Titre : Le Cornet / Société artistique et littéraire fondée en 1896
Auteur : Société artistique et littéraire fondée en 1896. Auteur du texte
Éditeur : impr. de H. Richard (Paris)
Date d'édition : 1929-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32748478n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 988 Nombre total de vues : 988
Description : 01 avril 1929 01 avril 1929
Description : 1929/04/01 (A24,N4)-1929/05/31. 1929/04/01 (A24,N4)-1929/05/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5717653b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-65026
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Nous sommes heureux d'annoncer que le Ministre des
Beaux-Arts, dans sa sollicitude un peu tardive,-a reconnu
le talent et le mérite de notre camarade René Baudichon,
graveur en médailles et dessinateur humoriste. Hors
concours au Salon des Artistes français, et qu'enfin il
vient de le nommer officier de l'Instruction publique.
Nous avons tous fêté joyeusement cette rosette à notre
dernier dîner et notre Président Albert Michaut lui donna
l'accolade aux acclamations de tous.
• NOS DEUILS •
Fursy, notre brave Henri Fursy est mort! ' -
Cette nouvelle lamentable et si soudaine a plongé. Paris
dans la stupeur. Fursy, hier si vaillant, si plein d'entrain,
dont le rire sonore et les chants joyeux soulevaient de
plaisir toute une salle, Fursy n'est plus ! Sa voix à tout
jamais enclose dans une tombe avec tout ce qui fut lui :
un coeur admirable, un esprit charmant !
Tout le Cornet le pleurera.
Et moi qui fus son ami de toujours, qui l'ai suivi de-
puis sa première chanson rosse sans presque jamais le
quitter, jusqu'à maintenant, je suis atterré de sa perte et
ne m'en consolerai pas. Nous avions, l'un pour l'autre,
une affection fraternelle qu'aucune ombre n'avait jamais
ternie. Nous avions été jeunes ensemble, nous avons
vieilli côte à côte. Il me confiait ses joies et ses peines.
Je lui confiais les miennes. Une grande partie de mon
passé d'homme est peuplée de cela. Comment l'oublier?
Fursy était un vaillant. Il eut de pénibles moments dans
sa carrière de chansonnier et de directeur de cabarets et
même dans sa vie intime. Un autre en eût été accablé et
se fût laissé choir. Lui, au contraire, se redressait, faisait
face au Destin, le gouaillait sans morgue et, avec une
force renouvelée, repartait d'un pas résolu sur l'âpre che-
min et poursuivait sa course sans jamais tomber.
Il meurt en route et c'est une bien grande tristesse !
Oui l'a tué? Une lésion organique ou d'infâmes gredins
qui l'ont assailli et frappé? On ne le sait encore. Une '
enquête judiciaire est ouverte qui îious le dira, peut-être.
Fursy laisse une jeune veuve et une fillette qu'il avait
adoptée. Toutes deux, que je plains infiniment et à qui
j'adresse ici, au nom de tout le Cornet, ma sympathie et
mes condoléances émues, perdent un être tendre et géné-
reux qui travaillait pour leur assurer un avenir doux et
sûr. Hélas !...
La Chanson perd un de ses plus fervents et pittores-
ques adeptes, en même temps qu'un interprète vibrant.
Tout chantait en lui. Il suffisait qu'on lui jetât un sujet
et des rimes au hasard pour qu'il les transformât aussitôt
en couplets spirituels et amusants. C'était un improvisa-
teur habile et d'un sang-froïd rare.
11 a été décoré de la Légion d'honneur il y a un an.
Ce fut pour lui une grande joie et l'occasion de nous faire
entendre, au splendide déjeuner qui lui fut offert par ses
amis, un poème d'une délicieuse ironie, d'un esprit char-
mant et d'une jolie forme prosodique.
On a porté notre cher Fursy au cimetière "Montpar-
nasse le 17 avril, accompagné d'une foule considérable
d'amis et d'illustres auteurs tels que Maurice Donnay,
Romain Coolus, Gustave Charpentier, etc., etc.
Le Cornet avait déposé sur le cercueil une très belle
gerbe de fleurs et était représenté par son Président, Al-
bert Michaut, et par nos camarades Armand Segaud,
Maurice Neumont, Pierre François, Paul Gagneau,
Dr Gabriel Potherat, Fabrice Lenion, Ernest Pérignon,
Martinelli, H. Dauvin, René Baudichon, Georges Gros,
Jules Berny, Chepfer, Mellano-de Cassina, Henry Fa-
laize, Maurice Millière, Octave-Bernard, Lucien Lecocq,
Pierre Traut, Maurice Bouet, Jules Moy, Feschotte, Va-
lentin Tarault, Max-Blot, Paul Grégorio, Auguste Mail-
lard, Albert Launay, Emile Béchoff, René Ranson, Geor-
ges Villa et Jacques Yvel.
Albert MICHAUT,
Beaux-Arts, dans sa sollicitude un peu tardive,-a reconnu
le talent et le mérite de notre camarade René Baudichon,
graveur en médailles et dessinateur humoriste. Hors
concours au Salon des Artistes français, et qu'enfin il
vient de le nommer officier de l'Instruction publique.
Nous avons tous fêté joyeusement cette rosette à notre
dernier dîner et notre Président Albert Michaut lui donna
l'accolade aux acclamations de tous.
• NOS DEUILS •
Fursy, notre brave Henri Fursy est mort! ' -
Cette nouvelle lamentable et si soudaine a plongé. Paris
dans la stupeur. Fursy, hier si vaillant, si plein d'entrain,
dont le rire sonore et les chants joyeux soulevaient de
plaisir toute une salle, Fursy n'est plus ! Sa voix à tout
jamais enclose dans une tombe avec tout ce qui fut lui :
un coeur admirable, un esprit charmant !
Tout le Cornet le pleurera.
Et moi qui fus son ami de toujours, qui l'ai suivi de-
puis sa première chanson rosse sans presque jamais le
quitter, jusqu'à maintenant, je suis atterré de sa perte et
ne m'en consolerai pas. Nous avions, l'un pour l'autre,
une affection fraternelle qu'aucune ombre n'avait jamais
ternie. Nous avions été jeunes ensemble, nous avons
vieilli côte à côte. Il me confiait ses joies et ses peines.
Je lui confiais les miennes. Une grande partie de mon
passé d'homme est peuplée de cela. Comment l'oublier?
Fursy était un vaillant. Il eut de pénibles moments dans
sa carrière de chansonnier et de directeur de cabarets et
même dans sa vie intime. Un autre en eût été accablé et
se fût laissé choir. Lui, au contraire, se redressait, faisait
face au Destin, le gouaillait sans morgue et, avec une
force renouvelée, repartait d'un pas résolu sur l'âpre che-
min et poursuivait sa course sans jamais tomber.
Il meurt en route et c'est une bien grande tristesse !
Oui l'a tué? Une lésion organique ou d'infâmes gredins
qui l'ont assailli et frappé? On ne le sait encore. Une '
enquête judiciaire est ouverte qui îious le dira, peut-être.
Fursy laisse une jeune veuve et une fillette qu'il avait
adoptée. Toutes deux, que je plains infiniment et à qui
j'adresse ici, au nom de tout le Cornet, ma sympathie et
mes condoléances émues, perdent un être tendre et géné-
reux qui travaillait pour leur assurer un avenir doux et
sûr. Hélas !...
La Chanson perd un de ses plus fervents et pittores-
ques adeptes, en même temps qu'un interprète vibrant.
Tout chantait en lui. Il suffisait qu'on lui jetât un sujet
et des rimes au hasard pour qu'il les transformât aussitôt
en couplets spirituels et amusants. C'était un improvisa-
teur habile et d'un sang-froïd rare.
11 a été décoré de la Légion d'honneur il y a un an.
Ce fut pour lui une grande joie et l'occasion de nous faire
entendre, au splendide déjeuner qui lui fut offert par ses
amis, un poème d'une délicieuse ironie, d'un esprit char-
mant et d'une jolie forme prosodique.
On a porté notre cher Fursy au cimetière "Montpar-
nasse le 17 avril, accompagné d'une foule considérable
d'amis et d'illustres auteurs tels que Maurice Donnay,
Romain Coolus, Gustave Charpentier, etc., etc.
Le Cornet avait déposé sur le cercueil une très belle
gerbe de fleurs et était représenté par son Président, Al-
bert Michaut, et par nos camarades Armand Segaud,
Maurice Neumont, Pierre François, Paul Gagneau,
Dr Gabriel Potherat, Fabrice Lenion, Ernest Pérignon,
Martinelli, H. Dauvin, René Baudichon, Georges Gros,
Jules Berny, Chepfer, Mellano-de Cassina, Henry Fa-
laize, Maurice Millière, Octave-Bernard, Lucien Lecocq,
Pierre Traut, Maurice Bouet, Jules Moy, Feschotte, Va-
lentin Tarault, Max-Blot, Paul Grégorio, Auguste Mail-
lard, Albert Launay, Emile Béchoff, René Ranson, Geor-
ges Villa et Jacques Yvel.
Albert MICHAUT,
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