Titre : Journal des mines : organe spécial de l'industrie minière et métallurgique en France et à l'étranger... / directeur : Henri Cozic
Éditeur : Imprimerie de Paul Dupont (Paris)
Date d'édition : 1904-03-13
Contributeur : Cozic, Henri. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328000737
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mars 1904 13 mars 1904
Description : 1904/03/13 (A51,N11). 1904/03/13 (A51,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5800041v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LE NUMÉRO : 30 CENTIMES
CINQUANTE-ET-UNIEME ANNEE
N° 11 DIMANCHE 13 MARS 1904
NOTES HEBDOMADAIRES
Fausses alertes. — Imaginations
paeiflstes. — Quête japonaise. —
Li» Cité ne niavclie pas. — ïje
sultan mystifâcatenj'. — 15n Espa-
sne.
Depuis trois jours, on nous annonce le D
grand effort japonais, l'effort décisif, qui "v
anéantira la flotte russe, et livrera aux
soldats du Mikado, Port-Arthur et Yladi i
vostok. Les agences nous font entendre le t
canon à toute heure du jour et de la nuit;
des dépêches, de toute origine, — môme 1
de source coréenne — nous montrent la (
bataille engagée partout, sur toute la f
ligne, et quand nous attendons, anxieux, J
d'en connaître l'issue, un nouveau télé-
gramme arrive qui nous force à prendre ;
encore patience. Nous vivons parmi les
fausses alertes. L'heure du branle-bas n'a
pas sonné.
Est-elle proche ? C'est probable. Les
Japonais veulent la mer libre pour opérer,
en masse, leur débarquement. Mais on
veillent, à Vladivostok aussi bien qu'à.
Port-Arthur, et pendant que l'amiralTogo,
fébrilement, fait manoeuvrer ses escadres
impuissantes, constamment, méthodique-
ment, les troupes russes se concentrent.
Au résumé, rien n'est apparemment
changé depuis huit jours, mais les ad-
versaires se rapprochent. Ils sont, sem-
ble-t-il, tout près de prendre contact dans
la vallée du ïoumen, au sud de la baie de
Possiet. Le choc, sur terre, est imminent.
Des bruits de médiation ont couru. On
a parlé d'une entente franco-allemande
qui se manifesterait, à, "Washington, par
de fréquents et mystérieux conciliabules
entre les ambassadeurs de France, de
Russie et d'Allemagne.
On a dit aussi que la, France, l'Angle-
terre et les Etats-Unis se concertaient en
vue d'une intervention amicale.
Enfin, d'après un journal de Vienne,
dont la Gazelle de Cologne a repris et
confirmé l'information, le Gzar serait
disposé à soumettre le conflit au Tribu-
nal de la Haye.
Il est à peine besoin de dire que ces
nouvelles sont fantaisistes. Les pacifistes
n'ont pas moins d'imagination que les
annonciateurs de batailles. La Russie ne
peut pas remettre son épée au fourreau,
aArant une victoire.
On disait les Japonais décidés à émettre
un emprunt extérieur. Une note commu-
niquée aux journaux dément cette nou-
velle.
Il n'est pas moins certain que les Japo-
nais se démènent à Londres et sur d'au-
tres marchés, pour trouver de l'argent.
Yens contre roubles ! L'envoi en Angle-
terre, avec le titre nouveau d'agent finan-
cier impérial, de M. Takataski, vice-pré-
sident de la Banque du Japon, est signi-
ficatif.
Malheureusement, les grandes maisons
anglaises paraissent fort peu disposées à
ouvrir leurs caisses à ces alliés turbulents,
et il ne semble pas que la quête de M. Ta-
kataski, dans la Cité, doive produire une
abondante recette.
Les meilleures plaisanteries doivent
avoir une lin. C'est ce que les puissances
s'occupent de faire entendre au Sultan.
On sait avec quelle obstination et quelle
ingéniosité ce vieux virtuose de la mysti-
fication orientale, s'est dérobé jusqu'ici à
tous les articles de ce programme de
Muerzsteg, pourtant si anodin, si discrè-
tement réformateur. La diplomatie es-
pérait, — la diplomatie est on le sait,
parfois candide — que Tevfik-Pacha,
se prêterait de bonne grâce à l'organi-
tion d'une gendarmerie internationale, in-
dépendante, dégagée de toute influence po-
litique, uniquement chargée de rétablir la
paix et de maintenir l'ordre clans cette in-
fortunée Macédoine que brûle la lièvre.
Point du tout ; le sultan chicane, ergote,
se fâche,pleurniche; il n'accepte ni l'uni-
forme, ni le mode de paiement adopté par
les puissances, ni ceci, ni cela, ni rien.
Tant de mauvais vouloir a fini par
irriter les puissances coopérantes, et
on annonce une énergique et suprême
tentative de leur diplomatie. Il est temps,
vraiment, que cette comédie finisse.
Ainsi que le Temps le fait justement
observer, « il y va non seulement de l'in-
térêt de ces ' infortunées populations,
musulmanes autant que chrétiennes, qui
ne peuvent attendre leur salut que d'une
intervention, aussi discrète qu'elle puisse
être, de l'Europe, — non seulement de la
paix générale, mais encore, et l'on pour-
rait dire : en première ligne, de la sécurité
d'un édifice vermoulu et d'un régime
moins menacé par ses ennemis que par
ses vices propres et son incapacité à s'a-
mender.
« Pour ces grands objets, étroitement
liés comme ils le sont à la cause de l'huma-
nité, à celle de l'évolution pacifique de
nos sociétés, il importe singulièrement
que la diplomatie occidentale déploie une
féconde énergie et qu'elle ne se laisse ni
dérouter par les négociations dilatoires de
la Porte, ni entraver par l'inopportune et
néfaste guerre qui semble, sinon para-
lyser, du moins affaiblir les efforts de
l'une des puissances coopérantes et sur
laquelle l'intransigeance turque fonde des
espoirs, on aime aie croire, injustifiés. »
* -
* *
La situation politique, en Espagne, est -
moins tendue. Le Sénat a approuvé le
projet relatif aux crédits militaires et l'on
annonce comme imminente la clôture des
Cor lès.
Ce ne sera là, malheureusement, qu'une
courte trêve, et M. Maura se retrou-
vera , à la rentrée, en butte aux mê-
mes difficultés. Il paraît décidé à tout
essayer pour garder le pouvoir ; mais s'il
succombe, par qui le remplacera-t-on? Un
autre ministère conservateur ne pourra
pas gouverner avec la majorité actuelle,
incohérente et turbulente.
Les libéraux sont plus incapables en-
core de prendre en main, dans la confu-
sion des groupes parlementaires, la di-
rection des affaires? Alors la dissolution ?
Peut-être, et ensuite un déclassement des
partis, et la constitution d'un groupe libé-
ral conservateur, où se rencontreraient
M. Moret, M. Romero Robledo et M. Vil-
CINQUANTE-ET-UNIEME ANNEE
N° 11 DIMANCHE 13 MARS 1904
NOTES HEBDOMADAIRES
Fausses alertes. — Imaginations
paeiflstes. — Quête japonaise. —
Li» Cité ne niavclie pas. — ïje
sultan mystifâcatenj'. — 15n Espa-
sne.
Depuis trois jours, on nous annonce le D
grand effort japonais, l'effort décisif, qui "v
anéantira la flotte russe, et livrera aux
soldats du Mikado, Port-Arthur et Yladi i
vostok. Les agences nous font entendre le t
canon à toute heure du jour et de la nuit;
des dépêches, de toute origine, — môme 1
de source coréenne — nous montrent la (
bataille engagée partout, sur toute la f
ligne, et quand nous attendons, anxieux, J
d'en connaître l'issue, un nouveau télé-
gramme arrive qui nous force à prendre ;
encore patience. Nous vivons parmi les
fausses alertes. L'heure du branle-bas n'a
pas sonné.
Est-elle proche ? C'est probable. Les
Japonais veulent la mer libre pour opérer,
en masse, leur débarquement. Mais on
veillent, à Vladivostok aussi bien qu'à.
Port-Arthur, et pendant que l'amiralTogo,
fébrilement, fait manoeuvrer ses escadres
impuissantes, constamment, méthodique-
ment, les troupes russes se concentrent.
Au résumé, rien n'est apparemment
changé depuis huit jours, mais les ad-
versaires se rapprochent. Ils sont, sem-
ble-t-il, tout près de prendre contact dans
la vallée du ïoumen, au sud de la baie de
Possiet. Le choc, sur terre, est imminent.
Des bruits de médiation ont couru. On
a parlé d'une entente franco-allemande
qui se manifesterait, à, "Washington, par
de fréquents et mystérieux conciliabules
entre les ambassadeurs de France, de
Russie et d'Allemagne.
On a dit aussi que la, France, l'Angle-
terre et les Etats-Unis se concertaient en
vue d'une intervention amicale.
Enfin, d'après un journal de Vienne,
dont la Gazelle de Cologne a repris et
confirmé l'information, le Gzar serait
disposé à soumettre le conflit au Tribu-
nal de la Haye.
Il est à peine besoin de dire que ces
nouvelles sont fantaisistes. Les pacifistes
n'ont pas moins d'imagination que les
annonciateurs de batailles. La Russie ne
peut pas remettre son épée au fourreau,
aArant une victoire.
On disait les Japonais décidés à émettre
un emprunt extérieur. Une note commu-
niquée aux journaux dément cette nou-
velle.
Il n'est pas moins certain que les Japo-
nais se démènent à Londres et sur d'au-
tres marchés, pour trouver de l'argent.
Yens contre roubles ! L'envoi en Angle-
terre, avec le titre nouveau d'agent finan-
cier impérial, de M. Takataski, vice-pré-
sident de la Banque du Japon, est signi-
ficatif.
Malheureusement, les grandes maisons
anglaises paraissent fort peu disposées à
ouvrir leurs caisses à ces alliés turbulents,
et il ne semble pas que la quête de M. Ta-
kataski, dans la Cité, doive produire une
abondante recette.
Les meilleures plaisanteries doivent
avoir une lin. C'est ce que les puissances
s'occupent de faire entendre au Sultan.
On sait avec quelle obstination et quelle
ingéniosité ce vieux virtuose de la mysti-
fication orientale, s'est dérobé jusqu'ici à
tous les articles de ce programme de
Muerzsteg, pourtant si anodin, si discrè-
tement réformateur. La diplomatie es-
pérait, — la diplomatie est on le sait,
parfois candide — que Tevfik-Pacha,
se prêterait de bonne grâce à l'organi-
tion d'une gendarmerie internationale, in-
dépendante, dégagée de toute influence po-
litique, uniquement chargée de rétablir la
paix et de maintenir l'ordre clans cette in-
fortunée Macédoine que brûle la lièvre.
Point du tout ; le sultan chicane, ergote,
se fâche,pleurniche; il n'accepte ni l'uni-
forme, ni le mode de paiement adopté par
les puissances, ni ceci, ni cela, ni rien.
Tant de mauvais vouloir a fini par
irriter les puissances coopérantes, et
on annonce une énergique et suprême
tentative de leur diplomatie. Il est temps,
vraiment, que cette comédie finisse.
Ainsi que le Temps le fait justement
observer, « il y va non seulement de l'in-
térêt de ces ' infortunées populations,
musulmanes autant que chrétiennes, qui
ne peuvent attendre leur salut que d'une
intervention, aussi discrète qu'elle puisse
être, de l'Europe, — non seulement de la
paix générale, mais encore, et l'on pour-
rait dire : en première ligne, de la sécurité
d'un édifice vermoulu et d'un régime
moins menacé par ses ennemis que par
ses vices propres et son incapacité à s'a-
mender.
« Pour ces grands objets, étroitement
liés comme ils le sont à la cause de l'huma-
nité, à celle de l'évolution pacifique de
nos sociétés, il importe singulièrement
que la diplomatie occidentale déploie une
féconde énergie et qu'elle ne se laisse ni
dérouter par les négociations dilatoires de
la Porte, ni entraver par l'inopportune et
néfaste guerre qui semble, sinon para-
lyser, du moins affaiblir les efforts de
l'une des puissances coopérantes et sur
laquelle l'intransigeance turque fonde des
espoirs, on aime aie croire, injustifiés. »
* -
* *
La situation politique, en Espagne, est -
moins tendue. Le Sénat a approuvé le
projet relatif aux crédits militaires et l'on
annonce comme imminente la clôture des
Cor lès.
Ce ne sera là, malheureusement, qu'une
courte trêve, et M. Maura se retrou-
vera , à la rentrée, en butte aux mê-
mes difficultés. Il paraît décidé à tout
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succombe, par qui le remplacera-t-on? Un
autre ministère conservateur ne pourra
pas gouverner avec la majorité actuelle,
incohérente et turbulente.
Les libéraux sont plus incapables en-
core de prendre en main, dans la confu-
sion des groupes parlementaires, la di-
rection des affaires? Alors la dissolution ?
Peut-être, et ensuite un déclassement des
partis, et la constitution d'un groupe libé-
ral conservateur, où se rencontreraient
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