Titre : Journal des mines : organe spécial de l'industrie minière et métallurgique en France et à l'étranger... / directeur : Henri Cozic
Éditeur : Imprimerie de Paul Dupont (Paris)
Date d'édition : 1904-02-14
Contributeur : Cozic, Henri. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328000737
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 février 1904 14 février 1904
Description : 1904/02/14 (A51,N7). 1904/02/14 (A51,N7).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5800037z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
LE NUMÉRO : 30 CENTIMES CINQUANTE-ET-UNIÈME ANNÉE N° 7 DIMANCHE U FÉVRIER 1904
NOTES HEBDOMADAIRES
Lisi guerre. — Procédés japonais.
— Neutralité tics puissances. —
I>e a-este des lîtatsUiiïs.
Tout s'efface devantle grand événement, d
la guerre ! Nos agitations parlementaires, 1(
les embarras politiques de l'Espagne, les p
discours à la Chambre des communes et
à la Chambre des lords, la révolte des j
Herreros, la maladie de l'empereur d'Aile- <;
magne, les lenteurs du Sénat américain, (
la crise ministérielle en Serbie, même les T
premiers grondements d'un nouvel orage (
balkanique — qu'est tout cela quand le ]
canon tonne sur la mer jaune, quand
l'Extrême-Orient est en feu? ]
On sait quelle forme brutale et assez ]
inusitée le Japon a donnée à la déclaration
de guerre. Tandis que le C/.ar se pré- :
parait à aller à Moscou, pour annoncer
solennellement à. son peuple que la Russie
devait tirer l'épée, des torpilleurs japonais
préludaient, par une attaque nocturne, à
l'ouverture officielle des hostilités. Le Ja-
pon, d'ailleurs, estcoutumier de ces gestes
déloyaux. Les Chinois en savent quelque
chose. En Angleterre, on a, paraît-il, consi-
déré ce procédé comme un heureux trait
d'audace. Mais il n'est pas un pays civilisé
où cette brutale violation du droit des gens
n'ait soulevé une légitime indignation.
Ce n'est point là un épisode négligeable.
On n'oubliera peut-être pas, quand viendra
l'heure du règlement final, quel fut, dans
le prologue, le rôle du Japon.
Les faits militaires de cette semaine ne
sauraient modifier, en aucune façon, l'opi-
nion générale sur' le dénouement de la
guerre.Peut-être le Japon, fort de la supé-
riorité que lui donnent sa connaissance des
eaux où il se bat, la précision de ses atta-
ques, et la hardiesse qu'il montre dans
l'offensive, peut-être sera-t-il vainqueur
dans les combats navals ; mais il n'est
pas douteux que ses régiments ne soient
écrasés, sur terre, sous le poids des
masses formidables auxquelles ils vont
se heurter. On peutdoncdireaujourd'hui: ] î
autant de Japonais débarqués, autant de
Japonais à la mer. C'est une question de i
temps, voilà tout. :
L'intérêt, au surplus, n'est pas dans les
péripéties de ce drame militaire, mais
bien dans l'inconnu des complications
possibles, des interventions éventuelles,
des conflits qui pourront, naître, quand,
le fracas des batailles ayant cessé, la di-
pl o m atie reprendra 1 a parole.
Quoi qu'il en soit, il paraît certain au-
jourd'hui que les puissances, même celles
qui, pour des raisons soit d'intérêt, soit
de sentiment, que nous n'avons pas à rap-
peler, sont les plus attentives aux phases
du duel, observeront une stricte neutra-
lité
Plusieurs d'entre elles, l'Angleterre
notamment, l'ont formellement et solen-
nellement déclaré.
Contentons-nous, pour l'instant pré-
sent, d'apprécier l'assurance que le conflit
demeurera localisé, etne nous demandons
pas encore comment se réglera, après la
défaite certaine, et peut-être prochaine, du
Japon, la question d'Extrême-Orient.
Les Etats-Unis voulaient déjà poser le
problème ; on leur a fait comprendre qu'il
était trop tôt pour instituer c« grave
■ débat, dans lequel pèsera peut-être d'un
; poids décisif l'intervention de l'empereur
■ d'Allemagne. Cette éventualité, à notre
s avis, est de nature à faire réfléchir dès
aujourd'hui, les croquemitaines anglo-
■ saxons...
Conseils pendant l'Orage
Il y a une quinzaine de jours, quand les
agences anglaises et allemandes répan-
daient, chaque matin, ces nouvelles alar-
mistes, ces.informations contradictoires et
énigmatiques, qui mettaient partout, sur
tous les marchés, dan s toutesles sphères du
monde des affaires, l'indécision, le ma-
laise et la peur, nous conseillions instam-
ment à nos lecteurs de fermer l'oreille à
ces rumeurs intentionnellement pessi-
mistes et de garder tout leur sang-froid.
Attendez, écrivions-nous, que la diplo-
matie, qui n'a pas encore épuisé ses res-
sources, ait dit son dernier mot. Calmez
vos nerfs. N'écoutez pas ces annoncia-
teurs de catastrophes, qui se font, cons-
ciemment ou non, les auxiliaires des pê-
cheurs en eau trouble, des manoeuvriers de
la Bourse, des spéculateurs embusqués
derrière les marchés internationaux.
On nous disait alors : « Pourquoi cet
optimisme obstiné? Ne voyez-vous pas que
chaque jour la situation s'aggrave, que le
| Japon veut laguerre,que l'Angleterre sou-
tient son alliée, que la Russie est résolue
à maintenir ses prétentions, et que rien ne
pourra empêcher un dénouement tragique
du différend qui tient le monde attentif? »
Nous n'en persistions pas moins à
mettre le public en garde contre ces folles
épouvantes, si désastreusement propices
aux perturbateurs professionnels des mar-
chés financiers.
La semaine dernière, il nous est claire-
ment apparu que tout espoir était perdu
d'arrangement pacifique. Ce n'était plus
une manoeuvre de bourse qui nous mon-
trait la guerre inévitable, mais une suite
de faits précis, certains, et dont il
n'était malheureusement pas permis de
méconnaître l'indiscutable gravité. Par
, notre correspondant de Londres, qui,
5 pour n'être pas le confident habituel du
; ministre du Japon, n'en recueille pas
. moins, à des sources certaines, les in for-
mations qu'il nous envoie, nous savions
que l'explosion tant redoutée était immi-
nente et que le canon allait parler.
Alors, nous avons dit la vérité, sans
détour, sans atténuation puérile, telle que
• nous la connaissions,
s On nous a reproché de nous faire l'écho
L- des semeurs de paniques ! Nous estimons
?- que le devoir de tout journal, qui prétend
ît être un conseiller utile de l'épargne, est
ir de mettre toujours ses lecteurs en pré-
u sence des réalités et d'éviter, avec un égal
i- souci, les réflexions inquiètes qui rendent
i- le capitaliste pusillanime et les assurances
à mensongères qui l'endorment dans une
a- sécurité illusoire et périlleuse.
NOTES HEBDOMADAIRES
Lisi guerre. — Procédés japonais.
— Neutralité tics puissances. —
I>e a-este des lîtatsUiiïs.
Tout s'efface devantle grand événement, d
la guerre ! Nos agitations parlementaires, 1(
les embarras politiques de l'Espagne, les p
discours à la Chambre des communes et
à la Chambre des lords, la révolte des j
Herreros, la maladie de l'empereur d'Aile- <;
magne, les lenteurs du Sénat américain, (
la crise ministérielle en Serbie, même les T
premiers grondements d'un nouvel orage (
balkanique — qu'est tout cela quand le ]
canon tonne sur la mer jaune, quand
l'Extrême-Orient est en feu? ]
On sait quelle forme brutale et assez ]
inusitée le Japon a donnée à la déclaration
de guerre. Tandis que le C/.ar se pré- :
parait à aller à Moscou, pour annoncer
solennellement à. son peuple que la Russie
devait tirer l'épée, des torpilleurs japonais
préludaient, par une attaque nocturne, à
l'ouverture officielle des hostilités. Le Ja-
pon, d'ailleurs, estcoutumier de ces gestes
déloyaux. Les Chinois en savent quelque
chose. En Angleterre, on a, paraît-il, consi-
déré ce procédé comme un heureux trait
d'audace. Mais il n'est pas un pays civilisé
où cette brutale violation du droit des gens
n'ait soulevé une légitime indignation.
Ce n'est point là un épisode négligeable.
On n'oubliera peut-être pas, quand viendra
l'heure du règlement final, quel fut, dans
le prologue, le rôle du Japon.
Les faits militaires de cette semaine ne
sauraient modifier, en aucune façon, l'opi-
nion générale sur' le dénouement de la
guerre.Peut-être le Japon, fort de la supé-
riorité que lui donnent sa connaissance des
eaux où il se bat, la précision de ses atta-
ques, et la hardiesse qu'il montre dans
l'offensive, peut-être sera-t-il vainqueur
dans les combats navals ; mais il n'est
pas douteux que ses régiments ne soient
écrasés, sur terre, sous le poids des
masses formidables auxquelles ils vont
se heurter. On peutdoncdireaujourd'hui: ] î
autant de Japonais débarqués, autant de
Japonais à la mer. C'est une question de i
temps, voilà tout. :
L'intérêt, au surplus, n'est pas dans les
péripéties de ce drame militaire, mais
bien dans l'inconnu des complications
possibles, des interventions éventuelles,
des conflits qui pourront, naître, quand,
le fracas des batailles ayant cessé, la di-
pl o m atie reprendra 1 a parole.
Quoi qu'il en soit, il paraît certain au-
jourd'hui que les puissances, même celles
qui, pour des raisons soit d'intérêt, soit
de sentiment, que nous n'avons pas à rap-
peler, sont les plus attentives aux phases
du duel, observeront une stricte neutra-
lité
Plusieurs d'entre elles, l'Angleterre
notamment, l'ont formellement et solen-
nellement déclaré.
Contentons-nous, pour l'instant pré-
sent, d'apprécier l'assurance que le conflit
demeurera localisé, etne nous demandons
pas encore comment se réglera, après la
défaite certaine, et peut-être prochaine, du
Japon, la question d'Extrême-Orient.
Les Etats-Unis voulaient déjà poser le
problème ; on leur a fait comprendre qu'il
était trop tôt pour instituer c« grave
■ débat, dans lequel pèsera peut-être d'un
; poids décisif l'intervention de l'empereur
■ d'Allemagne. Cette éventualité, à notre
s avis, est de nature à faire réfléchir dès
aujourd'hui, les croquemitaines anglo-
■ saxons...
Conseils pendant l'Orage
Il y a une quinzaine de jours, quand les
agences anglaises et allemandes répan-
daient, chaque matin, ces nouvelles alar-
mistes, ces.informations contradictoires et
énigmatiques, qui mettaient partout, sur
tous les marchés, dan s toutesles sphères du
monde des affaires, l'indécision, le ma-
laise et la peur, nous conseillions instam-
ment à nos lecteurs de fermer l'oreille à
ces rumeurs intentionnellement pessi-
mistes et de garder tout leur sang-froid.
Attendez, écrivions-nous, que la diplo-
matie, qui n'a pas encore épuisé ses res-
sources, ait dit son dernier mot. Calmez
vos nerfs. N'écoutez pas ces annoncia-
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ciemment ou non, les auxiliaires des pê-
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la Bourse, des spéculateurs embusqués
derrière les marchés internationaux.
On nous disait alors : « Pourquoi cet
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chaque jour la situation s'aggrave, que le
| Japon veut laguerre,que l'Angleterre sou-
tient son alliée, que la Russie est résolue
à maintenir ses prétentions, et que rien ne
pourra empêcher un dénouement tragique
du différend qui tient le monde attentif? »
Nous n'en persistions pas moins à
mettre le public en garde contre ces folles
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chés financiers.
La semaine dernière, il nous est claire-
ment apparu que tout espoir était perdu
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trait la guerre inévitable, mais une suite
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n'était malheureusement pas permis de
méconnaître l'indiscutable gravité. Par
, notre correspondant de Londres, qui,
5 pour n'être pas le confident habituel du
; ministre du Japon, n'en recueille pas
. moins, à des sources certaines, les in for-
mations qu'il nous envoie, nous savions
que l'explosion tant redoutée était immi-
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Alors, nous avons dit la vérité, sans
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• nous la connaissions,
s On nous a reproché de nous faire l'écho
L- des semeurs de paniques ! Nous estimons
?- que le devoir de tout journal, qui prétend
ît être un conseiller utile de l'épargne, est
ir de mettre toujours ses lecteurs en pré-
u sence des réalités et d'éviter, avec un égal
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