Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1845-03-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 09 mars 1845 09 mars 1845
Description : 1845/03/09 (A12,N15)-1845/03/15. 1845/03/09 (A12,N15)-1845/03/15.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5616513x
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
577; î» Diïnânëhe, ^ Mars 1845.
5 AWl5fr.
PABIS.
Douzième année. —IV15
UN AN 18 fr
«PROVINCE.
JOURNAL
MUSIQUE, LITTÉRATURE, MODES ET THÉÂTRES.
Collaboration bu MXhxtstvd.
"USIQUE. — MM. MEYEKBEEIl, DON1ZETTI, HA-
vx JÏIEDER1IEYER, Ap. A DAM, BERLIOZ, HEKZ,
MCHARD, K.ASTNER, El.lVART, DE IÎEAUPLAN ,
TSAR G. CAROIII., CLAPISSOX, LAUARRE, PLAN-
BE VOfiEL, A. THYS, Cte d'AuBÉMAR, de FlO-
W.'VlMEUX, HAAS, MAnMONTEL, Mlle L. PUCET.
^RONDONNEAU.P. «UCIIAMDGE, etc.
POÉSIE ET LITTÉRATURE. — MM. LAMARTINE,
HUGO C DELAVIGNE, JHÊUY, SCRIDE, H. LUCAS,
;DESCBAMPS , G. LESIOIXE , E. BARATEAU , de
Nl'Y Ed. VIEL, A. GOURDIN , A. BRESSIER,
POIAC, MABC CONSTANTIN , E PoNcnAHD,
.RlCHOMME, deFAVRE, Mmes A TASTU, CsseUASH,
SRORDES VAtJIORE, LAURE, JOURDAIN, etc.
DESSIN- — M»I. DAVID , GIGOUX , DÉVÉRIA ,
ENIER, ALOIPHE, GAVARNY, SORRIEU, BENJA-
N IfANTEDIL, ClIALLAMEL, DOLLET, MOUILLE-
»', LEROUX JJANET-LANGE, etc.
i.-li. Heugêl, Directeur.
Jules I
Le Ménestrel parait tous les DIMAHCHES , en quatre pages deftexte
contenant: les Nouvelles des Théâtres, Modes et Concerts, des Articles
de genre et de critique, le catalogue des meilleures publications musicales
du jour, enfin un Feuilleton d'annonces diverses.
CHAQUE ABONNEpUEÇOIT PAR AN :
52 iWnméros de texte;
36 morceaux de chant inédits, Valses et Quadrilles exclusivement dus
aux premiers compositeurs ;
ornés de 26 9ïessins de nos meilleurs artistes; î
Et de plus GRATUITEMENT, en s'inscrivant,
UN MAGNIFIQUE ALBUM DE CHANT ET PIANO.
destiné à illustrer les collections annuelles.
DEUX GRANDS CONCERTS ANNUELS sont offerts aux abonnés
du Ménestrel, QUI ONT DROIT A DEUX PLACES GRATUITES
Contritions îr'Slbounemenî.
PARIS.
Unan:lSi. | Sixmois:8f. | Troismois:t>f.
PROVINCE : ETRANGER :
Un an 18 f. I Unan 20 t
Six mois. ... 40 1 Six mois. . . . 44
Trois mois. . . 6 I Trois mois. . . 7
Arec accompagnement de (anitare.
Prix , un an, pour Paris. .' . . . 40 J.
» » pour la province . . 43
» » Etranger 45
EN PROVINCE, on s'abonne chez tous les Li-
braires et Marchands de Musique, les Directeurs
des Postes, et dans les bureaux des Messageries
Royales etLaffltte-Caillard, ou enfin par une lettre
adressée franco au directeur, M. HEUGEL, rue
Vivienne, 2 bis, — On souscrit du 4« de chaque
mois.
ANNONCES : 25 centimes la ligne.
;E8 BCBEA.UX :» 61», me Vivienne, au Magasin de Musique de 1U1M. A. MJEXSSOIVIVIJER et MKTTGJBIA {HEUGEL, SUCCESSEUR
°0n trouve dans les bureaux du Ménestrel, rue Vivienne, 2 bis, au magasin de musique de A. ME1SS0NN1EK et HEUGEL (HEUGEL, successeur), un assortiment complet de toutes 1
ouveautés musicales pour piano, chant; etc., un choix des albums les plus en vogue, le grand Abonnement de lecture musicale, à 50 francs par an, donnant droit, gratis, à ceu
"aucs de musique, prix marqué en toute propriéié. — (fabrique de cordes harmoniques.) — L'administration du Ménestrel se charge de toutes affaires relatives au commerce de musique
d'instrumens. , . , t „ '„ , ,_.
On expédie pour la province et l'on fait l'exportation. — Les lettres envois d'argent doivent être adresses franco à M.,HETJGEL,.rue Vivienne, 2 bis.-
|fos abonnés., recevront, avec le numéro de ce
ur, le,MoiNE ;TSOIR, charmante scène dramatique
eMM. COGNIÂRD et H. POTIER. Cette production
ors ligne, si habilement interprétée à nos derniers
Jncerts, par M. ALBERTIHI, figure déjà dans toutes
os solennités musicales. Demain lundi, 'salons de
leyel, elle sera chantée au concert de M. Stoepel,
ar notre gracieuse cantatrice Mme POTIER, et le
ême soir, salons de M. Pape, au concert de M. Ca-
îallo, par M. ALBERTIKI.
CAUSERIES MUSICALES.
. Leopold Meyer. —Un commencement|d'incendie.—
; Abus du chant sombré. — Un mot de M. André Hoff-
mann. — Chute d'un lustre.,— Franz Listz à Lisbon-
ne. — Quatrième concert du Conservatoire. — Réu-
nion générale des Orphéonistes au Cirque des Champs-
- Elysées. — M, Berlioz. — Concerts annoncés. — Mlle
-■ Mazel. — M. Alkan.
; Loin de refléter l'image poétique et sentimentale
âe Chopin ou les grands cheveux et le visage blême
4e Franz Listz, M. Léopold Meyer se contente de
•jouir d'une figure épanouie et rosée, d'une corpu-
lence toute bourgeoise et fort peu artistique.
Nonobstant ce prosaïque extérieur, M. - Léopold
Meyer est un grand artiste, et ne s'en porte pas
plus mal.
^ M. Léopold Meyer n'est donc pas un sylphe ; et
cependant depuis bientôt deux mois nous courons
après lui sans pouvoir le rencontrer. Le virtuose se
manifestait-il sur un point, notre devoir nous ré-
clamait sur un autre. Au dernier festival de Berlioz,
nfniissait sa Marche marocaine au moment où nous
cherchions à nous frayer un passage à travers les
neiges pour aborder le Cirque. M. Meyer semble
;ghsser entre nos mains comme les quintettes de Da-
™, que nous n'avons pu rejoindre que chez M.
Kauffmami.
Toutefois, samedi dernier, nous avons obtenu une
chance plus heureuse. M. et Mme Hesselbein inau-
guraient leurs nouveaux salons de la rue Vivienne.
Les lettres d'invitation portaient ces mots : M.
Meyer s'y fera entendre sur un piano de M. Hesselbeim.
Vers dix heures, nous gravissions les -marches^/du
nouveau local, quand nous nous prouvâmes tout à
coup en présence d'un détachement de pompiers.
Le feu venait de prendre subitement à la maison.
M. Meyer était donc encore une fois perdu pour nous!
mais grâce à l'admirable activité des pompiers, cette
crainte ne s'est point' justifiée. On se rendit maître
del'incendie.
M. Meyer procède d'abord doucement et sans vio-
lence : il vous berce, vous magnétise et vous endort
par ses 'accords mystérieux, modulés avec art, sou-
vent même avec bonheur. Quand l'extase est pro-
duite et que le patient est en état d'éprouver de for-
tes sensations, alors M. Meyer lance ses vingt doigts
au grand galop ; rien ne lui résiste plus : les octa-
ves, les dixièmes, les trilles, les trémolo, partent et
se suivent comme des éclairs : vous arrivez avec le
pianiste à la fin du morceau, haletant, enthousias-
mé, convulsé, et il ne vous faudrait rien moins que
le secours mesmérien de M. Lafontaine pour déga-
ger le fluide nerveux qui vient de vous envahir et
dont l'atmosphère vous domine.
Tel nous est apparu M. Meyer, qui possède une
puissance d'exécution foudroyante.
Sa musique est une fort bonne musique de piano,
souvent originale, témoin sa Marche marocaine, qui
respire le Bédouin par tous les pores, et qui pour-
rait fort bien troubler le sommeil de M. Félicien Da-
vid, seul breveté pour cette spécialité.
Toutefois dans ses compositions, certainestran-
sitions nous ont paru excentriques ; l'unité n'y do-
mine pas toujours : sous le rapport du charme et de
l'expression, l'artiste laisse également à désirer.
Un mot spirituel de M. André Hoffmann, notre
excellent, bouffe des Variétés, a seul pu, dans cette
■ soirée, nous tirer de notre engourdissement fébrile :
M. Hoffmann entendant chanter d'une voix sépulcra-
le et sombrée certain morceau dont les -paroles n'a-
vaient rien de sinistre, nous demanda d'un ton
d'angoisse parfaitement simulée : « Cela n'est pas
arrivé au moins, ce qu'elle vient de chanter? « j
Cette excellente boutade est, à notre avis, une des
plus fines critiques qu'on puisse faire de l'abus du
genre dramatique. On nous chante aujourd'hui lés
plaisirs de l'été-ou du doîce far niente avec des dé-
chiremens de larynx. ,. .,.,,
Après la musique," la danse s'est prolongée jus-
qu'au matin; et comme la soirée avait commencé
par le feu, elle s'est terminée par la chute du lustre
principal, qui s'est brisé'immédiatement après le
dernier coup d'archet.
Pendant que LéopoldMeyerse fait une réputa-
tion à Paris, les nouvelles de Lisbonne nous ap-
prennent que Franz Listz a donné quatorze concerts
dans cette capitale ! Il a aussi joué devant S. M. la
reine, qui lui a conféré les insignes de l'ordre du
Christ, et lui a fait présent d'une tabatière en-
richie de diamans, de la valeur de 1,200 contosde
reis (environ 7,300 fr.). — Lors de l'arrivée de
M. Liszt aux frontières de Portugal, les douaniers
ont exigé le paiement de droits [d'entrée très
élevés sur ïè piano que le grand artiste amenait avec
lui; mais, par suite de l'intervention de l'ambassa-
deur d'Autriche, que M. Liszt a réclamée en sa qua-
lité de citoyen de Hongrie, le ministre des finances
a pris un arrêté portant que l'instrument et tous
ceux que M. Liszt ferait venir de l'étranger pour son
propre usage, pourraient être importés dans le
royaume et en être réexportés en franchise de tous
droits.
Si Franz Liszt était spéculateur, ce serait l'occa-
sion de faire d'excellentes affaires en Portugal, e î y
important deux ou trois mille pianos pour son
propre usage.
Nous avons un nouvel arriéré à régler avec le Con-
servatoire. La quatrième séance de la Société des Con-
certs a été généralement satisfaisante: L'orchestre a
5 AWl5fr.
PABIS.
Douzième année. —IV15
UN AN 18 fr
«PROVINCE.
JOURNAL
MUSIQUE, LITTÉRATURE, MODES ET THÉÂTRES.
Collaboration bu MXhxtstvd.
"USIQUE. — MM. MEYEKBEEIl, DON1ZETTI, HA-
vx JÏIEDER1IEYER, Ap. A DAM, BERLIOZ, HEKZ,
MCHARD, K.ASTNER, El.lVART, DE IÎEAUPLAN ,
TSAR G. CAROIII., CLAPISSOX, LAUARRE, PLAN-
BE VOfiEL, A. THYS, Cte d'AuBÉMAR, de FlO-
W.'VlMEUX, HAAS, MAnMONTEL, Mlle L. PUCET.
^RONDONNEAU.P. «UCIIAMDGE, etc.
POÉSIE ET LITTÉRATURE. — MM. LAMARTINE,
HUGO C DELAVIGNE, JHÊUY, SCRIDE, H. LUCAS,
;DESCBAMPS , G. LESIOIXE , E. BARATEAU , de
Nl'Y Ed. VIEL, A. GOURDIN , A. BRESSIER,
POIAC, MABC CONSTANTIN , E PoNcnAHD,
.RlCHOMME, deFAVRE, Mmes A TASTU, CsseUASH,
SRORDES VAtJIORE, LAURE, JOURDAIN, etc.
DESSIN- — M»I. DAVID , GIGOUX , DÉVÉRIA ,
ENIER, ALOIPHE, GAVARNY, SORRIEU, BENJA-
N IfANTEDIL, ClIALLAMEL, DOLLET, MOUILLE-
»', LEROUX JJANET-LANGE, etc.
i.-li. Heugêl, Directeur.
Jules I
Le Ménestrel parait tous les DIMAHCHES , en quatre pages deftexte
contenant: les Nouvelles des Théâtres, Modes et Concerts, des Articles
de genre et de critique, le catalogue des meilleures publications musicales
du jour, enfin un Feuilleton d'annonces diverses.
CHAQUE ABONNEpUEÇOIT PAR AN :
52 iWnméros de texte;
36 morceaux de chant inédits, Valses et Quadrilles exclusivement dus
aux premiers compositeurs ;
ornés de 26 9ïessins de nos meilleurs artistes; î
Et de plus GRATUITEMENT, en s'inscrivant,
UN MAGNIFIQUE ALBUM DE CHANT ET PIANO.
destiné à illustrer les collections annuelles.
DEUX GRANDS CONCERTS ANNUELS sont offerts aux abonnés
du Ménestrel, QUI ONT DROIT A DEUX PLACES GRATUITES
Contritions îr'Slbounemenî.
PARIS.
Unan:lSi. | Sixmois:8f. | Troismois:t>f.
PROVINCE : ETRANGER :
Un an 18 f. I Unan 20 t
Six mois. ... 40 1 Six mois. . . . 44
Trois mois. . . 6 I Trois mois. . . 7
Arec accompagnement de (anitare.
Prix , un an, pour Paris. .' . . . 40 J.
» » pour la province . . 43
» » Etranger 45
EN PROVINCE, on s'abonne chez tous les Li-
braires et Marchands de Musique, les Directeurs
des Postes, et dans les bureaux des Messageries
Royales etLaffltte-Caillard, ou enfin par une lettre
adressée franco au directeur, M. HEUGEL, rue
Vivienne, 2 bis, — On souscrit du 4« de chaque
mois.
ANNONCES : 25 centimes la ligne.
;E8 BCBEA.UX :» 61», me Vivienne, au Magasin de Musique de 1U1M. A. MJEXSSOIVIVIJER et MKTTGJBIA {HEUGEL, SUCCESSEUR
°0n trouve dans les bureaux du Ménestrel, rue Vivienne, 2 bis, au magasin de musique de A. ME1SS0NN1EK et HEUGEL (HEUGEL, successeur), un assortiment complet de toutes 1
ouveautés musicales pour piano, chant; etc., un choix des albums les plus en vogue, le grand Abonnement de lecture musicale, à 50 francs par an, donnant droit, gratis, à ceu
"aucs de musique, prix marqué en toute propriéié. — (fabrique de cordes harmoniques.) — L'administration du Ménestrel se charge de toutes affaires relatives au commerce de musique
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os solennités musicales. Demain lundi, 'salons de
leyel, elle sera chantée au concert de M. Stoepel,
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ême soir, salons de M. Pape, au concert de M. Ca-
îallo, par M. ALBERTIKI.
CAUSERIES MUSICALES.
. Leopold Meyer. —Un commencement|d'incendie.—
; Abus du chant sombré. — Un mot de M. André Hoff-
mann. — Chute d'un lustre.,— Franz Listz à Lisbon-
ne. — Quatrième concert du Conservatoire. — Réu-
nion générale des Orphéonistes au Cirque des Champs-
- Elysées. — M, Berlioz. — Concerts annoncés. — Mlle
-■ Mazel. — M. Alkan.
; Loin de refléter l'image poétique et sentimentale
âe Chopin ou les grands cheveux et le visage blême
4e Franz Listz, M. Léopold Meyer se contente de
•jouir d'une figure épanouie et rosée, d'une corpu-
lence toute bourgeoise et fort peu artistique.
Nonobstant ce prosaïque extérieur, M. - Léopold
Meyer est un grand artiste, et ne s'en porte pas
plus mal.
^ M. Léopold Meyer n'est donc pas un sylphe ; et
cependant depuis bientôt deux mois nous courons
après lui sans pouvoir le rencontrer. Le virtuose se
manifestait-il sur un point, notre devoir nous ré-
clamait sur un autre. Au dernier festival de Berlioz,
nfniissait sa Marche marocaine au moment où nous
cherchions à nous frayer un passage à travers les
neiges pour aborder le Cirque. M. Meyer semble
;ghsser entre nos mains comme les quintettes de Da-
™, que nous n'avons pu rejoindre que chez M.
Kauffmami.
Toutefois, samedi dernier, nous avons obtenu une
chance plus heureuse. M. et Mme Hesselbein inau-
guraient leurs nouveaux salons de la rue Vivienne.
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Meyer s'y fera entendre sur un piano de M. Hesselbeim.
Vers dix heures, nous gravissions les -marches^/du
nouveau local, quand nous nous prouvâmes tout à
coup en présence d'un détachement de pompiers.
Le feu venait de prendre subitement à la maison.
M. Meyer était donc encore une fois perdu pour nous!
mais grâce à l'admirable activité des pompiers, cette
crainte ne s'est point' justifiée. On se rendit maître
del'incendie.
M. Meyer procède d'abord doucement et sans vio-
lence : il vous berce, vous magnétise et vous endort
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vent même avec bonheur. Quand l'extase est pro-
duite et que le patient est en état d'éprouver de for-
tes sensations, alors M. Meyer lance ses vingt doigts
au grand galop ; rien ne lui résiste plus : les octa-
ves, les dixièmes, les trilles, les trémolo, partent et
se suivent comme des éclairs : vous arrivez avec le
pianiste à la fin du morceau, haletant, enthousias-
mé, convulsé, et il ne vous faudrait rien moins que
le secours mesmérien de M. Lafontaine pour déga-
ger le fluide nerveux qui vient de vous envahir et
dont l'atmosphère vous domine.
Tel nous est apparu M. Meyer, qui possède une
puissance d'exécution foudroyante.
Sa musique est une fort bonne musique de piano,
souvent originale, témoin sa Marche marocaine, qui
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qu'au matin; et comme la soirée avait commencé
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Pendant que LéopoldMeyerse fait une réputa-
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dans cette capitale ! Il a aussi joué devant S. M. la
reine, qui lui a conféré les insignes de l'ordre du
Christ, et lui a fait présent d'une tabatière en-
richie de diamans, de la valeur de 1,200 contosde
reis (environ 7,300 fr.). — Lors de l'arrivée de
M. Liszt aux frontières de Portugal, les douaniers
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lui; mais, par suite de l'intervention de l'ambassa-
deur d'Autriche, que M. Liszt a réclamée en sa qua-
lité de citoyen de Hongrie, le ministre des finances
a pris un arrêté portant que l'instrument et tous
ceux que M. Liszt ferait venir de l'étranger pour son
propre usage, pourraient être importés dans le
royaume et en être réexportés en franchise de tous
droits.
Si Franz Liszt était spéculateur, ce serait l'occa-
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