Titre : Le Poilu républicain : organe officiel de la Fédération nationale des combattants républicains
Auteur : Fédération nationale des combattants républicains (France). Auteur du texte
Éditeur : [Fédération nationale des combattants républicains] (Paris)
Date d'édition : 1926-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328405963
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 septembre 1926 01 septembre 1926
Description : 1926/09/01 (A4,N11). 1926/09/01 (A4,N11).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56976695
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35867
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
QUATRIÈME ANNEE. — N' 11.
PUBLICATION Bl-MENSUELLE
1» SEPTEMBRE 1926.
LES TROIS FORMULES
Depuis longtetiïps, les anciens com-
battants ont cherché à réunir dans un
même groupe toutes les activités des
Eh 1920; fut fondée là Confédération
générale de toutes les victimes de la
guerre;
La. G.G.T.V.G. avait icomme-*objet
de réunir dans des fédérations natio-
nales distinctes les victimes de la
guerre ayant des droits spéciaux à
faire valoir: (fonctionnaires, blessés du
poumon, mutilés des yeux, etc.).-
Indépendamment des fédérations •na-
tionales:' d'intérêts auraient été organi-
sées des unions départementales.
Cette organisation est d'ailleurs celle
de là Cdnfédéràfcon générale du travail
avec sés:ïMératK>iis professionnelles-et :
ses unions de syndicats, • : ■'-
Pour des raisons que je ne veux pas
examiner, la C.G.T.V.G. n'a pas réussi.
liés associations de mutilés et d'an-
ciens combattants ont essayé à différen-
tes reprises de constituer un « Comité
d'entente ».
Tant que Maginot fut au pouvoir,
ces tentatives restèrent infructueuses.
Lors des élections de 1924, les diri-
geants des associations nationales rédi-
gèrent un cahier destiné a être soumis
à tous les candidats.
Lesj travaux préparatoires à l'élabo-
ration de ce cahier permirent d'établir
un contact permanent entre lès diri-
geants et ceux-ci décidèrent de se cens
titueren organe permanent pourvu
d'un secrétaire ganôral.
Le Comité d'entente était formé.
11 -a rincDnvénienli de limiter la re-
présentation aux associations, nationa-
les, quel que soit leur effectif, à l'ex-
clusion des associations régionales, dé-
partementales et locales, dont quelques-
unes réunissent plus d'adhérents que
certains groupements nationaux.
Il ne permet pas aux différentes as-
sociations de se 'réunir dans un Con-
grès commun, de confronter leurs thè-
ses et d'élaborer ensemble un pro-
gramme unique; il'donne seulement
la possibilité aux dirigeants de se con-
certer pour l'aboutissement, des reven-
dications adoptées séparément par les
associations dont les dirigeants siègent
au Comité d'entente.
Errfin, en 1922, nos camarades Es-
querré et Manant, de la Fédération Dé-
partementale des Hantes-Pyrénées, con-
çurent le projet de réunir dans une
seule assemblée générale les délégués
régulièrement mandatés de toutes les
associations nationales, régionales, dé-
partementales ou locales d'anciens com-
battants et de mutilés de France.
Ce fut la Semaine du Combattant.
Le Congrès du. Havre fixa les prin-
cipes de la collaboration des associa-
tions adhérentes à la Semaine.
Premier principe. —L'union de tous
les anciens combattants réside dans la
mise au point d'un programme com-
mun do revendications, -discuté et
adopté par les mandataires de tous les
véritables anciens combattants et non
pas dans l'adoption pure et simple d'un
programme imposé par un groupe, si
nombreux et si puissant qu'il puisse
paraître au premier alx>rd.
Deuxième principe. — La Semaine
repousse énergiquement toute idée de
fusion ou d'absorption en une seule or-
ganisation des associations d'anciens
combattants présentes ou futures. Elle
met à la base de sa conception de coor-
dination des efforts des anciens com-
battants l'entière liberté d'évolution de
chaque groupement particulier dans le
cadre large ou étroit, qu'il s'est libre-
ment donné.
De plus, les statuls de la Semaine
du Combattant mettent les groupe-
ments adhérents dans l'obligation de
constituer des unions départementales
à quelle qu'association nationale ils ap-
partiennent.
La formule do la Semaine du Com-
battant est certainement la meilleuro
qui ait jamais été préconisée.
Toutes les associations peuvent adhé-
rer à la Semaine du Combattant, pe-
tites et grandes, celles qui ont un ob-
jectif général et celles qui se proposent
des buts limités.
Aussi, il semblé que Pichot enfonce
une porte ouverte lorsque, dans le
«: Journal des Mutilés » du 28 août
1:926, ii demande la convocation d'une
assemblée nationale des.combattants et
des victimes de la guerre avec l'insti-
tution d'un secrétariat, général des as-
sociations. ''
La Semaine du Combattant répond
aux aspirations de Pichot.
Depuis 1923, une assemblée générale
des anciens 'combattants et des victi-
mes de la guerre s'est déjà tenue deux
fois au Havre et à, Toulouse.-
Elle va siéger de nouveau à Lille.
Elle a fait appel à toutes Jes assoc
dations sans distinction. Au début, les
associations nationales pouvaient y
adhérer au même titre que les associa-
tions locales, départementales et régio-
nales.
Parce qu'elles ont craint d'être sub-
mergées par les associations nationa-
les, les autres associations n'ont accepté
comme adhérentes à la Semaine, sauf
pour les groupements fondateurs, que
les associations locales, régionales ou
départementales.
Mais, après quatre années d'exis-
tence, la Semaine du Combattants
pourrait revenir sur sa décision pre-
mière.
L'an dernier, la F.N.C.R. était l'as-
sociation ayant le plus fort effectif par-
ticipant au Congrès de Toulouse.
Si elle avait voulu manoeuvrer la Se-
maine du Combattant, elle aurait pu,
malgré qu'il lui en coûtât un peu plus
cher, faire adhérer isolément ses fédé-
rations départementales, ses associa-
tions affiliées et ses sections locales,
elle aurait pu disposer d'un nombre
important de voix.
Elle ne l'a pas fait et aucune asso-
ciation nationale n'aurait intérêt à le
faire, car les assises convoquées par la
Semaine du Combattant n'ont pas pour
but de faire voter des motions à une
ou deux voix de majorité, mais de per-
mettre à tous les anciens combattants
de confronter leurs opinions et d'éta-
blir un plan général d'action.
La. Semaine ne demande pas aux
congressistes quelles sont leurs concep-
tions politiques ou leurs croyances reli-
gieuses, elle exige seulement d'eux
d'être des anciens combattants authen-
tiques.
La formule adoptée par la Semaine
du Combattant est la meilleure et elle
doit être adoptée par toutes les asso-
ciations. A _j FONTENY,
Président de la F.N.C.R..
WÊÊÊmÊÊmmÊÊiÊÊÊimÊÊam
Nécrologie
La mort de notre sympathique ca-
marade Gustave Ganay, membre de la
j section de Marseille de la F.N.C.R., a
! endeuillé la France sportive. « Le cham-
pion de France de demi-fond, dit Henri
Decoin, dans « Paris-Soir », était un
athlète modeste, loyal, un coureur cons-
ciencieux qui pratiquait son métier
avec goût et honnêteté. Sa brusque dis-
parition a ému tout lo monde cycliste,
car Gustave Ganay, depuis son arri-
vée à Paris, avait su conquérir la foule
des vélodromes. »
Les obsèques de notre camarade ont,
eu lieu le 28 août à Marseille. Plus do
150.000 personnes prenaient part au
cortège.
Notre camarade Edouard Gay, vice-
président de la section de Marseille
adressa à Gustave Ganay les derniers
adieux de la. F.N.C.R.
MM. Blanc, de l'U.V.F. ; Robert Co-
quellc, directeur du Stade Buffalo; Ely-
sée Petit, au nom du Maire et du Con-
seil municipal de Marseille, prononcè-
rent des discours.
Nous adressons a la famille et à tous
les amis de Gustave Ganay nos frater-
nelles condoléances.
VIe Congrès Démocratique International
POUR LA PAIX
La Fédération Nationale des Com-
battants Républicains est la seule asso-
ciation d'anciens combattants qui ait
adhéré au VI" Congrès démocratique
international pour la Paix.
Le Comité Central s'est conformé à
la tradition constante de la F.N.C.R.
qui est d'être présente partout où se
pose la question de la paix.
En 1922, la F.N.C.R. participait au
X* Congrès national des Sociétés fran-
çaises pour la Paix, et, notre Président
Fonleny était élu membre de la délé-
gation permanente.
Ferdinand BUISSON
Président
do la Ligue des Droits de l'Homme
Nous avons participé, le 21 septem-
bre, à la démonstration en faveur de
la paix organisé, au. Trocadéro, par la
Confédération dû Travail. Notre Pré-
sident d'honneur, Frédéric lirunet,
prit la parole en notre nom.
Nous avons répondu à l'appel du Co-
mité des Fêles et Cérémonies civiles
qui organisait, au Trocadérq, une ma-
nifestation en mémoire du Président
Wilson. Notre émincnl camarade Paul-
Boncour y fut notre porte-parole.
Le i"r février I9?'i, la F.N.C.R. était
aux; côtés de la Ligue des Droits de
VHomme, du Grand Orient, de la Con-
fédération du Travail cl de tous les
groupements pacifistes pour affirmer,
sous la présidence effective d'Edouard.
Herriol, noire volonté de paix.
Au mois de septembre 1924, a.vec nos
camarades de la. Semaine du Combat-
tant, nous participions au XXIV Con-
grès Universel de la Paix et notre Pré-
sident Fonleny fut chargé, par la Com-
mission compétente, de formuler un
rapport, sur l'action internationale des
anciens combattants.
Ses conclusions furent adoptées à
l'unanimité.
A Bierville, l'action personnelle de
Fonleny se manifesta encore. Sur sa.
proposition, les organisateurs du Con-
grès décidèrent de réunir, le 20 août,
tons les anciens combattants présents
au Congrès.
Ce fut la motion présentée par Fon-
leny, qui fut. votée par la réunion des
anciens combattants de tous les pays.
On en lira le texte plus loin.
Enfin, la voix des combattants répu-
blicains retentit en accents éloquents
au banquet du samedi, 21 août, lorsque
notre camarade M" de Moro-Giafferi,
président du groupe parlementaire des
anciens combattants, devant 5.000 au-
diteurs, exposa nos conceptions paci-
fistes.
En participant au VI" Congrès démo-
cratique international, nous avons tra-
vaille pour la Paix et aussi pour la
F.N.C.R.
Louis RKVNT.S,
Secrétaire général de la F.N.C.R.
Le Comité d'organisation du VI 0
Congrès démocratique international,
pour la Paix faisait suite au Congrès
tenu à Paris en 1921, à Vienne en 1922,
à Fribouirg-en-Brisgau en 1923, à Lon-
dres en 1924, à Luxembourg en 1925.
M-. Marc Sangnier présida le Comité
d'organisation et M. Georges Hoog en
assura le secrétariat général.
• Parmi les personnalités qui avaient
accordé leur patronage nous notons
MM. Airistide Briand, Painlevé, Her-
riot, Caillaux, général Girod, Dura-
four, Ghautemps, Berthod, Frédéric
Bru-net, Brenier, Hamelin, Pasquet,
Valette, Accambray, Barthe, Boully,
Caifo-rt, 'Ghabrun, Dauthy, Deat, i>ei-
lac, André Escoffier,. Frot, Marchan-
deau, Albert Mil.ha.ud, Pierre Rameil,
Simon Reynaud, René Richard, Scia-
fer, Charles Richet, Ferdinand Buis-
son, Firmin Gémier, Arthur Fontaine,
Julien Luchaire, Stephen Valet, Ro-
bert Bos, Brack, Charles - Brun, A.-J.
Fonteny, Lucien Lefoyer, Mme Mala-
terre - Sellier, Marx,' Prudhommeau,
Gaston Tessier, etc.
Le mois international de la Paix a
comporté pendant la première semaine
un voyage et des réceptions dans le
Nord de la France.
Le jeudi 5 août, les Pèlerins de la
Paix furent reçus par les Sociétés pa-
Marc SANGNIER
cifisl.es d'Amiens auxquelles s'étaient
joints les combattants républicains de
la Somme.
Pendant la deuxième semaine une
série de cours furent enseignés sur les
idées démocratiques et la guerre, les
jeunesses nationales et le problème de
la paix, la vie internationale et la jeu-
nesse.
Le lundi 9 août à 17 heures, MM.
René Cassin et Marcel Randoux, de
l'Union Fédérale, traitèrent : la Paix
internationale cl, les anciens combat-
tants.
Le samedi 14 août les congressistes
étaient reçus au ministère des Affai-
res étrangères où M'.. Louis Barthou
leur souhaita la bienvenue au nom du
Gouvernement.
Le véritable Congrès se tint du lundi
10 août au dimanche 22 août.
A la séance d'ouverture M: Marc
Sangnier remercia le Gouvernement de
la République do l'accueil cl, de la
sympathie qu'il a donnés au Congrès
do Bierville. 11 remercia également les
hommes éminonts, do convictions phi-
losophiques cl religieuses si différen-
tes qui se sont unis pour le travail de
la paix.
Au milieu des applaudissements, no-
tre l'résident d'honneur Ferdinand
Buisson déclara sa foi dans l'oeuvre de
la jeunesse et dit :
.1c vous demande, an nom de la libre
pensée, comme on le demandait tout J\
l'heure avec tant d'éloquence au nom de
la religion, de vous prononcer Ions, unani-
mement, pour ce qui est. Je bien suprême
■de l'humanité, fa Paix. A.près avoir en-
tendu un prélat qui représente avec tant
d'autorité l'Eglise catholique, je suis heu-
reux de dire que toutes les paroles qu'il a
prononcées, toutes ces nobles paroles que
vous avez applaudies je suis prêt à les si-
gner. Nous sommes tous unanimes en ce
voeu que l'Eglise nous permette,nous auto-
rise à mettre sous sa bénédiction la Paix
universelle, Ja Paix définitive.
DE MORiO-GIAFFERI
Président
du Groupe des Députés républicains
•anciens combattants
Les congressistes se répartirent en
tl'ilic: pnm;micci/-mc • T-ni-iv.,l.n e/\eî;ilr» s\l
d'organisation.
Les discussions furent passionnées,
toujours empreintes de la plus grande
fraternité et animées du désir d'orga-
niser la paix.
Le « Poilu Républicain « est trop
petit pour rendre compte dans le dé-
tail de tous les travaux .accomplis a.
Bierville où non seulement se poursui-
vaient les études en commissions, mais
où conjointement se réalisaient, la fra-
ternité universelle, par des fêles en
plein air, sous la. direction de Firmin
Gémier et par des repas en commun
réunissant plusieurs milliers de con-
vives.
Le samedi 21 août, notre camarade
de Moro-Giafferi, président du groupe
parlementaire des combattants répu-
blicains, avait été convié au déjeuner
en commun sous la. tente.
Il a. prononcé à la fin du repas un
admirable discours avec son éloquence
eoulumière :
Après avoir salué le grand travailleur
et le grand apôtre qu'est .Marc Sangnier,
il ra.npeia l'énergie el. le courage que no-
ir,: ami sut montrer, pendant ton le la pré-
cédente légï'slalure, quand, sans cesse sur
la brèche, il élail seul ou presque, parmi
tant de sarcasmes et de haines, à lenlor
de l'aire comprendre, à. la. France, ses
vraies traditions d'intelligente sagesse el.
de générosilé.
n Républicain el. laïque, je n'ai eu, dé-
i.lara-l.il, nul fossé à franchir pour venir
à vous. » lit M. de Moro-Giafferi en une
magnifique el. pénétrai!le improvisation,
parla de la liberté religieuse et de cette
laïcilé qui ne serait pas elle-même si elle
était faile de haine, ou de mépris pour les
sine.érilés religieuses. « Avant de faire la
paix à. 1'exlérieiir, vous êles ici de ceux,
nous dil-il, qui ont compris qu'il fallait
d'abord faire la paix dans la justice, la, li-
berté el, le respect jimluel des ■croyances. »
Puis, aboi'danl le problème de la paix
inlernalionale, il apporta aux enngressis-
les deux» propositions originales el har-
dies :
I" 1 .'abolition intégrale, de. Imites les dél-
ies «le guerre, dettes de l'Allemagne aux
alliés, dettes des alliés les uns envers les
antres ;
2" .Créalion d'une monnaie intematio-
PUBLICATION Bl-MENSUELLE
1» SEPTEMBRE 1926.
LES TROIS FORMULES
Depuis longtetiïps, les anciens com-
battants ont cherché à réunir dans un
même groupe toutes les activités des
Eh 1920; fut fondée là Confédération
générale de toutes les victimes de la
guerre;
La. G.G.T.V.G. avait icomme-*objet
de réunir dans des fédérations natio-
nales distinctes les victimes de la
guerre ayant des droits spéciaux à
faire valoir: (fonctionnaires, blessés du
poumon, mutilés des yeux, etc.).-
Indépendamment des fédérations •na-
tionales:' d'intérêts auraient été organi-
sées des unions départementales.
Cette organisation est d'ailleurs celle
de là Cdnfédéràfcon générale du travail
avec sés:ïMératK>iis professionnelles-et :
ses unions de syndicats, • : ■'-
Pour des raisons que je ne veux pas
examiner, la C.G.T.V.G. n'a pas réussi.
liés associations de mutilés et d'an-
ciens combattants ont essayé à différen-
tes reprises de constituer un « Comité
d'entente ».
Tant que Maginot fut au pouvoir,
ces tentatives restèrent infructueuses.
Lors des élections de 1924, les diri-
geants des associations nationales rédi-
gèrent un cahier destiné a être soumis
à tous les candidats.
Lesj travaux préparatoires à l'élabo-
ration de ce cahier permirent d'établir
un contact permanent entre lès diri-
geants et ceux-ci décidèrent de se cens
titueren organe permanent pourvu
d'un secrétaire ganôral.
Le Comité d'entente était formé.
11 -a rincDnvénienli de limiter la re-
présentation aux associations, nationa-
les, quel que soit leur effectif, à l'ex-
clusion des associations régionales, dé-
partementales et locales, dont quelques-
unes réunissent plus d'adhérents que
certains groupements nationaux.
Il ne permet pas aux différentes as-
sociations de se 'réunir dans un Con-
grès commun, de confronter leurs thè-
ses et d'élaborer ensemble un pro-
gramme unique; il'donne seulement
la possibilité aux dirigeants de se con-
certer pour l'aboutissement, des reven-
dications adoptées séparément par les
associations dont les dirigeants siègent
au Comité d'entente.
Errfin, en 1922, nos camarades Es-
querré et Manant, de la Fédération Dé-
partementale des Hantes-Pyrénées, con-
çurent le projet de réunir dans une
seule assemblée générale les délégués
régulièrement mandatés de toutes les
associations nationales, régionales, dé-
partementales ou locales d'anciens com-
battants et de mutilés de France.
Ce fut la Semaine du Combattant.
Le Congrès du. Havre fixa les prin-
cipes de la collaboration des associa-
tions adhérentes à la Semaine.
Premier principe. —L'union de tous
les anciens combattants réside dans la
mise au point d'un programme com-
mun do revendications, -discuté et
adopté par les mandataires de tous les
véritables anciens combattants et non
pas dans l'adoption pure et simple d'un
programme imposé par un groupe, si
nombreux et si puissant qu'il puisse
paraître au premier alx>rd.
Deuxième principe. — La Semaine
repousse énergiquement toute idée de
fusion ou d'absorption en une seule or-
ganisation des associations d'anciens
combattants présentes ou futures. Elle
met à la base de sa conception de coor-
dination des efforts des anciens com-
battants l'entière liberté d'évolution de
chaque groupement particulier dans le
cadre large ou étroit, qu'il s'est libre-
ment donné.
De plus, les statuls de la Semaine
du Combattant mettent les groupe-
ments adhérents dans l'obligation de
constituer des unions départementales
à quelle qu'association nationale ils ap-
partiennent.
La formule do la Semaine du Com-
battant est certainement la meilleuro
qui ait jamais été préconisée.
Toutes les associations peuvent adhé-
rer à la Semaine du Combattant, pe-
tites et grandes, celles qui ont un ob-
jectif général et celles qui se proposent
des buts limités.
Aussi, il semblé que Pichot enfonce
une porte ouverte lorsque, dans le
«: Journal des Mutilés » du 28 août
1:926, ii demande la convocation d'une
assemblée nationale des.combattants et
des victimes de la guerre avec l'insti-
tution d'un secrétariat, général des as-
sociations. ''
La Semaine du Combattant répond
aux aspirations de Pichot.
Depuis 1923, une assemblée générale
des anciens 'combattants et des victi-
mes de la guerre s'est déjà tenue deux
fois au Havre et à, Toulouse.-
Elle va siéger de nouveau à Lille.
Elle a fait appel à toutes Jes assoc
dations sans distinction. Au début, les
associations nationales pouvaient y
adhérer au même titre que les associa-
tions locales, départementales et régio-
nales.
Parce qu'elles ont craint d'être sub-
mergées par les associations nationa-
les, les autres associations n'ont accepté
comme adhérentes à la Semaine, sauf
pour les groupements fondateurs, que
les associations locales, régionales ou
départementales.
Mais, après quatre années d'exis-
tence, la Semaine du Combattants
pourrait revenir sur sa décision pre-
mière.
L'an dernier, la F.N.C.R. était l'as-
sociation ayant le plus fort effectif par-
ticipant au Congrès de Toulouse.
Si elle avait voulu manoeuvrer la Se-
maine du Combattant, elle aurait pu,
malgré qu'il lui en coûtât un peu plus
cher, faire adhérer isolément ses fédé-
rations départementales, ses associa-
tions affiliées et ses sections locales,
elle aurait pu disposer d'un nombre
important de voix.
Elle ne l'a pas fait et aucune asso-
ciation nationale n'aurait intérêt à le
faire, car les assises convoquées par la
Semaine du Combattant n'ont pas pour
but de faire voter des motions à une
ou deux voix de majorité, mais de per-
mettre à tous les anciens combattants
de confronter leurs opinions et d'éta-
blir un plan général d'action.
La. Semaine ne demande pas aux
congressistes quelles sont leurs concep-
tions politiques ou leurs croyances reli-
gieuses, elle exige seulement d'eux
d'être des anciens combattants authen-
tiques.
La formule adoptée par la Semaine
du Combattant est la meilleure et elle
doit être adoptée par toutes les asso-
ciations. A _j FONTENY,
Président de la F.N.C.R..
WÊÊÊmÊÊmmÊÊiÊÊÊimÊÊam
Nécrologie
La mort de notre sympathique ca-
marade Gustave Ganay, membre de la
j section de Marseille de la F.N.C.R., a
! endeuillé la France sportive. « Le cham-
pion de France de demi-fond, dit Henri
Decoin, dans « Paris-Soir », était un
athlète modeste, loyal, un coureur cons-
ciencieux qui pratiquait son métier
avec goût et honnêteté. Sa brusque dis-
parition a ému tout lo monde cycliste,
car Gustave Ganay, depuis son arri-
vée à Paris, avait su conquérir la foule
des vélodromes. »
Les obsèques de notre camarade ont,
eu lieu le 28 août à Marseille. Plus do
150.000 personnes prenaient part au
cortège.
Notre camarade Edouard Gay, vice-
président de la section de Marseille
adressa à Gustave Ganay les derniers
adieux de la. F.N.C.R.
MM. Blanc, de l'U.V.F. ; Robert Co-
quellc, directeur du Stade Buffalo; Ely-
sée Petit, au nom du Maire et du Con-
seil municipal de Marseille, prononcè-
rent des discours.
Nous adressons a la famille et à tous
les amis de Gustave Ganay nos frater-
nelles condoléances.
VIe Congrès Démocratique International
POUR LA PAIX
La Fédération Nationale des Com-
battants Républicains est la seule asso-
ciation d'anciens combattants qui ait
adhéré au VI" Congrès démocratique
international pour la Paix.
Le Comité Central s'est conformé à
la tradition constante de la F.N.C.R.
qui est d'être présente partout où se
pose la question de la paix.
En 1922, la F.N.C.R. participait au
X* Congrès national des Sociétés fran-
çaises pour la Paix, et, notre Président
Fonleny était élu membre de la délé-
gation permanente.
Ferdinand BUISSON
Président
do la Ligue des Droits de l'Homme
Nous avons participé, le 21 septem-
bre, à la démonstration en faveur de
la paix organisé, au. Trocadéro, par la
Confédération dû Travail. Notre Pré-
sident d'honneur, Frédéric lirunet,
prit la parole en notre nom.
Nous avons répondu à l'appel du Co-
mité des Fêles et Cérémonies civiles
qui organisait, au Trocadérq, une ma-
nifestation en mémoire du Président
Wilson. Notre émincnl camarade Paul-
Boncour y fut notre porte-parole.
Le i"r février I9?'i, la F.N.C.R. était
aux; côtés de la Ligue des Droits de
VHomme, du Grand Orient, de la Con-
fédération du Travail cl de tous les
groupements pacifistes pour affirmer,
sous la présidence effective d'Edouard.
Herriol, noire volonté de paix.
Au mois de septembre 1924, a.vec nos
camarades de la. Semaine du Combat-
tant, nous participions au XXIV Con-
grès Universel de la Paix et notre Pré-
sident Fonleny fut chargé, par la Com-
mission compétente, de formuler un
rapport, sur l'action internationale des
anciens combattants.
Ses conclusions furent adoptées à
l'unanimité.
A Bierville, l'action personnelle de
Fonleny se manifesta encore. Sur sa.
proposition, les organisateurs du Con-
grès décidèrent de réunir, le 20 août,
tons les anciens combattants présents
au Congrès.
Ce fut la motion présentée par Fon-
leny, qui fut. votée par la réunion des
anciens combattants de tous les pays.
On en lira le texte plus loin.
Enfin, la voix des combattants répu-
blicains retentit en accents éloquents
au banquet du samedi, 21 août, lorsque
notre camarade M" de Moro-Giafferi,
président du groupe parlementaire des
anciens combattants, devant 5.000 au-
diteurs, exposa nos conceptions paci-
fistes.
En participant au VI" Congrès démo-
cratique international, nous avons tra-
vaille pour la Paix et aussi pour la
F.N.C.R.
Louis RKVNT.S,
Secrétaire général de la F.N.C.R.
Le Comité d'organisation du VI 0
Congrès démocratique international,
pour la Paix faisait suite au Congrès
tenu à Paris en 1921, à Vienne en 1922,
à Fribouirg-en-Brisgau en 1923, à Lon-
dres en 1924, à Luxembourg en 1925.
M-. Marc Sangnier présida le Comité
d'organisation et M. Georges Hoog en
assura le secrétariat général.
• Parmi les personnalités qui avaient
accordé leur patronage nous notons
MM. Airistide Briand, Painlevé, Her-
riot, Caillaux, général Girod, Dura-
four, Ghautemps, Berthod, Frédéric
Bru-net, Brenier, Hamelin, Pasquet,
Valette, Accambray, Barthe, Boully,
Caifo-rt, 'Ghabrun, Dauthy, Deat, i>ei-
lac, André Escoffier,. Frot, Marchan-
deau, Albert Mil.ha.ud, Pierre Rameil,
Simon Reynaud, René Richard, Scia-
fer, Charles Richet, Ferdinand Buis-
son, Firmin Gémier, Arthur Fontaine,
Julien Luchaire, Stephen Valet, Ro-
bert Bos, Brack, Charles - Brun, A.-J.
Fonteny, Lucien Lefoyer, Mme Mala-
terre - Sellier, Marx,' Prudhommeau,
Gaston Tessier, etc.
Le mois international de la Paix a
comporté pendant la première semaine
un voyage et des réceptions dans le
Nord de la France.
Le jeudi 5 août, les Pèlerins de la
Paix furent reçus par les Sociétés pa-
Marc SANGNIER
cifisl.es d'Amiens auxquelles s'étaient
joints les combattants républicains de
la Somme.
Pendant la deuxième semaine une
série de cours furent enseignés sur les
idées démocratiques et la guerre, les
jeunesses nationales et le problème de
la paix, la vie internationale et la jeu-
nesse.
Le lundi 9 août à 17 heures, MM.
René Cassin et Marcel Randoux, de
l'Union Fédérale, traitèrent : la Paix
internationale cl, les anciens combat-
tants.
Le samedi 14 août les congressistes
étaient reçus au ministère des Affai-
res étrangères où M'.. Louis Barthou
leur souhaita la bienvenue au nom du
Gouvernement.
Le véritable Congrès se tint du lundi
10 août au dimanche 22 août.
A la séance d'ouverture M: Marc
Sangnier remercia le Gouvernement de
la République do l'accueil cl, de la
sympathie qu'il a donnés au Congrès
do Bierville. 11 remercia également les
hommes éminonts, do convictions phi-
losophiques cl religieuses si différen-
tes qui se sont unis pour le travail de
la paix.
Au milieu des applaudissements, no-
tre l'résident d'honneur Ferdinand
Buisson déclara sa foi dans l'oeuvre de
la jeunesse et dit :
.1c vous demande, an nom de la libre
pensée, comme on le demandait tout J\
l'heure avec tant d'éloquence au nom de
la religion, de vous prononcer Ions, unani-
mement, pour ce qui est. Je bien suprême
■de l'humanité, fa Paix. A.près avoir en-
tendu un prélat qui représente avec tant
d'autorité l'Eglise catholique, je suis heu-
reux de dire que toutes les paroles qu'il a
prononcées, toutes ces nobles paroles que
vous avez applaudies je suis prêt à les si-
gner. Nous sommes tous unanimes en ce
voeu que l'Eglise nous permette,nous auto-
rise à mettre sous sa bénédiction la Paix
universelle, Ja Paix définitive.
DE MORiO-GIAFFERI
Président
du Groupe des Députés républicains
•anciens combattants
Les congressistes se répartirent en
tl'ilic: pnm;micci/-mc • T-ni-iv.,l.n e/\eî;ilr» s\l
d'organisation.
Les discussions furent passionnées,
toujours empreintes de la plus grande
fraternité et animées du désir d'orga-
niser la paix.
Le « Poilu Républicain « est trop
petit pour rendre compte dans le dé-
tail de tous les travaux .accomplis a.
Bierville où non seulement se poursui-
vaient les études en commissions, mais
où conjointement se réalisaient, la fra-
ternité universelle, par des fêles en
plein air, sous la. direction de Firmin
Gémier et par des repas en commun
réunissant plusieurs milliers de con-
vives.
Le samedi 21 août, notre camarade
de Moro-Giafferi, président du groupe
parlementaire des combattants répu-
blicains, avait été convié au déjeuner
en commun sous la. tente.
Il a. prononcé à la fin du repas un
admirable discours avec son éloquence
eoulumière :
Après avoir salué le grand travailleur
et le grand apôtre qu'est .Marc Sangnier,
il ra.npeia l'énergie el. le courage que no-
ir,: ami sut montrer, pendant ton le la pré-
cédente légï'slalure, quand, sans cesse sur
la brèche, il élail seul ou presque, parmi
tant de sarcasmes et de haines, à lenlor
de l'aire comprendre, à. la. France, ses
vraies traditions d'intelligente sagesse el.
de générosilé.
n Républicain el. laïque, je n'ai eu, dé-
i.lara-l.il, nul fossé à franchir pour venir
à vous. » lit M. de Moro-Giafferi en une
magnifique el. pénétrai!le improvisation,
parla de la liberté religieuse et de cette
laïcilé qui ne serait pas elle-même si elle
était faile de haine, ou de mépris pour les
sine.érilés religieuses. « Avant de faire la
paix à. 1'exlérieiir, vous êles ici de ceux,
nous dil-il, qui ont compris qu'il fallait
d'abord faire la paix dans la justice, la, li-
berté el, le respect jimluel des ■croyances. »
Puis, aboi'danl le problème de la paix
inlernalionale, il apporta aux enngressis-
les deux» propositions originales el har-
dies :
I" 1 .'abolition intégrale, de. Imites les dél-
ies «le guerre, dettes de l'Allemagne aux
alliés, dettes des alliés les uns envers les
antres ;
2" .Créalion d'une monnaie intematio-
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