Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-272792
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
QUESTIONS DIPLOMATIQUES ET COLONIALES
LÀ QUESTION PRÉSENTE AU MAROC
Bien des symptômes ont permis, ces temps derniers, de croire que la question du Maroc allait entrer pour nous dans une phase nouvelle. Par la manière dont elle serait sur le point de se poser devant nous, elle nous réserverait prochainement de voir si notre gouvernement en général et notre ministère des Affaires étrangères en particulier, sont capables, après avoir parlé longuement, de prendre une décision. La situation inter- nationale serait presque réglée de façon à nous laisser une influence prépondérante et une large liberté d'action au Maroc. Il s'agirait maintenant d'aborder le problème en lui-même, c'est- à-dire, la politique de collaboration avec le gouvernement chérifien ayant été adoptée dans les milieux responsables, de mettre le maghzen en demeure d'accepter notre direction.
A vrai dire, on n'a jusqu'ici aucune preuve précise de la solu- tion de la question internationale. La récente discussion du budget des affaires étrangères par la Chambre, si singulière, si répugnante même à quelques égards, a été plutôt décevante en ce qui concerne le problème marocain. Les déclarations du ministre sont restées beaucoup plus enveloppées qu'on ne s'y attendait après tout ce qu'on avait dit sur le point auquel il avait réussi à mener les choses. Il s'est borné à parler du « titre sans égal que nous avons à nous occuper de la situation « présente du Maroc et à nous préoccuper de son avenir ». Il a reconnu qu'il « saute aux yeux que la sécurité de notre empire « nord-africain ne saurait s'accommoder de la prédominance « au Maroc d'une influence étrangère ». S'étendant sur le pro- grès que cette idée a heureusement fait à l'étranger, il a dit : « Notre politique au Maroc existe, et son développement « méthodique et constant a déjà produit ce résultat que, lors- « qu'on parle aujourd'hui d'une question marocaine, d'un pro- « blême marocain, l'idée que, dans la solution, le mot décisif « appartient à la France est devenue presque familière et
QUEST. DIPL. ET COL — T. XVI. — N° 163. — 1er DÉCEMBRE 1903. 49
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