Titre : Procès-verbaux / Commission municipale du Vieux Paris
Auteur : Paris. Commission du Vieux Paris. Auteur du texte
Éditeur : Imprimerie municipale (Paris)
Date d'édition : 1899-10-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34437664t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 12289 Nombre total de vues : 12289
Description : 12 octobre 1899 12 octobre 1899
Description : 1899/10/12 (N8). 1899/10/12 (N8).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001 Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58062437
Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2009-22757
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
262
de ce champs de repos sont généralement
orientées, suivant le rite chrétien, les pieds
tournés au levant.
3° Statues et ancien sol découverts à l'église
Saint-Médard.
Le 10 août, au cours des travaux d'assainis-
sement exécutés au pied de la façade méridio-
nale de l'église Saint-Médard, M. Ollivier,
inspecteur du service des Promenades et plan-
tations de la ville de Paris, nous a averti que,
dans les fouilles pratiquées pour ces travaux,
on avait déterré deux statues, un vase à flam-
mules rouges et quelques débris de poteries
du même genre, avec des ossements humains.
M. Ollivier nous a signalé, en même temps,
qu'on venait aussi de mettre à jour la moulu-
ration du socle de l'église, indiquant ainsi que
le niveau du sol primitif du pourtour de
l'église était inférieur au niveau actuel. Nous
étant aussitôt rendu sur place, nous avons pu,
en effet, constater que cette différence de ni-
veau était de 0 m. 80 c.
Quant aux deux statues, elles sont un peu
moindres que grandeur nature et datent du
XVe siècle ; elles portent encore les traces des
couleurs bleues et rouges dont leurs draperies
étaient peintes; malheureusement elles sont
très mutilées, les têtes manquent. L'une
d'elles représente une femme tenant le saint
suaire déployé devant elle : c'est assurément
Firsage de sainte Véronique ; l'autre figure un
saint quelconque, dont il est impossible de
dire le nom, car il est amputé de ses deux
bras et par conséquent dépourvu des attri-
buts qui pouvaient le faire reconnaître. Ces
deux statues ont été transportées au musée
Carnavalet avec le vase ilammulé et les débris
de poteries funéraires en question.
4° Vestiges du cimetière mérovingien de l'église
Saint-Murri.
Le 12 août, dans la tranchée de l'égout,
alors en construction, rue des Juges-Consuls,
deux cercueils en plâtre ont été rencontrés à
3 m. 70 c. de profondeur : le premier, vis-
à-vis le mur mitoyen des maisons portant
les numéros 2 et 4; le deuxième à 1 m. 50 c.
plus loin, vers la rue du Cloitre-Saint-Merri.
Ces deux cercueils, de forme trapézoïdale,
orientés suivant le rite chrétien, étaient rem-
plis de terre, et les débris de leurs couvercles
effondrés s'y trouvaient enfouis. Après les
avoir fait vider en notre présence, on put
seulement constater qu'ils ne contenaient
rien autre que des ossements assez boule-
versés .
Déjà rompus en plusieurs endroits, ces deux
sarcophages n'ont pu être extraits de la fouille
qu'en morceaux, dont les faces, d'ailleurs, ne
comportant aucune trace d'ornementation,
ne présentaient plus aucun intérêt de conser-
vation .
Par leur forme et la nature de leur matière,
ces deux cercueils de plâtre se rapportent évi-
demment à l'époque mérovingienne, du VIe au
VIIIe siècle, où on les voit généralement em-
ployés ; bien plus, par leur présence à environ
15 ou 20 mètres en arrière du chevet de l'église
Saint-Merri, ils témoignent l'existence, en ces
parages et à ces temps reculés, d'un sanctuaire
chrétien, dont on ne connaissait, jusqu'à pré-
sent, d'autres indices que ceux fournis par
d'anciens récits.
En effet, les historiens s'accordent pour dire
qu'au VIIe siècle, il y avait déjà là une chapelle
dédiée à Saint-Pierre, dont on ne connaît pas
l'origine. Saint Médéric ou Merri, étant mort
dans le voisinage de cette chapelle, y fut
inhumé, ce qui valut à cette chapelle le vocable
de Saint-Merri; érigée en collégiale en 884,
elle fut remplacée au XVIe siècle par l'église
qui subsiste à présent.
La rue des Juges-Consuls, où ont été trouvés
les deux sarcophages en question, aurait donc
fait partie du cimetière primitif de Saint-
Merri, à l'époque où ce sanctuaire n'était pas
encore une collégiale. On sait, du reste, que la
rue des Juges-Consuls faisait autrefois partie
de la rue du Cloitre-Saint-Merri, laquelle est
déjà mentionnée, vers l'an 1300, par le poète
Guillot dans son Dit des rues de Paris; elle
devait son nom au cloître Saint-Merri qu'elle
traversait, et la porte qui la fermait à son
extrémité sur la rue Saint-Martin était ap-
pelée la barre ou l'archet Saint-Merri. Ce
n'est que depuis 1844 que la partie de cette
voie comprise entre la rue de la Verrerie et
le point où elle forme un coude pour aboutir
rue Saint-Martin a reçu le nom de rue des
Juges-Consuls, en souvenir des anciens mar-
chands magistrats qui y siégeaient et qui
furent remplacés après la Révolution par les
juges au Tribunal de commerce.
5° Vestiges du cimetière mérovingien de
l'église Saint-Séverin.
Les vestiges d'un autre cimetière mérovin-
gien ont été trouvés rue des Prétres-Saint-
Séverin, en août et septembre, au cours des
de ce champs de repos sont généralement
orientées, suivant le rite chrétien, les pieds
tournés au levant.
3° Statues et ancien sol découverts à l'église
Saint-Médard.
Le 10 août, au cours des travaux d'assainis-
sement exécutés au pied de la façade méridio-
nale de l'église Saint-Médard, M. Ollivier,
inspecteur du service des Promenades et plan-
tations de la ville de Paris, nous a averti que,
dans les fouilles pratiquées pour ces travaux,
on avait déterré deux statues, un vase à flam-
mules rouges et quelques débris de poteries
du même genre, avec des ossements humains.
M. Ollivier nous a signalé, en même temps,
qu'on venait aussi de mettre à jour la moulu-
ration du socle de l'église, indiquant ainsi que
le niveau du sol primitif du pourtour de
l'église était inférieur au niveau actuel. Nous
étant aussitôt rendu sur place, nous avons pu,
en effet, constater que cette différence de ni-
veau était de 0 m. 80 c.
Quant aux deux statues, elles sont un peu
moindres que grandeur nature et datent du
XVe siècle ; elles portent encore les traces des
couleurs bleues et rouges dont leurs draperies
étaient peintes; malheureusement elles sont
très mutilées, les têtes manquent. L'une
d'elles représente une femme tenant le saint
suaire déployé devant elle : c'est assurément
Firsage de sainte Véronique ; l'autre figure un
saint quelconque, dont il est impossible de
dire le nom, car il est amputé de ses deux
bras et par conséquent dépourvu des attri-
buts qui pouvaient le faire reconnaître. Ces
deux statues ont été transportées au musée
Carnavalet avec le vase ilammulé et les débris
de poteries funéraires en question.
4° Vestiges du cimetière mérovingien de l'église
Saint-Murri.
Le 12 août, dans la tranchée de l'égout,
alors en construction, rue des Juges-Consuls,
deux cercueils en plâtre ont été rencontrés à
3 m. 70 c. de profondeur : le premier, vis-
à-vis le mur mitoyen des maisons portant
les numéros 2 et 4; le deuxième à 1 m. 50 c.
plus loin, vers la rue du Cloitre-Saint-Merri.
Ces deux cercueils, de forme trapézoïdale,
orientés suivant le rite chrétien, étaient rem-
plis de terre, et les débris de leurs couvercles
effondrés s'y trouvaient enfouis. Après les
avoir fait vider en notre présence, on put
seulement constater qu'ils ne contenaient
rien autre que des ossements assez boule-
versés .
Déjà rompus en plusieurs endroits, ces deux
sarcophages n'ont pu être extraits de la fouille
qu'en morceaux, dont les faces, d'ailleurs, ne
comportant aucune trace d'ornementation,
ne présentaient plus aucun intérêt de conser-
vation .
Par leur forme et la nature de leur matière,
ces deux cercueils de plâtre se rapportent évi-
demment à l'époque mérovingienne, du VIe au
VIIIe siècle, où on les voit généralement em-
ployés ; bien plus, par leur présence à environ
15 ou 20 mètres en arrière du chevet de l'église
Saint-Merri, ils témoignent l'existence, en ces
parages et à ces temps reculés, d'un sanctuaire
chrétien, dont on ne connaissait, jusqu'à pré-
sent, d'autres indices que ceux fournis par
d'anciens récits.
En effet, les historiens s'accordent pour dire
qu'au VIIe siècle, il y avait déjà là une chapelle
dédiée à Saint-Pierre, dont on ne connaît pas
l'origine. Saint Médéric ou Merri, étant mort
dans le voisinage de cette chapelle, y fut
inhumé, ce qui valut à cette chapelle le vocable
de Saint-Merri; érigée en collégiale en 884,
elle fut remplacée au XVIe siècle par l'église
qui subsiste à présent.
La rue des Juges-Consuls, où ont été trouvés
les deux sarcophages en question, aurait donc
fait partie du cimetière primitif de Saint-
Merri, à l'époque où ce sanctuaire n'était pas
encore une collégiale. On sait, du reste, que la
rue des Juges-Consuls faisait autrefois partie
de la rue du Cloitre-Saint-Merri, laquelle est
déjà mentionnée, vers l'an 1300, par le poète
Guillot dans son Dit des rues de Paris; elle
devait son nom au cloître Saint-Merri qu'elle
traversait, et la porte qui la fermait à son
extrémité sur la rue Saint-Martin était ap-
pelée la barre ou l'archet Saint-Merri. Ce
n'est que depuis 1844 que la partie de cette
voie comprise entre la rue de la Verrerie et
le point où elle forme un coude pour aboutir
rue Saint-Martin a reçu le nom de rue des
Juges-Consuls, en souvenir des anciens mar-
chands magistrats qui y siégeaient et qui
furent remplacés après la Révolution par les
juges au Tribunal de commerce.
5° Vestiges du cimetière mérovingien de
l'église Saint-Séverin.
Les vestiges d'un autre cimetière mérovin-
gien ont été trouvés rue des Prétres-Saint-
Séverin, en août et septembre, au cours des
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