Titre : Journal des mines : organe spécial de l'industrie minière et métallurgique en France et à l'étranger... / directeur : Henri Cozic
Éditeur : Imprimerie de Paul Dupont (Paris)
Date d'édition : 1877-03-29
Contributeur : Cozic, Henri. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328000737
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 mars 1877 29 mars 1877
Description : 1877/03/29 (A24,SER2,N13). 1877/03/29 (A24,SER2,N13).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5767051t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1230
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 30/11/2010
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- SOMMAIRE: 24e ANNEE (2e Série) N° 13 JEUDI 29 MARS 1877.
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SOMMAIRE :
Pages
LA. QUESTION DES CHEMINS DE FEU. 193
LES BASSINS HOUILLBRS FRANÇAIS 194
TECHNOLOGIE DES FERS 195
SUR LA LIMITE INFÉRIEURE DE LA TEMPÉRATURE DE
COMBUSTION DES HOUILLES 196
ACADÉMIE DES SCIENCES ET SOCIÉTÉS SAVANTES DE
PARIS. . , ,190
BULLETIN DU PliOGRÈS 196
INFORMATIONS.. : 197
CHARBONS, . COKES, AGGLOMÉRÉS 197
FERS, FONTES , ACIERS 198
REVUE FINANCIÈRE. ; 199
LISTE DES BREVETS D'INVENTION 201
TABLEAUX DES COURS DES VALEURS 202-203
ANNONCES 201-208
LA QUESTION DES CHEMINS DE FER
La grande' et très-instructive discussion
à laquelle vient de donner lieu la question
des chemins de fer, s'est terminée comme
nous l'avions prévu. « On s'en tiendra
probablement, disions-nous , à quelque
demi-mesure ; la proposition de M. Allain-
Taf gé ou toute autre semblable bénéficiera
peut-être de l'indécision des esprits, mais
la voie est ouverte et tôt ou tard il faudra
y entrer. » Nos prévisions se sont vérifiées
de tout point.
Quant à l'indécision des esprits et au
vague de la proposition adoptée, rien ne
peut en donner une idée plus complète
que les explications — sont-ce bien des
explications? — qui ont été échangées au
moment du vote.
Tout d'abord, la proposition de M. Al-
lain-Targé, qui a rallié 231 voix contre 192,
n'est pas un projet de loi dans le vrai sens
du mot ; c'est plutôt une invitation adres-
sée à< la commission pour qu'elle formule
une proposition, après avoir fait un, choix
entre deux ou trois alternatives ; c'est une
porte que l'on » laissée ouverte, et au delà
de laquelle toutes les directions restent
possibles.
De plus, pour que le caractère indécis
de ce vote fût encore mieux- indiqué,
M. Allain-Targô a pris lui-même le soin de
venir déclarer qu'il ne tenait nullement à
ce que l'on appelait sa proposition, qu'il
n'était nullement de sa propre opinion et
que si l'on trouvait une formule qui résu-
mât ces deux idées : ;< Rachat et exploita-
lion par l'Etat », il voterait ce projet « avec
un très-grand plaisir ». Ce sont les expres-
sions dont il s'est servi.
Par conséquent, ce grand débat sera de-
meuré jusqu'à la fin, tel que nous l'avons
vu dès son origine ; après le ministre qui
renonce à son projet, après la commission
qui renonce à son droit d'émettre une opi-
nion, il nous a été donné de voir l'auteur
de la proposition qui a rallié les suffrages
renonçant lui-même à la conviction qu'il
s'est efforcé de faire partager à la majorité
de ses collègues.
Malgré ces apparences de contradiction,
nous sommes loin de critiquer cette dis-
cussion, ni de croire qu'elle ait été 'stérile.
Au contraire, nous pensons qu'elle a eu le
vrai et le seul caractère qu'elle pouvait
avoir, et nous pensons^qu'ëlle aura toute
l'utilité que l'on pouvait désirer.
Il n'était venu à l'esprit de personne
qu'une question si considérable pût être
résolue incidemment et sans mûre prépa-
ration ; une décision irréfléchie, passionnée
et trop prompte eût été à certains égards
regrettable ; c'est déjà beaucoup que la
question ait été posée et l'on peut dire
qu'elle s'est posée elle-même, par la force
naturelle des choses.
Enfin, le vote de la Chambre, tel qu'il
a été rendu, ne préjuge rien ; c'est un
ajournement, vun examen rendu obliga-
toire, et pas autre chose ; les députés que
nous avons eu l'occasion de consulter à ce
sujet et qui ont voté la proposition de
M. Allain-Targé, nous ont tous déclaré s'être
ralliés à cette formule parce qu'elle leur
semblait plus que toute autre laisser à la
Chambre la liberté entière de ses décisions
ultérieures.
La neutralité du vote final, ainsi établie,
nous n'avons plus que des éloges à prodi-
guer aux orateurs qui ont occupé la tri-
bune et qui ont réussi à rendre presque
attrayante une discussion aussi surchar-
gée de chiffres et de détails spéciaux. Nos
éloges porteront surtout sur la sincérité
des aveux qui^ont été faits dans le cours
du débat ; que les chiffres de la statistique
aient été interprétés diversement selon la
cause que chaque orateur défendait, il n'y
a là rien qui ; doive nous surprendre ; on
sait que les chiffres, malgré leur apparence
de rigueur inflexible, sont encore les
arguments les plus complaisants ; ils disent
bien souvent ce qu'on veut leur faire
dire, ils font voir à chacun ce qu'il désire
surtout voir : ce sont des prismes qui
divisent la lumière pour le moins autant
qu'ils éclairent. Mais ce qui mérite
d'être retenu, ce qui mérite d'être noté, ce
sont les aveux échappés à ceux même qui
te présentent encore comme les défenseurs ;
du présent, c'est-à-dire du passé ; ces aveux,
arrachés par la force des choses et' de la
vérité, prouvent combien les idées ' ont
marché et combien il sera désormais diffi-
cile de revenir en arrière ; la voie est ou- _
verte, avons-nous dit, et tôt ou tard il
•faudra y entrer." ' r
M. le ministre des Travaux publics ne
pense pas, sous ce rapport, autrement que
ceux qui l'écoutaient ; les concessions
qu'il a faites sur le principe du rachat ont,
dans, sa bouche, une importance capitale.
Le principal mérite, à ses yeux, de la pro-
position à laquelle il finit par se rallier
consiste en ce qu'elle n'éloigne ni n'écarte
la possibilité du rachat.
« Je reconnais volontiers, art-il dit, que
le rachat des chemins de fer est une"
grande idée, mais il faut attendre le mo-
ment propice. Je n'ai jamais écarté cette
solution comme j'écarte de prime abord
les autres systèmes présentés à la tribune...
La solution que j'apporte a donc cet avan-
tage qu'elle réserve dans l'avenir la seule
question qui, h côté de celle que je recom-
mande, s'impose aux esprits réfléchis. »
Les partisans du rachat par l'Etat au-
raient mauvaise grâce à ne pas se montrer
satisfaits de pareilles déclarations ; un
ajournement, conçu dans ces termes est
presque une promesse, et les défenseurs du
monopole des grandes Compagnies ne doi-
vent pas se sentir bien rassurés par la vic-
toire qu'ils viennent de remporter.
C'est ce côté de. la discussion qui nous
â surtout frappé ; c'est cette vue d'en-
semble qu'il importe de mettre en lumière;
les détails fort intéressants dont le débat a
été rempli ont certainement une valeur in-
contestable ; ce sont des éléments précieux
pour les études qui restent à faire, ce sont
des arguments puissants qui viennent à
l'appui des principes, mais ce ne son 1, pas
les principes eux-mêmes, et les principes
opposés au monopole ont fait évidemment
un grand pas.
Pages
LA. QUESTION DES CHEMINS DE FEU. 193
LES BASSINS HOUILLBRS FRANÇAIS 194
TECHNOLOGIE DES FERS 195
SUR LA LIMITE INFÉRIEURE DE LA TEMPÉRATURE DE
COMBUSTION DES HOUILLES 196
ACADÉMIE DES SCIENCES ET SOCIÉTÉS SAVANTES DE
PARIS. . , ,190
BULLETIN DU PliOGRÈS 196
INFORMATIONS.. : 197
CHARBONS, . COKES, AGGLOMÉRÉS 197
FERS, FONTES , ACIERS 198
REVUE FINANCIÈRE. ; 199
LISTE DES BREVETS D'INVENTION 201
TABLEAUX DES COURS DES VALEURS 202-203
ANNONCES 201-208
LA QUESTION DES CHEMINS DE FER
La grande' et très-instructive discussion
à laquelle vient de donner lieu la question
des chemins de fer, s'est terminée comme
nous l'avions prévu. « On s'en tiendra
probablement, disions-nous , à quelque
demi-mesure ; la proposition de M. Allain-
Taf gé ou toute autre semblable bénéficiera
peut-être de l'indécision des esprits, mais
la voie est ouverte et tôt ou tard il faudra
y entrer. » Nos prévisions se sont vérifiées
de tout point.
Quant à l'indécision des esprits et au
vague de la proposition adoptée, rien ne
peut en donner une idée plus complète
que les explications — sont-ce bien des
explications? — qui ont été échangées au
moment du vote.
Tout d'abord, la proposition de M. Al-
lain-Targé, qui a rallié 231 voix contre 192,
n'est pas un projet de loi dans le vrai sens
du mot ; c'est plutôt une invitation adres-
sée à< la commission pour qu'elle formule
une proposition, après avoir fait un, choix
entre deux ou trois alternatives ; c'est une
porte que l'on » laissée ouverte, et au delà
de laquelle toutes les directions restent
possibles.
De plus, pour que le caractère indécis
de ce vote fût encore mieux- indiqué,
M. Allain-Targô a pris lui-même le soin de
venir déclarer qu'il ne tenait nullement à
ce que l'on appelait sa proposition, qu'il
n'était nullement de sa propre opinion et
que si l'on trouvait une formule qui résu-
mât ces deux idées : ;< Rachat et exploita-
lion par l'Etat », il voterait ce projet « avec
un très-grand plaisir ». Ce sont les expres-
sions dont il s'est servi.
Par conséquent, ce grand débat sera de-
meuré jusqu'à la fin, tel que nous l'avons
vu dès son origine ; après le ministre qui
renonce à son projet, après la commission
qui renonce à son droit d'émettre une opi-
nion, il nous a été donné de voir l'auteur
de la proposition qui a rallié les suffrages
renonçant lui-même à la conviction qu'il
s'est efforcé de faire partager à la majorité
de ses collègues.
Malgré ces apparences de contradiction,
nous sommes loin de critiquer cette dis-
cussion, ni de croire qu'elle ait été 'stérile.
Au contraire, nous pensons qu'elle a eu le
vrai et le seul caractère qu'elle pouvait
avoir, et nous pensons^qu'ëlle aura toute
l'utilité que l'on pouvait désirer.
Il n'était venu à l'esprit de personne
qu'une question si considérable pût être
résolue incidemment et sans mûre prépa-
ration ; une décision irréfléchie, passionnée
et trop prompte eût été à certains égards
regrettable ; c'est déjà beaucoup que la
question ait été posée et l'on peut dire
qu'elle s'est posée elle-même, par la force
naturelle des choses.
Enfin, le vote de la Chambre, tel qu'il
a été rendu, ne préjuge rien ; c'est un
ajournement, vun examen rendu obliga-
toire, et pas autre chose ; les députés que
nous avons eu l'occasion de consulter à ce
sujet et qui ont voté la proposition de
M. Allain-Targé, nous ont tous déclaré s'être
ralliés à cette formule parce qu'elle leur
semblait plus que toute autre laisser à la
Chambre la liberté entière de ses décisions
ultérieures.
La neutralité du vote final, ainsi établie,
nous n'avons plus que des éloges à prodi-
guer aux orateurs qui ont occupé la tri-
bune et qui ont réussi à rendre presque
attrayante une discussion aussi surchar-
gée de chiffres et de détails spéciaux. Nos
éloges porteront surtout sur la sincérité
des aveux qui^ont été faits dans le cours
du débat ; que les chiffres de la statistique
aient été interprétés diversement selon la
cause que chaque orateur défendait, il n'y
a là rien qui ; doive nous surprendre ; on
sait que les chiffres, malgré leur apparence
de rigueur inflexible, sont encore les
arguments les plus complaisants ; ils disent
bien souvent ce qu'on veut leur faire
dire, ils font voir à chacun ce qu'il désire
surtout voir : ce sont des prismes qui
divisent la lumière pour le moins autant
qu'ils éclairent. Mais ce qui mérite
d'être retenu, ce qui mérite d'être noté, ce
sont les aveux échappés à ceux même qui
te présentent encore comme les défenseurs ;
du présent, c'est-à-dire du passé ; ces aveux,
arrachés par la force des choses et' de la
vérité, prouvent combien les idées ' ont
marché et combien il sera désormais diffi-
cile de revenir en arrière ; la voie est ou- _
verte, avons-nous dit, et tôt ou tard il
•faudra y entrer." ' r
M. le ministre des Travaux publics ne
pense pas, sous ce rapport, autrement que
ceux qui l'écoutaient ; les concessions
qu'il a faites sur le principe du rachat ont,
dans, sa bouche, une importance capitale.
Le principal mérite, à ses yeux, de la pro-
position à laquelle il finit par se rallier
consiste en ce qu'elle n'éloigne ni n'écarte
la possibilité du rachat.
« Je reconnais volontiers, art-il dit, que
le rachat des chemins de fer est une"
grande idée, mais il faut attendre le mo-
ment propice. Je n'ai jamais écarté cette
solution comme j'écarte de prime abord
les autres systèmes présentés à la tribune...
La solution que j'apporte a donc cet avan-
tage qu'elle réserve dans l'avenir la seule
question qui, h côté de celle que je recom-
mande, s'impose aux esprits réfléchis. »
Les partisans du rachat par l'Etat au-
raient mauvaise grâce à ne pas se montrer
satisfaits de pareilles déclarations ; un
ajournement, conçu dans ces termes est
presque une promesse, et les défenseurs du
monopole des grandes Compagnies ne doi-
vent pas se sentir bien rassurés par la vic-
toire qu'ils viennent de remporter.
C'est ce côté de. la discussion qui nous
â surtout frappé ; c'est cette vue d'en-
semble qu'il importe de mettre en lumière;
les détails fort intéressants dont le débat a
été rempli ont certainement une valeur in-
contestable ; ce sont des éléments précieux
pour les études qui restent à faire, ce sont
des arguments puissants qui viennent à
l'appui des principes, mais ce ne son 1, pas
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