Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1832-10-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 30 octobre 1832 30 octobre 1832
Description : 1832/10/30 (N35). 1832/10/30 (N35).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5832385h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
(Epreuve. )
No 35. .•—-MARDI,-'30 OCTOBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, 11 fr. pour six
mois, 2 0 fr. pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n° 2.
On s'abonne chez MM, Gceury ,
place des Célestins; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique',"n° 2i Baron, li-
braire, rue Clermonti Bohairè, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n° g; Bon-
nard et Royer-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; MIle Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DES MODES,
ftfi)i|jé yarimeScrctité V$orame& îtw montra, îr'2lrtisUs et ta* lrtt«.s.
UN PERE.
' C'était en 1814! Il avait assisté à l'invasion des
étrangers, —■ et son coeur avait souffert plus encore^
que son corps mutilé par vingt blessures.
Il avait à peine trente ans, et déjà il avait vu le Caire
et Marengo, Iéna et Smolensk, Moscou et Leipsiek.
— Il avait fait sa vie de soldat assez large pour pouvoir
se reposer.
Il se reposa en effet; — mais de ce repos qui n'a ni
douceur ni réveil. — Un boulet de canon autrichien
le brisa au milieu de son escadron, à quelque distance
de notre grande cité. — Ses camarades l'inhumèrent,
le même soir, au lieu où il avait été frappé, et ils
pleurèrent sur sa tombe, car ils perdaient un ami. —•
La France perdait plus encore, elle perdait un de ses
braves ! — mais elle ne pleura pas, ■— car il y avait
tant de braves alors qu'elle ignorait même le nom de
Charles V.-..., capitaine au 3me de hussards.
Mais Charles avait à Lyon un père qui, dès son ber-
ceau, plaça en lui toutes ses affections, toutes ses es-
pérances. ,— Charles était à la fois son passé et son ave-
nir. — Et Charles était mort! — mort comme tout
homme de coeur et de tête voudrait mourir!
Quand tout fut dit de la France et de son chef,
quand une paix, appelée par l'infamie et cimentée par
la iraSuson, eut rendu le territoire tranquille, le père
de Charles put pleurer en paix sur la terre où reposait
son fils. Il l'avait marquée d'une pierre blanche^ et
chaque jour, que le ciel fut serein ou qu'il appartint
à l'orage, le vieillard venait s'asseoir et quelquefois
s'agenouiller près de la place où son bonheur s'était
anéanti avec l'existence de Charles. Il priait, — il
priait long-temps, -r- car un père qui prie pour son
fis est comme.un amant qui implore le ciel pour celle
- qu'il aime !
Et tous les passans qui connaissaient son histoire
levaient leurs chapeaux devant ce front vénérable,
quand le hasard les amenait par là.
Quinze mois s'étaient écoulés, et le vieillard n'avait
pas manqué une seule fois au rendez-vous de la mort.
— Tout avait changé autour de lui, :— sa douleur
seule était restée la même,'— immuable comme la
tombe de son fils!
Cependant l'Europe s'était coalisée de nouveau
contre la France, car l'Europe savait que la France de
i8i5 n'était plus celle de 1793 !—- Les étrangers cer-
naient pour la seconde fois la ville aux deux rivières,
et, pour la seconde fois, la viUe aux deux rivières ré-
sistait aux étrangers.
Un jour donc, on lui fit une ceinture de canons et
un rempart d'hommes, -r- et dans cette .ceinture de
canons se trouvait par hasard renfermée la place où
No 35. .•—-MARDI,-'30 OCTOBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
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On s'abonne chez MM, Gceury ,
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Saint-Dominique',"n° 2i Baron, li-
braire, rue Clermonti Bohairè, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n° g; Bon-
nard et Royer-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; MIle Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DES MODES,
ftfi)i|jé yarimeScrctité V$orame& îtw montra, îr'2lrtisUs et ta
UN PERE.
' C'était en 1814! Il avait assisté à l'invasion des
étrangers, —■ et son coeur avait souffert plus encore^
que son corps mutilé par vingt blessures.
Il avait à peine trente ans, et déjà il avait vu le Caire
et Marengo, Iéna et Smolensk, Moscou et Leipsiek.
— Il avait fait sa vie de soldat assez large pour pouvoir
se reposer.
Il se reposa en effet; — mais de ce repos qui n'a ni
douceur ni réveil. — Un boulet de canon autrichien
le brisa au milieu de son escadron, à quelque distance
de notre grande cité. — Ses camarades l'inhumèrent,
le même soir, au lieu où il avait été frappé, et ils
pleurèrent sur sa tombe, car ils perdaient un ami. —•
La France perdait plus encore, elle perdait un de ses
braves ! — mais elle ne pleura pas, ■— car il y avait
tant de braves alors qu'elle ignorait même le nom de
Charles V.-..., capitaine au 3me de hussards.
Mais Charles avait à Lyon un père qui, dès son ber-
ceau, plaça en lui toutes ses affections, toutes ses es-
pérances. ,— Charles était à la fois son passé et son ave-
nir. — Et Charles était mort! — mort comme tout
homme de coeur et de tête voudrait mourir!
Quand tout fut dit de la France et de son chef,
quand une paix, appelée par l'infamie et cimentée par
la iraSuson, eut rendu le territoire tranquille, le père
de Charles put pleurer en paix sur la terre où reposait
son fils. Il l'avait marquée d'une pierre blanche^ et
chaque jour, que le ciel fut serein ou qu'il appartint
à l'orage, le vieillard venait s'asseoir et quelquefois
s'agenouiller près de la place où son bonheur s'était
anéanti avec l'existence de Charles. Il priait, — il
priait long-temps, -r- car un père qui prie pour son
fis est comme.un amant qui implore le ciel pour celle
- qu'il aime !
Et tous les passans qui connaissaient son histoire
levaient leurs chapeaux devant ce front vénérable,
quand le hasard les amenait par là.
Quinze mois s'étaient écoulés, et le vieillard n'avait
pas manqué une seule fois au rendez-vous de la mort.
— Tout avait changé autour de lui, :— sa douleur
seule était restée la même,'— immuable comme la
tombe de son fils!
Cependant l'Europe s'était coalisée de nouveau
contre la France, car l'Europe savait que la France de
i8i5 n'était plus celle de 1793 !—- Les étrangers cer-
naient pour la seconde fois la ville aux deux rivières,
et, pour la seconde fois, la viUe aux deux rivières ré-
sistait aux étrangers.
Un jour donc, on lui fit une ceinture de canons et
un rempart d'hommes, -r- et dans cette .ceinture de
canons se trouvait par hasard renfermée la place où
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