Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1832-10-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 27 octobre 1832 27 octobre 1832
Description : 1832/10/27 (N34). 1832/10/27 (N34).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58323843
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
(Epreuve. )
No M. — SAMEDI, 27 OCTOBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, 11 fr. pour six
mois, 20 fr- pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n°2.
On s'abonne chez MM. Goeury ,
place des Célestins ; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominiqne, n° g; Baron, li-
braire, rue Clermont; Bohaire, li-
braire, rue Puits Gaillot, n° q; Bon-
nard et Roycr-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; M1Ie Felletas, au Ca-
binet littéraire , quai de l'Archevêché.
JOURNAL ©ES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DES MODES>
flftrijjc pav une Société ÎVjSjommfs ïw numïr*, WRxtiôUsi et ïn? <êm$ îtt Uttm.
MA VISION. .
Qui donc êtes-vous, ma vision? ■— Voué m'êtes ap-
parue trompeuse comme vin mirage, et je n'ai pu vous
saisir, quand j'ai tendu les bras; je vous ai vu comme
une étoile de feu, et il a fait nuit devant moi, quand
vous n'avez plus été là.
Deux heures passées comme un éclair : c'est affreux !
Mais un siècle eût-il mis plus, de temps à s'accomplir ?
Que votre tête est belle, ô mon ange ! Et qu'il y a de
choses sublimes écrites sur votre large front; —■ quand
mon regard vous eût toute embrassée, il m'a-semblé
un instant que je sentais votre robe de soie, gris-de-
lin , toucher ma poitrine et que votre coeur battait
sur mon coeur. — Mais qui donc êtes-vous, ô ma
vision ?
Le bruit de mes pas résonnait sur le Pont de la Guil-
lotière lorsque ces phrases s'attachaient dans ma mé-
moire, sans suite aucune, et toutes décousues comme
je viens de les écrire. Eh! qu'importe, bon dieu! —-
Pour qui donc ces taches d'encre qui me tombent de la
plume ? — Pour vous qui m'êtes apparue certain di-
manche, au Grand-Théâtre; —qui avez emporté la
moitié de mon ame; pour vous seule, ma vision : si vous
me lisiez, si cette feuille arrivait dans vos mains, vous
me comprendriez, n'est-ce pas?... Et qu'importe aussi
le pont de la Guillotière? Il est vrai qu'il me conduit
chaque jour auprès de ma bonne mère, là-bas, rue
de Chartres, n" a; mais, si ce n'était pas le pont de
la Guillotière, ce serait le pont Lafayette, et je ver-
rais toujours ma mère : qu'importe donc le pont de la
Guillotière?
On jouait la Somnambule villageoise; Mmc Lecomte
dansait ; la foule était attentive autour de moi ; •—
moi aussi, j'étais attentif, bien attentif; mais mon
regard n'était pas où tous les regards étaient ; -— est-ce
que la foule sait lire au front d'une femme? — Elle
eût bien vu sans doute les deux grands yeux de ma belle
vision, mais.... la foule?.... eût-elle vu le ciel qu'ils
m'entr'ouvraient, à moi, ces deux grands yeux ? —
Quand je regarde un homme , impassible devantune
belle femme, je me demande s'il a le coeur à gauche
et du sang rouge dans les veines? — J'étais là, devant
elle, tout haletant de je ne sais quel délirant frisson ; —
Car c'est elle que j'ai rêvé pendant vingt ans, que j'ai
cherché partout où il y avait une femme ? — Est-ce toi,
dis ? — Mais où es-tu ? Quel est ton nom ? T'appelle-
t-on Stella ? Es-tu l'étoile qui brille dans mes> nuits ?
Ta mère dit-elle mon Angélique ou ma Rose? — Le
soir, lorsque tu veilles à ta jolie croisée, les reflets de ta
bougie tombent-ils sur le quai de Saône, ou se perdent-
ils au front'des hautes maisons du quartier des Capu-
cins ? •— car je suis ignorant de tout cela, ma vision ;
No M. — SAMEDI, 27 OCTOBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, 11 fr. pour six
mois, 20 fr- pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
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On s'abonne chez MM. Goeury ,
place des Célestins ; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominiqne, n° g; Baron, li-
braire, rue Clermont; Bohaire, li-
braire, rue Puits Gaillot, n° q; Bon-
nard et Roycr-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; M1Ie Felletas, au Ca-
binet littéraire , quai de l'Archevêché.
JOURNAL ©ES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THÉÂTRES ET DES MODES>
flftrijjc pav une Société ÎVjSjommfs ïw numïr*, WRxtiôUsi et ïn? <êm$ îtt Uttm.
MA VISION. .
Qui donc êtes-vous, ma vision? ■— Voué m'êtes ap-
parue trompeuse comme vin mirage, et je n'ai pu vous
saisir, quand j'ai tendu les bras; je vous ai vu comme
une étoile de feu, et il a fait nuit devant moi, quand
vous n'avez plus été là.
Deux heures passées comme un éclair : c'est affreux !
Mais un siècle eût-il mis plus, de temps à s'accomplir ?
Que votre tête est belle, ô mon ange ! Et qu'il y a de
choses sublimes écrites sur votre large front; —■ quand
mon regard vous eût toute embrassée, il m'a-semblé
un instant que je sentais votre robe de soie, gris-de-
lin , toucher ma poitrine et que votre coeur battait
sur mon coeur. — Mais qui donc êtes-vous, ô ma
vision ?
Le bruit de mes pas résonnait sur le Pont de la Guil-
lotière lorsque ces phrases s'attachaient dans ma mé-
moire, sans suite aucune, et toutes décousues comme
je viens de les écrire. Eh! qu'importe, bon dieu! —-
Pour qui donc ces taches d'encre qui me tombent de la
plume ? — Pour vous qui m'êtes apparue certain di-
manche, au Grand-Théâtre; —qui avez emporté la
moitié de mon ame; pour vous seule, ma vision : si vous
me lisiez, si cette feuille arrivait dans vos mains, vous
me comprendriez, n'est-ce pas?... Et qu'importe aussi
le pont de la Guillotière? Il est vrai qu'il me conduit
chaque jour auprès de ma bonne mère, là-bas, rue
de Chartres, n" a; mais, si ce n'était pas le pont de
la Guillotière, ce serait le pont Lafayette, et je ver-
rais toujours ma mère : qu'importe donc le pont de la
Guillotière?
On jouait la Somnambule villageoise; Mmc Lecomte
dansait ; la foule était attentive autour de moi ; •—
moi aussi, j'étais attentif, bien attentif; mais mon
regard n'était pas où tous les regards étaient ; -— est-ce
que la foule sait lire au front d'une femme? — Elle
eût bien vu sans doute les deux grands yeux de ma belle
vision, mais.... la foule?.... eût-elle vu le ciel qu'ils
m'entr'ouvraient, à moi, ces deux grands yeux ? —
Quand je regarde un homme , impassible devantune
belle femme, je me demande s'il a le coeur à gauche
et du sang rouge dans les veines? — J'étais là, devant
elle, tout haletant de je ne sais quel délirant frisson ; —
Car c'est elle que j'ai rêvé pendant vingt ans, que j'ai
cherché partout où il y avait une femme ? — Est-ce toi,
dis ? — Mais où es-tu ? Quel est ton nom ? T'appelle-
t-on Stella ? Es-tu l'étoile qui brille dans mes> nuits ?
Ta mère dit-elle mon Angélique ou ma Rose? — Le
soir, lorsque tu veilles à ta jolie croisée, les reflets de ta
bougie tombent-ils sur le quai de Saône, ou se perdent-
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