Titre : Le Libre penseur de France et de libre pensée universelle : journal anticlérical de défense socialiste, républicaine et laïque
Éditeur : [s.n.] (Limoges)
Date d'édition : 1912-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32807104c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 avril 1912 15 avril 1912
Description : 1912/04/15 (A8,N8)-1912/05/01. 1912/04/15 (A8,N8)-1912/05/01.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5604846f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-86454
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2011
ET DE LIBRE PENSEE UNIVERSELLE
Journal Anticlérical de Défense Socialiste, Républicaine et Laïque
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RÉDACTEUR ESN 7 OÏÏB3F . Emilô NïOEL
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Science et Raison au-teus ûes Dopes ei Rellfllon
BULLiETIN
LA MORALE RELIGIEUSE
« Nous ne désarmerons pas », disent p.
les chefs catholiques. EL mous, donc ! g.
Les curés peuvent nous laire des pro- d
ces de tendances, ils ne nous intimide- )>;
rouit pas. Ils se mettent, à trois pour me n
poursuivre couuecttiomiellenien.t ; j'ait- d
tennis qu'ils m'en apptreniient le mobil, a
d'aulaiiïti que je les ignorais et ne me suis n
niuilleinent ofccuipé- d'eux. Ces gens-là Q
sonit tellement ombrageux, les liominies si
dfEg'lâse oint tellement de" haine pour si
leursadversaires et la parti© de la société d
qui ne les épouse plus, qu'ils essaient do a
se venger comme ils le peuvent. a
Redeviendraienit-ils les maîtres, s'in-
QarneraùenMls dans la peau des bour- l'i
réaux qu»i luirent leurs prédécesseurs, r.
nous ne les oraiintirùonis pas, et n'en oon- 1"
tiinuerions pas moins de dénoncer au ] j)
peuiple les menées religieuses, celles des " a
gens qui y sont attachés, d
Je: sais bien; que nous soulèverons ,con- *j
.tu© nous toutes les malédictions, mais '|
qu'importe, nous aurons Mt notre de- j
voir. '•
Un soldat assassin dont la tête a paisse ?
sou©:le couperet de Deiibler, a. écrit avant J
l'expiation dieuniière, que c'était la faide ''
à Fécole laïque s'il avafit été conduit au '
emime. Aussitôt, la presse cléricale s'est {
eniipairé© dé Tépitoe et daube très foi't '
sua* l'enseignement natiiolnal. Au cours '
de cet article, je vais mie permettre quel- J
ques citations non pas prises dans les 1
livres dont on se sert à l'école, mais b'ien |
dans ceux quréfoulients qu'apprennent -!
par coeur les enfante et les grandes per- (
•sonnes appartenant à la clientèle très ;
caîtihofl-ique. Nous verrons bien, si ceux .]
qui osent patrlei- « pudeur » savent l'ob- '
sei-ver. Et encore, si les grandes person- I
nés .seuiles étaient mises en possession de :
tels élémemls conduiisanit à la perversité, '
quoique immoraux, on passerait, mais
lorsqu'on sait que des livres sont mis
entre les mains des jeunes et des i>etits, ,;
c'est «ignoble et révoiltant, car ils éveàllent
en eux la recherche d© sens inconnus, et
dès qu'ils ont compris, ils n'observent
plus le 9" cMwrumaindemient de Dieu. Il est
vrai que leurs maîtres en religion leur
donnent souvent, les pjlus beaux exem-
pies. ' '
L'Eglise; pair- quelques-uns de ses
chefe, a accouché des plus girosses in-
congruiiités. N'est-ce pas uin évoque, mon-
seigneur Bouvier qui lit Les Diagonales,
cet ouvrage infect, dégradant, où excelle
la recherche des plus iimimoindeB salope-- i
: iries ?.Que dire clé ces hàrhimës pieux qui
font dé leur virginùité l'écrMeau de leur :
sainteté et qui n'hésitent pas de se dé- i
ipou'iHer de leur ventiu•■' pour corroimpre
leuons pensées et aitirop'nlier leur ehaliir ? ■
Loirsqui'on a lu Les Diaeonales, on est ef-
frayé idies honreuins quelles: contàenaiient,
. '«fiés 1 honwmes, les jeunes gens à qui on '
les donne pour les apprendre, osent vou-
loir poser pour TininoiceaiiGe et la pureté ?
AllonSî-doiniG • ! Seuls, pourraient les
croire ceux qui n'ont pois in cet ouvrage,
ouvrage quii .fut couronné par un paipe,
oeiluli dont:les amouirs fuirent si reienlis-
santes et scairidaileùisés. ;Ge- n'est déme
pâte, uii saie laïc qui'ar écrit dé telles
obscénités,, et rien, aiuicun' aratre livre,
aiusai libeirtin- et dépiraiviél sait-il, ne peut.
en. tfemoriitaer: h. ce miairipel du ; confes-
seuir; mfe à la poritée dtes péniiients et des '.
péniiténtes,: et: quii, dès qu'ils 1© oonniais-
6ent,aprèsiGpuelë prétTe ien a appliqué son i
♦ tex;té en! tnêorie ;à tetur éigard; lés enga- i
gent, lès excitéaié k .s'alDianidoininer aux dé-
rëg^léitiiéinfe d© oeirMins sens, et auissi au
pilus pernicieux relaciheimént dles méeurs.
Les Diaconaites^ CKmtàwàsent la jeune
ftlléidansées naaliisons ciosies, les jeunes
gens; dans rfes hôpiteux; où; cm apîpiiique
des remèdes spéiciiaux poùir' des maladies
mguéBissaiblieis.
Je sais, j© sais que nous somimés voués
à leurs colères, qu'ils 1 Suvoqùemit coiutre
noùis les foùidries die leur dieu de ma¥aii-
easnee. mais deluii-oi nie' feat aucun
: compte dfe leuirsv prières,lés aibandoïiiniant
. «Itosi à rimpiiissainicei, > aoi': L ridicule, qui
les réduira, de plus em-plus et les fera
i diispairaî'tire sous lé miépiris pùMte.
:'■:•■"• ■•■laie i inoimieirtes ooin^mpijaitivès n'
:plus guère de succès dans nos campa- u
gjies. p;airtout OJI mot à jour la vie quota- n
dienne des êtres qui se vêtissent de Tha- c
bit du moine ou de la nonne, éternels
mendiants, doint les services qu'ils ren- »
dent à la société lui sont surtout préju- »
diciiables, caa- qu'appoa'leniUils à l'huina- »
nilé, ces individus des deux sexes ? »
Quels remèdes offrent-ils pour la guéri- »
son de la; plaie sociale doait les hommes »
sont ;iioca'])kss ? Rien que des prières, »
des orémus. la. douleur, iaimort. Et c'est »
avec cela que i>endant des sièales ils ont »
assuré leur domination sur le monde. »
Ali ! certes, ils ont raison, les catho- »
Mques : c'est vrai qu'aux temps où fleu- »
ressaient po'uii" eux les plus beaux jours, »
1'é.coïe ciéricaile élait l'antre de la. ]jeur
pou.r les pelliis. A jxu'l. qu'ils arrachaient 1:
aux enfants le cuir chevelu,, qu'ils leur <;
décodaient lés'oreilles ou leur meurtris- J
saient leiws petits bou>ts des doigts en y j i
Fi»lapant dessus avec leurs règles, ils
]ire;na:ion I. leun's cerveaux en les meu- >
blujit dé tout un tas de choses qui les ef- >■
Frayaient, qui anaiiWilaient leurs pensées. >
Tout jeunes ils étaient déjà esclaves, et
IIMIT coinsoiemice n'avait aucune tranouil- i
lité. Puis, pour finir de les abruti r, coin- t
I me avec pludsir, on les assei'V.issaiit à mil-
le et une pinitiques auxquelles la. morale :
n'avalit rien, à gaginer. Pouli' ces eiifànls^ -i
nuille libeinlé inlelilecituelle n'existait, >
IKis pilus que de.lilwrlé morale ; c'est aux >
dogmes les plus rkliicufles qu'on les obli-
geait à c-TOiimet bien malheureux étaient
ceux qui, au cours de leur existence, se
révoilKaient «online les oppresseurs. La
morale noire est une monstiruosité. N'est- :
; ce pas elle qui. prétend qu'on obtient le
pardon de l'assîis&inail. de sa mère, de
son père, moyennant qu'on s'en confesse
et qu'un prêtre vous ai donné l'absolu-
tion ? A uai père de famille très malade,
le curé, d'autorité, se rendit chez lui, lui
airftoimnmiL qiue si son enfant n'était pas re-
tiré de l'écoile laïqtie, on moins de quatre
heua'es, il serait mort. Pris de peur ]e
père die fainïilile promit que s'il guéir-is^
sait, soai enFant serait retiré. A une femi-
me dont le n-jaini avait accepté une fonc-
tion laïque, le confesseur dit : « Vous
ynîavcz qii/rt refuser à votre mari vos de-
voirs d'épouse, et avec cela vous obtien-
drez tout. » Le voilà bien, le serpent ve-
nimeux, le conseil moralisateur. Uni au-
,' tré prêtre dé i'écble catholique a dit aux
enfante dé sa commune qu'ils devaient
: faire l'école buissotnmière plutôt que
: dpailler à l'école comimuinale. Un auia-e —
uni téinoiin l'a: rappon-té — a dit aux en-
: fants qui: fi-équentoiént l'école commu-
nale :" « Priez Dieu de [aire mourir vos
parents. »
Comiments braves geais, qualifier une
telle morale. Et qui ose encore soutenir
■ j qu'elle est ; comparable à la morale Taï-
I que ? A moine que ceux-ci', pour a,fflr-
mer une telle convijatiion, se basent sur .
I les lignes suiviantes, prises diams un livre
i pieux et aiiDqwouvé i»r le cairdinal Don-
net, arolievêquie die Bordeaux (diôfunt
aujourd'huli) et qui de son vivainit, fré-
. i quentai't aux laindés di'Arlao, près Le
Tondus à Bordeaux, unie maison tendue
par une proxénète. Je comsnais le lieu, j'y ■
, al .yjai 1© cardinal ; la maison s'appelle I
« Ghez-Méroitte ». On lit ceci, parlaint de j
■ Dieu :
On lit cieoi, painlamt dfe Dieu :
1 . « Estril donc possible que vous veniez .
" " » à moi et que vous veniez avec un désir
» infini de mi'unir à vous ? -Oh .' venez le
1 » bien-aimé de mon coeur; venièz,agneaU
• »! dé Dieu, chair adorable, sang précieux
J » dé mon sauveur; venez 'servir' de noùr-
^ ». ritiure à monv âme, que je vous voie, ô
31 »: le. dieu démon coeur, ma joie, mes dé-
5 ; » lices, mon amour, mon tout.»
s Et plus loini :
e <( Mon âme. élojigtnée :de vous, impa-
ir » iiiente dé vous recevoir, languit sans
[\ » uoits, voite souhaite amec ardeur et
it » soupire après vouii : » prêt,, et s'il ne l'était pias, d'un soûl dé
a D vos regards vous pouvez le pré]>areir,
» l'aittendrir et Yenflammter, "Venez, Sei-
ut ■>) gmeùr Jésus, veniez i»
Que d'Ues-vous d'un tel appel des dé- n
sirs ? Ne pensez-vous pas, pères et mères 1<
dé familles, aux songes que peuvent fai- v<
aie faire à vos jeunes filles une telle prié- *
ne, toute remplie d'appels à la volupté ? cl
Et pour mieux vous édifier, lisez ces ^
croies qu'elles doivent apprendre et c<
prononcer avec la plus grande ferveur, ts
et s'adressant loujouirs à l'être imaginai- i>
re auquel il'leur est permis de donner ls
une forme- commune, se la représentant
même sous celle du plus beau gars de }£
chez vous : v.
« J'ai donc enfin le bonheur ^o«c ^
» pnssùler, ô die" de l'amour ! Quelle £,
» boînlé ! Que ne puis-je y réixtndre ! p;
» Que ne si*is-je tout coeur fk>ur vous ai- k
» mer. pour vous aimer autant que vous o:
» êtes aimable et pont N'AIMER QUE vous. 1>
» EMiBRASSEZ-MOl, BHULBZ, CONSUMEZ
» MON CtKUH, .MON 1J1EN-AIMÉ EST A MOI. d
» Oui. je vous aime, ô le dieu de mon ^
» coeuir. je vous aime de toute la force ^
» de mon âme, je vous aime souveraine- q
» .ment et avec la ferme conviction de n
» n'aimer que vous, je le jure, je le pro- à
» teste. » j P
Est-ce assez édifiant ? Ali ! la jolie, 1* I c
bonuie. lu saine morale qu'on appren i I
.danvs les livres religieux ! ,J]
Dalns riiymnie au Sain.t-Espri-1, r-.oa'-? c
iielevons : s
« Faite-s brûler votre hunière dans :;;'< "c
» ânws. veirsez voire amour dans nos j
» coîurs et fortifiez à tous les instants
» notre chair informe et défaillante. »
Que doit penser la. jeune fille qui lit
ikiiiis son ]>airoissien les phrases suivan-
tes •• i
» Pendant qaie. le i*oi se-reposait dans
■» mon sein, lel nard dont j'étais parfu-
'-» niée a. répandu son odeur. Sa 'main j
j » (lauchc est placée sous ma tête et sa ''
» main droite m'entoure. »
« Comme le lis au. 'milieu des. épines,
» aiinsi ma. bien-aimée s'élève au-dessus
» des jeunes filles. Mon bien-aimé qui
» conduit soin troupeau au milieu des lis,
» est à moi, et moi à lui. »
Je ne finirais pas mes citations. Nous,
que lés cMnicaïux abhorrent, nous qu'ils
osent piétcnidrc a.ffiiuner que nous i>ous-
sons à la, décûiéaimae des moiurs, leur de-
mandons de nous signaler, parmi les
livres q\xe nous remettons à la jeunesse
pouir rôduqiier et l'imsti'uiire, ceux parmi
lesquels on trouverait de tels appels à la
liiiniexion et à la; débauche. Aussi, de-
vomis-noivs protester de loiiites nos forces
'lorsqu'ils osent comparer leur morale
religieuse à la morale laïque.
Pour unie fois encore, voilà qui est fait.
EMILE NOËL.
VERS L'UNITE
Les cléricaux nedoubtetot d'efforts pour , ..
reconquérir le terrain perdu, encouragés ! TC
dans leua-s espoirs par nos divisions, nos . j
qjuerelles byz.aiitinejs d'une patrt et la. com- Ut
plicité morale des gouvernaaits de ce payo ■ is.
de l'autre. lis se givrent chaque jour à unie • '
propagaaide acharnée en faveur dedeurs ivi
doctrines de haines et d'erreurs. Et les. "'
honiines du passé conmaissent très ample- • ;
ment tous les travers et les vicissitudes de j -
nos organiisationis. ; ils se rendent bien } ^j
compte que .maigre tes énergies qui s'y |
meuvent encore^ le .scepticisme et l'apatliie .| ff
sont les éléments les plus prédominante.' .( .■
Certains vont crier à rexcommuaiication •: /•{,
parce qoie mous avons le courage de ne pas . _
méconaiia.itre nos errements et daiis ice cas ; -lî
■ils : feront chorus avec la '.foule quise yau- ■ i>
Ire avec tant de-volupté dans le mensonge O
et rhypocrisie. mais peu nous importe les j *.
menaces d'exterminjatiori d'une telle meute;. ; '\
Nous, n'avons que le souci de lutter avec j «
franchise -parce que cela:correspond au be- i "'
soin immédiat de notre évolution. -A
Ainsi, mous reconnaàssons que nous, spm- ;
mes afîJiilgés d'un mal qui nous Tooàge à ; £
' nous rendre mauvais et nous commettons
une sottise insensée ■en. aiie mous efforçant g
pas d'annihiler toute giangirène. Paire© que
: nous sonimes^ des égoïstes et des iraconsé- : J3
quents. que nous sommes à peine dégagés
de tout le fàtTas de préjugés dont est im-
bue la société^ nous îaiissoin& accomplir au
mal son ceùvré- néfaste. .- '
Nous savons que notas àvojms contre nous
la foule que nous voulons .éduquer et '•nous hait parce que niousf voulons qu'elle; ■ •.! ;
pense et, qu'elle s°i>t libre, jî^ous savons aus-
si que nous dérangeons certain® petits cal-
culs intéressés. n
Quoi ! nous voulons la; lumière ôt nous C
nous alimentons a^'ec uau goût casanier ï
d'une noui*riture de vérités >pius ou moins s
condensées ; nous voulons être forts et ç
nous dépensons notre activité entre les me- e
mes éléments, repoussant l'idée d'élargir
le périmètre de notre action. Si nous ne
voilions pas frapper de nullité les formules
diverses d'internationalisme que nous pro-
clamons avec tant de force dans nos con-
grès, il faut guider tous nos efforts dans
un domaine plus vaste en donnaait libre
cours à toutes les initiatives, en respec-
tant toutes les autonomies sans aucune
■restriction car nous sommes convaincus de
la nécessité des l'éaiïïsations immédiates.
On a dit quelque part qu'il ne fallait pas
laiisser accaparer par quelques-uns la Libre
pensée française. C'est évident : il serait
aussi puérile de s'acharner à conjb.airt.rA des
persoiinaiites pour couvrir.des ^^ellIes ran-
cunes inassouvies. Les individus ne sont
pas parfaits. S'ils ont des défauts, sachons
les prendre et nous en servir dans ce qu'ils
ont de bon. c'est-à-dire d'util© pour notre
propagande.
Nous nous élevons contre toute espèce
d'état-major qu'il soit issu de droite ou de
gauche ; nous réprouvons à rfibusKpîiét aux
exigences des uns ou des autres. Que l'au-
torité vienne de Paris ou d'ailleurs. c*est
quand même l'autorité et sous quelle for-
me, sous quel ordre, sous queUe investiiu-
de qu'elle se présente nous sommes peu dis-
posés à subir ses désastreuses conséquen-
ces.
Fermement résolus de travailler ù l'ap-
plication des principes de Libre pensée
nous voulons par une anéthocle sage et lé-
conde contre toutes les rivalités de per-
sonnes et de boutique solutioimer un inci-
dent pour al>outir à l'union de la Libre
pensée française.
VICTOR ESCURE
(Rhône).
Notre gérant et moi som-
mes assignés devant le tri-
bunal correctionnel pour le
l/lercredl 24 Avril, à midi et
demiy pour avoir à répondre
d'un soi-disant délit qu'au-
raient relevé contre nous
MM. les curés de Beltac.
Nous serons au rendez-
vous.
Ce qui m'ennuie, c'est que
j'avais promis cette journée
de propagande à nos cama-
rades de la touraine, force
m'est dé restreindre ma
tournée, de par la volonté]
de gens capricieux, dont ni j
l'un ni l'autre, ne nous som-
mes nullement occupés.
Cet incident passé, Je re-
viendrai aux amis, plus fort,
mieux trempé, continuant à
lutter pour le triomphe de
nos idées. Les tracasseries
dé nos adversaires sont par-
fois nécessaires, elles don-
nent un regain d'énergie et
; d'activité; au lendemain du
24 Avril, je tâcherai, si pos-
sible, de faire encore plus de
propagandequej'en fa/s.
Emile NQÈL.
Dogme et Sociologie
Que la chute et le péché originel soient
niés et il né' reste plus de place ni au
Christ, ni à l'Eglise, ni à la Grâce. C'est le
péril d'un tel effoMreiriieiit de la. nibiiàle
• absolue livrée: aux défaillances de la foi,
qui: a rattaché définitivement à la moral»
scientifique des sociologues o» de» savants
Abonnement : 3 franee par an
comme HoifiÊdiLng, Gustave Leboix ou Hux-
ley. La. loi morate au XX* siècle n'apparaî-
tra plus à riiuiaiaaiité sur un nouveau Si-
naï au mïSieu des éclairs et du tonnerre,
révélant la Majesté d'un législateur divin ;
c est dains la na*uiie liumaMie et dans l'his-
toiire que Ton aura découvert cette racin»
du devoir que le génie de Raut fit pénétrer
encoiie dans l'absolu ; humaine dans ses
origines, humaine dans ses finSj la morale
toiu-jours pei'fectiïble défiera cependant l'ins-
tabilité des conceptions théologiques et me-
taphjTsàqjues, et nul ne réussira à l'ébraii'-
1er, qui n'ébranle en même temips le systè-
ques du genre numam.
L Eglise, la plus considérable des puis-
sances morales orgauisésia, entend donner
uaie direction 4étlnie ùi-lia. solution, de la
question sociale, là encore elle se pénètre dé
l'Absolu ; pour apprécier son influence et
celle de la sociologie pratique qu'elle ins-
pire, il ne suffit pas d'interroger i'encycll-
que Rcrum novarum, mais l'ensemble des
monuments dont les mots proprio du 18 dé-
cembre 1903 a condensé la substance et qui
domine toute la catliolicité.L Eglise pose
comme indéfectible l'inégalité parmi les
membres de la société, comme éternelle la
distinction des riches et des pauvres^ des
puissants et des désbérités, des lettres et
, des ignorants, des princes et des sujets j la
place assignée à l'égalité par lai théologie
est uniquement dans la communauté de ré-
demption du péché.
La distinction perpétuelle des classes
apparaît comm* d'institutioii proNddentiel-
lo. l'Egliee consacre conune droit natuirel,
indiscutable, indéniable; immuable le droit
de propriété indiviMuelle. source profonde
de l'inégalité des conditions, il est soustrait
munie ù toute atteinte législative par. une
vraie décafpitation de la déînocratie. à la-
quelle elle interdit toute action politique
| quelle réduit à un, symbole impalpable et
) .Lnipuissant de régaliiié politique.
C'est dans f iintôirleur et les limites de oe
droit de propriété mis hors d'atteinte, dans
les rapports juridiques et eontractuels qui
en naissent, quelle réalise les condition»
d'équité et de justice de 1 encyclique Rerwn.
novanim ; pour le surplus, c'est a la chaTite
non à la justice, ù tempérer le droit, à cor»
riger, à réduire les inégalités de répartition
des ricliesses. Il n'est pas de trace d'u»
droit économique supérieur qui dépasse lee
limites de la bienfaisaînee.
Les savants catholiques les plus remar-
quables retraçant les «ouranits sociologi-
ques modernes, ont opposés aux directions
individualistes et socialistes, la' direction
•catholique appelée à résoudre leurs contra-
I dictions.
Tel est l'orgueil de la théologie de s'assu-
rer toujours le rang suprême. Mais une dis-
tinction plus profonde et plus décisive do-
miino celle-là ; d^uine part, les conceptions
qui se pénétrent de Fabsolue méthaphysi-
quo ou théologique comme l'optimisme in-
dnidualiste du XVIII* et du XIX» siècles,
comme la conception théologique d'une iné-
galité indéfectible des conditions ; d'autre
part., cetlles qui s'inspireiat exclusivement
de la relativité historique des institutions,
de leur perfectibilité indéfinie sous l'empire
des pnx)grès de 1«- morale humaine. C'est à
celle-ci et niulilement à la métaphysique ou
à la théologie qùTest due dès lé début du
XIXe siiécto, la condamnation inflexible
d'une science économique qui, tendait h fai-
re de l'homme un nioy cri, de la richesse
u!ne f.iii,, que Sistmondi', soixante ans avant
l'Encyclique, flétrissadt séus le nom de
.chrématistique, dont Owen dénonçait lesi
effets il y aura bientôt un. siècle, et si l'E-
glise, dans les limites qu'elle s'est tracées,
contribue au réièvemetnt desti'availleuirs. à
i i'àmélioiraitioni de leur sort, en pénétrant de
1 plus de justice te contrat dé traivail; qui-
i donc oserait dépouiller à son profit le mou-
vement de la science eft de la conscience
) humaine qui remplit toute* l'histoire du
XIXe siètlie qui pouirrait. méconinàîtire la dif-
ï : férence prolonidtei qui' sépaire l'action de l'E-
' glise dé la morale liunialnei ?
r ■•'.".. HSCTOR DENIS.
Ordre - Liberté - Progrès
Dieu, disent lés réhgion&i csréa; Fhomme *,
le oréatnt, il voulut s'en) faille un esclave,
; une bête à. ç'hagrhi- Il s'est trompé. Il s'est
: trompé paatee que l'homme^ s'est élevé jus-,
qu'à être le:riVal dé Dieu, y; a réussi^ l'a dék
'pkissé.:' Pour- 6é'fa3*é; îl:à pleuré,, iLa;gém1v:
' il à souffert,, il eji est. mort 1
Qha<ïue voile- qu'il! 'soulève .dane l'oëdre
; dieè chkjsés établies; il' ' le pâale d)é! sa péin»,
desa doûléui ,èt c'estpaa' oettBi;<^'.iï^inàit
: toutes lés cbiriquêt*s qu'il pren^l) ejuir le" do-
maine dé.oe qui semblait être, oelul de la
■" divinité. Les ;pMïosc^pihés;,' les '©^8©^'®, sont
des àwachéura-'dé.vîéirites. Es les dérobent
à la nature," jflls les étudient, les façonnent,
les îwident à l1état dU plus bel art, à leuis
i semblables ehth'ousiiàsîtn.és, !
Au début de ses recherches, l'iiomme a: eu
' à lutter: coiitiie les criminels, détenteurs de
: préjugés parlaint ^t disant ïteipiésen-tiar
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BULLiETIN
LA MORALE RELIGIEUSE
« Nous ne désarmerons pas », disent p.
les chefs catholiques. EL mous, donc ! g.
Les curés peuvent nous laire des pro- d
ces de tendances, ils ne nous intimide- )>;
rouit pas. Ils se mettent, à trois pour me n
poursuivre couuecttiomiellenien.t ; j'ait- d
tennis qu'ils m'en apptreniient le mobil, a
d'aulaiiïti que je les ignorais et ne me suis n
niuilleinent ofccuipé- d'eux. Ces gens-là Q
sonit tellement ombrageux, les liominies si
dfEg'lâse oint tellement de" haine pour si
leursadversaires et la parti© de la société d
qui ne les épouse plus, qu'ils essaient do a
se venger comme ils le peuvent. a
Redeviendraienit-ils les maîtres, s'in-
QarneraùenMls dans la peau des bour- l'i
réaux qu»i luirent leurs prédécesseurs, r.
nous ne les oraiintirùonis pas, et n'en oon- 1"
tiinuerions pas moins de dénoncer au ] j)
peuiple les menées religieuses, celles des " a
gens qui y sont attachés, d
Je: sais bien; que nous soulèverons ,con- *j
.tu© nous toutes les malédictions, mais '|
qu'importe, nous aurons Mt notre de- j
voir. '•
Un soldat assassin dont la tête a paisse ?
sou©:le couperet de Deiibler, a. écrit avant J
l'expiation dieuniière, que c'était la faide ''
à Fécole laïque s'il avafit été conduit au '
emime. Aussitôt, la presse cléricale s'est {
eniipairé© dé Tépitoe et daube très foi't '
sua* l'enseignement natiiolnal. Au cours '
de cet article, je vais mie permettre quel- J
ques citations non pas prises dans les 1
livres dont on se sert à l'école, mais b'ien |
dans ceux quréfoulients qu'apprennent -!
par coeur les enfante et les grandes per- (
•sonnes appartenant à la clientèle très ;
caîtihofl-ique. Nous verrons bien, si ceux .]
qui osent patrlei- « pudeur » savent l'ob- '
sei-ver. Et encore, si les grandes person- I
nés .seuiles étaient mises en possession de :
tels élémemls conduiisanit à la perversité, '
quoique immoraux, on passerait, mais
lorsqu'on sait que des livres sont mis
entre les mains des jeunes et des i>etits, ,;
c'est «ignoble et révoiltant, car ils éveàllent
en eux la recherche d© sens inconnus, et
dès qu'ils ont compris, ils n'observent
plus le 9" cMwrumaindemient de Dieu. Il est
vrai que leurs maîtres en religion leur
donnent souvent, les pjlus beaux exem-
pies. ' '
L'Eglise; pair- quelques-uns de ses
chefe, a accouché des plus girosses in-
congruiiités. N'est-ce pas uin évoque, mon-
seigneur Bouvier qui lit Les Diagonales,
cet ouvrage infect, dégradant, où excelle
la recherche des plus iimimoindeB salope-- i
: iries ?.Que dire clé ces hàrhimës pieux qui
font dé leur virginùité l'écrMeau de leur :
sainteté et qui n'hésitent pas de se dé- i
ipou'iHer de leur ventiu•■' pour corroimpre
leuons pensées et aitirop'nlier leur ehaliir ? ■
Loirsqui'on a lu Les Diaeonales, on est ef-
frayé idies honreuins quelles: contàenaiient,
. '«fiés 1 honwmes, les jeunes gens à qui on '
les donne pour les apprendre, osent vou-
loir poser pour TininoiceaiiGe et la pureté ?
AllonSî-doiniG • ! Seuls, pourraient les
croire ceux qui n'ont pois in cet ouvrage,
ouvrage quii .fut couronné par un paipe,
oeiluli dont:les amouirs fuirent si reienlis-
santes et scairidaileùisés. ;Ge- n'est déme
pâte, uii saie laïc qui'ar écrit dé telles
obscénités,, et rien, aiuicun' aratre livre,
aiusai libeirtin- et dépiraiviél sait-il, ne peut.
en. tfemoriitaer: h. ce miairipel du ; confes-
seuir; mfe à la poritée dtes péniiients et des '.
péniiténtes,: et: quii, dès qu'ils 1© oonniais-
6ent,aprèsiGpuelë prétTe ien a appliqué son i
♦ tex;té en! tnêorie ;à tetur éigard; lés enga- i
gent, lès excitéaié k .s'alDianidoininer aux dé-
rëg^léitiiéinfe d© oeirMins sens, et auissi au
pilus pernicieux relaciheimént dles méeurs.
Les Diaconaites^ CKmtàwàsent la jeune
ftlléidansées naaliisons ciosies, les jeunes
gens; dans rfes hôpiteux; où; cm apîpiiique
des remèdes spéiciiaux poùir' des maladies
mguéBissaiblieis.
Je sais, j© sais que nous somimés voués
à leurs colères, qu'ils 1 Suvoqùemit coiutre
noùis les foùidries die leur dieu de ma¥aii-
easnee. mais deluii-oi nie' feat aucun
: compte dfe leuirsv prières,lés aibandoïiiniant
. «Itosi à rimpiiissainicei, > aoi': L ridicule, qui
les réduira, de plus em-plus et les fera
i diispairaî'tire sous lé miépiris pùMte.
:'■:•■"• ■•■laie i inoimieirtes ooin^mpijaitivès n'
:plus guère de succès dans nos campa- u
gjies. p;airtout OJI mot à jour la vie quota- n
dienne des êtres qui se vêtissent de Tha- c
bit du moine ou de la nonne, éternels
mendiants, doint les services qu'ils ren- »
dent à la société lui sont surtout préju- »
diciiables, caa- qu'appoa'leniUils à l'huina- »
nilé, ces individus des deux sexes ? »
Quels remèdes offrent-ils pour la guéri- »
son de la; plaie sociale doait les hommes »
sont ;iioca'])kss ? Rien que des prières, »
des orémus. la. douleur, iaimort. Et c'est »
avec cela que i>endant des sièales ils ont »
assuré leur domination sur le monde. »
Ali ! certes, ils ont raison, les catho- »
Mques : c'est vrai qu'aux temps où fleu- »
ressaient po'uii" eux les plus beaux jours, »
1'é.coïe ciéricaile élait l'antre de la. ]jeur
pou.r les pelliis. A jxu'l. qu'ils arrachaient 1:
aux enfants le cuir chevelu,, qu'ils leur <;
décodaient lés'oreilles ou leur meurtris- J
saient leiws petits bou>ts des doigts en y j i
Fi»lapant dessus avec leurs règles, ils
]ire;na:ion I. leun's cerveaux en les meu- >
blujit dé tout un tas de choses qui les ef- >■
Frayaient, qui anaiiWilaient leurs pensées. >
Tout jeunes ils étaient déjà esclaves, et
IIMIT coinsoiemice n'avait aucune tranouil- i
lité. Puis, pour finir de les abruti r, coin- t
I me avec pludsir, on les assei'V.issaiit à mil-
le et une pinitiques auxquelles la. morale :
n'avalit rien, à gaginer. Pouli' ces eiifànls^ -i
nuille libeinlé inlelilecituelle n'existait, >
IKis pilus que de.lilwrlé morale ; c'est aux >
dogmes les plus rkliicufles qu'on les obli-
geait à c-TOiimet bien malheureux étaient
ceux qui, au cours de leur existence, se
révoilKaient «online les oppresseurs. La
morale noire est une monstiruosité. N'est- :
; ce pas elle qui. prétend qu'on obtient le
pardon de l'assîis&inail. de sa mère, de
son père, moyennant qu'on s'en confesse
et qu'un prêtre vous ai donné l'absolu-
tion ? A uai père de famille très malade,
le curé, d'autorité, se rendit chez lui, lui
airftoimnmiL qiue si son enfant n'était pas re-
tiré de l'écoile laïqtie, on moins de quatre
heua'es, il serait mort. Pris de peur ]e
père die fainïilile promit que s'il guéir-is^
sait, soai enFant serait retiré. A une femi-
me dont le n-jaini avait accepté une fonc-
tion laïque, le confesseur dit : « Vous
ynîavcz qii/rt refuser à votre mari vos de-
voirs d'épouse, et avec cela vous obtien-
drez tout. » Le voilà bien, le serpent ve-
nimeux, le conseil moralisateur. Uni au-
,' tré prêtre dé i'écble catholique a dit aux
enfante dé sa commune qu'ils devaient
: faire l'école buissotnmière plutôt que
: dpailler à l'école comimuinale. Un auia-e —
uni téinoiin l'a: rappon-té — a dit aux en-
: fants qui: fi-équentoiént l'école commu-
nale :" « Priez Dieu de [aire mourir vos
parents. »
Comiments braves geais, qualifier une
telle morale. Et qui ose encore soutenir
■ j qu'elle est ; comparable à la morale Taï-
I que ? A moine que ceux-ci', pour a,fflr-
mer une telle convijatiion, se basent sur .
I les lignes suiviantes, prises diams un livre
i pieux et aiiDqwouvé i»r le cairdinal Don-
net, arolievêquie die Bordeaux (diôfunt
aujourd'huli) et qui de son vivainit, fré-
. i quentai't aux laindés di'Arlao, près Le
Tondus à Bordeaux, unie maison tendue
par une proxénète. Je comsnais le lieu, j'y ■
, al .yjai 1© cardinal ; la maison s'appelle I
« Ghez-Méroitte ». On lit ceci, parlaint de j
■ Dieu :
On lit cieoi, painlamt dfe Dieu :
1 . « Estril donc possible que vous veniez .
" " » à moi et que vous veniez avec un désir
» infini de mi'unir à vous ? -Oh .' venez le
1 » bien-aimé de mon coeur; venièz,agneaU
• »! dé Dieu, chair adorable, sang précieux
J » dé mon sauveur; venez 'servir' de noùr-
^ ». ritiure à monv âme, que je vous voie, ô
31 »: le. dieu démon coeur, ma joie, mes dé-
5 ; » lices, mon amour, mon tout.»
s Et plus loini :
e <( Mon âme. élojigtnée :de vous, impa-
ir » iiiente dé vous recevoir, languit sans
[\ » uoits, voite souhaite amec ardeur et
it » soupire après vou
a D vos regards vous pouvez le pré]>areir,
» l'aittendrir et Yenflammter, "Venez, Sei-
ut ■>) gmeùr Jésus, veniez i»
Que d'Ues-vous d'un tel appel des dé- n
sirs ? Ne pensez-vous pas, pères et mères 1<
dé familles, aux songes que peuvent fai- v<
aie faire à vos jeunes filles une telle prié- *
ne, toute remplie d'appels à la volupté ? cl
Et pour mieux vous édifier, lisez ces ^
croies qu'elles doivent apprendre et c<
prononcer avec la plus grande ferveur, ts
et s'adressant loujouirs à l'être imaginai- i>
re auquel il'leur est permis de donner ls
une forme- commune, se la représentant
même sous celle du plus beau gars de }£
chez vous : v.
« J'ai donc enfin le bonheur ^o«c ^
» pnssùler, ô die" de l'amour ! Quelle £,
» boînlé ! Que ne puis-je y réixtndre ! p;
» Que ne si*is-je tout coeur fk>ur vous ai- k
» mer. pour vous aimer autant que vous o:
» êtes aimable et pont N'AIMER QUE vous. 1>
» EMiBRASSEZ-MOl, BHULBZ, CONSUMEZ
» MON CtKUH, .MON 1J1EN-AIMÉ EST A MOI. d
» Oui. je vous aime, ô le dieu de mon ^
» coeuir. je vous aime de toute la force ^
» de mon âme, je vous aime souveraine- q
» .ment et avec la ferme conviction de n
» n'aimer que vous, je le jure, je le pro- à
» teste. » j P
Est-ce assez édifiant ? Ali ! la jolie, 1* I c
bonuie. lu saine morale qu'on appren i I
.danvs les livres religieux ! ,J]
Dalns riiymnie au Sain.t-Espri-1, r-.oa'-? c
iielevons : s
« Faite-s brûler votre hunière dans :;;'< "c
» ânws. veirsez voire amour dans nos j
» coîurs et fortifiez à tous les instants
» notre chair informe et défaillante. »
Que doit penser la. jeune fille qui lit
ikiiiis son ]>airoissien les phrases suivan-
tes •• i
» Pendant qaie. le i*oi se-reposait dans
■» mon sein, lel nard dont j'étais parfu-
'-» niée a. répandu son odeur. Sa 'main j
j » (lauchc est placée sous ma tête et sa ''
» main droite m'entoure. »
« Comme le lis au. 'milieu des. épines,
» aiinsi ma. bien-aimée s'élève au-dessus
» des jeunes filles. Mon bien-aimé qui
» conduit soin troupeau au milieu des lis,
» est à moi, et moi à lui. »
Je ne finirais pas mes citations. Nous,
que lés cMnicaïux abhorrent, nous qu'ils
osent piétcnidrc a.ffiiuner que nous i>ous-
sons à la, décûiéaimae des moiurs, leur de-
mandons de nous signaler, parmi les
livres q\xe nous remettons à la jeunesse
pouir rôduqiier et l'imsti'uiire, ceux parmi
lesquels on trouverait de tels appels à la
liiiniexion et à la; débauche. Aussi, de-
vomis-noivs protester de loiiites nos forces
'lorsqu'ils osent comparer leur morale
religieuse à la morale laïque.
Pour unie fois encore, voilà qui est fait.
EMILE NOËL.
VERS L'UNITE
Les cléricaux nedoubtetot d'efforts pour , ..
reconquérir le terrain perdu, encouragés ! TC
dans leua-s espoirs par nos divisions, nos . j
qjuerelles byz.aiitinejs d'une patrt et la. com- Ut
plicité morale des gouvernaaits de ce payo ■ is.
de l'autre. lis se givrent chaque jour à unie • '
propagaaide acharnée en faveur dedeurs ivi
doctrines de haines et d'erreurs. Et les. "'
honiines du passé conmaissent très ample- • ;
ment tous les travers et les vicissitudes de j -
nos organiisationis. ; ils se rendent bien } ^j
compte que .maigre tes énergies qui s'y |
meuvent encore^ le .scepticisme et l'apatliie .| ff
sont les éléments les plus prédominante.' .( .■
Certains vont crier à rexcommuaiication •: /•{,
parce qoie mous avons le courage de ne pas . _
méconaiia.itre nos errements et daiis ice cas ; -lî
■ils : feront chorus avec la '.foule quise yau- ■ i>
Ire avec tant de-volupté dans le mensonge O
et rhypocrisie. mais peu nous importe les j *.
menaces d'exterminjatiori d'une telle meute;. ; '\
Nous, n'avons que le souci de lutter avec j «
franchise -parce que cela:correspond au be- i "'
soin immédiat de notre évolution. -A
Ainsi, mous reconnaàssons que nous, spm- ;
mes afîJiilgés d'un mal qui nous Tooàge à ; £
' nous rendre mauvais et nous commettons
une sottise insensée ■en. aiie mous efforçant g
pas d'annihiler toute giangirène. Paire© que
: nous sonimes^ des égoïstes et des iraconsé- : J3
quents. que nous sommes à peine dégagés
de tout le fàtTas de préjugés dont est im-
bue la société^ nous îaiissoin& accomplir au
mal son ceùvré- néfaste. .- '
Nous savons que notas àvojms contre nous
la foule que nous voulons .éduquer et '•nous hait parce que niousf voulons qu'elle; ■ •.! ;
pense et, qu'elle s°i>t libre, jî^ous savons aus-
si que nous dérangeons certain® petits cal-
culs intéressés. n
Quoi ! nous voulons la; lumière ôt nous C
nous alimentons a^'ec uau goût casanier ï
d'une noui*riture de vérités >pius ou moins s
condensées ; nous voulons être forts et ç
nous dépensons notre activité entre les me- e
mes éléments, repoussant l'idée d'élargir
le périmètre de notre action. Si nous ne
voilions pas frapper de nullité les formules
diverses d'internationalisme que nous pro-
clamons avec tant de force dans nos con-
grès, il faut guider tous nos efforts dans
un domaine plus vaste en donnaait libre
cours à toutes les initiatives, en respec-
tant toutes les autonomies sans aucune
■restriction car nous sommes convaincus de
la nécessité des l'éaiïïsations immédiates.
On a dit quelque part qu'il ne fallait pas
laiisser accaparer par quelques-uns la Libre
pensée française. C'est évident : il serait
aussi puérile de s'acharner à conjb.airt.rA des
persoiinaiites pour couvrir.des ^^ellIes ran-
cunes inassouvies. Les individus ne sont
pas parfaits. S'ils ont des défauts, sachons
les prendre et nous en servir dans ce qu'ils
ont de bon. c'est-à-dire d'util© pour notre
propagande.
Nous nous élevons contre toute espèce
d'état-major qu'il soit issu de droite ou de
gauche ; nous réprouvons à rfibusKpîiét aux
exigences des uns ou des autres. Que l'au-
torité vienne de Paris ou d'ailleurs. c*est
quand même l'autorité et sous quelle for-
me, sous quel ordre, sous queUe investiiu-
de qu'elle se présente nous sommes peu dis-
posés à subir ses désastreuses conséquen-
ces.
Fermement résolus de travailler ù l'ap-
plication des principes de Libre pensée
nous voulons par une anéthocle sage et lé-
conde contre toutes les rivalités de per-
sonnes et de boutique solutioimer un inci-
dent pour al>outir à l'union de la Libre
pensée française.
VICTOR ESCURE
(Rhône).
Notre gérant et moi som-
mes assignés devant le tri-
bunal correctionnel pour le
l/lercredl 24 Avril, à midi et
demiy pour avoir à répondre
d'un soi-disant délit qu'au-
raient relevé contre nous
MM. les curés de Beltac.
Nous serons au rendez-
vous.
Ce qui m'ennuie, c'est que
j'avais promis cette journée
de propagande à nos cama-
rades de la touraine, force
m'est dé restreindre ma
tournée, de par la volonté]
de gens capricieux, dont ni j
l'un ni l'autre, ne nous som-
mes nullement occupés.
Cet incident passé, Je re-
viendrai aux amis, plus fort,
mieux trempé, continuant à
lutter pour le triomphe de
nos idées. Les tracasseries
dé nos adversaires sont par-
fois nécessaires, elles don-
nent un regain d'énergie et
; d'activité; au lendemain du
24 Avril, je tâcherai, si pos-
sible, de faire encore plus de
propagandequej'en fa/s.
Emile NQÈL.
Dogme et Sociologie
Que la chute et le péché originel soient
niés et il né' reste plus de place ni au
Christ, ni à l'Eglise, ni à la Grâce. C'est le
péril d'un tel effoMreiriieiit de la. nibiiàle
• absolue livrée: aux défaillances de la foi,
qui: a rattaché définitivement à la moral»
scientifique des sociologues o» de» savants
Abonnement : 3 franee par an
comme HoifiÊdiLng, Gustave Leboix ou Hux-
ley. La. loi morate au XX* siècle n'apparaî-
tra plus à riiuiaiaaiité sur un nouveau Si-
naï au mïSieu des éclairs et du tonnerre,
révélant la Majesté d'un législateur divin ;
c est dains la na*uiie liumaMie et dans l'his-
toiire que Ton aura découvert cette racin»
du devoir que le génie de Raut fit pénétrer
encoiie dans l'absolu ; humaine dans ses
origines, humaine dans ses finSj la morale
toiu-jours pei'fectiïble défiera cependant l'ins-
tabilité des conceptions théologiques et me-
taphjTsàqjues, et nul ne réussira à l'ébraii'-
1er, qui n'ébranle en même temips le systè-
ques du genre numam.
L Eglise, la plus considérable des puis-
sances morales orgauisésia, entend donner
uaie direction 4étlnie ùi-lia. solution, de la
question sociale, là encore elle se pénètre dé
l'Absolu ; pour apprécier son influence et
celle de la sociologie pratique qu'elle ins-
pire, il ne suffit pas d'interroger i'encycll-
que Rcrum novarum, mais l'ensemble des
monuments dont les mots proprio du 18 dé-
cembre 1903 a condensé la substance et qui
domine toute la catliolicité.L Eglise pose
comme indéfectible l'inégalité parmi les
membres de la société, comme éternelle la
distinction des riches et des pauvres^ des
puissants et des désbérités, des lettres et
, des ignorants, des princes et des sujets j la
place assignée à l'égalité par lai théologie
est uniquement dans la communauté de ré-
demption du péché.
La distinction perpétuelle des classes
apparaît comm* d'institutioii proNddentiel-
lo. l'Egliee consacre conune droit natuirel,
indiscutable, indéniable; immuable le droit
de propriété indiviMuelle. source profonde
de l'inégalité des conditions, il est soustrait
munie ù toute atteinte législative par. une
vraie décafpitation de la déînocratie. à la-
quelle elle interdit toute action politique
| quelle réduit à un, symbole impalpable et
) .Lnipuissant de régaliiié politique.
C'est dans f iintôirleur et les limites de oe
droit de propriété mis hors d'atteinte, dans
les rapports juridiques et eontractuels qui
en naissent, quelle réalise les condition»
d'équité et de justice de 1 encyclique Rerwn.
novanim ; pour le surplus, c'est a la chaTite
non à la justice, ù tempérer le droit, à cor»
riger, à réduire les inégalités de répartition
des ricliesses. Il n'est pas de trace d'u»
droit économique supérieur qui dépasse lee
limites de la bienfaisaînee.
Les savants catholiques les plus remar-
quables retraçant les «ouranits sociologi-
ques modernes, ont opposés aux directions
individualistes et socialistes, la' direction
•catholique appelée à résoudre leurs contra-
I dictions.
Tel est l'orgueil de la théologie de s'assu-
rer toujours le rang suprême. Mais une dis-
tinction plus profonde et plus décisive do-
miino celle-là ; d^uine part, les conceptions
qui se pénétrent de Fabsolue méthaphysi-
quo ou théologique comme l'optimisme in-
dnidualiste du XVIII* et du XIX» siècles,
comme la conception théologique d'une iné-
galité indéfectible des conditions ; d'autre
part., cetlles qui s'inspireiat exclusivement
de la relativité historique des institutions,
de leur perfectibilité indéfinie sous l'empire
des pnx)grès de 1«- morale humaine. C'est à
celle-ci et niulilement à la métaphysique ou
à la théologie qùTest due dès lé début du
XIXe siiécto, la condamnation inflexible
d'une science économique qui, tendait h fai-
re de l'homme un nioy cri, de la richesse
u!ne f.iii,, que Sistmondi', soixante ans avant
l'Encyclique, flétrissadt séus le nom de
.chrématistique, dont Owen dénonçait lesi
effets il y aura bientôt un. siècle, et si l'E-
glise, dans les limites qu'elle s'est tracées,
contribue au réièvemetnt desti'availleuirs. à
i i'àmélioiraitioni de leur sort, en pénétrant de
1 plus de justice te contrat dé traivail; qui-
i donc oserait dépouiller à son profit le mou-
vement de la science eft de la conscience
) humaine qui remplit toute* l'histoire du
XIXe siètlie qui pouirrait. méconinàîtire la dif-
ï : férence prolonidtei qui' sépaire l'action de l'E-
' glise dé la morale liunialnei ?
r ■•'.".. HSCTOR DENIS.
Ordre - Liberté - Progrès
Dieu, disent lés réhgion&i csréa; Fhomme *,
le oréatnt, il voulut s'en) faille un esclave,
; une bête à. ç'hagrhi- Il s'est trompé. Il s'est
: trompé paatee que l'homme^ s'est élevé jus-,
qu'à être le:riVal dé Dieu, y; a réussi^ l'a dék
'pkissé.:' Pour- 6é'fa3*é; îl:à pleuré,, iLa;gém1v:
' il à souffert,, il eji est. mort 1
Qha<ïue voile- qu'il! 'soulève .dane l'oëdre
; dieè chkjsés établies; il' ' le pâale d)é! sa péin»,
desa doûléui ,èt c'estpaa' oettBi;<^'.iï^inàit
: toutes lés cbiriquêt*s qu'il pren^l) ejuir le" do-
maine dé.oe qui semblait être, oelul de la
■" divinité. Les ;pMïosc^pihés;,' les '©^8©^'®, sont
des àwachéura-'dé.vîéirites. Es les dérobent
à la nature," jflls les étudient, les façonnent,
les îwident à l1état dU plus bel art, à leuis
i semblables ehth'ousiiàsîtn.és, !
Au début de ses recherches, l'iiomme a: eu
' à lutter: coiitiie les criminels, détenteurs de
: préjugés parlaint ^t disant ïteipiésen-tiar
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