24e ANNÉE (2- Série) / ( &<>„,. :'«\ ) N» 16 JEUDI MfAVRIL 1877.
SOMMAIRE :
Pages
LABORATOIRE DE CHIMIE ET DE MINÉRALURGIE DU
Journal des Mines 241
LES MINES INEXPLOITÉES 242
CONSEIL GÉNÉRAL DES BOUCHES-DU-RHONE... 842
DE L'INDUSTRIE MINIÈRE'EN FRANCE 242
LA FABRICATION DE LA GLACE PAR L'ACIDE SULFU-
REUX. ,... 243
BULLETIN nu PROGRÈS #..... 244
MINES ET CARRIÈRES 245
ACADÉMIE DES SCIENCES 946
INFORMATIONS 246
CHARBONS, COKES, AGGLOMÉRÉS 246
FERS, FONTES , ACIERS 247
REVUB FINANCIÈRE. '. 248
TABLEAUX DES COURS DES VALEURS 250-251
ANNONCES 249-256
LABORATOIRE
De chimie et de minéralurgie
DU JOURNAL DES MINES
Dès le 21 novembre dernier, le Journal
des Mines annonçait à ses abonnés et cor-
respondants qu'il venait de créer un
LABORATOIRE DE CHIMIE et qu'il était en
mesure de faire procéder aux analyses de
tous les minerais qui lui seraient adressés.
Déjà plusieurs de nos abonnés, qui nous
ont honoré de leur confiance, ont pu juger
du soin et de l'exactitude que nous ap-
portions dans ces délicates opérations ;
aujourd'hui notre laboratoire est en fonc-
tionnement régulier et peut répondre à
toutes les exigences.
Dans les opérations de ce genre, deux
points sont d'une importance capitale:
c'est, d'une part, l'exactitude rigoureuse
de l'opération elle-même ; c'est, d'autre
part, la promptitude du résultat. La
plupart du temps, les analyses pour
lesquelles notre concours sera réclamé
seront appelées à servir de bases à des
affaires industrielles, encore à l'étude et
devront déterminer les décisions des con-
tractants fil importe donc qu'elles soient
scrupuleusement et rapidement exécutées.
En moyenne, et pour des analyses ne pré-
sentant aucune difficulté exceptionnelle, le
délai ne dépassera pas dix jours, à partir
du jour de la remise de l'échantillon.
Les certificats d'analyses seront détachés
d'un registre à souche, dans lequel les ré-
sultats obtenus demeureront consignés, et,
à toute époque, un duplicata pourra nous
être demandé.
En outre, nous conserverons dans nos
vitrines un spécimen de l'échantillon sur |
lequel il aura été opéré, de façon que les
analyses primitives pourront toujours être
contrôlées à nouveau et mises en regard
des modifications survenues dans le gise-
ment : nous constituerons ainsi les registres
de l'état civil des minerais dont l'analyse
nous aura été confiée.
Sans entrer, pour le moment, dans tous
les détails de la mise en application de no- ;
tre plan, nous pouvons dire déjà que no-
tre laboratoire n'est pas considéré par nous
comme devant être une source de bénéfi-
ces directs, mais bien plutôt le complé-
ment de la mission que nous nous sommes
donnée.
LA SITUATION
Nous n'avons nullement l'intention de
sortir de notre domaine, pour nous aven-
turer dans des questions qui nous sont peu
familières et où de plus compétents que
nous semblent parfois avoir assez de peine
à se reconnaître ; nous laisserons aux doc-
teurs de la politique le soin et l'embarras
d'en pénétrer les mystères ; nous n'en re-
tiendrons que ce que le bon sens public
en a déjà dégagé, et, rentrant dans notre
spécialité, nous essaierons de distinguer et
d'apprécier l'influence que ces événements
politiques ont déjà exercée et exerceront
encore sur notre activité industrielle.
Tout d'abord,, malgré la commotion qu 'ils
ont produite dans la spéculation financière,
nous croyons pouvoir dire que ces événe-
ments n'ont eu rien d'imprévu, qu'ils
n'ont pas causé une surprise bien grande
dans le monde des affaires sérieuses.
Depuis bientôt deux ans, l'Europe est sous
le coup d'une. menace redoutable, qui pa-
ralyse ses velléités laborieuses et son esprit
d'entreprise ; la peur du mal était,arrivée
à avoir des effets presque aussi, funestes
que le mal lui-même; nous n'irons pas
jusqu'à nous, réjouir de l'explosion qui
semble à la veille de se produire, mais
nous croyons ne pas sortir des limites de la
raison en disant que, puisque une explo-
sion était inévitable et que,, sans, elle, toute
solution a été reconnue impossible, .mieux
vaut encore qu'elle ait lieu tout de suite et
qu'on_affranchisse l'avenir de cette crainte
perpétuelle.
Lorsque. le bâtiment va, tout : va, a-t-on
dit ; ce que l'on à dit du bâtiment, on peut
le dire avec non moins de raison des che-
mins de fer ; construire '. de, nouveaux
tronçons de lignes ferrées,,percer de nou-
veaux tunnels, poser de nouveaux rails,
c'est donner l'essor à l'industrie tout
entière. Quelques-unes de ses branches,
comme la métallurgie et l'extraction
houillère, en retireront les premiers béné-
fices, mais le bienfait de cette animation
se fera sentir de proche en proche* jusqu'aux
extrémités; nous chercherions vainement
une spécialité industrielle ou commerciale
qui n'eût pas à profiter des travaux aux-
quels donne lieu la construction des che-
mins de fer; si, depuis deux ans, nos en-
treprises houillères sont en souffrance, si les
hauts-fourneaux s'éteignent, si nos ouvriers
sont menacés d'un chômage partiel, il n'en
faut pas chercher la cause ailleurs, c'est
parce que, à l'étranger aussi bien qu'en
France, la construction des chemins de
fer s'est, depuis cette époque, à peu près
complètement arrêtée ; et, poursuivant no-
tre déduction logique, nous n'hésiterons
pas à affirmer que ce sont les craintes de
guerre, suspendues-depuis (deux ans sur
l'Europe, qui ont. imprimé cet arrêt aux
travaux de la paix. Nous ignorons quelles "
pourront être, pour les uns ou pour les au-
tres, les conséquences de la guerre, mais
chacun peut exactement mesurer le mal
qu'engendrait sa seule appréhension, à tel
point que l'on est presque en droit de con-
sidérer comme un bien tout ce qui en rap-
prochera le terme.
En second lieu, au milieu des préoccu-
pations et des craintes que fait naître tou-
jours un événement de cette nature, le bon
Facebook
Twitter
Pinterest