Titre : Ciné France : organe indépendant de défense du cinéma : le journal des spectateurs
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-02-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327422899
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 février 1938 11 février 1938
Description : 1938/02/11 (A3,N30). 1938/02/11 (A3,N30).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56060165
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, GR FOL-JO-2953
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Iules Berry et Danièle Parola dans tj
« Balthazar ». vl
Balthazar ,-
de Pierre Colombier fa
R
La Provence est à la mode ; à l'écran,
sur la scène, en chansons, à la radio,
partout s'épanouit sa chaude atmosphère
ensoleillée, son parfum d'ail, son accent
sonore. Les succès de M. Marcel Pagnol
ont été guignés par maints producteurs,
et c'est sans doute en sortant de la vi-
sion d'un des films du grand auteur mar-
seillais que les responsables de Balthazar
conçurent leur projet.
Mais ils n'ont point à coup sûr péné-
tré les secrets qui font des dialogues du
grand dramaturge un feu d'artifice
d'observation vivante, de pittoresque
amusant, de verve facile et naturelle.
Cette histoire de nabab des affaires
banni et chassé tant qu'il garde l'inco-
gnito, adulé et flagorné dès que sa véri-
table personnalité est connue ; de nou-
veau méprisé et même conspué, lorsqu'on
le croit fou et dépouillé de sa fortune ;
réhabilité enfin quand il est définitive-
ment réinstallé dans l'opulence, ce
thème du « selon que vous serez puis-
sant ou misérable » eût pu fournir la
matière d'un film satirique, amusant et
allègre sinon puissant et vengeur.
Il n'en est malheureusement rien, car
un dialogue banal et mou ôte toute sa-
veur à l'intrigue dont par ailleurs les
effets prévus à l'avance n'offrent guère
de surprise.
De vieux routiers comme Alerme,
Charpin, Doumel, Maupi, Delmont,
ne peuvent, malgré de méritoires efforts.
-'' sauver des personnages aussi convention-
nels' que ceux qu'on leur a fait des-
siner. Jules Berry mieux servi, y par- «
vient par une facilité et une aisance qui
sont assez réputées pour nous éviter d'en
refaire ici l'analyse. Danièle Parola a p,
pour elle sa grâce et une indéniable pho- co
togénie, et la jeune Jacqueline Paccaud al
révèle, avec des dons certains et des gi
traits charmants, un léger manque d'au- je
torité que l'expérience aura tôt fait de pe
corriger, n'en doutons point. jn
Lucas Gridoux, excellent dans la scène de
de la folie, transforme son masque pro- l'j
gressivement, avec une hallucinante vir- ci
tuosité et sort vainqueur d'une création
ingrate. te
Pierre Colombier a réalisé ce film cor- m
rectement et banalement. Seule la sit
séquence de gros plans, des visages oppo- ca
sant les deux fous est vraiment heureuse, l'j
sinon par son originalité, tout au moins bi
par son rythme et sa puissance. Le reste le
est plat et terne, malgré une bonne d(
photo et des paysages ensoleillés. la
C'est là, paraît-il, le bon modèle m
« commercial ». Voire ! éc
(Les films Agiman) ce
Georges DAMAS. qi
DU MEILLEUR...
naitres.se (Gaby Morlay I uhe actrice ré-
éhrc qui, par hasard, joue au Gym-
ia-e. Arrive à Paris un acteur de ciné-
na réputé (Georges Grey). Le rédac-
eur en chef veut l'interviewer lui-même.
I retrouve, venue dans la même inten-
ion chez le jeune premier, Jacqueline
h-luhar, brillante journaliste. Tels sont
es personnages du Quadrille. Gaby Mor-
ay trompera son amant avec l'acteur,
I lui pardonne et l'épouse, mais bien
lécidé à la tromper avec la journaliste
c jour même du mariage. Seulement le
ieau garçon revient au dernier moment
t enlève sa conquête. C'est avec Jac
liieline Delubac que Sacha Guitry se
nariera.
Le sujet, le dialogue et, cette fois, la
lise en scène sont de M. Sacha Guitry.
1 est entendu qu'il ne veut point faire
le cinéma, — je le crois sur parole et
e l'en félicite. « Connais-toi toi-même »
et une excellente maxime. Son film est
ne sorte de service d'actualité-publicité
le la pièce.
Tout au plus signalerai-je que le son
t la photo, malgré d'excellents techni-
iens, sont médiocre*.
Il faudrait avoir bien de l'esprit pour
ouer comme il convient l'esprit de
il. Gu:try. On se sent tout de suite inu-
ilement grave et presque pédant de
enir compter les fusées de ce charmant
eu d'artifice.
Peut-être cet esprit procède-t-il pill-
ât d'une habitude de langage que d'un
lan intérieur. L'oeuvre de M. Guitry
ait songer à une phrase de Balzac sur
lnslitrnuc rpliii.fi rlil-il fip rlénnni 1 lait
complications, de l'envie, de l'égoïsme.
Je n'aimais pas les rires que soule-
vait ce film, c'étaient des rires faciles, un
peu grossiers et souvent cruels. On sen-
tait vengés, dans la salle, une femme en-
vieuse, un goujat, des êtres honteux de
leurs ealcs petites histoires et que tant
d'esprit, justement, réhabilitait. M. Gui-
try est un homme fin, il ne doit pas
aimer ces rires-là plus que moi.
Il prête son charme et son grand ta-
lent d'acteur à une figure de mufle an-
xieux de s'étonner et de se raconter lui-
même ; Mme Gaby Morlay a composé
avec vérité une femme très « petite
femme », assez sotte et un peu commu-
ne. Mme Jacqueline Delubac donne son
élégance nonchalante à une fille cynique
et sournoise. A la scène, grâce à la ram-
pe, à la chaleur du public, à la réso-
nance des mots d'auteur, à la présence
des acteurs, tout cela doit être charmant.
M. Guitry a tort de jouer avec le ciné-
ma, c'est un amplificateur terrible. Il
faut bien de la grâce à l'impertinence
pour qu'elle y soit supportable.
De plus, le cinéma donne à cet au-
teur, tellement populaire déjà, des mil-
lions de spectateurs qui ne le connais-
saient guère, des jeunes, des provinciaux,
des ouvriers, des gens de la campagne.
Et ils ne sont pas, là-haut, au poulail-
ler, éblouis et intimidés, ils jugent cette .
oeuvre de leur fauteuil d'orchestre du
Sylvestre-Palace, elle vient se mettre à
leur niveau.
Franchement, que leur apportez-vous?
Vous les amusez, mais au dépens de
fllini ?
kim Tamiroff (en haut), John Trent et
accus
:u à peu de sa fraîcheur provinciale
mme le feuillage des marronniers perd
i soleil de midi la rosée du matin.
alzac le dit, certes, mieux que moi et
n'ai pas la citation sous les yeux. Ce-
:ndant Quadrille m'a rappelé^ cette
îage avec force. Depuis Nono, l'esprit
: M. Guitry perd sa poésie, sa jeunesse,
rlan naturel de gaminerie et d'insou-
ance qui en avait été la source.
Le véritable sujet de Quadrille est
rrible : voilà un homme fidèle par coin-
odité, un mariage auquel il va par las-
tude et un pardon qu'il accorde par
leul. Deux femmes se livrent l'une à
mtre, se trahissent, mentent et s'ém-
issent. Ce sont tout au plus, comme
dit l'auteur lui-même, des histoires
; « couchage ». Le mariage, l'amour,
souffrance et l'amitié y sont égale-
ent salis. Les seuls cris sincères qui
■happent à ces trois personnages sont
:ux de la naïve bestialité des Parisiens
ai s'ennuient, de la peur mesquine des
Geneviève Tobin dans « La Voix qui
■e ».
Je crois que j'aime mieux Fernan-
del et Mrlton, ils sont vulgaires, mais
franchement et nous n'en n'attendons
rien d'autre.
M. Sacha Guitry, depuis son adoles-
cence depuis qu'il apparaît dans le
Journal de Jules Renard, c jeune, char-
mant, traînant tous les coeurs après
soi », jusqu'à ce jour, aura été une
figure éminente de notre vie littéraire
et dramatique. Il aura connu le suecc-
pendant 101 pièces de théâtre, et l'envie,
et l'argent et le rire et l'amour du public
tous les soirs pendant toute une vie. Et
voilà ce qu'il nous donne à nous les
jeunes qui l'admirons, ce petit cynisme
de quatre sous ?
Entendez-moi, si à la fin d'un tel suc-
cès, un tel homme nous tendait une poi-
gnée de cendre, ce serait une belle le-
çon, d'autres 1 ont fait qui étaient plus
grands que lui.
Vraiment, M. Guitry, vous n'avez ni
ango sse, ni espoir, ni respect, ni séré-
nité ? Ce sont toujours ces petites his-
toires de cocus qui vous intéressent ;
Geneviève MANCERON.'
(Emile Natan)
La Voix qui accuse
de Charles Vidor
Il y. a, décidément, d'étranges coïnci-
dences. La Voix qui accuse, traduction
fantaisiste de The Great Gambini, res-
semble en bien des pointe à l'Alibi, le
film de Pierre Chenal, dont Marcel
Achard avait conçu l'idée, l'été dernier.
Que l'on en juge, il s'agit ici aussi d'un ■
célèbre magicien tuant par vengeance un
homme qui fit six ans auparavant le
malheur de sa vie. C'est au cours d'une i
représentation dans un brillant cabaret '
que le magicien retrouve son ennemi ; le i
■ soir même, il l'exécute. Une étrange fa-
mille est mêlée à l'affaire ; Gambini, '
unissant la prestidigitation aux déduc- '
lions de l'enquête, se substituera habile- '
ment à des policiers maladroits pour '
éloigner les soupçons et brouiller les |
pistes. Il confessera néanmoins son for- '
fait pour ne pas compromettre des in- '
nocents. I
On peut admirer sans doute, comment *
les Américains savent broder des ara-
besques autour de thèmes toujours sem- '
blables par le fond, et renouveler sans '
cesse des genres épuisés. Ce film policier j
est mené avec une aisance, une désin- '
voiture qui en font tout autre chose '
qu'un film policier. Querelles amoureu- *
ses, tours de passe-passe, faux aveux, '
séances d'occultisme, tout cela s'unit ■ '
plaisamment par le jeu d'Akim Tamiroff, *
Gambini d'élégante allure, Marian Marsh, t
John Trent, Reginald Denny et Gene-
viève Tobin, personnages écervelés qui c
semblent n'avoir aucune conscience * de '
leurs actes, fantoches animés pour le '
plaisir d'un public à tête vide. J
Encore une fois il nous faut confesser
notre impossibilité à ' agréer des spec- c
tacles de cet ordre pour le public fran-
çais qui demande au cinéma de l'émo- e
tion ou de la joie, du charme ou de *
l'esprit, mais non point ce jeu qui n'en- c
nuie pas une seconde — reconnaissons- S
le — mais ne laisse après lui aucune im-
pression durable. On peut seulement ob- c
server — fait anodin sans doute puisqu'il
s'agit d'une fiction, mais dont la répéti-
tion nous paraît extrêmement perni-
cieuse — combien dans tout cela un
cadavre compte peu. Par la grâce du ci-
néma américain, un homme qu'on
« abat », aela__tendra-^" -""î^". "n^i»«J" ■ —*-
à être" .drames c'est uru^ujet d caqueté,
un motif ' de curiosité, un mystère à
éclaircir, des secrets à percer, une re-
nommée assurée, toutes choses fort exci-
tantes et qui n'ont rien de terrible. Il
y a beau temps que le respect de la vie
humaine, la consc:ence et le remords
semblent pour les Américains sentiments
périmés. Et c'est ce que nous ne sau-
rions admettre qu'il faille absolument
pour distraire ou intéresser le public de
notre temps, la trace du crime.
Pierre LEPROHON.
(l'uramount)
^Quatre heures
f/ du matin
de Fernand Rivers
Il/«tait fatal qu'un jour ou l'autre,
.Mj^Yves Mirande et M. Fernand Rivers,
j^néiiN hommes de théâtre venus au j
çfhéina, se rencontrent pour faire, de ^j
» Concert, un film. 4qj
Ce film, nous l'avons : c'est Quatre
heures du matin, un vaudeville « tra-
ditionnel », dans lequel on retrouve
« l'esprit bien parisien et les bons
mots >, de M. Mirande, et la mise en
scène caractéristique de M. Rivers,
ancien acteur, ancien directeur de l'Am-
bigu, devenu producteur et réalisateur
De gauche à droite : Martha Raye,
Bing Crosby et Mary Carlisle dans
« Quitte ou Double ».
de films, avec, à son actif, Bichon, La
Concierge revient de suite et Le Fau-
teuil 47.
Si le but de MM. Mirande et Rivers
est de faire rire, par n'importe quel
moyen, ce qu'on appelle le « gros pu-
blic », il faut reconnaître qu'ils ont par-
faitement réussi. Dans la grande salle du
boulevard, où nous avons vu Quatre
heures du matin, l'assistance s'esclaf-
fait devant les situations comiques ima-
ginées par M. Mirande, et si bien mises
en scène par M. Rivers.
Profitant de l'absence de sa femme —
qu'il adore pourtant, nous précise-t-on —
M. Durand a passé la nuit au bal des
Quat'-z-Arts... Le lendemain matin, quand
il se réveille, chez lui, il a la surprise
le se voir déguisé en Mignon Henri III.
Mouvelle surprise : dans son apparte-
nant se trouvent également mie petite
'emme de chez Maxim', travestie en
t Anne d'Autriche », et un ami, non
noins travesti, « La Bobine ».
Le trio, encore dans les vapeurs de
:ette nuit de bombe, est surpris par la
jellc-mère de Durand, « la Duchesse »,
'emme du plus grand monde^ mais aussi
me de ces belles-mamans acariâtres, sans
equel il est impossible — paraît-il — de
composer un bon vaudeville.
Ce même matin, il y a justement un
jnterrement dans la maison : celui du
iropriétaire de l'immeuble... On imagine
juels effets comiques et quels bons mots
>n peut tirer d'une telle situation.
VIM. Mirande et Rivers n'y ont pas man-
raé !
Devons-nous raconter en détails la
mite du film ? Il est sans doute suffi-
sant de savoir que la terrible « Du-
:hesse » réussit à faire brouiller Durand
:t sa femme, que celui-ci, pour oublier,
ie met à faire la noce « pour de bon »...
l'heure où'lps soldats partant à l'assaut
franchissent le parapet de la tranchée, et
celle où les noceurs rentrent chez eux,
après une nuit de bombe. Quel tact !...
Film conventionnel, superficiel, où les
personnages sont de pauvres fantoches
n'ayant rien d'humain et de réel, Quatre
heures du matin constitue un spectacle
d'une gaieté trop vulgaire et d'une pro-
fonde amoralité.
Inutile de souligner qu'il ne s'adresse
pas aux familles. Et pour les personnes
qui aiment l'esprit et la finesse, nous
leur conseillons d'aller revoir... Mais je
m'arrête, j'allais citer quatre films amé-
ricains, et je risquerais d'être taxé de
parti pris. Oserai-je insinuer, pourtant,
que c'est en Amérique que s'est réfu-
gié l'esprit français dont nos films — à
part quelques rares exceptions, qui con-
firment la règle — sont généralement si
pauvres !
Pierre AUTRE.
(D. U. C.)
Quitte ou Double
de Théodore Reed
On sait que le film américain, dans son
élaboration comme dans sa réalisation est
l'oeuvre d'une équipe de collaborateurs,
un vaste travail d'assemblage,.toujours
habile, souvent sans âme. Il arrive aussi
que d'excellentes idées avortent, que des
inventions restent en chemin, que le film
passe à côté de son vrai sujet qui était
dans le développement logique de son
thème et non point dans un cocktail où
se mêlent — et se brouillent toutes
les formes et tous les genres. C'est un
peu le cas de Quitte ou Double, qui part
sur une idée extrêmement originale et
n'en tire ensuite aucun parti.
Un philanthrope convaincu de l'excel-
lence du genre humain a décidé de lé-
fritéifigent: 'ConforffièrtenF'T.'"sa" voloirre,
ses exécuteurs testamentaires déposent
De gauene à droite : marguerite more;
« Quatre heun
lais tout s'arrangera : l'excellent « La
obine » réconciliera les époux et réus-
ira à mettre au pas « La Duchesse »,
u'il a connue jadis, et qui n'était que
lie de concierge !
Et voilà !
M. Mirande, qui a écrit Le Chasseur
e chez Maxim's est aussi l'auteur de
ette comédie charmante, Sept Hommes^...
ne femme. Pourquoi faut-il donc qu'il
acrifie au soi-disant goût du public, et
ous donne des films comme Quatre
•eures du matin ? Par moment, dans
e film, on trouve quelques situations
musantes, quelques mots qui ont de la
inesse. Mais ce sont des éclairs au
îilieu d'un ensemble vulgaire, sans au-
une vraisemblance, où certaines idées
riginales sont gâchées par un mauvais
raitement. Nous avons retrouvé dans ce
1m une scène qui avait fait autrefois
lotre joie dans Le Roi du cirque, de
lax Linder. Les héros du film sont
enus se coucher dans la vitrine d'un
nagasin où est installée une chambre à
oucher. Au matin, quand on lève le
ideau de fer, ce' spectacle imprévu
ause la joie des passants. Mais nous ne
omparerons pas la scène jouée par Max
,inder, et celle de Baroux et Lefaur.
C'est, en effet, Lucien Baroux qui
-icarne M. Durand, et André Lefaur « La
îobine ». Lyne Clevers incarne, avec
DUte la vulgarité voulue, la Petite
'emme. Marguerite Moreno est « la
)uchesse », et Germaine Laugier,
dme Durand. Ils ont tous joué et
: chargé » selon les traditions du vaude-
ille.
De plus, Lucien Baroux et Lyne Cle-
fers chantent une chanson de Henry Ver-
lun, Quatre heures du matin, qui a
lonné son titre au film, dont on appré-
ciera vivement le goût quand nous
lurons précisé qu'on y met en parallèle
no, Lucien owgiu et j»yiiu V.IB,CIB UU.,»
es du matin ».
discrètement en des lieux publics, vingt-
cinq portefeuilles contenant chacun cent
dollars et une adresse. Quatre passants
subissent ainsi victorieusement l'épreuve
d'honnêteté, en rapportant le portefeuille
à son adresse. Reste l'épreuve d'intelli-
gence qui consiste pour chacun à dou-
bler honnêtement un capital de 5.000 dol-
lars en 30 jours. On imagine, en faisant
rendre à cette idée tout ce qu'elle conte-
nait, la fine et profonde satire qu'un
homme d'esprit en eût tirée. Mais les
Américains n'ont eu d'autre ambition,
semble-t-il, que de faire — une fois de
plus — tin film de music-hall. Ils l'ont
fait et, bien entendu, l'ont réussi, mais
ils sont passés à côté d'une comédie qui
pouvait être beaucoup plus rare et beau-
coup plus drôle.
Nous n'avons à juger que ce qu'ils
nous offrent. Nous sommes loin de l'am-
pleur de 42' Rue ou de Wonder Bar,
mais il y a néanmoins de très bons mor-
ceaux de music-hall dans ce film, et sur-
tout l'idée de l'orchestre vocal et sa
présentation. On sent quelques instants,
dans le rythme cinégraphique exacte-
ment conforme au rythme musical, tout
ce que l'on pourrait obtenir d'un mon-
tage sono-visuel de ce genre, mieux dé-
veloppé. D'autres numéros, encore qu'ils
soient montés impeccablement, n'en sont
pas moins d'un goût douteux où le bur-
lesque devient plutôt du grotesque.
Bing Crosby excellent chanteur sait
jouer avec intelligence, Martha Raye,
dans un rôle de vedette de music-hall
est aussi pénible à voir qu'à entendre,
parce qu'on l'a voulu ainsi. Mary Car-
lisle, Andry Devine, Will Frawley com-
plètent l'interprétation de cette comé-
die spectaculaire.
(Paramount)
P L.
« Balthazar ». vl
Balthazar ,-
de Pierre Colombier fa
R
La Provence est à la mode ; à l'écran,
sur la scène, en chansons, à la radio,
partout s'épanouit sa chaude atmosphère
ensoleillée, son parfum d'ail, son accent
sonore. Les succès de M. Marcel Pagnol
ont été guignés par maints producteurs,
et c'est sans doute en sortant de la vi-
sion d'un des films du grand auteur mar-
seillais que les responsables de Balthazar
conçurent leur projet.
Mais ils n'ont point à coup sûr péné-
tré les secrets qui font des dialogues du
grand dramaturge un feu d'artifice
d'observation vivante, de pittoresque
amusant, de verve facile et naturelle.
Cette histoire de nabab des affaires
banni et chassé tant qu'il garde l'inco-
gnito, adulé et flagorné dès que sa véri-
table personnalité est connue ; de nou-
veau méprisé et même conspué, lorsqu'on
le croit fou et dépouillé de sa fortune ;
réhabilité enfin quand il est définitive-
ment réinstallé dans l'opulence, ce
thème du « selon que vous serez puis-
sant ou misérable » eût pu fournir la
matière d'un film satirique, amusant et
allègre sinon puissant et vengeur.
Il n'en est malheureusement rien, car
un dialogue banal et mou ôte toute sa-
veur à l'intrigue dont par ailleurs les
effets prévus à l'avance n'offrent guère
de surprise.
De vieux routiers comme Alerme,
Charpin, Doumel, Maupi, Delmont,
ne peuvent, malgré de méritoires efforts.
-'' sauver des personnages aussi convention-
nels' que ceux qu'on leur a fait des-
siner. Jules Berry mieux servi, y par- «
vient par une facilité et une aisance qui
sont assez réputées pour nous éviter d'en
refaire ici l'analyse. Danièle Parola a p,
pour elle sa grâce et une indéniable pho- co
togénie, et la jeune Jacqueline Paccaud al
révèle, avec des dons certains et des gi
traits charmants, un léger manque d'au- je
torité que l'expérience aura tôt fait de pe
corriger, n'en doutons point. jn
Lucas Gridoux, excellent dans la scène de
de la folie, transforme son masque pro- l'j
gressivement, avec une hallucinante vir- ci
tuosité et sort vainqueur d'une création
ingrate. te
Pierre Colombier a réalisé ce film cor- m
rectement et banalement. Seule la sit
séquence de gros plans, des visages oppo- ca
sant les deux fous est vraiment heureuse, l'j
sinon par son originalité, tout au moins bi
par son rythme et sa puissance. Le reste le
est plat et terne, malgré une bonne d(
photo et des paysages ensoleillés. la
C'est là, paraît-il, le bon modèle m
« commercial ». Voire ! éc
(Les films Agiman) ce
Georges DAMAS. qi
DU MEILLEUR...
naitres.se (Gaby Morlay I uhe actrice ré-
éhrc qui, par hasard, joue au Gym-
ia-e. Arrive à Paris un acteur de ciné-
na réputé (Georges Grey). Le rédac-
eur en chef veut l'interviewer lui-même.
I retrouve, venue dans la même inten-
ion chez le jeune premier, Jacqueline
h-luhar, brillante journaliste. Tels sont
es personnages du Quadrille. Gaby Mor-
ay trompera son amant avec l'acteur,
I lui pardonne et l'épouse, mais bien
lécidé à la tromper avec la journaliste
c jour même du mariage. Seulement le
ieau garçon revient au dernier moment
t enlève sa conquête. C'est avec Jac
liieline Delubac que Sacha Guitry se
nariera.
Le sujet, le dialogue et, cette fois, la
lise en scène sont de M. Sacha Guitry.
1 est entendu qu'il ne veut point faire
le cinéma, — je le crois sur parole et
e l'en félicite. « Connais-toi toi-même »
et une excellente maxime. Son film est
ne sorte de service d'actualité-publicité
le la pièce.
Tout au plus signalerai-je que le son
t la photo, malgré d'excellents techni-
iens, sont médiocre*.
Il faudrait avoir bien de l'esprit pour
ouer comme il convient l'esprit de
il. Gu:try. On se sent tout de suite inu-
ilement grave et presque pédant de
enir compter les fusées de ce charmant
eu d'artifice.
Peut-être cet esprit procède-t-il pill-
ât d'une habitude de langage que d'un
lan intérieur. L'oeuvre de M. Guitry
ait songer à une phrase de Balzac sur
lnslitrnuc rpliii.fi rlil-il fip rlénnni 1 lait
complications, de l'envie, de l'égoïsme.
Je n'aimais pas les rires que soule-
vait ce film, c'étaient des rires faciles, un
peu grossiers et souvent cruels. On sen-
tait vengés, dans la salle, une femme en-
vieuse, un goujat, des êtres honteux de
leurs ealcs petites histoires et que tant
d'esprit, justement, réhabilitait. M. Gui-
try est un homme fin, il ne doit pas
aimer ces rires-là plus que moi.
Il prête son charme et son grand ta-
lent d'acteur à une figure de mufle an-
xieux de s'étonner et de se raconter lui-
même ; Mme Gaby Morlay a composé
avec vérité une femme très « petite
femme », assez sotte et un peu commu-
ne. Mme Jacqueline Delubac donne son
élégance nonchalante à une fille cynique
et sournoise. A la scène, grâce à la ram-
pe, à la chaleur du public, à la réso-
nance des mots d'auteur, à la présence
des acteurs, tout cela doit être charmant.
M. Guitry a tort de jouer avec le ciné-
ma, c'est un amplificateur terrible. Il
faut bien de la grâce à l'impertinence
pour qu'elle y soit supportable.
De plus, le cinéma donne à cet au-
teur, tellement populaire déjà, des mil-
lions de spectateurs qui ne le connais-
saient guère, des jeunes, des provinciaux,
des ouvriers, des gens de la campagne.
Et ils ne sont pas, là-haut, au poulail-
ler, éblouis et intimidés, ils jugent cette .
oeuvre de leur fauteuil d'orchestre du
Sylvestre-Palace, elle vient se mettre à
leur niveau.
Franchement, que leur apportez-vous?
Vous les amusez, mais au dépens de
fllini ?
kim Tamiroff (en haut), John Trent et
accus
:u à peu de sa fraîcheur provinciale
mme le feuillage des marronniers perd
i soleil de midi la rosée du matin.
alzac le dit, certes, mieux que moi et
n'ai pas la citation sous les yeux. Ce-
:ndant Quadrille m'a rappelé^ cette
îage avec force. Depuis Nono, l'esprit
: M. Guitry perd sa poésie, sa jeunesse,
rlan naturel de gaminerie et d'insou-
ance qui en avait été la source.
Le véritable sujet de Quadrille est
rrible : voilà un homme fidèle par coin-
odité, un mariage auquel il va par las-
tude et un pardon qu'il accorde par
leul. Deux femmes se livrent l'une à
mtre, se trahissent, mentent et s'ém-
issent. Ce sont tout au plus, comme
dit l'auteur lui-même, des histoires
; « couchage ». Le mariage, l'amour,
souffrance et l'amitié y sont égale-
ent salis. Les seuls cris sincères qui
■happent à ces trois personnages sont
:ux de la naïve bestialité des Parisiens
ai s'ennuient, de la peur mesquine des
Geneviève Tobin dans « La Voix qui
■e ».
Je crois que j'aime mieux Fernan-
del et Mrlton, ils sont vulgaires, mais
franchement et nous n'en n'attendons
rien d'autre.
M. Sacha Guitry, depuis son adoles-
cence depuis qu'il apparaît dans le
Journal de Jules Renard, c jeune, char-
mant, traînant tous les coeurs après
soi », jusqu'à ce jour, aura été une
figure éminente de notre vie littéraire
et dramatique. Il aura connu le suecc-
pendant 101 pièces de théâtre, et l'envie,
et l'argent et le rire et l'amour du public
tous les soirs pendant toute une vie. Et
voilà ce qu'il nous donne à nous les
jeunes qui l'admirons, ce petit cynisme
de quatre sous ?
Entendez-moi, si à la fin d'un tel suc-
cès, un tel homme nous tendait une poi-
gnée de cendre, ce serait une belle le-
çon, d'autres 1 ont fait qui étaient plus
grands que lui.
Vraiment, M. Guitry, vous n'avez ni
ango sse, ni espoir, ni respect, ni séré-
nité ? Ce sont toujours ces petites his-
toires de cocus qui vous intéressent ;
Geneviève MANCERON.'
(Emile Natan)
La Voix qui accuse
de Charles Vidor
Il y. a, décidément, d'étranges coïnci-
dences. La Voix qui accuse, traduction
fantaisiste de The Great Gambini, res-
semble en bien des pointe à l'Alibi, le
film de Pierre Chenal, dont Marcel
Achard avait conçu l'idée, l'été dernier.
Que l'on en juge, il s'agit ici aussi d'un ■
célèbre magicien tuant par vengeance un
homme qui fit six ans auparavant le
malheur de sa vie. C'est au cours d'une i
représentation dans un brillant cabaret '
que le magicien retrouve son ennemi ; le i
■ soir même, il l'exécute. Une étrange fa-
mille est mêlée à l'affaire ; Gambini, '
unissant la prestidigitation aux déduc- '
lions de l'enquête, se substituera habile- '
ment à des policiers maladroits pour '
éloigner les soupçons et brouiller les |
pistes. Il confessera néanmoins son for- '
fait pour ne pas compromettre des in- '
nocents. I
On peut admirer sans doute, comment *
les Américains savent broder des ara-
besques autour de thèmes toujours sem- '
blables par le fond, et renouveler sans '
cesse des genres épuisés. Ce film policier j
est mené avec une aisance, une désin- '
voiture qui en font tout autre chose '
qu'un film policier. Querelles amoureu- *
ses, tours de passe-passe, faux aveux, '
séances d'occultisme, tout cela s'unit ■ '
plaisamment par le jeu d'Akim Tamiroff, *
Gambini d'élégante allure, Marian Marsh, t
John Trent, Reginald Denny et Gene-
viève Tobin, personnages écervelés qui c
semblent n'avoir aucune conscience * de '
leurs actes, fantoches animés pour le '
plaisir d'un public à tête vide. J
Encore une fois il nous faut confesser
notre impossibilité à ' agréer des spec- c
tacles de cet ordre pour le public fran-
çais qui demande au cinéma de l'émo- e
tion ou de la joie, du charme ou de *
l'esprit, mais non point ce jeu qui n'en- c
nuie pas une seconde — reconnaissons- S
le — mais ne laisse après lui aucune im-
pression durable. On peut seulement ob- c
server — fait anodin sans doute puisqu'il
s'agit d'une fiction, mais dont la répéti-
tion nous paraît extrêmement perni-
cieuse — combien dans tout cela un
cadavre compte peu. Par la grâce du ci-
néma américain, un homme qu'on
« abat », aela__tendra-^" -""î^". "n^i»«J" ■ —*-
à être" .drames c'est uru^ujet d caqueté,
un motif ' de curiosité, un mystère à
éclaircir, des secrets à percer, une re-
nommée assurée, toutes choses fort exci-
tantes et qui n'ont rien de terrible. Il
y a beau temps que le respect de la vie
humaine, la consc:ence et le remords
semblent pour les Américains sentiments
périmés. Et c'est ce que nous ne sau-
rions admettre qu'il faille absolument
pour distraire ou intéresser le public de
notre temps, la trace du crime.
Pierre LEPROHON.
(l'uramount)
^Quatre heures
f/ du matin
de Fernand Rivers
Il/«tait fatal qu'un jour ou l'autre,
.Mj^Yves Mirande et M. Fernand Rivers,
j^néiiN hommes de théâtre venus au j
çfhéina, se rencontrent pour faire, de ^j
» Concert, un film. 4qj
Ce film, nous l'avons : c'est Quatre
heures du matin, un vaudeville « tra-
ditionnel », dans lequel on retrouve
« l'esprit bien parisien et les bons
mots >, de M. Mirande, et la mise en
scène caractéristique de M. Rivers,
ancien acteur, ancien directeur de l'Am-
bigu, devenu producteur et réalisateur
De gauche à droite : Martha Raye,
Bing Crosby et Mary Carlisle dans
« Quitte ou Double ».
de films, avec, à son actif, Bichon, La
Concierge revient de suite et Le Fau-
teuil 47.
Si le but de MM. Mirande et Rivers
est de faire rire, par n'importe quel
moyen, ce qu'on appelle le « gros pu-
blic », il faut reconnaître qu'ils ont par-
faitement réussi. Dans la grande salle du
boulevard, où nous avons vu Quatre
heures du matin, l'assistance s'esclaf-
fait devant les situations comiques ima-
ginées par M. Mirande, et si bien mises
en scène par M. Rivers.
Profitant de l'absence de sa femme —
qu'il adore pourtant, nous précise-t-on —
M. Durand a passé la nuit au bal des
Quat'-z-Arts... Le lendemain matin, quand
il se réveille, chez lui, il a la surprise
le se voir déguisé en Mignon Henri III.
Mouvelle surprise : dans son apparte-
nant se trouvent également mie petite
'emme de chez Maxim', travestie en
t Anne d'Autriche », et un ami, non
noins travesti, « La Bobine ».
Le trio, encore dans les vapeurs de
:ette nuit de bombe, est surpris par la
jellc-mère de Durand, « la Duchesse »,
'emme du plus grand monde^ mais aussi
me de ces belles-mamans acariâtres, sans
equel il est impossible — paraît-il — de
composer un bon vaudeville.
Ce même matin, il y a justement un
jnterrement dans la maison : celui du
iropriétaire de l'immeuble... On imagine
juels effets comiques et quels bons mots
>n peut tirer d'une telle situation.
VIM. Mirande et Rivers n'y ont pas man-
raé !
Devons-nous raconter en détails la
mite du film ? Il est sans doute suffi-
sant de savoir que la terrible « Du-
:hesse » réussit à faire brouiller Durand
:t sa femme, que celui-ci, pour oublier,
ie met à faire la noce « pour de bon »...
l'heure où'lps soldats partant à l'assaut
franchissent le parapet de la tranchée, et
celle où les noceurs rentrent chez eux,
après une nuit de bombe. Quel tact !...
Film conventionnel, superficiel, où les
personnages sont de pauvres fantoches
n'ayant rien d'humain et de réel, Quatre
heures du matin constitue un spectacle
d'une gaieté trop vulgaire et d'une pro-
fonde amoralité.
Inutile de souligner qu'il ne s'adresse
pas aux familles. Et pour les personnes
qui aiment l'esprit et la finesse, nous
leur conseillons d'aller revoir... Mais je
m'arrête, j'allais citer quatre films amé-
ricains, et je risquerais d'être taxé de
parti pris. Oserai-je insinuer, pourtant,
que c'est en Amérique que s'est réfu-
gié l'esprit français dont nos films — à
part quelques rares exceptions, qui con-
firment la règle — sont généralement si
pauvres !
Pierre AUTRE.
(D. U. C.)
Quitte ou Double
de Théodore Reed
On sait que le film américain, dans son
élaboration comme dans sa réalisation est
l'oeuvre d'une équipe de collaborateurs,
un vaste travail d'assemblage,.toujours
habile, souvent sans âme. Il arrive aussi
que d'excellentes idées avortent, que des
inventions restent en chemin, que le film
passe à côté de son vrai sujet qui était
dans le développement logique de son
thème et non point dans un cocktail où
se mêlent — et se brouillent toutes
les formes et tous les genres. C'est un
peu le cas de Quitte ou Double, qui part
sur une idée extrêmement originale et
n'en tire ensuite aucun parti.
Un philanthrope convaincu de l'excel-
lence du genre humain a décidé de lé-
fritéifigent: 'ConforffièrtenF'T.'"sa" voloirre,
ses exécuteurs testamentaires déposent
De gauene à droite : marguerite more;
« Quatre heun
lais tout s'arrangera : l'excellent « La
obine » réconciliera les époux et réus-
ira à mettre au pas « La Duchesse »,
u'il a connue jadis, et qui n'était que
lie de concierge !
Et voilà !
M. Mirande, qui a écrit Le Chasseur
e chez Maxim's est aussi l'auteur de
ette comédie charmante, Sept Hommes^...
ne femme. Pourquoi faut-il donc qu'il
acrifie au soi-disant goût du public, et
ous donne des films comme Quatre
•eures du matin ? Par moment, dans
e film, on trouve quelques situations
musantes, quelques mots qui ont de la
inesse. Mais ce sont des éclairs au
îilieu d'un ensemble vulgaire, sans au-
une vraisemblance, où certaines idées
riginales sont gâchées par un mauvais
raitement. Nous avons retrouvé dans ce
1m une scène qui avait fait autrefois
lotre joie dans Le Roi du cirque, de
lax Linder. Les héros du film sont
enus se coucher dans la vitrine d'un
nagasin où est installée une chambre à
oucher. Au matin, quand on lève le
ideau de fer, ce' spectacle imprévu
ause la joie des passants. Mais nous ne
omparerons pas la scène jouée par Max
,inder, et celle de Baroux et Lefaur.
C'est, en effet, Lucien Baroux qui
-icarne M. Durand, et André Lefaur « La
îobine ». Lyne Clevers incarne, avec
DUte la vulgarité voulue, la Petite
'emme. Marguerite Moreno est « la
)uchesse », et Germaine Laugier,
dme Durand. Ils ont tous joué et
: chargé » selon les traditions du vaude-
ille.
De plus, Lucien Baroux et Lyne Cle-
fers chantent une chanson de Henry Ver-
lun, Quatre heures du matin, qui a
lonné son titre au film, dont on appré-
ciera vivement le goût quand nous
lurons précisé qu'on y met en parallèle
no, Lucien owgiu et j»yiiu V.IB,CIB UU.,»
es du matin ».
discrètement en des lieux publics, vingt-
cinq portefeuilles contenant chacun cent
dollars et une adresse. Quatre passants
subissent ainsi victorieusement l'épreuve
d'honnêteté, en rapportant le portefeuille
à son adresse. Reste l'épreuve d'intelli-
gence qui consiste pour chacun à dou-
bler honnêtement un capital de 5.000 dol-
lars en 30 jours. On imagine, en faisant
rendre à cette idée tout ce qu'elle conte-
nait, la fine et profonde satire qu'un
homme d'esprit en eût tirée. Mais les
Américains n'ont eu d'autre ambition,
semble-t-il, que de faire — une fois de
plus — tin film de music-hall. Ils l'ont
fait et, bien entendu, l'ont réussi, mais
ils sont passés à côté d'une comédie qui
pouvait être beaucoup plus rare et beau-
coup plus drôle.
Nous n'avons à juger que ce qu'ils
nous offrent. Nous sommes loin de l'am-
pleur de 42' Rue ou de Wonder Bar,
mais il y a néanmoins de très bons mor-
ceaux de music-hall dans ce film, et sur-
tout l'idée de l'orchestre vocal et sa
présentation. On sent quelques instants,
dans le rythme cinégraphique exacte-
ment conforme au rythme musical, tout
ce que l'on pourrait obtenir d'un mon-
tage sono-visuel de ce genre, mieux dé-
veloppé. D'autres numéros, encore qu'ils
soient montés impeccablement, n'en sont
pas moins d'un goût douteux où le bur-
lesque devient plutôt du grotesque.
Bing Crosby excellent chanteur sait
jouer avec intelligence, Martha Raye,
dans un rôle de vedette de music-hall
est aussi pénible à voir qu'à entendre,
parce qu'on l'a voulu ainsi. Mary Car-
lisle, Andry Devine, Will Frawley com-
plètent l'interprétation de cette comé-
die spectaculaire.
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