CAL CAL CAL 59
f CALÊCHIER (ka-lé-chiè), s. m. Loueur de ca- 1
lèches, de voitures de place. Cassation, sur le (
pourvoi du sieur S..., caléchier â Oran, du juge- <
ment de ce tribunal.... Gaz. des Trib. 1er-2 mars <
1875, p. 214, 2" COl, 'i
t CALÉÎDOSCOPIQUE (ka-lé-i-do-sko-pi-k'), adj. :<
Qui aie jeu, l'apparence d'un caléidoscope. i
t CALÊMANDE (ka-le-man-d'), s. f. Nom, dans :
le XYIII" siècle, d'une étoffe commune. Maudit soit .
le précieux vêtement que je révère I où est mon
ancien, mon bumble, mon commode lambeau de
calemande? DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe
de chambre, édit. de J.Assezat. t. iv, p. 7.
CALEMBOUR. Ajoutez : — REM. Une note que
nous communique M. Félix Bovet, a le: mérite de
fixer à peu près l'époque où le mot s'est introduit,
il y a tout juste un siècle: Vous ne savez peut-
être pas ce que c'est que des calembours, espèce
de jeux de mots, sans mérite, selon moi, et que
l'on se permet pourtant très-fréquemment dans nos
sociétés; le marquis de Bièvre est surtout fameux
pour sa facilité prodigieuse en ce genre, Lettre du
18 février 1776, dans Correspond, secrète, polit, et
lilt. ou Mémoires pour servir à l'histoire des cours,
des sociétés de la littérature en France depuis la
mort de Louis XIV, 1.1, p. 200.
— ÉTYM. Ajoutez : M. Sardou rattache ce motau
bois de calambour; voici comment : il a trouvé
dans des papiers provenant de Fayart unmanuscrit
de Fuzelier contenant les Montgenettes, recueil de
chansons composées à Montgent par de bons vi-
vants de la société d'autrefois. On improvisait,
sauf l'abbé Chérier, censeur royal, qui restait
court au milieu de ces improvisateurs intrépides.
Un jour l'abbé accourt, criant qu'il venait d'en-
fanter une jolie chanson, et il chanta d'abord sur
l'air, Plaignons le malheur de Lulli, etc.... Pleu-
rons tous en ce jour.... Après ce beau vers, sa
muse, fatiguée de cet effort spirituel, fit une pause
prudente et nécessaire. La compagnie, charmée
d'un si beureuxdébut, le presse d'achever. Le poète
léger recommença : Pleurons tous en ce jour....
et s'arrêta là une seconde fois.... On le conjura
de continuer un ouvrage qui promettait tant. En-
fin, après avoir invoqué Apollon et remonté sa
lyre, il entonna pour la troisième fois avec une
emphase digne du sujet: Pleurons tous en ce jour...
Du bois de calambour..,. Son Pégase essoufflé
ne peut faire un pas de plus, il s'arrête court. —
Ce poëme ébauché risquait d'avoir lo sort de l'É-
neide et de n'être pas achevé, si Mareuil, osant
suivro ce nouveau Virgile, n'avait pas sur-le-
champ terminé cette importante affaire comme il
suit : Pleurons tous en ce jour Du bois de calam-
bour.... Crioit d'une voix emphatique Un abbé qui
n'est pas éthique ; Aussitôt en choeur on lui dit :
11 a mal à l'esprit. Et, après avoir reproduit ces;
vers de fermier général, Fuzelier ajoute : « Ce mot
do calambour fut tant répété ce jour-là et depuis*
par la société de . Montgent, pour signifier comi-
quement et allégoriquement fadaise, baliverne,
pauvreté, qu'il a fait fortune et est devenu pro-
verbe. » Mareuil d'ailleurs fit incontinent la chanson
suivante : Sur l'air : Tout celam'est indifférent : Pour
ne jamais demeurer court, Prenez gaule dc calam-
bour ; Touchez avec cette baguette Le stupide on
l'homme d'esprit, Vous verrez que d'une sornette'
Ainsi que d'un bon mot il rit. M. Sardou conclut
de là que, franchissant les limites de Montgent,:
et propagée au dehors par les gens de tout rang:
auxquels Fuzelier fait allusion, la locution nou-
velle s'est insensiblement transformée sur la route ;
et que, s'écartant de plus en plus de sa significa-
tion première, elle en est venue tout doucement:
à ne plus désigner seulement une sottise, mais
aussi, et par la ressemblance des deux mots, une 1
calembredaine, puis le coq-à-l'dne, l'équivoque, et
enfin le jeu de mots tout spécial qu'elle caracté-,
rise aujourdhui, et qui, depuis longtemps, atten-
dait une expression qui lui fût propre. — De telle
sorte qu'ayant enfin vers 1760 son droit de bour-:
geoisie, le calembour n'attendait plus que M. de
Bièvre pour obtenir de lui ses titras de noblesse
(le Temps, 2 fév. 1876). D'un autre côté, M. Dar-
mesteter, Formation des mots composés en fran-
çais, p. 114, pense que calembourdaine,'autre
forme de calembredaine, donne Pétymologie de ca-
lembour, qui se trouve être ainsi la forme mascu-
line de calembredaine (calembour, aux environs de
Châteaudun, se dit au sens de calembredaine).
Cette conjecture a l'avantage de rattacher calem-
bour à un mot déjà connu. Toutefois nous inclinons
à croire que c'est M. Chasles qui a raison, et que Ca-
lemberg est bien l'origine de ce mot. On a objecté <
que, pour l'autoriser, il faudrait que ce personnage
de contes allemands eût été connu en France; ce
dont oh n'a pas de trace. Or des traces de ce
genre existent. En effet on trouve, dans un auteur
du xvie siècle, mention de Calemberg à côté à'Eu-
lenspiegel : Un filz qui n'estoit si habille que un Uly-
spiegel ou un curé de Kallenberg, BONIVABJ, de
Noblesse, p. 262. Ce document est important dans :
les discussions que calembour soulève.
CALEMBREDAINE. — ÉTYM. Ajoutez .- M. Dar-
mesteter, Formation des mots composés en fran-
çais, p. 115, trouvant en picard bredaine, bourde,
voit dans calembredaine un composé de calem- et
berdaine. Berdaine équivaut à b-'urdairiej et est
un dérivé de bourde, et calem est la particule pé-
jorative cali, ayee la nasalisation devant la labiale,
fait qui n'est pas rare dànsla phonétique française.
f CALENCE (ka-lan-s'), s. f. Terme des ouvriers
de Paris. Manque d'ouvrage. Être en calence.
— ÉTYM. Il.est possible que calence .soit une cor-
ruption de carence, manque,; carence, qui est an-
cien dans la langue, et qui n'est plus usité qu'en
termes de pratique, serait resté sous une forme
altérée dans le langage populaire.
CALEPIN. Ajoutes :||2" Morceau dé. peau ou
d'étoffe qu'on met sous la balle de la carabine.
1. CALER. Ajoutez :\\i° Populairement, recu-
ler, lâcher pied (ce sens était fort usité au xvr* siè-
cle, voy. l'historique).
CALFAT. Ajoutes :—HIST. xiv" s. Asselin Grille,
maistre des euvres de nostre navire [flotte] et
clerc de nostre armée de la mer, lequel nous avons
commis et ordonné pour nous faire venir certain
nombre de calefas et de remolas, pour les repara-
cions de nostre dit navire, Mandements de Charles Y,
1371, p. 435.
f CALIBORGNE (ka-li-bor-gn') ou CALIBORGNON
(ka-li-bor-gnon), adj. Qui y voit mal. Il [le fils du
régent]..,, brèche-dent, caliborgnon, punais, DE-
COURCHAMP, Sowoen. de la marquise de Créquy,
t. m, ch. 6.
— ÉTYM. Berry, cqliborgne; Haut-Maine, ca^'
lorgne; picard, caliborgnon-; norm. caliborgneMcs,
des iunettes; de la proposition péjorative caou cal,
ou cali, et borgne. Four cette préposition (voy.,le!
Dictionnaire à Ci..., et CAL..., CALI..., au Supplé-i
ment).
CALIBRE. || 2" Ajoutez : Il Au xvi" siècle, sous
■ Henri H, les six calibres de France, nom donné aux
- six bouches à feu qui suivent : 1" le canon, dont
■ le projectile pesait de 33 livres 4 onces à 34 11-'
l vres; 2° la grande coulevrine, dont le projectile
■ ordinaire de 16livres 2 onces ne dépassait pas 16'
i livres 4 onces; 3° la coulevrine bâtarde, avec un
: projectile, en moyenne, de 7 livres 2 ou 3 onces;
i; 4° la coulevrine moyenne, avec un projectile de
: 2 livras; 6" le faucon, avec un projectile de 1 livre'
i': 1 once; 6" le fauconneau, avec un projectile de 14
■ onces.
, CALIBRÉ. Ajoutez : || Un tube est dit bien çali-
- bré quand le diamètre intérieur en est partout le
i même.
r 2. CALICE. Ajoutez : || î" Terme de zoologie.
- Nom donné à la capsule qui contient l'ovule dans
i l'ovaire de la poule.
3' ■[ CALICHE. Ajoutez : [| 2"' Nom d'une espèce de
t terre à salpêtre. L'analyse de la terre à salpêtre ou
,: caliche [découverte àiArica, Pérou] a donné des
;: résultats favorables, Journ. offic. 29 oot. 1872,
- p. 6712, 3" col.
; •[ CALIFORNIE (ka-li-for-nie), s. f. Contrée de
- l'Amérique du Nord où l'on a trouvé de riches mi-
t: nos d'or. || Fig. C'est une Californie, se dit pour
s exprimer la richesse d'un lieu, d'une maison, d'une
3! entreprise.
t CALIFOURCHON. — ÉTYM. M. Fr. Dame, de Bu-
-. carest, suggère, pour expliquer la première par-
- tie du mot, de prendre en considération le rou-
3 main cal, cheval, calul, le cheval, caîare, monter
-î à cheval. Il est certain que ce cal, qui vient sans
3 doute de caballus, offre une interprétation de cali-
e fourchon. Mais est-il permis d'introduire cette
-: forme néo-latine orientale dans nos langues néo-
i-; latines occidentales, qui ne la connaissent pas? Le
e: mieux est déconsidérer califourchon comme com-
- posé de fourchon et de la particule péjorative cali
.-■ ou ca (on a dit cafourchon, voy. l'historique).
e, f CALIGINEUX. Ajoute* : || 2" Envahi par le
i. brouillard. Le fondement à l'existence de toutes
- ; los choses ne TOUS ' apparaît plus que dans une
si noire impasse ou un caligineux abîme, tant que
- vous ne faites pas intervenir.... l'idée de Dieu,
GILARDIN, Disc, sur le surnaturel, cité dans Gax.
des Trib. du 4 nov. 1876, p. 1033, 3" col.
| CALIN. Ajoutez: || 2° Dans l'Aunis, vase ordi-
nairement de tôle, muni d'un couvercle sur lequel
on met de la braise, tandis qu'il est placé sur le
feu; sert à la cuisine, Gloss. aunisien, p. 82,
— ÉTYM. Portug. catatm; de l'arabe cala'î, qui
à son tour vient du malais kelang,< itain, ou bien
de Cala'a, nom d'une ville dans l'Inde d'où l'on
tirait1-étain,(DOZY). '.' ' '
t CALINÀGE (ka-li-na-j'), t. m. Boité de.cali-
nage,,petite boîte de hêtre fermant à crochet. P...
[fabricant de boîtes, en hêtre dites de calïnage,
Alni. Didot-Boltin, 1870. Calinage.en. gros ,'ip. ib.
1 t CAL1NO (ka-li-no), ». m. Nom moderne de
l'ancien, jocrisse. || Ce nom est emprunté, à une
pièce de MM. Barrière, et Fauchery, .qui eux-
mêmes avaient pris ce personnage à une Voilure
de masques, de MM. Edmond et Jules de Concourt.
Ceux-ci ont écrit Galinot ; mais toute la presse ac-
tuelle écrit Calino.
\ CALIOUN (ka-liT-oun')„ s. m. Pipe à eau ; c'est
le nom persan du narguilé. Quelques coussins peut-
être, un calioun incrusté de rubis et, de turquoises
pour fumer. le blond, tabac de Cachan, r. CHAUL-
NES, Joum, OffiC. 10. OCt. 1873, p. ,6294, .2" coh
|j On trouve aussi caiian. ;,
— ÉTYM... Persan, qalioûn o\x qualitin, DEVIC,
Dict. étym.
. f CALLAÏDE fkal-la-i-d') pu CALLAÏS, (kal-la-
is), s. f. Sorte de pierre précieuse, d'un vert pâle
ou d'un bleu pâle. On.a trouvé,[dans uno crypte
des plaines d'Arles] une .certaine quantité dé
grains percés de turquoise, qui rappellent les pe»-
les en callaïs des dolmens du Morbihan,, et dont
le gisement est inconnu en Europe, Journ. offic.
11 OCt, 1876, p. 7428, 3* col.
— ÉTYM. KâXXaïç ou xcD.cû;.
t CALL1GRAPHIQUEMENT . (kal-li-gra-fi-lte-
man), adv. D'une manière calligraphique. Ce n'est
pas seulement l'invention de Gutenberg, qui en--
traîna la décadence de l'art d'écrire caïligraphi-
: quement, A. HAURY; Hist, de \'éçriture,: Rev. des
Deux^Mondes, 1™ sept. 1876,^.168.
,. f ÇALI.UNB, (kal-lu-n'),, s, f. Sous-genre détar
i ! ché du- genre, erica, et dont la bruyère yulgaire
■- (erica vulgaris,' etc. eoUuna vulgaris, Salisb.) est
; la principale espèce.
» —ÉTYM. KcMAyai, embellir, nettoyer, parce
c qu?on fait des balaisayec cette plante.
t -[ CALMEMENT (ka^pae-man), adv. D'une, ma-
- nière calme. Personne, en considérant les choses
i calmement et, sans, passion, ■■. ne dira qu'il a le
■ T droit.... le Temps, 7 mai 1876, p. 2, 2° col.
■t CALOGE (ka-lo-j'), s. f„\\ 1° Nomy.à .Ëtretàt,
, d'anciens bateaux potiers que la mer a,mis hors
'. d'usage et que les pêcheurs, les installant, sur
>' la plage, ont recouverts d'un toit de chaume,
t après.avoir percé, dans l'épaisseur de leurs bords,
des portes, des fenêtres. Les caloges servent de
- magasins pour les engins de pêche, Je Temps,
3 18 août 1876, 2" page, 3" col. || 2° En Normandie,
cabane de berger, niche à chiens, à lapins, DEL-
. BOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 60.
s — ÉTYM. Ca, préfixe péjoratif, et loge.
CALOaiNIE. — HIST. xvi? s. Ajoutez : ....Que,
3 au préalable tu ne sois deuement et canonique-
i ment purgé de calomnie et conseil [purgé de l'im-
3 putation d'a.voir calomnié et d'avoir besoin d'un
, conseil judiciaire], OEuvres facétieuses de Noël du
' Fail, Paris, 1874, t. H, p. 214.
3 CALOMNIEUX. Ajoutez : — REM. Malherbe a em-
- ployé ce mot au sensde répréhensible : Un nombre
" infini de calomnieuses] subtilités, Lexique, éd.
•- L. Lalanne. On le trouve dans Charron, xvr* siècle,
en un sens analogue : L'homme, la plus calom-
- nieuse et misérable chose du monde, Sagesse, i, 2.
t CALOR1FIANT, ANTE (ka-lo-ri-fi-an, an-t'),
- adj. Qui échauffe. L'action calorifiante du soleil,
• HUMROLDT, Mém. de la Soc. d'Areueil,t. m, p. 473.
i t 3. CAI*)T (ka-lo), s. m. Bille de grosse di-
- mension qui sert à certains jeux d'enfants.
i CALOTTE. Ajoute*,: || 10" Espèce de pâtisserie
- à confiture. Vous vous imaginez peut-être qu'il est
3 question de quelques petites friandises dont on
- nous donnait de nombreuses indigestions durant
i notre jeunesse, et qui portaient ce nom si joli, si
gracieux, si adorable de petites calottes, il y avait
s là dedans des confitures, Gaz. des Trib. 13-14 avr.
i 1874, p. 369, 1" col. || 11° Pot de confiture, ayant
3 la forme d'une grande calotte, 'sans anses ni
i oreilles. L«s calottes dont nous nous entretenons
, sontdes pots de confitures, Gai. des Trib. 13-14
f CALÊCHIER (ka-lé-chiè), s. m. Loueur de ca- 1
lèches, de voitures de place. Cassation, sur le (
pourvoi du sieur S..., caléchier â Oran, du juge- <
ment de ce tribunal.... Gaz. des Trib. 1er-2 mars <
1875, p. 214, 2" COl, 'i
t CALÉÎDOSCOPIQUE (ka-lé-i-do-sko-pi-k'), adj. :<
Qui aie jeu, l'apparence d'un caléidoscope. i
t CALÊMANDE (ka-le-man-d'), s. f. Nom, dans :
le XYIII" siècle, d'une étoffe commune. Maudit soit .
le précieux vêtement que je révère I où est mon
ancien, mon bumble, mon commode lambeau de
calemande? DIDEROT, Regrets sur ma vieille robe
de chambre, édit. de J.Assezat. t. iv, p. 7.
CALEMBOUR. Ajoutez : — REM. Une note que
nous communique M. Félix Bovet, a le: mérite de
fixer à peu près l'époque où le mot s'est introduit,
il y a tout juste un siècle: Vous ne savez peut-
être pas ce que c'est que des calembours, espèce
de jeux de mots, sans mérite, selon moi, et que
l'on se permet pourtant très-fréquemment dans nos
sociétés; le marquis de Bièvre est surtout fameux
pour sa facilité prodigieuse en ce genre, Lettre du
18 février 1776, dans Correspond, secrète, polit, et
lilt. ou Mémoires pour servir à l'histoire des cours,
des sociétés de la littérature en France depuis la
mort de Louis XIV, 1.1, p. 200.
— ÉTYM. Ajoutez : M. Sardou rattache ce motau
bois de calambour; voici comment : il a trouvé
dans des papiers provenant de Fayart unmanuscrit
de Fuzelier contenant les Montgenettes, recueil de
chansons composées à Montgent par de bons vi-
vants de la société d'autrefois. On improvisait,
sauf l'abbé Chérier, censeur royal, qui restait
court au milieu de ces improvisateurs intrépides.
Un jour l'abbé accourt, criant qu'il venait d'en-
fanter une jolie chanson, et il chanta d'abord sur
l'air, Plaignons le malheur de Lulli, etc.... Pleu-
rons tous en ce jour.... Après ce beau vers, sa
muse, fatiguée de cet effort spirituel, fit une pause
prudente et nécessaire. La compagnie, charmée
d'un si beureuxdébut, le presse d'achever. Le poète
léger recommença : Pleurons tous en ce jour....
et s'arrêta là une seconde fois.... On le conjura
de continuer un ouvrage qui promettait tant. En-
fin, après avoir invoqué Apollon et remonté sa
lyre, il entonna pour la troisième fois avec une
emphase digne du sujet: Pleurons tous en ce jour...
Du bois de calambour..,. Son Pégase essoufflé
ne peut faire un pas de plus, il s'arrête court. —
Ce poëme ébauché risquait d'avoir lo sort de l'É-
neide et de n'être pas achevé, si Mareuil, osant
suivro ce nouveau Virgile, n'avait pas sur-le-
champ terminé cette importante affaire comme il
suit : Pleurons tous en ce jour Du bois de calam-
bour.... Crioit d'une voix emphatique Un abbé qui
n'est pas éthique ; Aussitôt en choeur on lui dit :
11 a mal à l'esprit. Et, après avoir reproduit ces;
vers de fermier général, Fuzelier ajoute : « Ce mot
do calambour fut tant répété ce jour-là et depuis*
par la société de . Montgent, pour signifier comi-
quement et allégoriquement fadaise, baliverne,
pauvreté, qu'il a fait fortune et est devenu pro-
verbe. » Mareuil d'ailleurs fit incontinent la chanson
suivante : Sur l'air : Tout celam'est indifférent : Pour
ne jamais demeurer court, Prenez gaule dc calam-
bour ; Touchez avec cette baguette Le stupide on
l'homme d'esprit, Vous verrez que d'une sornette'
Ainsi que d'un bon mot il rit. M. Sardou conclut
de là que, franchissant les limites de Montgent,:
et propagée au dehors par les gens de tout rang:
auxquels Fuzelier fait allusion, la locution nou-
velle s'est insensiblement transformée sur la route ;
et que, s'écartant de plus en plus de sa significa-
tion première, elle en est venue tout doucement:
à ne plus désigner seulement une sottise, mais
aussi, et par la ressemblance des deux mots, une 1
calembredaine, puis le coq-à-l'dne, l'équivoque, et
enfin le jeu de mots tout spécial qu'elle caracté-,
rise aujourdhui, et qui, depuis longtemps, atten-
dait une expression qui lui fût propre. — De telle
sorte qu'ayant enfin vers 1760 son droit de bour-:
geoisie, le calembour n'attendait plus que M. de
Bièvre pour obtenir de lui ses titras de noblesse
(le Temps, 2 fév. 1876). D'un autre côté, M. Dar-
mesteter, Formation des mots composés en fran-
çais, p. 114, pense que calembourdaine,'autre
forme de calembredaine, donne Pétymologie de ca-
lembour, qui se trouve être ainsi la forme mascu-
line de calembredaine (calembour, aux environs de
Châteaudun, se dit au sens de calembredaine).
Cette conjecture a l'avantage de rattacher calem-
bour à un mot déjà connu. Toutefois nous inclinons
à croire que c'est M. Chasles qui a raison, et que Ca-
lemberg est bien l'origine de ce mot. On a objecté <
que, pour l'autoriser, il faudrait que ce personnage
de contes allemands eût été connu en France; ce
dont oh n'a pas de trace. Or des traces de ce
genre existent. En effet on trouve, dans un auteur
du xvie siècle, mention de Calemberg à côté à'Eu-
lenspiegel : Un filz qui n'estoit si habille que un Uly-
spiegel ou un curé de Kallenberg, BONIVABJ, de
Noblesse, p. 262. Ce document est important dans :
les discussions que calembour soulève.
CALEMBREDAINE. — ÉTYM. Ajoutez .- M. Dar-
mesteter, Formation des mots composés en fran-
çais, p. 115, trouvant en picard bredaine, bourde,
voit dans calembredaine un composé de calem- et
berdaine. Berdaine équivaut à b-'urdairiej et est
un dérivé de bourde, et calem est la particule pé-
jorative cali, ayee la nasalisation devant la labiale,
fait qui n'est pas rare dànsla phonétique française.
f CALENCE (ka-lan-s'), s. f. Terme des ouvriers
de Paris. Manque d'ouvrage. Être en calence.
— ÉTYM. Il.est possible que calence .soit une cor-
ruption de carence, manque,; carence, qui est an-
cien dans la langue, et qui n'est plus usité qu'en
termes de pratique, serait resté sous une forme
altérée dans le langage populaire.
CALEPIN. Ajoutes :||2" Morceau dé. peau ou
d'étoffe qu'on met sous la balle de la carabine.
1. CALER. Ajoutez :\\i° Populairement, recu-
ler, lâcher pied (ce sens était fort usité au xvr* siè-
cle, voy. l'historique).
CALFAT. Ajoutes :—HIST. xiv" s. Asselin Grille,
maistre des euvres de nostre navire [flotte] et
clerc de nostre armée de la mer, lequel nous avons
commis et ordonné pour nous faire venir certain
nombre de calefas et de remolas, pour les repara-
cions de nostre dit navire, Mandements de Charles Y,
1371, p. 435.
f CALIBORGNE (ka-li-bor-gn') ou CALIBORGNON
(ka-li-bor-gnon), adj. Qui y voit mal. Il [le fils du
régent]..,, brèche-dent, caliborgnon, punais, DE-
COURCHAMP, Sowoen. de la marquise de Créquy,
t. m, ch. 6.
— ÉTYM. Berry, cqliborgne; Haut-Maine, ca^'
lorgne; picard, caliborgnon-; norm. caliborgneMcs,
des iunettes; de la proposition péjorative caou cal,
ou cali, et borgne. Four cette préposition (voy.,le!
Dictionnaire à Ci..., et CAL..., CALI..., au Supplé-i
ment).
CALIBRE. || 2" Ajoutez : Il Au xvi" siècle, sous
■ Henri H, les six calibres de France, nom donné aux
- six bouches à feu qui suivent : 1" le canon, dont
■ le projectile pesait de 33 livres 4 onces à 34 11-'
l vres; 2° la grande coulevrine, dont le projectile
■ ordinaire de 16livres 2 onces ne dépassait pas 16'
i livres 4 onces; 3° la coulevrine bâtarde, avec un
: projectile, en moyenne, de 7 livres 2 ou 3 onces;
i; 4° la coulevrine moyenne, avec un projectile de
: 2 livras; 6" le faucon, avec un projectile de 1 livre'
i': 1 once; 6" le fauconneau, avec un projectile de 14
■ onces.
, CALIBRÉ. Ajoutez : || Un tube est dit bien çali-
- bré quand le diamètre intérieur en est partout le
i même.
r 2. CALICE. Ajoutez : || î" Terme de zoologie.
- Nom donné à la capsule qui contient l'ovule dans
i l'ovaire de la poule.
3' ■[ CALICHE. Ajoutez : [| 2"' Nom d'une espèce de
t terre à salpêtre. L'analyse de la terre à salpêtre ou
,: caliche [découverte àiArica, Pérou] a donné des
;: résultats favorables, Journ. offic. 29 oot. 1872,
- p. 6712, 3" col.
; •[ CALIFORNIE (ka-li-for-nie), s. f. Contrée de
- l'Amérique du Nord où l'on a trouvé de riches mi-
t: nos d'or. || Fig. C'est une Californie, se dit pour
s exprimer la richesse d'un lieu, d'une maison, d'une
3! entreprise.
t CALIFOURCHON. — ÉTYM. M. Fr. Dame, de Bu-
-. carest, suggère, pour expliquer la première par-
- tie du mot, de prendre en considération le rou-
3 main cal, cheval, calul, le cheval, caîare, monter
-î à cheval. Il est certain que ce cal, qui vient sans
3 doute de caballus, offre une interprétation de cali-
e fourchon. Mais est-il permis d'introduire cette
-: forme néo-latine orientale dans nos langues néo-
i-; latines occidentales, qui ne la connaissent pas? Le
e: mieux est déconsidérer califourchon comme com-
- posé de fourchon et de la particule péjorative cali
.-■ ou ca (on a dit cafourchon, voy. l'historique).
e, f CALIGINEUX. Ajoute* : || 2" Envahi par le
i. brouillard. Le fondement à l'existence de toutes
- ; los choses ne TOUS ' apparaît plus que dans une
si noire impasse ou un caligineux abîme, tant que
- vous ne faites pas intervenir.... l'idée de Dieu,
GILARDIN, Disc, sur le surnaturel, cité dans Gax.
des Trib. du 4 nov. 1876, p. 1033, 3" col.
| CALIN. Ajoutez: || 2° Dans l'Aunis, vase ordi-
nairement de tôle, muni d'un couvercle sur lequel
on met de la braise, tandis qu'il est placé sur le
feu; sert à la cuisine, Gloss. aunisien, p. 82,
— ÉTYM. Portug. catatm; de l'arabe cala'î, qui
à son tour vient du malais kelang,< itain, ou bien
de Cala'a, nom d'une ville dans l'Inde d'où l'on
tirait1-étain,(DOZY). '.' ' '
t CALINÀGE (ka-li-na-j'), t. m. Boité de.cali-
nage,,petite boîte de hêtre fermant à crochet. P...
[fabricant de boîtes, en hêtre dites de calïnage,
Alni. Didot-Boltin, 1870. Calinage.en. gros ,'ip. ib.
1 t CAL1NO (ka-li-no), ». m. Nom moderne de
l'ancien, jocrisse. || Ce nom est emprunté, à une
pièce de MM. Barrière, et Fauchery, .qui eux-
mêmes avaient pris ce personnage à une Voilure
de masques, de MM. Edmond et Jules de Concourt.
Ceux-ci ont écrit Galinot ; mais toute la presse ac-
tuelle écrit Calino.
\ CALIOUN (ka-liT-oun')„ s. m. Pipe à eau ; c'est
le nom persan du narguilé. Quelques coussins peut-
être, un calioun incrusté de rubis et, de turquoises
pour fumer. le blond, tabac de Cachan, r. CHAUL-
NES, Joum, OffiC. 10. OCt. 1873, p. ,6294, .2" coh
|j On trouve aussi caiian. ;,
— ÉTYM... Persan, qalioûn o\x qualitin, DEVIC,
Dict. étym.
. f CALLAÏDE fkal-la-i-d') pu CALLAÏS, (kal-la-
is), s. f. Sorte de pierre précieuse, d'un vert pâle
ou d'un bleu pâle. On.a trouvé,[dans uno crypte
des plaines d'Arles] une .certaine quantité dé
grains percés de turquoise, qui rappellent les pe»-
les en callaïs des dolmens du Morbihan,, et dont
le gisement est inconnu en Europe, Journ. offic.
11 OCt, 1876, p. 7428, 3* col.
— ÉTYM. KâXXaïç ou xcD.cû;.
t CALL1GRAPHIQUEMENT . (kal-li-gra-fi-lte-
man), adv. D'une manière calligraphique. Ce n'est
pas seulement l'invention de Gutenberg, qui en--
traîna la décadence de l'art d'écrire caïligraphi-
: quement, A. HAURY; Hist, de \'éçriture,: Rev. des
Deux^Mondes, 1™ sept. 1876,^.168.
,. f ÇALI.UNB, (kal-lu-n'),, s, f. Sous-genre détar
i ! ché du- genre, erica, et dont la bruyère yulgaire
■- (erica vulgaris,' etc. eoUuna vulgaris, Salisb.) est
; la principale espèce.
» —ÉTYM. KcMAyai, embellir, nettoyer, parce
c qu?on fait des balaisayec cette plante.
t -[ CALMEMENT (ka^pae-man), adv. D'une, ma-
- nière calme. Personne, en considérant les choses
i calmement et, sans, passion, ■■. ne dira qu'il a le
■ T droit.... le Temps, 7 mai 1876, p. 2, 2° col.
■t CALOGE (ka-lo-j'), s. f„\\ 1° Nomy.à .Ëtretàt,
, d'anciens bateaux potiers que la mer a,mis hors
'. d'usage et que les pêcheurs, les installant, sur
>' la plage, ont recouverts d'un toit de chaume,
t après.avoir percé, dans l'épaisseur de leurs bords,
des portes, des fenêtres. Les caloges servent de
- magasins pour les engins de pêche, Je Temps,
3 18 août 1876, 2" page, 3" col. || 2° En Normandie,
cabane de berger, niche à chiens, à lapins, DEL-
. BOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 60.
s — ÉTYM. Ca, préfixe péjoratif, et loge.
CALOaiNIE. — HIST. xvi? s. Ajoutez : ....Que,
3 au préalable tu ne sois deuement et canonique-
i ment purgé de calomnie et conseil [purgé de l'im-
3 putation d'a.voir calomnié et d'avoir besoin d'un
, conseil judiciaire], OEuvres facétieuses de Noël du
' Fail, Paris, 1874, t. H, p. 214.
3 CALOMNIEUX. Ajoutez : — REM. Malherbe a em-
- ployé ce mot au sensde répréhensible : Un nombre
" infini de calomnieuses] subtilités, Lexique, éd.
•- L. Lalanne. On le trouve dans Charron, xvr* siècle,
en un sens analogue : L'homme, la plus calom-
- nieuse et misérable chose du monde, Sagesse, i, 2.
t CALOR1FIANT, ANTE (ka-lo-ri-fi-an, an-t'),
- adj. Qui échauffe. L'action calorifiante du soleil,
• HUMROLDT, Mém. de la Soc. d'Areueil,t. m, p. 473.
i t 3. CAI*)T (ka-lo), s. m. Bille de grosse di-
- mension qui sert à certains jeux d'enfants.
i CALOTTE. Ajoute*,: || 10" Espèce de pâtisserie
- à confiture. Vous vous imaginez peut-être qu'il est
3 question de quelques petites friandises dont on
- nous donnait de nombreuses indigestions durant
i notre jeunesse, et qui portaient ce nom si joli, si
gracieux, si adorable de petites calottes, il y avait
s là dedans des confitures, Gaz. des Trib. 13-14 avr.
i 1874, p. 369, 1" col. || 11° Pot de confiture, ayant
3 la forme d'une grande calotte, 'sans anses ni
i oreilles. L«s calottes dont nous nous entretenons
, sontdes pots de confitures, Gai. des Trib. 13-14
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