Titre : Le Mouvement social : bulletin trimestriel de l'Institut français d'histoire sociale
Auteur : Le Mouvement social (Paris). Auteur du texte
Auteur : Institut français d'histoire sociale. Auteur du texte
Éditeur : Éditions ouvrières (Paris)
Éditeur : Éditions de l'AtelierÉditions de l'Atelier (Paris)
Éditeur : La DécouverteLa Découverte (Paris)
Éditeur : Presses de Sciences PoPresses de Sciences Po (Paris)
Date d'édition : 1982-04-01
Contributeur : Maitron, Jean (1910-1987). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34348914c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 25638 Nombre total de vues : 25638
Description : 01 avril 1982 01 avril 1982
Description : 1982/04/01 (N119)-1982/06/30. 1982/04/01 (N119)-1982/06/30.
Description : Collection numérique : Littérature de jeunesse Collection numérique : Littérature de jeunesse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5618569x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-R-56817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/12/2010
144 NOTES DE LECTURE
Danielle BLEITRACH, Jean LOJKINE, Ernest OARY, Roland DELACROIX,
ChrîstiànLMAHIEU. — Classe ouvrière et social-démocratie : Lille
et Marseille. Paris, Editions sociales, 1981, 330 pages.
Quelles sont les. bases de la social-démocratie française? Quels sont
les moyens de son influencé? Telles sont les questions que cinq socio-
logues marxistes posent dans cet ouvrage.Ils savent que le parti socia-
liste français ne ressemble pas aux social-démocraties d'Europe du Nord
(pourquoi alors cette appellation de social-démocrate ?), qu'il n'a pas réa-
lisé d'entente étroite avec un syndicat ouvrier majoritaire, ni, en règle
générale, multiplié les réseaux d'associations, mais que sa forme d'implan-
tation est avant tout municipale. Aussi ont-ils étudié deux villes impor-
tantes, qui représentent deux pôles extrêmes, Lille et Marseille, et la poli-
tique menée par leurs municipalités.
La thèse générale est simple. Le « capitalisme en crise» est à la re-
cherche d'un nouveau consensus social, d'un « mode de régulation », disent
les auteurs, L'Etat laïc républicain, qui déplaçait les luttes dès entreprises
vers les communes, isolant ainsi les entreprises, et organisait un système
local de délégations de pouvoir, est devenu inadapté. Le socialisme fran-
çais, qui s'était moulé dans ce cadre, privilégiant la vie locale, la section
comme structure militante, fortement aidé par l'idéologie de l'école et
les instituteurs, a développé une sorte dé travaillisme municipal, centré
sur le quartier, là famille. Aujourd'hui, les crises de l'emploi, de l'école, du
logement et de l'urbanisme menacent son influence et il court le risque
de se couper des couches ouvrières et populaires. Les difficultés de la
« Commune-Providence » limitent ses possibilités d'action dans la mesure
où les socialistes français ne s'attaquent pas directement à l'Etat capita-
liste.
Les auteurs analysent, dans le corps de l'ouvrage, les réponses que
sont en train d'apporter les municipalités socialistes de Lille et de Mar-
seille à cette crise de leur ancien « système hégémonique », de type clien-
téliste à Marseille, de type travailliste à Lille, mais, dans les deux cas,
tendant à réduire la sphère d'intervention municipale au domaine de la vie
hors travail. Aujourd'hui, les deux politiques municipales offrent des points
de ressemblance. Toutes les deux, avec dix ans de décalage entre Mar-
seille et Lille, tendent à renvoyer la gestion du local hors de l'Etat et à
marginaliser la classe ouvrière. Les auteurs parlent d'une volonté de « ter-
tiariser » la population urbaine, qui traduit la crainte de l'autonomie accrue
dû « nouveau collectif ouvrier», sous l'action de ses organisations de classe
(entendons le Parti communiste). Cette politique en faveur des classes
moyennes s'accompagne d'un essai de renouveler l'ancien clientélisme asso-
ciatif par le développement d'activités socio-culturelles, contrôlées par
les municipalités. Cette autogestion du local a pour effet de neutraliser le
plus possible les conflits de classe.- Mais la crise réduit les marges de ma-
noeuvres. Le tertiaire est largement un mythe, car cette notion recouvre
des catégories sociales très diverses. Enfin, l'autogestion du local ne répond
pas vraiment aux demandes des couches populaires. A Marseille, la perte
d'influence électorale des socialistes est notable, à Lille, le courant réfor-
miste demeure encore bien implanté. La différence, se demandent de ma-
nière quelque peu rhétorique les auteurs, « ne réside-t-elle pas justement
dans la plus ou moins grande capacité de la classe ouvrière organisée à
intervenir sur la scène politique locale, à briser le ghetto de l'entreprise
et de la résidence et à proposer une véritable alternative, pour toutes les
couches dominées, à la crise de notre société ? » (p. 213). L'ouvrage se ter-
Danielle BLEITRACH, Jean LOJKINE, Ernest OARY, Roland DELACROIX,
ChrîstiànLMAHIEU. — Classe ouvrière et social-démocratie : Lille
et Marseille. Paris, Editions sociales, 1981, 330 pages.
Quelles sont les. bases de la social-démocratie française? Quels sont
les moyens de son influencé? Telles sont les questions que cinq socio-
logues marxistes posent dans cet ouvrage.Ils savent que le parti socia-
liste français ne ressemble pas aux social-démocraties d'Europe du Nord
(pourquoi alors cette appellation de social-démocrate ?), qu'il n'a pas réa-
lisé d'entente étroite avec un syndicat ouvrier majoritaire, ni, en règle
générale, multiplié les réseaux d'associations, mais que sa forme d'implan-
tation est avant tout municipale. Aussi ont-ils étudié deux villes impor-
tantes, qui représentent deux pôles extrêmes, Lille et Marseille, et la poli-
tique menée par leurs municipalités.
La thèse générale est simple. Le « capitalisme en crise» est à la re-
cherche d'un nouveau consensus social, d'un « mode de régulation », disent
les auteurs, L'Etat laïc républicain, qui déplaçait les luttes dès entreprises
vers les communes, isolant ainsi les entreprises, et organisait un système
local de délégations de pouvoir, est devenu inadapté. Le socialisme fran-
çais, qui s'était moulé dans ce cadre, privilégiant la vie locale, la section
comme structure militante, fortement aidé par l'idéologie de l'école et
les instituteurs, a développé une sorte dé travaillisme municipal, centré
sur le quartier, là famille. Aujourd'hui, les crises de l'emploi, de l'école, du
logement et de l'urbanisme menacent son influence et il court le risque
de se couper des couches ouvrières et populaires. Les difficultés de la
« Commune-Providence » limitent ses possibilités d'action dans la mesure
où les socialistes français ne s'attaquent pas directement à l'Etat capita-
liste.
Les auteurs analysent, dans le corps de l'ouvrage, les réponses que
sont en train d'apporter les municipalités socialistes de Lille et de Mar-
seille à cette crise de leur ancien « système hégémonique », de type clien-
téliste à Marseille, de type travailliste à Lille, mais, dans les deux cas,
tendant à réduire la sphère d'intervention municipale au domaine de la vie
hors travail. Aujourd'hui, les deux politiques municipales offrent des points
de ressemblance. Toutes les deux, avec dix ans de décalage entre Mar-
seille et Lille, tendent à renvoyer la gestion du local hors de l'Etat et à
marginaliser la classe ouvrière. Les auteurs parlent d'une volonté de « ter-
tiariser » la population urbaine, qui traduit la crainte de l'autonomie accrue
dû « nouveau collectif ouvrier», sous l'action de ses organisations de classe
(entendons le Parti communiste). Cette politique en faveur des classes
moyennes s'accompagne d'un essai de renouveler l'ancien clientélisme asso-
ciatif par le développement d'activités socio-culturelles, contrôlées par
les municipalités. Cette autogestion du local a pour effet de neutraliser le
plus possible les conflits de classe.- Mais la crise réduit les marges de ma-
noeuvres. Le tertiaire est largement un mythe, car cette notion recouvre
des catégories sociales très diverses. Enfin, l'autogestion du local ne répond
pas vraiment aux demandes des couches populaires. A Marseille, la perte
d'influence électorale des socialistes est notable, à Lille, le courant réfor-
miste demeure encore bien implanté. La différence, se demandent de ma-
nière quelque peu rhétorique les auteurs, « ne réside-t-elle pas justement
dans la plus ou moins grande capacité de la classe ouvrière organisée à
intervenir sur la scène politique locale, à briser le ghetto de l'entreprise
et de la résidence et à proposer une véritable alternative, pour toutes les
couches dominées, à la crise de notre société ? » (p. 213). L'ouvrage se ter-
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