Presse et revues
4 pages
Titre : Le Camp-volant : journal des spectacles de tous les pays
Éditeur : Imprimerie de Chaignieau jeune (Paris)
Éditeur : Imprimerie PorthmannImprimerie Porthmann (Paris)
Date d'édition : 1819-11-28
Contributeur : Descombes, Charles-Maurice (1782-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32736748v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 530 Nombre total de vues : 530
Description : 28 novembre 1819 28 novembre 1819
Description : 1819/11/28 (N110)-1819/12/01. 1819/11/28 (N110)-1819/12/01.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5627685b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YF-1044
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
Molière, Corneille, Racine et Regnard.
Panem et circenses.
Le CAMP -VOLANT paraît deux fois par semaine, à jours indéterminés, jusqu'à nouvel ordre.
L'abonnement est de g fr. par chaque trimestre, franc de port, pour Paris et les départemens. Les envois,
affranchis , sont adressés au bureau du Journal, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n" 3a. Une boita
aux lettres, reçoit les articles, ou tout autre objet de correspondance secrète, relatif au but de cette Feuille,
PARIS.
THÉÂTRE FRANÇAIS.
A la dernière représentation des Plaideurs , cer-
tain spectateur, d'un goût particulier , a sifflé le
passage où l'on dit d'un homme fort ignorant,
qu'il fera un fort bon avocat. Racine a prompte-
ffieiit obtenu réparation de cette incartade; on a
conspué le défenseur officieux du barreau du temps
de Louis XIV , et les vers qu'il avait si rudement
châtiés , ont été applaudis à l'unanimité. D'après
la gaieté produite par cette scène, on a vu que ,
cette fois, ce n'étaient pas les petits chiens qui
avaient le plus fait rire.
La Double Méprise, qui se nomme maintenant
les Deux Méricourt, avait été annoncée pour ven-
dredi dernier. On l'a remise à mercredi prochain.
C'est l'ouvrage d'une dame, sans doute accoutu-
mée à faire attendre : par pari refertur.
Dans une pièce d'une autre dame, le chevalier de
Pommenars, Armand, a refusé un rôle de son em-
ploi, et qui convient à son joli visage. Il s'en est
excusé par une lettre à l'auteur, dans laquelle il
allègue l'impossibilité de faire un personnage se-
condaire à côté de son cadet (c'est l'expression lit-
térale) qui en représente un principal. Voilà certes
«ne de ces choses auxquelles on ne s'attend point
de la part d'Armand , et personne n'aurait cru
<[ue le cadet de ce comédien pût lui causer le
moindre scrupule. Ce cadet est Michelot ; or on
sait combien le public estimait l'aine avant qu'il fût
question du cadet. A la vérité , depuis que l'on parle
de ce dernier , Armand n'est pas si bien vu ; mais,
pour se réhabiliter, il prend un mauvais moyen:
ce n'est qu'en jouant beaucoup et bien qu'il_ fera,
s'il est possible , oublier son cadet. Nous lui con-
seillons donc d'accepter tous les rôles , parce qu'il
n'y en a point qui soient au-dessous de son talent.
Ce n'est qu'en se mettant face-à-face avec le public
qu'il tachera de détruire la persuasion où sont les
hommes et les femmes qu'il est un détestable acteur,
avec, ou sans son cadet.
H.
Le Frondeur n'a eu qu'une représentation. C'est
beaucoup, vu sa brutalité. Cependant il aurait été
possible qu'il en obtînt deux, si l'auteur ne s'en était
prisa Damas, qui a bien joué , du mauvais succès
de sa-pièce , qui ne vaut rien. Que Mr Royou per-
siste dans son injustice , et pour tirer le Frondeur de
cet embarras, on pourra bien aller chercher Pho—
don; mais Phocion ne voudra jamais revenir. De
profundis.
Le Théâtre Français ne compte que quatre co-
médies en cinq actes reçues, dans son portefeuille.
Le nombre des tragédies est considérable. Cela
n'est-il pas un commencement de preuve en fa-
veur des difficultés que présente un genre plus que
l'autre?
THÉÂTRE DU VAUDEVILLE.
Première représentation de la Visite du Prince,
vaudeville en un acte.
La conspiration de la première moitié de cette
pièce contre l'autre n'a pas empêché le tout de réus-
sir assez bien. Le mauvais tour joué , l'an passé , à
un banquier qui crut recevoir, à sa campagne, la
visite d'un prince, est la donnée première de c&
petit vaudeville. Le dénouement a décidé le succès,
auquel le jeu des acteurs s'opposait de toute sa fai-
blesse ; et l'on a nommé Mr Dumersan, invisible—
ment escorté d'un anonyme. Dans cette occasion ,
le théâtre de la rue de Chartres-a dérogé à son
habitude en donnant un ouvrage un peu agréa-
ble; s'il en représente encore de semblables , ma-
lade comme il est, il mourra certainement, mais il
mourra guéri.
A.
Panem et circenses.
Le CAMP -VOLANT paraît deux fois par semaine, à jours indéterminés, jusqu'à nouvel ordre.
L'abonnement est de g fr. par chaque trimestre, franc de port, pour Paris et les départemens. Les envois,
affranchis , sont adressés au bureau du Journal, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n" 3a. Une boita
aux lettres, reçoit les articles, ou tout autre objet de correspondance secrète, relatif au but de cette Feuille,
PARIS.
THÉÂTRE FRANÇAIS.
A la dernière représentation des Plaideurs , cer-
tain spectateur, d'un goût particulier , a sifflé le
passage où l'on dit d'un homme fort ignorant,
qu'il fera un fort bon avocat. Racine a prompte-
ffieiit obtenu réparation de cette incartade; on a
conspué le défenseur officieux du barreau du temps
de Louis XIV , et les vers qu'il avait si rudement
châtiés , ont été applaudis à l'unanimité. D'après
la gaieté produite par cette scène, on a vu que ,
cette fois, ce n'étaient pas les petits chiens qui
avaient le plus fait rire.
La Double Méprise, qui se nomme maintenant
les Deux Méricourt, avait été annoncée pour ven-
dredi dernier. On l'a remise à mercredi prochain.
C'est l'ouvrage d'une dame, sans doute accoutu-
mée à faire attendre : par pari refertur.
Dans une pièce d'une autre dame, le chevalier de
Pommenars, Armand, a refusé un rôle de son em-
ploi, et qui convient à son joli visage. Il s'en est
excusé par une lettre à l'auteur, dans laquelle il
allègue l'impossibilité de faire un personnage se-
condaire à côté de son cadet (c'est l'expression lit-
térale) qui en représente un principal. Voilà certes
«ne de ces choses auxquelles on ne s'attend point
de la part d'Armand , et personne n'aurait cru
<[ue le cadet de ce comédien pût lui causer le
moindre scrupule. Ce cadet est Michelot ; or on
sait combien le public estimait l'aine avant qu'il fût
question du cadet. A la vérité , depuis que l'on parle
de ce dernier , Armand n'est pas si bien vu ; mais,
pour se réhabiliter, il prend un mauvais moyen:
ce n'est qu'en jouant beaucoup et bien qu'il_ fera,
s'il est possible , oublier son cadet. Nous lui con-
seillons donc d'accepter tous les rôles , parce qu'il
n'y en a point qui soient au-dessous de son talent.
Ce n'est qu'en se mettant face-à-face avec le public
qu'il tachera de détruire la persuasion où sont les
hommes et les femmes qu'il est un détestable acteur,
avec, ou sans son cadet.
H.
Le Frondeur n'a eu qu'une représentation. C'est
beaucoup, vu sa brutalité. Cependant il aurait été
possible qu'il en obtînt deux, si l'auteur ne s'en était
prisa Damas, qui a bien joué , du mauvais succès
de sa-pièce , qui ne vaut rien. Que Mr Royou per-
siste dans son injustice , et pour tirer le Frondeur de
cet embarras, on pourra bien aller chercher Pho—
don; mais Phocion ne voudra jamais revenir. De
profundis.
Le Théâtre Français ne compte que quatre co-
médies en cinq actes reçues, dans son portefeuille.
Le nombre des tragédies est considérable. Cela
n'est-il pas un commencement de preuve en fa-
veur des difficultés que présente un genre plus que
l'autre?
THÉÂTRE DU VAUDEVILLE.
Première représentation de la Visite du Prince,
vaudeville en un acte.
La conspiration de la première moitié de cette
pièce contre l'autre n'a pas empêché le tout de réus-
sir assez bien. Le mauvais tour joué , l'an passé , à
un banquier qui crut recevoir, à sa campagne, la
visite d'un prince, est la donnée première de c&
petit vaudeville. Le dénouement a décidé le succès,
auquel le jeu des acteurs s'opposait de toute sa fai-
blesse ; et l'on a nommé Mr Dumersan, invisible—
ment escorté d'un anonyme. Dans cette occasion ,
le théâtre de la rue de Chartres-a dérogé à son
habitude en donnant un ouvrage un peu agréa-
ble; s'il en représente encore de semblables , ma-
lade comme il est, il mourra certainement, mais il
mourra guéri.
A.
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