TRENTE-NEUVIÈME ANNEE-
N« 43.
JEUDI 27 OCTOBRE 1802.
SOMMAIRE
P:iKCS
ïwV S5AMBËS1 A 50")
UTILISATION DU N1ACARA o05
NOUVELLES DIVERSES 500
KSll- CUIVRE — ÊTAIN 500
■'J'iUMWAY TUHULAIRE JJU ROIS »E VIN-
GENNES AU BOIS DE BOULOGNE 506
l'RODUCTTOX UNIVERSELLE DES PHOS-
PHATES 507
^ASSÈCHEMENT DU 7.UIDERZÊE 507
I^A SENTENCE ARBITRALE DE CARMAUX. 507
LE PLATINE 508
LES NOUVEAUX DROITS DE TJMI3UE EN
AUTRICHE 508
L'INDUSTRIE HOUILLÈRIÎ EX POLOUNE. . 508
CHRONIQUE INDUSTRIELLE 500
■O.L'T''RES ET DEMANDES 501)
.RENSE1GNEM EXTS 500
3.1EVUE MINIÈRE 509
BULLETIN FINANCIER 51O
ANNONCES 514
•COURS DE LA 1JOURSE 51u-U'lG
LA ZAMBÉSIA
Le pays du Zambèse vient d'être par-
•couru par un missionnaire américain, le
Révérend Joseph Tyler; il a publié un
.-article sur son exploration clans un jour-
nal de New-York. Il nous a paru assez
intéressant pour en donner des extraits.
11 dit que la Zambésia était, il y a quel-
ques années, comme la Grande-Bretagne
avant que les Romains ne l'aient envahie :
c'était un pays de sauvages, et quel con-
traste aujourd'hui ! Les aventuriers qui
•s" y sont transportés, presque tous Anglais,
ont d'abord été inquiets et découragés;
actuellement ils sont pleins d'espoir, et
iis en t'ont un champ d'opérations de na-
ture à y appeler un grand nombre de
leurs compatriotes. Un fait remarquable
■et à leur louange, c'est qu'ils ont su éviter
itoute collision sérieuse avec les naturels.
ï,enr grand directeur, M. Gecil Rhodes,
est un homme très sagace, très énergique;
il fait de grands efforts pour appeler dans
ee pays une bonne population, peu lui
importe d'où ede vienne. Les besoins de
•capitaux n'empêcheront pas le succès, car
quoique déjà plus de six millions de livres
sterling (150,000,000 francs) y aient été
dépensés, il en viendra plus, s'il le faut.
Ce pays est d'une étendue comparable à
l'Ecosse, il abonde en filons d'or de la
flïiême formation que ceux du Witwa-
rtersrand, et, pour employer l'expression
-d'un mineur expert, il est saturé d'or. On
.ne pourrait trouver en Afrique un pays
plus beau pour l'agriculture, mieux adapté
à l'élevage des troupeaux, ayant d'excel-
lents pâturages, un sol fertile, bien boisé,
eau en abondance. Le climat.à l'exception
du bord des rivières, est semblable à celui
de la colonie de Natal. On peut y vivre
sous la tente en toute sûreté pendant toute
Tannée. LordRandolph Churchill a donné
des indications décourageantes sur l'in-
dustrie de l'or au Mashonaland, dans la
relation de son excursion, mais les décou-
vertes récentes ont démontré que ses ap-
préhensions étaient sans fondement.
Lorsque le chemin de fer de Port Beïïa
à Fort Salisbury sera achevé, c'est-à-dire
vers la fin de cette année, les émigrants et
leurs familles pourront facilement s'y
rendre.
Le pays de Gazaland, conligu au Ma-
shonaland, est égal à celui-ci comme pitto-
resque et salubrité de climat, il a d'égales
richesses minérales et agricoles; actuelle-
ment qu'il est sous le protectorat anglais,
bientôt il va s'y organiser des fermes, s'y
ouvrir des mines et les naturels vont se
civiliser. Le Matabeleland est plutôt un
pays à céréales que riche en filons aurifè-
res, cependant un certain nombre d'Euro-
péens y exploitent quelques mines sous la
tolérance du chef Lobengula , qui, lui-'
même, a voulu essayer pareille entreprise
et qui a obtenu de la Compagnie britanni-
que les '.nachines nécessaires.Ses premiers
broyages ont été brillants, ayant obtenu
jusqu'à cinq onces d'or à la tonne. La
main-d'oeuvre ne lui coûte pour ainsi dire
rien par l'emploi de ses nègres.
L'avenir de la Zambésia s'annonce
comme devant être très prospère, tout y
est tranquille, trois mille Européens éta-
blis au sud du fleuve Zambèse y prospè-
rent, ils ont là un vaste territoire à culti-
ver de plus de 125,000 milles carrés.
UTILISATION DU NIAGARA
Nous avons publié de temps à autre
des notes sur les grands travaux de cap-
talion des chutes du Niagara en vue de
leur utilisation comme force motrice. La
nomination du professeur Unwin, du col-
lège des corporations municipales de New-
York, comme directeur technique de cette
vaste entreprise, au traitement de 125.000
francs par an, indique suffisamment que
le grus des travaux entrepris par la Nia-
gara Construction Company est achevé.
Le grand tunnel de 2.300 mètres, qui a
occupé jour et nuit, (à la lumière électri-
que) 1.300 ouvriers, a été, en eJfet, terminé
le 1er courant.
On sait que la rivière du Niagara sort
du lac Erié à Buffalo, que les chutes sont
à environ 32 kilomètres de celte ville et
que la différence- totale de niveau, ou sa
chute totale entre le lac Erié et le lac On-
lario est exactement de 111 mètres. La
cataracte a 52 mètres de hauteur du côté
canadien : c'est celle qui a pour nom le
Fer-à-Gheval ; elle est sépaiée par l'île
de la Chèvre de la cataracte de la rive
américaine, qui est plus étroite et a 53
mètres de hauteur. Au-dessus des deux
cataractes, il y a des rapides sur une lon-
gueur d'un kilomètres et demi, qui cor-
respondent à une chute de 17 mètres; au-
dessous desdeux cataractes, il y a d'autres
rapides correspondant à une chute de 33
mètres. En comptant les rapides supé-
rieurs et la cataracte, on a, au village de
Niagara, une chute disponible de 70 mè-
Ires ; c'est celle à laquelle la Compagnie de
construction travaille à emprunter de la
force.
Les travaux ont commencé en 1S!J0;
voilà quel en était le programme: on se
proposaitde prendre l'eau au Niagara, en
un point où le courant est calme et navi-
gable, à 2 kilomètres 12 environ de la
cataracte; la Compagnie acheta un grand
terrain sur les bords du tleuve, pour uti-
liser la force. Le canal d'amenée de l'eau
aura 33 mètres de largeur, 4 mètres de
profondeur; des puits sont creusés dans
le rocher et à leur partie inférieure seront
de grandes turbines: l'eau y sera con-
duite, par des tuyaux d'acier venant :lu
canal d'amenée: l'eau, après avoir servi,
tombera dans un tunnel et retournera à la
rivière au-dessous de la cataracte. (Je tun-
nel de décharge aura 2.250 mèlres de lon-
gueur et 50 mètres carrés île section ; le
travail est déjà attaqué sur trois points,
au moyen de trois puits.
Sur les turbines, on a calculé qu'on
pourrait développer au moins une force de
| 100.000 chevaux; c'est la plus grande
force hydraulique qu'on ait pu encore dé-
velopper; elle dépasse les forces hydrau-
liques réunies des principales villes ma-
nufacturières actuelles de l'Etat de New-
York et de la Nouvelle-Angleterre, Lowell
et Lawrence, sur la rivière Mcrritnac,
llolvoke. sur le Connectieut, et Cohoes,
sur le Mohawk.
La chute du Niagara a l'avantage de
donner une force uniforme dans tontes
, les saisons : depuis deux ans, une petite
armée d'ouvriers travaille aux puits, au
grand et au petit tuinels.
On installera d'abord deux turbines de
i 5.000 chevaux chacune. Elles oui été cons-
) truites par MM. Fa;sch et Picard, de Ge-
> nève ; ce sont des turbines Fourneyron
doubles ; le frottement s'y trouve diminué
par le l'ait de la pression de l'eau sur la
OFFRES ET I>EIVt^.lvr>ES (voir à la 5<* page)
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