Presse et revues
8 pages
Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1863-11-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 22 novembre 1863 22 novembre 1863
Description : 1863/11/22 (A30,N51)-1863/11/28. 1863/11/22 (A30,N51)-1863/11/28.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615741m
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
895 — 30™ ANNEE
(»• SI)
Dimanche 22 Novembre 1863
MUSIQUE ET THEATRES
J. L HEUGEL ~~~~— J. D'ORTIGUE
Directeur Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne «dut»»™^
COLLABORATEURS DU JOURNAL:
SOI. T^ ANNE, AZEYEDO, H. BARBEDETTE, H. BLAZE DE BURY, GUSTÀYE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, D. DENNE-BARON, G. DUPREZ, P. A. FIORENTINO, DE GASPERÏNI,
G. HÉQUET, LÉON HALÉVY, B. JOTJYIN, MARMONTEL, AMÉDÉE MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN,
J. D'ORTIGUE, G. DE SAINT-YALRY R P. RICHARD
Adresser FRANCO à M. J. L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, les Lettres et les Manuscrits. (Pour les conditions d'abonnement, voir aux Annonces.)
SOMMAIRE-TEXTE
I. Laure Cinti-Damoreau, notice biographique (5e article), P. A. FIORENTINO. — II. Théâtre
impérial italien : Il TFrovatore et SI JBarliicre. Fraschini, débuts de Mme de
Méric-Lablache, de MM. Sterbini, Baragli et Kovere, rentrée de Mme Borghi-Mamo;
PADL BERNARD. — III. Semaine théâtrale, reprise d'Obéron et nouvelles : GUSTAVE
BERTRAND.—IV. Tablettes du Pianiste et du Chanteur: Les Clavecinistes de 1637 à 1790;
la famille des Bach (suite), AMÉDÉE MÉREAUX. — V. La Musique, par COURTAT,
J. D'ORTIGUE. — VI. Nouvelles, Concerts et Annonces.
MUSIQUE DE PIANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront avec le numéro de ce jour :
la transcription variée de CH. NEUSTEDT, sur l'air :
BI TAMTI PALP1TI
De G. ROSSINI; suivra immédiatement après : LES ABEILLES, étude mélodique
de FÉLIX GOBÉFROID, exécutée par Louis DIEMER.
CHANT
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT,
la mélodie :
FÉLICITÉS DE MA MISÈRE
Paroles d'ËMiLE BARATEAU, musique d'ÉMiLE DURAND. — Suivra immédiatement
après : LA FIOBE, dernière production de L. GORDIGIANI, paroles françaises de
PAUL BERNARD.
Voir à la 8me page du journal pour l'annonce des Primes 1863-
1864 qui seront délivrées gratuitement aux abonnés du journal,
du ier au 10 décembre prochain,- à l'occasion des renouvellements
d'abonnements à la 31e année de publication du journal le
Ménestrel. . ..
LÂURE q.ÏHTI-DAMORËAU
ll'::tV%:\ . ... v " :' ■ ■'..
M"B Damoreau fit;sa:rentrée à l'Opéra le vendredi 15 février. Je
lis.dans.ses^carnets à cette date : « Arrivée de Damoreau à deux
%ires du;matin; ce soir,-ma-rentrée dans Moïse. » Elle n'était
point sans quelque appréhension.^ Sa:disparilion subite, et'sans'
aucun- motif sérieux, avait mal disposé le public, plus sévère en ce
temps-làqu'ilne s'est montré depuis en pareille rencontre: Quel-
les légers murmures se firent entendre ; mais bientôt la ;sallefùtr-
désarmée par cette voix délicieuse, et, avant la fin de son .premier
air> la paix était faite. Nous avons vu de même, à la rentrée de
M" 1' Cnivelli, là salle prêle à se fâcher. Cette jeune et fougueuse
artiste s'était aussi esquivée un beau soir sans prendre congé de
personne. Lorsqu'elle dut reparaître dans les Huguenots, elle n'était
point du tout rassurée. On s'attendait à une tempête. Elle descend
jusqu'à la rampe, fort troublée, fort émue, pâlissant sous son rouge,
lorsque la princesse lui dit avec bonté :
Allons, ma fille, allons, courage,
Dis-moi le résultat de ton hardi voyage.
A cette allusion qu'on n'avait point prévue, car on eût sans doute
effacé ces deux vers providentiels, on éclata de rire, et tout fut ou-
blié. MUe Cruvelli était rentrée en grâce ; elle fut applaudie et rap-
pelée comme elle ne l'avait jamais été avant son départ.
La Muette de Portiez fut représentée pour la première fois le
29 février 1828, un vendredi. Le succès fut immense. Nourrit,
Mme Damoreau y remplirent brillamment les premiers rôles. M"e No-
blet fut charmante sous les traits de Fenella. L'oeuvre avait été ré-
pétée sous le titre de Masaniello, mais elle prit définitivement sur
l'affiche celui de la Muette, à cause du Masaniello de Caraffa, joué
quelques mois auparavant à l'Opéra-Comique, avec un très-grand
succès et fort mérité.
Dans les neuf ans que Mme Damoreau a passés à l'Opéra, elle y a
créé douze grands rôles, et elle a contribué largement au succès des
oeuvres suivantes : le Siège de Corinthe, Moïse, la Muette, le Comte
Ory, Guillaume Tell, le Serment, le Philtre, le Dieu et la Bayadère.
Pour ce qui est du Macbeth de M. Chelard, à\iFra?içois I", de VAli-
Baba de Cherubini, ces trois ouvrages, malgré de grandes beautés,
n'eurent que fort peu de représentations (1). Mais dans7'tous éga-
lement la méthode admirable, la grâce et le goût de la cantatrice
furent un objet d'admiration pour le public et de vive reconnaissance
pour les compositeurs. Les traits qu'elle ajoutait à ses rôles, efriqùi
étaient toujours d'une légèreté, d'une finesse et d'une justéssé'm-
comparables, doublaient la valeur des morceaux qu'on lui-confiait.
Rossini était ravi de la façon magistrale dont elle attaquait sa^pâfiïe
dans le quatuor.sans accompagnement : Dieu.de la paix, Dieu de;
la guerre. «Son chant, disait Garât, est insolemmentjuste. •»"■••• *■■■■■■
(i) Je parcours rapidement les carnets qui se rapportent aux années où Mmc DahioreaiL
créa tant de rôles importants,'et obtint, dans tous, les plus grands succès. Nulle mention
d'elle ni de ses triomphes. Une date, un souvenir, voilà tout.
«1830, 8 janvier. Représentation à mon bénéfice et douzième anniversaire du jour do
mon début. — 8 juiD. Aùber à la'maison pour me faire entendre' la Bayadère amou-
reuse.* '■•■■'
■ Les événements„extérieurs ne semblent pas avoir eu beaucoup de prise ni fait une bien
vive impression sur.la grande artiste tout occupée de ses études et de ses intimes affec-
tions. Au dehors, le.çaoon gronde, dus barricades s'élèvent de toutes parts, une dynastie-
s'écroule. On lit dans les carnets de M™ 13 Damoreau :
« 27 juillet..A'la maison. —28 juillet. A;la maison. — 29 juillet. A la maison!!! »
« 1830, 1er jeudi: Ouverture de la nouvelle salle de l'Opéra. —a septembre.-Mort?de
Bailly. » M"c Damoreau est désolée de la perte de cet excellent homme, qu'eHe.-àfsiait
(»• SI)
Dimanche 22 Novembre 1863
MUSIQUE ET THEATRES
J. L HEUGEL ~~~~— J. D'ORTIGUE
Directeur Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne «dut»»™^
COLLABORATEURS DU JOURNAL:
SOI. T^ ANNE, AZEYEDO, H. BARBEDETTE, H. BLAZE DE BURY, GUSTÀYE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMETTANT, D. DENNE-BARON, G. DUPREZ, P. A. FIORENTINO, DE GASPERÏNI,
G. HÉQUET, LÉON HALÉVY, B. JOTJYIN, MARMONTEL, AMÉDÉE MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN,
J. D'ORTIGUE, G. DE SAINT-YALRY R P. RICHARD
Adresser FRANCO à M. J. L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, les Lettres et les Manuscrits. (Pour les conditions d'abonnement, voir aux Annonces.)
SOMMAIRE-TEXTE
I. Laure Cinti-Damoreau, notice biographique (5e article), P. A. FIORENTINO. — II. Théâtre
impérial italien : Il TFrovatore et SI JBarliicre. Fraschini, débuts de Mme de
Méric-Lablache, de MM. Sterbini, Baragli et Kovere, rentrée de Mme Borghi-Mamo;
PADL BERNARD. — III. Semaine théâtrale, reprise d'Obéron et nouvelles : GUSTAVE
BERTRAND.—IV. Tablettes du Pianiste et du Chanteur: Les Clavecinistes de 1637 à 1790;
la famille des Bach (suite), AMÉDÉE MÉREAUX. — V. La Musique, par COURTAT,
J. D'ORTIGUE. — VI. Nouvelles, Concerts et Annonces.
MUSIQUE DE PIANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront avec le numéro de ce jour :
la transcription variée de CH. NEUSTEDT, sur l'air :
BI TAMTI PALP1TI
De G. ROSSINI; suivra immédiatement après : LES ABEILLES, étude mélodique
de FÉLIX GOBÉFROID, exécutée par Louis DIEMER.
CHANT
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de CHANT,
la mélodie :
FÉLICITÉS DE MA MISÈRE
Paroles d'ËMiLE BARATEAU, musique d'ÉMiLE DURAND. — Suivra immédiatement
après : LA FIOBE, dernière production de L. GORDIGIANI, paroles françaises de
PAUL BERNARD.
Voir à la 8me page du journal pour l'annonce des Primes 1863-
1864 qui seront délivrées gratuitement aux abonnés du journal,
du ier au 10 décembre prochain,- à l'occasion des renouvellements
d'abonnements à la 31e année de publication du journal le
Ménestrel. . ..
LÂURE q.ÏHTI-DAMORËAU
ll'::tV%:\ . ... v " :' ■ ■'..
M"B Damoreau fit;sa:rentrée à l'Opéra le vendredi 15 février. Je
lis.dans.ses^carnets à cette date : « Arrivée de Damoreau à deux
%ires du;matin; ce soir,-ma-rentrée dans Moïse. » Elle n'était
point sans quelque appréhension.^ Sa:disparilion subite, et'sans'
aucun- motif sérieux, avait mal disposé le public, plus sévère en ce
temps-làqu'ilne s'est montré depuis en pareille rencontre: Quel-
les légers murmures se firent entendre ; mais bientôt la ;sallefùtr-
désarmée par cette voix délicieuse, et, avant la fin de son .premier
air> la paix était faite. Nous avons vu de même, à la rentrée de
M" 1' Cnivelli, là salle prêle à se fâcher. Cette jeune et fougueuse
artiste s'était aussi esquivée un beau soir sans prendre congé de
personne. Lorsqu'elle dut reparaître dans les Huguenots, elle n'était
point du tout rassurée. On s'attendait à une tempête. Elle descend
jusqu'à la rampe, fort troublée, fort émue, pâlissant sous son rouge,
lorsque la princesse lui dit avec bonté :
Allons, ma fille, allons, courage,
Dis-moi le résultat de ton hardi voyage.
A cette allusion qu'on n'avait point prévue, car on eût sans doute
effacé ces deux vers providentiels, on éclata de rire, et tout fut ou-
blié. MUe Cruvelli était rentrée en grâce ; elle fut applaudie et rap-
pelée comme elle ne l'avait jamais été avant son départ.
La Muette de Portiez fut représentée pour la première fois le
29 février 1828, un vendredi. Le succès fut immense. Nourrit,
Mme Damoreau y remplirent brillamment les premiers rôles. M"e No-
blet fut charmante sous les traits de Fenella. L'oeuvre avait été ré-
pétée sous le titre de Masaniello, mais elle prit définitivement sur
l'affiche celui de la Muette, à cause du Masaniello de Caraffa, joué
quelques mois auparavant à l'Opéra-Comique, avec un très-grand
succès et fort mérité.
Dans les neuf ans que Mme Damoreau a passés à l'Opéra, elle y a
créé douze grands rôles, et elle a contribué largement au succès des
oeuvres suivantes : le Siège de Corinthe, Moïse, la Muette, le Comte
Ory, Guillaume Tell, le Serment, le Philtre, le Dieu et la Bayadère.
Pour ce qui est du Macbeth de M. Chelard, à\iFra?içois I", de VAli-
Baba de Cherubini, ces trois ouvrages, malgré de grandes beautés,
n'eurent que fort peu de représentations (1). Mais dans7'tous éga-
lement la méthode admirable, la grâce et le goût de la cantatrice
furent un objet d'admiration pour le public et de vive reconnaissance
pour les compositeurs. Les traits qu'elle ajoutait à ses rôles, efriqùi
étaient toujours d'une légèreté, d'une finesse et d'une justéssé'm-
comparables, doublaient la valeur des morceaux qu'on lui-confiait.
Rossini était ravi de la façon magistrale dont elle attaquait sa^pâfiïe
dans le quatuor.sans accompagnement : Dieu.de la paix, Dieu de;
la guerre. «Son chant, disait Garât, est insolemmentjuste. •»"■••• *■■■■■■
(i) Je parcours rapidement les carnets qui se rapportent aux années où Mmc DahioreaiL
créa tant de rôles importants,'et obtint, dans tous, les plus grands succès. Nulle mention
d'elle ni de ses triomphes. Une date, un souvenir, voilà tout.
«1830, 8 janvier. Représentation à mon bénéfice et douzième anniversaire du jour do
mon début. — 8 juiD. Aùber à la'maison pour me faire entendre' la Bayadère amou-
reuse.* '■•■■'
■ Les événements„extérieurs ne semblent pas avoir eu beaucoup de prise ni fait une bien
vive impression sur.la grande artiste tout occupée de ses études et de ses intimes affec-
tions. Au dehors, le.çaoon gronde, dus barricades s'élèvent de toutes parts, une dynastie-
s'écroule. On lit dans les carnets de M™ 13 Damoreau :
« 27 juillet..A'la maison. —28 juillet. A;la maison. — 29 juillet. A la maison!!! »
« 1830, 1er jeudi: Ouverture de la nouvelle salle de l'Opéra. —a septembre.-Mort?de
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