PALEFRENIERS — PANIERS
537
fer, la pince à poil, le bouchon de foin, le cure-
pied et le couteau à poinçon 1 ».
Palejaires. Officiers des greniers à sel. Ils
sont nommés gardes palejaires dans une ordon-
nance du 8 novembre 1498 relative aux gabelles
du Languedoc 2.
Palme. Mesure de longueur. Voy. Espan.
Palmiers. Le titre de palmier appartenait
à un aide de la fruiterie du roi. « Son unique
fonction est de présenter à Sa Majesté, la veille
du dimanche des Rameaux, les palmes que
l'autre aide de fruiterie a eu soin de faire venir
de Provence. Le lendemain, après qu'elles sont
bénites et que le Roy a reçu la sienne des mains
de l'officiant, l'officier ci-dessus a l'honneur d'en
présenter à la reine et aux princesses ; c'est pour
cela qu'il est nommé communément palmier
ordinaire du Roy 3 ».
Voy. Quéreurs de pardons.
Panachers. Faiseurs de panaches. Titre
qui appartenait à la corporation des plumassiers.
Pandore (LA GRANDE ET LA PETITE). Voy.
Poupée de la rue Saint-Honoré.
Paneliers. La Taille de 1292 en cite trois,
celles de 1300 et de 1313 en citent chacune
deux.
Suivant Géraud, éditeur de la Taille de 1292,
les paneliers étaient des « ouvriers qui faisaient
des panneaux pour prendre des lapins 4 ». M. G.
Fagniez semble du même avis 5. Mais, avec plus
de vraisemblance, M. Fr. Godefroy y reconnaît
des vanniers 6.
Je rappelle qu'en bas latin, le mot panneau se
disait panellus et penellum 7.
On trouve aussi peneliers.
Panetier de France (GRAND). La
royauté lui avait concédé les revenus et la justice
professionnelle du métier de boulanger.
Voy. Maître des boulangers.
Paniers (MARCHANDES DE). L'origine de
nos jupons empesés ou même d'une modeste
crinoline est représentée au seizième siècle par
une armature qui s'est nommée vertugade et
vertugale. Le corset, qui vient de naître, serre la
taille et s'élargit jusqu'aux épaules en forme
d'entonnoir. En bas, la jupe est tendue sur la
vertugade, et la femme s'arrondit ainsi dans les
deux sens à partir de la ceinture, ce qui lui
donne l'aspect d'un sablier.
L'ambassadeur de Venise écrivait alors à son
gouvernement : « Les Françaises ont des tailles
fort minces ; elles se plaisent à enfler leurs robes
de la ceinture en bas par des vertugadins et
autres artifices, ce qui rend leur tournure encore
plus élégante 1 ».
On voit que la vertugade avait changé de nom
en s'élargissant. Elle s'appelle maintenant vertu-
gadin ; c'est une monture plate qui fait le tour
des hanches, et dont la jupe retombe en plis
tout droits. L'effet était fort laid. Mme de Motte-
ville s'en consolait en voyant que les Espagnoles
venues en France à la suite de Marie-Thérèse
portaient des vertugadins plus laids encore,
auxquels elles donnaient le nom de guard-
infante 2.
Vers la fin du dix-septième siècle, le vertu-
gadin commença à disparaître ; on le remplaça
par trois jupes superposées, et qui avaient reçu
de galantes dénominations. La première, celle de
la robe, était la modeste, elle recouvrait la fri-
ponne, qui elle-même dissimulait la secrète. La
friponne surtout était destinée à être vue, soit que
la modeste fût ouverte en pointe du haut jusqu'en
bas, soit qu'on la relevât dans la ceinture, autour
de laquelle elle se drapait en pans écartés.
Retroussée ainsi, elle devenait manteau, et le
manteau de Cour se terminait par une queue,
dont la longueur était déterminée par la condi-
tion des personnes. On l'augmenta même vers la
fin du règne de Louis XIV. En 1710, on accorda :
A la reine une queue de 11 aunes 3.
Aux filles de France — 9 —
Aux petites-filles de France — 7 —
Aux princesses du sang — 5 —
Aux duchesses — 3 — 4.
A cette occasion, je rappellerai que Margue-
rite d'Autriche, femme de Charles IX eut la
gloire d'étaler, le jour de son mariage 5, la plus
longue queue dont l'histoire de France et peut-
être aussi l'histoire de la folie humaine fasse
mention. Elle mesurait « à veuë d'oeil plus de
vingt aunes 6 », soit environ vingt-quatre
mètres, et était portée par trois princesses du sang,
dont les modestes queues ne dépassaient guère
huit mètres.
Au début du dix-huitième siècle, le vertugadin
a disparu ou plutôt s'est transformé, et il prend
un nom resté célèbre, il devient panier. Dans
La mode, comédie de Fuzelier jouée en 1719,
Barbe Biencousue, maîtresse couturière, déclare
qu'elle a « inventé de nouveaux paniers à res-
sorts, qui augmentent à mesure qu'une fille prend
sur son compte la rondeur de sa taille 7. Il y
avait là une mine féconde et qui fut largement
exploitée, surtout par les auteurs dramatiques.
Les premiers paniers ne remontent guère avant
l'année 1719. Mais depuis longtemps, les femmes
de théâtre portaient une espèce de jupon, « qui
1 Encyclopédie méthodique, arts et métiers, t. IV, p. 624.
2 Ordonn. royales, t. XXI, p. 135.
3 Etat de la France pour 1712, t. I, p. 124; pour
1736, t. I, p. 223.
4 Page 528.
5 Etudes sur l'industrie, p. 17.
6 Dictionnaire du vieux français, t. V, p. 718.
7 Ducange, au mot panellus.
1 Relations des ambassadeurs vénitiens, t. II, p. 559.
2 Mémoires, édit. Petitot, t. XL, p. 54.
3 L'aune de Paris représentait env. 1 m. 19 c.
4 Saint-Simon, Mémoires, t. VII, p. 307.
5 Le 26 novembre 1570.
6 Godefroy, Cérémonial, t. II, p. 37 et 41.
7 Voy. Desboulmiers, Théâtre italien, t. I, p. 325.
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fer, la pince à poil, le bouchon de foin, le cure-
pied et le couteau à poinçon 1 ».
Palejaires. Officiers des greniers à sel. Ils
sont nommés gardes palejaires dans une ordon-
nance du 8 novembre 1498 relative aux gabelles
du Languedoc 2.
Palme. Mesure de longueur. Voy. Espan.
Palmiers. Le titre de palmier appartenait
à un aide de la fruiterie du roi. « Son unique
fonction est de présenter à Sa Majesté, la veille
du dimanche des Rameaux, les palmes que
l'autre aide de fruiterie a eu soin de faire venir
de Provence. Le lendemain, après qu'elles sont
bénites et que le Roy a reçu la sienne des mains
de l'officiant, l'officier ci-dessus a l'honneur d'en
présenter à la reine et aux princesses ; c'est pour
cela qu'il est nommé communément palmier
ordinaire du Roy 3 ».
Voy. Quéreurs de pardons.
Panachers. Faiseurs de panaches. Titre
qui appartenait à la corporation des plumassiers.
Pandore (LA GRANDE ET LA PETITE). Voy.
Poupée de la rue Saint-Honoré.
Paneliers. La Taille de 1292 en cite trois,
celles de 1300 et de 1313 en citent chacune
deux.
Suivant Géraud, éditeur de la Taille de 1292,
les paneliers étaient des « ouvriers qui faisaient
des panneaux pour prendre des lapins 4 ». M. G.
Fagniez semble du même avis 5. Mais, avec plus
de vraisemblance, M. Fr. Godefroy y reconnaît
des vanniers 6.
Je rappelle qu'en bas latin, le mot panneau se
disait panellus et penellum 7.
On trouve aussi peneliers.
Panetier de France (GRAND). La
royauté lui avait concédé les revenus et la justice
professionnelle du métier de boulanger.
Voy. Maître des boulangers.
Paniers (MARCHANDES DE). L'origine de
nos jupons empesés ou même d'une modeste
crinoline est représentée au seizième siècle par
une armature qui s'est nommée vertugade et
vertugale. Le corset, qui vient de naître, serre la
taille et s'élargit jusqu'aux épaules en forme
d'entonnoir. En bas, la jupe est tendue sur la
vertugade, et la femme s'arrondit ainsi dans les
deux sens à partir de la ceinture, ce qui lui
donne l'aspect d'un sablier.
L'ambassadeur de Venise écrivait alors à son
gouvernement : « Les Françaises ont des tailles
fort minces ; elles se plaisent à enfler leurs robes
de la ceinture en bas par des vertugadins et
autres artifices, ce qui rend leur tournure encore
plus élégante 1 ».
On voit que la vertugade avait changé de nom
en s'élargissant. Elle s'appelle maintenant vertu-
gadin ; c'est une monture plate qui fait le tour
des hanches, et dont la jupe retombe en plis
tout droits. L'effet était fort laid. Mme de Motte-
ville s'en consolait en voyant que les Espagnoles
venues en France à la suite de Marie-Thérèse
portaient des vertugadins plus laids encore,
auxquels elles donnaient le nom de guard-
infante 2.
Vers la fin du dix-septième siècle, le vertu-
gadin commença à disparaître ; on le remplaça
par trois jupes superposées, et qui avaient reçu
de galantes dénominations. La première, celle de
la robe, était la modeste, elle recouvrait la fri-
ponne, qui elle-même dissimulait la secrète. La
friponne surtout était destinée à être vue, soit que
la modeste fût ouverte en pointe du haut jusqu'en
bas, soit qu'on la relevât dans la ceinture, autour
de laquelle elle se drapait en pans écartés.
Retroussée ainsi, elle devenait manteau, et le
manteau de Cour se terminait par une queue,
dont la longueur était déterminée par la condi-
tion des personnes. On l'augmenta même vers la
fin du règne de Louis XIV. En 1710, on accorda :
A la reine une queue de 11 aunes 3.
Aux filles de France — 9 —
Aux petites-filles de France — 7 —
Aux princesses du sang — 5 —
Aux duchesses — 3 — 4.
A cette occasion, je rappellerai que Margue-
rite d'Autriche, femme de Charles IX eut la
gloire d'étaler, le jour de son mariage 5, la plus
longue queue dont l'histoire de France et peut-
être aussi l'histoire de la folie humaine fasse
mention. Elle mesurait « à veuë d'oeil plus de
vingt aunes 6 », soit environ vingt-quatre
mètres, et était portée par trois princesses du sang,
dont les modestes queues ne dépassaient guère
huit mètres.
Au début du dix-huitième siècle, le vertugadin
a disparu ou plutôt s'est transformé, et il prend
un nom resté célèbre, il devient panier. Dans
La mode, comédie de Fuzelier jouée en 1719,
Barbe Biencousue, maîtresse couturière, déclare
qu'elle a « inventé de nouveaux paniers à res-
sorts, qui augmentent à mesure qu'une fille prend
sur son compte la rondeur de sa taille 7. Il y
avait là une mine féconde et qui fut largement
exploitée, surtout par les auteurs dramatiques.
Les premiers paniers ne remontent guère avant
l'année 1719. Mais depuis longtemps, les femmes
de théâtre portaient une espèce de jupon, « qui
1 Encyclopédie méthodique, arts et métiers, t. IV, p. 624.
2 Ordonn. royales, t. XXI, p. 135.
3 Etat de la France pour 1712, t. I, p. 124; pour
1736, t. I, p. 223.
4 Page 528.
5 Etudes sur l'industrie, p. 17.
6 Dictionnaire du vieux français, t. V, p. 718.
7 Ducange, au mot panellus.
1 Relations des ambassadeurs vénitiens, t. II, p. 559.
2 Mémoires, édit. Petitot, t. XL, p. 54.
3 L'aune de Paris représentait env. 1 m. 19 c.
4 Saint-Simon, Mémoires, t. VII, p. 307.
5 Le 26 novembre 1570.
6 Godefroy, Cérémonial, t. II, p. 37 et 41.
7 Voy. Desboulmiers, Théâtre italien, t. I, p. 325.
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