QUARANTIÈME ANNÉE. No 18. JÉïJDf 4 MAI 1893. ;
SOMMAIRE
Pages
LES RICHESSES MINIÈHES AU JAPON (Da-
niel Bellet).. .... 205
NOUVELLES DIVERS15S 206
COMPAGNIE DES CHEMINS DE FEU DE VA-
LENCE ET DU NORD-EST DE L'ESPAGNE
(G.-L. Sêvé). 207
LE MOUVEMENT DES PORTS FRANÇAIS
PENDANT L'ANNÉE 1892 ; 207
^ECLAIRAGE ÉLECTRIQUE DES VOITURES
DE LA COMPAGNIE PARIS-LYON-MÉDI-
TERRANÉIS 208
LES VENTILATEURS 208
LE CAR130RUNDUM 208
03ES VERRES DE LAMPES 209
iLES CHEMINS DE FER AU JAPON 209
RENSEIGNEMENTS 210
REVUE MlNIlillU ET MÉTALLURGIQUE. . 210
BULLETIN FINANCIER 213
COURS DIS LA UOURSIO 215-216
Les Richesses Minières
DU JAPON
Le Japon est un pays tout particulière-
ment bien doué au point de vue des
richesses naturelles et, notamment, pour
ce qui est des ressources minérales. Essen-
tiellement volcanique, comme ne l'a que
trop montré le tremblement de terre qui
l'a désolé récemment, non seulement il
possède les ressources thermales les plus
variées, mais encore son sous-sol contient
de précieux gisements.
Aussi, ne faut-il point s'étonner si
l'exploration des mines y remonte à une
ihaute antiquité, il en est question dans les
livres les plus anciens. Au vnc siècle, les
livres parlent constamment de mines en
exploitation : l'or dans la province de
Montson, le fer dans celle de Bichin, le
s cuivre dans celle de Monchachi. Nous
^•n'avons pas besoin de dire si les procédés
employés à cette époque étaient primitifs;
ils sont restés tels pendant longues années,
et ce n'est que depuis relativement peu de
temps que les systèmes perfectionnés se
sont introduits.
Si l'on examine la. situation en 1878,
époque où le gouvernement dressa un
inventaire des richesses du pays, on trouve
: alors 514 mines en exploitation. Dans 29.
.c'est l'or qu'on cherche, l'argent dans 4fr
•il y en a 91 de cuivre, 58 de fer, 8 d«
plomb, 3 d'étain, 3 d'antimoine, 186 de
charbon, 13 de soufre, 8 de sulfate de fer
9 d'alun. Et encore ne parlons-nous poin
des sources de pétrole, la question nom
paraissant mériter d'être, quelque jour
traitée à part.
Nous pouvons fournir, pour cette niêm
époque, le rendement de ces mines. O;
extrait annuellement 673 kilogramme
d'or, représentant une valeur de 250.00
yen,.ou- à peu près. 1.250.000- francs, e
prenant le yen à un peu plus de 5 francs
«l'extraction de l'argent s'élève à 9.740 kil<
grammes et 1.950.000 francs. Pour l'étain, art
les chiffres respectifs et correspondants otl
sont seulement de 75 tonnes et 15.000 fr.; saj
pour le plomb, de 185 tonnes et 106.375 jei
francs. Les mines de fer donnent 5.000 ])e
tonnes, valant seulement 450.000 iï\: les pa
mines de cuivre, 3.000 tonnes et 4 mil- uj(
lions 500 000 fr. Eniin, nous avons gardé cei
les raines de charbon pour terminer cette . ^-\
énumération : elles fournissent à ce mo- \}i
uir-nt 390.000 tonnes, pour - une valeur
approximative de 9.750.000 fr. ra
jetons un coup d'oeil sur les différents pC
cêntres miniers du Japon. La mine d'or la j.,
plus célèbre est celle de l'île de Sado, ren- m
fermant deux filons principaux qui don- re
nent, or, argent, cuivre, antimoine même : ,jt
de 1873 à 1878, on en a extrait7.867 tonnes re
de minerai. On y fait, dû reste, d'impor- tants travaux. Parmi les autres centres j<
produisant à la fois de l'or et de l'argent, ci
nous trouvons celui d'Ikonno, dans la pro- vf
vince de Tajima. II.y a quatre-vingts à 4;
quatre-vingt-dix ans, ' il était en pleine „
exploitation, on y comptait jusqu'à 4.000 \\
ouvriers; mais plus on allait, plus le j,,
quartz devenait dur et le minerai rare, et, \
en 1869, on ne voyait plus sur les chan- n
tiers que 500 ouvriers ; mais, à ce moment,. \\
on commença de recourir aux machines e
perfectionnées venant. d'Europe et aux j
procédés nouveaux. Dès 1874, le minerai r
extrait s'élevait à 3.236 tonnes. Dans la i
. province d'Ougo, la mine d'Innai em- ,
ployait plus de 1.700 ouvrier» dès 1878, et ]
ses filonsfeldspathiques, recouverts de ma- {
tières très dures et renfermant du minerai j
d'argent sulfuré, de l'antimoine, des c
pyrites de cuivre, etc., ont rapidement,
fourni 105.000 kilogrammes de minerai, j
L'exploitation de Kosaka,dans la province (
de Rikoutschiou, livre de l'argent et de j
.l'or. Il nous faudrait encore citer la mine ]
d'argent de Ginzan-Machi, puis les rivières /
roulant des sables aurifères dans le dis- j
trict de Koma. |
Les minerais de fer se présentent abon- 1
dammentsousla forme de fer magnétique; ]
on peut citer par exemple la mine de Hei }
qui s'étend sur plusieurs lieues sans qu'on
en connaisse la profondeur; il en est à peu
près fie même dans la province d'ïwalsi,. ;
dans celle de Kodzulsé. Les minerais et
surtout les pyrites de cuivre abondent,
notamment dans les provinces de Rikouts-
chiou et d'Ongo. Il en est à peu près de
même des galènes de plomb ; du moins
dans le nord, sans que, dans une revue
rapide, nous puissions indiquer les cen-
tres de productions. L'étain se rencontre
dans les provinces de Sat/.uma, de Boungo,
de Souvo ; l'antimoine dons celles d'Ise,
de Hiouga.
. Insistons tout particulièrement sur les .
mines dé houille, qui ont une importance
considérable, comme le montrent bien les
', chiffres que nous avons fournis plus haut.
L Les houillères les plus renommées sont
s celles de Karatson et de Talsasima, dans
) la province de Hizën ; dès 1878, la pre-
1. mière.donnait 90 tonnes par jour.- La se-.. .
; S cond.e est exploitéeseuleméntdepuis 1868, ;
-! et, dix ans après les premiers travaux, ;
grâce à une organisation bien comprise,
on employait 1,500 .mineurs, on produi-
sait 700 tonnes par jour : il y avait, d'ail-
leurs une double voie ferrée facilitant
beaucoup l'extraction. Il nous faut encore
parler des charbons de l'Ile Amakousa et de
bien d'autres, et surtout de ceux de Yeso,
cette dernière île contenant un bassin
d'une richesse et d'une étendue formida-
bles. ■ \- ' .
Sans aller plus loin dans C3tte énumé-
ration, cherchons à voir quelle est l'im-
portance des exploitations minières au
Japon, autant qu'où peut en juger au
moyen de statistiques insuffisantes et en
retard (1). L'or fourni soit par les mines
de l'Etat, soit par les Compagnies privées,
représehtaitunpoidsde274kilogr.enl885,
de 522 en 1887 et de 621 à peu près en
1888 (dernier chiffre que nous ayons). Les •
chiffres correspondants pour l'argent sont
respectivement de 23,876, 35,679, et enfin
45,580 kilogrammes. La statistique relève ù
pour le cuivre le total de 10,559 tonnes en.
1 1885, de 11,081 en 1887 et, ce qui oonsti-',
' tue une énorme différence, de 35.232 en
> 1888. Pour le fer, l'extraction semble sui-
bre une progression croissante assez régu-
•■■ Hère : en effet, elle monte de 6,780 tonnes,'
5 en 1885, à 13,782, 15,296 et 19,400 en 1888,
\ Les résultats pour le plomb sont un peu
1 plus, modestes : nous ne trouvons que 90 .
1 tonnes en 1885,386 enl887, et424 en 1888;
" pour l'antimoine la situation n'est pas
t brillante, puisque, après avoir fourni 512
: tonnes en 1885, les mines japonaises n'en
I donnent plus que 51 en 1887 et à peine 160
s en 1888.
*' Nous n'avons pas encore dit que le sou-
fre se trouve en abondance au Japon; mais
e on comprend que soufrières et solfatares
e ne sont point rares dans ce pays essentiel-
e lement volcanique : la production atteint
s 4.958 tonnes en 1885, 20.228 en 1888. Nous ,
'-■ n'avons guère le temps d'insister sur l'é-
tain, dont on recueille en moyenne 44
[- tonnes par an, le manganèse, pour lequel.
!> le chiffre correspondant est de 211, l'arse-
,l nie dont on extrait 20 tonnes.
II Nous terminerons cette série de chiffres
u peut-être un peu longue en citant ceux
^ qui se rapportent aux combustibles miné-
;t raux. En 1885, les mines japonaises peu-
fc> vent livrer à la consommation 1.255.000
3- tonnes de houille, 841 de lignite, 420 de
^e graphite ; en 1887, les chiffres correspon-
LS dants sont de 1.686.000,12.918 et 1.078 ton-
ie nés. En 1888, nous n'avons pas de détails,
1_ mais le total général pour tous les com-
L'e' bustibles atteint 2.120-000 tonnes. On peut.
°5 dire que le Japon devient un grand pays
35 charbonnier.
■ Telle est la situation minière actuelle de -
3S Y Empire du Soleil levant; mais elle ne va
3e pas tarder à grandement s'améliorer-, non-;
es seulement pareequ'on emploiera des prô-
't- cédés d'exploitation, plus perfectionnés,.
nt mais parce que des industries nouvelles
113 se fondent chaque jour dans -le pays et
j>e-:. r- -(jsf Nous tenons à"veraei.-ciei-'M:.:;'Pétiowit'cli .
38, i: desreiTseigheriïenlS'qxi'il a bien voulu nous.
x,' ■."-fournir. ' ;..-'■."
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