Titre : Le Droit social : organe socialiste révolutionnaire
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1882-06-25
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759063z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 98 Nombre total de vues : 98
Description : 25 juin 1882 25 juin 1882
Description : 1882/06/25 (A1,N20)-1882/07/01. 1882/06/25 (A1,N20)-1882/07/01.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5608016s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-4324
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
IN° 20. — JPrernière Année
LIBERTÉ.— ÉGALITÉ. — JUSTICE
3Z>imaMLolxe 25 «Juin 1882,
LE NUMÉRO
ORGANE SOCIALISTE REVOLUTIONNAIRE
PARAISSANT TOUS LiESS IMJVIAÏVOJHOEÎS
LE NUMÉRO
Troit mois. . . 1 fr. 50
Pour toute la France Six moii . . . S fr. »
. Un an. ... . O fr. »
Etranger : le port en sut.
ADMINISTRATION & RÉDACTION
7, rue du Port-du-Temple, 7, à Lyon
Pour toutes communications, s'adresser
au siôge social, 7, rue Port-du-Temple, 7
tous les jours, de 8 à 10 heures du soir
Les Bureaux du - Droit social » de <
sont transférés rue Molière, 51. tâni
AVIS Yea
a VA
Nous invitons nos dépositaires de
nous faire parvenir au plus tôt le £en
montant de la vente du journal et de per
nous faire savoir le nombre à peu près son
exact des journaux qu'il leur faut. ^
Un grand nombre d'abonnés n'ont pas
renouvelé leurs abonnements, nous les san
invitons à le faire au plus tôt ou nous est
leur supprimerons l'envoi du journal, qn'
L'Administration. aj„
LES qu
VENGEANCES
PARTICULIERES S8i
co
Demander aux indiscrétions de l'ennemi
se
le secret des coups qu'il redoute davan- ,
lace, chercher en toute occasion à faire ce '
qui parait l'indigner le pins et pousser sa ■l
rage au paroxysme; avoir soin, d'autre
pari, de s'abstenir scrupuleusement de
tout ce qu'il approuve, c'est là, personne J
ne voudra le nier, le premier et lo dernier
mot do l'art des batailles.
11 est incontestable, par exemple, que n(
c'est au degré de fureur soulevé chez les Vî
réacteurs par l'altitude des insurgés que m
se mesurent l'utilité et l'opportunité de
celle attitude. Il est incontestable que ai
quand on voit les avocats des oppresseurs
accuser les rebelles, comme d'autant de
crimes impardonnables, de telles ou telles d
mesures, qui, souvent, bêlas ! n'ont même e
pas été prises, — c'est que ces mesures l'
étaient excellentes, c'est que, erî les em- e
ployant, on eût frappé juste et fort, à à
l'endroit sensible et peut-être ainsi assuré
la victoire. i
Il est incontestable que dans la guerre é
des classes, le prolétariat a une tactique j
tonl indiquée à suivre : faire tout ce que la c
bourgeoisie lui a reproché faussement au-
trefois d'avoir fait au cours des révolutions 1
antérieures, si lamentablement avortées, \
parce qu'il y a tout, lieu de croire quelle '.
avait de fortes raisons de craindre qu'il ne,-
le fil.
C'est là un principe éternellement vrai
et qu'il est bon de rappeler le plus souvent
possible aux mécontents pour leur propre
gouvernement et pour leur propre salut.
Il nous plait, aujourd'hui, de l'évoquer
à nouveau pour en faire l'application à un
point spécial de la stratégie insurrection-
nelle.
Il est convenu, pour qui veut s'en rap-
porter à celle légende menteuse que les
privilégiés appellent l'Histoire, que les
révolutions sociales ont de tout temps
servi de prétexte au déchaînement effréné
des haines particulières, des vengeances
individuelles...
Et, là dessus, on échafaude toute une
kyrielle d'analhèmes bien senlis à l'adresse
!s « affreux anarchistes », de ces in-j par
s révolutionnaires » qui travaillent pea
te aujourd'hui à provoquer un non- eau
bouleversement, uniquement pour mei
• l'occasion, non pas de servir le bien mei
rai, mais de frapper leurs ennemis veu
Dnnels, ceux à qui ils en veulent per- (
ellement, ceux qu'ils connaissent el à 1;
s guettent... qu<
h bien ! il est temps de réagir, et, ins
crainte du scandale, de dire qu'il 'es
regrettable qu'il n'en ait pas été et lej]
l n'en soit pas encore 1 entablement ^iv
i. . qu
. est temps de dire à la face de tous ur'
la fraternité est une « blague » et que tai
outes les passions collectives, l'amour S 0!
s plus fécond en surprises dangereu- ce'
et décevantes. 1u
1 est temps de dire que la haine, au l)e
traire, est le plus puissant, sinon le &"
1 ferment d'émancipation le plus apte ')C
igendrer des actes énergiques et libé-
iurs. le
1 est temps de dire que les classes nt
une les nations, comme les individus, l)r
1
ne savent pas haïr sont sur la pente
la décadence. ^
et
51 quand nous parlons de la haine, ..
îs ne voulons pas parler de celle haine
[ue, et pour ainsi dire platonique, qui
s'adresse qu'aux institutions, mais de .
. si
haine positive et réaliste qui s'en prend
c personnes, aux êtres vivants, à des
iets de chair et d'os.
s:
C'est précisément cette haine-là, faite (1
groupement des rancunes personnelles j(
des inimitiés particulières dont les mas- ;,
rbatems du peuple redoutent si fort et j
commuent si frénétiquement l'explosion
'avance. .
L'infaillible intérêt delà foule anonyme \
> s'y tromperait guère, en revanche, s'il 1
ait laissé à lui-même, si l'on ne faisait ;
is tout pour l'égarer et fausser sa cous- j
en ce.
Ce que hait le peuple, ce n'est pas seu- i
ment l'autorité qui l'opprime, ce n'est
!is seulement le pouvoir qui le courbe
ms le joug comme un troupeau d'escla-
3S, ce n'est pas seulement le patronat qui
exploite, ce n'est pas seulement le capi-
ilisme qui l'affame et le saigne... 11 hait
ncore et surtout, — et il a raison, car ce
e sont pas des abstractions qui suffi-
aient à assouvir sa colère ! — il hait en-
ore et surtout les incarnations vivantes
le l'Autorité du Pouvoir, du Capital et du
'atronat. Il hait encore et surtout le
;arde-champêtre un tel, le sergent de
'ille numéro tant, le contre-maître de tel
itelier, le Vautour à qui il faut, sous
leine d'expulsion, payer le loyer du « re-
paire » qu'il habite, à chaque terme, le
Bréchard qui demeure là dans telle rue,
à tel étage..., parce que 1ous ceux-là,
tous ces ennemis, ils ne lui apparaissent
pas noyés dans une brume indécise, il les
connaît, il en a souffert, il leur en veut,
3 qu'il a soif de se payer sur leur C
de ses misères, dont ils ont été la publ
8 immédiate, parce qu'il sait corn- nion
L s'y prendre pour exercer efficace- ou r
L sa vengeance, quand l'heure sera lion
:e... cuii
n aurait beau faire appel à la science, Il
philosophie, on aurait beau dire que qua
ce ne sont pas les hommes qui font les ont
lutions, mais les institutions qui font il y
îommes, que, par conséquent, le sys- rem
3 seul est coupable, tandis que les in- cier
dus sont irresponsables,.. La foule lier
est simpliste et va brutalement tout qu'
it au but,ne comprend rien à cette mé- san
îysique: pour elle, les institutions pre
L personnifiées par ceux qui les exer- tifi<
t, et c'est bien sur ceux-là, sur ceux de
)n voit*, sur ceux qu'on touche, qu'on l
t fusiller ou pendre mieux qu'en efli- liai
, qu'elle entend faire retomber la tes- boi
isabilitô... rie
Composée d'individus qui ont chacun pei
rs ressentiments et leurs colères, elle pe!
peut avoir d'autres passions que les cie
sions particulières additionnées de ses les
ments constituants: l'esprit de révolte roi
finit un beau jour par balayer la route lei
létruire les obstacles, est fait de la coa- cic
on de toutes ces haines individuelles, go
nme la tempête justiciére et vengeresse pa
il prépare sera faite de leurs explosions pr
îultanées. tu
Le jour où toutes les victimes de l'ordre m
jial se décideront à frapper, — succès-
ement ou à la fois, — les bourreaux n<
i les touchent de plus près, ceux qui tii
îr auront fait personnellement tort, ce pi
ur-là seulement la Révolution sera oi
Qcée. ni
Ne suffit-il pas, d'ailleurs, que celte M
srspeclive qu'ils entrevoient avec épou- q
mte, scandalise les dirigeants pour que p
s dirigés l'envisagent, au contraire, d
rec enthousiasme, comme un espoir su-
rême? 1<
Mais, au surplus, — nous l'avons déjà Si
it,— ia satisfaction des haines particu- d
ères, aussitôt qu'une insurrection viclo-jp
euse aura lâché les écluses, est toul-à-'c
lit dans les idées, dans les tendances el'c
ans les moeurs de la plèbe : il n'y a, pour ' c
en convaincre, qu'à interroger l'histoire c
u passé et à prêter une oreille attentive i
ux récriminations présentes. Co n'est ;
u'à force de mensonges, à force de falla- i
ieuses promesses, à force de subtilités i
lypocrites, que ces meneurs ont réussi <
usqu'ici à rendiguer le flot menaçant.
Dès lors, le rôle des initiateurs révolu-
ionnaires est nettement tracé. Nous n'a-
?ons point la prétention d'imposer nos
idées à la foule, mais à'accoucher les sien-
nes, de les formuler clairement, de lesl
vulgariser, de les proclamer, de les dé-
fendre et de dire tout haut à tous ce
qu'elle pense tout bas, afin de l'aidera
réagir contre les préjugés et les scrupules
que les endormeurs intéressés s'évertuent
à lui inculquer sans relâche.
si pour cela que nous avons tenu à. tout ci
sr notre opinion, — dût celle opi-'enpui
îlre qualifiée de paradoxale, de folle ont a)
ême de c-riminelle, — sur la ques- prèsd
les haines et des vengeances paiti- d'aug
res. au joi
faut que les citoyens sachent que, neurs
d sonnera le tocsin de l'émeute, ils hélas
e droit, — et peut-être le devoir, car Qu
a de l'intérêt général, — de ne s'en quant
tire à personne du soin de « jusli- quain
» ceux de leurs ennemis parlicu- cence
, de leurs exploiteurs personnels recul
s auront sous la main... Que chacun justic
attendre d'ordres, sans se laisser d'exp
dre au leurre d'une générosité mys- et d
itrice, fasse aussi dans son coin le plus croy<
esotjne possible... pénê
faut que les bourgeois et leurs auxi- clés (
es, sachent que, cette fois, quand dé les c
lera le vase des souffrances proléta- baud
nés, ils doivent s'attendre à expier en u
ionnellement — de leurs cotys — leurs eux,
tes infamies particulières ; les poli- forti
s, leurs vexations et leurs insolences: des
juges, leurs rigueurs arbitraires et fé- ces
JS ; les prêtres, leurs captalions el ces :
's exploits pornographiques ; les offi- forti
s, leur morgue et leurs brutalités ; les et a
rvernants, leurs abus de pouvoirs; les nier
lemenlaires, leurs trahisons; les pro- voir
Haires, leurs cruautés et leurs préliba- priv
is; les capitalistes, leurs iniquités ho- leur
::idcs. ... à t
il faut qu'ils sachent que, cette fois, ils que
sauraient se flatter d'échapper au châ- Ie c
ient, parce que l'exécuteur ce ne sera vie
is, comme jadis, un gouvernement plus teni
moins tolérant, plus ou moins pusilla- J
ne, plus ou moins corruptible, mais Sa enc
jesté Tout le Monde, la légion de ceux enc
i, ayant été persécutés, maltraités, cel;
Dscrits, affamés par eux, n'auront garde vea
tirer en l'air. j
Ils faut qu'ils sachent, les Bréchard et esr
îrs suppôts que, à la prochaine, ce ne rei
ra pas dans la lutte inégale desbarrica- ies
s, — où les exploiteurs, trop lâches raj
iur payer de leur personne, feront en- ie
re une fois défendre leurs privilèges par S0(
autres prolétaires dressés de longue vèi
île et formidablement armés en vue de tai
s boucheries fratricides, — mais à do- qu
icile, à bout portant, « entre quatre- p0
yeux», c'esl-a-dire à coup sûr, que se iei
iglera, avec usure, l'arriéré des vengean- 0ii
is particulières et des haines légitimes nx
'homme à homme ! vc
"uWlAJ\fLRfUW~ d(
TACTIQUE ™
RÉVOLUTIONNAIRE;;
ti
Que de grèves a l'horizon ! que de tra-'lc
ailleurs en lutte avec leurs exploiteurs! A
|ue de misères souffertes mises à nu ! P
Jue d'expédients employés par ces mal- d
veurcux grévistes pour chercher à échap- c
)eràla gredinerie de leurs employeurs. Et o
a en pure perte. Eh ! sans doute,
i perle près de cinq mille raffineurs
jravé leur misérable situation, et
15 mille cordonniers sont en train
Lenter leur misère pour échapper
; capitaliste, car les uns, les raffi-
ont déjà dû se courber, et les autres
les autres
nd on examine cette situation,
on constate l'insolence patronale,
on compte les scrupules, les réti-
, les hésitations des travailleurs qui
at devant la satisfaction de se faire
, on se demande si tout ce monde
oitès a bien conscience de sa misère
son dénûment? — Nous ne le
is pas, car si ces hommes étaient
es de la vérité, s'ils étaient persua-
îe les quatorze millions de Say, que
latre-vingt-quirae maisons de Le-
, que toutes les fortunes patronales,
mot, sont le fruit de leur travail à
crève de faim, qu'elles n'ont, ces
îes, pas d'autre source que le labeur
irolétaires, s'ils étaient pénétrés de
Srités, disons-nous, ils se ruraient,
ommes, comme un torrent, sur ces
les scandaleuses qu'on leur oppose
ec lesquelles on menace de les afla-
el ils s'en empareraient afin de pou-
garnir leurs estomacs que de dures
tions ont délabré. Puis, complétant
oeuvre, ils accrocheraient solidement
)is ou quatre métrés du sol, dans
pie coin du bagne où ils ont souffert,
iourmo doré qui veut attenter à leur
n leur refusant le nécessaire à l'exis-
ais hélas ! ces malheureux n'ont pas
re ou ce courage. La haine n'a pas
ro assez soufflé en eux, espérons que
viendra, le jour se fera dans ces cer-
x sombres.
y a si longtemps que l'on bourre leur
it de trompeurs palliatifs, de dange-
; dérivatifs, il y a si longtemps qu'on
promène, qu'on les égare sur le ter-
politique, on les a tant bernés avec
nffrage universel, et ceux d'entre les
alistes qui prétendent travaillera l'a-
sment de la Révolution les attardent
; dans les sentiers de la lutte pacifique,
la tâche nous a été faite bien lourde
r faire comprendre à tous ces souffre-
K. que leurs souffrances cesseront le jour
ils voudront. Mais nous devons sentir
s, malgré leur calme apparent, la ré-
le gronde en eux et que bientôt sans
ite ils seront à même de tenir large-
nt les promesses qu'en leur nom nous
sons à la bourgeoisie, Oui ! oui ! nous
ions à nous en réjouir, tous ces parias
itiront qu'en dehors de l'action révolu-
nnairé, de la révolte journalière.contre
exigences patronales, contre les im-
ités gouvernementales, il n'y a rien qui
isse nous conduire rapidement au jour
l'émancipation, à la jouissance, au bien--
?e, et le jour où ils l'auront senti, alors !
alors...
LIBERTÉ.— ÉGALITÉ. — JUSTICE
3Z>imaMLolxe 25 «Juin 1882,
LE NUMÉRO
ORGANE SOCIALISTE REVOLUTIONNAIRE
PARAISSANT TOUS LiESS IMJVIAÏVOJHOEÎS
LE NUMÉRO
Troit mois. . . 1 fr. 50
Pour toute la France Six moii . . . S fr. »
. Un an. ... . O fr. »
Etranger : le port en sut.
ADMINISTRATION & RÉDACTION
7, rue du Port-du-Temple, 7, à Lyon
Pour toutes communications, s'adresser
au siôge social, 7, rue Port-du-Temple, 7
tous les jours, de 8 à 10 heures du soir
Les Bureaux du - Droit social » de <
sont transférés rue Molière, 51. tâni
AVIS Yea
a VA
Nous invitons nos dépositaires de
nous faire parvenir au plus tôt le £en
montant de la vente du journal et de per
nous faire savoir le nombre à peu près son
exact des journaux qu'il leur faut. ^
Un grand nombre d'abonnés n'ont pas
renouvelé leurs abonnements, nous les san
invitons à le faire au plus tôt ou nous est
leur supprimerons l'envoi du journal, qn'
L'Administration. aj„
LES qu
VENGEANCES
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Demander aux indiscrétions de l'ennemi
se
le secret des coups qu'il redoute davan- ,
lace, chercher en toute occasion à faire ce '
qui parait l'indigner le pins et pousser sa ■l
rage au paroxysme; avoir soin, d'autre
pari, de s'abstenir scrupuleusement de
tout ce qu'il approuve, c'est là, personne J
ne voudra le nier, le premier et lo dernier
mot do l'art des batailles.
11 est incontestable, par exemple, que n(
c'est au degré de fureur soulevé chez les Vî
réacteurs par l'altitude des insurgés que m
se mesurent l'utilité et l'opportunité de
celle attitude. Il est incontestable que ai
quand on voit les avocats des oppresseurs
accuser les rebelles, comme d'autant de
crimes impardonnables, de telles ou telles d
mesures, qui, souvent, bêlas ! n'ont même e
pas été prises, — c'est que ces mesures l'
étaient excellentes, c'est que, erî les em- e
ployant, on eût frappé juste et fort, à à
l'endroit sensible et peut-être ainsi assuré
la victoire. i
Il est incontestable que dans la guerre é
des classes, le prolétariat a une tactique j
tonl indiquée à suivre : faire tout ce que la c
bourgeoisie lui a reproché faussement au-
trefois d'avoir fait au cours des révolutions 1
antérieures, si lamentablement avortées, \
parce qu'il y a tout, lieu de croire quelle '.
avait de fortes raisons de craindre qu'il ne,-
le fil.
C'est là un principe éternellement vrai
et qu'il est bon de rappeler le plus souvent
possible aux mécontents pour leur propre
gouvernement et pour leur propre salut.
Il nous plait, aujourd'hui, de l'évoquer
à nouveau pour en faire l'application à un
point spécial de la stratégie insurrection-
nelle.
Il est convenu, pour qui veut s'en rap-
porter à celle légende menteuse que les
privilégiés appellent l'Histoire, que les
révolutions sociales ont de tout temps
servi de prétexte au déchaînement effréné
des haines particulières, des vengeances
individuelles...
Et, là dessus, on échafaude toute une
kyrielle d'analhèmes bien senlis à l'adresse
!s « affreux anarchistes », de ces in-j par
s révolutionnaires » qui travaillent pea
te aujourd'hui à provoquer un non- eau
bouleversement, uniquement pour mei
• l'occasion, non pas de servir le bien mei
rai, mais de frapper leurs ennemis veu
Dnnels, ceux à qui ils en veulent per- (
ellement, ceux qu'ils connaissent el à 1;
s guettent... qu<
h bien ! il est temps de réagir, et, ins
crainte du scandale, de dire qu'il 'es
regrettable qu'il n'en ait pas été et lej]
l n'en soit pas encore 1 entablement ^iv
i. . qu
. est temps de dire à la face de tous ur'
la fraternité est une « blague » et que tai
outes les passions collectives, l'amour S 0!
s plus fécond en surprises dangereu- ce'
et décevantes. 1u
1 est temps de dire que la haine, au l)e
traire, est le plus puissant, sinon le &"
1 ferment d'émancipation le plus apte ')C
igendrer des actes énergiques et libé-
iurs. le
1 est temps de dire que les classes nt
une les nations, comme les individus, l)r
1
ne savent pas haïr sont sur la pente
la décadence. ^
et
51 quand nous parlons de la haine, ..
îs ne voulons pas parler de celle haine
[ue, et pour ainsi dire platonique, qui
s'adresse qu'aux institutions, mais de .
. si
haine positive et réaliste qui s'en prend
c personnes, aux êtres vivants, à des
iets de chair et d'os.
s:
C'est précisément cette haine-là, faite (1
groupement des rancunes personnelles j(
des inimitiés particulières dont les mas- ;,
rbatems du peuple redoutent si fort et j
commuent si frénétiquement l'explosion
'avance. .
L'infaillible intérêt delà foule anonyme \
> s'y tromperait guère, en revanche, s'il 1
ait laissé à lui-même, si l'on ne faisait ;
is tout pour l'égarer et fausser sa cous- j
en ce.
Ce que hait le peuple, ce n'est pas seu- i
ment l'autorité qui l'opprime, ce n'est
!is seulement le pouvoir qui le courbe
ms le joug comme un troupeau d'escla-
3S, ce n'est pas seulement le patronat qui
exploite, ce n'est pas seulement le capi-
ilisme qui l'affame et le saigne... 11 hait
ncore et surtout, — et il a raison, car ce
e sont pas des abstractions qui suffi-
aient à assouvir sa colère ! — il hait en-
ore et surtout les incarnations vivantes
le l'Autorité du Pouvoir, du Capital et du
'atronat. Il hait encore et surtout le
;arde-champêtre un tel, le sergent de
'ille numéro tant, le contre-maître de tel
itelier, le Vautour à qui il faut, sous
leine d'expulsion, payer le loyer du « re-
paire » qu'il habite, à chaque terme, le
Bréchard qui demeure là dans telle rue,
à tel étage..., parce que 1ous ceux-là,
tous ces ennemis, ils ne lui apparaissent
pas noyés dans une brume indécise, il les
connaît, il en a souffert, il leur en veut,
3 qu'il a soif de se payer sur leur C
de ses misères, dont ils ont été la publ
8 immédiate, parce qu'il sait corn- nion
L s'y prendre pour exercer efficace- ou r
L sa vengeance, quand l'heure sera lion
:e... cuii
n aurait beau faire appel à la science, Il
philosophie, on aurait beau dire que qua
ce ne sont pas les hommes qui font les ont
lutions, mais les institutions qui font il y
îommes, que, par conséquent, le sys- rem
3 seul est coupable, tandis que les in- cier
dus sont irresponsables,.. La foule lier
est simpliste et va brutalement tout qu'
it au but,ne comprend rien à cette mé- san
îysique: pour elle, les institutions pre
L personnifiées par ceux qui les exer- tifi<
t, et c'est bien sur ceux-là, sur ceux de
)n voit*, sur ceux qu'on touche, qu'on l
t fusiller ou pendre mieux qu'en efli- liai
, qu'elle entend faire retomber la tes- boi
isabilitô... rie
Composée d'individus qui ont chacun pei
rs ressentiments et leurs colères, elle pe!
peut avoir d'autres passions que les cie
sions particulières additionnées de ses les
ments constituants: l'esprit de révolte roi
finit un beau jour par balayer la route lei
létruire les obstacles, est fait de la coa- cic
on de toutes ces haines individuelles, go
nme la tempête justiciére et vengeresse pa
il prépare sera faite de leurs explosions pr
îultanées. tu
Le jour où toutes les victimes de l'ordre m
jial se décideront à frapper, — succès-
ement ou à la fois, — les bourreaux n<
i les touchent de plus près, ceux qui tii
îr auront fait personnellement tort, ce pi
ur-là seulement la Révolution sera oi
Qcée. ni
Ne suffit-il pas, d'ailleurs, que celte M
srspeclive qu'ils entrevoient avec épou- q
mte, scandalise les dirigeants pour que p
s dirigés l'envisagent, au contraire, d
rec enthousiasme, comme un espoir su-
rême? 1<
Mais, au surplus, — nous l'avons déjà Si
it,— ia satisfaction des haines particu- d
ères, aussitôt qu'une insurrection viclo-jp
euse aura lâché les écluses, est toul-à-'c
lit dans les idées, dans les tendances el'c
ans les moeurs de la plèbe : il n'y a, pour ' c
en convaincre, qu'à interroger l'histoire c
u passé et à prêter une oreille attentive i
ux récriminations présentes. Co n'est ;
u'à force de mensonges, à force de falla- i
ieuses promesses, à force de subtilités i
lypocrites, que ces meneurs ont réussi <
usqu'ici à rendiguer le flot menaçant.
Dès lors, le rôle des initiateurs révolu-
ionnaires est nettement tracé. Nous n'a-
?ons point la prétention d'imposer nos
idées à la foule, mais à'accoucher les sien-
nes, de les formuler clairement, de lesl
vulgariser, de les proclamer, de les dé-
fendre et de dire tout haut à tous ce
qu'elle pense tout bas, afin de l'aidera
réagir contre les préjugés et les scrupules
que les endormeurs intéressés s'évertuent
à lui inculquer sans relâche.
si pour cela que nous avons tenu à. tout ci
sr notre opinion, — dût celle opi-'enpui
îlre qualifiée de paradoxale, de folle ont a)
ême de c-riminelle, — sur la ques- prèsd
les haines et des vengeances paiti- d'aug
res. au joi
faut que les citoyens sachent que, neurs
d sonnera le tocsin de l'émeute, ils hélas
e droit, — et peut-être le devoir, car Qu
a de l'intérêt général, — de ne s'en quant
tire à personne du soin de « jusli- quain
» ceux de leurs ennemis parlicu- cence
, de leurs exploiteurs personnels recul
s auront sous la main... Que chacun justic
attendre d'ordres, sans se laisser d'exp
dre au leurre d'une générosité mys- et d
itrice, fasse aussi dans son coin le plus croy<
esotjne possible... pénê
faut que les bourgeois et leurs auxi- clés (
es, sachent que, cette fois, quand dé les c
lera le vase des souffrances proléta- baud
nés, ils doivent s'attendre à expier en u
ionnellement — de leurs cotys — leurs eux,
tes infamies particulières ; les poli- forti
s, leurs vexations et leurs insolences: des
juges, leurs rigueurs arbitraires et fé- ces
JS ; les prêtres, leurs captalions el ces :
's exploits pornographiques ; les offi- forti
s, leur morgue et leurs brutalités ; les et a
rvernants, leurs abus de pouvoirs; les nier
lemenlaires, leurs trahisons; les pro- voir
Haires, leurs cruautés et leurs préliba- priv
is; les capitalistes, leurs iniquités ho- leur
::idcs. ... à t
il faut qu'ils sachent que, cette fois, ils que
sauraient se flatter d'échapper au châ- Ie c
ient, parce que l'exécuteur ce ne sera vie
is, comme jadis, un gouvernement plus teni
moins tolérant, plus ou moins pusilla- J
ne, plus ou moins corruptible, mais Sa enc
jesté Tout le Monde, la légion de ceux enc
i, ayant été persécutés, maltraités, cel;
Dscrits, affamés par eux, n'auront garde vea
tirer en l'air. j
Ils faut qu'ils sachent, les Bréchard et esr
îrs suppôts que, à la prochaine, ce ne rei
ra pas dans la lutte inégale desbarrica- ies
s, — où les exploiteurs, trop lâches raj
iur payer de leur personne, feront en- ie
re une fois défendre leurs privilèges par S0(
autres prolétaires dressés de longue vèi
île et formidablement armés en vue de tai
s boucheries fratricides, — mais à do- qu
icile, à bout portant, « entre quatre- p0
yeux», c'esl-a-dire à coup sûr, que se iei
iglera, avec usure, l'arriéré des vengean- 0ii
is particulières et des haines légitimes nx
'homme à homme ! vc
"uWlAJ\fLRfUW~ d(
TACTIQUE ™
RÉVOLUTIONNAIRE;;
ti
Que de grèves a l'horizon ! que de tra-'lc
ailleurs en lutte avec leurs exploiteurs! A
|ue de misères souffertes mises à nu ! P
Jue d'expédients employés par ces mal- d
veurcux grévistes pour chercher à échap- c
)eràla gredinerie de leurs employeurs. Et o
a en pure perte. Eh ! sans doute,
i perle près de cinq mille raffineurs
jravé leur misérable situation, et
15 mille cordonniers sont en train
Lenter leur misère pour échapper
; capitaliste, car les uns, les raffi-
ont déjà dû se courber, et les autres
les autres
nd on examine cette situation,
on constate l'insolence patronale,
on compte les scrupules, les réti-
, les hésitations des travailleurs qui
at devant la satisfaction de se faire
, on se demande si tout ce monde
oitès a bien conscience de sa misère
son dénûment? — Nous ne le
is pas, car si ces hommes étaient
es de la vérité, s'ils étaient persua-
îe les quatorze millions de Say, que
latre-vingt-quirae maisons de Le-
, que toutes les fortunes patronales,
mot, sont le fruit de leur travail à
crève de faim, qu'elles n'ont, ces
îes, pas d'autre source que le labeur
irolétaires, s'ils étaient pénétrés de
Srités, disons-nous, ils se ruraient,
ommes, comme un torrent, sur ces
les scandaleuses qu'on leur oppose
ec lesquelles on menace de les afla-
el ils s'en empareraient afin de pou-
garnir leurs estomacs que de dures
tions ont délabré. Puis, complétant
oeuvre, ils accrocheraient solidement
)is ou quatre métrés du sol, dans
pie coin du bagne où ils ont souffert,
iourmo doré qui veut attenter à leur
n leur refusant le nécessaire à l'exis-
ais hélas ! ces malheureux n'ont pas
re ou ce courage. La haine n'a pas
ro assez soufflé en eux, espérons que
viendra, le jour se fera dans ces cer-
x sombres.
y a si longtemps que l'on bourre leur
it de trompeurs palliatifs, de dange-
; dérivatifs, il y a si longtemps qu'on
promène, qu'on les égare sur le ter-
politique, on les a tant bernés avec
nffrage universel, et ceux d'entre les
alistes qui prétendent travaillera l'a-
sment de la Révolution les attardent
; dans les sentiers de la lutte pacifique,
la tâche nous a été faite bien lourde
r faire comprendre à tous ces souffre-
K. que leurs souffrances cesseront le jour
ils voudront. Mais nous devons sentir
s, malgré leur calme apparent, la ré-
le gronde en eux et que bientôt sans
ite ils seront à même de tenir large-
nt les promesses qu'en leur nom nous
sons à la bourgeoisie, Oui ! oui ! nous
ions à nous en réjouir, tous ces parias
itiront qu'en dehors de l'action révolu-
nnairé, de la révolte journalière.contre
exigences patronales, contre les im-
ités gouvernementales, il n'y a rien qui
isse nous conduire rapidement au jour
l'émancipation, à la jouissance, au bien--
?e, et le jour où ils l'auront senti, alors !
alors...
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