Titre : La France mutilée : bulletin ["puis" organe] de l'Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, réformés, anciens combattants de la grande guerre et de leurs veuves, orphelins et ascendants
Auteur : Union fédérale des associations françaises de blessés, mutilés, anciens combattants de la Grande guerre, et de leurs veuves, orphelins et ascendants (Paris). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Orléans)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32778016m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1926 07 février 1926
Description : 1926/02/07 (A7,N27)-1926/02/13. 1926/02/07 (A7,N27)-1926/02/13.
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-25331
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
7e Année « No 21
Ise XXUMXléVO f 25 COXMÉiïïÈkBS
Dimanche 7 Février 1926
tîtlwïtÈff!%, ORGANE ■ DE L'UNION FÉDÉRALE j "r^™;™
16, ruo de l'Abbaye. 16 -f;è&RIS'XB*> , .. des Associations Françaises de Blessés, Mutilés. Réformés, CHÈQUES POSTAUX : PABIS 23S-73
Téifpiv FLEUEUS^O;O2 *;%, . / j; Anciens Combattants de la Grande Guerre et de leurs Veuves, Orphelins et Ascendants tes abonnements partent au i« a» chaque mob
■ - ' ■;-:~■-_■---——-■■■:--—^^^—■--■"■ -■ ——^--— ' "•; - ■—— ~v- • ———^-
En ce moment, et après tant
de souffrances, après tant de
douleurs, ce qu'il y a d-e plus
pressé, c'est la reconstruction de
la famille européenne...
{Discours d'Austcn Chcnnbn'-
lain, négociateur anglais de Lo~
carno. à un dîner d<'s « Amis de
la France », 28 fane.)
Je crois que nous nous hypnotisons
trop sur nos difficultés intérieures. Plaie
d'argent n'est pas mortelle, même dans
un monde aussi complexe que celui qu'a
engendré la civilisation moderne et que
secoue encore l'ouragan de la guerre.
Certes, — et c'est la rançon de celte
longue hécatombe — vainqueurs et
vaincus ont subi l'assaut des vagues de
lucre, d'égoïsme et de honte, vagues de
fond que devait soulever inévitablement
Un bouleversement dont ^ l'histoire n'a-
vait pas encore donne l'exemple ; cer-
tes, en ce qui concerne notre France
« démocratique », l'intérêt général doit
s'incliner trop souvent devant les inté-
rêts particuliers, déchaînés ; certes nous
vivons au point de vue de la monnaie,
sur une fiction qui ne se peut prolon-
ger, source de gêne et de misère pour
beaucoup et d'enrichissement pour un
plus grand nombre encore, certes, ceux
qui ont fait la guerre, ceux qui l'on véri-
tablement connue et soufferte sont les
plus lamentables victimes du temps, mais
tout cela pèsera peu au regard des siè-
cles à venir.
-*Notr.e .époque, éclaboussée de sang ne
sera marquée aiîhs les générations que si
'elle Jàiv sùrgilpde son "chaos même l'or-
dre? l'ordre sf/'-ft 1 lequel, toute paix, tout
progrès, tout bonheur sont impossibles.
-Elle sera glorieuse si les hommes qui ont
tenu allumée la flamme du sacrifice
éclairent encore la route au bout de la-
quelle l'Europe, la grande famille euro-
péenne retrouvera la tranquillité des
jours pacifiques.
Non pas que nous ne négligions d'é-
tudier l'angoissant problème intérieur :
]3olitique et financier. Mais croit-on sé-
rieusement qu'il y ait pour le résoudre,
une solution « ancienne combattante ? ))
J'avoue que je reste sceptique. Chacun
de nous, — et le Français, même ancien
combattant, adore pratiquer dans ce do-
maine le plus complet individualisme —■
a ses théories dont il ne. veut pas démor-
dre et nous n'arriverons que bien diffi-
cilement à nous mettre d'accord. J'ai
essayé, pour ma part, d'échanger des
idées plus précises que nos motions sur
îa question financière avec des combat-
tants, dirigeants Ce fut, hélas ! pour constater que per-
sonne n'était d'accord.
Et je voudrais bien ne pas décourager
ceux qui, de très bonne foi essaient d'un
amalgame d'électeurs de diverses nuan-
ces sous le seul drapeau ancien combat-
tant : si les expériences passées n'ont
abouti à rien, je n'ai pas la foi en une
plus grande réussite dans l'avenir — et
je préfère encore la théorie qui ferait un
devoir aux militants d'épauler au sein
des partis existants, quelques-uns de
Heurs chefs en tant que chefs, pour les
pousser au pouvoir. Qui nous garantit
d'ailleurs que, pris dans une ambiance
où la sincérité est bien difficile, ils ne
laisseraient pas bientôt à leurs anciens
camarades, une amère déception ?
Au fait, la conquête du pouvoir n'est
pas chose si simple, hormis la révolution,
oeuvre d'un parti, avec toutes ses consé-
quences ; et ceux même qui la souhai-
tent n'osent pas la tenter.
Alors... ch bien ! j'en reviens à ma
phrase du début. Ne nous hypnotisons
pas sur nos difficultés intérieures. L'his-
toire nous enseigne, que la France en a
surmonte de plus graves, cl en est sor-
tie à son honneur. Si, hors le domaine
des revendications, nous apercevons
trop nos déceptions sans pouvoir y por
ter un salutaire remède, tournons-nous
résolument vers la paix dont nous avons
le droit d'être avec fierté les mission-
naires, paix bénie des champs au labeur,
de la famille au foyer, de la France
rayonnante de liberté, étendant sur le
monde l'action rénovatrice à laquelle la
voue sa situation géographique à l'extré-
mité tempérée du monde occidental.
Car pour moi, comme le disait l'autre
jour Austen Chamberlain : ce qu'il y a
de plus pressé, c'est la reconstruction de
la famille européenne et si la haine s'ef-
face dans les coeurs ulcérés, les autres
difficultés iront vite s'aplanissant. Un ef-
fort harmonieux dans le domaine écono-
mique est indispensable pour rétablir la
situation financière des nations à change
déprécié, ramener un travail normal dans
celles à change élevé, un effort méthodi-
que et commun qui ne peut se compren-
dre que dans une Europe pacifiée et
sans quoi les plus belles théories s'effon-
dreront — ici et là — sous les doctri-
nes de haine et de suspicion mutuelle que
la guerre et la souffrance devraient
avoir tuées.
Paul BROUSMIGHE.
Président de VU. F-
»•■»-<-
Le Billet de la Semaine
Il y a. quelques mois, l'Office' permanent
de T'institut international de statistique de
la Haye a publié des renseignements rela-
tifs à la population du monde. On peut y
faire cette constatation tragique : la France
a là plus basse natalité tle l'Europe et sa
mortalité est supérieure, presque du double,
à celle de l'Allemagne
Parmi les problèmes qui s'imposent à nos
préoccupations, en est-il un plus grave, plus
angoissant que celui-là ?
Question de vie ou de mort, tout simple-
ment ! Le pays n'a pas tout son avenir
suspendu à l'heureuse solution d'une crise
financière. Il ne peut manquer, avec un peu
d'énergie et de méthode, de se relever de ce
malaise grave mais passager. Sera-ce pour al-
ler à la mort triste et misérable d'un peuple
qui n'a plus le courage de perpétuer ?
Qu'aperçoit-on à longue échéance ? Notre
race perdant peu à peu ses traits essentiels,
diluée, fondue dans le-; apports étrangers.
Dans des temps plus proches, c'est noire
vie économique anémiée, opprimée par l'es-
sor de nos voisins, paralysée par l'impossi-
bilité de mettre en valeur l'admirable terre
de France et nos domaines coloniaux.
Plus près, plus près encore de nous, c'est
la menace de l'invasion armée, avant que les
nations aient acquis assez de vertu pour re-
noncer aux procédés iïe force.
Méditons ces paroles terribles d'un alle-
mand, Romnel, qui pense comme beaucoup
d'allemands :
« Le terrain compris entre les Vosges et
« les Pyrénées n'est pas précisément fait
« pour les trente-huit millions de Français
« qui y végètent sans s'y accroître... Quand
« une Nation grossissante en coudoie une
" plus clairsemée qui, par suite, forme çen-
« tre de dépression, il se forme un courant
« d'air, vulgairement appelé « invasion »,
« phénomène pendant lequel la loi et la >,io-
u raie sont mises provisoirement de côté. »
De l'infiltration continue à l'invasion bru-
tale, il n'y a qu'un changement de méthode
pour satisfaire à cette loi physique et ethni-
que des vases communicants entre popula-
tions de densité trop ir.égale.
Voilà le péri! ; il peut être con-
juré. Les frères Michelin, qui ai-
ment et favorisent les familles
nombreuses, ont, parait-il, obte-
nu des résultats surprenants chez
les ouvriers de leurs usines.
Les Français feront des enfants
si on leur fait de bonnes lois.
Pour les moins rie dix
par Maurice RANDOUX.
Noire ami Abont vient de déposer la pro-
position de loi que j'avais annoncée dans
notre dernier numéro. Ainsi la question est
posée devant la Chambre : elle est égale-
ment posée devant le minisire des Pen-
sions dont le concours ne nous fera' pas
défaut. Notre président Paul Brousiiiicliè a
eu. sur ce point, un entretien avec lui au
cours de cette semaine.
Du reste, les ett'orts se nouent. Nous
avons eu le plaisir de lire la semaine der-
nière dans le Journal des Mutilés un ar-
ticle de Laux qui concorde absolument
avec notre point de vue. Le Congrès des
sections de l'A G. M. G. qui s'est tenu à
Moulins, dimanche dernier, en a fait l'ob-
jet d'un de ses principaux voeux. D'autres
associations, comme l'U. N. M. IL, se joi-
gnent à nous. Dans ces conditions, l'af-
faire est en bonne voie puisque, j'en suis
certain, toute l'Union Fédérale donnera à
fond pour faire aboutir cette trop vieille
revendication.
Voici le texte de la proposition déposée
par Abont :
« lîxposf; DI:S MOTIFS.
1/article 04 de la loi du :J1 mars 1!)H1 dit en
substance : l'Etal duit à. tous les militaires pli
marins bcnélieiniil de la présente loi, leur vie
durant, les «oins médicaux, elrirurgicaux et
pharmaceutiques nécessités par-là', blessure ou
la maladie contractée ou aggravée en service,
et qui a motivé l'ullribution d'une pension ».
Le législateur a ainsi consacré le «'droit des
combattants » ayant contracté une'infirmité' en
assurant la défense du pays ; droit du » créan-
cier..» vis-à-vis de la nation, imposant au « dé-
biteur » qui est l'Ktal. 1"obligation de leur as-
surer, toute leur vie, les soins nécessités par
une aggravation ou une conséquence de l'in-
firmité ayant wolivé l'attribution, d'une pen-
sion.
11 est incontestable que ce geste'de recon-
naissance nationale doit être étendu à ceux
cpii, sans être pensionnés, ont néanmoins versé
leur sang ou laissé leur sanlé sur le champ
de bataille et sont, .susceptibles de voir, dans
un délai plus ou moins rapproché, leur situa-
tion, soit s'aggraver, soit leur'' imposer des
soins presque continuels, voire même une in-
tervention .chirurgicale. Dans cette hypothèse,
le devoir de l'Etal serait, il nous semble, de les
aider dans les mêmes conditions qu'un pen-
sionné, c'csl-à-ilirc de leur accorder les soins
médicaux, chb irgic 'Ux et pharmaceutiques
nécessités par une l'i-ivjilica'.ioii ou un accident
. résullant, de 'a blosç^ )n de la n.atadje con-
tractée ou ag&iavi'i 'eiî'seî \i"e'. '":
11 nous serait lacile ,'e lit'-r" des exemples.-■;;.'
tel le cas d'un ancien combattant de l'année
d'Orient atteint de puluàisme. Rentre-dans ses
foyers, il se trouve périodiquement atteint de
crises plus ou moins graves l'empêchant de
vaquer à ses occupations. Pour combattre la
lièvre il doit, alors absorber une certaine quan-
tité de quinine et parfois, affaibli, avoir recours
à un produit pharmaceutique fortifiant.
Tel autre, cas d'un ancien militaire dont la
blessure n'entraîne aucune invalidité, mais qui
garde néanmoins dans son corps la balle ou
l'éclat d'obus qui, durant plusieurs années, n'a
pu être extirpé.
-\ ira moment donné, la plaie se rouvre et
l'extraction du projectile est devenue néces-
saire.
En l'étal actuel de la législalion, cet ancien
combattant devra supporter les frais nécessités
par cette opération.
11 y a là une injustice qu'il importe de. sup-
primer, et. c'est le but de la présente propo-
sition de loi.
(Voir la. suite en deuxième page.)
Les Pensions de Veuves
LES ÉLECTIONS
à l'Office des Pupilles
Ainsi 1 qu'il avait élu procédé lors dos
dornièrps élections, les grandes associa-
tions nationales intéressées ipréscnloront
sur une; liste unique leurs candidats aux
élections du 28 février prochain.
Nous donnerons dans noire prochain
numéro la. eoniposilion complète de
celle lisio el le texte du manifesie com-
mun.
D'oros et déjà, nous indiquerons que
cinq pinces, sur les douze attribuées aux
représentants des associations, y son! ré-
servées à l'Union Fédérale qui a. dési-
gné, comme- candidats : Mines Callaree
cl Pujol, Brousmicliè, Cassin el Pichol.
PPPOSB'UKSJUJVJIGE
Parmi les yens qui roc dégoûtent, il y
a les mufles, les youjids, les /dynoufs ;
ceux, qui .ayant perdu 500.000 francs
donnent quarante sons de récompense an
pauvre bowjcc qui les leur rapporte ;
ceux qui vous écrasent les pieds, vous
bousculent, vous renversent, el qui n'ont
même pas l'air de s'en apercevoir : ceux
qui se vantent de services qu'ils n'ont pas
rendus et qui oublient les services ipi'on
leur a rendus ; ceux qui vous font faire,
une dcjuarche. et ne vous tiennent pas au
courant de ce qui en résulte ; ceuxetc... Il y en a tant !
Les bons imbéciles, les braves incons-
cients, c'est avec raison qu'on les plaint.
Mais ceux qui savent, on qui devraient
savoir, les yens édnqnés on instruits qui
se. croient pourtant des êtres supérieurs,
ceux qui sont malpropres sciemment,
c'est et juste litre qu'on, les méprise .'
On dit que le monde évolue ; oui ; peut-
être ceux' que je considère aujourd'hui
comme des mufles sont-ils des précur-
seurs d'un temps qui viendra ; mais, jus-
qu'à demain, nous sommes toujours à
aujourd'hui, cl aujourd'hui ces yens-là
sont /les mufles, el rien d'unirc.
« (ienllemufles », n'esi-ce pas pour ces
yens-là que Donnai/ a inventé le. mot '.'
X'est-ce pas pour eux- aussi qu'il y a fort
Innylemps un généreux anonyme a in-
venté les gifles ?
Ah ! la civilité puérile et honnête. .' Ah !
la France policée et polie. ! Ah ! la vieille
yentillesse française ! Harrès disait d'elle:
'« La yentillesse. française, vieux mot que
Jeanne d'Arc et Hagard aimaient : c'est
un ensemble de manières yracienses, de
vertus, de qualités, morales el physiques,
visibles ou invisibles, tenant à ce. bon
sany qui ne peut menti". (Gentillesse, c'est
vaillance, anudiilité. et yénèrosilê. «
F.l c'est Flaubert, je. crois, qui annon-
çait que. l'humanité, connaîtrait trois éiyes:
paganisme, christianisme et... mnflisme.
Il semble, bien que nous soyons arrivés à
ce troisième, éiye d'une nous ne cher-
chions ynère à en so'iii... F,r.!-ee un pro-
grès pour l'humanité .
B. GONIA.
L'ELOQUENCE DES CHIFFRES
L'insuffisance des taux des pensions de
veuve n'est plus à démontrer. Tous nos cama-
rades sont d'accord sur ce point, et, si quel-
ques divergences de vues pouvaient exister à
ce sujet, elles ont je crois été dissipées au mo-
ment de la campagne de réajustement qui nous
donna l'occasion de remettre la question en
lumière.
Si malheureusement notre point de vue ne
put alors triompher pour des raisons d'oppor-
tunité et de discipline, il fit cependant de sé-
rieux progrès, si bien qu'aujourd'hui pas un
de nos camarades ne songerait à trouver'exces-
sive notre revendication essentielle à savoir la
fixation des pensions de veuve à un taux égal
à la moitié de celui de l'invalide de 100 0/0.
La loi du 1-3 juillet 1925 en relevant uni-
formément tous les taux de 80 0/0 a laissé
en effet subsister lès injustices initiales crées
par la loi du 31" mars 1919 à l'égard des
veuves. Et c'est ce que j'ai tenu à faire cons-
tater aussi bien au Comité d'entente qu'à
l'Union fédérale, réservant ainsi notre droit
éventuel à une action prochaine.
Le semestre qui vient de s'écouler ne nous
a-pas permis de reprendre cette action, à peine
la victoire générale obtenue. D'ailleurs nous
avons été sollicités par des préoccupations im-
médiates, telles que la défense des droits ac-
quis, menacés en la personne des veuves de
guerre ramariées et d'autres préoccupations
encore d'ordre plus général.
Cependant, il ne faudrait pas considérer
cette trêve forcée comme l'indice d'une renon-
ciation définitive. Les veuves peuvent être cer-
taines que le bureau de l'U, F. n'abandonne
pas la poursuite d'une thèse que le Congrès
de Bordeaux a approuvée sans réserves.
Les arguments de comparaison tirés de la
loi même frappèrent srutout nos camarades. ]k
ne crois pas inutile de les leur rappeler à nou-
veau et de remettre sous leurs yeux les chif-
fres qui résument et éclairent cette compa-
raison et qu'ils pourront retrouver dans le
compe rendu du Congrès.
Tout d'abord, il est logique de calculer la
coefficient de relèvement adoDîé en 1919 pour
■■", r;:.";;■';/.:;: :y; "] mo ■■-
veuve de soldat, d'une part soit— = 1,42
- 563
■— si l'on considère seulement le taux excep-
tionnel — pour l'invalide de 1 00 0/0 d'au-
2.400
tre part, soit =2,46, indice officiel du
975
coût de la vie en décembre 1918. D'où
un abaissement du coefficient réel de
2,46
= 1,73 au détriment de la veuve de
1,42
soldat.
II est facile d'en déduire la pension qui
aurait dû être fixée peur la veuve, si le relè-
vement du taux de sa pension avait été con-
forme à celui de la pension d'invalide de
100 0/0.
Ou 563 X 2,46 = 1.384 fr. au lieu de
800 francs.
Inversement, s: la pension de. l'invalide de
100 0/0 avait été relevée conformément au
ccofficient adopté pour "la veuve il aurait
reçu :
"975 X 1,42 = 1.384 au lieu de 2.400 fr.
Les tableaux que nous avons présentés au
Congrès de Bordsaux, donnent les résultats de
ces calculs oaïïs ! échelle des °radcs ils font
ressortir d'une manière frappante l'incohérence
des chiffres fixés peur les veuves suivant des
principes absolument contraires à ceux qui
avaient été adoptés pour les invalides, sensi-
blement plus favorables par exemple aux veu-
ves d'ofticiers qu'aux veuves d'hommes de
troupe.
11 serait plus exact de dire qu'on se borna
à un odieux marchandage sans s'embarrasser
d'inutiles principes. Les temmes des morts de
la guerre méritaient-elles donc tant d'égards ?
Et quelle eut été d'ailleurs la force de leur;
réclamations sans même un bulletin de vote
pour les appuyer ?
Mais leurs enfants grandissent el ils join-
dront bientôt leurs voix à celles des camara-
des de leurs pères. C'est moins que jamais !(
moment' de fe décourager. N'oublions pas.
quelle eue soi la difficulté d'une cause que le
succès est clans la cohésion et dans la persévé-
rance d.-'S efforts. Elisabeth CASSOU,
>'?ï-eciitiïr qcncriile. a<1ioi)tt<:
de n\ ;■'.
La Priorité du Combattant
D'où
de
UN COUP DE SONDE
Ait cours de la discussion de la loi sur
les loyers, lundi dernier, la Chambre vo-
tait à mains levées l'amendement suivant
a l'article 5 du projet :
Le droit de prorogation n'est pas non
plus opposable au propriétaire cjui justi-
fiera cire dans le cas de disposer du local
occupé par un locataire n'appartenant à
aucune des .catégories définies au présent
article, en faveur d'un preneur apparte-
nant à l'une, de ces catégories ou possé-
dant la qualité d'ancien combattant telle
qu'elle est définie par l'article 2 du dé-
cret du 13 juillet 1923 portant règlement
d'administrdiioii publique pour l'applica-
tion de la loi du 30 janvier 1923.
Ce texte était intégralement celui de
l'amendement que i'Uiiion Fédérale avait
demandé à notre ami Ricolfl de déposer.
Depuis que fut inscrit dans notre cahier
de. revendications de 1924 l'article qui
prévoit « à droit égal, le droit de préfé-
rence accordé en toutes circonstances aux
victimes de In.guerre et aux anciens com-
battants, à regard de non-combattants »,
c'était la première fois que la Chambre
sanctionnait ce principe que la qualité de
victimes de la guerre ou d'ancien com-
battant constitue, dans les relations et
les accords privés entre citoyens, un ti-
tre légal de priorité sur le noii-combal-
iant.
A la vérité, ce rapide et éclatant suc-
cès nous avait un peu surpris. Nous
nous-attendions à plus de résistance,
étant donné la nouveauté du principe
posé et sa répercussion inévitable sur
l'ensemble de la loi. "L'Union Fédérale
avait, en conséquence, envisagé des lignes
de repli, par exemple que le droit géné-
ral à prorogation ne serait mis en échec
que si la victime de la guerre ou l'an-
cien combattant se • trouvaient dépourvus
de tout local d'habitation, ou si le loca-
taire actuel non combattant n'avait pas
de charge de famille, etc..
p Mais dès je jour même, l'émotion se.
faisait jour. Ce fut une véritable levée do
boucliers dans les couloirs où, immé-
diatement, une manoeuvre se prépara
pour faire revenir làv (Jhauibre "sur., -sou
vote. Ççitc;^.nlari^li;vré;.-^■■:^.'■■:ïcus.s^ puisque
ï'éliseinbie' lié ;\'iîtieïe'-o :;? elè ' rÇlrvOVé'
le lendemain à la iconimission dans "le
seul but de faire tomber l'amendement
voté.
Les arguments que l'on oppasait
étaient de deux ordres. D'abord ceux
que M. Gouin, rapporteur, a appor-
tés à la tribune dès le premier jour
et que nous livrons, d'après l'Officiel,
aux méditations des anciens combattants
en leur laissant le soin d'en faire eux-
mêmes le commentaire. C'est toute une
philosophie.
« Votre commission a étudié le texte
qui vous est soumis. Autant il paraissait
légitime, dans les années qui vont immé-
diatement suivi la guerre, d'édicter des
textes favorables aux anciens combat-
tants, autant on ne concevrait pas, ac-
tuellement, surtout à propos du droit de.
reprise, qu'on ajoutât aux privilèges déjà
ijiscrils dans la loi au profit des mobili-
sés, des privilèges nouveaux. C'est pour
ce motif que votre commission a dé.crèié,
à la presque unanimité, de rejeter l'amcn-
deme.n'. de MM. Jiicolfi et Balanant.
Ensuite, on soutenait que la possibi-
lité laissée au propriétaire de reprendre
un local pour le donner à une victime de
la guerre on à un ancien combattant ou-
vrirait la porte à toutes les spéculations,
car !e propriétaire trouverait toujours à.
s'entendre avec un ancien combattant
indélicat pour faire chanter le pauvre
non-eombaltanl.
Ce. sont, là des arguments qui portent.
D'ailleurs le président e! le rapporteur de
la commission déclaraient qu'ils démis-
sionneraient si l'amendement était à nou-
veau voté, et c'est dans cet é.lal. d'esprit
que la commission l'a remis à l'élude au
milieu d'une certaine agitation. A l'heu-
re où nous écrivons ces lignes, elle en
délibère et entend Rieolfi qui s'elf/orcera
iloni an moins de sauvegarder le principe
suivant des modalités à débattre.
11 est facile d'apercevoir, cl. les députés
l'ont bien compris, que la question sur
laquelle l'Union l-JËBérale a demandé à la
Chambre de se prononcer, dépasse le
problème de l'habitation, qui n'est pas
cependant négligeable . Elle devait être
posée pour permettre tain étal d'esprit et de mesurer -certains
sentiments.
L.-F. PLATEAU,
Dit ci leur îles t,erriees de ].'!.'. !'.
DEMAIN
Que réserw demain aux associations
d'anciens coiubnltanls ?
Le mouvement qui, un peu partout prend
iiaissaiii-i.; i'i leur accorde snMisnnimeiil. de
i.-iédil pour mener à bien, le cas échéant, '
les affaires do pays, va-t-il aller en *'am-
plifiant et iia.iisi'onner on réalité, ce qui
n'est, poiir h- uiiinent, aux yenv de beau-
coup, qu'une chimère, une illu-piou on
une vaine bravade '.'
Oucii qu'il en fMiii, nos associations sont
timides ou apeurées, devant la situation
financière dn pays. Avec Yiala, je de-
meure convaincu i; que le Sort d.->- victi-
.i toçi de la s'iviie c-t iniiiuejiK'iii lui à
;: .la. façon dont sont gérés lès intérêts col-
« lectifs du pays. Si ceux-ci sont laissés
« à. l'abandon,'on s'ils deviennent l'enjeu
.-; nie luttes politiques sans idéal, les droits
.< des veuves, des mutilés, des orpheline,
« des vieux parents, des anciens combat-
if laids sont, nécessairement lésés. Nos as-
« appelées à jeter un droit, de. regard sur
« les affaires publiques » '. !
Ihi droit, de. regard, mon cher Yiala.'?
La voilà la. timidité! Aussi dii'iicilo <:.
pleine d'embûches que ^oit faction à nie-
Il IKHIS a|iparail Mac, dans ces civoonstauoo-.
tout y n n'ayant lias une invalidité constatée
Ise XXUMXléVO f 25 COXMÉiïïÈkBS
Dimanche 7 Février 1926
tîtlwïtÈff!%, ORGANE ■ DE L'UNION FÉDÉRALE j "r^™;™
16, ruo de l'Abbaye. 16 -f;è&RIS'XB*> , .. des Associations Françaises de Blessés, Mutilés. Réformés, CHÈQUES POSTAUX : PABIS 23S-73
Téifpiv FLEUEUS^O;O2 *;%, . / j; Anciens Combattants de la Grande Guerre et de leurs Veuves, Orphelins et Ascendants tes abonnements partent au i« a» chaque mob
■ - ' ■;-:~■-_■---——-■■■:--—^^^—■--■"■ -■ ——^--— ' "•; - ■—— ~v- • ———^-
En ce moment, et après tant
de souffrances, après tant de
douleurs, ce qu'il y a d-e plus
pressé, c'est la reconstruction de
la famille européenne...
{Discours d'Austcn Chcnnbn'-
lain, négociateur anglais de Lo~
carno. à un dîner d<'s « Amis de
la France », 28 fane.)
Je crois que nous nous hypnotisons
trop sur nos difficultés intérieures. Plaie
d'argent n'est pas mortelle, même dans
un monde aussi complexe que celui qu'a
engendré la civilisation moderne et que
secoue encore l'ouragan de la guerre.
Certes, — et c'est la rançon de celte
longue hécatombe — vainqueurs et
vaincus ont subi l'assaut des vagues de
lucre, d'égoïsme et de honte, vagues de
fond que devait soulever inévitablement
Un bouleversement dont ^ l'histoire n'a-
vait pas encore donne l'exemple ; cer-
tes, en ce qui concerne notre France
« démocratique », l'intérêt général doit
s'incliner trop souvent devant les inté-
rêts particuliers, déchaînés ; certes nous
vivons au point de vue de la monnaie,
sur une fiction qui ne se peut prolon-
ger, source de gêne et de misère pour
beaucoup et d'enrichissement pour un
plus grand nombre encore, certes, ceux
qui ont fait la guerre, ceux qui l'on véri-
tablement connue et soufferte sont les
plus lamentables victimes du temps, mais
tout cela pèsera peu au regard des siè-
cles à venir.
-*Notr.e .époque, éclaboussée de sang ne
sera marquée aiîhs les générations que si
'elle Jàiv sùrgilpde son "chaos même l'or-
dre? l'ordre sf/'-ft 1 lequel, toute paix, tout
progrès, tout bonheur sont impossibles.
-Elle sera glorieuse si les hommes qui ont
tenu allumée la flamme du sacrifice
éclairent encore la route au bout de la-
quelle l'Europe, la grande famille euro-
péenne retrouvera la tranquillité des
jours pacifiques.
Non pas que nous ne négligions d'é-
tudier l'angoissant problème intérieur :
]3olitique et financier. Mais croit-on sé-
rieusement qu'il y ait pour le résoudre,
une solution « ancienne combattante ? ))
J'avoue que je reste sceptique. Chacun
de nous, — et le Français, même ancien
combattant, adore pratiquer dans ce do-
maine le plus complet individualisme —■
a ses théories dont il ne. veut pas démor-
dre et nous n'arriverons que bien diffi-
cilement à nous mettre d'accord. J'ai
essayé, pour ma part, d'échanger des
idées plus précises que nos motions sur
îa question financière avec des combat-
tants, dirigeants
sonne n'était d'accord.
Et je voudrais bien ne pas décourager
ceux qui, de très bonne foi essaient d'un
amalgame d'électeurs de diverses nuan-
ces sous le seul drapeau ancien combat-
tant : si les expériences passées n'ont
abouti à rien, je n'ai pas la foi en une
plus grande réussite dans l'avenir — et
je préfère encore la théorie qui ferait un
devoir aux militants d'épauler au sein
des partis existants, quelques-uns de
Heurs chefs en tant que chefs, pour les
pousser au pouvoir. Qui nous garantit
d'ailleurs que, pris dans une ambiance
où la sincérité est bien difficile, ils ne
laisseraient pas bientôt à leurs anciens
camarades, une amère déception ?
Au fait, la conquête du pouvoir n'est
pas chose si simple, hormis la révolution,
oeuvre d'un parti, avec toutes ses consé-
quences ; et ceux même qui la souhai-
tent n'osent pas la tenter.
Alors... ch bien ! j'en reviens à ma
phrase du début. Ne nous hypnotisons
pas sur nos difficultés intérieures. L'his-
toire nous enseigne, que la France en a
surmonte de plus graves, cl en est sor-
tie à son honneur. Si, hors le domaine
des revendications, nous apercevons
trop nos déceptions sans pouvoir y por
ter un salutaire remède, tournons-nous
résolument vers la paix dont nous avons
le droit d'être avec fierté les mission-
naires, paix bénie des champs au labeur,
de la famille au foyer, de la France
rayonnante de liberté, étendant sur le
monde l'action rénovatrice à laquelle la
voue sa situation géographique à l'extré-
mité tempérée du monde occidental.
Car pour moi, comme le disait l'autre
jour Austen Chamberlain : ce qu'il y a
de plus pressé, c'est la reconstruction de
la famille européenne et si la haine s'ef-
face dans les coeurs ulcérés, les autres
difficultés iront vite s'aplanissant. Un ef-
fort harmonieux dans le domaine écono-
mique est indispensable pour rétablir la
situation financière des nations à change
déprécié, ramener un travail normal dans
celles à change élevé, un effort méthodi-
que et commun qui ne peut se compren-
dre que dans une Europe pacifiée et
sans quoi les plus belles théories s'effon-
dreront — ici et là — sous les doctri-
nes de haine et de suspicion mutuelle que
la guerre et la souffrance devraient
avoir tuées.
Paul BROUSMIGHE.
Président de VU. F-
»•■»-<-
Le Billet de la Semaine
Il y a. quelques mois, l'Office' permanent
de T'institut international de statistique de
la Haye a publié des renseignements rela-
tifs à la population du monde. On peut y
faire cette constatation tragique : la France
a là plus basse natalité tle l'Europe et sa
mortalité est supérieure, presque du double,
à celle de l'Allemagne
Parmi les problèmes qui s'imposent à nos
préoccupations, en est-il un plus grave, plus
angoissant que celui-là ?
Question de vie ou de mort, tout simple-
ment ! Le pays n'a pas tout son avenir
suspendu à l'heureuse solution d'une crise
financière. Il ne peut manquer, avec un peu
d'énergie et de méthode, de se relever de ce
malaise grave mais passager. Sera-ce pour al-
ler à la mort triste et misérable d'un peuple
qui n'a plus le courage de perpétuer ?
Qu'aperçoit-on à longue échéance ? Notre
race perdant peu à peu ses traits essentiels,
diluée, fondue dans le-; apports étrangers.
Dans des temps plus proches, c'est noire
vie économique anémiée, opprimée par l'es-
sor de nos voisins, paralysée par l'impossi-
bilité de mettre en valeur l'admirable terre
de France et nos domaines coloniaux.
Plus près, plus près encore de nous, c'est
la menace de l'invasion armée, avant que les
nations aient acquis assez de vertu pour re-
noncer aux procédés iïe force.
Méditons ces paroles terribles d'un alle-
mand, Romnel, qui pense comme beaucoup
d'allemands :
« Le terrain compris entre les Vosges et
« les Pyrénées n'est pas précisément fait
« pour les trente-huit millions de Français
« qui y végètent sans s'y accroître... Quand
« une Nation grossissante en coudoie une
" plus clairsemée qui, par suite, forme çen-
« tre de dépression, il se forme un courant
« d'air, vulgairement appelé « invasion »,
« phénomène pendant lequel la loi et la >,io-
u raie sont mises provisoirement de côté. »
De l'infiltration continue à l'invasion bru-
tale, il n'y a qu'un changement de méthode
pour satisfaire à cette loi physique et ethni-
que des vases communicants entre popula-
tions de densité trop ir.égale.
Voilà le péri! ; il peut être con-
juré. Les frères Michelin, qui ai-
ment et favorisent les familles
nombreuses, ont, parait-il, obte-
nu des résultats surprenants chez
les ouvriers de leurs usines.
Les Français feront des enfants
si on leur fait de bonnes lois.
Pour les moins rie dix
par Maurice RANDOUX.
Noire ami Abont vient de déposer la pro-
position de loi que j'avais annoncée dans
notre dernier numéro. Ainsi la question est
posée devant la Chambre : elle est égale-
ment posée devant le minisire des Pen-
sions dont le concours ne nous fera' pas
défaut. Notre président Paul Brousiiiicliè a
eu. sur ce point, un entretien avec lui au
cours de cette semaine.
Du reste, les ett'orts se nouent. Nous
avons eu le plaisir de lire la semaine der-
nière dans le Journal des Mutilés un ar-
ticle de Laux qui concorde absolument
avec notre point de vue. Le Congrès des
sections de l'A G. M. G. qui s'est tenu à
Moulins, dimanche dernier, en a fait l'ob-
jet d'un de ses principaux voeux. D'autres
associations, comme l'U. N. M. IL, se joi-
gnent à nous. Dans ces conditions, l'af-
faire est en bonne voie puisque, j'en suis
certain, toute l'Union Fédérale donnera à
fond pour faire aboutir cette trop vieille
revendication.
Voici le texte de la proposition déposée
par Abont :
« lîxposf; DI:S MOTIFS.
1/article 04 de la loi du :J1 mars 1!)H1 dit en
substance : l'Etal duit à. tous les militaires pli
marins bcnélieiniil de la présente loi, leur vie
durant, les «oins médicaux, elrirurgicaux et
pharmaceutiques nécessités par-là', blessure ou
la maladie contractée ou aggravée en service,
et qui a motivé l'ullribution d'une pension ».
Le législateur a ainsi consacré le «'droit des
combattants » ayant contracté une'infirmité' en
assurant la défense du pays ; droit du » créan-
cier..» vis-à-vis de la nation, imposant au « dé-
biteur » qui est l'Ktal. 1"obligation de leur as-
surer, toute leur vie, les soins nécessités par
une aggravation ou une conséquence de l'in-
firmité ayant wolivé l'attribution, d'une pen-
sion.
11 est incontestable que ce geste'de recon-
naissance nationale doit être étendu à ceux
cpii, sans être pensionnés, ont néanmoins versé
leur sang ou laissé leur sanlé sur le champ
de bataille et sont, .susceptibles de voir, dans
un délai plus ou moins rapproché, leur situa-
tion, soit s'aggraver, soit leur'' imposer des
soins presque continuels, voire même une in-
tervention .chirurgicale. Dans cette hypothèse,
le devoir de l'Etal serait, il nous semble, de les
aider dans les mêmes conditions qu'un pen-
sionné, c'csl-à-ilirc de leur accorder les soins
médicaux, chb irgic 'Ux et pharmaceutiques
nécessités par une l'i-ivjilica'.ioii ou un accident
. résullant, de 'a blosç^ )n de la n.atadje con-
tractée ou ag&iavi'i 'eiî'seî \i"e'. '":
11 nous serait lacile ,'e lit'-r" des exemples.-■;;.'
tel le cas d'un ancien combattant de l'année
d'Orient atteint de puluàisme. Rentre-dans ses
foyers, il se trouve périodiquement atteint de
crises plus ou moins graves l'empêchant de
vaquer à ses occupations. Pour combattre la
lièvre il doit, alors absorber une certaine quan-
tité de quinine et parfois, affaibli, avoir recours
à un produit pharmaceutique fortifiant.
Tel autre, cas d'un ancien militaire dont la
blessure n'entraîne aucune invalidité, mais qui
garde néanmoins dans son corps la balle ou
l'éclat d'obus qui, durant plusieurs années, n'a
pu être extirpé.
-\ ira moment donné, la plaie se rouvre et
l'extraction du projectile est devenue néces-
saire.
En l'étal actuel de la législalion, cet ancien
combattant devra supporter les frais nécessités
par cette opération.
11 y a là une injustice qu'il importe de. sup-
primer, et. c'est le but de la présente propo-
sition de loi.
(Voir la. suite en deuxième page.)
Les Pensions de Veuves
LES ÉLECTIONS
à l'Office des Pupilles
Ainsi 1 qu'il avait élu procédé lors dos
dornièrps élections, les grandes associa-
tions nationales intéressées ipréscnloront
sur une; liste unique leurs candidats aux
élections du 28 février prochain.
Nous donnerons dans noire prochain
numéro la. eoniposilion complète de
celle lisio el le texte du manifesie com-
mun.
D'oros et déjà, nous indiquerons que
cinq pinces, sur les douze attribuées aux
représentants des associations, y son! ré-
servées à l'Union Fédérale qui a. dési-
gné, comme- candidats : Mines Callaree
cl Pujol, Brousmicliè, Cassin el Pichol.
PPPOSB'UKSJUJVJIGE
Parmi les yens qui roc dégoûtent, il y
a les mufles, les youjids, les /dynoufs ;
ceux, qui .ayant perdu 500.000 francs
donnent quarante sons de récompense an
pauvre bowjcc qui les leur rapporte ;
ceux qui vous écrasent les pieds, vous
bousculent, vous renversent, el qui n'ont
même pas l'air de s'en apercevoir : ceux
qui se vantent de services qu'ils n'ont pas
rendus et qui oublient les services ipi'on
leur a rendus ; ceux qui vous font faire,
une dcjuarche. et ne vous tiennent pas au
courant de ce qui en résulte ; ceux
Les bons imbéciles, les braves incons-
cients, c'est avec raison qu'on les plaint.
Mais ceux qui savent, on qui devraient
savoir, les yens édnqnés on instruits qui
se. croient pourtant des êtres supérieurs,
ceux qui sont malpropres sciemment,
c'est et juste litre qu'on, les méprise .'
On dit que le monde évolue ; oui ; peut-
être ceux' que je considère aujourd'hui
comme des mufles sont-ils des précur-
seurs d'un temps qui viendra ; mais, jus-
qu'à demain, nous sommes toujours à
aujourd'hui, cl aujourd'hui ces yens-là
sont /les mufles, el rien d'unirc.
« (ienllemufles », n'esi-ce pas pour ces
yens-là que Donnai/ a inventé le. mot '.'
X'est-ce pas pour eux- aussi qu'il y a fort
Innylemps un généreux anonyme a in-
venté les gifles ?
Ah ! la civilité puérile et honnête. .' Ah !
la France policée et polie. ! Ah ! la vieille
yentillesse française ! Harrès disait d'elle:
'« La yentillesse. française, vieux mot que
Jeanne d'Arc et Hagard aimaient : c'est
un ensemble de manières yracienses, de
vertus, de qualités, morales el physiques,
visibles ou invisibles, tenant à ce. bon
sany qui ne peut menti". (Gentillesse, c'est
vaillance, anudiilité. et yénèrosilê. «
F.l c'est Flaubert, je. crois, qui annon-
çait que. l'humanité, connaîtrait trois éiyes:
paganisme, christianisme et... mnflisme.
Il semble, bien que nous soyons arrivés à
ce troisième, éiye d'une nous ne cher-
chions ynère à en so'iii... F,r.!-ee un pro-
grès pour l'humanité .
B. GONIA.
L'ELOQUENCE DES CHIFFRES
L'insuffisance des taux des pensions de
veuve n'est plus à démontrer. Tous nos cama-
rades sont d'accord sur ce point, et, si quel-
ques divergences de vues pouvaient exister à
ce sujet, elles ont je crois été dissipées au mo-
ment de la campagne de réajustement qui nous
donna l'occasion de remettre la question en
lumière.
Si malheureusement notre point de vue ne
put alors triompher pour des raisons d'oppor-
tunité et de discipline, il fit cependant de sé-
rieux progrès, si bien qu'aujourd'hui pas un
de nos camarades ne songerait à trouver'exces-
sive notre revendication essentielle à savoir la
fixation des pensions de veuve à un taux égal
à la moitié de celui de l'invalide de 100 0/0.
La loi du 1-3 juillet 1925 en relevant uni-
formément tous les taux de 80 0/0 a laissé
en effet subsister lès injustices initiales crées
par la loi du 31" mars 1919 à l'égard des
veuves. Et c'est ce que j'ai tenu à faire cons-
tater aussi bien au Comité d'entente qu'à
l'Union fédérale, réservant ainsi notre droit
éventuel à une action prochaine.
Le semestre qui vient de s'écouler ne nous
a-pas permis de reprendre cette action, à peine
la victoire générale obtenue. D'ailleurs nous
avons été sollicités par des préoccupations im-
médiates, telles que la défense des droits ac-
quis, menacés en la personne des veuves de
guerre ramariées et d'autres préoccupations
encore d'ordre plus général.
Cependant, il ne faudrait pas considérer
cette trêve forcée comme l'indice d'une renon-
ciation définitive. Les veuves peuvent être cer-
taines que le bureau de l'U, F. n'abandonne
pas la poursuite d'une thèse que le Congrès
de Bordeaux a approuvée sans réserves.
Les arguments de comparaison tirés de la
loi même frappèrent srutout nos camarades. ]k
ne crois pas inutile de les leur rappeler à nou-
veau et de remettre sous leurs yeux les chif-
fres qui résument et éclairent cette compa-
raison et qu'ils pourront retrouver dans le
compe rendu du Congrès.
Tout d'abord, il est logique de calculer la
coefficient de relèvement adoDîé en 1919 pour
■■", r;:.";;■';/.:;: :y; "] mo ■■-
veuve de soldat, d'une part soit— = 1,42
- 563
■— si l'on considère seulement le taux excep-
tionnel — pour l'invalide de 1 00 0/0 d'au-
2.400
tre part, soit =2,46, indice officiel du
975
coût de la vie en décembre 1918. D'où
un abaissement du coefficient réel de
2,46
= 1,73 au détriment de la veuve de
1,42
soldat.
II est facile d'en déduire la pension qui
aurait dû être fixée peur la veuve, si le relè-
vement du taux de sa pension avait été con-
forme à celui de la pension d'invalide de
100 0/0.
Ou 563 X 2,46 = 1.384 fr. au lieu de
800 francs.
Inversement, s: la pension de. l'invalide de
100 0/0 avait été relevée conformément au
ccofficient adopté pour "la veuve il aurait
reçu :
"975 X 1,42 = 1.384 au lieu de 2.400 fr.
Les tableaux que nous avons présentés au
Congrès de Bordsaux, donnent les résultats de
ces calculs oaïïs ! échelle des °radcs ils font
ressortir d'une manière frappante l'incohérence
des chiffres fixés peur les veuves suivant des
principes absolument contraires à ceux qui
avaient été adoptés pour les invalides, sensi-
blement plus favorables par exemple aux veu-
ves d'ofticiers qu'aux veuves d'hommes de
troupe.
11 serait plus exact de dire qu'on se borna
à un odieux marchandage sans s'embarrasser
d'inutiles principes. Les temmes des morts de
la guerre méritaient-elles donc tant d'égards ?
Et quelle eut été d'ailleurs la force de leur;
réclamations sans même un bulletin de vote
pour les appuyer ?
Mais leurs enfants grandissent el ils join-
dront bientôt leurs voix à celles des camara-
des de leurs pères. C'est moins que jamais !(
moment' de fe décourager. N'oublions pas.
quelle eue soi la difficulté d'une cause que le
succès est clans la cohésion et dans la persévé-
rance d.-'S efforts. Elisabeth CASSOU,
>'?ï-eciitiïr qcncriile. a<1ioi)tt<:
de n\ ;■'.
La Priorité du Combattant
D'où
de
UN COUP DE SONDE
Ait cours de la discussion de la loi sur
les loyers, lundi dernier, la Chambre vo-
tait à mains levées l'amendement suivant
a l'article 5 du projet :
Le droit de prorogation n'est pas non
plus opposable au propriétaire cjui justi-
fiera cire dans le cas de disposer du local
occupé par un locataire n'appartenant à
aucune des .catégories définies au présent
article, en faveur d'un preneur apparte-
nant à l'une, de ces catégories ou possé-
dant la qualité d'ancien combattant telle
qu'elle est définie par l'article 2 du dé-
cret du 13 juillet 1923 portant règlement
d'administrdiioii publique pour l'applica-
tion de la loi du 30 janvier 1923.
Ce texte était intégralement celui de
l'amendement que i'Uiiion Fédérale avait
demandé à notre ami Ricolfl de déposer.
Depuis que fut inscrit dans notre cahier
de. revendications de 1924 l'article qui
prévoit « à droit égal, le droit de préfé-
rence accordé en toutes circonstances aux
victimes de In.guerre et aux anciens com-
battants, à regard de non-combattants »,
c'était la première fois que la Chambre
sanctionnait ce principe que la qualité de
victimes de la guerre ou d'ancien com-
battant constitue, dans les relations et
les accords privés entre citoyens, un ti-
tre légal de priorité sur le noii-combal-
iant.
A la vérité, ce rapide et éclatant suc-
cès nous avait un peu surpris. Nous
nous-attendions à plus de résistance,
étant donné la nouveauté du principe
posé et sa répercussion inévitable sur
l'ensemble de la loi. "L'Union Fédérale
avait, en conséquence, envisagé des lignes
de repli, par exemple que le droit géné-
ral à prorogation ne serait mis en échec
que si la victime de la guerre ou l'an-
cien combattant se • trouvaient dépourvus
de tout local d'habitation, ou si le loca-
taire actuel non combattant n'avait pas
de charge de famille, etc..
p Mais dès je jour même, l'émotion se.
faisait jour. Ce fut une véritable levée do
boucliers dans les couloirs où, immé-
diatement, une manoeuvre se prépara
pour faire revenir làv (Jhauibre "sur., -sou
vote. Ççitc;^.nlari^li;vré;.-^■■:^.'■■:ïcus.s^ puisque
ï'éliseinbie' lié ;\'iîtieïe'-o :;? elè ' rÇlrvOVé'
le lendemain à la iconimission dans "le
seul but de faire tomber l'amendement
voté.
Les arguments que l'on oppasait
étaient de deux ordres. D'abord ceux
que M. Gouin, rapporteur, a appor-
tés à la tribune dès le premier jour
et que nous livrons, d'après l'Officiel,
aux méditations des anciens combattants
en leur laissant le soin d'en faire eux-
mêmes le commentaire. C'est toute une
philosophie.
« Votre commission a étudié le texte
qui vous est soumis. Autant il paraissait
légitime, dans les années qui vont immé-
diatement suivi la guerre, d'édicter des
textes favorables aux anciens combat-
tants, autant on ne concevrait pas, ac-
tuellement, surtout à propos du droit de.
reprise, qu'on ajoutât aux privilèges déjà
ijiscrils dans la loi au profit des mobili-
sés, des privilèges nouveaux. C'est pour
ce motif que votre commission a dé.crèié,
à la presque unanimité, de rejeter l'amcn-
deme.n'. de MM. Jiicolfi et Balanant.
Ensuite, on soutenait que la possibi-
lité laissée au propriétaire de reprendre
un local pour le donner à une victime de
la guerre on à un ancien combattant ou-
vrirait la porte à toutes les spéculations,
car !e propriétaire trouverait toujours à.
s'entendre avec un ancien combattant
indélicat pour faire chanter le pauvre
non-eombaltanl.
Ce. sont, là des arguments qui portent.
D'ailleurs le président e! le rapporteur de
la commission déclaraient qu'ils démis-
sionneraient si l'amendement était à nou-
veau voté, et c'est dans cet é.lal. d'esprit
que la commission l'a remis à l'élude au
milieu d'une certaine agitation. A l'heu-
re où nous écrivons ces lignes, elle en
délibère et entend Rieolfi qui s'elf/orcera
iloni an moins de sauvegarder le principe
suivant des modalités à débattre.
11 est facile d'apercevoir, cl. les députés
l'ont bien compris, que la question sur
laquelle l'Union l-JËBérale a demandé à la
Chambre de se prononcer, dépasse le
problème de l'habitation, qui n'est pas
cependant négligeable . Elle devait être
posée pour permettre tain étal d'esprit et de mesurer -certains
sentiments.
L.-F. PLATEAU,
Dit ci leur îles t,erriees de ].'!.'. !'.
DEMAIN
Que réserw demain aux associations
d'anciens coiubnltanls ?
Le mouvement qui, un peu partout prend
iiaissaiii-i.; i'i leur accorde snMisnnimeiil. de
i.-iédil pour mener à bien, le cas échéant, '
les affaires do pays, va-t-il aller en *'am-
plifiant et iia.iisi'onner on réalité, ce qui
n'est, poiir h- uiiinent, aux yenv de beau-
coup, qu'une chimère, une illu-piou on
une vaine bravade '.'
Oucii qu'il en fMiii, nos associations sont
timides ou apeurées, devant la situation
financière dn pays. Avec Yiala, je de-
meure convaincu i; que le Sort d.->- victi-
.i toçi de la s'iviie c-t iniiiuejiK'iii lui à
;: .la. façon dont sont gérés lès intérêts col-
« lectifs du pays. Si ceux-ci sont laissés
« à. l'abandon,'on s'ils deviennent l'enjeu
.-; nie luttes politiques sans idéal, les droits
.< des veuves, des mutilés, des orpheline,
« des vieux parents, des anciens combat-
if laids sont, nécessairement lésés. Nos as-
« appelées à jeter un droit, de. regard sur
« les affaires publiques » '. !
Ihi droit, de. regard, mon cher Yiala.'?
La voilà la. timidité! Aussi dii'iicilo <:.
pleine d'embûches que ^oit faction à nie-
Il IKHIS a|iparail Mac, dans ces civoonstauoo-.
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