Titre : L'Actualité militaire illustrée
Éditeur : (Paris)
Date d'édition : 1884-03-02
Contributeur : Ginisty, Paul (1855-1932). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326825664
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1884 02 mars 1884
Description : 1884/03/02 (N6). 1884/03/02 (N6).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5743604f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, FOL-V-1879
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
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raye de ses hom.nei ; il dôii s'exposer plus même que né j0*^
l'exige souvent le but qu'onveut atteindre en combattant ^
En montrant un' courage hors ligne, en étant prêt àsacrifier n'è.
sa vie, il éveillera les nobles instincts dans le coeur de ses ^V
soldats. Ce n'est qu'à ce prix qu'on fera de grandes choses, ces
C'est pourquoi, nécessairement, la classe des officiers oc- !8<
cupera une place privilégiée dans l'état : « noblesse oblige ». ]
Quiconque est habitué à se considérer comme placé au- coi
dessus du commun se tiendra pour obligé d'accomplir à la
guerre des choses qui sortent de l'ordinaire. Cenx qui, au
contraire, se seront trouvés dans une position dépendante git'
et inférieure, ne se sentiront que rarement poussés ù se ce1
signaler soudain par des actions d'éclats... . fle
Les avantages sociaux que l'on accorde à la classe des
officiers sont un capital qui rapporte de gros intéiêts, même M
les préjugés qui se forment parfois chez l'officier quand, Ls
tout jeune, il se voit plus honoré, mieux accueilli que les
autres jeunes gens de son âge, profitant sur le champ de
bataille à la pairie. Il faut qu'il commande, qu'il dirige, il
faut qu'il ait le sentiment de sa valeur, qu'il soit fier de sa
position, de sa charge, el il n'y a pas de mal ù ce qu'il soit
pénétré de sa dignité et de son importance plus qu'il ne I1
serait nécessaire dans d'autres circonstances.
S'il faut que l'officier renonce à amasser une fortune, à se
créer un établissement définitif, à assurer l'avenir de sa fa- ^
mille, comme le peuvent faiie le propriétaire, le financier, le c].
négociant, l'artisan, il n'est que juste, semble-t-il, de l'en p(
dédommager par des distinctions extérieures. Et c'est à
cause d'elles, surtout, qu'on le jalouse.
Pourtant, on ne devrait pas oublier qu'elles ne sont qu'une
faible compensation des grands sacrifices qu'il fait. De nulle
autre profession on n'exige qu'à cause de la profession même
on soit toujours prêt à sacrifier sa vie.
q-
ÉCHOS MILITAIRES
éi
Nous apprenons la mort, à Caen, de M. Manoury-La Cour,
ancien commandant de la garde mobile du Calvados. ■ •
.M. Manoury-La Cour, qui était juge de paix, avait cin-
quante-six ans au moment de la guerre. 11 n'hésita pas, malgré
son âge, à affronter les dangers de lu campagne. , •
*■ *
On sait qu'un détachement du 67 ■■ de ligne, en garnison à
à Soissons. vient de partir pour le Tonkin.
M. Edon, colonel du 07', a adressé aux volontaires, le jour ^
de leur départ, les quelques mots suivants : 1]
Volontaires !
Pour renforcer la poignée de camarades, qui combat au r.
Toidun, le ministre vous iv fait appel. r
Vous vous êtes présentés en loi nombre que la part du 07e se
réduit à une escouade. l
Escouade d élite, généreux échantillon de la valeur "du régi- e
ment et qui fera rejaillir sur nous une parcelle de la gloire [
qu'elle va conquérir. I
S'il faut un pendant à la prise de Son-Tai, vous serez de
ceux qui le donneront.
Pariez, amis, suivis par la sympathie universelle. Que nul '
ne vous »urpussé eu discipline ei.cn vaillance. Défiez le climat. 1
^.■.^n.^vçz.le.feu, on vous regarde d'outre-Rhin comme de France:
-e'èst assez vous dire. i
:'■': /•'■■•' 'Jeudiaéu lieu, n Rochefôrt, le lancement de la canonnière \<
" Galië's. L'opération a réussi. !
*
;. :\La .ville de Genève va fondre une statue à son héros mili.
s taire* le général Dufôur.
Le général sera représenté à cheval. Ce monument ornera
une des plus belles places delà ville et sera édifié en face de
s.-V !-'. J'I'Qperà^.
'-:■■■••.,. Il-sera inauguré a la fin de juin. On prépare,, à cette occa-
S, sion, une solennité patriotique.
* ■ ■
';.-.' ■' '. '■":'-.. . . * »
: Le ministre de la guerre recevra, à. l'hôtel du ministère, le
inercrèdi 5 mars.
Le général Faidherbe, grand ehancelier do la Légion d'hon-
neur, n'est pas seulement un grand patriote et un vaillant
homme de guerre ; c'est encore un savant.
- ^ : Il vient de se porter candidat à l(Académie des inscriptions
et belles-lettres pour le siège de M. Henri Marfin. .
:i Los travaux que l'honorable général a publiés concernent
l'archéologie, l'ethnographie et la linguistique de l'Afrique,
':--''- où il a passé la plus; grande partie de sa vie.
#
_-_ ;--v : » ; - . -- ■ ■ : * #
On sait qu'on joue, en ce moment, dans certains théâtres de
la banlieue ou de province une pièce d'actualité intitulée les
Pavillons noirs i. . .-,: -,-.-!
Nous recevons, à ce sujets la lettre suivante, d'un sentiment
très juste : .
;« ...On no blâmera ces mauvais auteurs, assez peu scrupn-
■'•'.;': lehxisur. le pointid'honneur patriotique .pour broder une; pièce,
soi-disant historique, dans laquelle les zouaves eu .sauvages',
annamites font semblant de massacrer un acteur, obligé, de'
par son engagement; à prendre le costume el les traits d'un
. jofiieier dont l'héroïque figure appartient désormais à l'his- ,je,
taire. Ce sont les étraiigèrs qui doivent riïe de notre singu- ,.,
lière façon de relever-notre situation militaire et politique : ce
■ n'est pas par d'interminables tirades filandreuses et par des tai
. allusions politiques aussi blessantes que maladroites que l'on pli
' réveillera dans les masses les sentiments patriotiques, si né- <
■ cessaires pour déchirer un beau jour les pages de 1870 et T,
. 1871. » i!l
ve:
Nous nous associons complètement, aux réflexions de notre ^r
- correspondant." - A-,
a*
* #
a vr
II- est question d'organiser, à Rouen, à l'occasion de l'Expo- _.
sition nationale et régionale, qui doit avoir lieu en 188i dans ',. ,
cette ville, une exposition spéciale et collective des Sociétés
- de tir de la région.
s Une circulaire a été adressée aux Sociétés'dans ce but. par
* ' so
e MM. A. Faroult, président de la Société rouennaise ; et-E-
l, Langer, président de la Société havraise de tir. -,
;S * bc
e • * a n
il -' ' " de
EN VOYAGE
;a . ■ nu
il Le colonel D... est un vieux militaire qui déteste les pékins av
ie qui font les miiiiilors. gr
L'autre jour, en prenant le train pour une station voisine de
Paris, il cherchait vainement le compartiment des fumeurs — de
que. par parenthèse, on oublie fort souvent-. Il ouvre enfin un co
wagon où s'étale un de ces jeunes gens qui trouvent « très- ce:
chic » de porter la chemise décolletée jusqu'au milieu de la pr
:n poitrine, avec une cravate d'un tendre très-osé. ho
à Le colonel claque la portière et s'éloigne en murmurant: de
— Pardon!... wagon des dames seules. ce
ie ^ pli
le . _ # * la
ic Le général X... passait une revue.
11 aperçoit un soldat dont, la figure lui rappelle un souvenir ^
quelconque. ■ ,
• Il arrête son cheval et demande au soldat :
en
— De quel département es-tu ?
Le soldat, profondément'troublé, pùlil et s'écrie d'une voix .
étranglée : ,
ir. —Mon-général, je' suis innocent ! •
■ tr-
n- _-~™~ é]
:I* m
UN NOUVEAU CANON »
je
, 1°
iii : n
On a beaucoup parlé," dans ces derniers temps, d'un nou-
.,,. veau svstèmc do canon. Ge canon se charge avec des poudres '
' se
progressives, ne produit pas de recul et possède uno 1res
grande justesse do tir. *
Depuis longtemps déjà la science connaît les oil'ets de la 01
au poudre dans les canons, suivant les charges dont on fait ''
usage. On a calculé les densités moyennes de» gaz dans l'âme 1
sc de la pièce : on connaît également lo mouvement du projectile
rTJ. et sa résistance dans l'air ; enfin, on a déduit d'une manière
ire pratique la valeur assez rapprochée, jusqu'à complète asorp-
lion y des forces- vives.. Les- recherches des sav.an ts n'ont c-epen-
dant jamais porté sur l'emmagasinement absolu de ces forces P
llui vives. Détruire le recul. Utiliser ces forces perdues,'vaincre '
iat. l'inertie du boulet sans choc ni perturbations : tel était le pro- ,e
CG: blènie qui se posait et dont il fallait chercher la solution. ^
C'est u iv ingénieur français, -MiPerreaux. de l'Oi-ne, qui exposa '
:Ie;'prémier.;il y:a plusldo vingt ans, la loi sur les.pius grands
ère effets de la poudre. 11 présenta vers 1860, au comité 'd'artille- ^
Trie, un canon tliéorique .permettant de fabriquer une poudre c
donnant un maximum- de vitesse: tout en supprimant le recul.
Le nom de cet habile el savant ingénieur restera donc attaché '
)ili- à cette merveilleuse innovation et le «canon Perreaux » fera
époque dans l'histoire.de l'artillerie.
* de complir était d'utiliser ces forces perdues qui produisent le
recul : il fallait emmagasiner sur le projectile la plus grande
'ca- partie des forces vives. Do longues portées étaient alors obte-
nues, et comme ces longues 'portées engendrent des forces de
gravitation plus grandes, et cesforces.de la gravitation ap-
portant celles de la pénétration, des points 1res éleyés étaient
h Ie plus facilement atteints : par suite, des difficultés stratégi-
ques pouvaient, sinon'disparaître,-du moins être bien atté-
nuées,
ion- Ce* 5 lois et ces principes établissaient qu'une poudre pro-
lant gi'essive était de beaucoup supérieure "à la poudre ordinaire-
Dans -.;ne charge de poudré ordinaire,l'inflammation' se pro-
lons PaSc avec une vitesse en rapport à.vec la forme des grains.
Les grains de dimension moyenne donnent une vitesse muxima.
ien^ Le.inimmuin a lieu. au. contraire:: pour le pulvérin : cela se
TUOj conçoit aisément si l'on songe.'que.les gaz chauds se répan-
dent difficilement dans la. masse. Ces diverses considérations
conduisirent .l'ingénieur. Perreaux à l'étude des poudres pro-
gressives. Après un labeur ."assidu, ce savant arriva à. établir
scientiiiqucment les lois qui régissent, la combustion de la
s .'■: poudre. 11 prouva, expôrimcntalcménl, en 1860, devant lo Go-
'les mité d'artillerie, qu'il fallait que la poudre brûlât d'Une mn-
- - ! nière relativement lente pour que les,gaz puissent atteindre
iwy toufedoùr-'-.luténsiié.'.Lafpressioji- dos ga-z. faible aii coininen-
renient, devait aller toujours, on croissant;pendant le'temps
V" 11' que le projectile mettait à sortir dcj'àrnie. El, comme c est ce
'^el passage subit:desiéléuioiitK;,deda:pondre;de:l.'état solide à rétat.
.Odor gazeux, eoniinéï c'est ; l'expansion ,;C0nsid,énible des gaz qui
l'un jiroduit une .si grando force agissant sur le mobile placé an
levant de la poudre, on se rendra compte sans peine que la
vitesse acquise par le projectile au sortir du canon sera d'au-
tant plus grande que le développement des gaz se sera opéré
plus complètement.
^ Cette théorie toute nouvelle attira l'attention des savants.
Tandis qu'en France elle passait presque inaperçue, elle tra-
versait l'Océan et prenait droit de cité en Amérique, dans cette
Amérique toujours prête à s'attribuer toutes les inventions et
à vouloir en tirer profit.
En effet, les savants du Nouveau-Monde se mirent à l'ou-
vrage : leur attention éveillée pkrM. Perreaux sur les poudres
à gros grains les conduisit à. des expériences nouvelles. Ils
firent des charges compactes de poudre pouvant se conserver
en magasin sans que les granulations fussent détruites. Brown
inventa le mucilage gommeux qui permit de les agglomérer
sous une forte pression. Dorémus créa un procédé qui diffé-
rait peu des précédents : il le vendit en 1862 au ministère de
la guerre. Ces poudres détérioraient très promptement les
bouches à feu. Ces inconvénients conduisirent Rudmann à. "
l'idée des poudres prismatiques. L'artillerie française se sert
de ces poudres dans les canons de 7, de 5 et de 138 milli-
mètres. En Angleterre, les canons de la marine se chargent
avec de gros grains anguleux fortement lissés et brûlant pro-
gressivement.
Pendant que nous restions slationnaircs, les étrangers nous
devançaient : il faut bien le dire, la routine a toujours ren-
contré dans notre pays de fervents défenseurs. Mais à côté de
ces routiniers à outrance, bien malvenus dans un siècle où lé
progrès s'avance à pas de géant, il s'est rencontré quelques
hommes qui ont compris toute l'importance de la découverte
des poudres progressives. Le.général Favé, qui commandait à
celte époque l'Ecole polytechnique, s'appliqua à faire triom-
pher cette invention. Il n'y réussit pas; on ne prit pas même
la peine de l'examiner.
M. Perreaux, après avoir établi les effets de la poudre pro-
gressive, a fait l'expérimentation de ses théories. Le « canon
Perreaux » ne diffère des autres canons que par la position de
la charge dans l'âme; cette charge, à partir de la culasse, va
en diminuant, suivant la progression de la quantité de poudre
employée: la moindre quantité de poudre se trouvant tou-
jours immédiatement derrière le projectile.
La pondre est enfermée dans cinq boîtes de capacités pro-
gressives, «'ajustant les -unes sur les autres et percées d'un
trou au centre pour lo passage des fils électriques. Ges fils
électriques enflamment successivement la poudre au fur et à
mesure de la marche du projectile dans l'âme de la pièce :
l'intlammatiou a lieu d'abord sur la cartouche voisine du pro-
jectile et sc continue ainsi jusqu'à la plus forte charge. C'est
le contraire qui se produit dans les charges des autres canons.
On peut dire de celui-là. que c'est le projectile dans sa marche
qui communique le l'eu à la poudre, La dernière inflammation
se produit avant la sortie du boulet; on peut donc affirmer
que toute la poudre a été brûlée et que ces inflammations plus
ou moins rapides ont produit des pressions constantes corres-
pondant à la loi de la chute des corps. En résumé, ce canon
présente des avantages sérieux: portée très grando, justesse
de tir augmentée.
Ce canon fut présenté, comme nous l'avons dit, au Comité
d'artillerie, en 1860.
Après plusieurs études incomplètes, ce comité arrêta les ex-
périences commencées. Disons cependant, à, son honneur, que
la terrible leçon de 1S70 le tira de sa somnolence et le contrai-
gnit à accepter — peut-être à contre-coeur — retour d'Améri-
que, une invention française. Aujourd'hui, noire ministre de
la guerre, plus soucieux des intérêts du pays, a décidé qu'une
batterie do ces canons, construits d'après les données théori-
ques que nous v-enons d'exposer, serait affectée à chaque corps
d'armée.
ESCRIME ET TIR
Une Société d'élite se réunisait, dimanche dernier, dans la
magnifique salle do l'Athénée, pour assister à l'assaut et au
concours d'escrime donné par la Société d'encourarjenienl à
l'escrime, do Bordeaux. Le jury d'honneur, composé du géné-
ral Arohinard, du baron Sylver d'Ezpeleta, du capitaine
P. Constantin, de MM. Roussel, Pasquet et. lieutenant Archi-
nard, est entré en séance à-trois heures précises.
Des épôes d'honneur ont été distribuées par M. Roussel,
président do la Société, aux vainqueurs du tournoi. Tous les
assauts ont été très inlôrcssanlss mais on doit une mention
spéciale à M. Sauzo, premier maître d'armes au 6" régiment
de chasseurs en garnison à. Bordeaux.
Le succès do M. Sauzo a. été complet; il a su mériter les
félicitations du jury et tout particulièrement colles do M. d'Ez-
p'elefa, dont chacun connaît la compétence en la matière, cl
qui lui n prédit uno place distinguée à Paris.
. Sl'XRD.MIJ.AC
raye de ses hom.nei ; il dôii s'exposer plus même que né j0*^
l'exige souvent le but qu'onveut atteindre en combattant ^
En montrant un' courage hors ligne, en étant prêt àsacrifier n'è.
sa vie, il éveillera les nobles instincts dans le coeur de ses ^V
soldats. Ce n'est qu'à ce prix qu'on fera de grandes choses, ces
C'est pourquoi, nécessairement, la classe des officiers oc- !8<
cupera une place privilégiée dans l'état : « noblesse oblige ». ]
Quiconque est habitué à se considérer comme placé au- coi
dessus du commun se tiendra pour obligé d'accomplir à la
guerre des choses qui sortent de l'ordinaire. Cenx qui, au
contraire, se seront trouvés dans une position dépendante git'
et inférieure, ne se sentiront que rarement poussés ù se ce1
signaler soudain par des actions d'éclats... . fle
Les avantages sociaux que l'on accorde à la classe des
officiers sont un capital qui rapporte de gros intéiêts, même M
les préjugés qui se forment parfois chez l'officier quand, Ls
tout jeune, il se voit plus honoré, mieux accueilli que les
autres jeunes gens de son âge, profitant sur le champ de
bataille à la pairie. Il faut qu'il commande, qu'il dirige, il
faut qu'il ait le sentiment de sa valeur, qu'il soit fier de sa
position, de sa charge, el il n'y a pas de mal ù ce qu'il soit
pénétré de sa dignité et de son importance plus qu'il ne I1
serait nécessaire dans d'autres circonstances.
S'il faut que l'officier renonce à amasser une fortune, à se
créer un établissement définitif, à assurer l'avenir de sa fa- ^
mille, comme le peuvent faiie le propriétaire, le financier, le c].
négociant, l'artisan, il n'est que juste, semble-t-il, de l'en p(
dédommager par des distinctions extérieures. Et c'est à
cause d'elles, surtout, qu'on le jalouse.
Pourtant, on ne devrait pas oublier qu'elles ne sont qu'une
faible compensation des grands sacrifices qu'il fait. De nulle
autre profession on n'exige qu'à cause de la profession même
on soit toujours prêt à sacrifier sa vie.
q-
ÉCHOS MILITAIRES
éi
Nous apprenons la mort, à Caen, de M. Manoury-La Cour,
ancien commandant de la garde mobile du Calvados. ■ •
.M. Manoury-La Cour, qui était juge de paix, avait cin-
quante-six ans au moment de la guerre. 11 n'hésita pas, malgré
son âge, à affronter les dangers de lu campagne. , •
*■ *
On sait qu'un détachement du 67 ■■ de ligne, en garnison à
à Soissons. vient de partir pour le Tonkin.
M. Edon, colonel du 07', a adressé aux volontaires, le jour ^
de leur départ, les quelques mots suivants : 1]
Volontaires !
Pour renforcer la poignée de camarades, qui combat au r.
Toidun, le ministre vous iv fait appel. r
Vous vous êtes présentés en loi nombre que la part du 07e se
réduit à une escouade. l
Escouade d élite, généreux échantillon de la valeur "du régi- e
ment et qui fera rejaillir sur nous une parcelle de la gloire [
qu'elle va conquérir. I
S'il faut un pendant à la prise de Son-Tai, vous serez de
ceux qui le donneront.
Pariez, amis, suivis par la sympathie universelle. Que nul '
ne vous »urpussé eu discipline ei.cn vaillance. Défiez le climat. 1
^.■.^n.^vçz.le.feu, on vous regarde d'outre-Rhin comme de France:
-e'èst assez vous dire. i
:'■': /•'■■•' 'Jeudiaéu lieu, n Rochefôrt, le lancement de la canonnière \<
" Galië's. L'opération a réussi. !
*
;. :\La .ville de Genève va fondre une statue à son héros mili.
s taire* le général Dufôur.
Le général sera représenté à cheval. Ce monument ornera
une des plus belles places delà ville et sera édifié en face de
s.-V !-'. J'I'Qperà^.
'-:■■■••.,. Il-sera inauguré a la fin de juin. On prépare,, à cette occa-
S, sion, une solennité patriotique.
* ■ ■
';.-.' ■' '. '■":'-.. . . * »
: Le ministre de la guerre recevra, à. l'hôtel du ministère, le
inercrèdi 5 mars.
Le général Faidherbe, grand ehancelier do la Légion d'hon-
neur, n'est pas seulement un grand patriote et un vaillant
homme de guerre ; c'est encore un savant.
- ^ : Il vient de se porter candidat à l(Académie des inscriptions
et belles-lettres pour le siège de M. Henri Marfin. .
:i Los travaux que l'honorable général a publiés concernent
l'archéologie, l'ethnographie et la linguistique de l'Afrique,
':--''- où il a passé la plus; grande partie de sa vie.
#
_-_ ;--v : » ; - . -- ■ ■ : * #
On sait qu'on joue, en ce moment, dans certains théâtres de
la banlieue ou de province une pièce d'actualité intitulée les
Pavillons noirs i. . .-,: -,-.-!
Nous recevons, à ce sujets la lettre suivante, d'un sentiment
très juste : .
;« ...On no blâmera ces mauvais auteurs, assez peu scrupn-
■'•'.;': lehxisur. le pointid'honneur patriotique .pour broder une; pièce,
soi-disant historique, dans laquelle les zouaves eu .sauvages',
annamites font semblant de massacrer un acteur, obligé, de'
par son engagement; à prendre le costume el les traits d'un
. jofiieier dont l'héroïque figure appartient désormais à l'his- ,je,
taire. Ce sont les étraiigèrs qui doivent riïe de notre singu- ,.,
lière façon de relever-notre situation militaire et politique : ce
■ n'est pas par d'interminables tirades filandreuses et par des tai
. allusions politiques aussi blessantes que maladroites que l'on pli
' réveillera dans les masses les sentiments patriotiques, si né- <
■ cessaires pour déchirer un beau jour les pages de 1870 et T,
. 1871. » i!l
ve:
Nous nous associons complètement, aux réflexions de notre ^r
- correspondant." - A-,
a*
* #
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II- est question d'organiser, à Rouen, à l'occasion de l'Expo- _.
sition nationale et régionale, qui doit avoir lieu en 188i dans ',. ,
cette ville, une exposition spéciale et collective des Sociétés
- de tir de la région.
s Une circulaire a été adressée aux Sociétés'dans ce but. par
* ' so
e MM. A. Faroult, président de la Société rouennaise ; et-E-
l, Langer, président de la Société havraise de tir. -,
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EN VOYAGE
;a . ■ nu
il Le colonel D... est un vieux militaire qui déteste les pékins av
ie qui font les miiiiilors. gr
L'autre jour, en prenant le train pour une station voisine de
Paris, il cherchait vainement le compartiment des fumeurs — de
que. par parenthèse, on oublie fort souvent-. Il ouvre enfin un co
wagon où s'étale un de ces jeunes gens qui trouvent « très- ce:
chic » de porter la chemise décolletée jusqu'au milieu de la pr
:n poitrine, avec une cravate d'un tendre très-osé. ho
à Le colonel claque la portière et s'éloigne en murmurant: de
— Pardon!... wagon des dames seules. ce
ie ^ pli
le . _ # * la
ic Le général X... passait une revue.
11 aperçoit un soldat dont, la figure lui rappelle un souvenir ^
quelconque. ■ ,
• Il arrête son cheval et demande au soldat :
en
— De quel département es-tu ?
Le soldat, profondément'troublé, pùlil et s'écrie d'une voix .
étranglée : ,
ir. —Mon-général, je' suis innocent ! •
■ tr-
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UN NOUVEAU CANON »
je
, 1°
iii : n
On a beaucoup parlé," dans ces derniers temps, d'un nou-
.,,. veau svstèmc do canon. Ge canon se charge avec des poudres '
' se
progressives, ne produit pas de recul et possède uno 1res
grande justesse do tir. *
Depuis longtemps déjà la science connaît les oil'ets de la 01
au poudre dans les canons, suivant les charges dont on fait ''
usage. On a calculé les densités moyennes de» gaz dans l'âme 1
sc de la pièce : on connaît également lo mouvement du projectile
rTJ. et sa résistance dans l'air ; enfin, on a déduit d'une manière
ire pratique la valeur assez rapprochée, jusqu'à complète asorp-
lion y des forces- vives.. Les- recherches des sav.an ts n'ont c-epen-
dant jamais porté sur l'emmagasinement absolu de ces forces P
llui vives. Détruire le recul. Utiliser ces forces perdues,'vaincre '
iat. l'inertie du boulet sans choc ni perturbations : tel était le pro- ,e
CG: blènie qui se posait et dont il fallait chercher la solution. ^
C'est u iv ingénieur français, -MiPerreaux. de l'Oi-ne, qui exposa '
:Ie;'prémier.;il y:a plusldo vingt ans, la loi sur les.pius grands
ère effets de la poudre. 11 présenta vers 1860, au comité 'd'artille- ^
Trie, un canon tliéorique .permettant de fabriquer une poudre c
donnant un maximum- de vitesse: tout en supprimant le recul.
Le nom de cet habile el savant ingénieur restera donc attaché '
)ili- à cette merveilleuse innovation et le «canon Perreaux » fera
époque dans l'histoire.de l'artillerie.
recul : il fallait emmagasiner sur le projectile la plus grande
'ca- partie des forces vives. Do longues portées étaient alors obte-
nues, et comme ces longues 'portées engendrent des forces de
gravitation plus grandes, et cesforces.de la gravitation ap-
portant celles de la pénétration, des points 1res éleyés étaient
h Ie plus facilement atteints : par suite, des difficultés stratégi-
ques pouvaient, sinon'disparaître,-du moins être bien atté-
nuées,
ion- Ce* 5 lois et ces principes établissaient qu'une poudre pro-
lant gi'essive était de beaucoup supérieure "à la poudre ordinaire-
Dans -.;ne charge de poudré ordinaire,l'inflammation' se pro-
lons PaSc avec une vitesse en rapport à.vec la forme des grains.
Les grains de dimension moyenne donnent une vitesse muxima.
ien^ Le.inimmuin a lieu. au. contraire:: pour le pulvérin : cela se
TUOj conçoit aisément si l'on songe.'que.les gaz chauds se répan-
dent difficilement dans la. masse. Ces diverses considérations
conduisirent .l'ingénieur. Perreaux à l'étude des poudres pro-
gressives. Après un labeur ."assidu, ce savant arriva à. établir
scientiiiqucment les lois qui régissent, la combustion de la
s .'■: poudre. 11 prouva, expôrimcntalcménl, en 1860, devant lo Go-
'les mité d'artillerie, qu'il fallait que la poudre brûlât d'Une mn-
- - ! nière relativement lente pour que les,gaz puissent atteindre
iwy toufedoùr-'-.luténsiié.'.Lafpressioji- dos ga-z. faible aii coininen-
renient, devait aller toujours, on croissant;pendant le'temps
V" 11' que le projectile mettait à sortir dcj'àrnie. El, comme c est ce
'^el passage subit:desiéléuioiitK;,deda:pondre;de:l.'état solide à rétat.
.Odor gazeux, eoniinéï c'est ; l'expansion ,;C0nsid,énible des gaz qui
l'un jiroduit une .si grando force agissant sur le mobile placé an
levant de la poudre, on se rendra compte sans peine que la
vitesse acquise par le projectile au sortir du canon sera d'au-
tant plus grande que le développement des gaz se sera opéré
plus complètement.
^ Cette théorie toute nouvelle attira l'attention des savants.
Tandis qu'en France elle passait presque inaperçue, elle tra-
versait l'Océan et prenait droit de cité en Amérique, dans cette
Amérique toujours prête à s'attribuer toutes les inventions et
à vouloir en tirer profit.
En effet, les savants du Nouveau-Monde se mirent à l'ou-
vrage : leur attention éveillée pkrM. Perreaux sur les poudres
à gros grains les conduisit à. des expériences nouvelles. Ils
firent des charges compactes de poudre pouvant se conserver
en magasin sans que les granulations fussent détruites. Brown
inventa le mucilage gommeux qui permit de les agglomérer
sous une forte pression. Dorémus créa un procédé qui diffé-
rait peu des précédents : il le vendit en 1862 au ministère de
la guerre. Ces poudres détérioraient très promptement les
bouches à feu. Ces inconvénients conduisirent Rudmann à. "
l'idée des poudres prismatiques. L'artillerie française se sert
de ces poudres dans les canons de 7, de 5 et de 138 milli-
mètres. En Angleterre, les canons de la marine se chargent
avec de gros grains anguleux fortement lissés et brûlant pro-
gressivement.
Pendant que nous restions slationnaircs, les étrangers nous
devançaient : il faut bien le dire, la routine a toujours ren-
contré dans notre pays de fervents défenseurs. Mais à côté de
ces routiniers à outrance, bien malvenus dans un siècle où lé
progrès s'avance à pas de géant, il s'est rencontré quelques
hommes qui ont compris toute l'importance de la découverte
des poudres progressives. Le.général Favé, qui commandait à
celte époque l'Ecole polytechnique, s'appliqua à faire triom-
pher cette invention. Il n'y réussit pas; on ne prit pas même
la peine de l'examiner.
M. Perreaux, après avoir établi les effets de la poudre pro-
gressive, a fait l'expérimentation de ses théories. Le « canon
Perreaux » ne diffère des autres canons que par la position de
la charge dans l'âme; cette charge, à partir de la culasse, va
en diminuant, suivant la progression de la quantité de poudre
employée: la moindre quantité de poudre se trouvant tou-
jours immédiatement derrière le projectile.
La pondre est enfermée dans cinq boîtes de capacités pro-
gressives, «'ajustant les -unes sur les autres et percées d'un
trou au centre pour lo passage des fils électriques. Ges fils
électriques enflamment successivement la poudre au fur et à
mesure de la marche du projectile dans l'âme de la pièce :
l'intlammatiou a lieu d'abord sur la cartouche voisine du pro-
jectile et sc continue ainsi jusqu'à la plus forte charge. C'est
le contraire qui se produit dans les charges des autres canons.
On peut dire de celui-là. que c'est le projectile dans sa marche
qui communique le l'eu à la poudre, La dernière inflammation
se produit avant la sortie du boulet; on peut donc affirmer
que toute la poudre a été brûlée et que ces inflammations plus
ou moins rapides ont produit des pressions constantes corres-
pondant à la loi de la chute des corps. En résumé, ce canon
présente des avantages sérieux: portée très grando, justesse
de tir augmentée.
Ce canon fut présenté, comme nous l'avons dit, au Comité
d'artillerie, en 1860.
Après plusieurs études incomplètes, ce comité arrêta les ex-
périences commencées. Disons cependant, à, son honneur, que
la terrible leçon de 1S70 le tira de sa somnolence et le contrai-
gnit à accepter — peut-être à contre-coeur — retour d'Améri-
que, une invention française. Aujourd'hui, noire ministre de
la guerre, plus soucieux des intérêts du pays, a décidé qu'une
batterie do ces canons, construits d'après les données théori-
ques que nous v-enons d'exposer, serait affectée à chaque corps
d'armée.
ESCRIME ET TIR
Une Société d'élite se réunisait, dimanche dernier, dans la
magnifique salle do l'Athénée, pour assister à l'assaut et au
concours d'escrime donné par la Société d'encourarjenienl à
l'escrime, do Bordeaux. Le jury d'honneur, composé du géné-
ral Arohinard, du baron Sylver d'Ezpeleta, du capitaine
P. Constantin, de MM. Roussel, Pasquet et. lieutenant Archi-
nard, est entré en séance à-trois heures précises.
Des épôes d'honneur ont été distribuées par M. Roussel,
président do la Société, aux vainqueurs du tournoi. Tous les
assauts ont été très inlôrcssanlss mais on doit une mention
spéciale à M. Sauzo, premier maître d'armes au 6" régiment
de chasseurs en garnison à. Bordeaux.
Le succès do M. Sauzo a. été complet; il a su mériter les
félicitations du jury et tout particulièrement colles do M. d'Ez-
p'elefa, dont chacun connaît la compétence en la matière, cl
qui lui n prédit uno place distinguée à Paris.
. Sl'XRD.MIJ.AC
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