Titre : Le Droit social : organe socialiste révolutionnaire
Éditeur : [s.n.] (Lyon)
Date d'édition : 1882-06-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32759063z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juin 1882 04 juin 1882
Description : 1882/06/04 (A1,N17)-1882/06/10. 1882/06/04 (A1,N17)-1882/06/10.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5608013j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-4324
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
IV» I.T.
JP:r©iîal<&x*e> ^Vixaa.ée
LIBERTE.
ÉGALITÉ — JUSTICE
i:>iiMLaxsLOlio 4.- JTXIÏÏX ISfëS.
î_,es» Bureaux du « Droit social ► veille
•ont transférés rue Molière, 51. gianti
Ce!
' ' " jrjûiiiu
« DROIT SOCIAL» ''"
EÏT OOTTR. D'ASSISES pe
' étaiei
Donc, c'était le 25 mai qu'en vertu du sirien
petit morceau de littérature judiciaire que moin
nous avons reproduit et commenté, le din&i
xicur Déjoux, comme il est dit dans ce droit
morceau,notre ami,le compagnon Déjoux, à iac
comparaissait, à neuf heures du matin, profc
devant les bourgeois réunis pour le juger mon;
et les hommes du gouvernement, enjupon- raeni
nés de rouge, pour 3e condamner. Bloc
Tandis que dans le petit espace réservé 0
à ia « vile multitude », les ouvriers, les »'*»y:
prolétaires, les parias s'étaient entassés, c°P*'
nombreux, eux aussi, pour juger et sans sont
appel, dans 1"honnêteté de leur conscience, poui
impassible fit muette, les bourgeois et leur l'am
maU.e, le Gouvernement, ligué, au nom OUYI
do la Loi, contre l'un de leurs frères, aux bliq
places réservées, accouplés à la nuée pl'Q
d'agonts de police cl de mouchards ras- tes 1
semblés comme en un jour de péril gou- con<
veiuemental, on voyait grouiller, avidosde niC
vengeance, dissimulant la peur sous des don
sourires sarcastiques, toute l'écume, en ï
robo noire ou en cols-cassés, des vampires sen
exploiteurs, des honnêtes jouisseurs me- ot r
nacés dans ia liberté de leurs jouissances, quf
Ab ! c'était ce 25 mai, jour de grande de ■
fête pour messieurs les bourgeois ! Les der
assassinats, les viols, les infanticides, les nos
attentats à la pudeur sont bagatelles dont épe
ils ne s'émeuvent nullement. Ces bagatel- ms
les sont l'oeuvre de leur société, de leurs ép<
vices, de leurs appétits, et les pauvres l'a
diables, les boucs émissaires de leur or- sci
ganisation sociale, traînés sur le banc le
d'infamie entre deux gendarmes ne les
intéressent pas davantage qu'un vulgaire co
article de chronique locale quelconque, ce
car ils n'ont même pas, ces gens-là, la io
solidarité de leur corruption.
Mai» quand un révolutionnaire arrive L<
a la barre de leur justice, quand, au lieu so
d'un assassin, d'un violeur ou d'un. GGF-
m'iny, de haute ou basse cour, il vont p<
pouvoir, au nota de leurs lois, condam- ta
ner un être assoit audacieux pour troubler ?"
leur digestion, pour leur demander in
compte de leur fainéantise, do leur inuti- ti
litô, de leurs scandaleuses fortunes volées p
». la masse qui souffre et qui meurt de H
.faim, oh' alors leur félicité ne connaît F
plus de hornes et on les aperçoit se pour- v>
lécher d'avance les babines avec autant de e
volupté que les Thiers, les Mac-Wahon et li
les Gallifel en éprouvaient,, en 1874, à la é
le des massacres de îa semaine sa»- itr
ite. îa
'.ela on pouvait le constater quelques ai
utes avant qu'une robe noire baptisée P
litre « d'huissier » n'eût annoncé b
ïessiewrs de la Cour. » U
d
Cependant « Messieurs de la Cour »
eut sur leur siège. Au milieu, le pré-
sn.t, M, Monialan, poli, froid,sceptique,
ins à son aise qu'avec les victimes or- ^
n
aires do ses copains, les bourgeois ; à
Ko et à gaucho., deux gros conseillers ..
aoitié endormis par habitude et par
I r
>fes.'.ion ; au fond, le héros de la fête, le},'
tiâieur rouge représentant io gouverne-1
nt de ia République opportuniste, M.
»ck, avocat-général.
On demande au compagnon Déjoux qui .
vaut pas à se défendre, n'a voulu ac- ,
Jlor le concours d'aucun avocat, quels
U les jurés qu'il prétend récuser. Mais
ur en récuser certains, notamment.
ncieu révolutionnaire Chepié, l'ancien
vrier devenu fonctionnaire de la F'épu-
quo bourgeoise, Déjoux désirerait *'ex-
iquer. On l'en empêche, et comme tous
; bourgeois se valent lorsqu'il s'agit da
ndamner un révolutionnaire, il no récuse
Ghopiéni qui conque, il subit tous ceux
mt on lui débile les noms.
Puis, Messieurs les jurés prêtent tous
rmenti/ewmt Dieu et devant les hommes,
nous croyons devoir noter, en passant!
je M. Chepié, le révolutionnaire-athée
îiS69 et 1870, a ia grotesque impu-
snce de renier de îa sorte, ses charlala-
esques déclarations d'autrefois. A cette
poque, il est vrai, M. Chepié n'était pas!
ispecteur des enfants assistés ; à celle
poque, en un mot, le révolutionnaire,
athée, n'avait pas encore ravalé sa con-
cience au service du gouvernement qui
e paie...,.
L'interrogatoire commence. Il est très
;ourt. Le compagnon Dôjoux déclare ac-
cepter tonte la responsabilité des articles
Qcriminés.
Un solennel silence s'est fait tout à coup
Le Gouvernement se lève dans la per-
sonne de M. Dlock, avocat-général.
ïl donne d'abord lecture des article;
poursuivis, et les accompagne de commet*
taires. II détaille, un..par un, tous les cri
mes commis par cet infâme DROIT, SOCIAL
incarné dans le citoyen Déjoux : déclara
lions d'impossibilité d'entente avec le
patrons, nécessité de les faite disparaître
même par le revolver, comme l'a tent
Fournier, à Roanne ; souscription d'u
revolver d'honneur «si faveur de Fournie)
et affectation du reliquat de la sousorij
lion à un second revolver pour honorer «
émule de Fournier ; excitations à la de;
i
truction des capitalistes, à VabolUion do
îa propriété. Kl opposant à ces articles des i
articles du Prolétaire et du Citoyen, de r
Paris, journaux collectivistes, qui. avaient 1<
blâmé l'acte de Fournier, il s'abandonne ci
tout entier à son éloquence, transportée !
dans les sphères les plus élevées do l'idéal j
bourgeois. n
« ïi y a provocation directe au sueur- h
tre, dit-il. s Los jurés qui auront à appli-
quer la magnifique loi de 188* sur la q
presse, colle loi qui permet tous b>x écarts, j(
ne s'abuseront pas sur ses ivuemions. s
Déjoux, par ses articles, n'a pas commis ,i
un délit de presse, il a commis un vérila- 3
ible crime de droit commur-. Il faut rvro-
i
léger la vie des bourgeois.
Or, le Droit social demande la tète de
cinq cent mille capitulislei:. {Ace moment j
los jurés portent la main à leurs vénéra-
bles chefs avec une terreur des plus signi-1 :
ticatives). Le gouvernement fait ensuite,
à sa façon, l'historique de la grève de
Roanne. Les coupables, cesonlles ouvriers
affamés ; les patrons, ce sont tous des anges
de vertu, de désintéressement et de
probité.
Bréchard est un archange. ïà'emotion est
grande à Roanne, les ouvriers scandah-
lisés que le Droit Social ait eu l'impudeur i
d'attaquer les patrons, de féliciter Foui-
. nier, attendent avec impatience le ver-
dict du jury du Rhône.
'J Los lettres publiées par ce journal et
| qui ont l'air de provenir d'un peu par-
tout ne sont probablement que des mysti-
fications. L'ouvrier n'assassine pas, iliéche
la main du patron qui lui vole son pain à
la bouche de sa femme et de ses enfants.
\ Mais, soudain, entraîné par son lyrisme,
k i le Monsieur du Gouvernement atteint le
j point culminant de son réquisitoire, ce
■ \ qu'un journal républicain radical de Lyon,
] la feuille de l'ancien agent de change Delà
i(l roche, le Progrès de Lyon, appelle « con-
"' sidérations de haute morale et de saine
philosophie. »
«Nesommes-nous pas tous, s'écrie-t'-U.
„ des fils d'ouvriers? »
P' i
ir_ t —Un éclat de rire homérique, parti de l'en
ceinte réservée à la « vile multitude, »rè
6S pond à cette phrase digne de M. Prud
,n„. homme.
ri- Fils d'ouvriers, murmure à côté de non
IL, un auditeur, c'est possible, car messieut
;■&- los bourgeois, scrofuleux et malades, ror
les ges par la débauche et la prostitution, c
re, sont pas toujours on étal de fabriquer eu:
até mômes leur progéniture !
uu Enfin la péroraison couronne celle ce:
er, vrosublime du monsieur du Gouvevneiu-en
ip- Rien n'y manque ni le mot de Répnbliqi
un ni lenomdunoraraéDicuaccowplé, coniii
es- un forçat, à celui, de liberté...
« Vous files, non pas des législateurs i q
mais des magistrats, Messieurs les ju- \o
rés, vous appliquerez ia Soi, rien que ia
loi qui ne saurait admettre des circonsten c
ces atténuantes. » c
Monsieur du Gouvernement se rassied . i
Jït aussitôt les figures bourgeoises devien- s
nent livides. Le compagnon Déjoux v'ast
levé. (
i Avant d'entrer dans le fond même de ia 1
question qui m'amène à cette barre, dit-il, i
je ti'.'.ns à bien faire constater que je ne
soit- point venu ici avec l'intention do me
défendre, ma conscience ne me reprochant
absolument rien.
« Dans les articles incriminés, ia justice Ï
gouvernementale n'a voulu voir que i«s !
etïot'i, sans se préoccuper des causes. Et,
ia causa par excellence, c'est la misère
publique, le fruit de cette monstruosité
sociale ; la propriété, la propriété qui
nourri) du travail d'autrui tous les frelons
do la bourgeoisie capitaliste.
a. Nous avons glorifié l'acte do Fournier
pareequ'il ne peut être permis à aucun
être humain, se î!omin;\l-ii Bréchard, de
! détenir pendant deux mois les instruments
de travail nécessaires à l'alimentation de
! il,000 familles de prolétaires, sans que
ces 3,000 familles n'aient point le droit,
de par la justice socialo,do protester d'une
manière quelconque.
« Vous pouvez me condamner, mes-
sieurs, vous frapperez, un révolutionuaire
mais vous n'atteindrez pas la Révolution
cm* saura faire son oeuvre. »
e *
Telle est, en substance, îa dëdaralioti
ci
et non la défense du compagnon Déjoux,
déclaration qui était accueillie par des
' applaudissements de la « vile muiti-
. tude ».
Aussitôt le jury entrait dans sa chambrt
ides délibérations — pure formalité ! —
I el. il en sortait vingt minutes après ave
l«n verdict de culpabilité, mnei sur- le
circonstances atténuantes.
i \ El le président prononçait Sa sentenc
que nous avons fait connaître dans noir
dernier numéro :
li-
ft- llîf A m île iirisoïs, tlenx cc»».tl« fe
d- d'a*MCiHÏe, frais et dépens
Nous ferons seulement remarquer, H
us sujet, du chiffre de l'amende, que ce chiff:
irs de fis©© f. est dûàun simple lapsm de M.
)n~ président. Le jugement portait '^«OO f
nô Mais comme en matière de jurispruden-
ix' il n'est pas permis, paraît-il, de revei)
sur renonciation d'un arrêt, le chiffre '
ou- 'MP fr., prononcé par erreur, dût et
nt: maintenu comme déiinuiveraent acqui
pie j Certains bourgeois ne purent dissimuI
me j Seur désappointement et leur colère. L'
{Ventre eux allait même jusqu'à insirni
que ce président était peut-être un an : ■
chiste déguisé ! !
Mais, eu somme, ils seraientinjust j-.
ces excellents produits de la bourgeois se,
de méconnaître le service que viennent d •
leur rendre los oies grasses préposées au
service de leur Capitole.
Si leur reconnaissance ne va pas j is-
cju's. îes faire empailler, plus tard, m is,
los révolutionnaires, nous espérons si p-
pléer à ce défaut de gratitude 1
LA DEFENSE
Avant d'eolrer dans le fond de la. «p.? .*s-
Ition qui m'amène à cotte barra, je lie» si'i
jbien faire constater que je ne suis m^
(venu ici avec l'intention de me défen 'r<
comme coupable, car si j'avais uue eu pa
bilité quelconque, «ue mauvaise actu i à
me reprocher, ma conscience, sou! j g
i de ma vie jusqu'à ce jour, me reproche ai
certainement îa mauvaise, action comi is
et ma conscience ne me reproche rien.
JN'aynnt jamais subi de condamnai n ,
n'ayant jamais eu h comparaître ïn m
devant un simple juge do paix., ne t: n
h unissant les commissaires de police pi •
B pour avoir eu des relations admimMrat ve ç
e nvec eux eu qualité u'i'iicien cousci le. *
,, municipal ou de gérant du journal 1 :
e Droit social, ou bien encore pour le, 1; a oi •
rappelés à Tordre comme président de i m
nions publiques, lorsqu'ils se permette ei
^ de croire qu'il leur était, permis de vi le
impunément ia liberté de îa tribune {c •
qui me permet, de constater en pas ni t
que les commissaires de police igno ei t
'» qu'ils sont les agents du règne « du pa le •
»:, menlnrhmu; »), n'ayant jamais oublié m i
es dignité d'homme au poin' de pouvoir d fit- ••
i-, quiconque d'avoir le droit de dire : j'ï i
vu cet homme d-aus la rue en étatd'ivr» ÏS ,
re ne me connaissant pas d'ennemis dai si i
vie sociale, et les explications de M l .i
,, président au sujet de l'enquête faite ax s
1^ mon pays natal, viennent confirmer un s
dernières paroles lorsqu'au début de et' i
séance il a constaté que j'y avais lais; 5d :
bons souvenirs.
,re Pour tes raisons multiples, j'air e h
croire qu'il me sera donné (prenant ou' ;■
f.„ ^a responsaînlilé de mes paroles) de \ re ■
dre la défense des miens contre Pop re. -
[sion capitaliste et, gouvernementale, to t
au ce que je regrette c'est, qu'étant app lé à
[ïre celte barre pour attaques contre îa ou •
:,je geoisie, le jury qui esi placé devan! m i
j-p ail; été choisi exclusivement dans la c as e
n{ ; des bourgeois et se trouve d'être p; r « e
. (fait juge et partie dans la cause et par co -
Mil r \ , ,
^ I sequent dans l'impossibilité de pouvoi ir, 3
juger d'une manière impartiale. M. le
-'ue président me fait remarquer que c'e, I. la
ns • loi, mais alors la loi (comme too.ïes if. s
•Ie 1' lois) est injuste el pour qu'il y eut uu
/un semblant de justice il eût. été néces aii e
luer de me donner pour juge un jury exe lu? i-
JP:r©iîal<&x*e> ^Vixaa.ée
LIBERTE.
ÉGALITÉ — JUSTICE
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' ' " jrjûiiiu
« DROIT SOCIAL» ''"
EÏT OOTTR. D'ASSISES pe
' étaiei
Donc, c'était le 25 mai qu'en vertu du sirien
petit morceau de littérature judiciaire que moin
nous avons reproduit et commenté, le din&i
xicur Déjoux, comme il est dit dans ce droit
morceau,notre ami,le compagnon Déjoux, à iac
comparaissait, à neuf heures du matin, profc
devant les bourgeois réunis pour le juger mon;
et les hommes du gouvernement, enjupon- raeni
nés de rouge, pour 3e condamner. Bloc
Tandis que dans le petit espace réservé 0
à ia « vile multitude », les ouvriers, les »'*»y:
prolétaires, les parias s'étaient entassés, c°P*'
nombreux, eux aussi, pour juger et sans sont
appel, dans 1"honnêteté de leur conscience, poui
impassible fit muette, les bourgeois et leur l'am
maU.e, le Gouvernement, ligué, au nom OUYI
do la Loi, contre l'un de leurs frères, aux bliq
places réservées, accouplés à la nuée pl'Q
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semblés comme en un jour de péril gou- con<
veiuemental, on voyait grouiller, avidosde niC
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sourires sarcastiques, toute l'écume, en ï
robo noire ou en cols-cassés, des vampires sen
exploiteurs, des honnêtes jouisseurs me- ot r
nacés dans ia liberté de leurs jouissances, quf
Ab ! c'était ce 25 mai, jour de grande de ■
fête pour messieurs les bourgeois ! Les der
assassinats, les viols, les infanticides, les nos
attentats à la pudeur sont bagatelles dont épe
ils ne s'émeuvent nullement. Ces bagatel- ms
les sont l'oeuvre de leur société, de leurs ép<
vices, de leurs appétits, et les pauvres l'a
diables, les boucs émissaires de leur or- sci
ganisation sociale, traînés sur le banc le
d'infamie entre deux gendarmes ne les
intéressent pas davantage qu'un vulgaire co
article de chronique locale quelconque, ce
car ils n'ont même pas, ces gens-là, la io
solidarité de leur corruption.
Mai» quand un révolutionnaire arrive L<
a la barre de leur justice, quand, au lieu so
d'un assassin, d'un violeur ou d'un. GGF-
m'iny, de haute ou basse cour, il vont p<
pouvoir, au nota de leurs lois, condam- ta
ner un être assoit audacieux pour troubler ?"
leur digestion, pour leur demander in
compte de leur fainéantise, do leur inuti- ti
litô, de leurs scandaleuses fortunes volées p
». la masse qui souffre et qui meurt de H
.faim, oh' alors leur félicité ne connaît F
plus de hornes et on les aperçoit se pour- v>
lécher d'avance les babines avec autant de e
volupté que les Thiers, les Mac-Wahon et li
les Gallifel en éprouvaient,, en 1874, à la é
le des massacres de îa semaine sa»- itr
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'.ela on pouvait le constater quelques ai
utes avant qu'une robe noire baptisée P
litre « d'huissier » n'eût annoncé b
ïessiewrs de la Cour. » U
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Cependant « Messieurs de la Cour »
eut sur leur siège. Au milieu, le pré-
sn.t, M, Monialan, poli, froid,sceptique,
ins à son aise qu'avec les victimes or- ^
n
aires do ses copains, les bourgeois ; à
Ko et à gaucho., deux gros conseillers ..
aoitié endormis par habitude et par
I r
>fes.'.ion ; au fond, le héros de la fête, le},'
tiâieur rouge représentant io gouverne-1
nt de ia République opportuniste, M.
»ck, avocat-général.
On demande au compagnon Déjoux qui .
vaut pas à se défendre, n'a voulu ac- ,
Jlor le concours d'aucun avocat, quels
U les jurés qu'il prétend récuser. Mais
ur en récuser certains, notamment.
ncieu révolutionnaire Chepié, l'ancien
vrier devenu fonctionnaire de la F'épu-
quo bourgeoise, Déjoux désirerait *'ex-
iquer. On l'en empêche, et comme tous
; bourgeois se valent lorsqu'il s'agit da
ndamner un révolutionnaire, il no récuse
Ghopiéni qui conque, il subit tous ceux
mt on lui débile les noms.
Puis, Messieurs les jurés prêtent tous
rmenti/ewmt Dieu et devant les hommes,
nous croyons devoir noter, en passant!
je M. Chepié, le révolutionnaire-athée
îiS69 et 1870, a ia grotesque impu-
snce de renier de îa sorte, ses charlala-
esques déclarations d'autrefois. A cette
poque, il est vrai, M. Chepié n'était pas!
ispecteur des enfants assistés ; à celle
poque, en un mot, le révolutionnaire,
athée, n'avait pas encore ravalé sa con-
cience au service du gouvernement qui
e paie...,.
L'interrogatoire commence. Il est très
;ourt. Le compagnon Dôjoux déclare ac-
cepter tonte la responsabilité des articles
Qcriminés.
Un solennel silence s'est fait tout à coup
Le Gouvernement se lève dans la per-
sonne de M. Dlock, avocat-général.
ïl donne d'abord lecture des article;
poursuivis, et les accompagne de commet*
taires. II détaille, un..par un, tous les cri
mes commis par cet infâme DROIT, SOCIAL
incarné dans le citoyen Déjoux : déclara
lions d'impossibilité d'entente avec le
patrons, nécessité de les faite disparaître
même par le revolver, comme l'a tent
Fournier, à Roanne ; souscription d'u
revolver d'honneur «si faveur de Fournie)
et affectation du reliquat de la sousorij
lion à un second revolver pour honorer «
émule de Fournier ; excitations à la de;
i
truction des capitalistes, à VabolUion do
îa propriété. Kl opposant à ces articles des i
articles du Prolétaire et du Citoyen, de r
Paris, journaux collectivistes, qui. avaient 1<
blâmé l'acte de Fournier, il s'abandonne ci
tout entier à son éloquence, transportée !
dans les sphères les plus élevées do l'idéal j
bourgeois. n
« ïi y a provocation directe au sueur- h
tre, dit-il. s Los jurés qui auront à appli-
quer la magnifique loi de 188* sur la q
presse, colle loi qui permet tous b>x écarts, j(
ne s'abuseront pas sur ses ivuemions. s
Déjoux, par ses articles, n'a pas commis ,i
un délit de presse, il a commis un vérila- 3
ible crime de droit commur-. Il faut rvro-
i
léger la vie des bourgeois.
Or, le Droit social demande la tète de
cinq cent mille capitulislei:. {Ace moment j
los jurés portent la main à leurs vénéra-
bles chefs avec une terreur des plus signi-1 :
ticatives). Le gouvernement fait ensuite,
à sa façon, l'historique de la grève de
Roanne. Les coupables, cesonlles ouvriers
affamés ; les patrons, ce sont tous des anges
de vertu, de désintéressement et de
probité.
Bréchard est un archange. ïà'emotion est
grande à Roanne, les ouvriers scandah-
lisés que le Droit Social ait eu l'impudeur i
d'attaquer les patrons, de féliciter Foui-
. nier, attendent avec impatience le ver-
dict du jury du Rhône.
'J Los lettres publiées par ce journal et
| qui ont l'air de provenir d'un peu par-
tout ne sont probablement que des mysti-
fications. L'ouvrier n'assassine pas, iliéche
la main du patron qui lui vole son pain à
la bouche de sa femme et de ses enfants.
\ Mais, soudain, entraîné par son lyrisme,
k i le Monsieur du Gouvernement atteint le
j point culminant de son réquisitoire, ce
■ \ qu'un journal républicain radical de Lyon,
] la feuille de l'ancien agent de change Delà
i(l roche, le Progrès de Lyon, appelle « con-
"' sidérations de haute morale et de saine
philosophie. »
«Nesommes-nous pas tous, s'écrie-t'-U.
„ des fils d'ouvriers? »
P' i
ir_ t —Un éclat de rire homérique, parti de l'en
ceinte réservée à la « vile multitude, »rè
6S pond à cette phrase digne de M. Prud
,n„. homme.
ri- Fils d'ouvriers, murmure à côté de non
IL, un auditeur, c'est possible, car messieut
;■&- los bourgeois, scrofuleux et malades, ror
les ges par la débauche et la prostitution, c
re, sont pas toujours on étal de fabriquer eu:
até mômes leur progéniture !
uu Enfin la péroraison couronne celle ce:
er, vrosublime du monsieur du Gouvevneiu-en
ip- Rien n'y manque ni le mot de Répnbliqi
un ni lenomdunoraraéDicuaccowplé, coniii
es- un forçat, à celui, de liberté...
« Vous files, non pas des législateurs i q
mais des magistrats, Messieurs les ju- \o
rés, vous appliquerez ia Soi, rien que ia
loi qui ne saurait admettre des circonsten c
ces atténuantes. » c
Monsieur du Gouvernement se rassied . i
Jït aussitôt les figures bourgeoises devien- s
nent livides. Le compagnon Déjoux v'ast
levé. (
i Avant d'entrer dans le fond même de ia 1
question qui m'amène à cette barre, dit-il, i
je ti'.'.ns à bien faire constater que je ne
soit- point venu ici avec l'intention do me
défendre, ma conscience ne me reprochant
absolument rien.
« Dans les articles incriminés, ia justice Ï
gouvernementale n'a voulu voir que i«s !
etïot'i, sans se préoccuper des causes. Et,
ia causa par excellence, c'est la misère
publique, le fruit de cette monstruosité
sociale ; la propriété, la propriété qui
nourri) du travail d'autrui tous les frelons
do la bourgeoisie capitaliste.
a. Nous avons glorifié l'acte do Fournier
pareequ'il ne peut être permis à aucun
être humain, se î!omin;\l-ii Bréchard, de
! détenir pendant deux mois les instruments
de travail nécessaires à l'alimentation de
! il,000 familles de prolétaires, sans que
ces 3,000 familles n'aient point le droit,
de par la justice socialo,do protester d'une
manière quelconque.
« Vous pouvez me condamner, mes-
sieurs, vous frapperez, un révolutionuaire
mais vous n'atteindrez pas la Révolution
cm* saura faire son oeuvre. »
e *
Telle est, en substance, îa dëdaralioti
ci
et non la défense du compagnon Déjoux,
déclaration qui était accueillie par des
' applaudissements de la « vile muiti-
. tude ».
Aussitôt le jury entrait dans sa chambrt
ides délibérations — pure formalité ! —
I el. il en sortait vingt minutes après ave
l«n verdict de culpabilité, mnei sur- le
circonstances atténuantes.
i \ El le président prononçait Sa sentenc
que nous avons fait connaître dans noir
dernier numéro :
li-
ft- llîf A m île iirisoïs, tlenx cc»».tl« fe
d- d'a*MCiHÏe, frais et dépens
Nous ferons seulement remarquer, H
us sujet, du chiffre de l'amende, que ce chiff:
irs de fis©© f. est dûàun simple lapsm de M.
)n~ président. Le jugement portait '^«OO f
nô Mais comme en matière de jurispruden-
ix' il n'est pas permis, paraît-il, de revei)
sur renonciation d'un arrêt, le chiffre '
ou- 'MP
nt: maintenu comme déiinuiveraent acqui
pie j Certains bourgeois ne purent dissimuI
me j Seur désappointement et leur colère. L'
{Ventre eux allait même jusqu'à insirni
que ce président était peut-être un an : ■
chiste déguisé ! !
Mais, eu somme, ils seraientinjust j-.
ces excellents produits de la bourgeois se,
de méconnaître le service que viennent d •
leur rendre los oies grasses préposées au
service de leur Capitole.
Si leur reconnaissance ne va pas j is-
cju's. îes faire empailler, plus tard, m is,
los révolutionnaires, nous espérons si p-
pléer à ce défaut de gratitude 1
LA DEFENSE
Avant d'eolrer dans le fond de la. «p.? .*s-
Ition qui m'amène à cotte barra, je lie» si'i
jbien faire constater que je ne suis m^
(venu ici avec l'intention de me défen 'r<
comme coupable, car si j'avais uue eu pa
bilité quelconque, «ue mauvaise actu i à
me reprocher, ma conscience, sou! j g
i de ma vie jusqu'à ce jour, me reproche ai
certainement îa mauvaise, action comi is
et ma conscience ne me reproche rien.
JN'aynnt jamais subi de condamnai n ,
n'ayant jamais eu h comparaître ïn m
devant un simple juge do paix., ne t: n
h unissant les commissaires de police pi •
B pour avoir eu des relations admimMrat ve ç
e nvec eux eu qualité u'i'iicien cousci le. *
,, municipal ou de gérant du journal 1 :
e Droit social, ou bien encore pour le, 1; a oi •
rappelés à Tordre comme président de i m
nions publiques, lorsqu'ils se permette ei
^ de croire qu'il leur était, permis de vi le
impunément ia liberté de îa tribune {c •
qui me permet, de constater en pas ni t
que les commissaires de police igno ei t
'» qu'ils sont les agents du règne « du pa le •
»:, menlnrhmu; »), n'ayant jamais oublié m i
es dignité d'homme au poin' de pouvoir d fit- ••
i-, quiconque d'avoir le droit de dire : j'ï i
vu cet homme d-aus la rue en étatd'ivr» ÏS ,
re ne me connaissant pas d'ennemis dai si i
vie sociale, et les explications de M l .i
,, président au sujet de l'enquête faite ax s
1^ mon pays natal, viennent confirmer un s
dernières paroles lorsqu'au début de et' i
séance il a constaté que j'y avais lais; 5d :
bons souvenirs.
,re Pour tes raisons multiples, j'air e h
croire qu'il me sera donné (prenant ou' ;■
f.„ ^a responsaînlilé de mes paroles) de \ re ■
dre la défense des miens contre Pop re. -
[sion capitaliste et, gouvernementale, to t
au ce que je regrette c'est, qu'étant app lé à
[ïre celte barre pour attaques contre îa ou •
:,je geoisie, le jury qui esi placé devan! m i
j-p ail; été choisi exclusivement dans la c as e
n{ ; des bourgeois et se trouve d'être p; r « e
. (fait juge et partie dans la cause et par co -
Mil r \ , ,
^ I sequent dans l'impossibilité de pouvoi ir, 3
juger d'une manière impartiale. M. le
-'ue président me fait remarquer que c'e, I. la
ns • loi, mais alors la loi (comme too.ïes if. s
•Ie 1' lois) est injuste el pour qu'il y eut uu
/un semblant de justice il eût. été néces aii e
luer de me donner pour juge un jury exe lu? i-
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