la rigueur du temps et
contre Catherine Megg.
Enfin, toutes les dévotes disparurent l'une après
l'autre , et je restai seul, face à face avec les morts.
Je n'ai jamais été superstitieux, mais ces cadavres
étalés devant moi, ceux qui reposaient dessous les
herbes desséchées des tombes battues par la bise qui
sifflait, tout m'inspirait, involontairement, une sombre
rêverie, et je pestais de plus en plus contre Catherine
Megg. Tout à coup, le long dès colonnes de la Cha-
pelle, je crus voir, et je vis en effet, une grande
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Je portai machinalement la main à mon poignard,
et, pour m'assurer que je n'étais point sous le charme
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