Titre : Le Poilu républicain : organe officiel de la Fédération nationale des combattants républicains
Auteur : Fédération nationale des combattants républicains (France). Auteur du texte
Éditeur : [Fédération nationale des combattants républicains] (Paris)
Date d'édition : 1926-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328405963
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1926 01 janvier 1926
Description : 1926/01/01 (A4,N1)-1926/01/31. 1926/01/01 (A4,N1)-1926/01/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56976287
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-35867
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/01/2011
QUATRIEME 5WNEE. — 3N» ï.: PUBLICATION VEMUMUM JANVIER $936.
Examinant la situation iiiternatio- &
nale, M. de Kûhlmann, ancien minis- p-
tre des Affaires Etrangères d'AHema- ti
gne durant la guerre, noté qu'à l'éxérn- c]
pie du traité de Versailles le pacte de d
Locarno suscite beaucoup de nouveaux 1'
problèmes. Parmi ces questions, et au ti
premier rang, se trouve celle des man- d
dats coloniaux. si
Nos lecteurs se rappellent sans dou- q
te que l'idée de charger Une puissance ; n
civilisée de présider, pendant un si
temps de durée variable, et suivant r
des règles qui changeraient avec les p
lieux, à l'administration de pays inca- S'
pables de se gouverner eux-mêmes, a e
donné lieu a la création des mandats, s
L'article 22 du pacte de la Société des li
Nations en précise les règles,et donne d
corps à cette conception où se combi- n
lièrent le généreux idéalisme du pré- n
sident Wilson et l'idéalisme avisé du
général Smuts. a
Après le traité de Versailles, les al- j:
liés, à l'exception des Etats-Unis, qui I
refusèrent de prendre part à cette dis e
tribution, se partagèrent, à titre de s
puissances mandataires, les pays qui, 1
à la suite du démembrement de l'em- c
pire ottoman et de la déchéance de c
l'Allemagne comnse puissance colo-
niale, se trouvaient sans maîtres. Ces i
territoires étant devenus rcs n'uUius, c
et d'autre part considérés comme map- s
tes à se diriger, les Etats vainqueurs i."
.consentirent à les diriger dans la voie t
de la prospérité, du progrès et de la i
liberté. A
On ne fut pas sans envisager, à l'é- î
poque, qu'il existait comme une coin- i
ciderice heureuse entre les désirs des ]
coloniaux de France, d'Angleterre el i
des Dominions et les aspirations des ' :
peuples qui cherchaient un souverain. <
Et ainsi la nouvelle carte d'Afrique i
nous montre de façon tangible que
♦'attribution des mandats s'était har- j
monisée de la manière la plus opti-
miste avec les projets des expansion- i
nistes.
Seulement, cet heureux accord en-
tre les décisions de la Société des Na-
tions et les visées des partis coloniaux
de France et de TËmpire britannique
est exposé à ne pas voir le lendemain,
car la façon dont furent liquidées les
colonies allemandes et celle dont cer-
tains alliés furent, en ces circonstan-
ces; traités, ont donné lieu à des décep-
tions et provoqué, dès le moment
même, des protestations qui, tout d'a-
bord secrètes, commencent à se mani-
fester au fur et à mesure que le temps
fait son oeuvre.
La question des mandats coloniaux
semble à la veille de se poser à nou-
veau, et avec une acuité susceptible de
créer entre les différents grands Etats
européens de graves dissentiments.
L'Italie se plaint fort d'avoir été né-
gligée dans le partage des dépouilles
de l'empire colonial allemand. Sa po-
pulation, qui augmente avec une régu-
larité inquiétante, a besoin de territoi-
res où elle puisse se répandre à l'abri
du pavillon national, au lieu d'essai-
mer à travers le monde, où elle forme
des colonies sans drapeau, objets d'in-
quiétude pour les Etats ou ei.es se
constituent et d'amertume pour la
mère patrie. Elle estime donc qu'elle a
été lésée et fait, à. l'heure actuelle, en-
tendre son mécontentement avec quel-
que mauvaise humeur.
Le fascisme l'accentue encore et pro-
met de lui donner satisfaction. On
peut considérer comme un premier pas
dans cette voie le geste que s'apprête
à faire Mussolini en proclamant l'Italie
impériale. Qu'on y fasse attention : les
mots pompeux entraînent avec eux,
qu'on le veuille ou non, les gouverne-
ments a certains actes. II y a comme
une logique dos titres solennels. Et
certaines revendications qui auraient
fait sourire de la part du royaume,
d'Italie prendront un tout autre carac-
tère formulées par l'empire d'talie.
L'Allemagne, de son côté, ne s'est
jamais résignée à la perte de son do-
maine colonial. Des le lendemain du
traité do Versailles, des hommes, des
-■■- ie
le
groupes, des sociétés se donnèrent ai
pour tâche d'entretenir, .yiyave, le sen- ti
timent coloniaL Des tracts, des bro- di
chUres furent lancés à travers le pays,
des conférences furent prononcées où
l'on ne se bornait pas à protester con-
tre le traitement imposé à l'empire
déchu, mais où l'on montrait la néces- _
site, pouf le grand pays économique
qu'id était resté, de posséder des colo- [
; nies. La thèse était d'ailleurs facile à
soutenir tant étaient nombreuses les
raisons qui montraient qu'une grande
puissance industrielle, dans l'état pré-
sent du monde, ne peut guère vivre
et surtout se développer sans la pos-
session de pays exotiques. Le colonia-
lisme n'est pas, en effet, le résultat q
de quelques spéculations de l'esprit, le
mais la conséquence d'un- état icôno- v
mique déterminé. U
Ces arguments, et beaucoup d'autres
avec eux, furent exposés à travers le u
pays avec un succès incontestable.
Des.paroles, l'on passa aux aoîts/Des c
entreprises coloniales .furent fc'ntées .
sur divers points du--globe avec ha- r,
b il été et poursuivies à£ec i'>:>tk.-téna-r „
cité que nos voisins apposer;!. t.'u tonle
chose. ,:' :.'.''-.■ n
Les Indes néerl-a.ndiv'i 'v:^ ftivem le e
premier -théâtre de /.'c,v •?•'('".'. .•'"*.' Aux'-ur-
..- d'irui, c'est,vers les cok'n^ ^rtiigai-,, .?
ses -qu'ils . paraisse ) i i. -, ' IV ■ V- ! ' n:«;.lî : •'•;■,•/ .-. ; ' . :.x\
i." ... Le Portugal possèdeoacloré;. an; Afri- ;'■'
\que quelque deù*: YiiHUu'i^ fcièilviibmè-
très: carrés de torrHoirts, restes d'un r
empire colonial qvii jjvail,; ëlé plus f
graind que l'EviC'ie. ïl ^:dsft;: une vé- r
ritable disproportion eatre la métro- <:
pôle, de si faibJ-: -;K":ïîiiei do popula-
tion si peu nomhi/fci.îsë,''.;/ie 'ressources c
'si limitées, et oi» t-o 1 .nic^ -'.riches, mais c
dont les res^uroe^, faute d'habitants ,c
et de capitaux, ■ ta-vl inexploitées.
Cette situation -avad. ûï* avant 7a
guerre, domié..naisi--^K•■!>, on Angleter- (
re et en A:iien;ar:ni. ;'; des projets de
spoliation I'.Ï us ou ;.rto:n:i brutale. Des i
négociations avaler.i. même été, à ce ]
propos, engagées-en tre'les deux pays
el elles ne furent rompues que lorsque '
les coloniaux de Londres se furent 1
aperçus que ceux do Berlin, poursui-
vaient la constitution, au centre de
l'Afrique, d'un grand empire colonial ]
allemand et le partage des possessions
portugaises devait en être 'a première .
étape.
La guerre vint el la question parut
enterrée. Mais elle semble revivre
maintenant. Un journal de Lisbonne
i signale en effet une série d'efforts, fort
bien combinés en vérité, et qui ten-
dent à établir l'influence allemande
dans l'Angola. Une* banque s'est fon-
; dée avec des capitaux officiellement
s hollandais, en réalité germaniques, en
vue de faire le commerce dans cette
colonie, d'y commanditer des entrepri-
5 ses agricoles, industrielles et d'y par-
ticiper à la construction des chemins
do fer nécessaires à l'exploitation des
richesses minières de l'intérieur,
i Cette main-mise économique a in-
quiété l'opinion publique portugaise,
ï qui a été fort émue par les révélations
do la presse. Celte émotion serait en
i partie inexplicable si on ne se rappe-
i lait pas qu'en septembre dernier, à la
i Société des Nations, l'administration
coloniale portugaise avait été l'objet,
de la part des Américains, de critiques
fort vives et en apparence justifiées.
On redoute, à Lisbonne, les pires
i éventualités, et notamment la perte
s des colonies.
e II est assez difficile de dire ce qu'il
o y a, de justifié dans ces inquiétudes,
s Mais ces incidents ont une indication
:, très claire. Ils témoignent du désir de
'- l'Allemagne de reprendre sa place par-
o mi les grandes puissances coloniales.
!t Elle espère y parvenir par le moyen
it détourné des mandats coloniaux dont
c. elle revendiquera l'attribution dès
qu'elle sera, entrée dans la Société des
Nations. Elle demandera, alors d'être
si .traitée comme l'Angleterre et la Fran-
>- ce et elle sera soutenue par l'Italie. Ce
u sont là les problèmes de domain. Je
'â ne veux pas, dès maintenant, préjuger
les solutions qui leur seront données,
mais je serais bien étonné si on pou-
vait lés éluder ou les résoudre bruta-
lement .par la négative. Peut-être alors
les- grandes puissances seront-elles
amenées à envisager un nouveau sta-
tut colonial et à généraliser le régime
des mandats.
Henri FONTANIER, • JJ
Député du Cantal, i£
Membre du Comité ■ u
de la F.N.C.R. n
■ * : a
Gjmmcni m Anciens ComDaitarts ;
peuvent ïaïre vaiLîr ieurs^aroïîs .'
1 • ' v
» ' —
La loi du 9 janvier .1926 a'prolongé jus- e
qu'au 31 décembre 1928 Je délai pendant P
lequel les anciens militaires peuvent faire : t>
valoir leurs droits à pension pour infirmi- s
lés. u
(Les intéressés peuvent se trouver dans*" ^
un des trois cas suivants : 1]
1° Ou bien ils .n'ont encore formulé au- ^
cune demande de pensions. c
Ils devront alors adresser, dans le plus .r.
bref délai, une lettre recommandée au di- I
recteui du service de sanlé de leur ré-
gion, j
Celle lettre doit se borner à énoncer les ).
nom, prénoms, domicile, grado; régiment JJ
et affectation. t
Au reçu de la demande, le directeur du ; j
service de ennl<;Jer/.\, parvenir, à l'intéressé j
'.une déclaratkii; c-HnUiidfnt" un question-" <
Suaire détaillé. ■'■ V ■
. Le'demandeur remplira la fonnule el. la (
retournera au métlecin-clief du centre de |
réforme, en joignant. îo copie certifiée con-
forme, des pièces officielles, 'certificats mé-
dicaux, billets d'hôpital., documents de
.constatation qui sont en sa possession.
Le dossier est constitué par le médecin- .,
chef de réforme, qui convoque enenite le
demandeur devant Jes médecins exerfs et; :-'
enfin devant la commission de réforme. '
Si celle-ci constate une infirmité au '
moins égale à 10 % cl admet, l'imputabililé j
au service, le titre d'allocation provisoire
est altribué.
Dans le cas contraire, le titre n'est dé- !
livré qu'après la décision du ministre des
Pensions ; '
2° Ou bien l'intéressé a formulé sa de-
mande et celle-ci a. élô gardée en insUmce
])ar le médecin-chef du centre de réforme.
Dan© ce cas, le médecin-clicf fera par-
venir la déclaration-questionnaire .sans
qu'une nouvelle demande soit adressée et
le candidat h pension sera convoqué de-
vant les médecins experts et. devant la
•commission do. réforme ;
3° Ou bien les prescriptions de la circu-
laire n° 75 E. M/P ilu 25 novembre 1925
ont été appliquées et le candidat à pension
a été examiné par les médecins experts et
• présenté devant la commission de ré-
forme.
Le demandeur n'a qu'a attendre la dé-
cision du Ministre, et si la commission lui
a reconnu une invalidité imputable au ser-
vice au moins égale à 10 %, il peut s'a-
dresser au sous-infendant militaire pour
■ se faire attribuer un titre d'allocation pro-
visoire d'à tien le.
Los candidats à. pension sont, autorisés
; à se faire assister d'un médecin de leur
; choix, devant, les experts et devant la
commission de réforme.
Ils peuvent faire inscrire leurs obser-
vations au procès-verbal de la commïs-
1 sion.
: La loi du 9 janvier 1926 ouvre un nou-
1 venu délai uniquement pour 1». présenta-
lion dos demandes de pension et non pour
i la présomption d'origine ou d'aggrava-
1 lion.
> La. preuve est, a la charge du deman-
> deur, étant bien entendu que l'article 5 do
la loi du 31 mars 1919 reste on vigueur el
; que lnnl.es les maladies constatées chez un
; militaire ou marin, pendant la période on
il a élé incorporé ou pendant les six mois
i qui ont suivi «son renvoi dans ses foyers,
sont présumées avoir été conlraclécs on
s'être aggravées par suite dos fatigues,
1 * dangers ou accidents du service, sauf
? prouve oonlrairc apportée par faits et do-
cuments. — A.J. FONTKNY.
La Société des Nations
Rapport présenté par notre camarade .Rebois, vice-président de là F, N. C. R.
. S'il est un point sur lequel tous les g
combattants, j'entends les combattants n
authentiques, tombent d'accord, c'est que d
la guerre est une folie monstrueuse et que e
tout doit être fait pour que nos enfants et c
nos petits-enfants ne soient, pas témoins r.
d'horreurs semblables à celles que nous
avons vécues. Hélas ! le désaccord com- d
ineiice lorsqu'il s'agit d'étudier les moyens s
propres à prévenir une nouvelle guerre d
qui, au dire des plus optimistes, serait li
cent lois plus cruelle^ cent fois plus sau- t
vage, ceiit fois plus, ruineuse que celle de s
Î9M. Les uns, que la mystique révolution-
naire affole, déclarent qu'il ne saurait y
avoir de paix sans la chute du capitalisme
et qu'il est utopique de croire à une ère <
pacifique sans un bouleversement préala- 1
. ble de la structure économique. Nous ne A
«aurions leur donnejj, complètement tort, E
mais cependant, il^nous permettront de J
leur dire, avec Jaurès, que l'action liu- '
maiiie ne peut être négligée dans le com- J
bat pour lu paix et qu'au surplus le re-
cours à l'ullima ratio préexistait à l'avè- K
nèmenl du capitalisme et que peut-être il J
lui survivra.
Les autres, trompés par les journaux,
Jes l'ubricunls de canons «u de plaques
blindées, méconnaissant les leçons., de la l
guerre et de l'avant-guerre, ont l'illusion '
de croire qu'une préparation^ intensive de : '
la guerre leur éparguera une nouvelle J
[ prise d'arnies.,Ce_n'est pas le .moment; de '
combattre ûnê".parèi.ile'V'ù^ .'
porte cependant de. noter' qu'il; .est eSsen- ^
ticlde dissiper ce préjugé dans nos ré u.: ]
iiions-de propagande. '":
Nous, nous avons pris depuis longtemps '
position â cet égard et notre 1 devise, notry '
fonnule d'acliorij c!est ;■ Si tu veux lajjaixv !
prépare la paix. » . ;'.■•.. "":';.•'"'"- ■ t{ '
;■' Préparer la paix, c'est une fâche ;:'n'avait jamais essayé d'aborder.VLes: vdi^'"...
plomates, les niililaires, l'es marchands'
d'obus, pour qui la permanence' de la
guerre est la seule raison d'être, ne s'é-
laient jamais avisés qu'on put faire autre
chose que de préparer la prochaine der-
nière guerre.
On reconnaissait un bon. diplomate, en.
ce fait qu'il avait su tromper ses udver-
- saires, brouiller les caries, rompre des
alliances, préparer des annexions en
pleine paix, fomenter des scissions.
Le bon militaire était celui qui connais- '
sait par coeur foules les batailles de Na-
poléon et savait développer sur le papier
tous les moyens de vaincre depuis Annibal
jusqu'à Chanzy en passant par Dugues-
clin.
Le bon marchand de plaques blindées,
vieux comme le monde — il vendait déjà
des boucliers du temps d'Aristophane —
savait entretenir dans les journaux de
tous les pays, la haine Ou voisin et jouer
artislcinent de la dignité de la patrie.
11 est particulièrement aisé de définir
le bon combattant, républicain, c'est celui
qui est prêt à faire autant de sacrifices
pour préparer la paix qu'en font les au-
tres pour préparer la guerre.
C'est parce que nous aimons la paix,
c'est parce que nous voulons organiser la
paix, que nous avons salué l'avènement
de la S.D.N.
+
* *
Il serait intéressant, mais beaucoup trop
long d'exposer objectivement, à la lumière
do l'histoire, l'évolution des rapports en-
tre les Etats. Une élude détaillée dos pré-
curseurs lointains ou immédiats de la
S.D.N., de Sully, l'abbé Sainl-Picrro, Au-
guste Comte, Renan, Saint-Simon, pour ne
cilcr que les plus célèbres, ne manquerait
pas d'intérèl. Mais ces génies travaillaient
dans l'abstrait cl l'importance de leurs
desseins no dépassait pas le cercle des
esprits supérieurs.
Il a. fallu la dernière guerre avec son
cortège do ruines et do deuils pour l'aire
réfléchir los hommes d'Iïlal. sur ce qu'il y
a d'insensé dans la façon traditionnelle de
régler les conflits.
•bans son fameux message du 22 janvier
1917, Woodrow Wilson, président de la
République des Klals-Unis, déclarait :
; (( Dans toute discussion do la paix qui |
1 doit, mettre un terme à cette guerre, il est
entendu que celte paix doit s'accompagner
de )'inslifution bien définie de quelque
force collective, laquelle rendra, virtuelle-
ment impossible que pareille •catastrophe
; nous accable jamais de nouveau. »
Kn entendant ces nobles paroles, si nou-
velles, la. terre entière frissonna et les
J peuples souffrants tournèrent leurs re-
gards du côté de l'Ouest. iLes gouvérhë-
menls les; plus sceptiques furent contraints
de feindre une approbation sans réserve
et désormais pour stimuler le courage dee
combattants s'appuyèrent sur les 'princi-
pes du grand président.
Puis, la paix survint, .bàhsjé secret
des délibérations des négpciateiirs dèl'/Vër'-".
sailles, en dépit du cynisme des un6, dé lu
duplicité, des autres, s'élabora le Pacte de;
la SiD.N., pacte •composite où ne se re-
trouve pas, à beaucoup prèSi la pure pen-
sée de Wilson. . : x
'..'...***. : ■■'.':
Quoi qu'il en soit, il avait bien jallu^ peu
ou prou, tenir compte Ùe la volonté des
peuples et le traité de Versailles ne pou-
vait pas ne pas. ô_tre .empreint d'espri.1 wiU
sonien. Une Société des Nations était fon-
dée, forme nouvelle de l'organisation in-
ternationale, nouvelle en ce qu'elle rem-
place la Société des Eluls. ..-'■.
Pour faire -comprendre la différence de
ces deux formules, disons simplement que
les Etals sont essentiellement souverains,
tandis que la S.D.N. limite cette souve-
raineté.
Nous avons assisté, en 1899 et 1907, à
une 'tentative d'organisation .fragmentaire-,
de la Société des Etats par les Cônféren- '
ces de la Haye. Duns ces congrès, les
Etats ne veulent accepter ni le principe de
la médiation obligatoire, ni le. principe de
l'arbitrage obligatoire,...encore, bjen ; miiins; ?
un plan précis MS''hmïiàiiçn''^^')^iiiie^ç^/.%
■■ménlsi" ' ':.' ■■'' ■■'" ■■■■-■-■-■■■.-■ ■>■■ '- ■;■ -•■-■•".
La Société Mes Etats, avant 1914, peut ?>;
être comparée à la Gaule ancienne où cha-
que tribu.n'obéit qu'à.sajjropréiégië,lient
■ "j à : saï'so^er^inété Jet ne . j'aTîdiqAielpas ;
:-^ c'est--'-une: soçiélë ànarcluqùev ; ■ . '. .
i; ;'^ofganisatioh dé la^S^lXN. prévue dans
••. %:Pa.c"te n'a jjas pu ne; pas •tenir compte
'•' de .cette tradition. On. pouvait s'attendre
• à ce qu'elle^ écartât im])éricuseinent la
guerre, mais-,pour éviter-des résistances,
■ elle se ■contenta de subordonner l'emploi
■ de la force à une procédui-c d'arbitrage.
Pour préciser, les membres de la S.D.N.
i sont tenus de soumettre ..leurs, .différend»
soit à la Cour de la Haye, soit à une au-
5 Ire juridiction. L'affaire peut être portée
i devant le Conseil de la S.D.'N.'ou devant
l'Assemblée.
~ ' Dans le premier cas, la décision arbi-
~v traie est obligatoire. Dans le deuxième cas,
. el c'est là quelque chose de très grave, !..
il faut l'unanimité du Conseil, mais la
sentence est publiée et les parties né peu-
vent pas en faire fi pratiquement, à cause
£ de l'opinion publique.
J.
Il manque à la S.D.N. d'être universelle.
e De grands Etals comme l'Allemagne, la
r Russie, les Etatei-Unis n'en font pas par-
tie.
,. Nous lui reprochons aussi d'être l'éma-
IJ nation des gouvernements, non des peu-
s pies. Selon leur bon plaisir, Assemblée et
Conseil sont recrutés. Est-ce que ce pou-
voir ne devrait pas être donné aux Parle-
ments, sinon aux citoyens eux-mêmes.
■' Est-ce qu'il ne devrait pas être explicite--
a ment formulé que les délégués de ces or-
ganismes doivent être choisis parmi les
personnalités les plus respectées et les
plus qualifiées de chaque pays ?
Sans doute, jusqu'ici, on n'a pas trop à
p se plaindre du choix des gouvernants. No-
c tre camarade Paul-Iioncour, pour la
i- France, Lord Robert Cecil pour l'Angle-
■- terre, sont d'excellents délégués, mais à
a côté de ceux-là, quelques noms font sou.
i- rire ou indignent.
.*: Ce qui nous élonne le plus, et à bon
'. droit, c'est que le Pacte est muet sur la
'„ question du désarmement. Il y a bien i'ar-
^ licle 8 qui stipule que le maintien de la
s Paix nécessite la réduction des armements
nationaux, mais seulement au minimum
compatible avec la. sécurité du pays. J*'ur-
\ mule trop vague et qui permet en fait ?a
}' course aux armements.
L'¬
Une seule chose pourra nous ionne'.' sa-
,,. lisfaclion : le désarmement complet et uni.
j, vorsel, la. constitution d'une force collec-
Itive do police pour la répression de tout
mouvont d'agression.
>.r cis. Li Société s'engage à préserver con-
IO Ire toute agression extérieure l'intégrité
;v territoriale et l'indépendance ]iolitiqne d«
IO tons ses membros. » Mais qui tiendra ren-
gagement ? J-a Société tout, entière sans
i- doute. Non. Deux alliés seulement : les
!s Etats-Unis et la Grande-Bretagne. C'est -
•c- donc que ces pays se réservent ic droit
Examinant la situation iiiternatio- &
nale, M. de Kûhlmann, ancien minis- p-
tre des Affaires Etrangères d'AHema- ti
gne durant la guerre, noté qu'à l'éxérn- c]
pie du traité de Versailles le pacte de d
Locarno suscite beaucoup de nouveaux 1'
problèmes. Parmi ces questions, et au ti
premier rang, se trouve celle des man- d
dats coloniaux. si
Nos lecteurs se rappellent sans dou- q
te que l'idée de charger Une puissance ; n
civilisée de présider, pendant un si
temps de durée variable, et suivant r
des règles qui changeraient avec les p
lieux, à l'administration de pays inca- S'
pables de se gouverner eux-mêmes, a e
donné lieu a la création des mandats, s
L'article 22 du pacte de la Société des li
Nations en précise les règles,et donne d
corps à cette conception où se combi- n
lièrent le généreux idéalisme du pré- n
sident Wilson et l'idéalisme avisé du
général Smuts. a
Après le traité de Versailles, les al- j:
liés, à l'exception des Etats-Unis, qui I
refusèrent de prendre part à cette dis e
tribution, se partagèrent, à titre de s
puissances mandataires, les pays qui, 1
à la suite du démembrement de l'em- c
pire ottoman et de la déchéance de c
l'Allemagne comnse puissance colo-
niale, se trouvaient sans maîtres. Ces i
territoires étant devenus rcs n'uUius, c
et d'autre part considérés comme map- s
tes à se diriger, les Etats vainqueurs i."
.consentirent à les diriger dans la voie t
de la prospérité, du progrès et de la i
liberté. A
On ne fut pas sans envisager, à l'é- î
poque, qu'il existait comme une coin- i
ciderice heureuse entre les désirs des ]
coloniaux de France, d'Angleterre el i
des Dominions et les aspirations des ' :
peuples qui cherchaient un souverain. <
Et ainsi la nouvelle carte d'Afrique i
nous montre de façon tangible que
♦'attribution des mandats s'était har- j
monisée de la manière la plus opti-
miste avec les projets des expansion- i
nistes.
Seulement, cet heureux accord en-
tre les décisions de la Société des Na-
tions et les visées des partis coloniaux
de France et de TËmpire britannique
est exposé à ne pas voir le lendemain,
car la façon dont furent liquidées les
colonies allemandes et celle dont cer-
tains alliés furent, en ces circonstan-
ces; traités, ont donné lieu à des décep-
tions et provoqué, dès le moment
même, des protestations qui, tout d'a-
bord secrètes, commencent à se mani-
fester au fur et à mesure que le temps
fait son oeuvre.
La question des mandats coloniaux
semble à la veille de se poser à nou-
veau, et avec une acuité susceptible de
créer entre les différents grands Etats
européens de graves dissentiments.
L'Italie se plaint fort d'avoir été né-
gligée dans le partage des dépouilles
de l'empire colonial allemand. Sa po-
pulation, qui augmente avec une régu-
larité inquiétante, a besoin de territoi-
res où elle puisse se répandre à l'abri
du pavillon national, au lieu d'essai-
mer à travers le monde, où elle forme
des colonies sans drapeau, objets d'in-
quiétude pour les Etats ou ei.es se
constituent et d'amertume pour la
mère patrie. Elle estime donc qu'elle a
été lésée et fait, à. l'heure actuelle, en-
tendre son mécontentement avec quel-
que mauvaise humeur.
Le fascisme l'accentue encore et pro-
met de lui donner satisfaction. On
peut considérer comme un premier pas
dans cette voie le geste que s'apprête
à faire Mussolini en proclamant l'Italie
impériale. Qu'on y fasse attention : les
mots pompeux entraînent avec eux,
qu'on le veuille ou non, les gouverne-
ments a certains actes. II y a comme
une logique dos titres solennels. Et
certaines revendications qui auraient
fait sourire de la part du royaume,
d'Italie prendront un tout autre carac-
tère formulées par l'empire d'talie.
L'Allemagne, de son côté, ne s'est
jamais résignée à la perte de son do-
maine colonial. Des le lendemain du
traité do Versailles, des hommes, des
-■■- ie
le
groupes, des sociétés se donnèrent ai
pour tâche d'entretenir, .yiyave, le sen- ti
timent coloniaL Des tracts, des bro- di
chUres furent lancés à travers le pays,
des conférences furent prononcées où
l'on ne se bornait pas à protester con-
tre le traitement imposé à l'empire
déchu, mais où l'on montrait la néces- _
site, pouf le grand pays économique
qu'id était resté, de posséder des colo- [
; nies. La thèse était d'ailleurs facile à
soutenir tant étaient nombreuses les
raisons qui montraient qu'une grande
puissance industrielle, dans l'état pré-
sent du monde, ne peut guère vivre
et surtout se développer sans la pos-
session de pays exotiques. Le colonia-
lisme n'est pas, en effet, le résultat q
de quelques spéculations de l'esprit, le
mais la conséquence d'un- état icôno- v
mique déterminé. U
Ces arguments, et beaucoup d'autres
avec eux, furent exposés à travers le u
pays avec un succès incontestable.
Des.paroles, l'on passa aux aoîts/Des c
entreprises coloniales .furent fc'ntées .
sur divers points du--globe avec ha- r,
b il été et poursuivies à£ec i'>:>tk.-téna-r „
cité que nos voisins apposer;!. t.'u tonle
chose. ,:' :.'.''-.■ n
Les Indes néerl-a.ndiv'i 'v:^ ftivem le e
premier -théâtre de /.'c,v •?•'('".'. .•'"*.' Aux'-ur-
..- d'irui, c'est,vers les cok'n^ ^rtiigai-,, .?
ses -qu'ils . paraisse ) i i. -, ' IV ■ V- ! ' n:«;.lî : •'•;■,•/ .-. ; ' . :.x\
i." ... Le Portugal possèdeoacloré;. an; Afri- ;'■'
\que quelque deù*: YiiHUu'i^ fcièilviibmè-
très: carrés de torrHoirts, restes d'un r
empire colonial qvii jjvail,; ëlé plus f
graind que l'EviC'ie. ïl ^:dsft;: une vé- r
ritable disproportion eatre la métro- <:
pôle, de si faibJ-: -;K":ïîiiei do popula-
tion si peu nomhi/fci.îsë,''.;/ie 'ressources c
'si limitées, et oi» t-o 1 .nic^ -'.riches, mais c
dont les res^uroe^, faute d'habitants ,c
et de capitaux, ■ ta-vl inexploitées.
Cette situation -avad. ûï* avant 7a
guerre, domié..naisi--^K•■!>, on Angleter- (
re et en A:iien;ar:ni. ;'; des projets de
spoliation I'.Ï us ou ;.rto:n:i brutale. Des i
négociations avaler.i. même été, à ce ]
propos, engagées-en tre'les deux pays
el elles ne furent rompues que lorsque '
les coloniaux de Londres se furent 1
aperçus que ceux do Berlin, poursui-
vaient la constitution, au centre de
l'Afrique, d'un grand empire colonial ]
allemand et le partage des possessions
portugaises devait en être 'a première .
étape.
La guerre vint el la question parut
enterrée. Mais elle semble revivre
maintenant. Un journal de Lisbonne
i signale en effet une série d'efforts, fort
bien combinés en vérité, et qui ten-
dent à établir l'influence allemande
dans l'Angola. Une* banque s'est fon-
; dée avec des capitaux officiellement
s hollandais, en réalité germaniques, en
vue de faire le commerce dans cette
colonie, d'y commanditer des entrepri-
5 ses agricoles, industrielles et d'y par-
ticiper à la construction des chemins
do fer nécessaires à l'exploitation des
richesses minières de l'intérieur,
i Cette main-mise économique a in-
quiété l'opinion publique portugaise,
ï qui a été fort émue par les révélations
do la presse. Celte émotion serait en
i partie inexplicable si on ne se rappe-
i lait pas qu'en septembre dernier, à la
i Société des Nations, l'administration
coloniale portugaise avait été l'objet,
de la part des Américains, de critiques
fort vives et en apparence justifiées.
On redoute, à Lisbonne, les pires
i éventualités, et notamment la perte
s des colonies.
e II est assez difficile de dire ce qu'il
o y a, de justifié dans ces inquiétudes,
s Mais ces incidents ont une indication
:, très claire. Ils témoignent du désir de
'- l'Allemagne de reprendre sa place par-
o mi les grandes puissances coloniales.
!t Elle espère y parvenir par le moyen
it détourné des mandats coloniaux dont
c. elle revendiquera l'attribution dès
qu'elle sera, entrée dans la Société des
Nations. Elle demandera, alors d'être
si .traitée comme l'Angleterre et la Fran-
>- ce et elle sera soutenue par l'Italie. Ce
u sont là les problèmes de domain. Je
'â ne veux pas, dès maintenant, préjuger
les solutions qui leur seront données,
mais je serais bien étonné si on pou-
vait lés éluder ou les résoudre bruta-
lement .par la négative. Peut-être alors
les- grandes puissances seront-elles
amenées à envisager un nouveau sta-
tut colonial et à généraliser le régime
des mandats.
Henri FONTANIER, • JJ
Député du Cantal, i£
Membre du Comité ■ u
de la F.N.C.R. n
■ * : a
Gjmmcni m Anciens ComDaitarts ;
peuvent ïaïre vaiLîr ieurs^aroïîs .'
1 • ' v
» ' —
La loi du 9 janvier .1926 a'prolongé jus- e
qu'au 31 décembre 1928 Je délai pendant P
lequel les anciens militaires peuvent faire : t>
valoir leurs droits à pension pour infirmi- s
lés. u
(Les intéressés peuvent se trouver dans*" ^
un des trois cas suivants : 1]
1° Ou bien ils .n'ont encore formulé au- ^
cune demande de pensions. c
Ils devront alors adresser, dans le plus .r.
bref délai, une lettre recommandée au di- I
recteui du service de sanlé de leur ré-
gion, j
Celle lettre doit se borner à énoncer les ).
nom, prénoms, domicile, grado; régiment JJ
et affectation. t
Au reçu de la demande, le directeur du ; j
service de ennl<;Jer/.\, parvenir, à l'intéressé j
'.une déclaratkii; c-HnUiidfnt" un question-" <
Suaire détaillé. ■'■ V ■
. Le'demandeur remplira la fonnule el. la (
retournera au métlecin-clief du centre de |
réforme, en joignant. îo copie certifiée con-
forme, des pièces officielles, 'certificats mé-
dicaux, billets d'hôpital., documents de
.constatation qui sont en sa possession.
Le dossier est constitué par le médecin- .,
chef de réforme, qui convoque enenite le
demandeur devant Jes médecins exerfs et; :-'
enfin devant la commission de réforme. '
Si celle-ci constate une infirmité au '
moins égale à 10 % cl admet, l'imputabililé j
au service, le titre d'allocation provisoire
est altribué.
Dans le cas contraire, le titre n'est dé- !
livré qu'après la décision du ministre des
Pensions ; '
2° Ou bien l'intéressé a formulé sa de-
mande et celle-ci a. élô gardée en insUmce
])ar le médecin-chef du centre de réforme.
Dan© ce cas, le médecin-clicf fera par-
venir la déclaration-questionnaire .sans
qu'une nouvelle demande soit adressée et
le candidat h pension sera convoqué de-
vant les médecins experts et. devant la
•commission do. réforme ;
3° Ou bien les prescriptions de la circu-
laire n° 75 E. M/P ilu 25 novembre 1925
ont été appliquées et le candidat à pension
a été examiné par les médecins experts et
• présenté devant la commission de ré-
forme.
Le demandeur n'a qu'a attendre la dé-
cision du Ministre, et si la commission lui
a reconnu une invalidité imputable au ser-
vice au moins égale à 10 %, il peut s'a-
dresser au sous-infendant militaire pour
■ se faire attribuer un titre d'allocation pro-
visoire d'à tien le.
Los candidats à. pension sont, autorisés
; à se faire assister d'un médecin de leur
; choix, devant, les experts et devant la
commission de réforme.
Ils peuvent faire inscrire leurs obser-
vations au procès-verbal de la commïs-
1 sion.
: La loi du 9 janvier 1926 ouvre un nou-
1 venu délai uniquement pour 1». présenta-
lion dos demandes de pension et non pour
i la présomption d'origine ou d'aggrava-
1 lion.
> La. preuve est, a la charge du deman-
> deur, étant bien entendu que l'article 5 do
la loi du 31 mars 1919 reste on vigueur el
; que lnnl.es les maladies constatées chez un
; militaire ou marin, pendant la période on
il a élé incorporé ou pendant les six mois
i qui ont suivi «son renvoi dans ses foyers,
sont présumées avoir été conlraclécs on
s'être aggravées par suite dos fatigues,
1 * dangers ou accidents du service, sauf
? prouve oonlrairc apportée par faits et do-
cuments. — A.J. FONTKNY.
La Société des Nations
Rapport présenté par notre camarade .Rebois, vice-président de là F, N. C. R.
. S'il est un point sur lequel tous les g
combattants, j'entends les combattants n
authentiques, tombent d'accord, c'est que d
la guerre est une folie monstrueuse et que e
tout doit être fait pour que nos enfants et c
nos petits-enfants ne soient, pas témoins r.
d'horreurs semblables à celles que nous
avons vécues. Hélas ! le désaccord com- d
ineiice lorsqu'il s'agit d'étudier les moyens s
propres à prévenir une nouvelle guerre d
qui, au dire des plus optimistes, serait li
cent lois plus cruelle^ cent fois plus sau- t
vage, ceiit fois plus, ruineuse que celle de s
Î9M. Les uns, que la mystique révolution-
naire affole, déclarent qu'il ne saurait y
avoir de paix sans la chute du capitalisme
et qu'il est utopique de croire à une ère <
pacifique sans un bouleversement préala- 1
. ble de la structure économique. Nous ne A
«aurions leur donnejj, complètement tort, E
mais cependant, il^nous permettront de J
leur dire, avec Jaurès, que l'action liu- '
maiiie ne peut être négligée dans le com- J
bat pour lu paix et qu'au surplus le re-
cours à l'ullima ratio préexistait à l'avè- K
nèmenl du capitalisme et que peut-être il J
lui survivra.
Les autres, trompés par les journaux,
Jes l'ubricunls de canons «u de plaques
blindées, méconnaissant les leçons., de la l
guerre et de l'avant-guerre, ont l'illusion '
de croire qu'une préparation^ intensive de : '
la guerre leur éparguera une nouvelle J
[ prise d'arnies.,Ce_n'est pas le .moment; de '
combattre ûnê".parèi.ile'V'ù^ .'
porte cependant de. noter' qu'il; .est eSsen- ^
ticlde dissiper ce préjugé dans nos ré u.: ]
iiions-de propagande. '":
Nous, nous avons pris depuis longtemps '
position â cet égard et notre 1 devise, notry '
fonnule d'acliorij c!est ;■ Si tu veux lajjaixv !
prépare la paix. » . ;'.■•.. "":';.•'"'"- ■ t{ '
;■' Préparer la paix, c'est une fâche ;
plomates, les niililaires, l'es marchands'
d'obus, pour qui la permanence' de la
guerre est la seule raison d'être, ne s'é-
laient jamais avisés qu'on put faire autre
chose que de préparer la prochaine der-
nière guerre.
On reconnaissait un bon. diplomate, en.
ce fait qu'il avait su tromper ses udver-
- saires, brouiller les caries, rompre des
alliances, préparer des annexions en
pleine paix, fomenter des scissions.
Le bon militaire était celui qui connais- '
sait par coeur foules les batailles de Na-
poléon et savait développer sur le papier
tous les moyens de vaincre depuis Annibal
jusqu'à Chanzy en passant par Dugues-
clin.
Le bon marchand de plaques blindées,
vieux comme le monde — il vendait déjà
des boucliers du temps d'Aristophane —
savait entretenir dans les journaux de
tous les pays, la haine Ou voisin et jouer
artislcinent de la dignité de la patrie.
11 est particulièrement aisé de définir
le bon combattant, républicain, c'est celui
qui est prêt à faire autant de sacrifices
pour préparer la paix qu'en font les au-
tres pour préparer la guerre.
C'est parce que nous aimons la paix,
c'est parce que nous voulons organiser la
paix, que nous avons salué l'avènement
de la S.D.N.
+
* *
Il serait intéressant, mais beaucoup trop
long d'exposer objectivement, à la lumière
do l'histoire, l'évolution des rapports en-
tre les Etats. Une élude détaillée dos pré-
curseurs lointains ou immédiats de la
S.D.N., de Sully, l'abbé Sainl-Picrro, Au-
guste Comte, Renan, Saint-Simon, pour ne
cilcr que les plus célèbres, ne manquerait
pas d'intérèl. Mais ces génies travaillaient
dans l'abstrait cl l'importance de leurs
desseins no dépassait pas le cercle des
esprits supérieurs.
Il a. fallu la dernière guerre avec son
cortège do ruines et do deuils pour l'aire
réfléchir los hommes d'Iïlal. sur ce qu'il y
a d'insensé dans la façon traditionnelle de
régler les conflits.
•bans son fameux message du 22 janvier
1917, Woodrow Wilson, président de la
République des Klals-Unis, déclarait :
; (( Dans toute discussion do la paix qui |
1 doit, mettre un terme à cette guerre, il est
entendu que celte paix doit s'accompagner
de )'inslifution bien définie de quelque
force collective, laquelle rendra, virtuelle-
ment impossible que pareille •catastrophe
; nous accable jamais de nouveau. »
Kn entendant ces nobles paroles, si nou-
velles, la. terre entière frissonna et les
J peuples souffrants tournèrent leurs re-
gards du côté de l'Ouest. iLes gouvérhë-
menls les; plus sceptiques furent contraints
de feindre une approbation sans réserve
et désormais pour stimuler le courage dee
combattants s'appuyèrent sur les 'princi-
pes du grand président.
Puis, la paix survint, .bàhsjé secret
des délibérations des négpciateiirs dèl'/Vër'-".
sailles, en dépit du cynisme des un6, dé lu
duplicité, des autres, s'élabora le Pacte de;
la SiD.N., pacte •composite où ne se re-
trouve pas, à beaucoup prèSi la pure pen-
sée de Wilson. . : x
'..'...***. : ■■'.':
Quoi qu'il en soit, il avait bien jallu^ peu
ou prou, tenir compte Ùe la volonté des
peuples et le traité de Versailles ne pou-
vait pas ne pas. ô_tre .empreint d'espri.1 wiU
sonien. Une Société des Nations était fon-
dée, forme nouvelle de l'organisation in-
ternationale, nouvelle en ce qu'elle rem-
place la Société des Eluls. ..-'■.
Pour faire -comprendre la différence de
ces deux formules, disons simplement que
les Etals sont essentiellement souverains,
tandis que la S.D.N. limite cette souve-
raineté.
Nous avons assisté, en 1899 et 1907, à
une 'tentative d'organisation .fragmentaire-,
de la Société des Etats par les Cônféren- '
ces de la Haye. Duns ces congrès, les
Etats ne veulent accepter ni le principe de
la médiation obligatoire, ni le. principe de
l'arbitrage obligatoire,...encore, bjen ; miiins; ?
un plan précis MS''hmïiàiiçn''^^')^iiiie^ç^/.%
■■ménlsi" ' ':.' ■■'' ■■'" ■■■■-■-■-■■■.-■ ■>■■ '- ■;■ -•■-■•".
La Société Mes Etats, avant 1914, peut ?>;
être comparée à la Gaule ancienne où cha-
que tribu.n'obéit qu'à.sajjropréiégië,lient
■ "j à : saï'so^er^inété Jet ne . j'aTîdiqAielpas ;
:-^ c'est--'-une: soçiélë ànarcluqùev ; ■ . '. .
i; ;'^ofganisatioh dé la^S^lXN. prévue dans
••. %:Pa.c"te n'a jjas pu ne; pas •tenir compte
'•' de .cette tradition. On. pouvait s'attendre
• à ce qu'elle^ écartât im])éricuseinent la
guerre, mais-,pour éviter-des résistances,
■ elle se ■contenta de subordonner l'emploi
■ de la force à une procédui-c d'arbitrage.
Pour préciser, les membres de la S.D.N.
i sont tenus de soumettre ..leurs, .différend»
soit à la Cour de la Haye, soit à une au-
5 Ire juridiction. L'affaire peut être portée
i devant le Conseil de la S.D.'N.'ou devant
l'Assemblée.
~ ' Dans le premier cas, la décision arbi-
~v traie est obligatoire. Dans le deuxième cas,
. el c'est là quelque chose de très grave, !..
il faut l'unanimité du Conseil, mais la
sentence est publiée et les parties né peu-
vent pas en faire fi pratiquement, à cause
£ de l'opinion publique.
J.
Il manque à la S.D.N. d'être universelle.
e De grands Etals comme l'Allemagne, la
r Russie, les Etatei-Unis n'en font pas par-
tie.
,. Nous lui reprochons aussi d'être l'éma-
IJ nation des gouvernements, non des peu-
s pies. Selon leur bon plaisir, Assemblée et
Conseil sont recrutés. Est-ce que ce pou-
voir ne devrait pas être donné aux Parle-
ments, sinon aux citoyens eux-mêmes.
■' Est-ce qu'il ne devrait pas être explicite--
a ment formulé que les délégués de ces or-
ganismes doivent être choisis parmi les
personnalités les plus respectées et les
plus qualifiées de chaque pays ?
Sans doute, jusqu'ici, on n'a pas trop à
p se plaindre du choix des gouvernants. No-
c tre camarade Paul-Iioncour, pour la
i- France, Lord Robert Cecil pour l'Angle-
■- terre, sont d'excellents délégués, mais à
a côté de ceux-là, quelques noms font sou.
i- rire ou indignent.
.*: Ce qui nous élonne le plus, et à bon
'. droit, c'est que le Pacte est muet sur la
'„ question du désarmement. Il y a bien i'ar-
^ licle 8 qui stipule que le maintien de la
s Paix nécessite la réduction des armements
nationaux, mais seulement au minimum
compatible avec la. sécurité du pays. J*'ur-
\ mule trop vague et qui permet en fait ?a
}' course aux armements.
L'¬
Une seule chose pourra nous ionne'.' sa-
,,. lisfaclion : le désarmement complet et uni.
j, vorsel, la. constitution d'une force collec-
Itive do police pour la répression de tout
mouvont d'agression.
IO Ire toute agression extérieure l'intégrité
;v territoriale et l'indépendance ]iolitiqne d«
IO tons ses membros. » Mais qui tiendra ren-
gagement ? J-a Société tout, entière sans
i- doute. Non. Deux alliés seulement : les
!s Etats-Unis et la Grande-Bretagne. C'est -
•c- donc que ces pays se réservent ic droit
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