Titre : Le Camp-volant : journal des spectacles de tous les pays
Éditeur : Imprimerie de Chaignieau jeune (Paris)
Éditeur : Imprimerie PorthmannImprimerie Porthmann (Paris)
Date d'édition : 1819-09-19
Contributeur : Descombes, Charles-Maurice (1782-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32736748v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 septembre 1819 19 septembre 1819
Description : 1819/09/19 (N90)-1819/09/21. 1819/09/19 (N90)-1819/09/21.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5627667d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YF-1044
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
N° 90.
ig Septembre 1819.
PARIS.
THÉÂTRE FRANÇAIS.
Le rôle d'Orpbise, dans la CiKfxette Corriçrés ,
convient pins au talent de M''c Herv-y que ceux
qu'elle a joués jusqu'ici; l'âge, le ton , les manières
du personnage sont d'ailleurs plus en rapport avec
ceux de Paclnce, Cet avantage , que les comédiens
rencontrent rarement, et dont ils devraient plus
souvent rechercher la présence , a contribué à l'en-
tier succès de ce troisième début. M""* Hetvey n'a pas
eu d'efforts à faire pour représenter une femme de
bonne compagnie , spirituelle, sensible, et dont la
raison assaisonne les discours , en même-temps que
les grâces accompagnent ses moindres actions. Telle-
est Orpliise , telle nous l'a fait voir la débutante que
le public a applaudie sans restriction.
M1,c Mars, jouait la Cocjueue. dont le travers puni
cionne le titre à l'ouvrage , car il y a dans celle pièce
une autre dame qui est aussi passablement coquette.
C'est cette même Orphise. dont je viens de parler,
et que son manège avec Clitmulre, pour ramener
Julie, présente comme assez savante dans l'art de
feindre; mais elle est dans la classe des coquettes à
la demi-solde. L'autre, jeune, légère, brillante,
appartient à l'actrice que l'art et la nature ont
comblée de tous leurs dons. Dans les premiers actes ,
on conçoit que M!le Mars se montre avec son oïdi-
nuire supériorité. Tout ce qu'elle possède d'agrémeus
y trouve l'occasion de se développer ; rnais'a la fin ,
quand Julie, libre de ses fausses idées, dépouillée
de sa riche parure , n'est plus qu'une femme repen-
tante , raisonnable, simple et déjà atteinte d'une
passion profonde; lorsqu'elle vient, faire l'aveu de
ses torts et demander , en larmes , le moyen de les
réparer, là , dis-je , on comprend difficilement que
w même actrice puisse rendre avec un mérité égal ,
ucux situations si différentes et si brusques. Mllc Cozi-
{al y échouait complètement; son talent mira-
culeux au,commencement de la pièce, disparaissait
lout-à-coup^dès que la coquette voulait se'corriger.
Un eut dit, je crois, qu'elle i'ôtailavec sa belle robe.
M"e Mars , au contraire , se soutient clans cette tran"
siiion difficile, à la plus grande hauteur de son mé-
rite; elle avait enchanté tous les yeux , séduit tous
les esprits, maintenant elle attendrit toutes les
âmes; et pour calmer ces douces émotions, on
ci'iiut presque qu'elle ne reparaisse avec ses pre-
mières erreurs; car elle seule a le pouvoir de dé-
truire son ouvrage.
H.
THÉÂTRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.
Jean de Paris et Adolphe et Clara, pour le début
de M*" Damoreau.
C'est ce même débutant que l'Académie Royal/
de Musique vit si froid pendant les chaleurs de l'été,
etque Parrière-saison n'a certainement pas réchauffé.
Avec de la taille , des formes assez bien prises et une
figure régulière , Mr Damoreau. trouve le moyen
d'être empesé , gauche et sans expression. Il se dan-
dine eu marchant à grands pas, comme on fait, à
l'Opéra, et ne laisse paraître sur son visage rien de
ce qu'il devrait au moins faire semblant d'éprouver.
Dans Jean de Paris , sa voix n'a produit aucun effet
si ce n'est de déplaire pendant le fameux couplet du
troubadour. Un peu moins malheureuse dans le rôle
d'Adolphe, elle a plu faiblement pendant le rondeau,
et c'est à-pen-près à cela que se borne l'espèce de
succès obtenu par cet acteur. Je ne sais si le théâtre
l'admettra au nombre de ses pensionnaires, et je
ne veux rien préjuger à ce sujet; mais je demande
à M'' Damoreau , .la permission de m'élonner de
l'engagement qu'il a contracté pour l'année prochaine
avec le théâtre de Lyon : douze mille francs de trai-
tement, dix mille francs d'avance, un mois de congé,
et ces conditions faites pour trois ans! il faut que
les chanteurs soient bien rares dans le département
du Rhône , et qu'on y aime beaucoup les comédiens
nuls.
Mme Boulanger est maintenant en pleine posses-
sion de la Princesse de Navarre, elle le joue avec
infiniment d'esprit.
N'ayant rien de flatteur à dire de M'n
ig Septembre 1819.
PARIS.
THÉÂTRE FRANÇAIS.
Le rôle d'Orpbise, dans la CiKfxette Corriçrés ,
convient pins au talent de M''c Herv-y que ceux
qu'elle a joués jusqu'ici; l'âge, le ton , les manières
du personnage sont d'ailleurs plus en rapport avec
ceux de Paclnce, Cet avantage , que les comédiens
rencontrent rarement, et dont ils devraient plus
souvent rechercher la présence , a contribué à l'en-
tier succès de ce troisième début. M""* Hetvey n'a pas
eu d'efforts à faire pour représenter une femme de
bonne compagnie , spirituelle, sensible, et dont la
raison assaisonne les discours , en même-temps que
les grâces accompagnent ses moindres actions. Telle-
est Orpliise , telle nous l'a fait voir la débutante que
le public a applaudie sans restriction.
M1,c Mars, jouait la Cocjueue. dont le travers puni
cionne le titre à l'ouvrage , car il y a dans celle pièce
une autre dame qui est aussi passablement coquette.
C'est cette même Orphise. dont je viens de parler,
et que son manège avec Clitmulre, pour ramener
Julie, présente comme assez savante dans l'art de
feindre; mais elle est dans la classe des coquettes à
la demi-solde. L'autre, jeune, légère, brillante,
appartient à l'actrice que l'art et la nature ont
comblée de tous leurs dons. Dans les premiers actes ,
on conçoit que M!le Mars se montre avec son oïdi-
nuire supériorité. Tout ce qu'elle possède d'agrémeus
y trouve l'occasion de se développer ; rnais'a la fin ,
quand Julie, libre de ses fausses idées, dépouillée
de sa riche parure , n'est plus qu'une femme repen-
tante , raisonnable, simple et déjà atteinte d'une
passion profonde; lorsqu'elle vient, faire l'aveu de
ses torts et demander , en larmes , le moyen de les
réparer, là , dis-je , on comprend difficilement que
w même actrice puisse rendre avec un mérité égal ,
ucux situations si différentes et si brusques. Mllc Cozi-
{al y échouait complètement; son talent mira-
culeux au,commencement de la pièce, disparaissait
lout-à-coup^dès que la coquette voulait se'corriger.
Un eut dit, je crois, qu'elle i'ôtailavec sa belle robe.
M"e Mars , au contraire , se soutient clans cette tran"
siiion difficile, à la plus grande hauteur de son mé-
rite; elle avait enchanté tous les yeux , séduit tous
les esprits, maintenant elle attendrit toutes les
âmes; et pour calmer ces douces émotions, on
ci'iiut presque qu'elle ne reparaisse avec ses pre-
mières erreurs; car elle seule a le pouvoir de dé-
truire son ouvrage.
H.
THÉÂTRE DE L'OPÉRA-COMIQUE.
Jean de Paris et Adolphe et Clara, pour le début
de M*" Damoreau.
C'est ce même débutant que l'Académie Royal/
de Musique vit si froid pendant les chaleurs de l'été,
etque Parrière-saison n'a certainement pas réchauffé.
Avec de la taille , des formes assez bien prises et une
figure régulière , Mr Damoreau. trouve le moyen
d'être empesé , gauche et sans expression. Il se dan-
dine eu marchant à grands pas, comme on fait, à
l'Opéra, et ne laisse paraître sur son visage rien de
ce qu'il devrait au moins faire semblant d'éprouver.
Dans Jean de Paris , sa voix n'a produit aucun effet
si ce n'est de déplaire pendant le fameux couplet du
troubadour. Un peu moins malheureuse dans le rôle
d'Adolphe, elle a plu faiblement pendant le rondeau,
et c'est à-pen-près à cela que se borne l'espèce de
succès obtenu par cet acteur. Je ne sais si le théâtre
l'admettra au nombre de ses pensionnaires, et je
ne veux rien préjuger à ce sujet; mais je demande
à M'' Damoreau , .la permission de m'élonner de
l'engagement qu'il a contracté pour l'année prochaine
avec le théâtre de Lyon : douze mille francs de trai-
tement, dix mille francs d'avance, un mois de congé,
et ces conditions faites pour trois ans! il faut que
les chanteurs soient bien rares dans le département
du Rhône , et qu'on y aime beaucoup les comédiens
nuls.
Mme Boulanger est maintenant en pleine posses-
sion de la Princesse de Navarre, elle le joue avec
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