Presse et revues
32 pages
Titre : Journal télégraphique
Éditeur : [s.n.] (Berne)
Date d'édition : 1935-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32802376k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 16104 Nombre total de vues : 16104
Description : 01 octobre 1935 01 octobre 1935
Description : 1935/10/01 (A2,VOL2,N10)-1935/10/31. 1935/10/01 (A2,VOL2,N10)-1935/10/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5665074z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-1216
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
273
Conclusion.
Les résultats précédemment exposés viennent à
nouveau confirmer la nécessité qu'il y a pour les sans-
filistes de voir la constatation et la mesure des troubles
parasites effectuées à l'endroit même où est placé
l'appareil de réception qui en est l'objet, et non aux
bornes d'une machine perturbatrice installée géné-
ralement hors de leur domicile.
Si donc ' les exploitants de radiodiffusion des
différents pays, et l'Union internationale de radio-
diffusion qui est leur émanation, veulent obtenir un
résultat concret pour l'amélioration certaine des
conditions de réception, les chiffres indiquent de
manière précise que les travaux doivent être orientés
dans le sens des conceptions françaises — qui furent
celles du C. I. S. P. R. à ses débuts — et qui sont les
conceptions les plus conformes aux intérêts véritables
des auditeurs.
Paul Baize,
ingénieur en chef des P. T. T.
La télévision dans le monde.
La dernière année fut certainement la plus im-
portante au point de vue du développement de la
télévision dans le monde. Ce n'est pas seulement
dans les pays où la télévision est à l'étude déjà
depuis plusieurs années que ce domaine s'est élargi,
mais d'autres pays aussi, qui se tenaient jusqu'ici
dans l'expectative, ont réalisé des préparatifs en
vue de l'introduction de la télévision.
La situation actuelle de la télévision et les derniers
progrès obtenus clans cette brandie en Allemagne,
en France et en Grande-Bretagne ont été exposés
récemment dans ce journal. Nous nous proposons
aujourd'hui de réunir les renseignements trouvés
clans là littérature technique sur l'état de la télé-
vision dans les autres pays intéressés.
Etats-Unis d'Amérique. — A côté de l'Allemagne
et de la Grande-Bretagne se placent les Etats-
Unis d'Amérique comme pays où la télévision est
de beaucoup le plus avancée, au point de vue tech-
nique. C'est au commencement de l'année 1925 que
M. Jenkins réussit à démontrer l'utilité pratique de
la télévision. Le développement dans ce domaine
est favorisé aujourd'hui notamment par la Radio
Corporation of America, Victor Co, Farnsworth
Télévision Company of America, compagnie Bell, Lee
de Forest Company, Philco et la National Télévision
Corporation fondée récemment par la compagnie
Sirian Lamps.
La Radio Corporation of America, qui semble
marcher en tête, a fait développer par un de ses
ingénieurs, M. Zworykine, l'appareil de télétransmis-
sion appelé iconoscope. C'est un appareil des plus
ingénieux pour lequel l'inventeur a reçu, en 1933,
le prix Morris Leibmann. Avec ce dispositif qui est
basé sur le principe de l'emmagasinage photoélec-
trique et de l'exploration par un rayon cathodique,
et qui a été décrit dans ce journalJ), la Radio
Corporation fit des essais entre les villes de New
*) Journal des télécommunications, 1935, p. 96.
York et de Camden, près de Philadelphie, à une dis-
tance de 145 km. Le kinescope, construit également
par Zworykine, était employé comme appareil récep-
teur. C'était la première fois que l'on réussissait, en
Amérique, une bonne transmission d'une scène de
plein air. L'émetteur était éloigné d'environ 1,5 km
de l'endroit où la scène se déroulait, et il était relié
avec celui-ci par un câble. La transmission propre-
ment dite se faisait à l'aide d'une station relais à
Collingswood, à une distance de 6,5 km de la station
émettrice d'origine. L'image fut transmise sur une
onde très courte ayant une fréquence de 50 000 kc/s.
Un autre essai fut effectué par la même compagnie
entre New York et Camden en transmettant une
scène jouée dans le studio de l'Empire State Building,
le plus haut bâtiment de New York, d'une hauteur
de 300 m, dont la station émettrice est utilisée depuis
1931 pour des essais. Ici encore coopérait une station
relais; elle captait l'émission, l'amplifiait et la retrans-
mettait par voie radioélectrique à Camden où elle
était diffusée.
Les deux essais avaient pour but d'examiner
s'il était possible de pourvoir tout le territoire des
Etats-Unis d'Amérique de transmissions de télévision
sur ondes très courtes et combien d'émetteurs y
seraient nécessaires. Ces essais ont été satisfaisants;
ils ont prouvé, en outre, qu'avec l'iconoscope une plus
grande partie du studio peut être transmise qu'avec
les autres appareils télétransmetteurs. Le vice-prési-
dent de la Radio Corporation, M. W. R. G. Baker,
est d'avis qu'il suffirait de 80 émetteurs de télévision
pour couvrir ledit territoire. Quant aux dépenses à
faire pour la construction du réseau des émetteurs,
- il les estime à 40 millions de dollars. Pour l'exploita-
tion et le maintien des stations ainsi que pour l'amor-
tissement, il compte sur une autre dépense de 58 mil-
lions de dollars par an. Le nombre des personnes qui
prendront part à la réception des émissions de télé-
vision est évalué par M. Baker à 700 000. Le capital
investi actuellement dans la radiodiffusion américaine
s'élève à 25 millions de dollars seulement. A ce point
de vue, il faut aussi prendre en considération que
le réseau de radiodiffusion, dans les Etats-Unis
d'Amérique, a été développé dans l'espace relative-
ment long de dix années. Abstraction faite des diffi-
cultés financières, M. Baker prévoit d'autres diffi-
cultés, surtout au sujet, de la formation des program-
mes. Un émetteur de radiodiffusion émet à peu près
pendant 5000 heures par an, tandis qu'un émetteur
de télévision atteindrait à peine la moitié de ce
temps d'émission,, et cela faute de matière. En Amé-
rique, on fabrique annuellement environ 300 films
nouveaux dont la transmission par télévision occu-
perait approximativement 400 heures. En supposant
que la durée de la transmission des pièces de> théâtre,
qui sont mises au répertoire tous les ans, soit la
même que celle des films, et en ajoutant la durée
de la transmission des événements d'actualité, on
n'arriverait pas à obtenir une durée totale de trans-
mission de 2000 heures. M. Baker estime que les
difficultés principales que présente l'ouverture d'un
service commercial de télévision en Amérique seront
de nature financière plutôt que technique. Il ne
juge pas vraisemblable que la télévision sera prati-
quement réalisée dans les Etats-Unis d'Amérique
avant 5 ans, tandis que les pays d'Europe jouiront
plus tôt de ce service, parce qu'ils sont à même de
l'exploiter au moyen des taxes qu'ils perçoivent
Conclusion.
Les résultats précédemment exposés viennent à
nouveau confirmer la nécessité qu'il y a pour les sans-
filistes de voir la constatation et la mesure des troubles
parasites effectuées à l'endroit même où est placé
l'appareil de réception qui en est l'objet, et non aux
bornes d'une machine perturbatrice installée géné-
ralement hors de leur domicile.
Si donc ' les exploitants de radiodiffusion des
différents pays, et l'Union internationale de radio-
diffusion qui est leur émanation, veulent obtenir un
résultat concret pour l'amélioration certaine des
conditions de réception, les chiffres indiquent de
manière précise que les travaux doivent être orientés
dans le sens des conceptions françaises — qui furent
celles du C. I. S. P. R. à ses débuts — et qui sont les
conceptions les plus conformes aux intérêts véritables
des auditeurs.
Paul Baize,
ingénieur en chef des P. T. T.
La télévision dans le monde.
La dernière année fut certainement la plus im-
portante au point de vue du développement de la
télévision dans le monde. Ce n'est pas seulement
dans les pays où la télévision est à l'étude déjà
depuis plusieurs années que ce domaine s'est élargi,
mais d'autres pays aussi, qui se tenaient jusqu'ici
dans l'expectative, ont réalisé des préparatifs en
vue de l'introduction de la télévision.
La situation actuelle de la télévision et les derniers
progrès obtenus clans cette brandie en Allemagne,
en France et en Grande-Bretagne ont été exposés
récemment dans ce journal. Nous nous proposons
aujourd'hui de réunir les renseignements trouvés
clans là littérature technique sur l'état de la télé-
vision dans les autres pays intéressés.
Etats-Unis d'Amérique. — A côté de l'Allemagne
et de la Grande-Bretagne se placent les Etats-
Unis d'Amérique comme pays où la télévision est
de beaucoup le plus avancée, au point de vue tech-
nique. C'est au commencement de l'année 1925 que
M. Jenkins réussit à démontrer l'utilité pratique de
la télévision. Le développement dans ce domaine
est favorisé aujourd'hui notamment par la Radio
Corporation of America, Victor Co, Farnsworth
Télévision Company of America, compagnie Bell, Lee
de Forest Company, Philco et la National Télévision
Corporation fondée récemment par la compagnie
Sirian Lamps.
La Radio Corporation of America, qui semble
marcher en tête, a fait développer par un de ses
ingénieurs, M. Zworykine, l'appareil de télétransmis-
sion appelé iconoscope. C'est un appareil des plus
ingénieux pour lequel l'inventeur a reçu, en 1933,
le prix Morris Leibmann. Avec ce dispositif qui est
basé sur le principe de l'emmagasinage photoélec-
trique et de l'exploration par un rayon cathodique,
et qui a été décrit dans ce journalJ), la Radio
Corporation fit des essais entre les villes de New
*) Journal des télécommunications, 1935, p. 96.
York et de Camden, près de Philadelphie, à une dis-
tance de 145 km. Le kinescope, construit également
par Zworykine, était employé comme appareil récep-
teur. C'était la première fois que l'on réussissait, en
Amérique, une bonne transmission d'une scène de
plein air. L'émetteur était éloigné d'environ 1,5 km
de l'endroit où la scène se déroulait, et il était relié
avec celui-ci par un câble. La transmission propre-
ment dite se faisait à l'aide d'une station relais à
Collingswood, à une distance de 6,5 km de la station
émettrice d'origine. L'image fut transmise sur une
onde très courte ayant une fréquence de 50 000 kc/s.
Un autre essai fut effectué par la même compagnie
entre New York et Camden en transmettant une
scène jouée dans le studio de l'Empire State Building,
le plus haut bâtiment de New York, d'une hauteur
de 300 m, dont la station émettrice est utilisée depuis
1931 pour des essais. Ici encore coopérait une station
relais; elle captait l'émission, l'amplifiait et la retrans-
mettait par voie radioélectrique à Camden où elle
était diffusée.
Les deux essais avaient pour but d'examiner
s'il était possible de pourvoir tout le territoire des
Etats-Unis d'Amérique de transmissions de télévision
sur ondes très courtes et combien d'émetteurs y
seraient nécessaires. Ces essais ont été satisfaisants;
ils ont prouvé, en outre, qu'avec l'iconoscope une plus
grande partie du studio peut être transmise qu'avec
les autres appareils télétransmetteurs. Le vice-prési-
dent de la Radio Corporation, M. W. R. G. Baker,
est d'avis qu'il suffirait de 80 émetteurs de télévision
pour couvrir ledit territoire. Quant aux dépenses à
faire pour la construction du réseau des émetteurs,
- il les estime à 40 millions de dollars. Pour l'exploita-
tion et le maintien des stations ainsi que pour l'amor-
tissement, il compte sur une autre dépense de 58 mil-
lions de dollars par an. Le nombre des personnes qui
prendront part à la réception des émissions de télé-
vision est évalué par M. Baker à 700 000. Le capital
investi actuellement dans la radiodiffusion américaine
s'élève à 25 millions de dollars seulement. A ce point
de vue, il faut aussi prendre en considération que
le réseau de radiodiffusion, dans les Etats-Unis
d'Amérique, a été développé dans l'espace relative-
ment long de dix années. Abstraction faite des diffi-
cultés financières, M. Baker prévoit d'autres diffi-
cultés, surtout au sujet, de la formation des program-
mes. Un émetteur de radiodiffusion émet à peu près
pendant 5000 heures par an, tandis qu'un émetteur
de télévision atteindrait à peine la moitié de ce
temps d'émission,, et cela faute de matière. En Amé-
rique, on fabrique annuellement environ 300 films
nouveaux dont la transmission par télévision occu-
perait approximativement 400 heures. En supposant
que la durée de la transmission des pièces de> théâtre,
qui sont mises au répertoire tous les ans, soit la
même que celle des films, et en ajoutant la durée
de la transmission des événements d'actualité, on
n'arriverait pas à obtenir une durée totale de trans-
mission de 2000 heures. M. Baker estime que les
difficultés principales que présente l'ouverture d'un
service commercial de télévision en Amérique seront
de nature financière plutôt que technique. Il ne
juge pas vraisemblable que la télévision sera prati-
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avant 5 ans, tandis que les pays d'Europe jouiront
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