Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1907-12-25
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Description : 25 décembre 1907 25 décembre 1907
Description : 1907/12/25 (Numéro 11379). 1907/12/25 (Numéro 11379).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2008
l-»e ï^etit Parisien
effet, que le « regard » du caisson. gare
iutute qui figure, sur notre plan, sous les
'l'ifroe A B fut amené juste en face du re-
Wird indique par C D et qui-est celui
• lu tunnel* déjà mis définitivement en place.
Ce travail allait encore demander trois se-
maines environ. Après quoi il ne devait plüs
rester qu'à opérer la jonction du tunnel et
du caisson-gare, en réunissant les deux
regards », jusque-là bouchés par des
« masques sortes de boucliers en tôle.
La version d'un ingénieur
Ceci dit; voici sur les conditions dans les-
quelles se produisit la catastrophe l'opinion
d'un ingémeur du Métropolitain, que nous
avons vu hier sur les lieux
L'accident, nous dit-il, est dû. selon moi, à une
dépression du sol et sans doute aussi au mau-
vais état du terrain. L'extrémité nord du caisson
est sans doute descendue plus bruquement que
lie coutume cette position a eu pour consé-
quence la rupture de l'équilibre des cheminées
d'air, et l'une d'elles, reliée à la cloche un 1, s'est
dtsjointe.
Par suite, la pression diminuant dans la chsm-
bre d'air, le pqids de la lourde masse métallique
augmentant, le caisson s'est incliné de plus en
plus.
Forcément, une large ouverture s'est produite
du côté opposé, au sud, et, sous la pression de
la colonne d'air, le sol a cédé.
Une excavation un renard, comme 'appel-
lent les ouvriers tubist.es s'est tonnée. Les cir:q
hommes qui travaillaient à cet endroit ont été
rnlcvés par t'air comprimé qui s'échappait et,
passant sous le Il couteau c'est-à-dire la pointe
perforatrice, ont, été projetés avec une violence
lertible contre le « masque » du « regard » G
qui a cédé sous la pression.
1.ramenés au grande jour se trouvaient it quaire
mètres en arrière du masqbe. Telle est l'hypo-
thèse la plus vraisemblable.
le que dit l'entrepreneur
Ni, Chagnaud, l'entrepreneur des travaux,
a bien voulu nous accorder, un peu plus
tard, quelques instants d'entretien.
Son opinion sur la cause de la catastrophe
est la même
11 n'est malheureusement guère possible de pré-
voir ces accidents, ajoute-il tristement. Un peut
aveugler une finsuce avec de la terre glaise, mais
quand se produit une excavation, il n'y a rien
à faire.
Je sais bien que l'on m'accusera de n'avoir
pas pris les précautions nécessaires: mais ma
conscience est néanmoins tranquille. J'ai fait mon
devoir et j'attends sans crainte la décision que
prendra à mon égard le juge d'instruction,
Autre son de Cloche
De son côté, M. Pérault, secrétaire du syn-
dicat des terrassiers, en nous annonçant son
intention de poursuivre, au nom du sydi-
cat, l'ent.repreneur, M. Chagnaud, pour ho-
micide par imprudence, nous a fourni les
explications suivantes
Il y avait longtemps, nous a dit NI. Pérauit,
que j'avais prévu ce qui est arrivé. Il y a exacte-
ment vingt-cinq ans que je travaille dans les
caissons. C'est vous dire si je m'y connais quel-
que peu dans ce genre de travail. Déjà, dans une
atflche apposée sur les murs de Paris, j'avais
appelé l'attention du public sur les aeddents qui
se produisent fréquemment dans les caissons et
qui sont imputables il l'imprudence vraiment cri-
minelle des entrepreneurs, et au défaut d'obser-
vation par eux des conditions du cahier des
charges,
L'administration est également coupable par
ton défaut de surveillance des travaux, car si les
conditions du cahier des charges ne sont pas cb-
servées, elle a le droit de se substituer aux en-
trepreneurs.
Or, en l'occasion, elle aurait dû veiller à ce
que M. Chagnaud ne fit jamais faire des des-
centes de caisson de 60 centimètres. Si' la rigole
n'avait eu que 20 ou 30 centimètres de profon-
deur, au lieu de 60, le « renard » qui s'est pro-
duit n'aurait pas été aussi grand et une pelletée
de terre glaise eût suffi pour l'aveugler.
Première imprudence, donc. La seconde est le
défaut de surveillance de la pression de l'air
comprimé.
Vous savez que, pour maintenir le caisson sus-
pendu, au fur à mesure de la descente, il faut
un équilibre entre la charge d'air comprirné et
la pesanteur de la colonne d'eau environnant le
caisson.
Supposez que l'arrivage de l'air comprimé soit
mal réglé et que l'on emmagasine dans le cais-
san une pression supérieure.
L'air comprimé tendra à s'échapper, et, s'il
renccH^re un o renard le conduisant vers l'air
l'fcre,™ s'y engouffrera avec la force d'un boulet
de eansn, entraînant tout avec lui.
C'est certainement ce qui a dû arriver.
On aorait pu éviter cette surpression par l'em-
rloi de robinets de décharge d'air comprimé com-
muniquant avec l'extérieur. L'équilibre se réta-
blirait ainsi de lui-même.
Et je vous dirai mieux si extraordinaire que
cela vous paraisse, il n'y avait pas de manomètre
a'i fond du caisson on ne s'apercevaU de la
surpression que lorsque les hommes se plai-
gnaient d'éprouver des malaises.
Donc. pour nous résumer, l'accident est impu-
table à la trop grande profondeur de la rigole
creusée pour faire pénétrer le caisson en terre et
la surpression de l'air comprimé.
Telles sont les diverses opinions que nous
avons recueillias. C'est h la justice qu'il ap-
partient maintenant de déterminer les res-
ponsabilités.
On arrête près d'Alençon
l'assassin de la veuve Goupil
;De notre correspondant particulier)
Alençou, 24 décembre.
La gendarmerie do Juvigny vient d'arrê-
ter a Sept-Forges, le principal auteur de
l'assassinat de la veuve (ioupil, de Tessé-
la-Madeiine, tuée à coups de marteau le 5
décembre. L'assassin, nommé Cibois, vingt-
quatre ans, charron à Beaulaudais, a fait
des aveux et désigné son complice.
Le vol est le mobile du crime.
Ne 65. Feuilleton du Petit Parisien.
LA BÊTE FÉROCE
GRAND ROMAN INEDIT
DEUXIÈME PARTIE
^RÉCOLTE LA TEMPÊTE U.
X (suite)
Désastres sur désastres
II alla s'asseoir partout, faisant rebondir
les ressorts, ouvrit les armoires, les tiroirs,
s'allongea sur le lit, fuma une u sèclte
dans le fumoir, regarda dans la rue en-
combrée de passants, de voitures, d autos.
la figure enhévrée, les yeux hors de la tê-
te. boitillant dans tous les recoins, puis,
tout à coup, arriva se planter devant l'Amé-
ricain qui, tout absorbé, semblait t'avoir ou-
blié complètement.
Aiors, c'eat pas une erreur, patron?.
,Vous me donnez.
Tout!
Cinq-et-Trois se redressa, prit une pose
noble et rejeta le front en arrière, comme il
avait vu faire, dans les théâtres, aux mo-
ments pathétiques.
Patron, je refuse 1
Pourquoi, monsieur Five dit le Yan-
kee, sortant .enlîn de sa rêverie.
Parce que, pour vous payer de toutes
ces choses, vous aliez me demander sûre-
ment de répandre le sang humain.
Davidson n eut pas l'air d'entendre. Ab-
scrbé, il cherchait.
Traduction et reproduction formeUement Interdites.
PuûUsned 25 cl december f907 PriTtleee ot copy-
r epprora» match by Joies Mao.
LE BUDGET AU SÉNAT
Notre Dolitiquo extérieure
Discoursjle M. Picùon
La Statue de Marat
aux Buttes-Chaumont
Le Sénat eommencé hier mutin, à neuf
heures et demie, l'examen du budget des
dépenses. Après une assez longue discus-
sion, il a adopté le budget de l'lntérieur.
Dans la tyéanee de l'après-midi, notre po-
litique extérieure, et plus particulièrement
notre action au Maroc, ont fait l'objet d'un
long débat. Au cours de la discussion géné-
rale du budget des Affaires étrangères,
MM. de Lamar/elle et Gaudin de Vilaine
ont critiqué les mesures prises par !e gou-
vernement contre los auteurs des mus-sacres
de Casablanca et contre les Boni Snasseu,-
En répons© à ces critiques, M. Pichon,
ministre de» Affaires étrangères, très ap-
plaudi par le Sénat a prononcé un excellent
discoures, affirmant, une fois de plus, que le
gouvernement entendait uniquement exécu-
ter les obligations qui nous avaient été assi-
gnées par la conférence d':hlgésiras. Cette
politique, bien entendu, exclut toute idée de
conquête- et vis*) h sauvegarder tes Intérêts
de la France et maintenir sa dignité.
LE BUDGET DE L'INTERIEUR
Au début de la séance du matin, que pré-
sidait M. Dubotst. M. Deuoix, rapporteur du
.budf;et de l'Intérieur, tit remarquer à ses
cjllè'gues que beaucoup de prévisions bud-
gétaires de ci; départemfnt ministériel sont
iuférieurvs la réalité, notamment celles
qui concernant la loi sur l'assistance aux
vieillards.
M. de Lama! ?:i.lu posa ensuite une ques-
!.ion au président du Conseil au sujet de la
statue de Marat qui a été érigée récemment
dans le parc des Buttes-Chaumont.
Je ne veux pas vous mettre, dit-il en s'adres-
sant A M. Clemenceau, en contradiction avec
vous-même et vos grands ancêtres de la Con
vention qui ont glorifié Marat. Comme vous sm
vez, Marat est bien du Bloc et vous lui devez
cette glorification. Mais ce que je vous demande.
c'est d'agir comme a votre habitude. Or, on a
transporté cette statue, de nuit, on l'a érigée en
secret, et on a gratté le nom. SI l'acte a été ac-
compli, faut avoir le courage de l'acte. Il faut
l'inauguration officielle. Lorsqu'on annonça il
la Convention la mort de Marat, on dit a David
voilà un beau tableau à faire. Parlant ie lan-
gage de la Convention, je dirai Citoyen Cle-
menceau, il y a pour toi un beau discours.
Vous savez que la réaction a jeté les cendres
de Marat Il l'igout, il 'faut réparer cela. Le mo-
ment de la cérémonie sera choisi le-jour de la
translation des cendres de Zola. (Applaudisse-
ments à droite.)
M. Clemenceau, président du Conseil, ré-
pondit en ces termes
Il est inutile que je dise que je ne suis pas un
disciple de Marat. sinon NI. de Lamarzelle ne
serait pas sur i«s bancs et je ne m'en consolerais
pas. (Rires.; Je' rappelle les faits.
M. Boffier, alors socialiste révolutionnaire. a
fait une statue de Marat. M. Boffier devient na
tionaliste. La statue est devenue une étude
d'homme et les nationalistes en ont décidé l'érec
lion sur une place publique.
Vous comprenez mon embarras. Cette statue.
inaugurée en 1883, avait été placée au parc de
Monlsouris. Personne n'y avait fait attention jus
qu au jour de l'interpellation de M. Fresneau, qui
a fait une diatrue violente contre la Révolution
M. Constans sest tiré de cette interpeUation sans
ditficulté et il a remplacé la statue par un !iQre
Je ne demanderais pas mieux que de la rempla
cer par une colombe.
Cette statue fut exposée à Bagatelle avec grands
succès. On l'a transportée aux Buttes-Chaumont
après une discussion au conseil municipal. Deu>
municipaux de la droite l'ont réclamée pour leur
quartier. (Rires.) Ce fut une lutte épique, Tout
le monde voulait la statue dans un lieu public.
On se battait sur le lieu. Voila comment la statue
est aux Buttes-Chaumont. Elle fut transportée-
non nuitamment, mais de jour. Il n'y a pas eu
d'invitations. Je suis prêt Il inaugurer la statue
avec vous. :Rires.) Et là je défendrai la Révo
lutlon. Si vous osez, vous l'attaquerez. (Vifs
applaudissements.)
M. de Lamarzelle. La statue a donc été
placée aux ButtesChaumont par la droite.
M. Clemenceau. Tu l'as dit. citoyen Lamnr-
zelle. (Rires.)
Cet incident clos, on aeenpUi..sur la pro-
position de MM. Piot et Strauss, un relève-
rqent de crédits de 5,000 francs pour per-
mettre à la commission de la-dépoptilation
de terminer ses travaux.
Les divers chapitres du budget de l'Inté-
ricur furent adoptés.
LE BUDGET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
On aborda alors ['examen du budget des
Affaires étrangères.
M. Chartes Dupuy, rapporteur, se félicita
tout d'abord des résultats obtenus par les
différents congres internationaux tenus en
Angleterre, en Allemagne, etc.
Il rendit honunege à'MM. Léon Bour-
geois, d'Estournelles de Constant et Louas
Renault, qui représentèrent la France au
« congrès des congrès qui se tint à la
Have.
Le rapporteur examina ensuite lns prin-
cipaux accords qui ont été signés entre les
diverses puissances. Il dit que ces accords
donnent les meilleurs résultats et les peu-
pies en faveur desquels ils sont signés en
ressentent les bienfaisants effets.
M. Gaudin de Vilaine vint parler de no-
J'ai trouvé, pensait Cinq-et-Truis.
C'est que, on ne me la fait pas, à moi
Après un long silence, le-Yankee interro-
gea tout coup
le coquillage qui ne comprenait rien ?
Une moule, patron. Mais ça n'a aucun
Vous êtes une moule, monsieur Five l
Cinq-et-Trois sursauta et voulut se fà-
cher. Mais n'était-ce pas sa faute ? Il subis-
sait le contre-coup de l'exécrable éducation
qu'il avait donnée.
Sans un sourire, Davidson reprenait
Je voulais ruiner Chamerol. le réduire
à rien. à moins que rien. comme un ver
qui rampe sur de la terre.. Mais je veux
aussi ne point paraître et ne pas être con-
nu. deviné peut-être, mais non connu.
J ai donc besoin de vous, monsieur Five.
j'ai besoin que vous soyez., je cherche vo-
tre mot. comment dites-vous en français 1
Ah je sais. j'ai besoin que vous soyez mon
homme de foin.
Permettez, patron. on dit: homme de
Davidson devenait redoutable. Il appre-
nait trop vite!
A partir d'aujourd'hui, monsieur Five,
vous devenez banquier.. Tout à l'heure,
nous irons visiter vos bureaux. rue Le Pe-
letrer. il deux pas. Ils sont installés et
vos employés, qui n'attendent que vos or-
dres, s'étonnent de ne point vous voir. Je
crée votre banque La Confiance. Comme
votre passé vous a laissé sans grande expé-
rience en ce qui concerne les affaires de
Bourse.
Ça. voilà qui est rudement vrai..
Je vou6 donnerai des conseils. que
veus suivrez à la lettre. Je vous établis un
crédit illimité. Nous nous arrêterons.
Le Yankee calculait. Le problème résolu,
il acheva
Nous nous arrêterons lorsque Chame-
rol sera mort.
Il a la peau dure, patron, prenez gar-
de. Et guère de scrupules. Si je com-
tre action au Maroc. Il atfirma que le gé-
néral Drude n'a pas obtenu tout ce qu'il
demandait, en hommes comme en muni-
tions.
M. de I,amarzelle critiqua également les
mesures prises pur le gouvernement.
Jamais la situation arr Maroc n'a élé plus trou-
blée que depuis On a parlé de pénétration
pacifique. Je vois que nous sommes en guerre
tout le temps et que la situation de la France est
plus difficile qu'auparavant. Il n'y a pas là sim-
ple coïncidence, Il y a là une relation de cause
à effet.
11 faudrait deux choses pour conquérir au Ma-
roc la situation que nous devrions y avoir: la
possibilité d'.y exercer une répression sans pitié
et la possibilité de nous y faire aimer. (Exclama-
tions.)
l,es deux choses ne sont pas incompatibles. Il
suffit de démontrer qu'on est capable de faire
une répression.
Je ne vous demande pas ce que vous aile?, faire,
parce que vous ne savez pab ce que l'Europe
vous permettra de faire.
M. Slephen Pichon, ministre des Affaires
étrangères, prit la parole à son tour. Il re-
traça brièvement l'œuvre accomplie à la
f laye par la conférence internationale et ré-
pondit an ces tenues aux critiques des pré-
M. de Lanrcàrzelle s'est trompé lorsqu'il a dit
que nous avions besoin de l'assentiment de l'Eu-
rope pour défendre ncs intérêts au Marc. il y
a une région dans l enpire ctrérifien où nous
pouvons opérer sans nul autre besoin que celui
de consulter notre conscience c'est le territoire
qui touche à notre frontière algérienne. (Vifs ap-
S'adressant à M. de Lamarzelle, M. Pi-
chon dit
Si je vous disais Nous allons conquérir le
Maroc, vous répondriez non, et pendant des heu-
rea vous nous avez reprcclté de ne pas nous
engager assez, à fond au Maroc. (Vifs applau-
Afin d'exécuter les obligations qui nous avaient
été assignées en même temps qu'à l'Espagne par
la conférence nous avons demandé
au sultan de nous donner des garanties pour les
instructeurs français chargés de roraanisation f!e
On nous a répondu, par l'organe de Guebbas.
qu'aucune garartie ne pouvait nous être donnée.
Nous avons prévenu les puissances et nous avons
pris les mesures nécessaires pour que les instruc-
teurs fussent protégés. Je reconnais que nous ne
sommes pas 0 la veille d'en finir avec la ques-
tion marocaine, mais j'estime qu une méthode
ferme donnera des résultats satisfaisants.
M. l'ichon passa en revue les différents
et traités qu: ont été signés par la
France avec les puissances étrangères en
l!>07. Il ae félicita que das accords sembla-
blrs eussent été signés également avec ces
mêmes puissances par des nations amies ou
alliées de la France.
Les faits, dit-ii. démontrent yelle est notre pn
litique extérieure, politique qui est tout d'abord
basée sur notre alliance avec la Russie, sur no-
tre entente cfmliale avec l'Angleterre, et sur n:
Ire rapprochement avec notre sœur latine l'Ita-
lie.
Le ministre des Affaires étrangères con-
clut en disant que la politique extérieure
suivie par le gouvernement est une politique
qui n'a nullement besoin de dissimulation,
elle n'a rien à cacher, tout se passe au grand
jour, pour contribuer à la grandeur de la
France et pour maintenir sa dignité. (Vifs
applaudissements.)
Les 21 premiers chapitres du budget des
Affaires étrangères furent ensuite adoplés.
On continuera cet après-midi, à deux
heures.
Paul GREZ.
La Mission Blanohet
M. Clemenceau, président du Conseil, a
reçu la visite de NI. Bénard, qui avait pris,
avec M. Poidatz, depuis décédé, l'initiative
fit' "organisation de la mission qui fut con-
:eu à M. Blanche!.
M. renard a déclaré que si l'administra-
tion des Colonies avrfit1 des recours à exer-
cer au sujet du recouvrement de certaines
créances afférentes à cette mission, ces ré-
clamations devraient s'adresser à lui seul.
fi a ajouté, pour faciliter les recherches de
l'administration, cpu'il était tout disposé à
communiquer au gouvernement le volumi-
neux dossier qu'il possède sur la mission
Rlanchet.
M. Clemenceau a donné ifbte à NI. Bénard
de cette déclaration. Il en a immédiatement
informe te ministre des Cotonies
L'Union Républicaine du Sénat
Le groupe de l'Union républicaine du Sé-
nat s'est réuni hier, sous la présidence de
M. Jean Dupuy.
M. Théodore Girard a été désigné comme
candidat des groupes aux fonctions de ques-
leur en remplacement de M. Dussolier, dont
la* mandat expire.
Récompenses
aux Commerçants français
La commission parlementaire du com-
merce et de l'industrie s'est prononcée hier
pour l'adoption du projet voté par 1<> Sénat,
relatif à 1 élection des membres des tribu-
naux et des chambres de commerce.
Sur la proposition de M. Failliot, la com-
mission a voté un amendement tendant à
attribuer aux commerçants français qui ont
participé aux expositions de Dusseklorf et
de Âïannheim, un certain nombre de croix
de la Légion d'honneur, prises sur le con-
tingent prévu pour l'exposition de Milan.
Ce projet 6era discuté demain au début de
la séance.
prends bien, le Sylvain Chamerol se ren-
contrera désormais à la Bourse, dans tou-
tes ses affaires, les vieilles et les récentes,
avec un ennemi implacable, prêt à sacrifier,
pour le perdre, sa fortune, qui est immen-
se ?. Jour par jour, séance par séance, heu-
par heure, vous travaillerez à sa ruine.
Nous rachèterons à n'importe quel prix.
après quoi, en jetant tout sur le marché,
nous ferons la baisse et la panique. Bien,
patron, ça me va. Je ne suie qu'un inter-
prète parce que je suis méconnu, mais vous
me verrez à l'œuvre, j'étais né pour être un
grand financier. et finir.
A l'hôpital
Patron, je n'ai plus rien à vous appren-
dre. Vous avez trop profité de mes leçons,
tit le gamin, non sans une pointe de mau-
vaise humeur. Avez-vous bien réfléchi ?.
Ça coûtera cher, une expédition pareille
Il va en falloir, de ht galette
J'ai établi mon petit budget. Je puis
perdre cent millions.
Mince lit il appelle ça un petit bud-
Cent millions. d'abord.
D'abord!
Et ensuite, cent autres. après quoi,
s'il est besoin.
Arrêtez, patron. pas nécessaire. de-
puis longtemps le Chamerol sera enterré.
Voilà pourquoi j'ai appelé votre ban-
que La Confiance. Maintenant, nous irons
visiter vos bureaux da la rue Le Peletier.
Mais comme vous n'êtes pas en tenue con-
venable, je pense que vous allez faire une
autre toilette ?.
Le moyen ?. Je n'ai que ma redingue
et mon grimpant.
Passez dans votre cabinet de toilette et
sonnez votre valet de chambre. Il vous ai-
dera il. vous habiller.
Mon. mon valet. de.
Monsieur Five, comment appelez-voue
le coquillage.
Entendu, patron, entendu. Mon valet
de chambre Mince On va rigoler. Le
cabinet de toilette, c'est par là?. Non.
Ça, c'est le water. J'y snis 1.
IL Gustave Hervé
condamné an maximum
On s'attendait à des incidents pour le dé,
but de 1 audience d'hier. Il ne s'en est pas
produit, la cour ayant décidé que ceux d s
témoins qu'elle' avait entendus la veille, en
l'absence de l'accusé et de son défenseur,
seraient de nouveau appelés si la défense
le jugeait utile.
On appela donc M. Urbain Gohier, à qui
M. fiorvé demanda s'il pouvait garantir
l'authencité de diverses lettres publiées par
lui et flétrissant la conduite des troupes eu-
ropéennes en Chine, lors de expédition de
M. Gohier certida l'authenticité de ces let-
tres.
M. Hervé demanda encore à M.* Gohier
s'il n'avait pas été lui-même poursuivi pour
outrages à l'armée.
Poursuivi et acquitté, répondit M. Ur-
bain Gohier.
On rappela également M. Sembat qui, lui
aussi, parla de l'expédition de Chine. Mais
comme sa déposition se prolongeait, il fut
décidé que Ni. Sembat communiquerait à la
défense les documents qu'il voulait produire.
Aucun autre témoin ne se présentant, la
parole fut donnée à M. l'avocat général Fré-
mont pour son réquisitoire.
«3e voudrais être calme, a déclaré M
Frémont, mais pour le rester il me faut lut-
ter contre le dégoût que je sens monter en
mon âme devant ce prurit de haine et de
rage déchatné contre l'armée française. Ah
les misérables Français que vous faites Je
plains les membres du barreau d'avoir un
confrère comme M. Hervé.
Quant à vous, messieurs les jurés, vous
n'hésiterez pas. Il est urgent d'arrêter cette
odieuse propagande. C'est une question vi-
tale pour ce pays. Frappez sans pitié cet
homme qui a bavé sur la patrie. Il n'est que
temps que ce prétendu justicier soit trans-
formé en»condamné. »
f;n réponse ce violent réquisitoire, NI.
Gustave Hervé a fait l'historique des entre-
prises espagnoles, anglaises et françaises
au Martft, q.u'il a représentées comme au-
tant d'actes de flibustene, et il a conclu
qu'en dépit de toutes les condamnations il
continuerait sa campagne.
A neuf heures et demie seu lement, après
nne plaidoirie de M6 Ronzon, qui s'était pro-
longée {tendant trois heure», h jury a rendu
un vertWct affirmatif sans ciroônstanoes
atténuantes.
En conséquence, M. Hervé a été condam-
né au maximum de la 'peine, un an de pri-
son et 3,<<)0 francs d'a.rnendP.
C'était ce qu'avait demandé M. Hervé lui-
même qui, après le verdict, s'est écrié
Je le, maximum, comme Zola!
Enfin; laur, statuant cette foie sans
l'assistance du jury, condamna par défaut
MM. Merlo et Vigo, dit ALmereyda, à cinq
ans de prison char-un et 3,000 frarves d'a-
mende pour provocation de militaires à la
désobéissance.
Le Capitaine Chappelle
transféré à la Santé
Le capitaine Chappelle, livré à la justice
civile, a été interrogé hier par M. le juge
d'instruction Iloty. Jl a rejeté toute la res-
ponsabilité des escroqueries sur Auzerie,
Je n'ai acheté des automobiles, a-t-il
dit, que parce que M. Auzerie me promettait
de me les faire vendit; avec un gros béné-
fice. J'ai cru en sa parole d'autant plus fa-
cilement qu'il m'avait présenté, chez lui, à
des personnage6 politiques. tir, au lieu de
vendre à bénéfice, j'ai vendu à perte. Je
suis nnn un escroc mais la victime d'un
courtier qui, pour me faire acheter des au-
tomobiles el toucher son courtage, n'a pas
hésité h nu.1 tromper. »
fje ea:pilp;ne ('.happons a été fscroué à la
prison rfi-» la Santé iL Siix'henrr-s riu soif. 11
y occupera la i-HInlr n° 7, dans la 11° divi-
sion, on séjourna Ullnio, (.'t où m? Irnijvp cri-
l'on: le Irrùlre Bertnii.
Les plaintes contre le capitaine Chappelle
continuent a, nfllixT au cabinet du jupe.
A l'Académie de Médecine
ELECTION D'UN VICE-PRÉSIDENT
C'est sur M, le docteur Léon Labbé que se
sont portés les suffrages de ses collè-
gues. Un vieux souvenir l'homme à
la fourchette.
L'Académie de médccine a procédé, Hier,
à l'élection d'un vice-président pour l'année
1908. C'est M. U-on I^bbé, chirurgien des
hôpitaux, sénateur de i'Orne, qui a cté élu.
De droit, il sera président de l'Académie
pendant l'année 1909.
1>> nom de M. Léon [.abbé est, depnis
longtemps, connu de tous.
C'est ce chirurgien, on s'en souvient, qui,
jadis, opéra notamment 1' «homme à la four-
chette ». A cette époque, il y a de cela
trente-cinq ans, l'opération de la laparo-
tomie, qui consiste à ouvrir 1 estomac d'un
patient, passait pour excessivement hardie.
Le docteur 1-.abbé n'hésite pas à la tenter et
il réussit aiofei à débarrasser le malheu-
Il appuya solidement sur un bouton élec-
trique.
Un valet de haut style, froid et compassé,
parut, comme s'élançant de la trappe d'un
théâtre à trucs. Il resta planté, Immobile,
le regard sur son maître. Cinq-et-Trois se
prit à rire d'un rire inextinguible. Le valet
ne bougea pas. Mais au coup de poing ra-
milier qu'il reçut en plein ventre, il rougit,
suffoqué par ce manque d'égards, tout à la
fois, et par la violence du coup.
Monsieur ma sonné ?. dit-il, comme
s'il avait répondu à la bourrade.
Cinq-et-Trois reprü. son sérieux.
Oui, valet de chambre. Veuillez m'ha-
biller. je vous prie. et au trot 1.
Quelle toilette monsieur mettra-t-il, ce
Hum paraVf que j'en ai des tas
pensa le gamin. Mais ce que j'ai de m'eux,
laquais, mon sifflet rouge, ma cravate blan-
che, ma culotte de soie noire, mes bas de la
couleur qu'en tes porte, et mes souliers dé-
cotlelés.
Le valet ouvrit des yeux énormes. Il né-
tait pfis sûr d'avoir bien entendu.
Monsieur va au bal masqué. de si
grand matin ?
Parait qu'on ne sort pag dans son élé-
gance à toute heure du jour se dit Cinq et-
Trois.. Alors, oùs qu'est la liberté ?
Il haussa les épaules avec dédain et prit
un air détaché
Vous avez raison, vaiet de chambre.
Je mettrai ce que vous voulez. Une fois
pour toutes, prenez mes habitudes. Je suis
toujours bien mis, avec n'importe quoi..
Il fit un geste de théâtre. Il ne connaissait
le grand monde que vu au travers de l'Am-
bigu, quand on y engage des étoiles. Le va-
let sortit, rentra aussitôt, avec un costume
ccmplet jaquette, gilet de saison et de fan-
taisie, pantalon hien coupé, bottines élégan-
tes, cravate claire snr laquelle pointillait
une épingle diamantée.
Chouette 1 murmura notre homme.
Faut pas avoir l'air trop surpris. Et sur-
tcut, ne cansons plus. ça pourrait me ré-
veiller.
reux de l'objet qu'il avait si malencontreu-
sement avalé.
Cette cure fit un bruit énorme et du coup
le jeune chirurgien devint célèbre, voire po-
pulaire..
Il serait trop long de citer les travaux qui
ont illustré le nom de M. Léon Labbé. Quand
il entra au Sénat, il n'oublia pas qu'il était
médecin et intervint régulièrement dans
toutes les discussions pouvant intéresser la
profession médicale.
Comme de coutume, M. Labbé a remercié
ses collègues qui, presque à l'unanimité,
l'avaient porté à la vice-présidence. Il a pro-
mis' de consacrer tout ce qui lui Testait d'é-
nergie et de. vigueur à la directibn de&,tra-
vaux de la savante compagnie.
ELLE VOULAIT IMMOLER Il SON HGHf AU Il
Une folle assomme un enfant
à coups de barre de fer
Ln jeune garçon de quinze ans, Lucien
l'amuit, demeurant avec ses paronts. puf-
sage Doudeuuville, 41, suivait luer, avec l'un
de «efi camarades, la rue tJolivar, pour se
rendre dans le parc des Btitles-Chaumoril.
A l'angle de la rue de Meaux une femme,
pauvrement vêtue, se précipita sur le petit
l'arauit en brandissant une barre dont elle Le frappa violemment à la tête.
A demi asswamé, Lucien Narault s'effon-
dra dans les bras de son ami, landis que les
passants arrachaient des mains de la femme
la barre de fer, dont elle se disposait à faire
un nouvel usage.
Le blessé reçut immédiaiement les soins
dont il avait grand besoin. Pendant ce temps
des agents conduisaient devant M. Cuvilier,
commissaire du quartier du Combat, la for-
cenée, qui ne cessait de hurler
Où est-il, mon agneau ? Vous me l'a-
vez arraché des mains, .le veux l'immoler.
l! me faut son sang pour l'offrir nn diable.
Le magistrat se convainquit facilement
qu'il avait affaire à une folle et il s'empressa
de l'envoyer à l'infirmerie spéciale du dé-
pôt. (:'est une nomtnée Julie B. âgée de
quarante-cinq ans, habitant impasse Mon-
ferrat.
FAUX JE*&X»A JàT
PARTI POUR VERDUN LE VILLE-DE-PARIS Il
FAIT DEMI-TOUR A COULOMMIERS
LE MAUVAIS TEMPS FORCE LE DIRIGEABLE A REGAGNER MONTESSON
LE NOUVEL AËRONAT DE GUERRE «VILLE-DE-PARIS» n
Les derniers essais du Ville-de- Paris, le
superbe dirigeable mis à la disposition de
1 armée française par M. Henry Deutsch (de
la Meurthe), essaie effectués sous le con-
frôle du commandant Bouttiaux, directeur
du parc aérostatique de Chalais-Meudon,
ayant été absolument satisfaisants, l'ordre
était donné, samedi dernier, par le minis-
tère de la Guerre, de faire partir l'aéronat
pour Verdun dès que les circonstances le
permettraient.
Un vent de sud-ouest très vif avait, de-
puis, contraint les aéronautes d'ajourner
leur projet.
Mais la nuit dernière, le vent tombait
compldtement; une brise légère venant de
l'est, à peine sensible vers le sol, n'était
pas suffisante pour empêcher le départ.
Aussi, hier matin, dès huit heures, le bal-
lon était préparé sous son hangar de \!on-
tes6on en vue de son long voyage les ap-
provisionnements nécessaires étaient em-
barqués. Un brouillard intense retardait, cc-
pendant, le moment du lâchez' tout » pré-
vu pour huit heures et demie.
Mais hterttôi la brume se dissipait, et*
neuf heures vingt minutes, M. Kapferer,
pilote habituel an dirigeable, le comman-
dant BouttiaivX et le mécanicien Paulhan
montaient dans la nacelle, puis le signal du
départ était donné. •
Tout aussitôt, le splendide aéronat quittait
majestueusement le sol, et prenait son vol
vers Paris où il arrivait peu avant dix heu-
r;s.
Un quart d'heure après, transformé, il se
contemplait dans une glace à pied qu'il fai-
sait virer, afin de se voir de face, de dos et
de profil.
Il ne se reconnaissait pas et il eut envie
de se saluer.
La voix grave de Davidson le tira de son
rêve.
Eh bien, monsieur Five ?
Cinq-et-Trois montra la boutonnière de sa
jaquelte, du coté gauche
Patron, vous n'avez oublié qu'une cho-
se. les palmes ou le Poireau..
J'espère que vous me ferez l'amitié de
me retenir à déjeuner.
A déjeuner ?. moi ?. vous ?. Parole,
qu'or se dirait dans une féerie.
Donc, c'est convenu. nous déjeunons
chez vous.
Mais. lit le garçon, véritablement
ahuri.
Scnnez votre cuisinière et donner-lui
vos instructions. au trot, monsieur Five
Au trot' Il a dit Au trot Il n'y a
plus rien à iui apprendre 1.
Il sonna. La cuisinière se présenta. b<>ri-
n.' femme avenante, au visage réjoui.
Faites votre menu, monsieur i'ive.
Cinq-et-Trois allait traiter un milliardai-
re Diable!
Il se gratta l'oreille. II fallait mettre les
petits plats, dans les grands. se distinguer
pour recevoir un pareil firéaliser le rêve de manger ce qu'il voulait
Il réfléchit quelques secondes, aprés quoi:
Cordon bleu, veuillez prendre note, je
vous prie.
Il dicta, pensif, comme s'il se fût agi des
destinées du monde
Une omelette aux truies.
Une poitrine de mouton aux carottes, et
aux trulles.
Des pieds de cochons, saut votre respect,
fit-il poliment. et truffés..
Des truffes, sous la serviette, en robe de
chambre.
Du foie gras truffé.
L'n homard. à l'américaine, bien enten-
du, ajouta ie gamin en se tournant vers Da-
OBSÈQUES DE M. JANSSEN
Les funérailles de M. Janssen, directeur de
l'observatoire de,Meudon, avaient été tout d'a-
bord tixées, pour la partie parisienne de la cére-
monie, à vendredi.
La famille a décidé que cette cérémonie aurait
lieu seulement Samedi, a l'église Samt-Gerrnain-
des-Prês. L'inhumation se fera le même jour au
cimetière du Père-Lachaibe, uù plusieurs uiscours
seront prononces.
SÉNATEUR FBAPPÉ DE CONGESTION
En sortait, hier matin, du Sénat, M. Bfzme,
sénateur de l'l'onne, a été frappe de congestion.
Transporté dans le vestiaire du rez-de-ehausset.
il y a reçu tes soins de plusieurs médecins, ses
ccllégues du Luxembourg.
Il a ensuite été conduit h son domicile.
le i.ABon.vroinE mu-stopai.
Lu première commission a vote, hier. le budget
du Laboratoire municipal et décidé que rien no
serait change d»r.s le fonctionnement de cet éln-
blissemenl.
l. GALEHIE OKS MACHINES
Ia liste des puur ladiat de 'galerie des Mudiines, dont la vente; doit avuir
lieu samedi prochain, a été arrêtée A 25. Dans
Ce nombre on corn pie trois Américains.
FOIJH LA FAMILLE Tl'UN INVF.N TF.IiK
Le conseil général de la Seine vient d allouer
une somme de 300 francs à Mme Sàrgent, veuve
de l'inventeur de la chaine de la bicyclette.
La famille de ce novateur, qui habite 58, rue
de Hezons, à Courbevoie, se trouve, parait-il,
dans une profonde misère.
MOT DE LA FIX
Ou'eàt-ce nue vous pensez recevoir pour te
jour de l'an, chère madame ?
Beaucoup de fleurs et de bonbons, comme
d'habitude. Et vous, cher monsieur ?
Oh moi, comme d'habitude aussi, je ne
recevrai que les factures.
Traversant la capitale dans toute sa lon-
gueur, par le=( Champs-Elysées, la rue de
et la place de la Nation, il attirait,
par de fréquents coups de sirène, l'attention
des nombreux curieux intéressés par ses
évolutions.
Bientôt il planait au-dessus de Vincennes.
Le vent d'est augmentait légèrement d'in-
tensité et le soleil faisait à ce moment son
apparition.
Continuant sa marche, le VUle-de-Parii
obliquait légèrement à gauche, traversait
Montreuil et arrivait à Chelles à onze heu-
res.
A onze heures et demie, on le vit passer
sur Lagny, Esfcly et Crécy, poursuivant sa
route dans la direction de Coutommïers,
mais brusquement, par suite de là violence
du vent, a quelques kilomètres de cette
ville, il vira de bord et reprit la direclion
de Paris qu'il traversait de nouveau vers
deux henres de J'après-midi.
A deux heures et demie, le dirigeable avait
réintégré le garage de Mcntesson.
Son voyage avait duré un peu plus de
cinq heurcs durant lesquelles il avait par-
conru environ K>0 kilomètres.
L'n de nos collaborateurs a suivi l'aéronat
dans une 'i0 IIP Psnhard et Levassor, grn-
cieuseinfnl mise à la disposition du Petit
Parisien.
Le Vil te-de- Taris fera un nouvel essai
jeudi mat/h è hi première neure, si toutefois
le ténlps le permet.
vitfson comme pour lui rendre hommage par
Cette attention delicate.
Ue l'aiiduuille fumée.
Et pour linir une gibelotte. une vraie.
pas du citai, hem, cordon bleu ?. Voilà.
Ça $,'1'1 ¡.il a^sez, tout ça, pour deux?.
Je le pense, monsieur, fit la cuisinière
avec un bon sourire.
• ̃– Et comme vin, trois ou quatre bouteil-
les de Champagne ayec des bouchons en or,
puis du c;Ué, de la fine.et de la Chartreuse.
de ancienne, bien entendu. sans vouloir
n.-étiire de ia nouvelle. puisque je ne les
connais n: Fure ni l'autre.
La cuisinière se retira
• A midi, cordon bleu. souvenez-vous
que j'aime l'exactitude.
Davidson et Cinq-et-Trois se rendirent aux
bureaux de La Confiance, rue Le Peletier.
En bus. une auto attendait, le chauffeur à
sun volant.
Votre auto, monsieur Five.
Mais le garçon commençait à ne plus s'é-
lonuer de rien U remercia, d'un petit geste.
Ce mêmes jour, des bureaux, avant midi,
les ordres de Bourse furent envoyés.
Chose étrange Cinq-et-Troi3 ne commit
point de gaffes. Il se faisait à cette vie nou-
velle avec une souplesse et une intelligence
rn-erveillîuses-
Ce3 ordres visaient en bloc, toutes les af-
(airas entreprises par Chamerol.
Le premier ccup de pioche et c'était un
ler ritile ouvrier que ce Davidson venait
d'être donné au pied de l'édifice bâti par l'as-
sassin de Fagouette.
Le soir, le nom de Nicolas Cascaret était
oonnq sous le péristyle de la Bourse, se dres-
sant ,du coup, contre Chamerol, en adver-
satre menaçant et redoutable.
Et bientôt un méteure apparut dans la vie
parisienne, y apportant une note d élégance
familière et imprévue pour laquelle on tut
indulgent et ou en tratta d'onjfinah'té.
Cinq -et-Trois. fumaDt des cigares nu mètre
et couvert de bijoux comme une cfi&sse i. r
(A ntivrej .tcuKs Mari.
effet, que le « regard » du caisson. gare
iutute qui figure, sur notre plan, sous les
'l'ifroe A B fut amené juste en face du re-
Wird indique par C D et qui-est celui
• lu tunnel* déjà mis définitivement en place.
Ce travail allait encore demander trois se-
maines environ. Après quoi il ne devait plüs
rester qu'à opérer la jonction du tunnel et
du caisson-gare, en réunissant les deux
regards », jusque-là bouchés par des
« masques sortes de boucliers en tôle.
La version d'un ingénieur
Ceci dit; voici sur les conditions dans les-
quelles se produisit la catastrophe l'opinion
d'un ingémeur du Métropolitain, que nous
avons vu hier sur les lieux
L'accident, nous dit-il, est dû. selon moi, à une
dépression du sol et sans doute aussi au mau-
vais état du terrain. L'extrémité nord du caisson
est sans doute descendue plus bruquement que
lie coutume cette position a eu pour consé-
quence la rupture de l'équilibre des cheminées
d'air, et l'une d'elles, reliée à la cloche un 1, s'est
dtsjointe.
Par suite, la pression diminuant dans la chsm-
bre d'air, le pqids de la lourde masse métallique
augmentant, le caisson s'est incliné de plus en
plus.
Forcément, une large ouverture s'est produite
du côté opposé, au sud, et, sous la pression de
la colonne d'air, le sol a cédé.
Une excavation un renard, comme 'appel-
lent les ouvriers tubist.es s'est tonnée. Les cir:q
hommes qui travaillaient à cet endroit ont été
rnlcvés par t'air comprimé qui s'échappait et,
passant sous le Il couteau c'est-à-dire la pointe
perforatrice, ont, été projetés avec une violence
lertible contre le « masque » du « regard » G
qui a cédé sous la pression.
1.ramenés au grande jour se trouvaient it quaire
mètres en arrière du masqbe. Telle est l'hypo-
thèse la plus vraisemblable.
le que dit l'entrepreneur
Ni, Chagnaud, l'entrepreneur des travaux,
a bien voulu nous accorder, un peu plus
tard, quelques instants d'entretien.
Son opinion sur la cause de la catastrophe
est la même
11 n'est malheureusement guère possible de pré-
voir ces accidents, ajoute-il tristement. Un peut
aveugler une finsuce avec de la terre glaise, mais
quand se produit une excavation, il n'y a rien
à faire.
Je sais bien que l'on m'accusera de n'avoir
pas pris les précautions nécessaires: mais ma
conscience est néanmoins tranquille. J'ai fait mon
devoir et j'attends sans crainte la décision que
prendra à mon égard le juge d'instruction,
Autre son de Cloche
De son côté, M. Pérault, secrétaire du syn-
dicat des terrassiers, en nous annonçant son
intention de poursuivre, au nom du sydi-
cat, l'ent.repreneur, M. Chagnaud, pour ho-
micide par imprudence, nous a fourni les
explications suivantes
Il y avait longtemps, nous a dit NI. Pérauit,
que j'avais prévu ce qui est arrivé. Il y a exacte-
ment vingt-cinq ans que je travaille dans les
caissons. C'est vous dire si je m'y connais quel-
que peu dans ce genre de travail. Déjà, dans une
atflche apposée sur les murs de Paris, j'avais
appelé l'attention du public sur les aeddents qui
se produisent fréquemment dans les caissons et
qui sont imputables il l'imprudence vraiment cri-
minelle des entrepreneurs, et au défaut d'obser-
vation par eux des conditions du cahier des
charges,
L'administration est également coupable par
ton défaut de surveillance des travaux, car si les
conditions du cahier des charges ne sont pas cb-
servées, elle a le droit de se substituer aux en-
trepreneurs.
Or, en l'occasion, elle aurait dû veiller à ce
que M. Chagnaud ne fit jamais faire des des-
centes de caisson de 60 centimètres. Si' la rigole
n'avait eu que 20 ou 30 centimètres de profon-
deur, au lieu de 60, le « renard » qui s'est pro-
duit n'aurait pas été aussi grand et une pelletée
de terre glaise eût suffi pour l'aveugler.
Première imprudence, donc. La seconde est le
défaut de surveillance de la pression de l'air
comprimé.
Vous savez que, pour maintenir le caisson sus-
pendu, au fur à mesure de la descente, il faut
un équilibre entre la charge d'air comprirné et
la pesanteur de la colonne d'eau environnant le
caisson.
Supposez que l'arrivage de l'air comprimé soit
mal réglé et que l'on emmagasine dans le cais-
san une pression supérieure.
L'air comprimé tendra à s'échapper, et, s'il
renccH^re un o renard le conduisant vers l'air
l'fcre,™ s'y engouffrera avec la force d'un boulet
de eansn, entraînant tout avec lui.
C'est certainement ce qui a dû arriver.
On aorait pu éviter cette surpression par l'em-
rloi de robinets de décharge d'air comprimé com-
muniquant avec l'extérieur. L'équilibre se réta-
blirait ainsi de lui-même.
Et je vous dirai mieux si extraordinaire que
cela vous paraisse, il n'y avait pas de manomètre
a'i fond du caisson on ne s'apercevaU de la
surpression que lorsque les hommes se plai-
gnaient d'éprouver des malaises.
Donc. pour nous résumer, l'accident est impu-
table à la trop grande profondeur de la rigole
creusée pour faire pénétrer le caisson en terre et
la surpression de l'air comprimé.
Telles sont les diverses opinions que nous
avons recueillias. C'est h la justice qu'il ap-
partient maintenant de déterminer les res-
ponsabilités.
On arrête près d'Alençon
l'assassin de la veuve Goupil
;De notre correspondant particulier)
Alençou, 24 décembre.
La gendarmerie do Juvigny vient d'arrê-
ter a Sept-Forges, le principal auteur de
l'assassinat de la veuve (ioupil, de Tessé-
la-Madeiine, tuée à coups de marteau le 5
décembre. L'assassin, nommé Cibois, vingt-
quatre ans, charron à Beaulaudais, a fait
des aveux et désigné son complice.
Le vol est le mobile du crime.
Ne 65. Feuilleton du Petit Parisien.
LA BÊTE FÉROCE
GRAND ROMAN INEDIT
DEUXIÈME PARTIE
^RÉCOLTE LA TEMPÊTE U.
X (suite)
Désastres sur désastres
II alla s'asseoir partout, faisant rebondir
les ressorts, ouvrit les armoires, les tiroirs,
s'allongea sur le lit, fuma une u sèclte
dans le fumoir, regarda dans la rue en-
combrée de passants, de voitures, d autos.
la figure enhévrée, les yeux hors de la tê-
te. boitillant dans tous les recoins, puis,
tout à coup, arriva se planter devant l'Amé-
ricain qui, tout absorbé, semblait t'avoir ou-
blié complètement.
Aiors, c'eat pas une erreur, patron?.
,Vous me donnez.
Tout!
Cinq-et-Trois se redressa, prit une pose
noble et rejeta le front en arrière, comme il
avait vu faire, dans les théâtres, aux mo-
ments pathétiques.
Patron, je refuse 1
Pourquoi, monsieur Five dit le Yan-
kee, sortant .enlîn de sa rêverie.
Parce que, pour vous payer de toutes
ces choses, vous aliez me demander sûre-
ment de répandre le sang humain.
Davidson n eut pas l'air d'entendre. Ab-
scrbé, il cherchait.
Traduction et reproduction formeUement Interdites.
PuûUsned 25 cl december f907 PriTtleee ot copy-
r
LE BUDGET AU SÉNAT
Notre Dolitiquo extérieure
Discoursjle M. Picùon
La Statue de Marat
aux Buttes-Chaumont
Le Sénat eommencé hier mutin, à neuf
heures et demie, l'examen du budget des
dépenses. Après une assez longue discus-
sion, il a adopté le budget de l'lntérieur.
Dans la tyéanee de l'après-midi, notre po-
litique extérieure, et plus particulièrement
notre action au Maroc, ont fait l'objet d'un
long débat. Au cours de la discussion géné-
rale du budget des Affaires étrangères,
MM. de Lamar/elle et Gaudin de Vilaine
ont critiqué les mesures prises par !e gou-
vernement contre los auteurs des mus-sacres
de Casablanca et contre les Boni Snasseu,-
En répons© à ces critiques, M. Pichon,
ministre de» Affaires étrangères, très ap-
plaudi par le Sénat a prononcé un excellent
discoures, affirmant, une fois de plus, que le
gouvernement entendait uniquement exécu-
ter les obligations qui nous avaient été assi-
gnées par la conférence d':hlgésiras. Cette
politique, bien entendu, exclut toute idée de
conquête- et vis*) h sauvegarder tes Intérêts
de la France et maintenir sa dignité.
LE BUDGET DE L'INTERIEUR
Au début de la séance du matin, que pré-
sidait M. Dubotst. M. Deuoix, rapporteur du
.budf;et de l'Intérieur, tit remarquer à ses
cjllè'gues que beaucoup de prévisions bud-
gétaires de ci; départemfnt ministériel sont
iuférieurvs la réalité, notamment celles
qui concernant la loi sur l'assistance aux
vieillards.
M. de Lama! ?:i.lu posa ensuite une ques-
!.ion au président du Conseil au sujet de la
statue de Marat qui a été érigée récemment
dans le parc des Buttes-Chaumont.
Je ne veux pas vous mettre, dit-il en s'adres-
sant A M. Clemenceau, en contradiction avec
vous-même et vos grands ancêtres de la Con
vention qui ont glorifié Marat. Comme vous sm
vez, Marat est bien du Bloc et vous lui devez
cette glorification. Mais ce que je vous demande.
c'est d'agir comme a votre habitude. Or, on a
transporté cette statue, de nuit, on l'a érigée en
secret, et on a gratté le nom. SI l'acte a été ac-
compli, faut avoir le courage de l'acte. Il faut
l'inauguration officielle. Lorsqu'on annonça il
la Convention la mort de Marat, on dit a David
voilà un beau tableau à faire. Parlant ie lan-
gage de la Convention, je dirai Citoyen Cle-
menceau, il y a pour toi un beau discours.
Vous savez que la réaction a jeté les cendres
de Marat Il l'igout, il 'faut réparer cela. Le mo-
ment de la cérémonie sera choisi le-jour de la
translation des cendres de Zola. (Applaudisse-
ments à droite.)
M. Clemenceau, président du Conseil, ré-
pondit en ces termes
Il est inutile que je dise que je ne suis pas un
disciple de Marat. sinon NI. de Lamarzelle ne
serait pas sur i«s bancs et je ne m'en consolerais
pas. (Rires.; Je' rappelle les faits.
M. Boffier, alors socialiste révolutionnaire. a
fait une statue de Marat. M. Boffier devient na
tionaliste. La statue est devenue une étude
d'homme et les nationalistes en ont décidé l'érec
lion sur une place publique.
Vous comprenez mon embarras. Cette statue.
inaugurée en 1883, avait été placée au parc de
Monlsouris. Personne n'y avait fait attention jus
qu au jour de l'interpellation de M. Fresneau, qui
a fait une diatrue violente contre la Révolution
M. Constans sest tiré de cette interpeUation sans
ditficulté et il a remplacé la statue par un !iQre
Je ne demanderais pas mieux que de la rempla
cer par une colombe.
Cette statue fut exposée à Bagatelle avec grands
succès. On l'a transportée aux Buttes-Chaumont
après une discussion au conseil municipal. Deu>
municipaux de la droite l'ont réclamée pour leur
quartier. (Rires.) Ce fut une lutte épique, Tout
le monde voulait la statue dans un lieu public.
On se battait sur le lieu. Voila comment la statue
est aux Buttes-Chaumont. Elle fut transportée-
non nuitamment, mais de jour. Il n'y a pas eu
d'invitations. Je suis prêt Il inaugurer la statue
avec vous. :Rires.) Et là je défendrai la Révo
lutlon. Si vous osez, vous l'attaquerez. (Vifs
applaudissements.)
M. de Lamarzelle. La statue a donc été
placée aux ButtesChaumont par la droite.
M. Clemenceau. Tu l'as dit. citoyen Lamnr-
zelle. (Rires.)
Cet incident clos, on aeenpUi..sur la pro-
position de MM. Piot et Strauss, un relève-
rqent de crédits de 5,000 francs pour per-
mettre à la commission de la-dépoptilation
de terminer ses travaux.
Les divers chapitres du budget de l'Inté-
ricur furent adoptés.
LE BUDGET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
On aborda alors ['examen du budget des
Affaires étrangères.
M. Chartes Dupuy, rapporteur, se félicita
tout d'abord des résultats obtenus par les
différents congres internationaux tenus en
Angleterre, en Allemagne, etc.
Il rendit honunege à'MM. Léon Bour-
geois, d'Estournelles de Constant et Louas
Renault, qui représentèrent la France au
« congrès des congrès qui se tint à la
Have.
Le rapporteur examina ensuite lns prin-
cipaux accords qui ont été signés entre les
diverses puissances. Il dit que ces accords
donnent les meilleurs résultats et les peu-
pies en faveur desquels ils sont signés en
ressentent les bienfaisants effets.
M. Gaudin de Vilaine vint parler de no-
J'ai trouvé, pensait Cinq-et-Truis.
C'est que, on ne me la fait pas, à moi
Après un long silence, le-Yankee interro-
gea tout coup
le coquillage qui ne comprenait rien ?
Une moule, patron. Mais ça n'a aucun
Vous êtes une moule, monsieur Five l
Cinq-et-Trois sursauta et voulut se fà-
cher. Mais n'était-ce pas sa faute ? Il subis-
sait le contre-coup de l'exécrable éducation
qu'il avait donnée.
Sans un sourire, Davidson reprenait
Je voulais ruiner Chamerol. le réduire
à rien. à moins que rien. comme un ver
qui rampe sur de la terre.. Mais je veux
aussi ne point paraître et ne pas être con-
nu. deviné peut-être, mais non connu.
J ai donc besoin de vous, monsieur Five.
j'ai besoin que vous soyez., je cherche vo-
tre mot. comment dites-vous en français 1
Ah je sais. j'ai besoin que vous soyez mon
homme de foin.
Permettez, patron. on dit: homme de
Davidson devenait redoutable. Il appre-
nait trop vite!
A partir d'aujourd'hui, monsieur Five,
vous devenez banquier.. Tout à l'heure,
nous irons visiter vos bureaux. rue Le Pe-
letrer. il deux pas. Ils sont installés et
vos employés, qui n'attendent que vos or-
dres, s'étonnent de ne point vous voir. Je
crée votre banque La Confiance. Comme
votre passé vous a laissé sans grande expé-
rience en ce qui concerne les affaires de
Bourse.
Ça. voilà qui est rudement vrai..
Je vou6 donnerai des conseils. que
veus suivrez à la lettre. Je vous établis un
crédit illimité. Nous nous arrêterons.
Le Yankee calculait. Le problème résolu,
il acheva
Nous nous arrêterons lorsque Chame-
rol sera mort.
Il a la peau dure, patron, prenez gar-
de. Et guère de scrupules. Si je com-
tre action au Maroc. Il atfirma que le gé-
néral Drude n'a pas obtenu tout ce qu'il
demandait, en hommes comme en muni-
tions.
M. de I,amarzelle critiqua également les
mesures prises pur le gouvernement.
Jamais la situation arr Maroc n'a élé plus trou-
blée que depuis On a parlé de pénétration
pacifique. Je vois que nous sommes en guerre
tout le temps et que la situation de la France est
plus difficile qu'auparavant. Il n'y a pas là sim-
ple coïncidence, Il y a là une relation de cause
à effet.
11 faudrait deux choses pour conquérir au Ma-
roc la situation que nous devrions y avoir: la
possibilité d'.y exercer une répression sans pitié
et la possibilité de nous y faire aimer. (Exclama-
tions.)
l,es deux choses ne sont pas incompatibles. Il
suffit de démontrer qu'on est capable de faire
une répression.
Je ne vous demande pas ce que vous aile?, faire,
parce que vous ne savez pab ce que l'Europe
vous permettra de faire.
M. Slephen Pichon, ministre des Affaires
étrangères, prit la parole à son tour. Il re-
traça brièvement l'œuvre accomplie à la
f laye par la conférence internationale et ré-
pondit an ces tenues aux critiques des pré-
M. de Lanrcàrzelle s'est trompé lorsqu'il a dit
que nous avions besoin de l'assentiment de l'Eu-
rope pour défendre ncs intérêts au Marc. il y
a une région dans l enpire ctrérifien où nous
pouvons opérer sans nul autre besoin que celui
de consulter notre conscience c'est le territoire
qui touche à notre frontière algérienne. (Vifs ap-
S'adressant à M. de Lamarzelle, M. Pi-
chon dit
Si je vous disais Nous allons conquérir le
Maroc, vous répondriez non, et pendant des heu-
rea vous nous avez reprcclté de ne pas nous
engager assez, à fond au Maroc. (Vifs applau-
Afin d'exécuter les obligations qui nous avaient
été assignées en même temps qu'à l'Espagne par
la conférence nous avons demandé
au sultan de nous donner des garanties pour les
instructeurs français chargés de roraanisation f!e
On nous a répondu, par l'organe de Guebbas.
qu'aucune garartie ne pouvait nous être donnée.
Nous avons prévenu les puissances et nous avons
pris les mesures nécessaires pour que les instruc-
teurs fussent protégés. Je reconnais que nous ne
sommes pas 0 la veille d'en finir avec la ques-
tion marocaine, mais j'estime qu une méthode
ferme donnera des résultats satisfaisants.
M. l'ichon passa en revue les différents
et traités qu: ont été signés par la
France avec les puissances étrangères en
l!>07. Il ae félicita que das accords sembla-
blrs eussent été signés également avec ces
mêmes puissances par des nations amies ou
alliées de la France.
Les faits, dit-ii. démontrent yelle est notre pn
litique extérieure, politique qui est tout d'abord
basée sur notre alliance avec la Russie, sur no-
tre entente cfmliale avec l'Angleterre, et sur n:
Ire rapprochement avec notre sœur latine l'Ita-
lie.
Le ministre des Affaires étrangères con-
clut en disant que la politique extérieure
suivie par le gouvernement est une politique
qui n'a nullement besoin de dissimulation,
elle n'a rien à cacher, tout se passe au grand
jour, pour contribuer à la grandeur de la
France et pour maintenir sa dignité. (Vifs
applaudissements.)
Les 21 premiers chapitres du budget des
Affaires étrangères furent ensuite adoplés.
On continuera cet après-midi, à deux
heures.
Paul GREZ.
La Mission Blanohet
M. Clemenceau, président du Conseil, a
reçu la visite de NI. Bénard, qui avait pris,
avec M. Poidatz, depuis décédé, l'initiative
fit' "organisation de la mission qui fut con-
:eu à M. Blanche!.
M. renard a déclaré que si l'administra-
tion des Colonies avrfit1 des recours à exer-
cer au sujet du recouvrement de certaines
créances afférentes à cette mission, ces ré-
clamations devraient s'adresser à lui seul.
fi a ajouté, pour faciliter les recherches de
l'administration, cpu'il était tout disposé à
communiquer au gouvernement le volumi-
neux dossier qu'il possède sur la mission
Rlanchet.
M. Clemenceau a donné ifbte à NI. Bénard
de cette déclaration. Il en a immédiatement
informe te ministre des Cotonies
L'Union Républicaine du Sénat
Le groupe de l'Union républicaine du Sé-
nat s'est réuni hier, sous la présidence de
M. Jean Dupuy.
M. Théodore Girard a été désigné comme
candidat des groupes aux fonctions de ques-
leur en remplacement de M. Dussolier, dont
la* mandat expire.
Récompenses
aux Commerçants français
La commission parlementaire du com-
merce et de l'industrie s'est prononcée hier
pour l'adoption du projet voté par 1<> Sénat,
relatif à 1 élection des membres des tribu-
naux et des chambres de commerce.
Sur la proposition de M. Failliot, la com-
mission a voté un amendement tendant à
attribuer aux commerçants français qui ont
participé aux expositions de Dusseklorf et
de Âïannheim, un certain nombre de croix
de la Légion d'honneur, prises sur le con-
tingent prévu pour l'exposition de Milan.
Ce projet 6era discuté demain au début de
la séance.
prends bien, le Sylvain Chamerol se ren-
contrera désormais à la Bourse, dans tou-
tes ses affaires, les vieilles et les récentes,
avec un ennemi implacable, prêt à sacrifier,
pour le perdre, sa fortune, qui est immen-
se ?. Jour par jour, séance par séance, heu-
par heure, vous travaillerez à sa ruine.
Nous rachèterons à n'importe quel prix.
après quoi, en jetant tout sur le marché,
nous ferons la baisse et la panique. Bien,
patron, ça me va. Je ne suie qu'un inter-
prète parce que je suis méconnu, mais vous
me verrez à l'œuvre, j'étais né pour être un
grand financier. et finir.
A l'hôpital
Patron, je n'ai plus rien à vous appren-
dre. Vous avez trop profité de mes leçons,
tit le gamin, non sans une pointe de mau-
vaise humeur. Avez-vous bien réfléchi ?.
Ça coûtera cher, une expédition pareille
Il va en falloir, de ht galette
J'ai établi mon petit budget. Je puis
perdre cent millions.
Mince lit il appelle ça un petit bud-
Cent millions. d'abord.
D'abord!
Et ensuite, cent autres. après quoi,
s'il est besoin.
Arrêtez, patron. pas nécessaire. de-
puis longtemps le Chamerol sera enterré.
Voilà pourquoi j'ai appelé votre ban-
que La Confiance. Maintenant, nous irons
visiter vos bureaux da la rue Le Peletier.
Mais comme vous n'êtes pas en tenue con-
venable, je pense que vous allez faire une
autre toilette ?.
Le moyen ?. Je n'ai que ma redingue
et mon grimpant.
Passez dans votre cabinet de toilette et
sonnez votre valet de chambre. Il vous ai-
dera il. vous habiller.
Mon. mon valet. de.
Monsieur Five, comment appelez-voue
le coquillage.
Entendu, patron, entendu. Mon valet
de chambre Mince On va rigoler. Le
cabinet de toilette, c'est par là?. Non.
Ça, c'est le water. J'y snis 1.
IL Gustave Hervé
condamné an maximum
On s'attendait à des incidents pour le dé,
but de 1 audience d'hier. Il ne s'en est pas
produit, la cour ayant décidé que ceux d s
témoins qu'elle' avait entendus la veille, en
l'absence de l'accusé et de son défenseur,
seraient de nouveau appelés si la défense
le jugeait utile.
On appela donc M. Urbain Gohier, à qui
M. fiorvé demanda s'il pouvait garantir
l'authencité de diverses lettres publiées par
lui et flétrissant la conduite des troupes eu-
ropéennes en Chine, lors de expédition de
M. Gohier certida l'authenticité de ces let-
tres.
M. Hervé demanda encore à M.* Gohier
s'il n'avait pas été lui-même poursuivi pour
outrages à l'armée.
Poursuivi et acquitté, répondit M. Ur-
bain Gohier.
On rappela également M. Sembat qui, lui
aussi, parla de l'expédition de Chine. Mais
comme sa déposition se prolongeait, il fut
décidé que Ni. Sembat communiquerait à la
défense les documents qu'il voulait produire.
Aucun autre témoin ne se présentant, la
parole fut donnée à M. l'avocat général Fré-
mont pour son réquisitoire.
«3e voudrais être calme, a déclaré M
Frémont, mais pour le rester il me faut lut-
ter contre le dégoût que je sens monter en
mon âme devant ce prurit de haine et de
rage déchatné contre l'armée française. Ah
les misérables Français que vous faites Je
plains les membres du barreau d'avoir un
confrère comme M. Hervé.
Quant à vous, messieurs les jurés, vous
n'hésiterez pas. Il est urgent d'arrêter cette
odieuse propagande. C'est une question vi-
tale pour ce pays. Frappez sans pitié cet
homme qui a bavé sur la patrie. Il n'est que
temps que ce prétendu justicier soit trans-
formé en»condamné. »
f;n réponse ce violent réquisitoire, NI.
Gustave Hervé a fait l'historique des entre-
prises espagnoles, anglaises et françaises
au Martft, q.u'il a représentées comme au-
tant d'actes de flibustene, et il a conclu
qu'en dépit de toutes les condamnations il
continuerait sa campagne.
A neuf heures et demie seu lement, après
nne plaidoirie de M6 Ronzon, qui s'était pro-
longée {tendant trois heure», h jury a rendu
un vertWct affirmatif sans ciroônstanoes
atténuantes.
En conséquence, M. Hervé a été condam-
né au maximum de la 'peine, un an de pri-
son et 3,<<)0 francs d'a.rnendP.
C'était ce qu'avait demandé M. Hervé lui-
même qui, après le verdict, s'est écrié
Je le, maximum, comme Zola!
Enfin; la
l'assistance du jury, condamna par défaut
MM. Merlo et Vigo, dit ALmereyda, à cinq
ans de prison char-un et 3,000 frarves d'a-
mende pour provocation de militaires à la
désobéissance.
Le Capitaine Chappelle
transféré à la Santé
Le capitaine Chappelle, livré à la justice
civile, a été interrogé hier par M. le juge
d'instruction Iloty. Jl a rejeté toute la res-
ponsabilité des escroqueries sur Auzerie,
Je n'ai acheté des automobiles, a-t-il
dit, que parce que M. Auzerie me promettait
de me les faire vendit; avec un gros béné-
fice. J'ai cru en sa parole d'autant plus fa-
cilement qu'il m'avait présenté, chez lui, à
des personnage6 politiques. tir, au lieu de
vendre à bénéfice, j'ai vendu à perte. Je
suis nnn un escroc mais la victime d'un
courtier qui, pour me faire acheter des au-
tomobiles el toucher son courtage, n'a pas
hésité h nu.1 tromper. »
fje ea:pilp;ne ('.happons a été fscroué à la
prison rfi-» la Santé iL Siix'henrr-s riu soif. 11
y occupera la i-HInlr n° 7, dans la 11° divi-
sion, on séjourna Ullnio, (.'t où m? Irnijvp cri-
l'on: le Irrùlre Bertnii.
Les plaintes contre le capitaine Chappelle
continuent a, nfllixT au cabinet du jupe.
A l'Académie de Médecine
ELECTION D'UN VICE-PRÉSIDENT
C'est sur M, le docteur Léon Labbé que se
sont portés les suffrages de ses collè-
gues. Un vieux souvenir l'homme à
la fourchette.
L'Académie de médccine a procédé, Hier,
à l'élection d'un vice-président pour l'année
1908. C'est M. U-on I^bbé, chirurgien des
hôpitaux, sénateur de i'Orne, qui a cté élu.
De droit, il sera président de l'Académie
pendant l'année 1909.
1>> nom de M. Léon [.abbé est, depnis
longtemps, connu de tous.
C'est ce chirurgien, on s'en souvient, qui,
jadis, opéra notamment 1' «homme à la four-
chette ». A cette époque, il y a de cela
trente-cinq ans, l'opération de la laparo-
tomie, qui consiste à ouvrir 1 estomac d'un
patient, passait pour excessivement hardie.
Le docteur 1-.abbé n'hésite pas à la tenter et
il réussit aiofei à débarrasser le malheu-
Il appuya solidement sur un bouton élec-
trique.
Un valet de haut style, froid et compassé,
parut, comme s'élançant de la trappe d'un
théâtre à trucs. Il resta planté, Immobile,
le regard sur son maître. Cinq-et-Trois se
prit à rire d'un rire inextinguible. Le valet
ne bougea pas. Mais au coup de poing ra-
milier qu'il reçut en plein ventre, il rougit,
suffoqué par ce manque d'égards, tout à la
fois, et par la violence du coup.
Monsieur ma sonné ?. dit-il, comme
s'il avait répondu à la bourrade.
Cinq-et-Trois reprü. son sérieux.
Oui, valet de chambre. Veuillez m'ha-
biller. je vous prie. et au trot 1.
Quelle toilette monsieur mettra-t-il, ce
Hum paraVf que j'en ai des tas
pensa le gamin. Mais ce que j'ai de m'eux,
laquais, mon sifflet rouge, ma cravate blan-
che, ma culotte de soie noire, mes bas de la
couleur qu'en tes porte, et mes souliers dé-
cotlelés.
Le valet ouvrit des yeux énormes. Il né-
tait pfis sûr d'avoir bien entendu.
Monsieur va au bal masqué. de si
grand matin ?
Parait qu'on ne sort pag dans son élé-
gance à toute heure du jour se dit Cinq et-
Trois.. Alors, oùs qu'est la liberté ?
Il haussa les épaules avec dédain et prit
un air détaché
Vous avez raison, vaiet de chambre.
Je mettrai ce que vous voulez. Une fois
pour toutes, prenez mes habitudes. Je suis
toujours bien mis, avec n'importe quoi..
Il fit un geste de théâtre. Il ne connaissait
le grand monde que vu au travers de l'Am-
bigu, quand on y engage des étoiles. Le va-
let sortit, rentra aussitôt, avec un costume
ccmplet jaquette, gilet de saison et de fan-
taisie, pantalon hien coupé, bottines élégan-
tes, cravate claire snr laquelle pointillait
une épingle diamantée.
Chouette 1 murmura notre homme.
Faut pas avoir l'air trop surpris. Et sur-
tcut, ne cansons plus. ça pourrait me ré-
veiller.
reux de l'objet qu'il avait si malencontreu-
sement avalé.
Cette cure fit un bruit énorme et du coup
le jeune chirurgien devint célèbre, voire po-
pulaire..
Il serait trop long de citer les travaux qui
ont illustré le nom de M. Léon Labbé. Quand
il entra au Sénat, il n'oublia pas qu'il était
médecin et intervint régulièrement dans
toutes les discussions pouvant intéresser la
profession médicale.
Comme de coutume, M. Labbé a remercié
ses collègues qui, presque à l'unanimité,
l'avaient porté à la vice-présidence. Il a pro-
mis' de consacrer tout ce qui lui Testait d'é-
nergie et de. vigueur à la directibn de&,tra-
vaux de la savante compagnie.
ELLE VOULAIT IMMOLER Il SON HGHf AU Il
Une folle assomme un enfant
à coups de barre de fer
Ln jeune garçon de quinze ans, Lucien
l'amuit, demeurant avec ses paronts. puf-
sage Doudeuuville, 41, suivait luer, avec l'un
de «efi camarades, la rue tJolivar, pour se
rendre dans le parc des Btitles-Chaumoril.
A l'angle de la rue de Meaux une femme,
pauvrement vêtue, se précipita sur le petit
l'arauit en brandissant une barre
A demi asswamé, Lucien Narault s'effon-
dra dans les bras de son ami, landis que les
passants arrachaient des mains de la femme
la barre de fer, dont elle se disposait à faire
un nouvel usage.
Le blessé reçut immédiaiement les soins
dont il avait grand besoin. Pendant ce temps
des agents conduisaient devant M. Cuvilier,
commissaire du quartier du Combat, la for-
cenée, qui ne cessait de hurler
Où est-il, mon agneau ? Vous me l'a-
vez arraché des mains, .le veux l'immoler.
l! me faut son sang pour l'offrir nn diable.
Le magistrat se convainquit facilement
qu'il avait affaire à une folle et il s'empressa
de l'envoyer à l'infirmerie spéciale du dé-
pôt. (:'est une nomtnée Julie B. âgée de
quarante-cinq ans, habitant impasse Mon-
ferrat.
FAUX JE*&X»A JàT
PARTI POUR VERDUN LE VILLE-DE-PARIS Il
FAIT DEMI-TOUR A COULOMMIERS
LE MAUVAIS TEMPS FORCE LE DIRIGEABLE A REGAGNER MONTESSON
LE NOUVEL AËRONAT DE GUERRE «VILLE-DE-PARIS» n
Les derniers essais du Ville-de- Paris, le
superbe dirigeable mis à la disposition de
1 armée française par M. Henry Deutsch (de
la Meurthe), essaie effectués sous le con-
frôle du commandant Bouttiaux, directeur
du parc aérostatique de Chalais-Meudon,
ayant été absolument satisfaisants, l'ordre
était donné, samedi dernier, par le minis-
tère de la Guerre, de faire partir l'aéronat
pour Verdun dès que les circonstances le
permettraient.
Un vent de sud-ouest très vif avait, de-
puis, contraint les aéronautes d'ajourner
leur projet.
Mais la nuit dernière, le vent tombait
compldtement; une brise légère venant de
l'est, à peine sensible vers le sol, n'était
pas suffisante pour empêcher le départ.
Aussi, hier matin, dès huit heures, le bal-
lon était préparé sous son hangar de \!on-
tes6on en vue de son long voyage les ap-
provisionnements nécessaires étaient em-
barqués. Un brouillard intense retardait, cc-
pendant, le moment du lâchez' tout » pré-
vu pour huit heures et demie.
Mais hterttôi la brume se dissipait, et*
neuf heures vingt minutes, M. Kapferer,
pilote habituel an dirigeable, le comman-
dant BouttiaivX et le mécanicien Paulhan
montaient dans la nacelle, puis le signal du
départ était donné. •
Tout aussitôt, le splendide aéronat quittait
majestueusement le sol, et prenait son vol
vers Paris où il arrivait peu avant dix heu-
r;s.
Un quart d'heure après, transformé, il se
contemplait dans une glace à pied qu'il fai-
sait virer, afin de se voir de face, de dos et
de profil.
Il ne se reconnaissait pas et il eut envie
de se saluer.
La voix grave de Davidson le tira de son
rêve.
Eh bien, monsieur Five ?
Cinq-et-Trois montra la boutonnière de sa
jaquelte, du coté gauche
Patron, vous n'avez oublié qu'une cho-
se. les palmes ou le Poireau..
J'espère que vous me ferez l'amitié de
me retenir à déjeuner.
A déjeuner ?. moi ?. vous ?. Parole,
qu'or se dirait dans une féerie.
Donc, c'est convenu. nous déjeunons
chez vous.
Mais. lit le garçon, véritablement
ahuri.
Scnnez votre cuisinière et donner-lui
vos instructions. au trot, monsieur Five
Au trot' Il a dit Au trot Il n'y a
plus rien à iui apprendre 1.
Il sonna. La cuisinière se présenta. b<>ri-
n.' femme avenante, au visage réjoui.
Faites votre menu, monsieur i'ive.
Cinq-et-Trois allait traiter un milliardai-
re Diable!
Il se gratta l'oreille. II fallait mettre les
petits plats, dans les grands. se distinguer
pour recevoir un pareil fi
Il réfléchit quelques secondes, aprés quoi:
Cordon bleu, veuillez prendre note, je
vous prie.
Il dicta, pensif, comme s'il se fût agi des
destinées du monde
Une omelette aux truies.
Une poitrine de mouton aux carottes, et
aux trulles.
Des pieds de cochons, saut votre respect,
fit-il poliment. et truffés..
Des truffes, sous la serviette, en robe de
chambre.
Du foie gras truffé.
L'n homard. à l'américaine, bien enten-
du, ajouta ie gamin en se tournant vers Da-
OBSÈQUES DE M. JANSSEN
Les funérailles de M. Janssen, directeur de
l'observatoire de,Meudon, avaient été tout d'a-
bord tixées, pour la partie parisienne de la cére-
monie, à vendredi.
La famille a décidé que cette cérémonie aurait
lieu seulement Samedi, a l'église Samt-Gerrnain-
des-Prês. L'inhumation se fera le même jour au
cimetière du Père-Lachaibe, uù plusieurs uiscours
seront prononces.
SÉNATEUR FBAPPÉ DE CONGESTION
En sortait, hier matin, du Sénat, M. Bfzme,
sénateur de l'l'onne, a été frappe de congestion.
Transporté dans le vestiaire du rez-de-ehausset.
il y a reçu tes soins de plusieurs médecins, ses
ccllégues du Luxembourg.
Il a ensuite été conduit h son domicile.
le i.ABon.vroinE mu-stopai.
Lu première commission a vote, hier. le budget
du Laboratoire municipal et décidé que rien no
serait change d»r.s le fonctionnement de cet éln-
blissemenl.
l. GALEHIE OKS MACHINES
Ia liste des puur ladiat de 'galerie des Mudiines, dont la vente; doit avuir
lieu samedi prochain, a été arrêtée A 25. Dans
Ce nombre on corn pie trois Américains.
FOIJH LA FAMILLE Tl'UN INVF.N TF.IiK
Le conseil général de la Seine vient d allouer
une somme de 300 francs à Mme Sàrgent, veuve
de l'inventeur de la chaine de la bicyclette.
La famille de ce novateur, qui habite 58, rue
de Hezons, à Courbevoie, se trouve, parait-il,
dans une profonde misère.
MOT DE LA FIX
Ou'eàt-ce nue vous pensez recevoir pour te
jour de l'an, chère madame ?
Beaucoup de fleurs et de bonbons, comme
d'habitude. Et vous, cher monsieur ?
Oh moi, comme d'habitude aussi, je ne
recevrai que les factures.
Traversant la capitale dans toute sa lon-
gueur, par le=( Champs-Elysées, la rue de
et la place de la Nation, il attirait,
par de fréquents coups de sirène, l'attention
des nombreux curieux intéressés par ses
évolutions.
Bientôt il planait au-dessus de Vincennes.
Le vent d'est augmentait légèrement d'in-
tensité et le soleil faisait à ce moment son
apparition.
Continuant sa marche, le VUle-de-Parii
obliquait légèrement à gauche, traversait
Montreuil et arrivait à Chelles à onze heu-
res.
A onze heures et demie, on le vit passer
sur Lagny, Esfcly et Crécy, poursuivant sa
route dans la direction de Coutommïers,
mais brusquement, par suite de là violence
du vent, a quelques kilomètres de cette
ville, il vira de bord et reprit la direclion
de Paris qu'il traversait de nouveau vers
deux henres de J'après-midi.
A deux heures et demie, le dirigeable avait
réintégré le garage de Mcntesson.
Son voyage avait duré un peu plus de
cinq heurcs durant lesquelles il avait par-
conru environ K>0 kilomètres.
L'n de nos collaborateurs a suivi l'aéronat
dans une 'i0 IIP Psnhard et Levassor, grn-
cieuseinfnl mise à la disposition du Petit
Parisien.
Le Vil te-de- Taris fera un nouvel essai
jeudi mat/h è hi première neure, si toutefois
le ténlps le permet.
vitfson comme pour lui rendre hommage par
Cette attention delicate.
Ue l'aiiduuille fumée.
Et pour linir une gibelotte. une vraie.
pas du citai, hem, cordon bleu ?. Voilà.
Ça $,'1'1 ¡.il a^sez, tout ça, pour deux?.
Je le pense, monsieur, fit la cuisinière
avec un bon sourire.
• ̃– Et comme vin, trois ou quatre bouteil-
les de Champagne ayec des bouchons en or,
puis du c;Ué, de la fine.et de la Chartreuse.
de ancienne, bien entendu. sans vouloir
n.-étiire de ia nouvelle. puisque je ne les
connais n: Fure ni l'autre.
La cuisinière se retira
• A midi, cordon bleu. souvenez-vous
que j'aime l'exactitude.
Davidson et Cinq-et-Trois se rendirent aux
bureaux de La Confiance, rue Le Peletier.
En bus. une auto attendait, le chauffeur à
sun volant.
Votre auto, monsieur Five.
Mais le garçon commençait à ne plus s'é-
lonuer de rien U remercia, d'un petit geste.
Ce mêmes jour, des bureaux, avant midi,
les ordres de Bourse furent envoyés.
Chose étrange Cinq-et-Troi3 ne commit
point de gaffes. Il se faisait à cette vie nou-
velle avec une souplesse et une intelligence
rn-erveillîuses-
Ce3 ordres visaient en bloc, toutes les af-
(airas entreprises par Chamerol.
Le premier ccup de pioche et c'était un
ler ritile ouvrier que ce Davidson venait
d'être donné au pied de l'édifice bâti par l'as-
sassin de Fagouette.
Le soir, le nom de Nicolas Cascaret était
oonnq sous le péristyle de la Bourse, se dres-
sant ,du coup, contre Chamerol, en adver-
satre menaçant et redoutable.
Et bientôt un méteure apparut dans la vie
parisienne, y apportant une note d élégance
familière et imprévue pour laquelle on tut
indulgent et ou en tratta d'onjfinah'té.
Cinq -et-Trois. fumaDt des cigares nu mètre
et couvert de bijoux comme une cfi&sse i. r
(A ntivrej .tcuKs Mari.
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