Presse et revues
16 pages
Titre : Journal des mines : organe spécial de l'industrie minière et métallurgique en France et à l'étranger... / directeur : Henri Cozic
Éditeur : Imprimerie de Paul Dupont (Paris)
Date d'édition : 1904-02-28
Contributeur : Cozic, Henri. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328000737
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11057 Nombre total de vues : 11057
Description : 28 février 1904 28 février 1904
Description : 1904/02/28 (A51,N9). 1904/02/28 (A51,N9).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5800039s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LE NUMÉRO : 30 CENTIMES CINQUANTE-ET-UNIÈME ANNÉE N° 9 DIMANCHE 28 FÉVRIER 1904
HOTES HEBDOMADAIRES
cl
Victoires russes. — JLa revanche ,
du " Revïtsan ". — Dans les -,
lîalJians. — Irarrang-emeiit Tnr-
co-ïîuIj*are. ■
Nous étions, depuis de longs jours, l
sans nouvelles de la guerre, et ce silence 1
avait je ne sais quoi d'angoissant et de <
tragique. Les canons du Revilsan nous i
ont soulagés d'une oppression douloureuse i
Ils ont fait plus ; ils ont, je le crois bien, :
changé définitivement la face des choses
et le cours des événements.
Le Revilsan est ce cuirassé russe qu'a-
vait traîtreusement surpris, la nuit, avant
la déclaration de guerre, un coup de main
Japonais. Les journaux anglais le disaient
hors de combat, blessé à mort. Ils nous
le montraient échoué sur un rocher, cou-
ché lamentablement sur le flanc. Or voici
quele blessé s'estredressé.Les japonais,se
souvenant del'exploit du lieutenant Hub-
sonà Santiago et de «l'embouteillement »
de la flotte espognole,essay aient de barrer
l'entrée de Port-Arthur,et d'enfermer dans
laracle rescadrerusse,impuissante et cap-
tive. Mais le Revilsan veillait. A distance,
loin du goulet qu'ils venaient obstruer, il
a fracassé les deux vaisseaux japonais
' désignés pour cette tentative hardie. Toute
la nuit, il a craché ses obus, soutenu par
les batteries des forts..., et au matin on
voyait fuir la flotte japonaise, laissant
derrière elle quatre vapeurs coulés et plu-
sieurs torpilleurs endommagés.
Le lendemain, nouvelle attaque, même
riposte du Revilsan, deuxième défaite des
japonais.
Revitsan, en français, signifie : Justice.
Nous écrivions, il y a huit jours, qu'à
noire avis, la guerre sera courte, beau-
coup plus courte que ne l'annoncent
les statisticiens en chambre. Les deux
victoires russes, confirment notre espoir.
Que peuvent les Japonais, si leur flotte
est mise hors d'état de couvrir le débar-
quement de leurs régiments en Corée?
Et que peuvent les troupes déjà débar-
quées contre la formidable poussée des
bataillons russes?
Du côté des neuires, nous enregistrons
de nouvelles déclarations formellement
rassurantes. En Angleterre, le ministre
de la marine s'est vivement défendu, aux
acclamations delà Chambre, de toute-in-
tention interventionniste. Le président
Roosevelt, dans une récente séance du
Parlement, s'est exprimé dans ces termes:
« Il importe de ne rien faire qui puisse
faire douter que les Etats-Unis entendent
observer la neutralité la plus rigou-
reuse».Enfin la. CorrespondancevoiUique
deYienne publie une déclaration officieuse
disant que l'initiative prise par les Etats-
Unis pour la neutralisation de la Chine,
pendant la durée de la guerre, a mainte-
nant reçu l'appui de toutes les puissances
intéressées dans les questions d'Ex-
trême-Orient. Chacune des puissances a
adresssé une note aux gouvernements bel-
ligérants, et la question a, été réglée con-
formément aux points essentiels de la pro-
position américaine.
La Correspondance polilique ajoute
que, sur les bases de cette proposition,
repose, sinon un pacte formel, au moins
un accord moral international, au sujet
de la neutralité de la Chine,
Nous maintenons plus que jamais
l'opinion que, dès le premier jour, nous
formulions ainsi: pas de complications.
1 courte durée de la guerre, victoire défini-
. tive des Russes.
* *
Dans les Balkans, l'événement impor-
tant est le rapprochement turco-bulgare.
On affirme que la conclusion d'un arran-
gement est prochaine et que les modalités
vont en être arrêtées entre le représen-
tant de la Porte et M. Nalchewitch.
Malheureusement, la détente n'est pas
générale, et un coin demeure sombre dans
le ciel balkanique. Les Albanais, qu'on
disait apaisés, poursuivent leur mouve-
ment insurrectionnel. Les Turcs concen-
trent des forces importantes sur Ta fron-
tière Serbe.
M. Zolovith, agent diplomatique de
Bulgarie à Paris, a fait à un de nos con-
frères ces intéressantes déclarations.
« En ce moment surtout, où les puis-
sances suivent avec anxiété les événe-
ments d'Extrême-Orient, la Bulgarie
évitera tout acte, toute parole qui pourrait
donner à. croire qu'elle songe à profiter de
cette crise. Le peuple bulgare s'est trouvé
unanime pour témoigner à la Russie sa
chaude et vibrante sympathie. Il saura
lui en donner la preuve par la modération
invariable de son attitude. »
Une opinion qui gagne du terrain est
que les puissances signataires du traité de
BeiTm ne doivent pas tarder à faire con-
naître officiellement leur volonté que la
paix soit respectée. Elles apporteront
ainsi un appoint précieux et décisif à
l'action Austro-Russe, dont on a pu crain-
dre que l'efli cacité ne f u tjinsuffisante, quand
on a vu la Russie se tourner vers l'Ex-
trême-Orient.
Orientation
Samedi, débâcle — lundi, sous l'effet
de mesures énergiques, reprise — martli et
mercredi, rechutes. — Ces brusques oscil-
liations, ces mouvements désordonnés,
ces secousses soudaines, ces effondre-
ments subits suivis de fusées de hausse,
toute cette houle déroutante d'un marché
incohérent et désemparé ont conduit plu-
sieurs confrères financiers, et non des
moins autorisés, à se demander si décidé-
ment les réformateurs de 1898, dont l'in-
tention-louable, on s'en souvient, était
d'opposer une digue infranchissable aux
assauts éventuels d'une spéculation tur-
bulente, ont été sagement inspirés, quand
ils ont pensé que plus ils entraveraient la
liberté du marché, mieux ils serviraient
le crédit public.
Les questions agitées alors, et qu'on
croyait résolues par les plus heureuses
dispositions, sont remises, par la cr se
actuelle, sur le tapis. Solidarité des agents
de change, réglementation des opérations
à terme, restriction ou extension du mar-
ché libre, sur tous ces points les spécia-
listes discutent à l'infini, et, tout à leurs
démonstrations théoriques, ne donnent
plus qu'une attention distraite aux canon-
nades de Port-Arthur et aux grondements
HOTES HEBDOMADAIRES
cl
Victoires russes. — JLa revanche ,
du " Revïtsan ". — Dans les -,
lîalJians. — Irarrang-emeiit Tnr-
co-ïîuIj*are. ■
Nous étions, depuis de longs jours, l
sans nouvelles de la guerre, et ce silence 1
avait je ne sais quoi d'angoissant et de <
tragique. Les canons du Revilsan nous i
ont soulagés d'une oppression douloureuse i
Ils ont fait plus ; ils ont, je le crois bien, :
changé définitivement la face des choses
et le cours des événements.
Le Revilsan est ce cuirassé russe qu'a-
vait traîtreusement surpris, la nuit, avant
la déclaration de guerre, un coup de main
Japonais. Les journaux anglais le disaient
hors de combat, blessé à mort. Ils nous
le montraient échoué sur un rocher, cou-
ché lamentablement sur le flanc. Or voici
quele blessé s'estredressé.Les japonais,se
souvenant del'exploit du lieutenant Hub-
sonà Santiago et de «l'embouteillement »
de la flotte espognole,essay aient de barrer
l'entrée de Port-Arthur,et d'enfermer dans
laracle rescadrerusse,impuissante et cap-
tive. Mais le Revilsan veillait. A distance,
loin du goulet qu'ils venaient obstruer, il
a fracassé les deux vaisseaux japonais
' désignés pour cette tentative hardie. Toute
la nuit, il a craché ses obus, soutenu par
les batteries des forts..., et au matin on
voyait fuir la flotte japonaise, laissant
derrière elle quatre vapeurs coulés et plu-
sieurs torpilleurs endommagés.
Le lendemain, nouvelle attaque, même
riposte du Revilsan, deuxième défaite des
japonais.
Revitsan, en français, signifie : Justice.
Nous écrivions, il y a huit jours, qu'à
noire avis, la guerre sera courte, beau-
coup plus courte que ne l'annoncent
les statisticiens en chambre. Les deux
victoires russes, confirment notre espoir.
Que peuvent les Japonais, si leur flotte
est mise hors d'état de couvrir le débar-
quement de leurs régiments en Corée?
Et que peuvent les troupes déjà débar-
quées contre la formidable poussée des
bataillons russes?
Du côté des neuires, nous enregistrons
de nouvelles déclarations formellement
rassurantes. En Angleterre, le ministre
de la marine s'est vivement défendu, aux
acclamations delà Chambre, de toute-in-
tention interventionniste. Le président
Roosevelt, dans une récente séance du
Parlement, s'est exprimé dans ces termes:
« Il importe de ne rien faire qui puisse
faire douter que les Etats-Unis entendent
observer la neutralité la plus rigou-
reuse».Enfin la. CorrespondancevoiUique
deYienne publie une déclaration officieuse
disant que l'initiative prise par les Etats-
Unis pour la neutralisation de la Chine,
pendant la durée de la guerre, a mainte-
nant reçu l'appui de toutes les puissances
intéressées dans les questions d'Ex-
trême-Orient. Chacune des puissances a
adresssé une note aux gouvernements bel-
ligérants, et la question a, été réglée con-
formément aux points essentiels de la pro-
position américaine.
La Correspondance polilique ajoute
que, sur les bases de cette proposition,
repose, sinon un pacte formel, au moins
un accord moral international, au sujet
de la neutralité de la Chine,
Nous maintenons plus que jamais
l'opinion que, dès le premier jour, nous
formulions ainsi: pas de complications.
1 courte durée de la guerre, victoire défini-
. tive des Russes.
* *
Dans les Balkans, l'événement impor-
tant est le rapprochement turco-bulgare.
On affirme que la conclusion d'un arran-
gement est prochaine et que les modalités
vont en être arrêtées entre le représen-
tant de la Porte et M. Nalchewitch.
Malheureusement, la détente n'est pas
générale, et un coin demeure sombre dans
le ciel balkanique. Les Albanais, qu'on
disait apaisés, poursuivent leur mouve-
ment insurrectionnel. Les Turcs concen-
trent des forces importantes sur Ta fron-
tière Serbe.
M. Zolovith, agent diplomatique de
Bulgarie à Paris, a fait à un de nos con-
frères ces intéressantes déclarations.
« En ce moment surtout, où les puis-
sances suivent avec anxiété les événe-
ments d'Extrême-Orient, la Bulgarie
évitera tout acte, toute parole qui pourrait
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cette crise. Le peuple bulgare s'est trouvé
unanime pour témoigner à la Russie sa
chaude et vibrante sympathie. Il saura
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Une opinion qui gagne du terrain est
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BeiTm ne doivent pas tarder à faire con-
naître officiellement leur volonté que la
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ainsi un appoint précieux et décisif à
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dre que l'efli cacité ne f u tjinsuffisante, quand
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Orientation
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liations, ces mouvements désordonnés,
ces secousses soudaines, ces effondre-
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toute cette houle déroutante d'un marché
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sieurs confrères financiers, et non des
moins autorisés, à se demander si décidé-
ment les réformateurs de 1898, dont l'in-
tention-louable, on s'en souvient, était
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assauts éventuels d'une spéculation tur-
bulente, ont été sagement inspirés, quand
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