Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1899-11-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 09 novembre 1899 09 novembre 1899
Description : 1899/11/09 (N9). 1899/11/09 (N9).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5806244n
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
312 —
Quoi qu'il en soit, il nous parait également
possible qu'on se trouve ici en présence d'une
sorte de jetée ou de digue, établie au travers
du marais et partant du point où ce marais
commence à s'approfondir.
Plusieurs auteurs, Jollois entre autres, ont
parlé de l'existence probable d'une voie ro-
maine se dirigeant de Lutèce vers l'est, en
suivant la rue et le faubourg Saint-Antoine,
puis la rue de Montreuil, et allant peut-être
gagner Chelles et la. Marne. Un cimetière an-
tique, dont a reconnu des vestiges à diverses
époques, existait dans les parages de la rue de
la Tixeranderie et du monceau Saint-Gervais,
et cela a suffi pour accréditer cette hypothèse.
Depuis lors, rien n'est venu la confirmer ni lui
donner plus de valeur, si bien qu'on est encore
dans la même incertitude à cet égard. Aucun
texte, aucune preuve matérielle ne s'est, à
notre connaissance, présenté pour éclairer
définitivement la question, sur laquelle les
savants les plus autorisés se sont abstenus
jusqu'à présent.
Néanmoins, suivant la pensée que cet en-
semble de murs, rencontrés sous la rue Saint-
Antoine, pourrait constituer les restes d'une
sorte de chaussée romaine, ou plutôt d'agger
exhaussé en digue, qu'on appellait aussi levée,
nous croyons utile d'appeler l'attention de la
Commission sur ce cas tout particulier.
On pourra peut-être nous objecter que la
largeur totale de ce même ensemble de murs
est bien étroite pour une route de ce genre,
car elle n'offre, en effet, que 5 m. 10 c. à son
départ et même 4 m. 50 c dans sa partie
étranglée, d'où elle s'élargit peu à peu jusqu'à
6 m. 85 c seulement. Cependant, si nous nous
en rapportons aux chiffres fournis par M. Vac-
quer, notre regretté prédécesseur, que Berty
a très justement proclamé quelque part comme
ayant découvert et mesuré plus de voies ro-
maines que personne autre, nous voyons que
la voie de la rue Saint-Jacques avait 7 mètres
de largeur; la voie de la rue Saint-Martin,
6 m. 60 c. : la voie de la rue Saint-Denis, 6 mè-
tres; la voie du parvis Notre-Dame conduisant
au rempart gallo-romain, 3 m. 15 c.; la voie
sous la rue des Ecrivains, 3 m. 70 c, etc., etc.
Suivant Dezobry, la chaussée des routes ro-
maines n'avait guère que 3 m. 30 c. ou 3m. 50c.
de large, passage bien suffisant, la voie d'un
char romain n'étant que de 1 m. 35 c.
Or, si nous rapprochons les chiffres que
nous venons de citer des différentes largeurs
que présente l'ensemble des substructions de
la rue Saint-Antoine, nous voyons que notre
hypothèse n'a rien d'impossible; néanmoins,
nous n'avons nullement la prétention d'avoir
résolu la question qui, jusqu'à présent, reste
entière.
Pour l'intelligence des explications qui pré-
cèdent, nous joignons au présent rapport un
plan et une coupe desdites substructions ren-
contrées rue Saint-Antoine.
2° Vestiges de l'église Sainte-Opportune.
Les fouilles exécutées récemment, pour la
construction d'un égout, place Sainte-Oppor-
tune et rue Courtalon, ont amené quelques
résultats qu'il n'est pas inutile de signaler.
Vis-à-vis le n° 10 de la place Sainte-Oppor-
tune, à trois mètres environ de l'alignement
des façades des maisons, on a rencontré, à un
peu plus d'un mètre de profondeur, un puits
dépourvu de sa margelle, mais dans le murail-
lement duquel on voyait une baie, qui indiquait
certainement qu'on y accédait par une cave ou
une galerie souterraine. On sait que la place
Sainte-Opportune occupe l'emplacement de
l'ancien cloitre de ce nom. Près du puits en
question, se trouvaient, des restes d'un ancien
pavage, établi à 0 m. 50 c. en contre-bas du
pavage actuel. En cet endroit il y a une épais-
seur de terres de remblai de 1 m. 40 c., au
dessous de laquelle existe une couche de terre
végétale de 0 m. 50 c, qui précède immédiate-
ment un fond de sable jaune argileux.
Un peu plus loin, vis-à-vis le n° 4 de cette
place, les remblais ont 3 m. 60 c. d'épaisseur
au-dessus du sol. Il est évident qu'en ce point
le sol a dû être fouillé à cette profondeur pour
l'établissement d'une cave, dont il ne reste plus
rien aujourd'hui.
Vis-à-vis le n° 8, quelques ossements hu-
mains ont été recueillis dans la masse de
sable.
Les fouilles de l'égout de la place Saint-Op-
portune ont été continuées rue Courtalon ; elles
ont été attaquées en galerie souterraine, à
1 m. 15 c. en dessous du pavage de la rue, sur
une hauteur de 2 m. 75 c.
A l'entrée de la rue Courtalon, en venant de
la place Sainte-Opportune, la pioche des ter-
rassiers a mis à découvert, dans les remblais,
quelques débris assez bouleversés d'un sarco-
phage en plâtre. Cette sépulture, d'époque mé-
rovingienne, témoigne de l'existence certaine
en ces parages d'un sanctuaire chrétien, com-
temporain de ce temps. Or, tous les historiens,
et Du Breuil entre autres, rapportent que,
d'après la tradition, l'église Sainte-Opportune,
dont la rue Courtalon bordait le choeur, avait
Quoi qu'il en soit, il nous parait également
possible qu'on se trouve ici en présence d'une
sorte de jetée ou de digue, établie au travers
du marais et partant du point où ce marais
commence à s'approfondir.
Plusieurs auteurs, Jollois entre autres, ont
parlé de l'existence probable d'une voie ro-
maine se dirigeant de Lutèce vers l'est, en
suivant la rue et le faubourg Saint-Antoine,
puis la rue de Montreuil, et allant peut-être
gagner Chelles et la. Marne. Un cimetière an-
tique, dont a reconnu des vestiges à diverses
époques, existait dans les parages de la rue de
la Tixeranderie et du monceau Saint-Gervais,
et cela a suffi pour accréditer cette hypothèse.
Depuis lors, rien n'est venu la confirmer ni lui
donner plus de valeur, si bien qu'on est encore
dans la même incertitude à cet égard. Aucun
texte, aucune preuve matérielle ne s'est, à
notre connaissance, présenté pour éclairer
définitivement la question, sur laquelle les
savants les plus autorisés se sont abstenus
jusqu'à présent.
Néanmoins, suivant la pensée que cet en-
semble de murs, rencontrés sous la rue Saint-
Antoine, pourrait constituer les restes d'une
sorte de chaussée romaine, ou plutôt d'agger
exhaussé en digue, qu'on appellait aussi levée,
nous croyons utile d'appeler l'attention de la
Commission sur ce cas tout particulier.
On pourra peut-être nous objecter que la
largeur totale de ce même ensemble de murs
est bien étroite pour une route de ce genre,
car elle n'offre, en effet, que 5 m. 10 c. à son
départ et même 4 m. 50 c dans sa partie
étranglée, d'où elle s'élargit peu à peu jusqu'à
6 m. 85 c seulement. Cependant, si nous nous
en rapportons aux chiffres fournis par M. Vac-
quer, notre regretté prédécesseur, que Berty
a très justement proclamé quelque part comme
ayant découvert et mesuré plus de voies ro-
maines que personne autre, nous voyons que
la voie de la rue Saint-Jacques avait 7 mètres
de largeur; la voie de la rue Saint-Martin,
6 m. 60 c. : la voie de la rue Saint-Denis, 6 mè-
tres; la voie du parvis Notre-Dame conduisant
au rempart gallo-romain, 3 m. 15 c.; la voie
sous la rue des Ecrivains, 3 m. 70 c, etc., etc.
Suivant Dezobry, la chaussée des routes ro-
maines n'avait guère que 3 m. 30 c. ou 3m. 50c.
de large, passage bien suffisant, la voie d'un
char romain n'étant que de 1 m. 35 c.
Or, si nous rapprochons les chiffres que
nous venons de citer des différentes largeurs
que présente l'ensemble des substructions de
la rue Saint-Antoine, nous voyons que notre
hypothèse n'a rien d'impossible; néanmoins,
nous n'avons nullement la prétention d'avoir
résolu la question qui, jusqu'à présent, reste
entière.
Pour l'intelligence des explications qui pré-
cèdent, nous joignons au présent rapport un
plan et une coupe desdites substructions ren-
contrées rue Saint-Antoine.
2° Vestiges de l'église Sainte-Opportune.
Les fouilles exécutées récemment, pour la
construction d'un égout, place Sainte-Oppor-
tune et rue Courtalon, ont amené quelques
résultats qu'il n'est pas inutile de signaler.
Vis-à-vis le n° 10 de la place Sainte-Oppor-
tune, à trois mètres environ de l'alignement
des façades des maisons, on a rencontré, à un
peu plus d'un mètre de profondeur, un puits
dépourvu de sa margelle, mais dans le murail-
lement duquel on voyait une baie, qui indiquait
certainement qu'on y accédait par une cave ou
une galerie souterraine. On sait que la place
Sainte-Opportune occupe l'emplacement de
l'ancien cloitre de ce nom. Près du puits en
question, se trouvaient, des restes d'un ancien
pavage, établi à 0 m. 50 c. en contre-bas du
pavage actuel. En cet endroit il y a une épais-
seur de terres de remblai de 1 m. 40 c., au
dessous de laquelle existe une couche de terre
végétale de 0 m. 50 c, qui précède immédiate-
ment un fond de sable jaune argileux.
Un peu plus loin, vis-à-vis le n° 4 de cette
place, les remblais ont 3 m. 60 c. d'épaisseur
au-dessus du sol. Il est évident qu'en ce point
le sol a dû être fouillé à cette profondeur pour
l'établissement d'une cave, dont il ne reste plus
rien aujourd'hui.
Vis-à-vis le n° 8, quelques ossements hu-
mains ont été recueillis dans la masse de
sable.
Les fouilles de l'égout de la place Saint-Op-
portune ont été continuées rue Courtalon ; elles
ont été attaquées en galerie souterraine, à
1 m. 15 c. en dessous du pavage de la rue, sur
une hauteur de 2 m. 75 c.
A l'entrée de la rue Courtalon, en venant de
la place Sainte-Opportune, la pioche des ter-
rassiers a mis à découvert, dans les remblais,
quelques débris assez bouleversés d'un sarco-
phage en plâtre. Cette sépulture, d'époque mé-
rovingienne, témoigne de l'existence certaine
en ces parages d'un sanctuaire chrétien, com-
temporain de ce temps. Or, tous les historiens,
et Du Breuil entre autres, rapportent que,
d'après la tradition, l'église Sainte-Opportune,
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