Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1832-10-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 02 octobre 1832 02 octobre 1832
Description : 1832/10/02 (N27). 1832/10/02 (N27).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5832378c
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
N° 27. — MARDI, 2 OCTOBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis, lio prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, ] ! fr. pour six
mois, 2Q fr. pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les de'parte-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n° 2 ■
On s'abonne chez MM. Goeury ,
jdace des Célestins; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique , n° 2 ; Baron, li-
braire, rue Clermonti Bohairë, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n° q; Bon-
nard et Royer-Dupré, papetiers, rue
de la Fromagerie; M1'* Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THEATRES ET DES MODES,
fUîrigé par une Ôatiêté ïTJjomnwa îru man, îr'ftïiistw et ïft
LE RENDEZ-VOUS.
C'était en i8i5, à Orléans, lors du licenciement de
l'armép de la Loire.
Trois jeunes officiers de cavalerie étaient réunis au-
tour d'une table à l'hôtel de la Couronne. Les rap-
ports de l'âge, une sympathie d'humeur et le partage
des mêmes dangers, des mêmes plaisirs, les avaient
liés de pe|tte amitié franche et expansive, comme on
l'éprojiye' à vingt ans : on ne connaît pas encore les
hommes, et l'on ne prend de la vie que ce qvii plaît.
C'étajt peut-être le dernier repas qu'ils faisaient en-
semble : ils allaient se quitter, peut-être pour ne plus
se revoir.
J/un deux avait un peu de fortune ; il allait em-
ployer quelques années à courir le monde; le second,
UonJ; toutes les idées avaient été dirigées vers l'état mi-
litaire, se proposait de reprendre du service; le troi-
sième, gui avait été soldat malgré lui, espérait, en
allant à Paris, trouver facilement une place. Toutes
ces pensées, qui les préoccupaient fortement, avaient
répandu sur leur front un air insolite de tristesse et
de vague inquiétude. Et puis leur carrière sitôt rom-
pue , et puis les malheurs de la patrie, et puis leurs
camarades, leurs frères d'armes morts à Waterloo !
Tout, cela n'était pas de nature à les égayer. Ils se lèvent
de table, les larmes dans les yeux, et ils vont se sépa-
rer. — « Mes amis, dit le plus jeune des trois, faisons-
nous une promesse : quelle que soit notre destinée,
dans quelque pays que le sort nous jette, quelque po-
sition qu'il nous réserve, jurons que dans cinq ans , à
pareille heure, nous nous trouverons à un rendez-vous
convenu, et que nous nous raconterons tout ce qui
nous sera arrivé pendant notre longue séparation, »
On s'engage sur l'honneur, on s'embrasse , et l'on se
quitte.
Il était quatre heures.
C'était en 1820. Un pouvoir, qui voulait paraître
d'autant plus fort qu'il avait la conscience de sa fai-
blesse, opprimait la France, rêvait des conspirations
et dressait des échafauds., La journée était sombre et
pluvieuse, et cependant la moitié de Paris était "dans
les rues; la place du Palais de Justice, le pont au
Change et tous les alentours étaient noirs des flots du
peuple; les ouvriers avaient quitté leur travail, les
femmes leurs ménages, les enfans avaient fait l'école
buissonnière. Tous ces gens, la curiosité dans les yeux
et la joie au coeur, se pressaient, s'étouffaient pour
arriver plus tôt à un point qui paraissait le seul but
dés efforts de tous. Un homme, jeune, brillant, plein
de vie et de bonheur, allait mourir de la main du
bourreau. Enveloppé dans une conspiration , on l'a-
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis, lio prix de l'Abonnement est de
6 fr. pour trois mois, ] ! fr. pour six
mois, 2Q fr. pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les de'parte-
mens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adressé, franc de port,
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On s'abonne chez MM. Goeury ,
jdace des Célestins; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique , n° 2 ; Baron, li-
braire, rue Clermonti Bohairë, li-
braire, rue Puits-Gaillot, n° q; Bon-
nard et Royer-Dupré, papetiers, rue
de la Fromagerie; M1'* Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
JOURNAL DES DAMES,
DES SALONS, DES ARTS, DE LA LITTÉRATURE, DES THEATRES ET DES MODES,
fUîrigé par une Ôatiêté ïTJjomnwa îru man, îr'ftïiistw et ïft
LE RENDEZ-VOUS.
C'était en i8i5, à Orléans, lors du licenciement de
l'armép de la Loire.
Trois jeunes officiers de cavalerie étaient réunis au-
tour d'une table à l'hôtel de la Couronne. Les rap-
ports de l'âge, une sympathie d'humeur et le partage
des mêmes dangers, des mêmes plaisirs, les avaient
liés de pe|tte amitié franche et expansive, comme on
l'éprojiye' à vingt ans : on ne connaît pas encore les
hommes, et l'on ne prend de la vie que ce qvii plaît.
C'étajt peut-être le dernier repas qu'ils faisaient en-
semble : ils allaient se quitter, peut-être pour ne plus
se revoir.
J/un deux avait un peu de fortune ; il allait em-
ployer quelques années à courir le monde; le second,
UonJ; toutes les idées avaient été dirigées vers l'état mi-
litaire, se proposait de reprendre du service; le troi-
sième, gui avait été soldat malgré lui, espérait, en
allant à Paris, trouver facilement une place. Toutes
ces pensées, qui les préoccupaient fortement, avaient
répandu sur leur front un air insolite de tristesse et
de vague inquiétude. Et puis leur carrière sitôt rom-
pue , et puis les malheurs de la patrie, et puis leurs
camarades, leurs frères d'armes morts à Waterloo !
Tout, cela n'était pas de nature à les égayer. Ils se lèvent
de table, les larmes dans les yeux, et ils vont se sépa-
rer. — « Mes amis, dit le plus jeune des trois, faisons-
nous une promesse : quelle que soit notre destinée,
dans quelque pays que le sort nous jette, quelque po-
sition qu'il nous réserve, jurons que dans cinq ans , à
pareille heure, nous nous trouverons à un rendez-vous
convenu, et que nous nous raconterons tout ce qui
nous sera arrivé pendant notre longue séparation, »
On s'engage sur l'honneur, on s'embrasse , et l'on se
quitte.
Il était quatre heures.
C'était en 1820. Un pouvoir, qui voulait paraître
d'autant plus fort qu'il avait la conscience de sa fai-
blesse, opprimait la France, rêvait des conspirations
et dressait des échafauds., La journée était sombre et
pluvieuse, et cependant la moitié de Paris était "dans
les rues; la place du Palais de Justice, le pont au
Change et tous les alentours étaient noirs des flots du
peuple; les ouvriers avaient quitté leur travail, les
femmes leurs ménages, les enfans avaient fait l'école
buissonnière. Tous ces gens, la curiosité dans les yeux
et la joie au coeur, se pressaient, s'étouffaient pour
arriver plus tôt à un point qui paraissait le seul but
dés efforts de tous. Un homme, jeune, brillant, plein
de vie et de bonheur, allait mourir de la main du
bourreau. Enveloppé dans une conspiration , on l'a-
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