Presse et revues
8 pages
Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1939-05-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 26 mai 1939 26 mai 1939
Description : 1939/05/26 (A101,N21)-1939/06/01. 1939/05/26 (A101,N21)-1939/06/01.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56170123
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
LE • MÉNESTREL
Uns esquisse autobiographique de Ravel
(Fin)
Gaspard de la Nuit, pièces pour piano d'après Aloysius
Bertrand, sont trois poèmes romantiques de virtuosité
"; transcendante.
Le titre de Valses nobles et sentimentales indique assez
mon intention de composer une chaîne de valses à l'exem-
ple de Schubert. A la virtuosité qui faisait le fond de Gas-
pard de la Nuit succède une écriture nettement plus cla-
rifiée, qui durcit l'harmonie et accuse les reliefs de la
musique. Les Valses nobles et sentimentales furent exécutées
pour la première fois, au milieu des protestations et des
huées, au concert sans nom d'auteur de la S. M. I.
Les auditeurs votaient pour l'attribution de chaque mor-
ceau. La paternité des Valses me fut reconnue ■— à une
faible majorité.
Ebauché en 1907, Daphnis et Chloé fut plusieurs fois
remis sur le métier, et notamment le final. L'oeuvre a paru
d'abord aux Ballets russes.
Trois Poèmes de Mallarmé : J'ai voulu transposer en
musique la poésie mallarméenne. Et particulièrement cette
préciosité pleine de profondeur si spéciale à Mallarmé. Surgi
de la croupe et du bond : le plus étrange, sinon le plus her-
métique de ses sonnets. J'ai pris à peu près pour cette oeuvre
l'appareil instrumental du Pierrot lunaire de Schoenberg.
Le Trio, dont le premier thème est de couleur basque,
fut composé en 1914, à Saint-Jean-de-Luz.
Au commencement de igi5, je m'engageai dans l'armée
et vis, de ce fait, mon activité musicale interrompue jus-
qu'à l'automne de 1916, où je fus réformé. Je terminai alors
le Tombeau de Couperin. L'hommage s'adresse moins en
réalité au seul Couperin lui-même, qu'à la musique fran-
çaise du xviue siècle.
Après le Tombeau de Couperin, mon état de santé m'em-
pêcha quelque temps d'écrire. Je ne me remis à la composi-
tion que pour écrire la Valse, poème chorégraphique, dont
l'idée était antérieure à la Rapsodie espagnole. J'ai conçu
cette oeuvre comme une espèce d'apothéose de la valse
viennoise à laquelle se mêle, dans mon esprit, l'impression
d'un tournoiement fantastique et fatal.
La Sonate pour violon et violoncelle date de 1920,
époque à laquelle je m'installai à Montfort-PAmaury. Je
crois que cette sonate marque un tournant dans l'évolution
de ma carrière. Le dépouillement y est poussé à l'extrême.
Renoncement au charme harmonique, réaction de plus en
plus marquée dans le sens de la mélodie.
Sur un tout autre plan, l'Enfant et les Sortilèges, fantaisie
lyrique en deux actes, obéit à des préoccupations analogues.
Le souci mélodique qui y domine, s'y trouve servi par
un sujet que je me suis plu à traiter dans l'esprit de l'opé-
rette américaine. Le livret de Mme Colette autorisait cette
liberté dans la féerie. C'est le chant qui domine ici.
L'orchestre, sans faire fi de la virtuosité instrumentale
reste néanmoins au second plan.
Tsigane, morceau de virtuosité dans le goût d'une
rapsodie hongroise.
Les Chansons Madècasses me semblent apporter un
élément nouveau, dramatique — voire erotique, qu'y a
introduit le sujet même des chansons de Parny. C'est
une sorte de quatuor où la voix joue le rôle d'instrument
principal. La simplicité y domine. L'indépendance des
parties s'y affirme, que l'on trouvera plus marquée dans
la Sonate pour piano et violon écrite pour les instruments
essentiellement incompatibles, et qui, loin d'équilibrer leurs
contrastes, accusent ici même cette incompatibilité.
En 1928, sur la demande de Mme Rubinstein, j'ai composé
un Boléro pour orchestre. C'est une danse d'un mouve-
ment très modéré et constamment uniforme, tant par la
mélodie que par l'harmonie et le rythme, ce dernier mar-
qué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité
y est apporté par le crescendo orchestral.
— Pour succéder à l'Amant de Paille, le Théâtre Michel
donnera Monsieur Boby, comédie nouvelle de MM. Turpin
et Fournier, dontle rôle principalsera créépar Mme Huguette
Duflos.
— Moloch, adaptation française par M. Jean Gondel
de Dreikampf, pièce en trois actes à trois personnages de
César von Arx, vient d'être créée à Genève, au Théâtre de
la Comédie, avec, dans le rôle principal, M. Harry Krimer.
Cette oeuvre sera sans doute jouée à Paris la saison pro-
chaine.
— M. Claude Viriot vient de terminer une pièce en huit
tableaux, Les Délices de Capoue.
— Le Jardinier d'Ispahan, que joue actuellement le
Théâtre de l'OEuvre, sera présenté la saison prochaine à
Londres, au Gâte Théâtre, dans une traduction de M. Leslie
Freth.
— Les représentations de La Passion à Oberamergau en
1940 auront lieu du 27 mai au 22 septembre (au total
3i représentations).
—■ Les spectacles de la chorégraphie du Théâtre Antique
d'Orange pour 1939 viennent d'être définitivement arrêtés.
Le programme, réparti comme l'an dernier, sur trois soi-
rées, comprendra : le 29 juillet, OEdipe roi, de Sophocle,
dans une version nouvelle de M. Gabriel Boissy, avec
musique de scène de M. Claude Delvincourt; puis la bac-
chanale de Tannhàuser par le corps de ballet de l'Opéra.
Le 3o juillet, Orphée, de Gluck. Le 3i juillet, Phèdre, de
Racine, suivie du ballet de Beethoven, les Créatures de
Prométhée.
— La Société des Compositeurs de Musique met en
concours pour l'année 1939 deux prix réservés aux compo-
siteurs français : i° Prix Fernand Halphen de 3.ooo francs
pour un quatuor à cordes; 1° Prix Marmontel de i.5oo francs
pour une Suite ou une Sonate pour piano d'une durée de
12 à i5 minutes. Déposer les manuscrits avant le 3i octobre
1939 au siège social de la Société, 2 bis, rue du Conserva-
toire. Pour tous renseignements complémentaires, s'adresser
à M. Jean Déré, 3, rue Raffaëlli, Paris (16e).
— Un concours pour un emploi de corniste dans la
Musique de la Garde républicaine aura lieu le vendredi
2 juin. Renseignements et inscriptions au Secrétariat, 18,
boulevard Henri IV, Paris.
— Un concours pour la nomination de professeur de
violon aura lieu au Conservatoire de Musique de Roubaix,
le lundi 26 juin, à i5 heures. Renseignements et inscrip-
tions au Conservatoire de Roubaix.
— L'Entr'aide Dramatique et Lyrique vient de tenir son
Assemblée générale annuelle et a réélu par acclamations,
M. Francis Casadesus, président.
— Nous apprenons la mort de Baggers, qui fut de longues
années chef d'orchestre du Châtelet. C'était un composi-
teur de talent qui laisse maintes oeuvres demeurées popu-
laires.
BIBLIOGRAPHIE
CHARLES-BARZEL. — Moussorgski (Editions Emile-Paul).
Ce livre particulièrement opportun •— puisqu'il paraît après
l'a célébration du centenaire de Modeste Moussorgski — s'attache
à peindre de façon très vivante et très complète l'homme et le
musicien. La première partie de cette intéressante étude est
consacrée au destin de l'artiste, la seconde partie à son oeuvre
qui est analysée par Mm 0 Charles-Barzel avec une acuité de
pensée et une finesse de plume des plus attachantes. Voilà une
analyse qui sait être substantielle en restant concise et qui porte
sans cesse la marque de la vigoureuse personnalité de l'auteur.
IMPRIMERIE CHAIX, KUE BERGÈRE, 20, PARIS. — (InCrc LorillClll).
JACQC«S HEHGEL, directeur-géra»*'
— l52 —
Uns esquisse autobiographique de Ravel
(Fin)
Gaspard de la Nuit, pièces pour piano d'après Aloysius
Bertrand, sont trois poèmes romantiques de virtuosité
"; transcendante.
Le titre de Valses nobles et sentimentales indique assez
mon intention de composer une chaîne de valses à l'exem-
ple de Schubert. A la virtuosité qui faisait le fond de Gas-
pard de la Nuit succède une écriture nettement plus cla-
rifiée, qui durcit l'harmonie et accuse les reliefs de la
musique. Les Valses nobles et sentimentales furent exécutées
pour la première fois, au milieu des protestations et des
huées, au concert sans nom d'auteur de la S. M. I.
Les auditeurs votaient pour l'attribution de chaque mor-
ceau. La paternité des Valses me fut reconnue ■— à une
faible majorité.
Ebauché en 1907, Daphnis et Chloé fut plusieurs fois
remis sur le métier, et notamment le final. L'oeuvre a paru
d'abord aux Ballets russes.
Trois Poèmes de Mallarmé : J'ai voulu transposer en
musique la poésie mallarméenne. Et particulièrement cette
préciosité pleine de profondeur si spéciale à Mallarmé. Surgi
de la croupe et du bond : le plus étrange, sinon le plus her-
métique de ses sonnets. J'ai pris à peu près pour cette oeuvre
l'appareil instrumental du Pierrot lunaire de Schoenberg.
Le Trio, dont le premier thème est de couleur basque,
fut composé en 1914, à Saint-Jean-de-Luz.
Au commencement de igi5, je m'engageai dans l'armée
et vis, de ce fait, mon activité musicale interrompue jus-
qu'à l'automne de 1916, où je fus réformé. Je terminai alors
le Tombeau de Couperin. L'hommage s'adresse moins en
réalité au seul Couperin lui-même, qu'à la musique fran-
çaise du xviue siècle.
Après le Tombeau de Couperin, mon état de santé m'em-
pêcha quelque temps d'écrire. Je ne me remis à la composi-
tion que pour écrire la Valse, poème chorégraphique, dont
l'idée était antérieure à la Rapsodie espagnole. J'ai conçu
cette oeuvre comme une espèce d'apothéose de la valse
viennoise à laquelle se mêle, dans mon esprit, l'impression
d'un tournoiement fantastique et fatal.
La Sonate pour violon et violoncelle date de 1920,
époque à laquelle je m'installai à Montfort-PAmaury. Je
crois que cette sonate marque un tournant dans l'évolution
de ma carrière. Le dépouillement y est poussé à l'extrême.
Renoncement au charme harmonique, réaction de plus en
plus marquée dans le sens de la mélodie.
Sur un tout autre plan, l'Enfant et les Sortilèges, fantaisie
lyrique en deux actes, obéit à des préoccupations analogues.
Le souci mélodique qui y domine, s'y trouve servi par
un sujet que je me suis plu à traiter dans l'esprit de l'opé-
rette américaine. Le livret de Mme Colette autorisait cette
liberté dans la féerie. C'est le chant qui domine ici.
L'orchestre, sans faire fi de la virtuosité instrumentale
reste néanmoins au second plan.
Tsigane, morceau de virtuosité dans le goût d'une
rapsodie hongroise.
Les Chansons Madècasses me semblent apporter un
élément nouveau, dramatique — voire erotique, qu'y a
introduit le sujet même des chansons de Parny. C'est
une sorte de quatuor où la voix joue le rôle d'instrument
principal. La simplicité y domine. L'indépendance des
parties s'y affirme, que l'on trouvera plus marquée dans
la Sonate pour piano et violon écrite pour les instruments
essentiellement incompatibles, et qui, loin d'équilibrer leurs
contrastes, accusent ici même cette incompatibilité.
En 1928, sur la demande de Mme Rubinstein, j'ai composé
un Boléro pour orchestre. C'est une danse d'un mouve-
ment très modéré et constamment uniforme, tant par la
mélodie que par l'harmonie et le rythme, ce dernier mar-
qué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité
y est apporté par le crescendo orchestral.
— Pour succéder à l'Amant de Paille, le Théâtre Michel
donnera Monsieur Boby, comédie nouvelle de MM. Turpin
et Fournier, dontle rôle principalsera créépar Mme Huguette
Duflos.
— Moloch, adaptation française par M. Jean Gondel
de Dreikampf, pièce en trois actes à trois personnages de
César von Arx, vient d'être créée à Genève, au Théâtre de
la Comédie, avec, dans le rôle principal, M. Harry Krimer.
Cette oeuvre sera sans doute jouée à Paris la saison pro-
chaine.
— M. Claude Viriot vient de terminer une pièce en huit
tableaux, Les Délices de Capoue.
— Le Jardinier d'Ispahan, que joue actuellement le
Théâtre de l'OEuvre, sera présenté la saison prochaine à
Londres, au Gâte Théâtre, dans une traduction de M. Leslie
Freth.
— Les représentations de La Passion à Oberamergau en
1940 auront lieu du 27 mai au 22 septembre (au total
3i représentations).
—■ Les spectacles de la chorégraphie du Théâtre Antique
d'Orange pour 1939 viennent d'être définitivement arrêtés.
Le programme, réparti comme l'an dernier, sur trois soi-
rées, comprendra : le 29 juillet, OEdipe roi, de Sophocle,
dans une version nouvelle de M. Gabriel Boissy, avec
musique de scène de M. Claude Delvincourt; puis la bac-
chanale de Tannhàuser par le corps de ballet de l'Opéra.
Le 3o juillet, Orphée, de Gluck. Le 3i juillet, Phèdre, de
Racine, suivie du ballet de Beethoven, les Créatures de
Prométhée.
— La Société des Compositeurs de Musique met en
concours pour l'année 1939 deux prix réservés aux compo-
siteurs français : i° Prix Fernand Halphen de 3.ooo francs
pour un quatuor à cordes; 1° Prix Marmontel de i.5oo francs
pour une Suite ou une Sonate pour piano d'une durée de
12 à i5 minutes. Déposer les manuscrits avant le 3i octobre
1939 au siège social de la Société, 2 bis, rue du Conserva-
toire. Pour tous renseignements complémentaires, s'adresser
à M. Jean Déré, 3, rue Raffaëlli, Paris (16e).
— Un concours pour un emploi de corniste dans la
Musique de la Garde républicaine aura lieu le vendredi
2 juin. Renseignements et inscriptions au Secrétariat, 18,
boulevard Henri IV, Paris.
— Un concours pour la nomination de professeur de
violon aura lieu au Conservatoire de Musique de Roubaix,
le lundi 26 juin, à i5 heures. Renseignements et inscrip-
tions au Conservatoire de Roubaix.
— L'Entr'aide Dramatique et Lyrique vient de tenir son
Assemblée générale annuelle et a réélu par acclamations,
M. Francis Casadesus, président.
— Nous apprenons la mort de Baggers, qui fut de longues
années chef d'orchestre du Châtelet. C'était un composi-
teur de talent qui laisse maintes oeuvres demeurées popu-
laires.
BIBLIOGRAPHIE
CHARLES-BARZEL. — Moussorgski (Editions Emile-Paul).
Ce livre particulièrement opportun •— puisqu'il paraît après
l'a célébration du centenaire de Modeste Moussorgski — s'attache
à peindre de façon très vivante et très complète l'homme et le
musicien. La première partie de cette intéressante étude est
consacrée au destin de l'artiste, la seconde partie à son oeuvre
qui est analysée par Mm 0 Charles-Barzel avec une acuité de
pensée et une finesse de plume des plus attachantes. Voilà une
analyse qui sait être substantielle en restant concise et qui porte
sans cesse la marque de la vigoureuse personnalité de l'auteur.
IMPRIMERIE CHAIX, KUE BERGÈRE, 20, PARIS. — (InCrc LorillClll).
JACQC«S HEHGEL, directeur-géra»*'
— l52 —
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.21%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.21%.
- Collections numériques similaires Bouchot Henri Bouchot Henri /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Bouchot Henri" or dc.contributor adj "Bouchot Henri")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 8/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k56170123/f8.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k56170123/f8.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k56170123/f8.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k56170123/f8.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k56170123
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k56170123
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k56170123/f8.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest