Titre : Le Droit des peuples : organe d'action socialiste nationale et internationale et de défense des réfugiés alsaciens, lorrains, belges, français
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1918-03-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32758992s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 308 Nombre total de vues : 308
Description : 29 mars 1918 29 mars 1918
Description : 1918/03/29 (A1,N11). 1918/03/29 (A1,N11).
Description : Note : 02 PI 0165 vues Réd. 16 x R183938. Note : 02 PI 0165 vues Réd. 16 x R183938.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG57 Collection numérique : BIPFPIG57
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse Collection numérique : Bibliographie de la presse
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56051611
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-40563
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
PREMIERE ANNEE. — %'« U.
fce Kismém ; i® centimes
iVBNMVEtH n MAftS 19iS.
ORGANE DICTION SOCIALISTE NATIONALE ET INTERNATIONALE
êfc ~<âe 3DeiÊ^anLSe ■étêêf JESéfia^iés a,lsax3ie3TLSf 3Lo3?2ra.irLS, DDel^ës?, £ra,33.ç;a,:Ls
SÉGRÉTAÎpE DÉ Ï-A REDACTION
Eugène G-RBINIpB
: (î)e î8 à 20'HMréi-a.ùà> bureaux du journal)
PARAISSANT LÉ VENDREDI
(Huit pages)
BUÊtEAUX * 6, ftoe d'Aùmâié IXe (Métro; Saint-Georges)
TEliÉPHÔNE Trudàino 53«!84:
ADMINISTRATION ET PUBLICITE
; Vincent VÔLGKAÉRT
(De 15 à 18 heures aux bureauco du journal)
\: AEOMjSTEISZlîSisr'T© :
Un an : 6. fr. — Six mois : 3 fiv -- Etranger : 8 et 4 fr.
Simples Réflexions
Si des illusions restaient encore à
quelques camarades de chez nous, pour
croire que Je prolétariat allemand est
susceptible de s'aflran'Ohii- du^ joug im-
périaliste, tant que les succès Couronne-
ront les aMnes allemandes, c'est qu'en
ciux flfa foi ce die suggeisl.i|Dn l'emporte
sui la raisoin et finie, se refusant à ana-
lyser les faits, ils entendent poursuivre
. leur chiimère jusqu'au -bout.
Aiux heures douilowenses où l'esprit
évoque 'es carnages terribles provo-
qués par celte gucrme. quand on voit,
«rêvant soi, la perspective d«s longues
périodes de souffrance'- qu'il faudra]
peut-être encore, imposer à ceux qui
■combattent pour assurer la liberté du
monde, on a certes des instants de dé-
couragement, et l'esprit inquiet, fuyant
l'horrible réalité, -e^saiw?: d'en chercher,
dans de multiples combinaisons, la so-
lution.
Hélas,, ce n'est que la manifêstà'tilon
d'unie■■ ■■êêfaiiïlmcé' ra'oiraie: devant là'l'a--
: )cte>sa tQUirdié iniposiéiè: à lliurnanitâ': : "
v-" ■'3feni;;eesyie'uï'ie«3;-d'hésitation, ■•on-, es-
, saie'deÈoncevvqiîirï'iKti'ioii 'morale et ma-
térielle du prolétariat allemand s'exer-
çàhi en harmonie a.vec l'actiion du pro-
létariat îniondii-al; dans là réalité, il ■nons
faut cruel lernè-iit'déchanter.
•Les Russes ont eu cette illusion ; co,r
à part quelques, fripouilles à. la ■ solde
. au Kaiser, on peint diire que le plus
grand nombre de ceux qui dirigèrent la
> révolution ruas© Jurent des illumés
éblouis par la. magie, des mots: Croyant
qu à l'exemple die la Russie révolution-
naire', les -travaiilleurs du monde entier
triaient c^ntrainidire leurs . Gouverne-
ments à -la' paix, ils ont démobilisé 'far-'
. .me-e témoignant ainsi d'une façon'éelb.-
•.- tante deleurs semtiinenst hautement pa-
cifistes. Ils ont été'pïusioiin dans l'or-
dre, moral: se suggestionnant eux-mê-
mes,, voulant croire an désintéressement
de l'AUennagjie, ils ont- proposé a celle-
ci uaie paix démocratique sur la base
du respect des droits dès peuples Dès
que la conversation fut engagée, l'Alle-
magne démasqua ses ambitions. Quel-
que peu dégrisés par les exigences im-
périalistes' des Empires centraux, trop
tard, les éléments sains de la révolution
*«sse pensèrent à organiser )a résis^
to.ee.
Dans nos sociétés modernes-, Ia résis-
toice armée ne peut s'improviser il
faut des cadres solides, entraînés' ot,
derrière., une industrie puissante, une
organisa Lion mélhodiqiue. de toutes les
énergies de la nation pour constituer
une force véritablement utile.;
Le® revolutiiou.nai.ree russes avaient
Wji.it brisé : leur puissance militaire
n exustait plus, l'organisation, économi-
que-.était anéantie, il n'y avait que la
■ magie des mots qui pouvait leur- donner
. la-victoire^, mais tes militaires alle-
mands, profondément réalités ne «■in-
clinent pas devant l'abstraction'du droit
■mais seulement devant la force et le"
prolétariat allemand lui-miènve., devant
ce .grand exemple d'un peuple essayant,
d'atteindire d'un seul coup'aux formes
. les plus élevées de la diéraoeraliey ivstn
sourd à. l'appel du peuple russe, lais-
sant ses gouvernants égorger la révofa-
4ion et prépairer le retour- du tsarisme.
; Cet exemple, pour moi., est décisif.
•" J© n'ai jamais eu une ÎM-n grandi)
confiance dans ce que l'on appelle la
volonté ctes peuples, quand cette volon-
té ne se manidesie pas par une organi-
sation poliitstque et sociale, expression
de la volonté de la nation.
Le peuple aHeniuaKl, Jai'gpment en
jwogrèg sur lé ten'ain sw.irâ.1, satisfait
de* conditions matérielles dans-lesquel-
les i,i vit, n'a pas- à travers son histoire
des exeiniples comane, teux. de la Fran-
ce où le peuple combat et"meuit siiii-
Itleimient pooiï un principe. Le peuple
aïlemiamd 'est càii>aib)e d'efforts pour
coïKjiuéfir de mteu'lleures ciondàllons de
liravai'l, il est incapable de l'effort,
maintes fois accompli pal la nation
française, de lutter pour une idée.
Aoi'ssi bien, de ces ,événements, une
grande leçon se dégogè pour nous: c'e^b-
,(|ue les dûnTOcralJGs ont, plus encore qinJ
-les antres peuples, le devoir de forWier
leu.r puissance militaire défensive tant
qu'il- êxLslef a des peu pies servîtes .'.e-apa-v
-blés de •sui-vrei.-.rjies' 'gom-verneinents; am.-
■bitiauxy les, entrainanl à la conquête de
territoires. 'Au^ftslï gmndié^ est la -naïve-
té clé mos amis qui .croient que 'a con-
férence intarnationàJe à.laquelle parli-
.ticiperont les AHeimands peut être sus-
ceptible d'amené.!' un cba»geiné«it im-
médiat dia'ns • Tonen'tatJo.n des peuples.
Les déclarations des socialistes ' alle-
mands sont, tojp nettes pouir nous yer-
înettr'e dte erpire que de .cette conféren-,
ce pût soitia' quelque; chose d'utije à
la cause die''la justice. Us n'ont pas j'us-
rju'icd% bien, au oontrajre, manifesté un
feanitiianoiiit de rép.i'oibation contre l'as-
servissement de l'Alsace et de :a Lor-
raine, pas plus qu'ils n'en manÈfestent
; contre; l'asservissement de la' Paissie au
joug impérial.
Il n'est pas pos.sible qu'une paix du -
rable puisse exister entre les peuples
tant que r-Alsace-Lorraine., libre de"; tout,
joug, n'aura pas. elle-même prononcé
sur son sort ; tant que les peuples ac-
tuellemient asservis' n'auront pas pu ex-
primer leuir volonté, il ne sera pas pos:
sible d'e dire que la paix ost assurée,
car les ferments de dàsçorde. continue-
ront d'armer les hommes les uns contre
les autres.
^ Est-il possible de tronver une auitre
solution à ce conflit que la solution ar-
mée ? Pou! ma part, je'-suis disposé à.
entamer toutes discussions et examiner
tentes mesures de transactions suscep-
tibles--àe mètre fin à la .guerre,.mais l'Al-
lemagne est encore ivre de sa puissan-
ce, son .peuple grisé par de faciles sue-
ses militaires, ira pas encore coin/pris
que le droit en lui-niiéme étaiifcn dehovis
et supérieur au triomphe de la force, et
tant qu'vi n'aura pas ensendu la. voix de.
la raison,, quelle qn pour nous la continuation de. la g-uerve.
il n'y a que. deux aJl-ennotive-s V ou s'-
soumettre à la domina/Lion .impériale 011
combattre!
Frédéric Bruniet-
dépoté de Paris
LIRE EN S* PAGE ;
La Leçon des Evénements
Ï:AR
Atfgwste DEWiNNB
Mes mMpmgmm
A l'heure où lé canon prussien bat les
murs de la capitale, on voudrait voir la
presse de gauche, &inon toute la presse
lrançaise, prendre enJin et ganter une alti-
tude plus digne de notie cause et de nc.s
efforts.
Une tâche noble et difficile est à rem-
plir ; exalter l'âane du peuple, pour la fixer
au plus haut dans réprouve ; documenter
hounôteniient l'opinion publique ; discipli-
ner la niasse en l'éduquant au jour le jour
par des campagnes aussi saines que métho-
diquies, voilà, en quelques mots quelle dse-
vr'ail ôlrè la'préoccupation constante des
journalistes.
Mais non ! A quelques rares exceptions
près, notre presse, qui a relrbuvé toutes
ses ia.res «.près quelques mois de guerre,
disperse ses ellorls à tous les vents mau-
vais de la chicane, de la vénalité, de l'ar-
rivisme.
Il est plus aisé de penser longuement à
sa misérable personne qu'au devoir collec-
tif ; il est .plus avantageux de ser\ir tel ou
tel clan reconnaissant que de poursuivre la
réalisation d'un idéal supérieur une lois
choisi ; il "est plus commode de subir les
erreurs et de flatter les défaillances de. la
foule, .que de réagir pour elle et.contre elle
en essayant de" l'en traîner. Là Déhiagogie,-
— cet toplacaiMe ennemi des d'éanbcralios,.
disait dfljà Al'istotc, •— a beau jeu: Elle est
à la. hase des procédés journalistiques de
nol.ro temps.
Oh ! les misérables journaux de guerre.
Pourtant, notre pays ne. manque pas
û'hpmmes de l>eaûcoup de foi et 'de grande
conscience, ; capables do. créer de larees
courants' d'idées, et. de poursuivre, au-des-
sus des niesq.uii>eries quotidiennes, des
cauipagnes inlelligerile-s el étudiées !
Où ise cachent-iiis donc, où revenl-ils, où
penscnt-ilvloin.de l'action qui les sollici-
te, pendAiit que les condottieri du jour-
nalisme des fonds secrets ou, d-u.chantage
1 tiennent tout le pavé des rues et parlent
haut ?
Il est bien tard pour remonter les cou-
rants mauvais qui' lrou pays toujours, attaqué cl. toujours envahi.
-Et pourtant quelle manière plus sûre trou-
verait-on d'assurer au maximum la défense
de là nation'-et de la. Hépubliaue, que celle
•qui consiste à substituer aux querelles per-
sonrtelles, aux chicanes rtidéfinànent ne-
prises' sûr des motifs futiles ou'ridicules,
les campagnes de pressé'ardentes, claires,
■inspirées d'un pur civisme, qui manquent
tant à la France idéaliste et généreuse ?
Eugène. Grenier.,
ECHOS
'APRES
s- Si nous ,en croyons le Tûrd.-J3c)/«u que
dirige au [ronl- Uanii Da'vausl, voici ce
qu'il faudra eviier de dire aux poilus après
la (pierre :
' « Que nous ne devons plus cire diUiciles
sur, rien. .
Qu'il \i avait des [ours. « où on enlcndaii
le canon d'ici ».
Que dans les derniers temps il n'y avait
plus beaucoup (Tojjensioes.
Que » si fanais clé d'âge à le faire., le
ne serais pas reste là ; j'en ai assez sauf-
jCli »...
Qu'à l'intérieur on vivait surtout de pri-
vations.
■ ' Que nous n'étions pas rationnés.
Qu'il u avait beaucoup de .< bons sec-
, leurs ».
Que. c'élail surtout une guerre de pa-
■ Henee.
Que nous n'avions pas de soucis.
(ïite nous lovions toUi le temps à la ma-
nille. »
Ut qu'on i'ouaii bien, d'après le Tocd-
i-Boyasi, que tes poilus ne s'en taisaient
■ V.as-
LA BONNE LOI
Dans Vaï,ani-dernier nv.rnèio du TOrd-
Boyau, journal Uv- Iront connu déjà de nos
lecteurs, Henri Duvoust termina ainsi so»,
itïl&ressoMe chïoniqufi :' >
» Kt si cela ne lait pas tr©p, ■jp-oui* le
môme jour, fonmilons encore un voeu.
« Disons que si l'on est. porté sua-les
lois, si l'on y veut voir le palladium -'de
tout il ogres çt de. toute .perfection, qiu'on
en fasse une qui terme le robinet d'alcool
qui coule d'une extrémité à l'autre de 1 ne-
tre sol, liquéfiant toute' fiei-té, tout orgueil
el toute énergie : corrodantda-substance
do la race, rongeant, goutte à goutte, ce
qu iTest de meilleur et de plus pur dans
cette masse jneoranlable et graudique sur
quoi s'est apjuijée la force française. »
ENCORE UNE FOIS-
Nous avons reçu bon nombre de lefires
en n'ponse à notre appel spécial. Nous re-
mercions nos- camarades des encourage-
ments qu'Us prodiguent à notre journal.
Mais encore une lois, c'est 'uiië propa-
gande active et quotidienne que nous récla-
mons de tous nos amis. Qu'ils'ne l'ou-
blient à aucun moment de lems trop courts
loisirs. . .■:■■■
Le Chemin vers la Paix
Dans son discours à.la conférence de
Lou/dres, Vandervelde disait : « Nous'ne
voulons pas d'une paix qui ne serait.
qu'une trêve, nous voulons la paix ».
Et Mac Donnald, cle son côté, constatait
que la paix, au'sens réel du mot, la-fi»
des guerres, la certitude obtenue que. les
massacres effroyables de l'heure actuel-
le ne- recommenceront jamais, serait une.
chose nouvelle, que le monde n'avait
pas encore connue et qu'il appartenait-
à la démocratie socialiste de la lui ap-
porter.
. La Paix I Un trop grand nombre, de.
, camarades n'en ont vu jusqu'ici que l'as-
pect négatif. Pour avoir la paix, ils ont-
cru qu'il leur suffirait de ne point con-
sentir à la guerre et de laisser tomber
leurs armes... Les Bolc-hevicks sont en
train d'apprendre à' leurs dépens et à
ceux, hélas de la noble Russie, ce que
vaut cette conception.
Ce fut un instant, vous en rappelez-
vouz, lecteur, celle du présidentWilson.
Il y a un peu plus d'un an, il en était
arrivé à croire que la guerre ne conti-
nuait que par suite de je ne sais quel
malentendu déplorable entre les belli-
gérants, qui. au fond, auraient conçu de
la même manière les conditions de la
paix. Wilson ne se contentait n'a s "-de le
penser, il se hasardait à le dire. Ce fut
le thème de ses deux premiers manifes-
tes. Et je me souviens de l'enthousias-
me fou que la seule évocation de son-
nom évoquait en janvier 1.917 chez les
ulira-pacifistes d'Angleterre.
Seulement, quand Wilson, qui est un-
homme d'action, voulut réaliser entre-
les belligérants l'accord qu'il croyait ai
facile, il s'aperçut bien vile qu'il sup-
posait comme condition préalable l'écra-
sement du militarisme allemand, ot ce
pacifiste convaincu et agissant déclara
la guerre au Kaiser, ne voyant pas d'au-
tre, moyen..de 'travailler sérieusement
au rétablissement de ta paix.
Quelques mois après le. président Wil-
son, les révolutionnaires russes se 'cou-
vèrent en l'ace de ia 'même résolution h
prendre. Eux aussi se laissèrent, sédui-
re tout d'abord par la solution simpliste-
ci pensèrent qu'il lcnr-snf-hraif de ma.r
,.quer leur volonté de n'attaquer perso n-
fce Kismém ; i® centimes
iVBNMVEtH n MAftS 19iS.
ORGANE DICTION SOCIALISTE NATIONALE ET INTERNATIONALE
êfc ~<âe 3DeiÊ^anLSe ■étêêf JESéfia^iés a,lsax3ie3TLSf 3Lo3?2ra.irLS, DDel^ës?, £ra,33.ç;a,:Ls
SÉGRÉTAÎpE DÉ Ï-A REDACTION
Eugène G-RBINIpB
: (î)e î8 à 20'HMréi-a.ùà> bureaux du journal)
PARAISSANT LÉ VENDREDI
(Huit pages)
BUÊtEAUX * 6, ftoe d'Aùmâié IXe (Métro; Saint-Georges)
TEliÉPHÔNE Trudàino 53«!84:
ADMINISTRATION ET PUBLICITE
; Vincent VÔLGKAÉRT
(De 15 à 18 heures aux bureauco du journal)
\: AEOMjSTEISZlîSisr'T© :
Un an : 6. fr. — Six mois : 3 fiv -- Etranger : 8 et 4 fr.
Simples Réflexions
Si des illusions restaient encore à
quelques camarades de chez nous, pour
croire que Je prolétariat allemand est
susceptible de s'aflran'Ohii- du^ joug im-
périaliste, tant que les succès Couronne-
ront les aMnes allemandes, c'est qu'en
ciux flfa foi ce die suggeisl.i|Dn l'emporte
sui la raisoin et finie, se refusant à ana-
lyser les faits, ils entendent poursuivre
. leur chiimère jusqu'au -bout.
Aiux heures douilowenses où l'esprit
évoque 'es carnages terribles provo-
qués par celte gucrme. quand on voit,
«rêvant soi, la perspective d«s longues
périodes de souffrance'- qu'il faudra]
peut-être encore, imposer à ceux qui
■combattent pour assurer la liberté du
monde, on a certes des instants de dé-
couragement, et l'esprit inquiet, fuyant
l'horrible réalité, -e^saiw?: d'en chercher,
dans de multiples combinaisons, la so-
lution.
Hélas,, ce n'est que la manifêstà'tilon
d'unie■■ ■■êêfaiiïlmcé' ra'oiraie: devant là'l'a--
: )cte>sa tQUirdié iniposiéiè: à lliurnanitâ': : "
v-" ■'3feni;;eesyie'uï'ie«3;-d'hésitation, ■•on-, es-
, saie'deÈoncevvqiîirï'iKti'ioii 'morale et ma-
térielle du prolétariat allemand s'exer-
çàhi en harmonie a.vec l'actiion du pro-
létariat îniondii-al; dans là réalité, il ■nons
faut cruel lernè-iit'déchanter.
•Les Russes ont eu cette illusion ; co,r
à part quelques, fripouilles à. la ■ solde
. au Kaiser, on peint diire que le plus
grand nombre de ceux qui dirigèrent la
> révolution ruas© Jurent des illumés
éblouis par la. magie, des mots: Croyant
qu à l'exemple die la Russie révolution-
naire', les -travaiilleurs du monde entier
triaient c^ntrainidire leurs . Gouverne-
ments à -la' paix, ils ont démobilisé 'far-'
. .me-e témoignant ainsi d'une façon'éelb.-
•.- tante deleurs semtiinenst hautement pa-
cifistes. Ils ont été'pïusioiin dans l'or-
dre, moral: se suggestionnant eux-mê-
mes,, voulant croire an désintéressement
de l'AUennagjie, ils ont- proposé a celle-
ci uaie paix démocratique sur la base
du respect des droits dès peuples Dès
que la conversation fut engagée, l'Alle-
magne démasqua ses ambitions. Quel-
que peu dégrisés par les exigences im-
périalistes' des Empires centraux, trop
tard, les éléments sains de la révolution
*«sse pensèrent à organiser )a résis^
to.ee.
Dans nos sociétés modernes-, Ia résis-
toice armée ne peut s'improviser il
faut des cadres solides, entraînés' ot,
derrière., une industrie puissante, une
organisa Lion mélhodiqiue. de toutes les
énergies de la nation pour constituer
une force véritablement utile.;
Le® revolutiiou.nai.ree russes avaient
Wji.it brisé : leur puissance militaire
n exustait plus, l'organisation, économi-
que-.était anéantie, il n'y avait que la
■ magie des mots qui pouvait leur- donner
. la-victoire^, mais tes militaires alle-
mands, profondément réalités ne «■in-
clinent pas devant l'abstraction'du droit
■mais seulement devant la force et le"
prolétariat allemand lui-miènve., devant
ce .grand exemple d'un peuple essayant,
d'atteindire d'un seul coup'aux formes
. les plus élevées de la diéraoeraliey ivstn
sourd à. l'appel du peuple russe, lais-
sant ses gouvernants égorger la révofa-
4ion et prépairer le retour- du tsarisme.
; Cet exemple, pour moi., est décisif.
•" J© n'ai jamais eu une ÎM-n grandi)
confiance dans ce que l'on appelle la
volonté ctes peuples, quand cette volon-
té ne se manidesie pas par une organi-
sation poliitstque et sociale, expression
de la volonté de la nation.
Le peuple aHeniuaKl, Jai'gpment en
jwogrèg sur lé ten'ain sw.irâ.1, satisfait
de* conditions matérielles dans-lesquel-
les i,i vit, n'a pas- à travers son histoire
des exeiniples comane, teux. de la Fran-
ce où le peuple combat et"meuit siiii-
Itleimient pooiï un principe. Le peuple
aïlemiamd 'est càii>aib)e d'efforts pour
coïKjiuéfir de mteu'lleures ciondàllons de
liravai'l, il est incapable de l'effort,
maintes fois accompli pal la nation
française, de lutter pour une idée.
Aoi'ssi bien, de ces ,événements, une
grande leçon se dégogè pour nous: c'e^b-
,(|ue les dûnTOcralJGs ont, plus encore qinJ
-les antres peuples, le devoir de forWier
leu.r puissance militaire défensive tant
qu'il- êxLslef a des peu pies servîtes .'.e-apa-v
-blés de •sui-vrei.-.rjies' 'gom-verneinents; am.-
■bitiauxy les, entrainanl à la conquête de
territoires. 'Au^ftslï gmndié^ est la -naïve-
té clé mos amis qui .croient que 'a con-
férence intarnationàJe à.laquelle parli-
.ticiperont les AHeimands peut être sus-
ceptible d'amené.!' un cba»geiné«it im-
médiat dia'ns • Tonen'tatJo.n des peuples.
Les déclarations des socialistes ' alle-
mands sont, tojp nettes pouir nous yer-
înettr'e dte erpire que de .cette conféren-,
ce pût soitia' quelque; chose d'utije à
la cause die''la justice. Us n'ont pas j'us-
rju'icd% bien, au oontrajre, manifesté un
feanitiianoiiit de rép.i'oibation contre l'as-
servissement de l'Alsace et de :a Lor-
raine, pas plus qu'ils n'en manÈfestent
; contre; l'asservissement de la' Paissie au
joug impérial.
Il n'est pas pos.sible qu'une paix du -
rable puisse exister entre les peuples
tant que r-Alsace-Lorraine., libre de"; tout,
joug, n'aura pas. elle-même prononcé
sur son sort ; tant que les peuples ac-
tuellemient asservis' n'auront pas pu ex-
primer leuir volonté, il ne sera pas pos:
sible d'e dire que la paix ost assurée,
car les ferments de dàsçorde. continue-
ront d'armer les hommes les uns contre
les autres.
^ Est-il possible de tronver une auitre
solution à ce conflit que la solution ar-
mée ? Pou! ma part, je'-suis disposé à.
entamer toutes discussions et examiner
tentes mesures de transactions suscep-
tibles--àe mètre fin à la .guerre,.mais l'Al-
lemagne est encore ivre de sa puissan-
ce, son .peuple grisé par de faciles sue-
ses militaires, ira pas encore coin/pris
que le droit en lui-niiéme étaiifcn dehovis
et supérieur au triomphe de la force, et
tant qu'vi n'aura pas ensendu la. voix de.
la raison,, quelle qn
il n'y a que. deux aJl-ennotive-s V ou s'-
soumettre à la domina/Lion .impériale 011
combattre!
Frédéric Bruniet-
dépoté de Paris
LIRE EN S* PAGE ;
La Leçon des Evénements
Ï:AR
Atfgwste DEWiNNB
Mes mMpmgmm
A l'heure où lé canon prussien bat les
murs de la capitale, on voudrait voir la
presse de gauche, &inon toute la presse
lrançaise, prendre enJin et ganter une alti-
tude plus digne de notie cause et de nc.s
efforts.
Une tâche noble et difficile est à rem-
plir ; exalter l'âane du peuple, pour la fixer
au plus haut dans réprouve ; documenter
hounôteniient l'opinion publique ; discipli-
ner la niasse en l'éduquant au jour le jour
par des campagnes aussi saines que métho-
diquies, voilà, en quelques mots quelle dse-
vr'ail ôlrè la'préoccupation constante des
journalistes.
Mais non ! A quelques rares exceptions
près, notre presse, qui a relrbuvé toutes
ses ia.res «.près quelques mois de guerre,
disperse ses ellorls à tous les vents mau-
vais de la chicane, de la vénalité, de l'ar-
rivisme.
Il est plus aisé de penser longuement à
sa misérable personne qu'au devoir collec-
tif ; il est .plus avantageux de ser\ir tel ou
tel clan reconnaissant que de poursuivre la
réalisation d'un idéal supérieur une lois
choisi ; il "est plus commode de subir les
erreurs et de flatter les défaillances de. la
foule, .que de réagir pour elle et.contre elle
en essayant de" l'en traîner. Là Déhiagogie,-
— cet toplacaiMe ennemi des d'éanbcralios,.
disait dfljà Al'istotc, •— a beau jeu: Elle est
à la. hase des procédés journalistiques de
nol.ro temps.
Oh ! les misérables journaux de guerre.
Pourtant, notre pays ne. manque pas
û'hpmmes de l>eaûcoup de foi et 'de grande
conscience, ; capables do. créer de larees
courants' d'idées, et. de poursuivre, au-des-
sus des niesq.uii>eries quotidiennes, des
cauipagnes inlelligerile-s el étudiées !
Où ise cachent-iiis donc, où revenl-ils, où
penscnt-ilvloin.de l'action qui les sollici-
te, pendAiit que les condottieri du jour-
nalisme des fonds secrets ou, d-u.chantage
1 tiennent tout le pavé des rues et parlent
haut ?
Il est bien tard pour remonter les cou-
rants mauvais qui' lrou
-Et pourtant quelle manière plus sûre trou-
verait-on d'assurer au maximum la défense
de là nation'-et de la. Hépubliaue, que celle
•qui consiste à substituer aux querelles per-
sonrtelles, aux chicanes rtidéfinànent ne-
prises' sûr des motifs futiles ou'ridicules,
les campagnes de pressé'ardentes, claires,
■inspirées d'un pur civisme, qui manquent
tant à la France idéaliste et généreuse ?
Eugène. Grenier.,
ECHOS
'APRES
s- Si nous ,en croyons le Tûrd.-J3c)/«u que
dirige au [ronl- Uanii Da'vausl, voici ce
qu'il faudra eviier de dire aux poilus après
la (pierre :
' « Que nous ne devons plus cire diUiciles
sur, rien. .
Qu'il \i avait des [ours. « où on enlcndaii
le canon d'ici ».
Que dans les derniers temps il n'y avait
plus beaucoup (Tojjensioes.
Que » si fanais clé d'âge à le faire., le
ne serais pas reste là ; j'en ai assez sauf-
jCli »...
Qu'à l'intérieur on vivait surtout de pri-
vations.
■ ' Que nous n'étions pas rationnés.
Qu'il u avait beaucoup de .< bons sec-
, leurs ».
Que. c'élail surtout une guerre de pa-
■ Henee.
Que nous n'avions pas de soucis.
(ïite nous lovions toUi le temps à la ma-
nille. »
Ut qu'on i'ouaii bien, d'après le Tocd-
i-Boyasi, que tes poilus ne s'en taisaient
■ V.as-
LA BONNE LOI
Dans Vaï,ani-dernier nv.rnèio du TOrd-
Boyau, journal Uv- Iront connu déjà de nos
lecteurs, Henri Duvoust termina ainsi so»,
itïl&ressoMe chïoniqufi :' >
» Kt si cela ne lait pas tr©p, ■jp-oui* le
môme jour, fonmilons encore un voeu.
« Disons que si l'on est. porté sua-les
lois, si l'on y veut voir le palladium -'de
tout il ogres çt de. toute .perfection, qiu'on
en fasse une qui terme le robinet d'alcool
qui coule d'une extrémité à l'autre de 1 ne-
tre sol, liquéfiant toute' fiei-té, tout orgueil
el toute énergie : corrodantda-substance
do la race, rongeant, goutte à goutte, ce
qu iTest de meilleur et de plus pur dans
cette masse jneoranlable et graudique sur
quoi s'est apjuijée la force française. »
ENCORE UNE FOIS-
Nous avons reçu bon nombre de lefires
en n'ponse à notre appel spécial. Nous re-
mercions nos- camarades des encourage-
ments qu'Us prodiguent à notre journal.
Mais encore une lois, c'est 'uiië propa-
gande active et quotidienne que nous récla-
mons de tous nos amis. Qu'ils'ne l'ou-
blient à aucun moment de lems trop courts
loisirs. . .■:■■■
Le Chemin vers la Paix
Dans son discours à.la conférence de
Lou/dres, Vandervelde disait : « Nous'ne
voulons pas d'une paix qui ne serait.
qu'une trêve, nous voulons la paix ».
Et Mac Donnald, cle son côté, constatait
que la paix, au'sens réel du mot, la-fi»
des guerres, la certitude obtenue que. les
massacres effroyables de l'heure actuel-
le ne- recommenceront jamais, serait une.
chose nouvelle, que le monde n'avait
pas encore connue et qu'il appartenait-
à la démocratie socialiste de la lui ap-
porter.
. La Paix I Un trop grand nombre, de.
, camarades n'en ont vu jusqu'ici que l'as-
pect négatif. Pour avoir la paix, ils ont-
cru qu'il leur suffirait de ne point con-
sentir à la guerre et de laisser tomber
leurs armes... Les Bolc-hevicks sont en
train d'apprendre à' leurs dépens et à
ceux, hélas de la noble Russie, ce que
vaut cette conception.
Ce fut un instant, vous en rappelez-
vouz, lecteur, celle du présidentWilson.
Il y a un peu plus d'un an, il en était
arrivé à croire que la guerre ne conti-
nuait que par suite de je ne sais quel
malentendu déplorable entre les belli-
gérants, qui. au fond, auraient conçu de
la même manière les conditions de la
paix. Wilson ne se contentait n'a s "-de le
penser, il se hasardait à le dire. Ce fut
le thème de ses deux premiers manifes-
tes. Et je me souviens de l'enthousias-
me fou que la seule évocation de son-
nom évoquait en janvier 1.917 chez les
ulira-pacifistes d'Angleterre.
Seulement, quand Wilson, qui est un-
homme d'action, voulut réaliser entre-
les belligérants l'accord qu'il croyait ai
facile, il s'aperçut bien vile qu'il sup-
posait comme condition préalable l'écra-
sement du militarisme allemand, ot ce
pacifiste convaincu et agissant déclara
la guerre au Kaiser, ne voyant pas d'au-
tre, moyen..de 'travailler sérieusement
au rétablissement de ta paix.
Quelques mois après le. président Wil-
son, les révolutionnaires russes se 'cou-
vèrent en l'ace de ia 'même résolution h
prendre. Eux aussi se laissèrent, sédui-
re tout d'abord par la solution simpliste-
ci pensèrent qu'il lcnr-snf-hraif de ma.r
,.quer leur volonté de n'attaquer perso n-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 68.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 68.94%.
- Collections numériques similaires Chadeuil Gustave Chadeuil Gustave /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chadeuil Gustave" or dc.contributor adj "Chadeuil Gustave")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/8
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k56051611/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k56051611/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k56051611/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k56051611/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k56051611
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k56051611
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k56051611/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest