Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 1087 Nombre total de vues : 1087
Description : 27 mars 1925 27 mars 1925
Description : 1925/03/27 (A7,N276)-1926/03/21. 1925/03/27 (A7,N276)-1926/03/21.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k56048132
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
y« Année • Ko 276
ÏÊO uuMÈiévo •' 23 centimes
Dimanche 21 Mars 19£6
lYiif ;:if comGwmm DE wiCE
Un pressant devoir civique
MS 1Î0MMÎS !
Dans la bataille des. partis politiques,.'
nos '.grandes- associations, ; 'en'., général et
l'Union fédérale, en particulier, ont
toujours gardé une neutralité absolue.
Etres.se sont contentées de se servir des
'^iroits'^uevM-'déHidcrà" e confère à. tous
lês: citoyens:.C'est ainsi que nos'grouper
?iïehts ont; recommandé a leurs adhé-
rents 'd%eeompîir leur devoir électoral ;
qu'ils les; ont éciàirés sur.,l'attitude ob-
. Kéryée parles-représentants du peuple
ù-:i'ega.fd''::dé nos' reveùdiçalious' rque,
sans tenir 'compte'de: fétiquette poli-
tique des lioniriiés publics', ils ont pris
ftfpfrrtie -eéux'^^d'efiti^'èux^id'Oiit^Ksr'dé-
fafliances.r ou l'hostilité ont compromis
aïoçlîitérêts matériels ou moraux.
' Pour ce qui est plus spécialement de
l'Union fédérale, celle-ci a toujours eu
iîé-.-sduci d'ignorer tes partis, les grou-
pes-,: comités, ligues qui se disputent la
direction de la politique française. Elle
.il'voulu ainsi évitei- tout ce qui- pour-
trait être de nature 'à diviser ses -troupes
dont les- conceptions politiques ont été
.ainsi pleinement respectées. Elle ne
.veut''-pas, nous en sommes-persuadés, se
kléparlir de-sa ligne de conduite'arrêtée
après mûre réflexion. Est-ce a dire
qu'elle se désintéresse totalement, en
iant qu'organisation de'victimes-de la
guerre, des événements de la vie pu-
blique ? Sa neutralité devient-elle ainsi
■de Pabdicaiion ?' . ' .- •
':': Poùi; répondre- à -celto;.question,.-et
, .èans Vouloir-remonter bien haut dans le
pàss^'i-ï'suïfit de -citer Jç passage -sui--
^pi;e^M$îfelaêï%,moUdh.' vo'téèv|p&p4e
: teonMfc^Glifôiuiàt^p \
; demi^Mië^ïJ; Fi',/si-:£M. «riteM;.cle-I;
îneure^'SBItë'à là -neutralité riioltuflUç-.
gu'èst.'sa^fëg^e etsa irâditdpnV/nc sati-
ïàit.Tse priver .du. droit qu'elle a déni
■-«xércé, d'agir eii dehors cl au-dessus",
des.partis, en';vue du bien public, lors-'
qùe.rintérèt national l'exige. ;
■'• «■" Considérant en ce sens que la crise
■actuelle "menace le régime républicain
dans sa stabilité -et pourrait, si- elle
^aboutissait à une solution raisonnable,
îe menacer dans son existence même. »
Ainsi,TU. F. .n'hésite pas à se décla-
rer nettement loyaliste vis-à-vis des .ins-
titutions établies. Elle.pousse un en d a-
Jarme en présence du danger couru par
ÏH République parlementaire dont l'im-
, puissance 'momentanée fait le jeu de ses
adversaires.
Quelle a été la pensée directrice du
C. A. de l'Union "fédérale en exprimant
cette crainte ?
' Elle est simple-et nette. L'U. F. ne
A^eut pas que la France, après avoir été
épuisée par 52 mois de guerre étran-
gère, connaisse les horreurs de la
guerre-civile.' Elle considère que la res-
tauration financière de notre pays, que
sa moralité publique et privée, que la
tranquillité des ■ invalides, veuves, as-
cendants, tranquillité conquise par d in-
dicibles sacrifices sont fonction de sa
éiabilité politique.
L'U. F- réprouve donc tout ce qui ris-
que'de briser le régime et de jeter la
■nation française dans les pires aven-
tures. ' Il 'est à'désirer qu'elle aille jus-
qu'au bout de sa pensée, e'est-a-diro
qu'elle condamne, sans .équivoque ni
ambiguïté toutes les campagnes dont
Pobjet est d'abattre la République par-
lementaire pour la remplacer par nous
ne savons quel régime dictatorial clans
lequel le pouvoir serait exercé au nom
d'une classe on d'une caste. L'U. F. est
trop jalouse de son indépendance vis-
à-vis des dirigeants qu'elle se donne li-
brement, vis-à-vis des pouvoirs consti-
tués, vis-à-vis de l'opinion publique
elle-même, pour permettre que l'auto-
rité de l'Etat, soit confisquée au profit
• o'un chef ou d'une oligarchie proléta-
rienne ou aristocratique.
Mais si TU. F. est « parlementaire »,
si elle déleste le désordre, l'anarchie,
•^ÛUS toutes ses forces, peut-on croire
qu'elle est satisfaite de la façon dont
fonctionnent les institutions ? Dans la
même motion 'votée le 27 novembre
1025 elle déclare que « les citoyens
français sont las des systèmes, des théo-
ries cl des discours ; la guerre a rude-
ment- enseigné la. vanité des paroles ;
la politique est chose nécessaire dans
une démocratie, mais les luttes de par-
tis obscurcissent le sens de l'intérêt na-
tional ; elles n'intéressent plus qu'une
infinie minorité de citoyens et irritent
la majeure partie de la. nation. »
L'Union fédérale n'approuve donc ni
: les méthodes de travail utilisées à ; la :■.
Chambre, ni les mobiles cjui font agir
vraisemblablement trop -de députés.
Nous aussi, nous disons comme M. Mau-,
riee Martui. du Çard dans son inter-
view de la « Revue hebdomadaire : « le
Palais-Bpùrbon n'est pas le premier de
nos théâtres subventionnés.; on ne- doit
pas y faire des vocalises ni amuser le
public ; pas: tant de discours, de brefs
. rapports, : de'-larges consultations. »:
Nous- ajoutons avec tristesse- : trop
d'egoismes-organisés, trop dé puissan-
ces d'argent,' trop de haines de -partis. '
'pesenî-surXJlès dêbàts^qûl: .nianquént',
ainsi de la sérénité nécessaire aux "oeu-
vres d'intérêt national.
"' Nous ne voulons cependant pas acca-
bler nos représentants sôus le poids de
leurs propres fautes sans préciser pu-
bliquement les responsabilités qui- in-
combent aux simples citoyens dans ce
déplorable état de choses.
Il y a, dans ce pays, pour la chose
publique, trop: de veulerie et trop de
paresse. On laisse faire les pToutocrates
qui pillent V$tat .,; on. ferme lés yeux
sur les fraudus do toutes sortes . com-
mises au préjudice, de la collectivité ;
on admet que la guerre ait enrichi
un certain nombre d'individus dans le
sang de nos martyrs et dans les misères
d es : combattants ;. ' on " perm et ' les sca n-,
: dates les plus inouïs, évasions fiscales,
gaspillage éhonté des régions. libérées.
Cependant.,', de. jeunes écrivains qui se
piquent d'esprit;déclarent.» Je suis tout
à. fait" étranger à ces choses ». ou encore :
; « La'-vie publiqUiî ^ne-^raît sans i.nt'ë- '
' 'rèft;j'c^t^un«cei^!ç^ci^xV;v-OW., bien
4 -eV-c'est "le.-: règne' âës, sartombe sous,une dictature, c'est-à-ctirc
• isoUS'la coupe,des requins. :». •:.
Les anciens combattants, eux-mêmes':
' acceptent trop souvent d'être'dédaignés,
méprisés ou bafoués par les profiteurs
de la guerre, par les merçantis do tous
ordres, par les embusqués cyniques et
triomphants.
■Comment être surpris de constater le
discrédit dans lequel sont tombés ■ les
"sauveurs de la nation quand on a vu
aux élections dernières, des partis poli-
tiques, où cependant militent de nom-
breux A. C..,,choisir leurs candidats en
dehors de toute considération de servi-
ces militaires accomplis pendant la
guerre ?
.Aussi, sans chercher- à amoindrir les
fautes imputables aux représentants
1 élus du pays, j'affirme énergiqnement
que la grave situation politique et finan-
cière, dans laquelle se débat la France,
est le fait de rindifférentisme de l'opi-
nion publique pour tout, ce qui touche
aux intérêts généraux et à la faiblesse
'■ ou à la pusillanimité de trop d'Anciens
; Combattants qui -préfèrent s'enfermer
dans leur petite tour d'ivoire pour évi-
. 1er de se compromettre ou- par crainte
de tout effort social.
1 Que peuvent faire nos associations,
l'Union fédérale tout particulièrement,
. pour lutter contre cet ensemble de faits
: qui semblent'les déborder on qui pa-
i ràissent être'on dehors de leur objet
. propre ?
5 Si elles agissent:, ne va-t-on pas leur
; reprocher d'être inféodées à un parti,
1 à un clan, à une coterie ?
j Si.elles restent passives, ne vont-elles
! pas laisser"s'aggraver le grave malaise
, dont souffre ce pays '?
t Après avoir interrogé longuement, ma
- conscience de citoyen et d'ancien com-
- battant, j'ai fait nîon choix : il faut ré-
- veiller, dans l'âme de nos adhérents, le
2 sens du devoir civique. Dénonçons la
- crise de moralité publique qwi nous
t traversons. Efforçons-nous d'obtenir
- que « les pouvoirs publics et les ci-
toyens s'inspirent de l'esprit combat-
tant : dévouement au 'bien public, sens
' de la justice, promptitude et, courage
1 clans l'action ». Travaillons au bonheur
i de nos camarades dans les cadres de la
„ République parlementaire sérieusement
Q améliorée.
s Léon VIALA,
i- Yice-mésidenf de l'U. F.
Nous sommes obliges de remettre à la
semaine prochaine la publication de plu-
sieurs articles, du rapport Sinsou sur l'Ap-
pareillage et le compte rendu des Congrès
départementaux de ta Drôme, de la Creuse
et de la Gironde,.
. .Dès hommes 7 II nous en faut pour
la défense: des droits acquis, là conquête
des réformes; nécessaires, la poursuite de
-l'idéal moral que nous nous sommes fixé.
Nous hé pouvons désormais compter
que sur nous-mêmes, Finie, la reconnais- '
sahee ! L'égoïsme triomphé : chacun
pour soi. Ce n'est pas seulement dans le
Métro que lés mutilés se voient bouscu-
ler par des gens valides aux places qui
leur reviennent. Oii marche sur les plus
: faibles,;on.les piétine : :ia fqrce, la ruse
^e^Mabilëté -triompheHL;;""Su au îèndë-' :
main de la délivrance du pays, il nous
était loisible de nourrir; quelques illu-
sions, aucun doute n'est permis aujour-
d'hui. Nous sommes isolés dans une so-
ciété indifférente* sinon hostile; à nous
d?avoir la volonté d'y poursuivre, en dé-
pit des obstacles, notre chemin.
Ce chemin n'est pas aussi aplani et
n'est pas aussi droit que certains, tran-
quilles possesseurs d'un titre de pension
définitive, semblent le croire. Combien
d'offensives, depuis 1919 contre notre
Charte ? Trois au moins, et de grande
envergure : la campagne de 1921, d'al-
lure politique, organisée par certains
journaux contre les pensions dites scan-
daleuses, -s- la éanipagae de 1923, d'al-
lure 5çientifiqué,i;ménée par lès membres
;-^4Éfca|ërr^
1 pjrésdfTiptiori d'pïigfcè, ' -^ la campagne
dé: 1925,-d'allure juridique, qui, sous le
couvert de la loi de finances, devait
aboutir à une révision générale de toutes
les pensions. Demain peut-être, se dessi-
nera quelque offensive nouvelle. Même
maladroite, même injuste comme les pré-
cédentes, comment serait-elle enrayée si
ce n'est par la force et par l'union de nos
groupements ?
A elle seule, celte attitude de veille
attentive, de qui-vive incessant, de per-
pétuelle défense que les événements nous
l imposent, commanderait à ceux qui sont
déjà associés de se tenir toujours plus
fermes sous le drapeau qu'ils ont choisi.
Elle exigerait aussi de ceux qui se sont
contentés jusqu'ici de rester à l'écart —
en profitant de l'effort des autres — de
venir sans tarder grossir nos rangs.
Mais ce n'est pas seulement d'une
oeuvre de défense qu'il s'agit. La maison
n'est pas achevée. Des améliorations
s'imposent, et aussi des constructions
neuves. Qu'il s'agisse des pensions de nos
pauvres vieux ascendants, — des soins
gratuits aux mutilés et jnalades qui ont
moins de 10 0/0, — de la refonte de la
loi des emplois réservés, de l'Office
du Combattant, de la Retraite du Com-
battant, -— que de travaux encore il fau-
dra entreprendre ou achever !
Il nous faut donc des intelligences re-
mues et des forces nombreuses :
— Pour monter la garde auteur de
nos droits sans cesse jalousés et menacés.
—•. Pour tirer du droit à répara-
tion tous les bienfaits logiques qu'il
comporte cl dont nous avons été privés
jusqu'ici..
Même s'il n'y avait que ces raisons
d'ordre matériel (mais il y en a beaucoup
d'autres encore) tous les anciens com-
battants auraient le devoir d'apporter à
l'oeuvre commune un peu de leur âme,
ni; peu de leur temps. Seul encourage-
ment, seule récompense qu'attendent
ceux qui, depuis des années, en donnent
beaucoup.
Maurice RANDOUX,
(iccfcta-li'ii f/ciHTa-l 'Je. VI.'. V.
RAPPORT AU CONGRES DE MOE
La plupart des Rapports sont d'ores et déjà expédiés, aux associations.
Nous publions ci-dessoy.s le rapport de Marcel Lehmann sur lès Offices de
Pupilles, et dans notre prochain numéro, nous publierons celui de Rsné Cassin
sur la Sécurité française. Ces deux Rapports ne saront pas publiés, faute de
temps, en brochures spéciales.
Les anciens combattants, TUTEURS NATURELS des enfants de leurs camarades,
morts au champ d'honneur, doivent être à ni ênse de remplir ce DEVOIR SACRE dans
sa plénitude et. d'assumer sans réserve tout ce qu'il çomperte de charges et de respon-
sâMités matérielles et morales.
LE REGIME ACTUEL DES OFFICES NE LE LEUR PERMET PAS.
C'est, donc une réforme profonde de ce régime — dont l'expérience a révéié les
insuffisances et les incohérences, génératrices d'abus de toute nature — que nos asso-
ciations doivent poursuivre sans défaillance, et jtt.qu'à ce qu'elles aient obtenu satissfac-
lion par une action d'ensemble immédiate, où elles engageront toutes leurs forces et tous
leurs moyens.
Cette action s'inspirera du souci exclusif de traduire en une réalité concrète le voeu
de la loi : les enfants des morts doivent être VRAIMENT, et non pas seulement dan: les
formules administratives, LES PUPILLES DE LA NATION.
Extrait d'un bulletin de propagande
édité i>av I» Fédération de la Seine.
A la mémoire de moi: camarade
Ducani, lieutenant au 269° R. 1. mort
au champ d'honneur.
Au seuil de cet exposé — sur les con-
clusions duquel 3'e Congrès de 2\"ice va
être appelé''à se prononcer, cl à engager
la politique de l'Union Fédérale — je
tiens à déclarer solennellement que seule
la conception que j'ai du caractère impé-
ratif Je nos devoirs envers les enfants
des camarades tombés à nos côtés dans
ila grande Tourmente a été mon inspi-
ratrice. •.'...
"•^'èn'aT'IôhgiiëlneiiiTP 'ter-'
mes : en mon .ânlé et conscience, ayant
uniquement la. préoccupation — cx'cJu-
si'VcVle tout* autre'— de servir la cause
sacrée de nos pupilles, j'estime que-
i]'heuro esl venue cYariiv.
D'agir avec le maximum de vigueur et
dans le minimum d: temps. Immédiate-
ment.
Demain il sera trop tard.
.11 y a des vérités — déplaisantes certes
pour certains — que'nous n'avons plus
le droit de taire ; il y a des décisions
dont nous n'avons plus le droit de sup-
porter l'ajournement.
D'aucuns, invoquant l'intérêt même
des pupilles, voudraient que nous conti-
nuions à nous imposer la réserve et la
discrétion auxquelles jusqu'à.' présent
nous avions consenti. Ils prétendent que,
le mieux étant souvent rennemi du bien,
c'est, en définitive risquer de nuire à
ceux que nous voulons protéger que de
révéler les malfaçons d'un régime qui
a du moins l'avantage d'être, de fonction-
ner, et, pour imparfait qu'il soii, de per-
ineli.fr: de réaliser en partie, sinon com-
plètement, le voeu de la loi. « Craignez,
disent-ils, qu'à vouloir trop bien faire
vous ne compromettiez {nullement la si-
tuation que vous voulez améliorer. »
Ce raisonnement peut satisfaire les ti-
morés. : 'lés anciens combattants et les
nullités ne. sauraient 1'adme.llre.. Car c'est
précisément sa mise en pratique prolon-
gée qui a permis aux abus de naître, de
persiMer, de s'aggraver ; c'est celle con-
signe, du silence, qui a laissé les injusti-
ces se. perpétuer ; c'est en s'abritant der-
rière, elle que tous ceux qui. par paresse
d'esprit, par dilettantisme, on pour des
raisons plus.concrètes, sont obstinément
ré Ira claires à. tout, changement, ont
réussi jusqu'à, présent à l'aire échouer
les réformes nécessaires.
Au surplus, un tel raisonnement n'esl-
il pas en toute matière la. négation <.]n
progrès. ? Ne pas vouloir toucher à. une
machine, qui grince, de peur de la voir
s'arrêter tout à. fait, c'est ,c condamner
à la. médiocrité.
Cette médiocrité, si les anciens com-
battants peuvent, a la. rigueur se résigner
à. la subir en ce qui les concerne person-
nellement, ils n'ont pas le droit, de la to-
lérer -lorsqu'il s'agit des «ml'an!s, qu'ils
'ont., fait serment, de protéger e! de dé-
fendre, dans la vie, comme leurs propres
enfants.
'L'absence d'ambition pour soi-même
peut être la. suprême sagesse et la vraie
formule du bonheur. Quand il: s'agit d'an-
trui, de ceux dont on a la charge, cotte
résignation n'est pas autre chose qu'une
capitulation. Kilo constitue, un grave
manquement, à la parole donnée, aux en-
gagements pris. Disons le mol : c'est une
trahison.
Tels sont, nos scrupules de conscience,
tels sont les mobile» exclusifs de notre
action.
Mais je ne me dissimule, pas que mes
conclusions. — qui tendent à bouleverser
trop d'habitudes prises à la faveur des
défaillances de ceux qui auraient dû y
niellro obstacle, cl à. faire pièce à des
intérêts, d'aulaul plus âpres qu'ils sont
moins légitimes, parlant moins respec-
tables — vont soulever les colères el dé-
chaîner les passions.
La calomnie ù laquelle je finis par
m'accoulumcr, depuis dix ans, qu'à lut-
ter avec obslinaiion pour défendre les
droits des victimes de la guerre, je subis
tous les outrages, ne manquera pas. une
fois de plus, de s'exercer contre moi..
-J'.y suis-prêt— « C'est.ne pa's mépri-
ser assez certaines gens, a écrit Sainte-
Beuve, que de dire tout haut qu'on les.
méprise. Le silence seul esl, le, souve-.
ru in mépris. El c-o que je dis ici est déjà,
trop'. »
En mémoire du lieutenant Ducani, à.
qui je dois de vivre, encore cl qui m'a,
permis, le "7 seplembre .l!.M-'i, au Crand-
Cuuronné de. Nancy d'échapper à. une
mort, certaine, à. quelques mètres do
l'ennemi — du lieutenant Ducani envers
qui je. n'ai pu m'acquiUer. parce qu'il!
est mort pour ]a France, j'ai consacré
fouie mon intelligence et, toutes mes l'or-
ces à la sainte cause des victimes de la.'
guerre.
De 'l'examen de conscience auquel je
me suis livré, il m'est -apparu que ta thè-
se, que je soutiens ici, ci /«. façon dont,
je /((.défends. MUII S! ri ci enie.nl coiiimaii-
"dées par l'intérêt, suprême des. pupilles
de la Nation.
Kl c'est d'un co.-ur 'léger que. j'assume,
les risques .d.'. l'nclion à. entreprendre,
pénétré que je suis de répondre au vécu
de, nos morts, et de sa lis-faire aux obli-
gations qnc'les survivants ont contrac-
tées envers eux.
A l'Union Fédérale et, à. foutes nos as-
sociations de, prendre maintenant^ leurs
responsabilités.
Puissent-elles ne pas se laisser détour-
ner du droit chemin par les diversions
que ne manqueront pas de, faire naître
les partisans — înléressés ou non — du
statu qii'j.
Faire modifier la composition des offi-
ces cl de leur personne! d'exécution ; ob-
tenir du Parleinenl la réforme, du régime.
i nnarehiqne. inslilué par la loi du "-?? juil-
let t'JIT. Srjiii'ce de tous les abus et de.
foules les iniquités. IcHe est la tâche qui.
nous Incombe.
Marcel LEHMANN.
J'iésiiirnl tmiioraire de L'L'nioii,
Fédérale.
iVoir la suite du rappar! en deuxième
r.aue.)
AVIS IMPORTANT
Nous, donnerons la. semaine prochaine,
avec, le programme du cmigrès. fous les.
renseignements d'ordre pratique néces-
saires aux congiosslsles.
L'organisation du congrès marche ad-
niii'ablemeni. 'font ;;sl. actuellement à,
pou près an point et nos camarades
Niçois réserve:?!, à. l'I'inon Fédérale un"
lécephen di'-ic d'elle ol de leur belle,
ville.
Nous publion.- ei-d.'s-ous lai'iicle paru,
dans la Fruin-r Mutiler. Revue- "Men-
suelle, sons la signature oY' Léon Viala.
Les futurs congressistes de Nice pour-
ront, ainsi (••iiifronle,- la thèse soulenue
ici môme par noire camarade rieerci,
avec cclic que défendra le rapporteur.'
3
ÏÊO uuMÈiévo •' 23 centimes
Dimanche 21 Mars 19£6
lYiif ;:if comGwmm DE wiCE
Un pressant devoir civique
MS 1Î0MMÎS !
Dans la bataille des. partis politiques,.'
nos '.grandes- associations, ; 'en'., général et
l'Union fédérale, en particulier, ont
toujours gardé une neutralité absolue.
Etres.se sont contentées de se servir des
'^iroits'^uevM-'déHidcrà" e confère à. tous
lês: citoyens:.C'est ainsi que nos'grouper
?iïehts ont; recommandé a leurs adhé-
rents 'd%eeompîir leur devoir électoral ;
qu'ils les; ont éciàirés sur.,l'attitude ob-
. Kéryée parles-représentants du peuple
ù-:i'ega.fd''::dé nos' reveùdiçalious' rque,
sans tenir 'compte'de: fétiquette poli-
tique des lioniriiés publics', ils ont pris
ftfpfrrtie -eéux'^^d'efiti^'èux^id'Oiit^Ksr'dé-
fafliances.r ou l'hostilité ont compromis
aïoçlîitérêts matériels ou moraux.
' Pour ce qui est plus spécialement de
l'Union fédérale, celle-ci a toujours eu
iîé-.-sduci d'ignorer tes partis, les grou-
pes-,: comités, ligues qui se disputent la
direction de la politique française. Elle
.il'voulu ainsi évitei- tout ce qui- pour-
trait être de nature 'à diviser ses -troupes
dont les- conceptions politiques ont été
.ainsi pleinement respectées. Elle ne
.veut''-pas, nous en sommes-persuadés, se
kléparlir de-sa ligne de conduite'arrêtée
après mûre réflexion. Est-ce a dire
qu'elle se désintéresse totalement, en
iant qu'organisation de'victimes-de la
guerre, des événements de la vie pu-
blique ? Sa neutralité devient-elle ainsi
■de Pabdicaiion ?' . ' .- •
':': Poùi; répondre- à -celto;.question,.-et
, .èans Vouloir-remonter bien haut dans le
pàss^'i-ï'suïfit de -citer Jç passage -sui--
^pi;e^M$îfelaêï%,moUdh.' vo'téèv|p&p4e
: teonMfc^Glifôiuiàt^p \
; demi^Mië^ïJ; Fi',/si-:£M. «riteM;.cle-I;
îneure^'SBItë'à là -neutralité riioltuflUç-.
gu'èst.'sa^fëg^e etsa irâditdpnV/nc sati-
ïàit.Tse priver .du. droit qu'elle a déni
■-«xércé, d'agir eii dehors cl au-dessus",
des.partis, en';vue du bien public, lors-'
qùe.rintérèt national l'exige. ;
■'• «■" Considérant en ce sens que la crise
■actuelle "menace le régime républicain
dans sa stabilité -et pourrait, si- elle
^aboutissait à une solution raisonnable,
îe menacer dans son existence même. »
Ainsi,TU. F. .n'hésite pas à se décla-
rer nettement loyaliste vis-à-vis des .ins-
titutions établies. Elle.pousse un en d a-
Jarme en présence du danger couru par
ÏH République parlementaire dont l'im-
, puissance 'momentanée fait le jeu de ses
adversaires.
Quelle a été la pensée directrice du
C. A. de l'Union "fédérale en exprimant
cette crainte ?
' Elle est simple-et nette. L'U. F. ne
A^eut pas que la France, après avoir été
épuisée par 52 mois de guerre étran-
gère, connaisse les horreurs de la
guerre-civile.' Elle considère que la res-
tauration financière de notre pays, que
sa moralité publique et privée, que la
tranquillité des ■ invalides, veuves, as-
cendants, tranquillité conquise par d in-
dicibles sacrifices sont fonction de sa
éiabilité politique.
L'U. F- réprouve donc tout ce qui ris-
que'de briser le régime et de jeter la
■nation française dans les pires aven-
tures. ' Il 'est à'désirer qu'elle aille jus-
qu'au bout de sa pensée, e'est-a-diro
qu'elle condamne, sans .équivoque ni
ambiguïté toutes les campagnes dont
Pobjet est d'abattre la République par-
lementaire pour la remplacer par nous
ne savons quel régime dictatorial clans
lequel le pouvoir serait exercé au nom
d'une classe on d'une caste. L'U. F. est
trop jalouse de son indépendance vis-
à-vis des dirigeants qu'elle se donne li-
brement, vis-à-vis des pouvoirs consti-
tués, vis-à-vis de l'opinion publique
elle-même, pour permettre que l'auto-
rité de l'Etat, soit confisquée au profit
• o'un chef ou d'une oligarchie proléta-
rienne ou aristocratique.
Mais si TU. F. est « parlementaire »,
si elle déleste le désordre, l'anarchie,
•^ÛUS toutes ses forces, peut-on croire
qu'elle est satisfaite de la façon dont
fonctionnent les institutions ? Dans la
même motion 'votée le 27 novembre
1025 elle déclare que « les citoyens
français sont las des systèmes, des théo-
ries cl des discours ; la guerre a rude-
ment- enseigné la. vanité des paroles ;
la politique est chose nécessaire dans
une démocratie, mais les luttes de par-
tis obscurcissent le sens de l'intérêt na-
tional ; elles n'intéressent plus qu'une
infinie minorité de citoyens et irritent
la majeure partie de la. nation. »
L'Union fédérale n'approuve donc ni
: les méthodes de travail utilisées à ; la :■.
Chambre, ni les mobiles cjui font agir
vraisemblablement trop -de députés.
Nous aussi, nous disons comme M. Mau-,
riee Martui. du Çard dans son inter-
view de la « Revue hebdomadaire : « le
Palais-Bpùrbon n'est pas le premier de
nos théâtres subventionnés.; on ne- doit
pas y faire des vocalises ni amuser le
public ; pas: tant de discours, de brefs
. rapports, : de'-larges consultations. »:
Nous- ajoutons avec tristesse- : trop
d'egoismes-organisés, trop dé puissan-
ces d'argent,' trop de haines de -partis. '
'pesenî-surXJlès dêbàts^qûl: .nianquént',
ainsi de la sérénité nécessaire aux "oeu-
vres d'intérêt national.
"' Nous ne voulons cependant pas acca-
bler nos représentants sôus le poids de
leurs propres fautes sans préciser pu-
bliquement les responsabilités qui- in-
combent aux simples citoyens dans ce
déplorable état de choses.
Il y a, dans ce pays, pour la chose
publique, trop: de veulerie et trop de
paresse. On laisse faire les pToutocrates
qui pillent V$tat .,; on. ferme lés yeux
sur les fraudus do toutes sortes . com-
mises au préjudice, de la collectivité ;
on admet que la guerre ait enrichi
un certain nombre d'individus dans le
sang de nos martyrs et dans les misères
d es : combattants ;. ' on " perm et ' les sca n-,
: dates les plus inouïs, évasions fiscales,
gaspillage éhonté des régions. libérées.
Cependant.,', de. jeunes écrivains qui se
piquent d'esprit;déclarent.» Je suis tout
à. fait" étranger à ces choses ». ou encore :
; « La'-vie publiqUiî ^ne-^raît sans i.nt'ë- '
' 'rèft;j'c^t^un«cei^!ç^ci^xV;v-OW., bien
4 -eV-c'est "le.-: règne' âës, sar
• isoUS'la coupe,des requins. :». •:.
Les anciens combattants, eux-mêmes':
' acceptent trop souvent d'être'dédaignés,
méprisés ou bafoués par les profiteurs
de la guerre, par les merçantis do tous
ordres, par les embusqués cyniques et
triomphants.
■Comment être surpris de constater le
discrédit dans lequel sont tombés ■ les
"sauveurs de la nation quand on a vu
aux élections dernières, des partis poli-
tiques, où cependant militent de nom-
breux A. C..,,choisir leurs candidats en
dehors de toute considération de servi-
ces militaires accomplis pendant la
guerre ?
.Aussi, sans chercher- à amoindrir les
fautes imputables aux représentants
1 élus du pays, j'affirme énergiqnement
que la grave situation politique et finan-
cière, dans laquelle se débat la France,
est le fait de rindifférentisme de l'opi-
nion publique pour tout, ce qui touche
aux intérêts généraux et à la faiblesse
'■ ou à la pusillanimité de trop d'Anciens
; Combattants qui -préfèrent s'enfermer
dans leur petite tour d'ivoire pour évi-
. 1er de se compromettre ou- par crainte
de tout effort social.
1 Que peuvent faire nos associations,
l'Union fédérale tout particulièrement,
. pour lutter contre cet ensemble de faits
: qui semblent'les déborder on qui pa-
i ràissent être'on dehors de leur objet
. propre ?
5 Si elles agissent:, ne va-t-on pas leur
; reprocher d'être inféodées à un parti,
1 à un clan, à une coterie ?
j Si.elles restent passives, ne vont-elles
! pas laisser"s'aggraver le grave malaise
, dont souffre ce pays '?
t Après avoir interrogé longuement, ma
- conscience de citoyen et d'ancien com-
- battant, j'ai fait nîon choix : il faut ré-
- veiller, dans l'âme de nos adhérents, le
2 sens du devoir civique. Dénonçons la
- crise de moralité publique qwi nous
t traversons. Efforçons-nous d'obtenir
- que « les pouvoirs publics et les ci-
toyens s'inspirent de l'esprit combat-
tant : dévouement au 'bien public, sens
' de la justice, promptitude et, courage
1 clans l'action ». Travaillons au bonheur
i de nos camarades dans les cadres de la
„ République parlementaire sérieusement
Q améliorée.
s Léon VIALA,
i- Yice-mésidenf de l'U. F.
Nous sommes obliges de remettre à la
semaine prochaine la publication de plu-
sieurs articles, du rapport Sinsou sur l'Ap-
pareillage et le compte rendu des Congrès
départementaux de ta Drôme, de la Creuse
et de la Gironde,.
. .Dès hommes 7 II nous en faut pour
la défense: des droits acquis, là conquête
des réformes; nécessaires, la poursuite de
-l'idéal moral que nous nous sommes fixé.
Nous hé pouvons désormais compter
que sur nous-mêmes, Finie, la reconnais- '
sahee ! L'égoïsme triomphé : chacun
pour soi. Ce n'est pas seulement dans le
Métro que lés mutilés se voient bouscu-
ler par des gens valides aux places qui
leur reviennent. Oii marche sur les plus
: faibles,;on.les piétine : :ia fqrce, la ruse
^e^Mabilëté -triompheHL;;""Su au îèndë-' :
main de la délivrance du pays, il nous
était loisible de nourrir; quelques illu-
sions, aucun doute n'est permis aujour-
d'hui. Nous sommes isolés dans une so-
ciété indifférente* sinon hostile; à nous
d?avoir la volonté d'y poursuivre, en dé-
pit des obstacles, notre chemin.
Ce chemin n'est pas aussi aplani et
n'est pas aussi droit que certains, tran-
quilles possesseurs d'un titre de pension
définitive, semblent le croire. Combien
d'offensives, depuis 1919 contre notre
Charte ? Trois au moins, et de grande
envergure : la campagne de 1921, d'al-
lure politique, organisée par certains
journaux contre les pensions dites scan-
daleuses, -s- la éanipagae de 1923, d'al-
lure 5çientifiqué,i;ménée par lès membres
;-^4Éfca|ërr^
1 pjrésdfTiptiori d'pïigfcè, ' -^ la campagne
dé: 1925,-d'allure juridique, qui, sous le
couvert de la loi de finances, devait
aboutir à une révision générale de toutes
les pensions. Demain peut-être, se dessi-
nera quelque offensive nouvelle. Même
maladroite, même injuste comme les pré-
cédentes, comment serait-elle enrayée si
ce n'est par la force et par l'union de nos
groupements ?
A elle seule, celte attitude de veille
attentive, de qui-vive incessant, de per-
pétuelle défense que les événements nous
l imposent, commanderait à ceux qui sont
déjà associés de se tenir toujours plus
fermes sous le drapeau qu'ils ont choisi.
Elle exigerait aussi de ceux qui se sont
contentés jusqu'ici de rester à l'écart —
en profitant de l'effort des autres — de
venir sans tarder grossir nos rangs.
Mais ce n'est pas seulement d'une
oeuvre de défense qu'il s'agit. La maison
n'est pas achevée. Des améliorations
s'imposent, et aussi des constructions
neuves. Qu'il s'agisse des pensions de nos
pauvres vieux ascendants, — des soins
gratuits aux mutilés et jnalades qui ont
moins de 10 0/0, — de la refonte de la
loi des emplois réservés, de l'Office
du Combattant, de la Retraite du Com-
battant, -— que de travaux encore il fau-
dra entreprendre ou achever !
Il nous faut donc des intelligences re-
mues et des forces nombreuses :
— Pour monter la garde auteur de
nos droits sans cesse jalousés et menacés.
—•. Pour tirer du droit à répara-
tion tous les bienfaits logiques qu'il
comporte cl dont nous avons été privés
jusqu'ici..
Même s'il n'y avait que ces raisons
d'ordre matériel (mais il y en a beaucoup
d'autres encore) tous les anciens com-
battants auraient le devoir d'apporter à
l'oeuvre commune un peu de leur âme,
ni; peu de leur temps. Seul encourage-
ment, seule récompense qu'attendent
ceux qui, depuis des années, en donnent
beaucoup.
Maurice RANDOUX,
(iccfcta-li'ii f/ciHTa-l 'Je. VI.'. V.
RAPPORT AU CONGRES DE MOE
La plupart des Rapports sont d'ores et déjà expédiés, aux associations.
Nous publions ci-dessoy.s le rapport de Marcel Lehmann sur lès Offices de
Pupilles, et dans notre prochain numéro, nous publierons celui de Rsné Cassin
sur la Sécurité française. Ces deux Rapports ne saront pas publiés, faute de
temps, en brochures spéciales.
Les anciens combattants, TUTEURS NATURELS des enfants de leurs camarades,
morts au champ d'honneur, doivent être à ni ênse de remplir ce DEVOIR SACRE dans
sa plénitude et. d'assumer sans réserve tout ce qu'il çomperte de charges et de respon-
sâMités matérielles et morales.
LE REGIME ACTUEL DES OFFICES NE LE LEUR PERMET PAS.
C'est, donc une réforme profonde de ce régime — dont l'expérience a révéié les
insuffisances et les incohérences, génératrices d'abus de toute nature — que nos asso-
ciations doivent poursuivre sans défaillance, et jtt.qu'à ce qu'elles aient obtenu satissfac-
lion par une action d'ensemble immédiate, où elles engageront toutes leurs forces et tous
leurs moyens.
Cette action s'inspirera du souci exclusif de traduire en une réalité concrète le voeu
de la loi : les enfants des morts doivent être VRAIMENT, et non pas seulement dan: les
formules administratives, LES PUPILLES DE LA NATION.
Extrait d'un bulletin de propagande
édité i>av I» Fédération de la Seine.
A la mémoire de moi: camarade
Ducani, lieutenant au 269° R. 1. mort
au champ d'honneur.
Au seuil de cet exposé — sur les con-
clusions duquel 3'e Congrès de 2\"ice va
être appelé''à se prononcer, cl à engager
la politique de l'Union Fédérale — je
tiens à déclarer solennellement que seule
la conception que j'ai du caractère impé-
ratif Je nos devoirs envers les enfants
des camarades tombés à nos côtés dans
ila grande Tourmente a été mon inspi-
ratrice. •.'...
"•^'èn'aT'IôhgiiëlneiiiTP 'ter-'
mes : en mon .ânlé et conscience, ayant
uniquement la. préoccupation — cx'cJu-
si'VcVle tout* autre'— de servir la cause
sacrée de nos pupilles, j'estime que-
i]'heuro esl venue cYariiv.
D'agir avec le maximum de vigueur et
dans le minimum d: temps. Immédiate-
ment.
Demain il sera trop tard.
.11 y a des vérités — déplaisantes certes
pour certains — que'nous n'avons plus
le droit de taire ; il y a des décisions
dont nous n'avons plus le droit de sup-
porter l'ajournement.
D'aucuns, invoquant l'intérêt même
des pupilles, voudraient que nous conti-
nuions à nous imposer la réserve et la
discrétion auxquelles jusqu'à.' présent
nous avions consenti. Ils prétendent que,
le mieux étant souvent rennemi du bien,
c'est, en définitive risquer de nuire à
ceux que nous voulons protéger que de
révéler les malfaçons d'un régime qui
a du moins l'avantage d'être, de fonction-
ner, et, pour imparfait qu'il soii, de per-
ineli.fr: de réaliser en partie, sinon com-
plètement, le voeu de la loi. « Craignez,
disent-ils, qu'à vouloir trop bien faire
vous ne compromettiez {nullement la si-
tuation que vous voulez améliorer. »
Ce raisonnement peut satisfaire les ti-
morés. : 'lés anciens combattants et les
nullités ne. sauraient 1'adme.llre.. Car c'est
précisément sa mise en pratique prolon-
gée qui a permis aux abus de naître, de
persiMer, de s'aggraver ; c'est celle con-
signe, du silence, qui a laissé les injusti-
ces se. perpétuer ; c'est en s'abritant der-
rière, elle que tous ceux qui. par paresse
d'esprit, par dilettantisme, on pour des
raisons plus.concrètes, sont obstinément
ré Ira claires à. tout, changement, ont
réussi jusqu'à, présent à l'aire échouer
les réformes nécessaires.
Au surplus, un tel raisonnement n'esl-
il pas en toute matière la. négation <.]n
progrès. ? Ne pas vouloir toucher à. une
machine, qui grince, de peur de la voir
s'arrêter tout à. fait, c'est ,c condamner
à la. médiocrité.
Cette médiocrité, si les anciens com-
battants peuvent, a la. rigueur se résigner
à. la subir en ce qui les concerne person-
nellement, ils n'ont pas le droit, de la to-
lérer -lorsqu'il s'agit des «ml'an!s, qu'ils
'ont., fait serment, de protéger e! de dé-
fendre, dans la vie, comme leurs propres
enfants.
'L'absence d'ambition pour soi-même
peut être la. suprême sagesse et la vraie
formule du bonheur. Quand il: s'agit d'an-
trui, de ceux dont on a la charge, cotte
résignation n'est pas autre chose qu'une
capitulation. Kilo constitue, un grave
manquement, à la parole donnée, aux en-
gagements pris. Disons le mol : c'est une
trahison.
Tels sont, nos scrupules de conscience,
tels sont les mobile» exclusifs de notre
action.
Mais je ne me dissimule, pas que mes
conclusions. — qui tendent à bouleverser
trop d'habitudes prises à la faveur des
défaillances de ceux qui auraient dû y
niellro obstacle, cl à. faire pièce à des
intérêts, d'aulaul plus âpres qu'ils sont
moins légitimes, parlant moins respec-
tables — vont soulever les colères el dé-
chaîner les passions.
La calomnie ù laquelle je finis par
m'accoulumcr, depuis dix ans, qu'à lut-
ter avec obslinaiion pour défendre les
droits des victimes de la guerre, je subis
tous les outrages, ne manquera pas. une
fois de plus, de s'exercer contre moi..
-J'.y suis-prêt— « C'est.ne pa's mépri-
ser assez certaines gens, a écrit Sainte-
Beuve, que de dire tout haut qu'on les.
méprise. Le silence seul esl, le, souve-.
ru in mépris. El c-o que je dis ici est déjà,
trop'. »
En mémoire du lieutenant Ducani, à.
qui je dois de vivre, encore cl qui m'a,
permis, le "7 seplembre .l!.M-'i, au Crand-
Cuuronné de. Nancy d'échapper à. une
mort, certaine, à. quelques mètres do
l'ennemi — du lieutenant Ducani envers
qui je. n'ai pu m'acquiUer. parce qu'il!
est mort pour ]a France, j'ai consacré
fouie mon intelligence et, toutes mes l'or-
ces à la sainte cause des victimes de la.'
guerre.
De 'l'examen de conscience auquel je
me suis livré, il m'est -apparu que ta thè-
se, que je soutiens ici, ci /«. façon dont,
je /((.défends. MUII S! ri ci enie.nl coiiimaii-
"dées par l'intérêt, suprême des. pupilles
de la Nation.
Kl c'est d'un co.-ur 'léger que. j'assume,
les risques .d.'. l'nclion à. entreprendre,
pénétré que je suis de répondre au vécu
de, nos morts, et de sa lis-faire aux obli-
gations qnc'les survivants ont contrac-
tées envers eux.
A l'Union Fédérale et, à. foutes nos as-
sociations de, prendre maintenant^ leurs
responsabilités.
Puissent-elles ne pas se laisser détour-
ner du droit chemin par les diversions
que ne manqueront pas de, faire naître
les partisans — înléressés ou non — du
statu qii'j.
Faire modifier la composition des offi-
ces cl de leur personne! d'exécution ; ob-
tenir du Parleinenl la réforme, du régime.
i nnarehiqne. inslilué par la loi du "-?? juil-
let t'JIT. Srjiii'ce de tous les abus et de.
foules les iniquités. IcHe est la tâche qui.
nous Incombe.
Marcel LEHMANN.
J'iésiiirnl tmiioraire de L'L'nioii,
Fédérale.
iVoir la suite du rappar! en deuxième
r.aue.)
AVIS IMPORTANT
Nous, donnerons la. semaine prochaine,
avec, le programme du cmigrès. fous les.
renseignements d'ordre pratique néces-
saires aux congiosslsles.
L'organisation du congrès marche ad-
niii'ablemeni. 'font ;;sl. actuellement à,
pou près an point et nos camarades
Niçois réserve:?!, à. l'I'inon Fédérale un"
lécephen di'-ic d'elle ol de leur belle,
ville.
Nous publion.- ei-d.'s-ous lai'iicle paru,
dans la Fruin-r Mutiler. Revue- "Men-
suelle, sons la signature oY' Léon Viala.
Les futurs congressistes de Nice pour-
ront, ainsi (••iiifronle,- la thèse soulenue
ici môme par noire camarade rieerci,
avec cclic que défendra le rapporteur.'
3
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.59%.
- Auteurs similaires Clément de Ris Louis Clément de Ris Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Clément de Ris Louis" or dc.contributor adj "Clément de Ris Louis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k56048132/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k56048132/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k56048132/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k56048132/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k56048132
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k56048132
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k56048132/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest