Presse et revues
15 pages
Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1863-11-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 29 novembre 1863 29 novembre 1863
Description : 1863/11/29 (A30,N52)-1863/12/05. 1863/11/29 (A30,N52)-1863/12/05.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56157421
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
(N° 52)
Dimanche 29 Novembre 1863
J. L. HEUGEL
Directeur
MUSIQUE ET THEATRES
Les Bureaux, 2 bis. rue Vivierme
J. D'ORTIG-TJE
Rédacteur en chef
COLLABORATEURS DU JOURNAL:
MM. TRE ANNE, AZEVEDO, H. BARBEDETTE, H. BLAZE DE BURY, GUSTAVE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, D. DENNE-BARON, G. DUPREZ, P. A. FIORENTINO, DE GASPERINI,
G. HÉQUET, LÉON HALÉVY, B. JOUYIN, MARMONTEL, AMÉDÉE MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN,
J. D'ORTIGUE, G. DE SAINT-YALRY ET P. RICHARD
Adresser FRANCO à M. J. L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, les Lettres et les Manuscrits. (Pour les conditions d'abonnement, voir aux Annonces.)
SOMMAIRE-TEXTE
I. Laure Cinti-Damoreau, notice biographique (5e et dernier article), P. A. FIORENTINO. —
II. Semaine théâtrale : Débuts de M™ 0 Talvo dans la Favorite; M"' Borghi-Mamo,
le. ténor Baragli et le baryton Sterbini dans la Soiinamlmla; reprise de la Perle
dn Brésil par Wc Garvalho au Théâtre-Lyrique, nouvelles, GUSTAVE BERTRAND.
T III. Tablettes du Pianiste et du Chanteur : Les Clavecinistes de 1637 à 1790;
la famille des Bach (suite), AMÉDÉE MÉREAOX. — IV. Le troisième trio de M. Damoke,
J. D'ORTIGDE. — V. Conservatoire Impérial de Musique : Réimpression des ouvrages
classiques consacrés à l'enseignement. — VI. Nouvelles, Nécrologie *t Annonces.
MUSIQUE DE CHANT
Nos abonnés à la musique de CHANT recevront avec le numéro de ce jour :
la mélodie :
FÉLICITÉS DE MA MISÈRE
Paroles d'ÉaiiLE BARATEAU, musique CTÉMILE DURAND. — Suivra immédiatement
après : IL FIORE, dernière production de L. GORDIGIANI, paroles françaises de
PAUL BERNARD.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de PIANO,
L'ABEILLE
Élude mélodique, de FÉLIX GOBEFROID, exécutée par Louis DIEMER; suivra immé-
diatement après : POLKA DES FOLIES, hommage à MmeFerraris par PAUL GIORZA.
PRIMES 1863-1864
Voir à la 8me page du journal pour l'annonce des Primes 1863-
1864 qui seront délivrées gratuitement aux abonnés du journal,
à partir du jeudi 10 décembre prochain, à l'occasion des renouvelle-
ments d'abonnements à la 31e année de publication du journal le
Ménestrel.
Nous publierons dimanche prochain le titre et table des matières des
S2 numéros-texte de l'année 1862-1863. Le volume annuel de cette
trentième année de publication du Ménestrel, se ferme sur le 6e et
dernier chapitre de la notice CINTI-DAMOREAU, par M. P. A. FIORENTINO.
Le Vr numéro de notre trente et unième année de publication s'ouvrira
par le premier article de M. GUSTAVE HÉQUET, notice sur BOÏELDIEU,
qui sera suivie : 1° Des notices sur la vie et les oeuvres de G. ROSSIKI,
MEYERBEER, SPONTINI, HÉROLD, SCHUBERT, MENDELSSOHN, SCHUMANN, R. WA-
GNER; par MM. AZEVÉDO, HENRI BLAZE DE BURY, DENNE BARON, B. JOUVIN,
H. BARBEDETTE et DE GASPERINI ; 2° de CHORON et son École, par M. J. D'OR-
TIGUE; 3° des Lettres sur la nouvelle Allemagne musicale, par M. DE GASPE-
WHI; 4° des Curiosités dramatiques et musicales des seizième, dix-septième
et dix-huitième siècles, par M. GUSTAVE BERTRAND ; 5° de la danse et des
transformations du ballet jusqu'à nos jours, par M. G. DE SAINT-VALRY ;
6° des Documents inédits sur Stradella et ses oeuvres, recueillis par
M.P. RICHARD;/?0des Souvenirs, anecdotes théâtrales, par M.TH. ANNE; 8° de
la continuation des Tablettes du pianiste et du chanteur, par MM. AMÉDÉE
MÉREAUX, PAUL BERNARD, MARMONTEL, G. DUPREZ et MANUEL GARCIA.
LAURE CINTI-DAMOREAU
VI
Entrée à l'Opéra-Comique en janvier 1836, elle en sortit au
mois de mai 1841 (1). Cette dernière période de sa carrière théâ-
trale avait duré près de six ans. Mmc Damoreau en avait alors
quarante, et elle avait régné pendant vingt-cinq ans en qualité de
première cantatrice sur les trois grandes scènes des Italiens, de
l'Opéra et de l'Opéra-Comique. Peu d'artistes ont eu de si beaux
états de services.
A partir de 1841 elle ne s'occupa que de sa classe au Conserva-
toire qu'elle quitta une première fois' pour faire un voyage en Rus-
sie. Je lui laisse ici la parole. Personne ne pourrait rendre mieux
qu'elle, ni avec plus de vivacité et de vérité, ses impressions dans
des pays où elle se sent d'abord toute seule et comme exilée.
Voici ce qu'elle écrivait dans sa première lettre, datée de Saint-
Pétersbourg, le 29/17 septembre :
« Quand je suis arrivée ici, je me suis trouvée si seule, j'ai été si
surprise des usages etde l'étrangeléde ce que je voyais etentendais,
que je regrettais déjà ma démarche ! Je suis plus raisonnable main-
tenant, j'étudie mon monde, je prends des informations et je crois
que j'arriverai à mon but; mais il me faudra de la patience. La cour
est à Tsarkoe-Selo, à trois ou quatre lieues de Saint-Pétersbourg,et,
par conséquent, la ville y est. On ne sera de retour que le 7 no-
vembre (le 18 à nous); il n'y a donc rien à faire jusque-là. En
attendant, j'ai été entendue par les notables, les autorités, et mon
succès a été bien grand.
» Il faut vous dire que Mmc Pasta avait laissé une si fâcheuse
impression et qu'elle était arrivée avec une si belle réputation qu'on
avait une peur effrayante de la mienne, et qu'on avait surtout con-
clu que si je m'étais retirée, c'est qu'il en était temps. La première
audition était donc une sorte iï examen duquel je me suis tirée avec
honneur. Je me suis, de plus, fort amusée de mes juges, et j'ai mis
toute ma coquetterie, toute ma séduction en jeu pour leur faire
tourner la tête. Je suis restée quatre heures au piano et j'ai chanté
de tous les genres avec un égal succès. Depuis ce temps on daigne
s'occuper de moi ; je reçois force visites, des invitations à dîner avec
des ambassadeurs, des ministres... Quant aux princes on ne peut
faire un pas sans en trouver !
» Vous voyez, ma bonne madame Levasseur(2), que je vous parle
(1) Je lis dans ses carnets : « 1841. — 30 avril, le Domina, dernière fois! ! ! » —3 mai,
« Écrit à tous les artistes de l'Opéra-Comique. » — 8 mai, « ma représentation d'adieu. »
(2) Cette lettre est. adressée à Mm* Levasseur, la femme de notre excellent artiste, un
des camarades les plus illustres et les plus aimés de la grande cantatrice, qui avait joué
Dimanche 29 Novembre 1863
J. L. HEUGEL
Directeur
MUSIQUE ET THEATRES
Les Bureaux, 2 bis. rue Vivierme
J. D'ORTIG-TJE
Rédacteur en chef
COLLABORATEURS DU JOURNAL:
MM. TRE ANNE, AZEVEDO, H. BARBEDETTE, H. BLAZE DE BURY, GUSTAVE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, D. DENNE-BARON, G. DUPREZ, P. A. FIORENTINO, DE GASPERINI,
G. HÉQUET, LÉON HALÉVY, B. JOUYIN, MARMONTEL, AMÉDÉE MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN,
J. D'ORTIGUE, G. DE SAINT-YALRY ET P. RICHARD
Adresser FRANCO à M. J. L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, les Lettres et les Manuscrits. (Pour les conditions d'abonnement, voir aux Annonces.)
SOMMAIRE-TEXTE
I. Laure Cinti-Damoreau, notice biographique (5e et dernier article), P. A. FIORENTINO. —
II. Semaine théâtrale : Débuts de M™ 0 Talvo dans la Favorite; M"' Borghi-Mamo,
le. ténor Baragli et le baryton Sterbini dans la Soiinamlmla; reprise de la Perle
dn Brésil par Wc Garvalho au Théâtre-Lyrique, nouvelles, GUSTAVE BERTRAND.
T III. Tablettes du Pianiste et du Chanteur : Les Clavecinistes de 1637 à 1790;
la famille des Bach (suite), AMÉDÉE MÉREAOX. — IV. Le troisième trio de M. Damoke,
J. D'ORTIGDE. — V. Conservatoire Impérial de Musique : Réimpression des ouvrages
classiques consacrés à l'enseignement. — VI. Nouvelles, Nécrologie *t Annonces.
MUSIQUE DE CHANT
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la mélodie :
FÉLICITÉS DE MA MISÈRE
Paroles d'ÉaiiLE BARATEAU, musique CTÉMILE DURAND. — Suivra immédiatement
après : IL FIORE, dernière production de L. GORDIGIANI, paroles françaises de
PAUL BERNARD.
PIANO
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de PIANO,
L'ABEILLE
Élude mélodique, de FÉLIX GOBEFROID, exécutée par Louis DIEMER; suivra immé-
diatement après : POLKA DES FOLIES, hommage à MmeFerraris par PAUL GIORZA.
PRIMES 1863-1864
Voir à la 8me page du journal pour l'annonce des Primes 1863-
1864 qui seront délivrées gratuitement aux abonnés du journal,
à partir du jeudi 10 décembre prochain, à l'occasion des renouvelle-
ments d'abonnements à la 31e année de publication du journal le
Ménestrel.
Nous publierons dimanche prochain le titre et table des matières des
S2 numéros-texte de l'année 1862-1863. Le volume annuel de cette
trentième année de publication du Ménestrel, se ferme sur le 6e et
dernier chapitre de la notice CINTI-DAMOREAU, par M. P. A. FIORENTINO.
Le Vr numéro de notre trente et unième année de publication s'ouvrira
par le premier article de M. GUSTAVE HÉQUET, notice sur BOÏELDIEU,
qui sera suivie : 1° Des notices sur la vie et les oeuvres de G. ROSSIKI,
MEYERBEER, SPONTINI, HÉROLD, SCHUBERT, MENDELSSOHN, SCHUMANN, R. WA-
GNER; par MM. AZEVÉDO, HENRI BLAZE DE BURY, DENNE BARON, B. JOUVIN,
H. BARBEDETTE et DE GASPERINI ; 2° de CHORON et son École, par M. J. D'OR-
TIGUE; 3° des Lettres sur la nouvelle Allemagne musicale, par M. DE GASPE-
WHI; 4° des Curiosités dramatiques et musicales des seizième, dix-septième
et dix-huitième siècles, par M. GUSTAVE BERTRAND ; 5° de la danse et des
transformations du ballet jusqu'à nos jours, par M. G. DE SAINT-VALRY ;
6° des Documents inédits sur Stradella et ses oeuvres, recueillis par
M.P. RICHARD;/?0des Souvenirs, anecdotes théâtrales, par M.TH. ANNE; 8° de
la continuation des Tablettes du pianiste et du chanteur, par MM. AMÉDÉE
MÉREAUX, PAUL BERNARD, MARMONTEL, G. DUPREZ et MANUEL GARCIA.
LAURE CINTI-DAMOREAU
VI
Entrée à l'Opéra-Comique en janvier 1836, elle en sortit au
mois de mai 1841 (1). Cette dernière période de sa carrière théâ-
trale avait duré près de six ans. Mmc Damoreau en avait alors
quarante, et elle avait régné pendant vingt-cinq ans en qualité de
première cantatrice sur les trois grandes scènes des Italiens, de
l'Opéra et de l'Opéra-Comique. Peu d'artistes ont eu de si beaux
états de services.
A partir de 1841 elle ne s'occupa que de sa classe au Conserva-
toire qu'elle quitta une première fois' pour faire un voyage en Rus-
sie. Je lui laisse ici la parole. Personne ne pourrait rendre mieux
qu'elle, ni avec plus de vivacité et de vérité, ses impressions dans
des pays où elle se sent d'abord toute seule et comme exilée.
Voici ce qu'elle écrivait dans sa première lettre, datée de Saint-
Pétersbourg, le 29/17 septembre :
« Quand je suis arrivée ici, je me suis trouvée si seule, j'ai été si
surprise des usages etde l'étrangeléde ce que je voyais etentendais,
que je regrettais déjà ma démarche ! Je suis plus raisonnable main-
tenant, j'étudie mon monde, je prends des informations et je crois
que j'arriverai à mon but; mais il me faudra de la patience. La cour
est à Tsarkoe-Selo, à trois ou quatre lieues de Saint-Pétersbourg,et,
par conséquent, la ville y est. On ne sera de retour que le 7 no-
vembre (le 18 à nous); il n'y a donc rien à faire jusque-là. En
attendant, j'ai été entendue par les notables, les autorités, et mon
succès a été bien grand.
» Il faut vous dire que Mmc Pasta avait laissé une si fâcheuse
impression et qu'elle était arrivée avec une si belle réputation qu'on
avait une peur effrayante de la mienne, et qu'on avait surtout con-
clu que si je m'étais retirée, c'est qu'il en était temps. La première
audition était donc une sorte iï examen duquel je me suis tirée avec
honneur. Je me suis, de plus, fort amusée de mes juges, et j'ai mis
toute ma coquetterie, toute ma séduction en jeu pour leur faire
tourner la tête. Je suis restée quatre heures au piano et j'ai chanté
de tous les genres avec un égal succès. Depuis ce temps on daigne
s'occuper de moi ; je reçois force visites, des invitations à dîner avec
des ambassadeurs, des ministres... Quant aux princes on ne peut
faire un pas sans en trouver !
» Vous voyez, ma bonne madame Levasseur(2), que je vous parle
(1) Je lis dans ses carnets : « 1841. — 30 avril, le Domina, dernière fois! ! ! » —3 mai,
« Écrit à tous les artistes de l'Opéra-Comique. » — 8 mai, « ma représentation d'adieu. »
(2) Cette lettre est. adressée à Mm* Levasseur, la femme de notre excellent artiste, un
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