Presse et revues
16 pages
Titre : Journal des mines : organe spécial de l'industrie minière et métallurgique en France et à l'étranger... / directeur : Henri Cozic
Éditeur : Imprimerie de Paul Dupont (Paris)
Date d'édition : 1903-08-02
Contributeur : Cozic, Henri. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328000737
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11057 Nombre total de vues : 11057
Description : 02 août 1903 02 août 1903
Description : 1903/08/02 (A50,N31). 1903/08/02 (A50,N31).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58000124
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
CINQUANTIEME ANNEE. ■— N6 3Ï Le numëro : 30 centimes N° 31'. — DIMANCHE 2 :ÂOtJT Ï9$f
Une afiaire excestiraielle
Nous venons rdé terminer l'étude
îl'une affaire dont les actions seront
introduites prochainement sur le.
marché de Paris.
.- __ Cette affaire, en pleine exploita-
tion, rivalisera avec celles qui ont
•fait les grandes fortunes du inonde^
comme celles des Clark, des Rock-
feller et des Pierpont-Morgan.-
•Il ne s'agit nullement d'une en-
treprise à ses débuts, ayant à subir
tous les aléas de rinconnu,mais bien
G'une mine en pleine exploitation
idont toutes les galeries sont ouver-i
tes et qui a déjà sur le CARREAU;
DU MINERAI POUR, QUELQUES. MIL.H
LIONS DE FRANCS.-
_ Ces actions seront' introduites
bien au-dessus du pair, mais, au I
cours d'introduction,, ce sera encore
un placement de tout premier ordre,
puisque les ingénieurs prévoient un
dividende de cent, cinquante pour cent
pour l'exercice prochain et de sept
cent cinquante pour cent pour les
exercices suivants.
Nous ne sommes pas autorisés a
publier les détails de cette affaire;
tout à fait exceptionnelle,mais,jus-»
qu'à nouvel ordre, nous donnerons
par lettre, à tous ceux de nos lec-
teurs qui en.feront la demande, les
renseignements les plus complets et
nous pourrons leur réserver quel- .
ques titres, avant l'introduction, à
.un prix très avantageux.
En effet, nous prévoyons pour
"cette valeur un avenir tellement ex-
ceptionnel, que nous n'avons pas
hésité à prendre ferme un certain
nombre d'actions et nous serions
très heureux que notre clientèle yi
participât avec nous et dans les mê-
mes conditions.
Monsieur le directeur
de la Caisse des Mines.-
85, rue Richelieu, Paris.
Veuillez mïndiquer quelle est l'affaire ex-
ceptionnelle dont il est question dans le Jçur-
nal des HHines du 2 août, sans aucun enga-
gement de ma part de m'y intéresser..
Nom ... :.-.;. .;.i.:. .•.•.:.:...r.i.:..:
Adresse im-,^f.,:>-&T':':tt.'z
LETTRE DE PARIS 1 :
En Extrême-Orient s
■ Parmi les questions de politique étrangère, ,c
certains journaux anglais ont remis sur le ta-
pis celle d'une mobilisation russe contre le Ta- c
pon. Ils ne parlaient déjà que plaies et bosses
et, à les croire, nous étions à la veille de gros *
événements. Toutes ces rumeurs, étaient, natu- ;
Tellement, fort exagérées. Elles ont été démen-.
ties. Bref, on ne parle plus de mobilisation '
russe. _ r
Il y a cependant 'des causés de mécontente-,
ment en Extrême-Orient et tout en étant dfe ;
ceux qui pensent que la question d'une guerre '
ne saurait être soulevée, nous croyons cepen-
dant dfevoir analyser l'état des esprits 1 au Ja-
pon et en Russie. Toute balance faite, on verra
.;. que les craintes ' répandues sur le marché
-étaient chimériques. '-':'".."•;
ILes Japonais sont fort irrités de voir la Rus-, I
sie ocuper non seulement Port-Arthur d'où ils
ont été expulsés, mais encore la Mandchourie*
Si la Manclchourie devient russé^ il n'est que
trop probable que la Corée suivra, et la Corée
;aux mains des Russes est une menace devant
laquelle le Japon n'est pas disposé à s'incliners
D'autre part, le Japon est fier des progrès merj
veilleux qu'il a réalisés dans le dernier quart; • .
'de siècle, et il veut assumer le rôle de protec-.
teur de l'homme jaune contre l'homme blanc.
'Il rêve de devenir le régénérateur de la Chine;.
. Or tout semble indiquer que la Chine est prête
à. tomber sous l'influence prépondérante de la
Russie. Ces raisons sont évidentes, mais elles
agissent depuis plusieurs années déjà, et il
peut y avoir loin entre le ressentiment naturel
que peut éprouver le Japon à l'égard de l'ac-
tion de la Russie, et la guerre.
Comme le fait observer avec raison le Statist,-.
il est assez difficile de juger de l'état actuel de
l'opinion publique au Japon, et il y aurait
quelque témérité à vouloir annoncer ce que le
Japon fera ou ne fera pas.
D'après certaines personnes bien informées,
la population japonaise serait convaincue que
la Russie est bien moins formidable qu'elle
n'en a l'air, et que le Japon, même avec ses
seules forces, la vaincrait aisément. Mais d'au-
tres personnes, également bien informées, *
croient que la marche constante en avant de la
Russie exerce une impression très forte sur les
imaginations japonaises, et que le gouverne-
ment de Tokio ne s'aventurera pas à vouloir
barrer la route à un si puissant adversaire. Ce
qui semble probable, c'est que le Japon usera
de toutes les armes que la diplomatie pourra
lui fournir pour amener la Russie à tenir ses
promesses concernant la Ma.ndchourie, et qu'ill
sera soutenu, dans cet effort de pression diplo-
matique sur le colosse russe, à la fois par l'An-
gleterre, gui est attachée au Japon par un*.
alliance, et par les Etats-Unis, dont les intérêts
en Extrême-Orient coïncident avec peux du Ja?
pon., \ ';;■.... ■'
On peut tenir pour assure que" la' Russie n'a]
"aucune disposition à se lancer actuellement'
dans une grande guerre. Elle traverse une crise
'due à une succession, de mauvaises récoltes et
elle souffre d'une grande dépression indus-
trielle. Elle a à lutter centre d'assez sérieus
embarras intérieurs d'un caractère politique e<}
social; ni le tzar, ni M. Witte, ne sont enclins
à engager l'empire dans une aventure belli-
queuse. ..?
Aussi bien l'on" ne partage pas sans 'douta
dans les hautes sphères gouvernementales et
militaires à Saint-Pétersbourg les sentiments
'de dédain que professent, paraît-il, les fono*
tionnaires et les officiers russes de Mandchou»
rie à l'égard de l'armée japonaise. Cette arméa
a fait ses preuves dans la guerre contre la)
Chine en 1894-95, et plus encore peut-être
dans les événements de 1900, où des observa-
Iteurs 'éclairés ont pu comparer, lors de la. mar-
che sur Pékin, l'attitude respective de la co-
lonne japonaise et des divers contingents eut
ropéens.-
On peut, 'd'autre part, très justement présu«
mer que le Japon n'est pas de son côté en dis-
position de- s'engager dans un conflit avec lai
■ Russie, et il est très probable qu'il courrait un
. .gros risque en s'y engageant.; ,
••'"■ ■• '- .*„ •'■*.'.*'"''""
... '.■-■ '■'.": ■■;.- . 5fc & ..-> ■ ■
1 Ce Japon est l'allié de l'Angleterre. Mais
- aux termes de cette alliance, là Grande-Breta-
gne n'est tenue d'intervenir activement en fa-
veur du gouvernement de Tokio que si celui-ci
a une guerre à soutenir contre deux puissances...
Si donc le Japon déclarait la guerre à la-
Russie, il serait obligé de la soutenir seul, et
en admettant même qu'il réussît à détruire les
forces navales de son adversaire, comment
poursuivrait-il la lutte sur terre ? On ne doit
pas oublier que malgré ses énormes progrès, le
Japon est encore un pays pauvre, que ses res-
sources budgétaires sont limitées, et que si la
guerre était déclarée, une crise financière écla-
terait à Tokio avant même l'ouverture des hos-
tilités.
Tout le bruit qui s'est fait récemment autour
cle la question provient de l'intervention des
Etats-Unis, qui ont fini par obtenir de la. Rus-
■=- sie des concessions au point de vue commer-
: cial en Mandchourie, et de l'excitation passa-
. gère que ce fait a causée au Japon,/où l'opi-
nion publique a pu un moment s'enflammer sur
* 'la pensée, déduite de l'exemple des Etats-Unis,,
i qu'il suffirait de parler un peu hautfà la Rus-
i sie pour l'amener à composition. ;.
Mais les hommes d'Etat du Japon ont mon-
; tré plus d'une fois qu'ils étaient fort pm-
[ dents et perspicaces. Ils ne feront' donc la
guerre, que s'ils y sont forcés par la Russie. Or
cette éventualité ne peut se produire, et la pais
». 1 ne sera pas troublée en Ext.cême-.Orient,.
Une afiaire excestiraielle
Nous venons rdé terminer l'étude
îl'une affaire dont les actions seront
introduites prochainement sur le.
marché de Paris.
.- __ Cette affaire, en pleine exploita-
tion, rivalisera avec celles qui ont
•fait les grandes fortunes du inonde^
comme celles des Clark, des Rock-
feller et des Pierpont-Morgan.-
•Il ne s'agit nullement d'une en-
treprise à ses débuts, ayant à subir
tous les aléas de rinconnu,mais bien
G'une mine en pleine exploitation
idont toutes les galeries sont ouver-i
tes et qui a déjà sur le CARREAU;
DU MINERAI POUR, QUELQUES. MIL.H
LIONS DE FRANCS.-
_ Ces actions seront' introduites
bien au-dessus du pair, mais, au I
cours d'introduction,, ce sera encore
un placement de tout premier ordre,
puisque les ingénieurs prévoient un
dividende de cent, cinquante pour cent
pour l'exercice prochain et de sept
cent cinquante pour cent pour les
exercices suivants.
Nous ne sommes pas autorisés a
publier les détails de cette affaire;
tout à fait exceptionnelle,mais,jus-»
qu'à nouvel ordre, nous donnerons
par lettre, à tous ceux de nos lec-
teurs qui en.feront la demande, les
renseignements les plus complets et
nous pourrons leur réserver quel- .
ques titres, avant l'introduction, à
.un prix très avantageux.
En effet, nous prévoyons pour
"cette valeur un avenir tellement ex-
ceptionnel, que nous n'avons pas
hésité à prendre ferme un certain
nombre d'actions et nous serions
très heureux que notre clientèle yi
participât avec nous et dans les mê-
mes conditions.
Monsieur le directeur
de la Caisse des Mines.-
85, rue Richelieu, Paris.
Veuillez mïndiquer quelle est l'affaire ex-
ceptionnelle dont il est question dans le Jçur-
nal des HHines du 2 août, sans aucun enga-
gement de ma part de m'y intéresser..
Nom ... :.-.;. .;.i.:. .•.•.:.:...r.i.:..:
Adresse im-,^f.,:>-&T':':tt.'z
LETTRE DE PARIS 1 :
En Extrême-Orient s
■ Parmi les questions de politique étrangère, ,c
certains journaux anglais ont remis sur le ta-
pis celle d'une mobilisation russe contre le Ta- c
pon. Ils ne parlaient déjà que plaies et bosses
et, à les croire, nous étions à la veille de gros *
événements. Toutes ces rumeurs, étaient, natu- ;
Tellement, fort exagérées. Elles ont été démen-.
ties. Bref, on ne parle plus de mobilisation '
russe. _ r
Il y a cependant 'des causés de mécontente-,
ment en Extrême-Orient et tout en étant dfe ;
ceux qui pensent que la question d'une guerre '
ne saurait être soulevée, nous croyons cepen-
dant dfevoir analyser l'état des esprits 1 au Ja-
pon et en Russie. Toute balance faite, on verra
.;. que les craintes ' répandues sur le marché
-étaient chimériques. '-':'".."•;
ILes Japonais sont fort irrités de voir la Rus-, I
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ont été expulsés, mais encore la Mandchourie*
Si la Manclchourie devient russé^ il n'est que
trop probable que la Corée suivra, et la Corée
;aux mains des Russes est une menace devant
laquelle le Japon n'est pas disposé à s'incliners
D'autre part, le Japon est fier des progrès merj
veilleux qu'il a réalisés dans le dernier quart; • .
'de siècle, et il veut assumer le rôle de protec-.
teur de l'homme jaune contre l'homme blanc.
'Il rêve de devenir le régénérateur de la Chine;.
. Or tout semble indiquer que la Chine est prête
à. tomber sous l'influence prépondérante de la
Russie. Ces raisons sont évidentes, mais elles
agissent depuis plusieurs années déjà, et il
peut y avoir loin entre le ressentiment naturel
que peut éprouver le Japon à l'égard de l'ac-
tion de la Russie, et la guerre.
Comme le fait observer avec raison le Statist,-.
il est assez difficile de juger de l'état actuel de
l'opinion publique au Japon, et il y aurait
quelque témérité à vouloir annoncer ce que le
Japon fera ou ne fera pas.
D'après certaines personnes bien informées,
la population japonaise serait convaincue que
la Russie est bien moins formidable qu'elle
n'en a l'air, et que le Japon, même avec ses
seules forces, la vaincrait aisément. Mais d'au-
tres personnes, également bien informées, *
croient que la marche constante en avant de la
Russie exerce une impression très forte sur les
imaginations japonaises, et que le gouverne-
ment de Tokio ne s'aventurera pas à vouloir
barrer la route à un si puissant adversaire. Ce
qui semble probable, c'est que le Japon usera
de toutes les armes que la diplomatie pourra
lui fournir pour amener la Russie à tenir ses
promesses concernant la Ma.ndchourie, et qu'ill
sera soutenu, dans cet effort de pression diplo-
matique sur le colosse russe, à la fois par l'An-
gleterre, gui est attachée au Japon par un*.
alliance, et par les Etats-Unis, dont les intérêts
en Extrême-Orient coïncident avec peux du Ja?
pon., \ ';;■.... ■'
On peut tenir pour assure que" la' Russie n'a]
"aucune disposition à se lancer actuellement'
dans une grande guerre. Elle traverse une crise
'due à une succession, de mauvaises récoltes et
elle souffre d'une grande dépression indus-
trielle. Elle a à lutter centre d'assez sérieus
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social; ni le tzar, ni M. Witte, ne sont enclins
à engager l'empire dans une aventure belli-
queuse. ..?
Aussi bien l'on" ne partage pas sans 'douta
dans les hautes sphères gouvernementales et
militaires à Saint-Pétersbourg les sentiments
'de dédain que professent, paraît-il, les fono*
tionnaires et les officiers russes de Mandchou»
rie à l'égard de l'armée japonaise. Cette arméa
a fait ses preuves dans la guerre contre la)
Chine en 1894-95, et plus encore peut-être
dans les événements de 1900, où des observa-
Iteurs 'éclairés ont pu comparer, lors de la. mar-
che sur Pékin, l'attitude respective de la co-
lonne japonaise et des divers contingents eut
ropéens.-
On peut, 'd'autre part, très justement présu«
mer que le Japon n'est pas de son côté en dis-
position de- s'engager dans un conflit avec lai
■ Russie, et il est très probable qu'il courrait un
. .gros risque en s'y engageant.; ,
••'"■ ■• '- .*„ •'■*.'.*'"''""
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1 Ce Japon est l'allié de l'Angleterre. Mais
- aux termes de cette alliance, là Grande-Breta-
gne n'est tenue d'intervenir activement en fa-
veur du gouvernement de Tokio que si celui-ci
a une guerre à soutenir contre deux puissances...
Si donc le Japon déclarait la guerre à la-
Russie, il serait obligé de la soutenir seul, et
en admettant même qu'il réussît à détruire les
forces navales de son adversaire, comment
poursuivrait-il la lutte sur terre ? On ne doit
pas oublier que malgré ses énormes progrès, le
Japon est encore un pays pauvre, que ses res-
sources budgétaires sont limitées, et que si la
guerre était déclarée, une crise financière écla-
terait à Tokio avant même l'ouverture des hos-
tilités.
Tout le bruit qui s'est fait récemment autour
cle la question provient de l'intervention des
Etats-Unis, qui ont fini par obtenir de la. Rus-
■=- sie des concessions au point de vue commer-
: cial en Mandchourie, et de l'excitation passa-
. gère que ce fait a causée au Japon,/où l'opi-
nion publique a pu un moment s'enflammer sur
* 'la pensée, déduite de l'exemple des Etats-Unis,,
i qu'il suffirait de parler un peu hautfà la Rus-
i sie pour l'amener à composition. ;.
Mais les hommes d'Etat du Japon ont mon-
; tré plus d'une fois qu'ils étaient fort pm-
[ dents et perspicaces. Ils ne feront' donc la
guerre, que s'ils y sont forcés par la Russie. Or
cette éventualité ne peut se produire, et la pais
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