Presse et revues
4 pages
Titre : Le Camp-volant : journal des spectacles de tous les pays
Éditeur : Imprimerie de Chaignieau jeune (Paris)
Éditeur : Imprimerie PorthmannImprimerie Porthmann (Paris)
Date d'édition : 1819-09-16
Contributeur : Descombes, Charles-Maurice (1782-1862). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32736748v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 530 Nombre total de vues : 530
Description : 16 septembre 1819 16 septembre 1819
Description : 1819/09/16 (N89)-1819/09/18. 1819/09/16 (N89)-1819/09/18.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56276660
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, YF-1044
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 18/01/2011
N° 89.
16 Septembre 1819.
LE CAMP-VOLANT,.
JOURNAL DES SPECTACLES
DE TOUS LES PAYS.
Molière, Corneille, Racine et Regnard.
Panem et circenses.
Le CAMP-VOLANT paraît deux fois par semaine, à jours indéterminés, jusqu'à nouvel ordre,
l'abonnement est de g fr. par chaque trimestre, franc de port, pour Paris et les départemens. Les envois,
affranchis, sont adressés au bureau du Journal, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n° 3o. Une boite
aux lettres, reçoit les articles, ou tout auiïe objet de correspondance secrète, relatif au but de cette Feuille.
PARIS.
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE.
Lundi dernier Albert et MUe Fanny Bias ont dansé
dans le divertissement du Devin de village ; ils ont
dansé. Que peut-on dire pour rendre à leur mira-
culeux talent toute la justice qu'il mérite? Depuis
longtemps, le formulaire des louanges est pour eux
épuisé; il ne nous reste plus qu'à répéter avec le
public : ils ont dansé.
Dans la même soirée , Mr Ragaine a paru à côté
de W^ Coelina-Feltis. Le débutant était bien sou-
tenu ; à chacun de ses pas, il y avait au parterre des
mains qui prenaient soin de son équilibre; aussi
n'a-t-il. pas chancelé daus l'opinion publique , et
l'espoir que. son premier début avait fait naître ,
s'est presque entièrement confirmé. Mlle Coelina-
Feltis ne danse pas sur le même pied : pour se dé-
barrasser promptement des promesses qu'elle avait
données, elle, n'en tient aucune. Avec cette manière
. de payer , ou est bientôt quitte 5 mais ou n'a plus de
crédit, et bonne renommée vaut mieux que ceinture
dorée.
THEATRE FRANÇAIS.
Mnie Hervey a fait son second début par les rôles
o'Arsinoé dans le Misanthrope et de l'Hôtesse dans
'"'_ UounUs. Le premieV a été favorable au bon 'on
Jiii distingue celte actrice , autant qu'à la sagesse ,
T-'e la première fois. Le personnage de la curieuse
bavarde des Etourdis rentrait un peu plus dans les
attributions du talent de la débutante qui a joué , au
Vaudeville, plusieurs rôles decette nature. Mme Her-
.^V s'y est montrée comédienne , et a gaiement bravé
le danger du voisinage à côté de Wu Alors, qui était
charmante en amoureuse de quinze ans.
Mxhplnt et les deux Baptiste ont embelli la fête.
Lame de ces deux derniers acteuis se prête volom-
tiers à reparaître dans des rôles qu'il ne joue plus
depuis long-temps. Lorsqu'il s'agit de servir ou
l'intérêt du théâtre ou celui de quelque débutant
de bon augure , son talent a plus de complaisance
que la médiocrité n'a d'orgueil. Quant à Baptiste
cadet , il a une figure , des bras et des jambes qui
lui défendent de se faire prier pour paraître souvent,
ce qui ne lui arrive jamais. Si le but de la comédie
n'étai. que de faire rire , Baptiste cadet devrait jouer
tous les jours. H.
THEATRE DES VARIÉTÉS.
Première représentation des Bolivars et les Morillos,
ou les Amours de Belleville, caricatures en action.
Les auteurs ont tenu parole; il n'y'a pas matière
à des allusions politiques dans leur pièce , et c'est
en cela que l'on peut louer l'adresse avec laquelle
ils ont évité l'écueil que leur offrait le titre de l'ou-
vrage ; ils ont marché sur.le bord avec autant de
dextérité que. de bonheur. Je ne troublerai pas.leur-
joie par des critiques sans proportion avec l'impor-
tance de l'oeuvre qu'ils nous donnent; l'esprit seul
y a pris part, en l'absence de la raison et du sens
commun, que le public a jugés par contumace.
En effet que dire d'une prétendue pièce de théâ-
tre dont le plan , bâti en l'air , repose sur la forme
des chapeaux à la mode 1 Esl-ce'une action que la
dispute de Mr Bolivar et de Mr Moiillo pour
savoir lequel a tort de ne pas se coëffer comme
l'autre ? Cependant , comme dans une comédie
faite à dessein, d'autres personnages surviennent
et se mêlent de débrouiller l'intrigue, c'est-à-dire,
de vider la querelle. C'est d'abord M 1' Gamache ,
vieillard ridicule dont toutes les phrases finissent
parcelle-ci : Je ne suis pasjait d'hier. On pense
bien qu'il est neutre dans le grand débat , et qu'il
porte un chapeau à cornes. Croyant mettre d'ac-
cord les dispuleurs, il propose sa coëfl'ure comme
un modèle à suivre ; mais arrivent sur la tête de
deux éventés , un chapeau de feutre gris et ua
chapeau de paille jaune. La discussion s'engage de
nouveau en prenant le tour que Mo'iire a. donné à
une scène toute semblable dans le Bourgeois Gai-
16 Septembre 1819.
LE CAMP-VOLANT,.
JOURNAL DES SPECTACLES
DE TOUS LES PAYS.
Molière, Corneille, Racine et Regnard.
Panem et circenses.
Le CAMP-VOLANT paraît deux fois par semaine, à jours indéterminés, jusqu'à nouvel ordre,
l'abonnement est de g fr. par chaque trimestre, franc de port, pour Paris et les départemens. Les envois,
affranchis, sont adressés au bureau du Journal, rue Saint-Dominique Saint-Germain, n° 3o. Une boite
aux lettres, reçoit les articles, ou tout auiïe objet de correspondance secrète, relatif au but de cette Feuille.
PARIS.
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE.
Lundi dernier Albert et MUe Fanny Bias ont dansé
dans le divertissement du Devin de village ; ils ont
dansé. Que peut-on dire pour rendre à leur mira-
culeux talent toute la justice qu'il mérite? Depuis
longtemps, le formulaire des louanges est pour eux
épuisé; il ne nous reste plus qu'à répéter avec le
public : ils ont dansé.
Dans la même soirée , Mr Ragaine a paru à côté
de W^ Coelina-Feltis. Le débutant était bien sou-
tenu ; à chacun de ses pas, il y avait au parterre des
mains qui prenaient soin de son équilibre; aussi
n'a-t-il. pas chancelé daus l'opinion publique , et
l'espoir que. son premier début avait fait naître ,
s'est presque entièrement confirmé. Mlle Coelina-
Feltis ne danse pas sur le même pied : pour se dé-
barrasser promptement des promesses qu'elle avait
données, elle, n'en tient aucune. Avec cette manière
. de payer , ou est bientôt quitte 5 mais ou n'a plus de
crédit, et bonne renommée vaut mieux que ceinture
dorée.
THEATRE FRANÇAIS.
Mnie Hervey a fait son second début par les rôles
o'Arsinoé dans le Misanthrope et de l'Hôtesse dans
'"'_ UounUs. Le premieV a été favorable au bon 'on
Jiii distingue celte actrice , autant qu'à la sagesse ,
T-'e la première fois. Le personnage de la curieuse
bavarde des Etourdis rentrait un peu plus dans les
attributions du talent de la débutante qui a joué , au
Vaudeville, plusieurs rôles decette nature. Mme Her-
.^V s'y est montrée comédienne , et a gaiement bravé
le danger du voisinage à côté de Wu Alors, qui était
charmante en amoureuse de quinze ans.
Mxhplnt et les deux Baptiste ont embelli la fête.
Lame de ces deux derniers acteuis se prête volom-
tiers à reparaître dans des rôles qu'il ne joue plus
depuis long-temps. Lorsqu'il s'agit de servir ou
l'intérêt du théâtre ou celui de quelque débutant
de bon augure , son talent a plus de complaisance
que la médiocrité n'a d'orgueil. Quant à Baptiste
cadet , il a une figure , des bras et des jambes qui
lui défendent de se faire prier pour paraître souvent,
ce qui ne lui arrive jamais. Si le but de la comédie
n'étai. que de faire rire , Baptiste cadet devrait jouer
tous les jours. H.
THEATRE DES VARIÉTÉS.
Première représentation des Bolivars et les Morillos,
ou les Amours de Belleville, caricatures en action.
Les auteurs ont tenu parole; il n'y'a pas matière
à des allusions politiques dans leur pièce , et c'est
en cela que l'on peut louer l'adresse avec laquelle
ils ont évité l'écueil que leur offrait le titre de l'ou-
vrage ; ils ont marché sur.le bord avec autant de
dextérité que. de bonheur. Je ne troublerai pas.leur-
joie par des critiques sans proportion avec l'impor-
tance de l'oeuvre qu'ils nous donnent; l'esprit seul
y a pris part, en l'absence de la raison et du sens
commun, que le public a jugés par contumace.
En effet que dire d'une prétendue pièce de théâ-
tre dont le plan , bâti en l'air , repose sur la forme
des chapeaux à la mode 1 Esl-ce'une action que la
dispute de Mr Bolivar et de Mr Moiillo pour
savoir lequel a tort de ne pas se coëffer comme
l'autre ? Cependant , comme dans une comédie
faite à dessein, d'autres personnages surviennent
et se mêlent de débrouiller l'intrigue, c'est-à-dire,
de vider la querelle. C'est d'abord M 1' Gamache ,
vieillard ridicule dont toutes les phrases finissent
parcelle-ci : Je ne suis pasjait d'hier. On pense
bien qu'il est neutre dans le grand débat , et qu'il
porte un chapeau à cornes. Croyant mettre d'ac-
cord les dispuleurs, il propose sa coëfl'ure comme
un modèle à suivre ; mais arrivent sur la tête de
deux éventés , un chapeau de feutre gris et ua
chapeau de paille jaune. La discussion s'engage de
nouveau en prenant le tour que Mo'iire a. donné à
une scène toute semblable dans le Bourgeois Gai-
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