UN PROJET D'ARBITRAGE PERMANENT ENTRE LA FRANCE ET L'ANGLETERRE
Le président de la République s'apprête à rendre au roi d'Angleterre la visite que celui-ci lui a faite à Paris ; les marchands et les représentants de la Cité de Londres vont le recevoir triomphalement; tout est à la paix; on commence à revoir imprimés un peu partout les mots d' « en- tente cordiale » ; on chasse les mauvais souvenirs. La politique anglo- phile suivie par Louis-Philippe et Napoléon III revient en faveur. Par un accueil chaleureux à Londres, on espère muer en enthousiasme la correction courtoise de notre attitude récente à Paris.
Profitant de cet état d'esprit, un mouvement, dû à l'initiative privée de certains cercles commerciaux anglais, vient d'aboutir à une pro- position dite proposition Barclay, ayant pour objet la conclusion d'un traité d'arbitrage permanent entre la France et l'Angleterre. M. Barclay, ancien président de la Chambre de commerce anglaise de Paris, généreu- sement préoccupé de voir résoudre pacifiquement toutes les difficultés présentes ou futures entre les deux nations, préconise l'adoption d'un traité dans le genre de celui qui fut élaboré, mais non ratifié, entre l'An- gleterre et les États-Unis, en 1897; ce traité compléterait les clauses de la convention de La Haye.
Au reste, voici le sens, le but et la portée de ce mouvement, tels que les définissent les déclarations à nous faites par M. Th. Barclay 1 :
DÉCLARATIONS DE M. TH. BARCLAY
Mon but est le suivant. La guerre, dans le courant des dernières années, a failli éclater entre la France et l'Angle-
1 Pour assurer la scrupuleuse exactitude des opinions publiées dans la Revue, toutes proviennent soit de communications écrites par les auteurs eux-mêmes, soit de déclarations dont les épreuves ont été soumises aux auteurs.
QUEST. DIPL. ET COL. — T. XVI. — N° 153. — 1er JUILLET 1903. 1
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