Presse et revues
16 pages
Titre : Journal des mines : organe spécial de l'industrie minière et métallurgique en France et à l'étranger... / directeur : Henri Cozic
Éditeur : Imprimerie de Paul Dupont (Paris)
Date d'édition : 1903-03-22
Contributeur : Cozic, Henri. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328000737
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11057 Nombre total de vues : 11057
Description : 22 mars 1903 22 mars 1903
Description : 1903/03/22 (A50). 1903/03/22 (A50).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57759238
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
CINQUANTIEME ANNEE
Ee maaaëro : 30 centimes
BiMÂNcm m msoe aaa.
__ — ■■_L—J ~—. ■■ _' ■!■■■'■'■ ■ ' S"— ' ' "' — "-■■ _■_.'■ — ■ ■■ —1 ■ u ■■■■>. I.I ■■■ ,.
LETTRE DE PARIS
M. Germain eî M. ReckeMIer. Ee 23ne
•UB très ancien proverbe dit qu'ai parlant I
8e la mort des gens on allonge leur vie da
IO ans. A ce compte, M. Germain et M. Ro-
ckefeller ont gagné cette semaine io ans
d'existence. Ils ne s'en plaindront certes pas,
car ils savent fort bien que, même après leur
mort, la terre continuera à tourner. C'est un
phénomène plusieurs fois constaté et incon-
itestable.
Vous me demanderez pourquoi les. spécu-
lateurs ont tué, en paroles du moins, M. Ger-
main erM. Rockefeller. C'est bien simple :
de même qu'en astronomie les changements
de lune ne vont pas sans troubles atmosphé-
riques, pluie, vent, tempête et giboulées, de
même les liquidations de quinzaine ou de fin
de mois ne vont pas, à la Bourse, sans pro-
voquer des dépêches sensationnelles, quand ce
n'est pas toute une couvée de canards.
Pour la liquidation du 15, les vendeurs se
sont dit qu'en répandant partout le bruit de
'la maladie et de la fin prochaine de M. Ger-
main, ils arriveraient sans doute, à provoquer
un recul des cours de l'Extérieure. De même,
en parlant de Ta maladie de M. Rockefeller,.
ils espéraient què""le Rio et autres valeurs de
cuivre, sur lesquelles ils étaient à la baisse,
perdraient une bonne partie de leur avance
récente.
Or, on a appris, "ae source certaine, que
M. Germain présidait sans fatigue aux desti-
nées du Crédit Lyonnais et que M. Rocke-
feller vaquait à ses occupations. A qui le
:tour maintenant. Ce sera sans doute, bientôt
;a M. Rotshchild. Il est vrai que les spécula-
teurs l'ont déjà enterré plus de 20 fois. Ainsi
,yont ce qu'on appelle les a échos de la Bourse.»
M. Chamberlain est enfin rentré en Angle-
terre où il a retrouvé ses orchidées et sa popu-
larité. Les mines d'or ne s'en sont pas par
icontre, ressenties et restent aussi délaissées
; qu'auparavant.
Le marché porte d'ailleurs toute son acti-
vité sur les valeurs de cuivre1 de plomb et de
zinc. Cette semaine a été nettement caracté-
risée par l'avance importante des titres de
certaines sociétés qui exploitent ou traitent le
zinc. Nous exposons plus loin la marche géné-
rale de ce métal en ces dernières années, et
3 sans entrer ici en de grands développements,
I nous dirons cependant que l'avenir de ce
| métal est aussi favorable que jamais.
-1 Dans son application aux clichés d'impri-
! merie, la zincographie, c'est-à-dire la gravure
; mécanique des dessins de toute sorte, en f eut
; être convaincu qu'il sera de plus en plus de-
mandé : songez, en effet, au nombre incalcu-
\ lable de revues et de journaux quotidiens
' -illustrés qui paraissent à l'heure_ actuellet à
bon marché c'est-à-dire illustrés au moyen des
clichés zincographiques. Il y a là une clientèle
gai se développe chaque jour dans des pro-,
partions énormes.
Le zinc est, en outrej tout a fait néesssaire
à la couverture des édificeSj d'autant plus que
l'aluminium ne semble pas répondre à l'espoir
que l'on avait formé sur lui à ce sujet; or les
constructions se multiplient chaque jour et
l'on ne peut guère tirer parti du zinc qui
couvrait les bâtiments que l'on démolit.
Ajoutons encore que la galvanisation du fer
à l'aide d'un dépôt de zinc ne peut que se
développer au fur et à mesure que se multi-
plient les constructions métalliques et d'au-
tant que, là encore, les procédés électriques
trouvent a s'appliquer et rendent cette gal-
vanisation moins coûteuse.
Nos lecteurs nous pardonneront cette ra-
pide incursion dans la technique des emplois
du zinc. Nous avons voulu par là leur mon-
trer que la hausse dont ce métal vient, à son
tour, de bénéficier est des plus logiques. Il
y a aussi, en faveur du zinc, l'extension con-
tinuelle des comptoirs de a bistros D et autres
installations de ce genre, dont le nombre va
progressant malgré M. Mesureur et la ligue
antialcoolique. Mais il serait assez difficile
d'en établir la statistique et d'ailleurs, nous
n'en parlons que pour égayer quelque peu
un aride sujet.
La hausse des valeurs de zinc n'a pas été
exclusive. Celle des sociétés de plomb, de
cuivre et de charbon s'est accentuée et on voit
partout visages épanouis en raison de la re-
prise bien marquée des valeurs industrielles.
Charbonnages
de Wanze
Bassin de liège
Encore quelques mots des Charbonnages
rde Wanze pour rappeler à nos lecteurs que le
cours de 105 francs, actuellement pratiqué
sur l'action, doit être mis à profit pour ache-
ter. Les demandes de titres s'accentuent de
jour en jour et il est indiscutable que les pre-
miers acheteurs ne se déferont pas de leurs
titres. Ceux-là donc qui ne s'intéresseront
pas aux Charbonnages de Wanze d'ici quel-
ques semaines, le regretteront d'autant^ plus,
qu'ils auront à payer un prix plus élevé.
Nous avons annoncéj la semaine dernière
que l'application de l'électricité au travail de
la mine va incessamment être faite et que les
machines à épuiser l'eau ont été commandées.
Les délais exacts dans lesquels sera livré tout
ce matériel ne peut pas être précisé à la mil
nute, en raison de l'adaptation spéciale qot
devra en être faite aux Charbonnages dd
Wanze, mais il est à présumer que d'un jour
à l'autre, l'installation sera définitivement ter-
minée. Lorsque la nouvelle en sera connue,
un vigoureux mouvement se produira sur les
cours en raison des bénéfices immédiats que
donnera l'exploitation du charbonnage.
Rappelons encore pour les nouveaux abon-
nés du Journal des Mines, qui nous lisent,
pour la première fois chaque semaine que la
Société des Charbonnages de Wanze possède
les mines de charbons situées près de la villa
de Huy, bassin de Liège, aux endroits con-
nus sous le nom de Wanze* Stattes et Malse-,
maine. Ces mines couvrent une superficie de
543 hectares. Elles s'étendent de l'Est à!
l'Ouest sans discontinuité, font partie du
grand bassin houiller bien connUj dit Bassin
de Liège, et sont traverséss par trois lignes dei
chemins de fer : le Nord français, l'Etat
belge et le chemin de fer vicinal de Huy-Va-
renne. Les concessions de Wanze comprennent
un tonnage de plus de 10 millions de tonnes*
soit de quoi alimenter pendant un siècle une
production annuelle de 100^00 tonnes. A ca
point de vue l'exploitation peut être consU
dérée comme inépuisable et c'est l'une des
considérations les plus attrayantes pour les
capitaux de placement. *
Le gisement carbonifère de Wanze occupe*
'dans toute sa largeur, une partie du grandi
bassin houiller de Liège que tous les ingé-i
nieurs géologues ont comparé à un immense?
bateau dont la proue serait située un peu au-
delà des Charbonnages de Gives et dont la)
poupe aboutirait au-delà de Liège. Les trai
vaux exécutés tant sur les concessions de lai
Société que dans toutes les exploitations en-,
vironnantes, depuis plus d'un siècle, ont dé-
montré la continuité de ces couches. Ellesété reconnues et recoupées sur différent»
points et on a pu constater ainsi la présence
de dix couches exploitables d'une épaisseur:
variant entre 40 centimètres et 2 mètres.
Ces quelques détails démontrent que ïes
Charbonnages de Wanze, en plein centra
charbonnier, avec une durée de plus d'un siè-
cle, constituent une affaire à tous les pointa
de vue intéressante. Aussi ne nous avance-
rons-nous pas beaucoup en la recommandanli
à nos lecteurs. Qu'on n'oublie pas surtout*
nous ne cessons de k répéter depuis trois
semaines, que nous voici en pleine reprisa
industrielle, que les prix du charbon sont ai
la veille d'une très importanteTprogression,-
enfin que les installations de matériel à)
Wanze vont permettre de s'atteler à l'exploi-
tation du charbonnage. Nous reviendrons
plus longuement sur ce dernier sujet avec tous
les développements qu'il comporte, mais en
terminant, nous dirons encore une foiSi que
le cours de 105 fr. ne tardera pas à e£re
franchï,.
Ee maaaëro : 30 centimes
BiMÂNcm m msoe aaa.
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LETTRE DE PARIS
M. Germain eî M. ReckeMIer. Ee 23ne
•UB très ancien proverbe dit qu'ai parlant I
8e la mort des gens on allonge leur vie da
IO ans. A ce compte, M. Germain et M. Ro-
ckefeller ont gagné cette semaine io ans
d'existence. Ils ne s'en plaindront certes pas,
car ils savent fort bien que, même après leur
mort, la terre continuera à tourner. C'est un
phénomène plusieurs fois constaté et incon-
itestable.
Vous me demanderez pourquoi les. spécu-
lateurs ont tué, en paroles du moins, M. Ger-
main erM. Rockefeller. C'est bien simple :
de même qu'en astronomie les changements
de lune ne vont pas sans troubles atmosphé-
riques, pluie, vent, tempête et giboulées, de
même les liquidations de quinzaine ou de fin
de mois ne vont pas, à la Bourse, sans pro-
voquer des dépêches sensationnelles, quand ce
n'est pas toute une couvée de canards.
Pour la liquidation du 15, les vendeurs se
sont dit qu'en répandant partout le bruit de
'la maladie et de la fin prochaine de M. Ger-
main, ils arriveraient sans doute, à provoquer
un recul des cours de l'Extérieure. De même,
en parlant de Ta maladie de M. Rockefeller,.
ils espéraient què""le Rio et autres valeurs de
cuivre, sur lesquelles ils étaient à la baisse,
perdraient une bonne partie de leur avance
récente.
Or, on a appris, "ae source certaine, que
M. Germain présidait sans fatigue aux desti-
nées du Crédit Lyonnais et que M. Rocke-
feller vaquait à ses occupations. A qui le
:tour maintenant. Ce sera sans doute, bientôt
;a M. Rotshchild. Il est vrai que les spécula-
teurs l'ont déjà enterré plus de 20 fois. Ainsi
,yont ce qu'on appelle les a échos de la Bourse.»
M. Chamberlain est enfin rentré en Angle-
terre où il a retrouvé ses orchidées et sa popu-
larité. Les mines d'or ne s'en sont pas par
icontre, ressenties et restent aussi délaissées
; qu'auparavant.
Le marché porte d'ailleurs toute son acti-
vité sur les valeurs de cuivre1 de plomb et de
zinc. Cette semaine a été nettement caracté-
risée par l'avance importante des titres de
certaines sociétés qui exploitent ou traitent le
zinc. Nous exposons plus loin la marche géné-
rale de ce métal en ces dernières années, et
3 sans entrer ici en de grands développements,
I nous dirons cependant que l'avenir de ce
| métal est aussi favorable que jamais.
-1 Dans son application aux clichés d'impri-
! merie, la zincographie, c'est-à-dire la gravure
; mécanique des dessins de toute sorte, en f eut
; être convaincu qu'il sera de plus en plus de-
mandé : songez, en effet, au nombre incalcu-
\ lable de revues et de journaux quotidiens
' -illustrés qui paraissent à l'heure_ actuellet à
bon marché c'est-à-dire illustrés au moyen des
clichés zincographiques. Il y a là une clientèle
gai se développe chaque jour dans des pro-,
partions énormes.
Le zinc est, en outrej tout a fait néesssaire
à la couverture des édificeSj d'autant plus que
l'aluminium ne semble pas répondre à l'espoir
que l'on avait formé sur lui à ce sujet; or les
constructions se multiplient chaque jour et
l'on ne peut guère tirer parti du zinc qui
couvrait les bâtiments que l'on démolit.
Ajoutons encore que la galvanisation du fer
à l'aide d'un dépôt de zinc ne peut que se
développer au fur et à mesure que se multi-
plient les constructions métalliques et d'au-
tant que, là encore, les procédés électriques
trouvent a s'appliquer et rendent cette gal-
vanisation moins coûteuse.
Nos lecteurs nous pardonneront cette ra-
pide incursion dans la technique des emplois
du zinc. Nous avons voulu par là leur mon-
trer que la hausse dont ce métal vient, à son
tour, de bénéficier est des plus logiques. Il
y a aussi, en faveur du zinc, l'extension con-
tinuelle des comptoirs de a bistros D et autres
installations de ce genre, dont le nombre va
progressant malgré M. Mesureur et la ligue
antialcoolique. Mais il serait assez difficile
d'en établir la statistique et d'ailleurs, nous
n'en parlons que pour égayer quelque peu
un aride sujet.
La hausse des valeurs de zinc n'a pas été
exclusive. Celle des sociétés de plomb, de
cuivre et de charbon s'est accentuée et on voit
partout visages épanouis en raison de la re-
prise bien marquée des valeurs industrielles.
Charbonnages
de Wanze
Bassin de liège
Encore quelques mots des Charbonnages
rde Wanze pour rappeler à nos lecteurs que le
cours de 105 francs, actuellement pratiqué
sur l'action, doit être mis à profit pour ache-
ter. Les demandes de titres s'accentuent de
jour en jour et il est indiscutable que les pre-
miers acheteurs ne se déferont pas de leurs
titres. Ceux-là donc qui ne s'intéresseront
pas aux Charbonnages de Wanze d'ici quel-
ques semaines, le regretteront d'autant^ plus,
qu'ils auront à payer un prix plus élevé.
Nous avons annoncéj la semaine dernière
que l'application de l'électricité au travail de
la mine va incessamment être faite et que les
machines à épuiser l'eau ont été commandées.
Les délais exacts dans lesquels sera livré tout
ce matériel ne peut pas être précisé à la mil
nute, en raison de l'adaptation spéciale qot
devra en être faite aux Charbonnages dd
Wanze, mais il est à présumer que d'un jour
à l'autre, l'installation sera définitivement ter-
minée. Lorsque la nouvelle en sera connue,
un vigoureux mouvement se produira sur les
cours en raison des bénéfices immédiats que
donnera l'exploitation du charbonnage.
Rappelons encore pour les nouveaux abon-
nés du Journal des Mines, qui nous lisent,
pour la première fois chaque semaine que la
Société des Charbonnages de Wanze possède
les mines de charbons situées près de la villa
de Huy, bassin de Liège, aux endroits con-
nus sous le nom de Wanze* Stattes et Malse-,
maine. Ces mines couvrent une superficie de
543 hectares. Elles s'étendent de l'Est à!
l'Ouest sans discontinuité, font partie du
grand bassin houiller bien connUj dit Bassin
de Liège, et sont traverséss par trois lignes dei
chemins de fer : le Nord français, l'Etat
belge et le chemin de fer vicinal de Huy-Va-
renne. Les concessions de Wanze comprennent
un tonnage de plus de 10 millions de tonnes*
soit de quoi alimenter pendant un siècle une
production annuelle de 100^00 tonnes. A ca
point de vue l'exploitation peut être consU
dérée comme inépuisable et c'est l'une des
considérations les plus attrayantes pour les
capitaux de placement. *
Le gisement carbonifère de Wanze occupe*
'dans toute sa largeur, une partie du grandi
bassin houiller de Liège que tous les ingé-i
nieurs géologues ont comparé à un immense?
bateau dont la proue serait située un peu au-
delà des Charbonnages de Gives et dont la)
poupe aboutirait au-delà de Liège. Les trai
vaux exécutés tant sur les concessions de lai
Société que dans toutes les exploitations en-,
vironnantes, depuis plus d'un siècle, ont dé-
montré la continuité de ces couches. Elles
points et on a pu constater ainsi la présence
de dix couches exploitables d'une épaisseur:
variant entre 40 centimètres et 2 mètres.
Ces quelques détails démontrent que ïes
Charbonnages de Wanze, en plein centra
charbonnier, avec une durée de plus d'un siè-
cle, constituent une affaire à tous les pointa
de vue intéressante. Aussi ne nous avance-
rons-nous pas beaucoup en la recommandanli
à nos lecteurs. Qu'on n'oublie pas surtout*
nous ne cessons de k répéter depuis trois
semaines, que nous voici en pleine reprisa
industrielle, que les prix du charbon sont ai
la veille d'une très importanteTprogression,-
enfin que les installations de matériel à)
Wanze vont permettre de s'atteler à l'exploi-
tation du charbonnage. Nous reviendrons
plus longuement sur ce dernier sujet avec tous
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