Titre : Le Papillon : journal des dames, des salons, des arts, de la littérature, des théâtres et des modes, rédigé par une société d'hommes du monde, d'artistes et de gens de lettres ["puis" journal littéraire]
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1832-09-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831927d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 527 Nombre total de vues : 527
Description : 08 septembre 1832 08 septembre 1832
Description : 1832/09/08 (N20). 1832/09/08 (N20).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Rhône-Alpes
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5832372w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
No 20. — SAMEDI, 8 SEPTEMBRE 1832.
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
6 fi'. l'our trcns mois, 1 ! fr. pour six
mois, 20 fi', pour l'année, et 1 fr. de
plus par trimestre pour les départe-
niens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adresse', franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n° 2 •
On s'abonne chez MM. Gceury , '
place des Céleslins ; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique, n° 2; Baron, li-
braire, rue Clermont; Bohaire, li-
braire, rue Puits Gaillot, u° g; Bou-
nàrd et P>oyer-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; MUc Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
LE DUEL.
Des cheveux noirs, l'oeil vif, le teint brun et coloré,
une tournure gracieuse, une mise délicate, un coeur
tout neuf, vingt ans et cinquante mille livres de ren-
tes, devaient ouvrir à Adolphe de C... la porte de tous
les boudoirs. Jeunesse, beauté, fortune, sont encore
aujourd'hui, comme autrefois, ce qui peut conduire
aux honneurs et donner accès auprès des femmes.
Adolphe devait donc obtenir de hautes places, qu'il
n'enviait pas parce qu'il était riche et jeune, et mériter
des faveurs dont il était jaloux parce qu'il était homme.
Les salons de Paris venaient de s'ouvrir pour Adol-
phe, etsa présentation chez M™° la comtesse de B
le "plaçait au rang de nos hommes les plus à la mode.
Plus d'une coquette s'était levée à son approche pour
s'asseoir à côté d'un fauteuil vacant, plus d'une mère
avait éloigné la plus jeune de ses filles, pour qu'une
place sur le même divan devint libre à côté de son
aînée. Mais, après quelques tours de salon avec M. le
comte de B , Adolphe s'éclipsa avec lui... Les de-
moiselles le cherchaient en. rougissant., et les mères ,
dépitées de sa disparition, s'en indignaient presque
tout haut, lorsque les hommes le découvrirent fai-
sant déjà la partie de la comtesse.
M",e de B n'avait pas vingt-quatre ans, et des
dents blanches, une bouche divine, un teint animé ,
des mains rondelettes et satinées, faisaient oublier au
jeune homme ses pertes successives; aussi prenait-il
la place du perdant, chaque fois qu'il pouvait la saisir.
— Le roi. — Fort bien, Madame. ■— Voici mon jeu. —
Cette veine de bonheur n'est due qu'à Mmo la comtesse,
s'écriaient les parieurs, en portant la main à leur gilet.
Et Adolphe perdait avec un sang-froid, un enjouement
admirables, parce que deux yeux du plus beau bleu et
un sourire enivrant avaient ému son coeur, vierge en-
core des désirs de l'amour.
Enfin on se sépara, et ce ne fut pas sans peine
• qu'Adolphe reconnut son domestique, tant ses émo-
tions avaient été grandes.
Le lendemain d'une première admission, on doit
une carte au suisse de l'hôtel où l'on vient d'être reçu;
Adolphe n'oubliait pas les préférences dont il avait été
l'objet, l'accueil que lui avait fait le comte et surtout
la bienveillance toute particulière de la jeune com-
tesse, il avait donc décidé qu'il remettrait lui-même sa
carte, car il espérait rencontrer peut-être encore, par
hasard, les yeux et le sourire de la veille.
Il a dit au suisse : « M. Adolphe de C..., en ouvrant
son porte-feuille. — Madame est chez elle. » — Et le
suisse a sonné, et Adolphe est introduit qu'à peine il
a pu rassembler ses idées, remettre ses gants et rele-
ver mollcmentses cheveux.
Asseyez-vous, Adolphe. — Je vous ai connu bien
Ce Journal paraît les Mardis et Sa-
medis. Le prix de l'Abonnement est de
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mois, 20 fi', pour l'année, et 1 fr. de
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niens. Tout ce qui concerne la rédac-
tion doit être adresse', franc de port,
au rédacteur en chef, rue Longue, n° 2 •
On s'abonne chez MM. Gceury , '
place des Céleslins ; Louis Babeuf, rue
Saint-Dominique, n° 2; Baron, li-
braire, rue Clermont; Bohaire, li-
braire, rue Puits Gaillot, u° g; Bou-
nàrd et P>oyer-Dupré , papetiers, rue
de la Fromagerie; MUc Felletas, au Ca-
binet littéraire, quai de l'Archevêché.
LE DUEL.
Des cheveux noirs, l'oeil vif, le teint brun et coloré,
une tournure gracieuse, une mise délicate, un coeur
tout neuf, vingt ans et cinquante mille livres de ren-
tes, devaient ouvrir à Adolphe de C... la porte de tous
les boudoirs. Jeunesse, beauté, fortune, sont encore
aujourd'hui, comme autrefois, ce qui peut conduire
aux honneurs et donner accès auprès des femmes.
Adolphe devait donc obtenir de hautes places, qu'il
n'enviait pas parce qu'il était riche et jeune, et mériter
des faveurs dont il était jaloux parce qu'il était homme.
Les salons de Paris venaient de s'ouvrir pour Adol-
phe, etsa présentation chez M™° la comtesse de B
le "plaçait au rang de nos hommes les plus à la mode.
Plus d'une coquette s'était levée à son approche pour
s'asseoir à côté d'un fauteuil vacant, plus d'une mère
avait éloigné la plus jeune de ses filles, pour qu'une
place sur le même divan devint libre à côté de son
aînée. Mais, après quelques tours de salon avec M. le
comte de B , Adolphe s'éclipsa avec lui... Les de-
moiselles le cherchaient en. rougissant., et les mères ,
dépitées de sa disparition, s'en indignaient presque
tout haut, lorsque les hommes le découvrirent fai-
sant déjà la partie de la comtesse.
M",e de B n'avait pas vingt-quatre ans, et des
dents blanches, une bouche divine, un teint animé ,
des mains rondelettes et satinées, faisaient oublier au
jeune homme ses pertes successives; aussi prenait-il
la place du perdant, chaque fois qu'il pouvait la saisir.
— Le roi. — Fort bien, Madame. ■— Voici mon jeu. —
Cette veine de bonheur n'est due qu'à Mmo la comtesse,
s'écriaient les parieurs, en portant la main à leur gilet.
Et Adolphe perdait avec un sang-froid, un enjouement
admirables, parce que deux yeux du plus beau bleu et
un sourire enivrant avaient ému son coeur, vierge en-
core des désirs de l'amour.
Enfin on se sépara, et ce ne fut pas sans peine
• qu'Adolphe reconnut son domestique, tant ses émo-
tions avaient été grandes.
Le lendemain d'une première admission, on doit
une carte au suisse de l'hôtel où l'on vient d'être reçu;
Adolphe n'oubliait pas les préférences dont il avait été
l'objet, l'accueil que lui avait fait le comte et surtout
la bienveillance toute particulière de la jeune com-
tesse, il avait donc décidé qu'il remettrait lui-même sa
carte, car il espérait rencontrer peut-être encore, par
hasard, les yeux et le sourire de la veille.
Il a dit au suisse : « M. Adolphe de C..., en ouvrant
son porte-feuille. — Madame est chez elle. » — Et le
suisse a sonné, et Adolphe est introduit qu'à peine il
a pu rassembler ses idées, remettre ses gants et rele-
ver mollcmentses cheveux.
Asseyez-vous, Adolphe. — Je vous ai connu bien
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