Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson

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28 pages

Titre : Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche / dir. Adolphe Brisson

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1916-03-26

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34429261z

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 42932 Nombre total de vues : 42932

Description : 26 mars 1916 26 mars 1916

Description : 1916/03/26 (A34,N1709). 1916/03/26 (A34,N1709).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5759037w

Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2009-34518

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 01/12/2010

LES ANNALES

vains, de ses artistes, il a envoyé au poète
l'expression de sa sympathie angoissée. Gabriele
d'Annunzio va mieux. Sa blessure est en voie
de guérison. Il en donne l'assurance à " son
frère " Maurice Barrès :

De ma douloureuse immobilité, toute mon
âme se tend vers la bataille sublime. Nous vou-

France, France la douce, entre les héroïnes
Bénie, amour du monde, ardente sous la croix
Comme aux murs d'Antioche, alors que Godefroi
Sentait sous son camail ta couronne d'épines.

Debout avec ton Dieu comme au pont de Bouvines,
Dans ta gloire à genoux comme au champ de Rocroi.
Neuve immortellement comme l'herbe qui croit
Aux bords de tes tombeaux, aux creux de tes ruines

Fraîche comme le jet de ton blanc peuplier.
Que demain tu sauras en guirlandes plier
Pour les chants non chantés de ta jeune pléiade

Ressuscitée en Christ, qui fait de ton linceul

Gonfanon de lumière et cotte de croisade,

« France, France, sans toi le monde serait seul

drions tous combattre à vos côtés en
cette heure de danger et de gloire su-
prêmes. Ne vous inquiétez pas de mes
yeux, mon frère, mais sauvez la beauté
du monde pour les yeux nouveaux.
Vive la France!

Dans ce chevaleresque langage, Gabriele
d'Annunzio se peint tout entier... Ajoutons à
ces paroles un autre témoignage d'affection. Ce
sont deux sonnets rimés en l'honneur de la
France, avec la noblesse, la grâce et la vir-
tuosité qui caractérisent le génie littéraire du
grand écrivain.

Et voici le printemps de notre amour. Exulte
Dans ton sang et jubile au bout de ta douleur,
Quand même tu n'aurais à cueillir d'autre fleur
Que le héros jailli de la racine occulte.

" Sonnerai l'olifant ", dit l'ancêtre. O tumulte
De tes chênes ! O vent de l'immense clameur!
Hauts sont tes puys, tes vaux profonds. On meurt, on meurt:
Et chacun de tes morts dans ta beauté se sculpte!

Entendez le signal, combattants, combattants.
Ames prises aux corps comme aux ceps te printemps,
Comme aux poignées les fers, les bannières aux hampes.

Roland le comte sonne; et tout en est fumant,

Et en saigne sa bouche, en éclatent ses tempes.

" Frappez,Français, frappez! C'est mon commandement. "

Le lieutenant Gabriele d'Annunzio

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