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- FIN DE LA TABLE DES PIECES.
ACTE I, SCÈNE V. 281
en donnerons de toutes les façons : les choses sont préparées,
et je n'ai qu'à frapper. Holà !
SCÈNE V.
UN APOTHICAIRE, ÉRASTE.
ÉRASTE. Je crois, monsieur, que vous êtes le médecin à qui
l'on est venu parler de ma part?
L'APOTHICAIRE. Non, monsieur, ce n'est pas moi qui suis le
médecin; à moi n'appartient pas cet honneur, et je ne suis
qu'apothicaire, apothicaire indigne, pour vous servir.
ÉRASTE. Et monsieur le médecin, est-il à la maison?
L'APOTHICAIRE. Oui. Il est là embarrassé à expédier quelques
malades, et je vais lui dire que vous êtes ici.
ÉRASTE. Non, ne bougez pas, j'attendrai qu'il ait fait. C'est
pour .lui mettre entre les mains certain parent que nous avons,
dont, on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de folie ; nous
serions bien aises qu'il pût guérir avant que de le marier.
L'APOTHICAIRE. Je sais ce que c'est, je sais ce que c'est, et
j'étais avec lui quand on lui a parlé de cette affaire. Ma foi,
ma foi, vous ne pouviez pas vous adresser à un médecin plus
habile; c'est un homme qui sait la médecine à fond, comme je
sais ma Croix de par Dieu, et qui, quand on devrait crever,
ne démordra pas d'un iota des règles des anciens. Oui, il suit
toujours le grand chemin, le grand chemin, et ne va pas cher-
cher midi à quatorze heures ; et, pour tout l'or du monde, il ne
voudrait pas avoir guéri une personne avec d'autres remèdes
que ceux que la faculté permet.
ÉRASTE. Il fait fort bien. Un malade ne doit point vouloir
guérir sans que la faculté y consente.
L'APOTHICAIRE. Ce n'est pas parce que nous sommes grands
amis que j'en parle; mais il y a plaisir d'être son malade : et
j'aimerais mieux mourir de ses remèdes, que de guérir de ceux
d'un autre; car, quoi qu'il puisse arriver, on est assuré que
les choses sont toujours dans l'ordre; et quand on meurt sous
sa conduite, vos héritiers n'ont rien à vous reprocher.
ÉRASTE. C'est une grande consolation pour un défunt.
L'APOTHICAIRE. Assurément. On est bien aise au moins d'être
mort méthodiquement. Au reste, il n'est pas de ces médecins
qui marchandent les maladies : c'est un homme expéditif, qui
aime à dépêcher ses malades; et quand on a à mourir, cela se
fait avec lui le plus vite du monde.
ÉRASTE. En effet, il n'est rien tel que de sortir promptemenl
d'affaire.
en donnerons de toutes les façons : les choses sont préparées,
et je n'ai qu'à frapper. Holà !
SCÈNE V.
UN APOTHICAIRE, ÉRASTE.
ÉRASTE. Je crois, monsieur, que vous êtes le médecin à qui
l'on est venu parler de ma part?
L'APOTHICAIRE. Non, monsieur, ce n'est pas moi qui suis le
médecin; à moi n'appartient pas cet honneur, et je ne suis
qu'apothicaire, apothicaire indigne, pour vous servir.
ÉRASTE. Et monsieur le médecin, est-il à la maison?
L'APOTHICAIRE. Oui. Il est là embarrassé à expédier quelques
malades, et je vais lui dire que vous êtes ici.
ÉRASTE. Non, ne bougez pas, j'attendrai qu'il ait fait. C'est
pour .lui mettre entre les mains certain parent que nous avons,
dont, on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de folie ; nous
serions bien aises qu'il pût guérir avant que de le marier.
L'APOTHICAIRE. Je sais ce que c'est, je sais ce que c'est, et
j'étais avec lui quand on lui a parlé de cette affaire. Ma foi,
ma foi, vous ne pouviez pas vous adresser à un médecin plus
habile; c'est un homme qui sait la médecine à fond, comme je
sais ma Croix de par Dieu, et qui, quand on devrait crever,
ne démordra pas d'un iota des règles des anciens. Oui, il suit
toujours le grand chemin, le grand chemin, et ne va pas cher-
cher midi à quatorze heures ; et, pour tout l'or du monde, il ne
voudrait pas avoir guéri une personne avec d'autres remèdes
que ceux que la faculté permet.
ÉRASTE. Il fait fort bien. Un malade ne doit point vouloir
guérir sans que la faculté y consente.
L'APOTHICAIRE. Ce n'est pas parce que nous sommes grands
amis que j'en parle; mais il y a plaisir d'être son malade : et
j'aimerais mieux mourir de ses remèdes, que de guérir de ceux
d'un autre; car, quoi qu'il puisse arriver, on est assuré que
les choses sont toujours dans l'ordre; et quand on meurt sous
sa conduite, vos héritiers n'ont rien à vous reprocher.
ÉRASTE. C'est une grande consolation pour un défunt.
L'APOTHICAIRE. Assurément. On est bien aise au moins d'être
mort méthodiquement. Au reste, il n'est pas de ces médecins
qui marchandent les maladies : c'est un homme expéditif, qui
aime à dépêcher ses malades; et quand on a à mourir, cela se
fait avec lui le plus vite du monde.
ÉRASTE. En effet, il n'est rien tel que de sortir promptemenl
d'affaire.
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