Titre : Allocution prononcée par le citoyen Foye fils, cultivateur, après la bénédiction d'un nouvel arbre de liberté, planté en présence des conseillers municipaux, gardes nationaux et habitants de Cheptainville, le 16 avril 1848
Auteur : Foye (fils, cultivateur). Auteur du texte
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LB53-1173
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/08/2009
PRONONCÉE
PAR LE CITOYEN FOYE FILS, CULTIVATEUR,
Après la Bénédiction d'un nouvel Arbre de Liberté, planté en présence des Conseillers Municipaux, Gardes Nationaux et
Habitants de Cheptainville, le 16 Avril 1848.
CITOYENS,
En vous réunissant aujourd'hui, c'est moins à une nouvelle manifestation publique que mon père vous appelle qu'à une sorte de fête de famille. Il a voulu rendre un nouvel hommage à la mémoire de notre vénérable père M. Andrieu, en venant placer , devant la maison qu'il a si longtemps habité un Arbre de la Liberté.
Vous savez tous, jeunes et vieux, car les pères l'ont redit à leurs enfants, cette, vie si pure, si laborieuse, toute entière consacrée à la pratique de cette belle maxime de la fraternité, l'honneur de la devise inscrite sur le drapeau de la République.
Tous ceux qui comme lui s'occupaient de la culture de leurs champs et de la planta- tion de leurs bois, il les appelait, vous devez vous en souvenir, ses collaborateurs : dans les années difficiles et de cherté de grains, il partageait sa récolte avec ses locataires, ses nombreux ouvriers, sans vouloir profiter de l'élévation des cours, et le premier à leur tête dès le point du jour, il entreprenait ses belles plantations, qui en répandant l'ombre et la fraîcheur sur des landes brûlées par le soleil, devaient après de longs efforts et des travaux opiniâtres, procurer à sa famille et à ses concitoyens les moyens d'alimenter de nombreux bestiaux et de s'assurer ainsi de plus riches récoltes.
Honneur à ceux qui, comme M. Andrieu, ont le courage d'abandonner les villes et leurs jouissances pour se consacrer à la prospérité de l'agriculture, source la plus abondante et la plus pure de la richesse publique ; l'estime universelle vient toujours récompenser leurs efforts. Mon grand-père, décoré de plusieurs médailles, membre des sociétés d'agriculture de Paris et de Versailles, partageait avec tous ses collègues la haute considération due aux hommes qui dévouent leur vie au bien public.
Puisse cet arbre, symbole d'espérance, placé sous la protection du Dieu tout-puissant, croître et prospérer avec les destinées de la République. De cette République, que nous fondons avec tant de peine et de sacrifices , mais qui doit assurer le bonheur de nos enfants et faire de notre France un peuple de frères, modèle des nations.
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