Quatrième Année : N» 150
Lt NUMÉRO |0 Cumul*
&am 1 —
ARCACHON (GIRONDE)
Mtntlon elltt»n<«Vrl«|u© etédntlvo du*
rnnl l*lilvc»a*. — Applicable dans les maladies
chroniques de poitrine à forme érétliiquc, chez les
sujets irritable» et ù constitution nerveuse.
Mtntlon de llnlnn do mer durstnt
rêtê.— Applicable dans les maladies justiciables
de la médication saline, principalement chez les
femmes et dans le jeune âge.
Service Médical
IXX'tmit'M-Mt'decltif» Ctllllllti»»
MM. HONNAI., place de la Mairie 2à4h. s.
IlOl'UDU'.lS.r.Francoisl.efîallais. 1 a 2 »
DÉrUAMI'S. (&) villallichclieu. Ia3 »
IT.KTAI., v. David (v. d'Iiiver).... 2 u4 »
tîKAY, v. Bonheur (v. d'hiver).. 1 à 3 »
IIAMKAU.pèr* .(#)<■•. Kt.-AiincIO 3ù5 »
A. llAMKAlî.c. Stc Anne 40.... 2A4 »
LAl.KK(JtJi:,(OV )b. lu plage 350. 2ùl »
INSTITUT ORTIIOPÉDlUt'K, b. do
Océan, 15. Consul, finit, tous les jeudis. 0 à 11 m.
I*. Abdou Boisson directeur-médical.
Olitruritlon-DontlMto
M. I.KYS, avenue Gamhctta 10 h. m.
(Chirurgien-dentiste américain.) à û h. s
Sattest-fomines
M«»c» AVRIL, bout, de la Plage _
COI'.OMRIKR, c. Tartas _
GHKLLKT, boul. de la Plage 130. | —
dreachon-Saison est en vente à
Bordeaux à la gare Saint-Jean
(Vestibule, Quai et Etat) et dans les
kiosques de la ville ; Vente en p,ios
clicz M. .1. Graby, 12 rue Piliers-de-
Tutelle Bordeaux ; — à, Lamothe-
du-Teich (gare) ; à Salies-de-Béarn
chez Mme VveDumas libraire — àAr-
cachon: librairies Delamare, Bon, Pu-
jibet, Dupuy, bibliothèque du Casino, I
et Vve Bréard.
Un tirage spécial, sur beau papier du Jji-
p on et sous couverture, de la poésie : LE
CYCLONE récitée à /«FÊTE DE CHARITÉ-
dc Jeudi dernier, par Mme FRËDÉRICH,
vient d'être fait par les soins de l'Impri-
merie Talon, pour satisfaire aux désirs
exprimés par plusieurs personnes qui ii'ont
pu assister à cette audition. Cette poésie
sera, mise en vente à partir de demain
chez tous les libraires et dans les princi-
paux magasins de la Ville, au prix mi-
nime de o fr. 25 centimes, toujours au
bénéfice des sinisrès.
CHRONIQUE
Si le 21 Mai 1891 doit demeurer une date
mémorable dans les annales d'Arcachon, date
tristement célèbre, évocatiicc des dernières an-
goisses des malheureuses victimes qui disparu-
rent dans le terrible cyclone et des sanglots dé-
BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE HEBDOMADAIRE
Année 1891
N" 98 : OU 29 MAI AU 4 JUIN 1894
I TIIEltMOMÈTUE PLUIE VENT DOMINANT OBSERVATIONS
| MAMMA MIKIMA KN M/ M/ 9 II. MATIN MIDI 4 II. SOIR KTAT DU CIEL
Mai 29 21.8 9.8 0 3 S-K celui* calme Balte journée
130 21.4 10.7 3.3 O. S-O SK Ciel couvert
31 2K.3 10.0 3 î» s-O calme calme Petite pluie matin
Juin 1 20.0 9.9 8.2 O. S-O O. Pluie
2 24 0 11.7 5.8 S-O .S-O S-O Petite pluie
3 28.0 10.0 7.4 S-O S-O S-O Petite pluie
4 28.0 10.1 0.0 E. li. K. Belle journée
durants des veuves et des orphelins, cette
journée aura eu son magnifique lendemain avec
la Fête de Charit* du 4 Juin organisée au
(bénéfice des sinistrés. Nous lassons à l'un de
nos collaboratc urs le soin de rendre compte de
cette fôte, de remercier tous ceux dont le bien-
veillant concours a été précieux à tous les
titres et de saluer comme il convient le géné-
reux élan d'enthousiasme de toutes les person-
nes qui sont accourues avec empressement à
notre appel. Mais il appartient à la chronique
de rapprocher simplement ces deux dates : 21
mai et 4 juin 1891, comme le souvenir d'une
douleur à laquelle succéda la plus grande con-
solation possible, comme après la tempête se
fait l'accalmie, comme après la blessure s'épend
le baume bienfaisant.
A la Chronique aussi de réclamer hautement
une subvention pour la troupe Chevalier qui a
montré dans cette circonstance particulière un
dévoûment et un désintéressement au dessus de
tout éloge. La Ville ne peut refuser à ces excel-
lents et si sympathiques artistes une compensa-
1 tion bien méritée pour les sacrifices qu'ils ont
Isu s'imposer depuis leur installation dans notre
Grand-Théâtre. Les mauvais mois que nous
avons traversé ont forcément restreint les béné-
fices auxquels ils étaient en droit de s'attendre
et ce n'est que justice de distraire une partie I
des fonds publics pour ceux dont le talent a si
bien su distraire notre ennui.
Ce même jour du 21 mai — date fatidique —
en 1864 se produisait un météore sous forme de
langues de feu, à travers lequel vint au monde
l'auteur de la poésie intitulée : Le Cyclone dite
â la Fête de Charité. Le fait est absolument
réel ; je ne suis pas assez versé dans la science
des augures pour déduire de cette coïncidence
les causes du succès obtenu par cette poésie
dont tout le mérite me paratt appartenir à l'ad
mirable façon dont elle a été récitée par Mme
Frédérich. Quoi qu'il en soit, l'auteur est à la
fois fier et confus des marques de sympathie
qu'on a bien voulu lui témoigner, fier surtout
pour les infortunés auxquels revient la meilleure
part de ce triomphe dont il se réjouit sans
fausse vanité, au nom de la sainte Reconnais-
sance.
Tandis qu'une épouvantable catastrophe
jetait la consternation sur notre littoral, une de
ces joutes navales dont l'histoire gardera le
souvenir, se livrait à Paris, sur une mer hou-
leuse entre toutes, dans le monde des lettres.
Le 2t mai c'était grande manifestation des
Symbolistes.
Organisée au bénéfice de Paul Verlaine et de
Paul Gauguin, une représentation des chefs-
d'oeuvre de la jeune école réunissait au Théâtre
d'Art les noms des Stéphane Mallarmé, Jean
Moréas, Charles Moricc, Saint- Pol-Roux,
Pierre Quillard, Catulle Mcndés, Paul Gabil-
lard — qui fût un temps notre collaborateur
dans ce journal — et tutti quanti. I .oin de tout
centre littéraire, loin de cette Ville-Lumière
qui bruit dans ma rêveuse imagination, en quel-
que lobe de mon cerveau, j'avoue n'avoir ici
d'autres motifs pour parler de cette fête de l'es-
prit — qui n'a rien de local — que ceux d'une
sincère sympathie dont l'intensité n: va pas
sans une certaine admiration. Il est bon d'ail-
leurs de ne pas laisser aux grands journaux le
monopole des phrases à consécration littéraire,
il est bon d'initier les milieux excentriques à
ces pieux mystères de l'art, a ces arcanes faites
pour passionner les esprits jeunes, épris d'idéa-
les sensations ; peut-être ferais-je aussi, par
hasard sans le connaître, un prosélyte à la
Sainte-ligue ; ce pourrait-être à la fois mon ex-
cuse et ma récompense.
Symbolistes, idéalistes, — décadents d'après
I les gloses faciles des critiques — mais surtout
personnels, tous chercheurs de formules vierges
et individuelles, je leur dois, en ' bonne confra-
ternité, d'apporter mon humble pierre à l'édi-
fice et je m'en acquitte avec amour.
Non pas que — pour parler leur norme
— de leurs phrases nimbées en de morbides
hantises, je loue — louangeur aveugle et
souvent aveuglé par ma vraisemblable
incompréhensibillté — la difficile facture, mais
parce qu'en leurs formes ardues à ma raison
mal éduquée, je sens vibrer ce que l'un d'eux
nomme si justement : le grand sanglot. Voici
par exemple, extrait d'un délicieux petit acte :
Gelée de Printemps^ un sonnet symboliste à
rimes inaccoutumées du vulgaire, qui nie paraît
avoir une large envergure et que je livre, sans
autre forme de procès, au jugement de mes
lecteurs :
Je ne crois plus à rien et mon coeur est bien vide.
Mes chimères ont fini, volages hirondelle»,
Kt, sur mon front brùlè par le simoun livide
Les oiseaux de la mort font retentir leurs ailes 1
Mais régner au désert est mon orgueil à moi 1
Comme le sphinx vautré devant l'immensité,
Inflexible gardien des poussières d'un roi,
J'oppose aux flots du temps l'impassibilité !
Sur mon coeur de granit aucune fleur ne germe
Mais je brave le fer comme le pachyderme
Et je suis insensible aux tempêtes de* aire ;
Je commande aux lions et je les stupeflie,
Je regarde en pitié les choses de la vie :
Les rois les plus puissants sont les rois des déserts !
Ce que je goûte surtout dans ce superbe cri
de l'âme, c'est précisément ce regret de la foi
dont le coeur du poète saigne a chaque mot de
sa fausse incrédulité. Quand il dit: «Je ne
crois plus a rien * il ajoute : « et mon coeur est
bien «ide» Je vois alors évoquer devant mes
yeux l'image mystique de toutes les douces
créances, de tous lés amours roses et blancs en-
volés que vécut le poète et qu'il voudrait revi-
vre.
Que l'on me pardonne ce raffinement de sen-
timentalité dans notre positive fin de siècle,
mais un instant seulement j'aurais voulu tenir
le cher poète du sonnet qu'on vient de lire de-
vant le spectacle digne des anges que nous of-
frait Dimanche dernier, la procession de la
Fête-Dieu — La Fête blanche — et lui deman-
der tout bas à l'oreille de me dire sincère-
■ ment si, au milieu des roses effeuillées éparpil-
lant dans l'air leur frais arôme en présence
des blancs reposoirs où chantaient les tendres
voix des vierges, dans les scintillations des cier-
ges, des ors étincelants, enveloppé des fumées
odorantes des encensoirs balances, oui de répé-
ter — sincèrement <■— son cri de négation : « Je
ne crois plus a rien ».
Une larme sous sa paupière m'aurait mieux
exprimé la véritable extase de son coeur éna-
mouré d'idéal.
FlFRELIN.
LISTE DES ÉTRiAGERS
EH VILLEGIATURE I ftftCftCHM
1> chiffre placé devant chaque nom indique
te nombre des personnes de la famille.
6. AsriKit. Le Mans, v. Les Sablines.
2. AI.AVOINE, v. Les K râbles.
1. RounoKois (Mme), # Amiens, Grand Hôtel do la
Forêt et d'Angleterre.
1. BUHN BI.YTII (Mme), Angleterre, Grand Hôtel de
la Forêt et d'Angleterre.
1. BRIGIIT, Paris, Royal-Hôtel.
2. BOUCHEZ, Paris, h. de France.
2. BIIUCOKN (Van den), Bruxelles, h. de France.
2. BF.RRIEI., Namur, h. de la Ville d'Hiver.
4. Itouno-r, Angoulême, v. Yvonne,
4. BUFPKTHAU, Bordeaux, v. Laure-Haoul.
2. BERCIOUX, Paris, Grand Hôtel.
1. BF.nniDGE, Hyères, Royal Hôtel.
6. BOUIVY, Paris, v. Watteau.
4. BAWIIER, Paris, Grand Hôtel de la Forêt et d'An-
gleterre.
2. BF-AuviEux(colonel), Rochefort, Grand-Hotel.
4. BERTRAND, Paris, v. Molière,
1. BASTIAN (M»«), St-Pétersbourg, v. Bella-Vista.
7. BOWU.ART, Castex, v. Carmen.
3. BERGER, Paris, v. Desbieys.
1. BRIGIIT (Mme), Paris Royal-Hôtel.
8. BIEGEI.. Paris v. Giroflée.
2. BENOY (de), Paris, v. Pédesclaux.
7. I'UISSERET (comtesse de), Paris, v. Tourel.
5. BoimiiAUT (M""), Angoulême, villa Les Algues.
6. BARDOT (vicomte de), Paris, v. Bianca.
6. BEAUSKJOUR (Mlle de), v. des Bruyères.
2. BiGiiETTi, Tarbes, v. Marguerite-Emmanuel.
Lt NUMÉRO |0 Cumul*
&am 1 —
ARCACHON (GIRONDE)
Mtntlon elltt»n<«Vrl«|u© etédntlvo du*
rnnl l*lilvc»a*. — Applicable dans les maladies
chroniques de poitrine à forme érétliiquc, chez les
sujets irritable» et ù constitution nerveuse.
Mtntlon de llnlnn do mer durstnt
rêtê.— Applicable dans les maladies justiciables
de la médication saline, principalement chez les
femmes et dans le jeune âge.
Service Médical
IXX'tmit'M-Mt'decltif» Ctllllllti»»
MM. HONNAI., place de la Mairie 2à4h. s.
IlOl'UDU'.lS.r.Francoisl.efîallais. 1 a 2 »
DÉrUAMI'S. (&) villallichclieu. Ia3 »
IT.KTAI., v. David (v. d'Iiiver).... 2 u4 »
tîKAY, v. Bonheur (v. d'hiver).. 1 à 3 »
IIAMKAU.pèr* .(#)<■•. Kt.-AiincIO 3ù5 »
A. llAMKAlî.c. Stc Anne 40.... 2A4 »
LAl.KK(JtJi:,(OV )b. lu plage 350. 2ùl »
INSTITUT ORTIIOPÉDlUt'K, b. do
Océan, 15. Consul, finit, tous les jeudis. 0 à 11 m.
I*. Abdou Boisson directeur-médical.
Olitruritlon-DontlMto
M. I.KYS, avenue Gamhctta 10 h. m.
(Chirurgien-dentiste américain.) à û h. s
Sattest-fomines
M«»c» AVRIL, bout, de la Plage _
COI'.OMRIKR, c. Tartas _
GHKLLKT, boul. de la Plage 130. | —
dreachon-Saison est en vente à
Bordeaux à la gare Saint-Jean
(Vestibule, Quai et Etat) et dans les
kiosques de la ville ; Vente en p,ios
clicz M. .1. Graby, 12 rue Piliers-de-
Tutelle Bordeaux ; — à, Lamothe-
du-Teich (gare) ; à Salies-de-Béarn
chez Mme VveDumas libraire — àAr-
cachon: librairies Delamare, Bon, Pu-
jibet, Dupuy, bibliothèque du Casino, I
et Vve Bréard.
Un tirage spécial, sur beau papier du Jji-
p on et sous couverture, de la poésie : LE
CYCLONE récitée à /«FÊTE DE CHARITÉ-
dc Jeudi dernier, par Mme FRËDÉRICH,
vient d'être fait par les soins de l'Impri-
merie Talon, pour satisfaire aux désirs
exprimés par plusieurs personnes qui ii'ont
pu assister à cette audition. Cette poésie
sera, mise en vente à partir de demain
chez tous les libraires et dans les princi-
paux magasins de la Ville, au prix mi-
nime de o fr. 25 centimes, toujours au
bénéfice des sinisrès.
CHRONIQUE
Si le 21 Mai 1891 doit demeurer une date
mémorable dans les annales d'Arcachon, date
tristement célèbre, évocatiicc des dernières an-
goisses des malheureuses victimes qui disparu-
rent dans le terrible cyclone et des sanglots dé-
BULLETIN MÉTÉOROLOGIQUE HEBDOMADAIRE
Année 1891
N" 98 : OU 29 MAI AU 4 JUIN 1894
I TIIEltMOMÈTUE PLUIE VENT DOMINANT OBSERVATIONS
| MAMMA MIKIMA KN M/ M/ 9 II. MATIN MIDI 4 II. SOIR KTAT DU CIEL
Mai 29 21.8 9.8 0 3 S-K celui* calme Balte journée
130 21.4 10.7 3.3 O. S-O SK Ciel couvert
31 2K.3 10.0 3 î» s-O calme calme Petite pluie matin
Juin 1 20.0 9.9 8.2 O. S-O O. Pluie
2 24 0 11.7 5.8 S-O .S-O S-O Petite pluie
3 28.0 10.0 7.4 S-O S-O S-O Petite pluie
4 28.0 10.1 0.0 E. li. K. Belle journée
durants des veuves et des orphelins, cette
journée aura eu son magnifique lendemain avec
la Fête de Charit* du 4 Juin organisée au
(bénéfice des sinistrés. Nous lassons à l'un de
nos collaboratc urs le soin de rendre compte de
cette fôte, de remercier tous ceux dont le bien-
veillant concours a été précieux à tous les
titres et de saluer comme il convient le géné-
reux élan d'enthousiasme de toutes les person-
nes qui sont accourues avec empressement à
notre appel. Mais il appartient à la chronique
de rapprocher simplement ces deux dates : 21
mai et 4 juin 1891, comme le souvenir d'une
douleur à laquelle succéda la plus grande con-
solation possible, comme après la tempête se
fait l'accalmie, comme après la blessure s'épend
le baume bienfaisant.
A la Chronique aussi de réclamer hautement
une subvention pour la troupe Chevalier qui a
montré dans cette circonstance particulière un
dévoûment et un désintéressement au dessus de
tout éloge. La Ville ne peut refuser à ces excel-
lents et si sympathiques artistes une compensa-
1 tion bien méritée pour les sacrifices qu'ils ont
Isu s'imposer depuis leur installation dans notre
Grand-Théâtre. Les mauvais mois que nous
avons traversé ont forcément restreint les béné-
fices auxquels ils étaient en droit de s'attendre
et ce n'est que justice de distraire une partie I
des fonds publics pour ceux dont le talent a si
bien su distraire notre ennui.
Ce même jour du 21 mai — date fatidique —
en 1864 se produisait un météore sous forme de
langues de feu, à travers lequel vint au monde
l'auteur de la poésie intitulée : Le Cyclone dite
â la Fête de Charité. Le fait est absolument
réel ; je ne suis pas assez versé dans la science
des augures pour déduire de cette coïncidence
les causes du succès obtenu par cette poésie
dont tout le mérite me paratt appartenir à l'ad
mirable façon dont elle a été récitée par Mme
Frédérich. Quoi qu'il en soit, l'auteur est à la
fois fier et confus des marques de sympathie
qu'on a bien voulu lui témoigner, fier surtout
pour les infortunés auxquels revient la meilleure
part de ce triomphe dont il se réjouit sans
fausse vanité, au nom de la sainte Reconnais-
sance.
Tandis qu'une épouvantable catastrophe
jetait la consternation sur notre littoral, une de
ces joutes navales dont l'histoire gardera le
souvenir, se livrait à Paris, sur une mer hou-
leuse entre toutes, dans le monde des lettres.
Le 2t mai c'était grande manifestation des
Symbolistes.
Organisée au bénéfice de Paul Verlaine et de
Paul Gauguin, une représentation des chefs-
d'oeuvre de la jeune école réunissait au Théâtre
d'Art les noms des Stéphane Mallarmé, Jean
Moréas, Charles Moricc, Saint- Pol-Roux,
Pierre Quillard, Catulle Mcndés, Paul Gabil-
lard — qui fût un temps notre collaborateur
dans ce journal — et tutti quanti. I .oin de tout
centre littéraire, loin de cette Ville-Lumière
qui bruit dans ma rêveuse imagination, en quel-
que lobe de mon cerveau, j'avoue n'avoir ici
d'autres motifs pour parler de cette fête de l'es-
prit — qui n'a rien de local — que ceux d'une
sincère sympathie dont l'intensité n: va pas
sans une certaine admiration. Il est bon d'ail-
leurs de ne pas laisser aux grands journaux le
monopole des phrases à consécration littéraire,
il est bon d'initier les milieux excentriques à
ces pieux mystères de l'art, a ces arcanes faites
pour passionner les esprits jeunes, épris d'idéa-
les sensations ; peut-être ferais-je aussi, par
hasard sans le connaître, un prosélyte à la
Sainte-ligue ; ce pourrait-être à la fois mon ex-
cuse et ma récompense.
Symbolistes, idéalistes, — décadents d'après
I les gloses faciles des critiques — mais surtout
personnels, tous chercheurs de formules vierges
et individuelles, je leur dois, en ' bonne confra-
ternité, d'apporter mon humble pierre à l'édi-
fice et je m'en acquitte avec amour.
Non pas que — pour parler leur norme
— de leurs phrases nimbées en de morbides
hantises, je loue — louangeur aveugle et
souvent aveuglé par ma vraisemblable
incompréhensibillté — la difficile facture, mais
parce qu'en leurs formes ardues à ma raison
mal éduquée, je sens vibrer ce que l'un d'eux
nomme si justement : le grand sanglot. Voici
par exemple, extrait d'un délicieux petit acte :
Gelée de Printemps^ un sonnet symboliste à
rimes inaccoutumées du vulgaire, qui nie paraît
avoir une large envergure et que je livre, sans
autre forme de procès, au jugement de mes
lecteurs :
Je ne crois plus à rien et mon coeur est bien vide.
Mes chimères ont fini, volages hirondelle»,
Kt, sur mon front brùlè par le simoun livide
Les oiseaux de la mort font retentir leurs ailes 1
Mais régner au désert est mon orgueil à moi 1
Comme le sphinx vautré devant l'immensité,
Inflexible gardien des poussières d'un roi,
J'oppose aux flots du temps l'impassibilité !
Sur mon coeur de granit aucune fleur ne germe
Mais je brave le fer comme le pachyderme
Et je suis insensible aux tempêtes de* aire ;
Je commande aux lions et je les stupeflie,
Je regarde en pitié les choses de la vie :
Les rois les plus puissants sont les rois des déserts !
Ce que je goûte surtout dans ce superbe cri
de l'âme, c'est précisément ce regret de la foi
dont le coeur du poète saigne a chaque mot de
sa fausse incrédulité. Quand il dit: «Je ne
crois plus a rien * il ajoute : « et mon coeur est
bien «ide» Je vois alors évoquer devant mes
yeux l'image mystique de toutes les douces
créances, de tous lés amours roses et blancs en-
volés que vécut le poète et qu'il voudrait revi-
vre.
Que l'on me pardonne ce raffinement de sen-
timentalité dans notre positive fin de siècle,
mais un instant seulement j'aurais voulu tenir
le cher poète du sonnet qu'on vient de lire de-
vant le spectacle digne des anges que nous of-
frait Dimanche dernier, la procession de la
Fête-Dieu — La Fête blanche — et lui deman-
der tout bas à l'oreille de me dire sincère-
■ ment si, au milieu des roses effeuillées éparpil-
lant dans l'air leur frais arôme en présence
des blancs reposoirs où chantaient les tendres
voix des vierges, dans les scintillations des cier-
ges, des ors étincelants, enveloppé des fumées
odorantes des encensoirs balances, oui de répé-
ter — sincèrement <■— son cri de négation : « Je
ne crois plus a rien ».
Une larme sous sa paupière m'aurait mieux
exprimé la véritable extase de son coeur éna-
mouré d'idéal.
FlFRELIN.
LISTE DES ÉTRiAGERS
EH VILLEGIATURE I ftftCftCHM
1> chiffre placé devant chaque nom indique
te nombre des personnes de la famille.
6. AsriKit. Le Mans, v. Les Sablines.
2. AI.AVOINE, v. Les K râbles.
1. RounoKois (Mme), # Amiens, Grand Hôtel do la
Forêt et d'Angleterre.
1. BUHN BI.YTII (Mme), Angleterre, Grand Hôtel de
la Forêt et d'Angleterre.
1. BRIGIIT, Paris, Royal-Hôtel.
2. BOUCHEZ, Paris, h. de France.
2. BIIUCOKN (Van den), Bruxelles, h. de France.
2. BF.RRIEI., Namur, h. de la Ville d'Hiver.
4. Itouno-r, Angoulême, v. Yvonne,
4. BUFPKTHAU, Bordeaux, v. Laure-Haoul.
2. BERCIOUX, Paris, Grand Hôtel.
1. BF.nniDGE, Hyères, Royal Hôtel.
6. BOUIVY, Paris, v. Watteau.
4. BAWIIER, Paris, Grand Hôtel de la Forêt et d'An-
gleterre.
2. BF-AuviEux(colonel), Rochefort, Grand-Hotel.
4. BERTRAND, Paris, v. Molière,
1. BASTIAN (M»«), St-Pétersbourg, v. Bella-Vista.
7. BOWU.ART, Castex, v. Carmen.
3. BERGER, Paris, v. Desbieys.
1. BRIGIIT (Mme), Paris Royal-Hôtel.
8. BIEGEI.. Paris v. Giroflée.
2. BENOY (de), Paris, v. Pédesclaux.
7. I'UISSERET (comtesse de), Paris, v. Tourel.
5. BoimiiAUT (M""), Angoulême, villa Les Algues.
6. BARDOT (vicomte de), Paris, v. Bianca.
6. BEAUSKJOUR (Mlle de), v. des Bruyères.
2. BiGiiETTi, Tarbes, v. Marguerite-Emmanuel.
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