Titre : Le Ménestrel : journal de musique
Éditeur : Heugel (Paris)
Date d'édition : 1887-06-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344939836
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 44462 Nombre total de vues : 44462
Description : 05 juin 1887 05 juin 1887
Description : 1887/06/05 (A53,N27)-1887/06/11. 1887/06/05 (A53,N27)-1887/06/11.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5615345w
Source : Bibliothèque nationale de France, TOL Non conservé au département des périodiques
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2010
ir'^rr;-'ïim;htà''^ft'n.''.-- PARAIT TOUS LES DIMANCHES Dimanehe 5 Juiu 1887
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
(Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
SOMMAIRE-TEXTE
LI. Le feu dans les théâtres (1" article), A. BOUTAREL. — II. Semaine théâtrale:
l'Opéra-Comique ; premières représentations de Raymonde et de Vincenette à la
•Comédie-Française, H. MORENO. — III. La musique et le théâtre au Salon
-de-1887 (2° article), CAMILLE LE SENNE. — IV. Nouvelles diverses, concerts et
nécrologie.
MUSIQUE DE PIANO
Nos abonnés à la musique de PIANO recevront, avec le numéro de ce
•jour :
CHANSON SLAVE
s de CHAULES GIUSART. — Suivra immédiatement: Polkettina, de THÉODORE
VLACK.
CHANT
Nous publierons dimanche prochain, pour nos abonnés à la musique de
CHANT : .Quand mignonne écrit, nouvelle mélodie de THÉODORE DUBOIS, poésie
•de E. BLÉMONT. — Suivra immédiatement: Ne jamais la voir, nouvelle
■ mélodie de J. FAURE, poésie de SULLY-PRUDHOMME.
LE FEU DANS LES THÉÂTRES
■INCENDIES CÉLÈBRES STATISTIQUE MOYENS PRÉVENTIFS
Les théâtres ont leur destinée. Cette salle Favart qui vient
•d'être détruite par un incendie, c'est la crainte du feu qui
l'avait fait construire.
"Le 8 juin J782, l'Opéra donnait VOrphée de Gluck, suivi
■d'Apollon' et Coronis, ballet en un acte de Jean-Baptiste et
Joseph Rey. La représentation était très avancée, peut-être
même sur le point de finir lorsque le danseur Dauberval,
voyant le premier une frise enflammée, ordonna de baisser
le rideau. Le public, ignorant d'abord la nature de l'acci-
dent qui avait motivé l'interruption du spectacle, se retira
.sans désordre, et l'on n'eut pas à déplorer de scènes tragi-
ques comme il s'en produit trop souvent dans des circons-
tances à peu près semblables. Mais les coulisses et les loges
•se trouvaient encombrées, car le personnel de service au
lthéâtre n'avait pu encore se retirer. Vingt et une personnes
périrent selon certains chroniqueurs, douze seulement selon
d'autres. Mlle Guimard aurait été brûlée vive sans le secours
■ d'un machiniste, qui l'enveloppa d'un drap et la descendit
,pa,r une échelle. L'immeuble situé à l'endroit même où la
rue de Valois débouche dans la rue Saint-Honoré fut com-
plètement détruit. Un pamphlet, publié en 1793, nous montre
.le duc d'Orléans installée la fenêtre d'une maison voisine
et recevant cette réponse à une exclamation froidement
•égoïste que "lui avait inspirée la splendeur du tableau.:
•■« Ce serait un très beau feu de joie si tu étais au milieu. »
Les flammes s'élevaient en gerbes effrayantes vers le ciel
et, pour un indifférent, s'il avait pu s'en rencontrer, le coup
d'oeil, en effet, devait être féerique ; mais, d'après les témoi-
gnages dignes de foi, le prince ne méritait pas l'injure et
se conduisit vaillamment. Le Journal de Paris du 13 juin loua
beaucoup la conduite des pompiers. « Je gagerais, y lisait-
on, qu'il n'y a pas d'incendie un peu considérable qui ne
donne lieu, de leur part, à quelque action de héros. »
Le premier moment de stupeur passé, chacun s'efforça
d'exploiter à sa guise le terrible événement. Les élégantes
adoptèrent des toilettes qui étaient censées le rappeler. La
couleur « Opéra brûlé » devint à la mode. Sophie Arnould,
la spirituelle cantatrice, ne manqua pas l'occasion de déco-
cher à ses camarades quelques traits acérés. « Cet affreux
incendie a laissé presque nues les divinités de l'Opéra,
écrivait-elle ; le feu s'est communiqué aux magasins de
costumes, et ce n'est pas sans miracle que l'on est parvenu
à en sauver quelques-uns. La ceinture de Vénus est consumée.
Les Grâces iront sans voiles ; le bonnet de Mercure, ses ailes
et son caducée, néant! Depuis longtemps l'Amour n'avait
rien à perdre à l'Opéra, aussi ne perd-il rien. L'égide de
Pallas et la lyre d'Apollon sont en cendres »
Si l'on excepte les parents ou amis des vîclimes, nul
n'était disposé à éterniser ses regrets. Néanmoins, le Gouver-
nement s'émut. Il songea aux responsabilités qui lui incom-
baient dans les désastres de ce genre, et résolut d'en éviter
Je retour. Les locaux dont la Comédie-Italienne avait alors la
disposition, c'est-à-dire l'hôtel de Bourgogne, s'étendaient rue
Française et rue Mauconseil, dans un des quartiers de Paris
les plus populeux et les plus difficiles d'accès, de sorte que
nul ne pouvait envisager de sang-froid l'éventualité menaçante
d'un sinistre en cet endroit. Il fut donc décidé, dans les
sphères officielles, que l'on ferait choix d'un' autre emplace-
ment. Le duc de Choiseul offrit les jardins de son hôtel
situé dans le voisinage des boulevards, et l'architecte Heurtier
fut chargé de construire le théâtre qui devait prendre le nom
sous lequel nous l'avons tous connu. L'inauguration eut lieu
le 28 avril 1783. Mais pourquoi le bâtiment de la rue Favart
ne posséda-t-il point une façade regardant le boulevard?
Question de susceptibilité professionnelle. La troupe qui allait
en prendre possession eût été peu flattée s'il avait ressemblé,
même par un détail d'orientation, au Théâtre des Grands Danseurs
que Nicolet avait rendu célèbre, ou bien à celui de F Ambigu-
Comique, sur lequel Audinot, transfuge de la Comédie-Italienne
où il avait rempli auparavant l'emploi de basse-taille, faisait
parodier avec un malin plaisir, sur les tréteaux où s'agitaient
ses marionnettes, les gestes, les attitudes et la manière de
chanter de ses anciens camarades, auxquels il avait gardé
rancune.
(Les Bureaux, 2 bis, rue Vivienne)
(Les manuscrits doivent être adressés franco au journal, et, publiés ou non, ils ne sont pas rendus aux auteurs.)
SOMMAIRE-TEXTE
LI. Le feu dans les théâtres (1" article), A. BOUTAREL. — II. Semaine théâtrale:
l'Opéra-Comique ; premières représentations de Raymonde et de Vincenette à la
•Comédie-Française, H. MORENO. — III. La musique et le théâtre au Salon
-de-1887 (2° article), CAMILLE LE SENNE. — IV. Nouvelles diverses, concerts et
nécrologie.
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•de E. BLÉMONT. — Suivra immédiatement: Ne jamais la voir, nouvelle
■ mélodie de J. FAURE, poésie de SULLY-PRUDHOMME.
LE FEU DANS LES THÉÂTRES
■INCENDIES CÉLÈBRES STATISTIQUE MOYENS PRÉVENTIFS
Les théâtres ont leur destinée. Cette salle Favart qui vient
•d'être détruite par un incendie, c'est la crainte du feu qui
l'avait fait construire.
"Le 8 juin J782, l'Opéra donnait VOrphée de Gluck, suivi
■d'Apollon' et Coronis, ballet en un acte de Jean-Baptiste et
Joseph Rey. La représentation était très avancée, peut-être
même sur le point de finir lorsque le danseur Dauberval,
voyant le premier une frise enflammée, ordonna de baisser
le rideau. Le public, ignorant d'abord la nature de l'acci-
dent qui avait motivé l'interruption du spectacle, se retira
.sans désordre, et l'on n'eut pas à déplorer de scènes tragi-
ques comme il s'en produit trop souvent dans des circons-
tances à peu près semblables. Mais les coulisses et les loges
•se trouvaient encombrées, car le personnel de service au
lthéâtre n'avait pu encore se retirer. Vingt et une personnes
périrent selon certains chroniqueurs, douze seulement selon
d'autres. Mlle Guimard aurait été brûlée vive sans le secours
■ d'un machiniste, qui l'enveloppa d'un drap et la descendit
,pa,r une échelle. L'immeuble situé à l'endroit même où la
rue de Valois débouche dans la rue Saint-Honoré fut com-
plètement détruit. Un pamphlet, publié en 1793, nous montre
.le duc d'Orléans installée la fenêtre d'une maison voisine
et recevant cette réponse à une exclamation froidement
•égoïste que "lui avait inspirée la splendeur du tableau.:
•■« Ce serait un très beau feu de joie si tu étais au milieu. »
Les flammes s'élevaient en gerbes effrayantes vers le ciel
et, pour un indifférent, s'il avait pu s'en rencontrer, le coup
d'oeil, en effet, devait être féerique ; mais, d'après les témoi-
gnages dignes de foi, le prince ne méritait pas l'injure et
se conduisit vaillamment. Le Journal de Paris du 13 juin loua
beaucoup la conduite des pompiers. « Je gagerais, y lisait-
on, qu'il n'y a pas d'incendie un peu considérable qui ne
donne lieu, de leur part, à quelque action de héros. »
Le premier moment de stupeur passé, chacun s'efforça
d'exploiter à sa guise le terrible événement. Les élégantes
adoptèrent des toilettes qui étaient censées le rappeler. La
couleur « Opéra brûlé » devint à la mode. Sophie Arnould,
la spirituelle cantatrice, ne manqua pas l'occasion de déco-
cher à ses camarades quelques traits acérés. « Cet affreux
incendie a laissé presque nues les divinités de l'Opéra,
écrivait-elle ; le feu s'est communiqué aux magasins de
costumes, et ce n'est pas sans miracle que l'on est parvenu
à en sauver quelques-uns. La ceinture de Vénus est consumée.
Les Grâces iront sans voiles ; le bonnet de Mercure, ses ailes
et son caducée, néant! Depuis longtemps l'Amour n'avait
rien à perdre à l'Opéra, aussi ne perd-il rien. L'égide de
Pallas et la lyre d'Apollon sont en cendres »
Si l'on excepte les parents ou amis des vîclimes, nul
n'était disposé à éterniser ses regrets. Néanmoins, le Gouver-
nement s'émut. Il songea aux responsabilités qui lui incom-
baient dans les désastres de ce genre, et résolut d'en éviter
Je retour. Les locaux dont la Comédie-Italienne avait alors la
disposition, c'est-à-dire l'hôtel de Bourgogne, s'étendaient rue
Française et rue Mauconseil, dans un des quartiers de Paris
les plus populeux et les plus difficiles d'accès, de sorte que
nul ne pouvait envisager de sang-froid l'éventualité menaçante
d'un sinistre en cet endroit. Il fut donc décidé, dans les
sphères officielles, que l'on ferait choix d'un' autre emplace-
ment. Le duc de Choiseul offrit les jardins de son hôtel
situé dans le voisinage des boulevards, et l'architecte Heurtier
fut chargé de construire le théâtre qui devait prendre le nom
sous lequel nous l'avons tous connu. L'inauguration eut lieu
le 28 avril 1783. Mais pourquoi le bâtiment de la rue Favart
ne posséda-t-il point une façade regardant le boulevard?
Question de susceptibilité professionnelle. La troupe qui allait
en prendre possession eût été peu flattée s'il avait ressemblé,
même par un détail d'orientation, au Théâtre des Grands Danseurs
que Nicolet avait rendu célèbre, ou bien à celui de F Ambigu-
Comique, sur lequel Audinot, transfuge de la Comédie-Italienne
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