DEM DEM DEN 109
pour périr dans une bataille, dans un accident. En <
voici un exemple du xvi° siècle : Posons le cas que <
l'armée des catholiques, avec l'aide des Espagnols, <
soit victorieuse et l'hérétique abattu, cela ne peut |
: estre sans qu'un grand nombre y demeurent.... ]
' après telles victoires sanglantes, le tiers specta-
teur de la tragédie, qui est frais, a belle occasion t
de se rendre supérieur des deux partis, GUY co- j
QUILLE, OEuvres, éd. de 1666, t. n, p. 259. i
DEMI. || 3° S. m. Ajoutez : || On le trouve dans le ;
langage général. Paresseux s'il en fut, et souvent
endormi, Du revenu qu'il faut je n'ai pas le demi, •
PANARD, dans TERZUOLO, Étud. sur le Dict. de l'Acad. ;
franc. Prospectus, p. 17. || 4° Ajoutez : Il Demie, i
substantif féminin, prend le pluriel. Cette horloge
sonne les quarts et les demies.
— REM. Ajoutez :||4. M. Terzuolo, Éludes sur le
Dict. de l'Acad. franc. Prospectus, p. 17, remar-
que que, si on suit les prescriptions de l'Académie,
il faudra écrire : « U a élé frappé des demi et des
quarts de sequins ; ce qui choque le bon sens. »
Rien n'oblige à écrire demi, puisque, dans le lan-
gage de l'arithmétique, demi est substantif mas-
culin; et l'on écrira des demis, comme on écrit des
quarts. || B. Pour se rendre raison des anomalies
que demi présente, il faut remonter à l'usage an-
cien. Dans la langue d'oïl, demi est un adjectif
représentant le latin dimidius et s'accordant tou-
jours avec son substantif. Mais, avec le temps, la
langue moderne prit l'habitude de rendre demi
invariable pour le genre et le nombre, toutes les
fois qu'il précédait son substantif. Cela fait, il
s'en est suivi inévitablement que demi n'a plus eu
d'emploi au féminin que placé après le nom.
|| 6 J. J. Rousseau a dit : On est allé jusqu'à près
de demi-lieue, .Lett. au maréchal de Luxem-
bourg, 28 janv. 1763; et : X demi-lieue de la
ville, Lell. â Moultou, 30 déc. 1768. On dit plus
ordinairement : près d'une demi-lieue, à une
demi-lieue. Mais la suppression de l'arlicle n'a
rien d'incorrect. || 7. Une pomme et demie me
suffit, et non pas me suffisent. La pomme et
demie que j'ai mangée, et non que j'ai mangées.
-j- DEMIARD (de-mi-ar), s. m. En Normandie,
le quart de litre, DELBOULLE, Gloss. de la vallée
d'Yères, p. 108.
DEMI-CERCLE. Ajoutez : Voy. MANIABLE.
t DEMI-DAME (de-mi-da-m'j, s. f. Personne qui
n'appartient pas à la haute société, sans apparte-
nir pourtant aux classes populaires.
t DEMI-DOUBLE. Ajoutez : || Sape demi-double,
voy. SAPE au Dictionnaire.
DEMI-FRERE (de-mi-frê-r'), s. m. Voy. PRÈRE, n° 1.
f DEMI-LIT (de-mi-li), s. m. Voy. LIT, n° 11.
j DÉMILITARISER (dé-mi-li-ta-ri-zé), v. a. Ôter
Je caractère militaire. M. de Molinari entreprend
de démontrer que.... Paris ne peut êlre ni le siège
du gouvernement, ni une place de guerre; qu'il
faut à la fois le décapitaliser et le démilitariser,
A. MANGIN, Journ. offic. 7 déc. 1871, p. 4821, ir" col.
S la députation civile du banat serbe démilitarisé,
l'empereur [d'Autriche] a dit que les réformes
récentes avaient pour but le bien du peuple,
Journ. offic. 12 mai 1872, p. 3162, 2" col.
DEMI-LUNE. Ajoutez: — REM. Cet ouvrage de
fortification qui couvre la courtine et les lianes
tics bastions adjacents, était autrefois en forme
dc demi-cercle et n'était destiné qu'à couvrir le
débouché d'un pont ou d'une porte.
t DEMI-MONDE (de-mi-mon-d'), s. m. Voy.
MONDE 1, 11° 20.
jDEMION (de-mi-on), s.m. En Normandie, demi-
litre, DELBOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 109I
DÉMIS. Ajoutez : || 5" S. m. Terme do pratique.
Action de mettre à néant. Les intimés ont conclu
de leur côlé, par l'organe de leur avocat, au dé-
mis de l'appel, Gaz. des Trib. 4-5 août 1873, p. 750,
1r" col.
■j-DEMI-SOEUR (de-mi-seur), s. f. Celle qui n'est
sceur que de père ou de mère, et non de pèro et
de mère. || Au plur. Des demi-soeurs. .
t DEMI-SOLDIKR (dc-mi-sol-dié), s. m. Celui qui
touche une demi-solde. Les demi-soldiers et leurs
veuves.... Décret du 13 févr. 1872, xn° série du
Bull, des Lois, part, suppl. n° 130, p. 362.
DÉMISSION. Ajoutes : || 3° Abnégation. Ne vous
jugez point, mais laissez vous juger avec une en-
tière démission d'esprit par celui que vous avez
choisi pour vous conduire, FÉN. Lell. spiril. 86.
C'est un latinisme.
t DÉMISSIONNER (dé-mi-sio-né), v. n. Donner
sa démission. Et co n'est que pour les servir que
je résiste au désir qui me presse de démissionner
et de me retirer paisiblement dans une obscurité i
qui m'est bien chère, BABOÎUF, Pie'ces, i, 2H, Le
conseil municipal actuel, au lieu de démissionner,
gardera-t-il la position? Journ. offic. l'r avr. 1873,
p. 2274, 2° col.
t DÉMOBILISATION (dé-mo-bi-li-za-sion), s. f.
Action de renvoyer chez eux des hommes qu'on a
mobilisés. X partir du jour de la mobilisation jus-
qu'au jour de la démobilisation, Journ. offic. 13
nov. 1872, p. 6969, 3" Col.
t DÉMOBILISER, (dé-mo-bi-li-zé), v. a. Faire ces-
ser l'état de mobilisation de corps militaires. Que
l'armée roumaine sera démobilisée, el qu'on ren-
dra à l'agriculture les bras qui lui ont été enlevés,
le Temps, 29 janv. 1877, t" page, 3" Col.
f DÉMOCRATISATION (dé-mo-kra-li-za-sion), s. f.
Action de démocratiser, de rendre démocratique.
L'épargne, recueillie et concentrée, alimente aus-
sitôt de nouvelles fournitures de travail dont tous
i les ateliers successivement profitent à leur tour;
cette démocratisation des capitaux est la bonne,
■ PAUL BOITEAU, Journ. des Débats, 14 oct. 1876,
■ 1r" page, 5° col.
' f DÉMOGORGON (dé-mo-gor-gon), s. m. Être
> symbolique,créateur du ciel et de la terre; il ha-
- bite le centre du monde avec l'Eternité et le
r Chaos. Dans le fossé couvert je vis apparaître un
- personnage mythologique qui m'avait fait une
1 grande impression dans ma première enfance;
'■ c'était l'antique Démogorgon, le génie du sein de
'' la terre, ce pelit vieillard crasseux, couvert de
' mousse, pâle et défiguré, qui habitait les entrailles
1 du globe; ainsi le décrivait mon vieux livre de
■ mythologie, G. SAND, llisl. de ma vie, t. vi, ch. 8.
> — ÉTYM. Démogorgon est un personnage du
- Prométhée de Sbelley, qui est sans doute aussi
1 l'inventeur de ce nom; démogorgon semble signi-
s fier qui fait peur au peuple : de 5rl\i.ot;, peuple, et
' Gorgone,scum\É,Rev.desDeux-Mondes,-l5îêv. 1877,
1 p. 773. Démogorgon ne se trouve pas dans les dic-
• tionnaires grecs ou latins.
1 DEMOISELLE. Ajoutez : || 13° Nom, dans l'Au-
• nis, du raisin dont les graines ont mûri sans gros-
: sir, Gloss. aunisien, p. 95. || 14°. Nom, en Norman-
" die, d'un las de céréales que font les moissonneurs
en metlant debout les unes contre les autres des
gerbes et recouvrant le tout d'une gerbe en éven-
i tail.Mettre du blé, du seigle en demoiselle, DEL-
- BOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 107.
— REM. Ajoutez .-De l'emploi de demoiselle (avec
:; un pronom possessif), au sens de fille, on trouve
un exemple dans J. J. Rousseau : Jo savais que
• Mme de Yerdelier avait fait inoculer ses demoi-
selles, Lelt. à Mlle Ducluscu, 16 janv. 1763. Mais le
r blâme dont cet emploi est l'objet n'en persiste pas
3 moins.
3 DÉMOLIR. — HIST. Ajoutez : xiv" s. Lesquelz
l trois estaulx tous ensemble pourront muer ot faire
j muer aillieurs en leur dicte terre pour deux fois
• seulement, ot tous ensemble comme dict est, en
j demolianl ceulz qui à prosont sont ou seront en
s ladicte court Nostre-Dame (1383), VARIN, Archiv.
> admin. de la ville de Reims, t. m, p. 626.
t DÉMOLISSEMENT (dé-mo-li-se-man), s. m.
e Action do démolir ; état de ce qui est démoli. D'où
s est-il provenu ce démolissement? Qui peut avoir
e causé contre nous cetle perte? Quel artisan subtil
e a fait si promptement D'une riche cité une ville
déserte? ANONYME, en 1622 (au sujet des églises dé-
'• truites par los protestants), dans Revue des langues
romanes, t. v, p. 617. Ce serait quelque consola-
l" tion à notre imbécillité, si les réparations se fai-
'• saient aussitôt que les démolissements, MALH.
'■• Lexique, éd. L. Lalanne.
u — HIST. xiv* s. Démolissement des diz chasteaux
1_ et forteresses, Mandements de Charles V, 1378, Pa-
>> ris, 1874, p. 892.
•f DÉMOLISSEUR. Ajoutes : [I 3° Adjectivement.
st Ouvrier démolisseur, celui qui travaille aux dé-
5t montions. Los ouvriers démolisseurs so mirent à
l'oeuvre, et le terrain se trouva promptement dé-
ii gagé de tous les bâtiments qui le couvraient, Mé-
i's moires pour M. H. Bamberger, appelant, p. 2, 26
« févr. 1876.
DÉMOLITION. Ajoutez : || 3° Démolition des
is cartouches, opération par laquelle on les défait. Un
i- accident est arrivé hier, à une heure et quart, à
ï7- l'ai senal dc Bayonne, dans l'atelier de démolition
c', des cartouches, Journ. offic. 13 oct. 1872, p. 6465.
3"col. || Poudre de démolition, poudre qui provient
or de la démolition de cartouches ou de munitions
ie quelconques.
or [ DÉMON.Ajoute*:—REM. Chateaubriand a donné
à co mot un féminin : Que faisait à cela mon élé-
gante démone? — Ma dérnone, comme un mauvais
génie, se replongea dans l'abîme, Mém, d'outre-
tombe (éd. de Bruxelles), t. i, Dernières lignes
écrites à la Yallée-aux-Loups, etc.
■— IHST. xvr" s.-Ajoute* : Demonium, démon, LES-
CALLiER, Tocab. latin-franc. 695.
t DÉMONARCHISER. Ajoutes : Il [Mirabeau] dit
hautement qu'il ne souffrira qu'on démonarebise
la France, et en même temps il est l'ami des cory-
phées du tiers, Lett. de Mirabeau le père, dans
Journ. offic. 6 nov. 1874, p. 7418, ire col.
t DÉMONIALITÉ (dé-mo-ni-a-li-té), s. f. Terme
de théologie. Nature, caractère du démon. De la
Démonialilé el des animaux incubes el succubes, par
le R. P. SINISTRARI, traduit du latin pans, LISEUX, Pa-
ris, 1876 (réimpression d'un ouvrage du xvn" siècle).
— ÉTYM. Démontai, forme fictive, venant de dé-
mon.
t DÉMONTABLE (dé-mon-ta-bP), adj. Que l'on
peut démonter, défaire. La division se compose de
canonnières démontables.... Gaz. des Trib. 30 août
1870. Les navires marchands devraient avoir pour
leurs embarcations de sauvetage des caissons à air
démontables, Journ. offic. 5 janvier 1873, p. 66,
l" col.
t DÉMONTEUSE (dé-mon-teû-z'), s. f. Ouvrière em-
ployée dans les machines qui tirent le fil à la filière.
f DÉMONTREUR (dé-mon-treur), s. m. Celui qui
démontre. Huet le démontreur vous démontre que
Minos est visiblement Moïse, puisqu'un do ces
noms est visiblement l'anagramme de l'autre en
retranchant les lettres n et e, YOLT. Dict. phil. Té-
rélas.
DÉMORDRE. Ajoutez : || 3" V. a. Cesser de mor-
dre, et, figurément, abandonner. La constance ja-
mais ne démord ce qu'elle a résolu, MALH. Lexique,
éd. L. Lalanne. Je ne suis pas bien prompt à me
promettre du bien; voilà pourquoi je démords fort
aisément l'opinion des bons succès, ID. ib.
|- DÉMOUCHETAGE (dé-mou-che-ta-j'), s. m. Opé-
ration par laquelle le meunier, avant de moudre,
réunit les grains. Nettoyage meunier du bled, dé-
mouchetage, etc.; mouture proprement dite ; élé-
vation, transports divers de farine, sacs, etc. ; blu-
tage, Mém. de la Soc. cenlr. d'Agric. 1874, p. 601.
f DÉMOULAGE. Ajoutes : Le démoulage [des
bougies de paraffine] offre quelqu'es difficultés, par
suite du peu de retrait que présente cette sub-
stance, Monit. univ. 25 juin 1867, p. 828, 6" col.
. DÉMOUVOIR. Ajoutez : Est-il possible que ni le
point d'honneur, ni.... ne vous puissent démou-
voir de cette oisiveté casanière? LA MOTHE LE
VAYER, Dial. d'Oratius Tubero, t. i, Dial. m.
f DENAB (dé-nab) ou DENEB (dé-nôb), s. m.
Étoile de première grandeur, a du Cygne.
■— ÉTYM. Arabe, dhcnàb pu dlicneb, queue ; les
astronomes arabes nomment en effet celte étoile
dhenab cd-dadjâdja, la queue do la poule, à cause
de sa situation sur la queue de l'oiseau qui figure
la constellation, DEVIC, Dict. étym. .
j- DÉNATURANT, ANTE (dé-na-tu-ran, ran-t'),
adj. Qui dénature. Ces alcools dénaturés ne peu-
vent être utilisés sans en extraire préalablement
tout ou partie de l'huile dénaturante qu'ils con-
tiennent, Gas. des Trib. 4 janv. 1873, p. 10, 3"col.
f DENDROLOGIQUE (din-dro-lo-ji-k'), adj. Qui a
: rapporta la dendrologie. Jardin botanique, den-
• drologique, Journ. offic. 21 déc. 1876, p. 9568,3" col.
f DENDROMÉTRIE (din-clro-mé-t'rie), s. f. Em-
• ploi du dentlromôlre, procédé .d'évaluation du cu-
■ bage des bois. Los procédés de la dendrométrîe,
, NANQUETTE. Expl. débit el estim, des bois, Nancy,
1808, p. 254. Dendrométrio et estimation des fo-
: rôts; débit, vente el conservation des bois, Progr.
■ de l'École d'agric. de Montpellier, dans Journ. offic.
6 mai 1S74, p. 3124, 2° col.
t DENDROPIIIDE (din-dro-fi-d'), s. m. Espèce de
- serpent. Des serpents peuvent être confondus avec
i des branches ; d'autres, les dendrophides de l'Inde,
- des îles de la Sonde ou dos Moluques, ont des tein-
- tes vertes d'une ravissante fraîcheur, rehaussées
; par des marques blanches ou noires : une imita-
tion de végétal, E. BLANCIIARD, Rev. des Deux-
-, Mondes, 1" août 1874, p. 594.
i — ÉTYM. AivSpov, arbre et ôçiç, serpent.
i fDÉNEBOLA (dé-né-bo-ki), s. m. Deuxième étoile
i de la constellation du Lion.
t D1ÏNGUE (dan-gh'), s. f. Fièvre épidémique
t ayant plusieurs dos symptômes de la •fièvre rhu-
; matismalo, qui apparut dans les Indes occiden-
tales et dans quelques-uns des États du Sud (États-
j -Unis), en 1827 el 1828; elle a reparu à Savannab.
pour périr dans une bataille, dans un accident. En <
voici un exemple du xvi° siècle : Posons le cas que <
l'armée des catholiques, avec l'aide des Espagnols, <
soit victorieuse et l'hérétique abattu, cela ne peut |
: estre sans qu'un grand nombre y demeurent.... ]
' après telles victoires sanglantes, le tiers specta-
teur de la tragédie, qui est frais, a belle occasion t
de se rendre supérieur des deux partis, GUY co- j
QUILLE, OEuvres, éd. de 1666, t. n, p. 259. i
DEMI. || 3° S. m. Ajoutez : || On le trouve dans le ;
langage général. Paresseux s'il en fut, et souvent
endormi, Du revenu qu'il faut je n'ai pas le demi, •
PANARD, dans TERZUOLO, Étud. sur le Dict. de l'Acad. ;
franc. Prospectus, p. 17. || 4° Ajoutez : Il Demie, i
substantif féminin, prend le pluriel. Cette horloge
sonne les quarts et les demies.
— REM. Ajoutez :||4. M. Terzuolo, Éludes sur le
Dict. de l'Acad. franc. Prospectus, p. 17, remar-
que que, si on suit les prescriptions de l'Académie,
il faudra écrire : « U a élé frappé des demi et des
quarts de sequins ; ce qui choque le bon sens. »
Rien n'oblige à écrire demi, puisque, dans le lan-
gage de l'arithmétique, demi est substantif mas-
culin; et l'on écrira des demis, comme on écrit des
quarts. || B. Pour se rendre raison des anomalies
que demi présente, il faut remonter à l'usage an-
cien. Dans la langue d'oïl, demi est un adjectif
représentant le latin dimidius et s'accordant tou-
jours avec son substantif. Mais, avec le temps, la
langue moderne prit l'habitude de rendre demi
invariable pour le genre et le nombre, toutes les
fois qu'il précédait son substantif. Cela fait, il
s'en est suivi inévitablement que demi n'a plus eu
d'emploi au féminin que placé après le nom.
|| 6 J. J. Rousseau a dit : On est allé jusqu'à près
de demi-lieue, .Lett. au maréchal de Luxem-
bourg, 28 janv. 1763; et : X demi-lieue de la
ville, Lell. â Moultou, 30 déc. 1768. On dit plus
ordinairement : près d'une demi-lieue, à une
demi-lieue. Mais la suppression de l'arlicle n'a
rien d'incorrect. || 7. Une pomme et demie me
suffit, et non pas me suffisent. La pomme et
demie que j'ai mangée, et non que j'ai mangées.
-j- DEMIARD (de-mi-ar), s. m. En Normandie,
le quart de litre, DELBOULLE, Gloss. de la vallée
d'Yères, p. 108.
DEMI-CERCLE. Ajoutez : Voy. MANIABLE.
t DEMI-DAME (de-mi-da-m'j, s. f. Personne qui
n'appartient pas à la haute société, sans apparte-
nir pourtant aux classes populaires.
t DEMI-DOUBLE. Ajoutez : || Sape demi-double,
voy. SAPE au Dictionnaire.
DEMI-FRERE (de-mi-frê-r'), s. m. Voy. PRÈRE, n° 1.
f DEMI-LIT (de-mi-li), s. m. Voy. LIT, n° 11.
j DÉMILITARISER (dé-mi-li-ta-ri-zé), v. a. Ôter
Je caractère militaire. M. de Molinari entreprend
de démontrer que.... Paris ne peut êlre ni le siège
du gouvernement, ni une place de guerre; qu'il
faut à la fois le décapitaliser et le démilitariser,
A. MANGIN, Journ. offic. 7 déc. 1871, p. 4821, ir" col.
S la députation civile du banat serbe démilitarisé,
l'empereur [d'Autriche] a dit que les réformes
récentes avaient pour but le bien du peuple,
Journ. offic. 12 mai 1872, p. 3162, 2" col.
DEMI-LUNE. Ajoutez: — REM. Cet ouvrage de
fortification qui couvre la courtine et les lianes
tics bastions adjacents, était autrefois en forme
dc demi-cercle et n'était destiné qu'à couvrir le
débouché d'un pont ou d'une porte.
t DEMI-MONDE (de-mi-mon-d'), s. m. Voy.
MONDE 1, 11° 20.
jDEMION (de-mi-on), s.m. En Normandie, demi-
litre, DELBOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 109I
DÉMIS. Ajoutez : || 5" S. m. Terme do pratique.
Action de mettre à néant. Les intimés ont conclu
de leur côlé, par l'organe de leur avocat, au dé-
mis de l'appel, Gaz. des Trib. 4-5 août 1873, p. 750,
1r" col.
■j-DEMI-SOEUR (de-mi-seur), s. f. Celle qui n'est
sceur que de père ou de mère, et non de pèro et
de mère. || Au plur. Des demi-soeurs. .
t DEMI-SOLDIKR (dc-mi-sol-dié), s. m. Celui qui
touche une demi-solde. Les demi-soldiers et leurs
veuves.... Décret du 13 févr. 1872, xn° série du
Bull, des Lois, part, suppl. n° 130, p. 362.
DÉMISSION. Ajoutes : || 3° Abnégation. Ne vous
jugez point, mais laissez vous juger avec une en-
tière démission d'esprit par celui que vous avez
choisi pour vous conduire, FÉN. Lell. spiril. 86.
C'est un latinisme.
t DÉMISSIONNER (dé-mi-sio-né), v. n. Donner
sa démission. Et co n'est que pour les servir que
je résiste au désir qui me presse de démissionner
et de me retirer paisiblement dans une obscurité i
qui m'est bien chère, BABOÎUF, Pie'ces, i, 2H, Le
conseil municipal actuel, au lieu de démissionner,
gardera-t-il la position? Journ. offic. l'r avr. 1873,
p. 2274, 2° col.
t DÉMOBILISATION (dé-mo-bi-li-za-sion), s. f.
Action de renvoyer chez eux des hommes qu'on a
mobilisés. X partir du jour de la mobilisation jus-
qu'au jour de la démobilisation, Journ. offic. 13
nov. 1872, p. 6969, 3" Col.
t DÉMOBILISER, (dé-mo-bi-li-zé), v. a. Faire ces-
ser l'état de mobilisation de corps militaires. Que
l'armée roumaine sera démobilisée, el qu'on ren-
dra à l'agriculture les bras qui lui ont été enlevés,
le Temps, 29 janv. 1877, t" page, 3" Col.
f DÉMOCRATISATION (dé-mo-kra-li-za-sion), s. f.
Action de démocratiser, de rendre démocratique.
L'épargne, recueillie et concentrée, alimente aus-
sitôt de nouvelles fournitures de travail dont tous
i les ateliers successivement profitent à leur tour;
cette démocratisation des capitaux est la bonne,
■ PAUL BOITEAU, Journ. des Débats, 14 oct. 1876,
■ 1r" page, 5° col.
' f DÉMOGORGON (dé-mo-gor-gon), s. m. Être
> symbolique,créateur du ciel et de la terre; il ha-
- bite le centre du monde avec l'Eternité et le
r Chaos. Dans le fossé couvert je vis apparaître un
- personnage mythologique qui m'avait fait une
1 grande impression dans ma première enfance;
'■ c'était l'antique Démogorgon, le génie du sein de
'' la terre, ce pelit vieillard crasseux, couvert de
' mousse, pâle et défiguré, qui habitait les entrailles
1 du globe; ainsi le décrivait mon vieux livre de
■ mythologie, G. SAND, llisl. de ma vie, t. vi, ch. 8.
> — ÉTYM. Démogorgon est un personnage du
- Prométhée de Sbelley, qui est sans doute aussi
1 l'inventeur de ce nom; démogorgon semble signi-
s fier qui fait peur au peuple : de 5rl\i.ot;, peuple, et
' Gorgone,scum\É,Rev.desDeux-Mondes,-l5îêv. 1877,
1 p. 773. Démogorgon ne se trouve pas dans les dic-
• tionnaires grecs ou latins.
1 DEMOISELLE. Ajoutez : || 13° Nom, dans l'Au-
• nis, du raisin dont les graines ont mûri sans gros-
: sir, Gloss. aunisien, p. 95. || 14°. Nom, en Norman-
" die, d'un las de céréales que font les moissonneurs
en metlant debout les unes contre les autres des
gerbes et recouvrant le tout d'une gerbe en éven-
i tail.Mettre du blé, du seigle en demoiselle, DEL-
- BOULLE, Gloss. de la vallée d'Yères, p. 107.
— REM. Ajoutez .-De l'emploi de demoiselle (avec
:; un pronom possessif), au sens de fille, on trouve
un exemple dans J. J. Rousseau : Jo savais que
• Mme de Yerdelier avait fait inoculer ses demoi-
selles, Lelt. à Mlle Ducluscu, 16 janv. 1763. Mais le
r blâme dont cet emploi est l'objet n'en persiste pas
3 moins.
3 DÉMOLIR. — HIST. Ajoutez : xiv" s. Lesquelz
l trois estaulx tous ensemble pourront muer ot faire
j muer aillieurs en leur dicte terre pour deux fois
• seulement, ot tous ensemble comme dict est, en
j demolianl ceulz qui à prosont sont ou seront en
s ladicte court Nostre-Dame (1383), VARIN, Archiv.
> admin. de la ville de Reims, t. m, p. 626.
t DÉMOLISSEMENT (dé-mo-li-se-man), s. m.
e Action do démolir ; état de ce qui est démoli. D'où
s est-il provenu ce démolissement? Qui peut avoir
e causé contre nous cetle perte? Quel artisan subtil
e a fait si promptement D'une riche cité une ville
déserte? ANONYME, en 1622 (au sujet des églises dé-
'• truites par los protestants), dans Revue des langues
romanes, t. v, p. 617. Ce serait quelque consola-
l" tion à notre imbécillité, si les réparations se fai-
'• saient aussitôt que les démolissements, MALH.
'■• Lexique, éd. L. Lalanne.
u — HIST. xiv* s. Démolissement des diz chasteaux
1_ et forteresses, Mandements de Charles V, 1378, Pa-
>> ris, 1874, p. 892.
•f DÉMOLISSEUR. Ajoutes : [I 3° Adjectivement.
st Ouvrier démolisseur, celui qui travaille aux dé-
5t montions. Los ouvriers démolisseurs so mirent à
l'oeuvre, et le terrain se trouva promptement dé-
ii gagé de tous les bâtiments qui le couvraient, Mé-
i's moires pour M. H. Bamberger, appelant, p. 2, 26
« févr. 1876.
DÉMOLITION. Ajoutez : || 3° Démolition des
is cartouches, opération par laquelle on les défait. Un
i- accident est arrivé hier, à une heure et quart, à
ï7- l'ai senal dc Bayonne, dans l'atelier de démolition
c', des cartouches, Journ. offic. 13 oct. 1872, p. 6465.
3"col. || Poudre de démolition, poudre qui provient
or de la démolition de cartouches ou de munitions
ie quelconques.
or [ DÉMON.Ajoute*:—REM. Chateaubriand a donné
à co mot un féminin : Que faisait à cela mon élé-
gante démone? — Ma dérnone, comme un mauvais
génie, se replongea dans l'abîme, Mém, d'outre-
tombe (éd. de Bruxelles), t. i, Dernières lignes
écrites à la Yallée-aux-Loups, etc.
■— IHST. xvr" s.-Ajoute* : Demonium, démon, LES-
CALLiER, Tocab. latin-franc. 695.
t DÉMONARCHISER. Ajoutes : Il [Mirabeau] dit
hautement qu'il ne souffrira qu'on démonarebise
la France, et en même temps il est l'ami des cory-
phées du tiers, Lett. de Mirabeau le père, dans
Journ. offic. 6 nov. 1874, p. 7418, ire col.
t DÉMONIALITÉ (dé-mo-ni-a-li-té), s. f. Terme
de théologie. Nature, caractère du démon. De la
Démonialilé el des animaux incubes el succubes, par
le R. P. SINISTRARI, traduit du latin pans, LISEUX, Pa-
ris, 1876 (réimpression d'un ouvrage du xvn" siècle).
— ÉTYM. Démontai, forme fictive, venant de dé-
mon.
t DÉMONTABLE (dé-mon-ta-bP), adj. Que l'on
peut démonter, défaire. La division se compose de
canonnières démontables.... Gaz. des Trib. 30 août
1870. Les navires marchands devraient avoir pour
leurs embarcations de sauvetage des caissons à air
démontables, Journ. offic. 5 janvier 1873, p. 66,
l" col.
t DÉMONTEUSE (dé-mon-teû-z'), s. f. Ouvrière em-
ployée dans les machines qui tirent le fil à la filière.
f DÉMONTREUR (dé-mon-treur), s. m. Celui qui
démontre. Huet le démontreur vous démontre que
Minos est visiblement Moïse, puisqu'un do ces
noms est visiblement l'anagramme de l'autre en
retranchant les lettres n et e, YOLT. Dict. phil. Té-
rélas.
DÉMORDRE. Ajoutez : || 3" V. a. Cesser de mor-
dre, et, figurément, abandonner. La constance ja-
mais ne démord ce qu'elle a résolu, MALH. Lexique,
éd. L. Lalanne. Je ne suis pas bien prompt à me
promettre du bien; voilà pourquoi je démords fort
aisément l'opinion des bons succès, ID. ib.
|- DÉMOUCHETAGE (dé-mou-che-ta-j'), s. m. Opé-
ration par laquelle le meunier, avant de moudre,
réunit les grains. Nettoyage meunier du bled, dé-
mouchetage, etc.; mouture proprement dite ; élé-
vation, transports divers de farine, sacs, etc. ; blu-
tage, Mém. de la Soc. cenlr. d'Agric. 1874, p. 601.
f DÉMOULAGE. Ajoutes : Le démoulage [des
bougies de paraffine] offre quelqu'es difficultés, par
suite du peu de retrait que présente cette sub-
stance, Monit. univ. 25 juin 1867, p. 828, 6" col.
. DÉMOUVOIR. Ajoutez : Est-il possible que ni le
point d'honneur, ni.... ne vous puissent démou-
voir de cette oisiveté casanière? LA MOTHE LE
VAYER, Dial. d'Oratius Tubero, t. i, Dial. m.
f DENAB (dé-nab) ou DENEB (dé-nôb), s. m.
Étoile de première grandeur, a du Cygne.
■— ÉTYM. Arabe, dhcnàb pu dlicneb, queue ; les
astronomes arabes nomment en effet celte étoile
dhenab cd-dadjâdja, la queue do la poule, à cause
de sa situation sur la queue de l'oiseau qui figure
la constellation, DEVIC, Dict. étym. .
j- DÉNATURANT, ANTE (dé-na-tu-ran, ran-t'),
adj. Qui dénature. Ces alcools dénaturés ne peu-
vent être utilisés sans en extraire préalablement
tout ou partie de l'huile dénaturante qu'ils con-
tiennent, Gas. des Trib. 4 janv. 1873, p. 10, 3"col.
f DENDROLOGIQUE (din-dro-lo-ji-k'), adj. Qui a
: rapporta la dendrologie. Jardin botanique, den-
• drologique, Journ. offic. 21 déc. 1876, p. 9568,3" col.
f DENDROMÉTRIE (din-clro-mé-t'rie), s. f. Em-
• ploi du dentlromôlre, procédé .d'évaluation du cu-
■ bage des bois. Los procédés de la dendrométrîe,
, NANQUETTE. Expl. débit el estim, des bois, Nancy,
1808, p. 254. Dendrométrio et estimation des fo-
: rôts; débit, vente el conservation des bois, Progr.
■ de l'École d'agric. de Montpellier, dans Journ. offic.
6 mai 1S74, p. 3124, 2° col.
t DENDROPIIIDE (din-dro-fi-d'), s. m. Espèce de
- serpent. Des serpents peuvent être confondus avec
i des branches ; d'autres, les dendrophides de l'Inde,
- des îles de la Sonde ou dos Moluques, ont des tein-
- tes vertes d'une ravissante fraîcheur, rehaussées
; par des marques blanches ou noires : une imita-
tion de végétal, E. BLANCIIARD, Rev. des Deux-
-, Mondes, 1" août 1874, p. 594.
i — ÉTYM. AivSpov, arbre et ôçiç, serpent.
i fDÉNEBOLA (dé-né-bo-ki), s. m. Deuxième étoile
i de la constellation du Lion.
t D1ÏNGUE (dan-gh'), s. f. Fièvre épidémique
t ayant plusieurs dos symptômes de la •fièvre rhu-
; matismalo, qui apparut dans les Indes occiden-
tales et dans quelques-uns des États du Sud (États-
j -Unis), en 1827 el 1828; elle a reparu à Savannab.
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